Communication et Transformation Numérique : Comment maximiser les avantages de la technologie et comment garantir le respect des normes éthiques
Prepared by the researche : Nezha Bekkay – Université Mohammed I Oujda Maroc. – Sous la direction de: Dr Boutaïna Hassani
Democratic Arabic Center
Journal of Strategic and Military Studies : Twenty-fourth Issue – September 2024
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
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Résumé
Aujourd’hui, comme le prévoyaient beaucoup de sociologues dans les années soixante, la communication est devenue le principe de base de toutes les activités humaines. Or, la communication a un caractère interdisciplinaire car elle intéresse de nombreux domaines de notre vie.
La présente étude s’inscrit dans le cadre des bouleversements et de la mouvance que nous connaissons actuellement et qui n’épargnent pas le processus de la communication. Elle s’assied comme objectif principal d’examiner dans un premier temps l’apport de la transformation numérique et son impact sur les pratiques de la Communication et dans un deuxième temps de soulever les défis éthiques émanant de ces changements.
Pour ce faire, et sur le plan méthodologique, nous avons adopté une méthode quantitative. Pour l’élaboration des questionnaires, nous avons eu recours aux indicateurs définis lors de l’opérationnalisation de notre cadre théorique. Ces questionnaires ont été adressés à un échantillon de 200 personnes dont 30 sont des enseignants et 170 sont des étudiants.
L’analyse des données recueillies dévoile des disparités remarquables à propos de l’apport de la numérisation et son impact sur la communication professionnelle et personnelle.
Force est de constater aussi que le numérique sous forme de technologie de l’information constitue un levier aidant à la rénovation et que seul compte l’usage qu’on en fait, autrement dit trouver une façon rationnelle pour l’approprier avec responsabilité, éthique et humanisme.
Introduction:
La communication a de tout temps était rattachée à la vie de l’être humain en société. Toutefois, si communiquer autrefois impliquait l’usage du verbal, du message linguistique, il en est tout autrement dans le monde actuel où le non verbal acquiert une importance capitale.
De fait, le signe linguistique privilégié depuis Saussure se trouve concurrencé par le signe visuel, qu’il soit fixé ou animé, et quel que soit son support.
Par ailleurs, communiquer nos jours ne se limite plus à transmettre un message, mais revêt de nouvelles acceptions notamment interaction, influence, persuasion.
Or, les nouvelles technologies, vecteur principal de liens sociaux, isolent plus que jamais les personnes qui n’y ont pas accès, de là l’intelligence artificielle a été inventée puis optimisée pour aider les humains à améliorer leur vie.
Notre étude s’inscrit dans le cadre des bouleversements que nous connaissons actuellement, qu’ils soient économiques ou sociétaux et qui n’épargnent pas le processus de la Communication. Elle s’assied comme objectif principal d’examiner dans un premier temps l’apport de la transformation numérique et son impact sur les pratiques et les processus de communication, et dans un deuxième temps de soulever les défis éthiques émanant de ce changement.
Cela dit, nous nous sommes assignés comme tâche de répondre à la question suivante : comment pourrons- nous exploiter le meilleur de l’intelligence artificielle pour bénéficier de ses bienfaits tout en gardant à l’esprit les enjeux éthiques ?
Hypothèses :
Hypothèse 1 : Les avantages de la technologie peuvent être maximisés tout en respectant les normes éthiques si les chercheurs intègrent des considérations éthiques dès la phase de conception et de développement des technologies.
Hypothèse 2 : La formation des utilisateurs et des développeurs de technologies sur les enjeux éthiques peut conduire à une utilisation plus responsable et éthique des technologies, tout en optimisant leurs avantages.
Hypothèse 3 : Les entreprises peuvent maximiser les avantages de l’IA tout en respectant les normes éthiques en mettant en place des codes de conduite internes et des mécanismes de contrôle éthique rigoureux.
Méthodologie de recherche :
Sur le plan méthodologique, nous avons adopté une méthode quantitative. Et pour l’élaboration des questionnaires, nous avons eu recours aux indicateurs où les indices définis lors de l’opérationnalisation de notre cadre théorique. L’anonymat de l’enquête est demandé et assuré par les réponses.
Le premier questionnaire a été destiné aux étudiants de l’Ecole Supérieure de l’Éducation et de la Formation, nous avons visé un échantillon de 170 étudiants de deux sexes poursuivant leurs études dans le quatrième semestre de l’enseignement primaire.
Le deuxième questionnaire proposé était émis à des enseignants de langue française exerçant dans le même établissement.
Les résultats :
À l’issue de cette recherche, nous sommes arrivés aux résultats suivants : d’abord, l’intelligence artificielle présente un potentiel immense dans le domaine d’enseignement supérieur car les systèmes de l’IA pourraient former un enseignement adoptif et personnalisé aux étudiants. Ensuite, concernant la garantie des droits éthiques dans l’utilisation de l’IA, elle soulève des préoccupations éthiques importantes telles que la protection de la vie privée, la transparence des algorithmes, la prévention de la discrimination et la responsabilité en cas de décisions automatisées.
Dans ce sens l’intelligence artificielle pourrait mettre à mal nos valeurs, nos droits, nos normes et nos comportements. De plus, elle provoque parfois des conflits, des manipulations, de dépendance ou d’isolement dans notre société.
Analyse et interprétation des résultats :
Face à cette situation, le Conseil National des Droits de l’Homme a organisé le 03 juin 2021 à
Rabat, un séminaire international sur l’intelligence artificielle et les droits de l’homme sous le thème “Organisation éthique et principes directeurs”. Ce séminaire a adopté la déclaration de Rabat sur l’IA et la citoyenneté numérique, pour une intelligence artificielle respectant les droits humains. Dans le même sens, l’UNESCO a établi des normes mondiales pour maximiser les avantages des découvertes scientifiques, tout en minimisant les risques, afin qu’elles contribuent à un monde plus inclusif, plus durable, et plus pratique.
En novembre 2021,193 pays de l’UNESCO ont adopté la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence et ont veillé à ce que les sciences et la technologie développent avec des garde-fous éthiques solides.
Les résultats de notre enquête permettent aussi d’entrevoir les conditions nécessaires pour une intégration correcte de l’IA dans le monde éducatif comme ils peuvent éclairer la décision publique concernant la place du numérique dans l’éducation.
De plus, le droit à l’éducation suppose que l’enseignement soit souple, qu’il s’adapte à l’évolution de la société et qui veille à éviter les inégalités numériques. Ainsi compte tenu de la vitesse des technologies, le système éducatif doit penser le numérique en fonction des responsabilités nouvelles.
Au vu des enjeux qui dépassent les sphères économiques et sociales, puisqu’il s’agit du devenir de l’humanité, des modalités de gouvernance s’imposent et semblent cruciales pour s’assurer que les systèmes de l’intelligence artificielle sont développés de manière éthique et responsable tout en faisant attention aux impacts sur les personnes et les sociétés. Limites de l’étude :
- Les limites de notre recherche peuvent inclure les points suivants.
- La complexité des Normes Éthiques c’est à dire qu’elles peuvent varier largement entre cultures, sociétés et contextes, rendant difficile l’élaboration des principes universels et acceptés par toutes les technologies.
- Les défis de la mise en pratique, autrement dit, les recommandations issues de la recherche peuvent être difficiles à mettre en œuvre en raison de la diversité des acteurs concernés, des contraintes économiques, et des intérêts conflictuels.
- L’évolution rapide de la technologie car la vitesse avec laquelle elles évoluent peut dépasser la capacité des recherches et des régulations à suivre rendant difficile l’évaluation et la mise en place des mesures éthiques appropriées.
- La question de confidentialité et de sécurité, c’est à dire que la recherche sur les normes éthiques peut être limitée par des préoccupations liées à la confidentialité des données et à la sécurité, particulièrement lorsque des informations sensibles sont impliquées.
Propositions d’action :
- Pour avoir une bonne exploitation des résultats déduits et en bénéficier dans d’autres études, il convient de suggérer certaines propositions d’action en vue d’élargir la vision et de multiplier ses angles.
- L’intégration de l’Éthique dès la conception.
- Le développement de régulations claires.
- La formation et la sensibilisation des développeurs, des chercheurs et des utilisateurs.
- L’encouragement de la transparence
- La création des comités d’Éthiques indépendants.
- La protection des données et de la confidentialité.
- L’encouragement des innovations Éthiques.
Conclusion :
L’hypothèse 1 : la majorité des répondants ont certifié que les avantages de la technologie peuvent être maximisés tout en respectant les normes éthiques, et de là la première hypothèse a été confirmée.
L’hypothèse 2 : les réponses recueillies montrent que la formation des utilisateurs et des développeurs des technologies sur les enjeux éthiques peut conduire à une utilisation plus responsable et éthique des technologies tout en optimisant leurs avantages, ce qui confirme cette hypothèse.
L’hypothèse 3 : les données obtenues ont affirmé que les entreprises technologiques peuvent maximiser les avantages tout en respectant les normes éthiques en mettant en place des codes de conduite interne et des mécanismes de contrôle éthique confirmant ainsi l’hypothèse 3.
En guise de conclusion, la communication et la transformation numérique offrent des perspectives passionnantes grâce à l’intégration croissante de l’IA dans nos vies.
Cependant pour maximiser ces avantages de manière éthique, il est impératif de mettre en place des cadres réglementaires robustes, de promouvoir la transparence et la responsabilité et de continuer à investir dans la recherche et le développement de l’IA.
En adoptant une approche proactive, nous pouvons garantir que la révolution numérique profite de tout en respectant les droits éthiques fondamentaux.
Nous sommes donc tentés d’admettre que l’intelligence artificielle n’est ni bonne ni mauvaise et que seul compte l’usage qu’on en fait.
Mais pour ne pas être pessimiste, rien ne sert d’avoir peur de l’avenir. Il convient de s’approprier l’intelligence artificielle et de l’encadrer avec responsabilité éthique et humanisme.
Bibliographie :
- DRYFUS, Hubert, Intelligence artificielle : mythes et limites, Paris, 1984.
- GAUTHERON, Isabelle, Usages innovants d’intérêt et outils intelligents, BBF, 2020.
- KIYINDOU, Alain, Intelligence Artificielle et Enjeux pour le Développement, l’harmattan, Paris, 2019.
- LÉVY, Pierre, les technologies de l’intelligence artificielle : l’avenir de la pensée à l’ère de l’information, La Découverte, Paris, 1990.
- Takhdate, Khadija, La communication pour tous, définitions et théories, Afrique Orient, 2014.
- SFEZ, Lucien, La communication, PUF, Paris, 1991.
- ZAKI, Abdelatif, Comprendre et pratiquer la communication, Editions Okad, 2011. Sitographie :
- https://medias24.com/2023/04/12/saida-belouali-lethicienne-de-lintelligence- artificielle/
- https://adp.ca/fr–ca/ressources/articles–et– perspectives/articles/a/%C3%A9thique-de-l-ia-et-des-donn%C3%A9es-,-c-,- gouvernance-desdonn%C3%A9es-.aspx
- https://adp.ca/fr–ca/ressources/articles–et– perspectives/articles/a/%C3%A9thique-de-l-ia-et-des-donn%C3%A9es-,-c-,- gouvernance-desdonn%C3%A9es-.aspx
- https://techniques–ingenieur.fr/actualite/livre–blanc/introduction–a– lintelligenceartificielle-118923/
- https://cndh.ma/fr/article/lintelligence–artificielle–et–les–droits–de–lhomme– organisationéthique-et-principes