Research studies

La violence politique au Soudan : Risques de contagion et maintien de la paix

 

Prepared by the researche :Dr.Elmahjoub Maska  – sciences politiques  et relations internationales, Faculté  Cady Ayyad Maroc. Politologue et spécialiste  de l’Afrique

Democratic Arabic Center

Journal of Afro-Asian Studies : Twenty-fourth Issue – February 2025

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2628-6475
Journal of Afro-Asian Studies

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Résumé

Le soudan  est un pays arabe qui fait face à un conflit meurtrier. Celui-ci  a ravagé tout ce qui a été construit en temps de paix. Cette guerre met aux prises deux factions militaires. Une lutte pour le pouvoir entre deux leaders, qui veulent s’imposer, donnant lieu à la zizanie, et apportant tous les maux de l’humanité et de problèmes complexes et infinis à un pays qui souffre déjà  le martyre.

Notre étude vise à comprendre les tenants et les aboutissants de cette crise, d’autant plus que cette violence politique a ouvert la boite de pandore de tous les excès.

Depuis sa création, l’ONU a été chargée d’assurer la paix et la sécurité. Les pères fondateurs de la charte de Sain Francisco lui ont assigné un rôle important sur la scène internationale. Ce rôle concerne surtout la protection des générations futures des affres de la guerre. Pour remplir cette mission, l’organisation est compétente de prendre des mesures dans le cadre du système de sécurité collective qu’elle peut mettre en œuvre chaque fois qu’il y a une menace à la paix et à la sécurité internationales. Ce faisant, sa raison d’être est de mettre fin à la guerre, soit en recourant à des stratégies de prévention, soit en mettant sur pied des opérations de maintien de la paix

Ceci dit, l’ampleur de la tache nous interpelle sur la possibilité de mettre en place une opération de maintien de la paix plus robuste que la précédente. Aussi, les facteurs qui favoriseraient la réussite de cette action  appellent-ils l’analyse

«  L’histoire du monde est, pour une large part, une histoire de guerre…… Les grands hommes d’Etat qui jalonnent cette histoire écrite sont généralement des hommes de violence »

 John keegan

Le Soudan est un pays multiethnique  qui appartient à la région de l’Afrique centrale[1]. Il est  indépendant depuis 1956, après avoir échappé à  une tentative d’annexion par l’Egypte. Les luttes armées entre le Nord et le sud ont marqué l’histoire du pays à tel point que le mot Soudan, chaque fois qu’on l’évoque, rien ne nous vient à l’esprit que les guerres et les mouvements séparatistes.

Depuis le coup d’Etat de  Gaafar Nemeyri, le pays s’efforce de faire régner la paix ; néanmoins, les périodes d’instabilité sont récurrentes, car les différentes factions politiques s’efforcent de dominer la scène, en utilisant tous les moyens, y compris la force. De fait,  et les   communistes et les libéraux  ont une part de responsabilité des soulèvements qui sèment le chaos de temps en temps dans ce pays riche en or.

La crise de Darfour est une étape douloureuse de la mémoire soudanaise. L’ironie du sort est que celui qui a résolu cette crise et  mis a fin à l’insurrection, est celui qui sème, de nos jours, la zizanie avec le général de l’armée. En fait, cette guerre de généraux met aux prises Mohamed Hamdan Dogolo[2] et le président de facto abdel Fattah al-Burhan[3] qui veut intégrer les forces de soutien rapide à l’armée. Ce point de discorde met le soudan au bord de la faillite. En dépit des annonces et des accords de trêve et de cessez le feu, les bombardements continuent d’une cadence inquiétante, mettant  les citoyens soudanais dans l’embarras. En fait, le11 avril 2013 est une datte malheureuse de l’histoire moderne du soudan, surtout pour cette nouvelle génération  qui aspire à un changement de politiques et la mise en place d’un régime démocratique qui évince la présence militaire au sommet du pouvoir.

Mais ce qui fait craindre le pire à la communauté internationale est la propagation des hostilités aux Etats limitrophes qui ne sont pas à l’abri d’une  conflagration régionale, surtout qu’il y a des signes très inquiétants.

Risques de contagion aux pays voisins 

Cette crise   pourrait avoir des répercussions sur les voisins qui sont en proie à des mouvements de contestation qui menacent la paix et la stabilité de la région de l’Afrique centrale. Chacun des protagonistes s’associe avec un acteur étranger, ce qui met en péril les efforts de stabilisation dans les pays limitrophes.

Le conflit soudanais  pourrait favoriser le déferlement de la violence  révolutionnaire dans cette région, car plusieurs facteurs peuvent la cristalliser. En fait, dans les pays limitrophes du Soudan, les systèmes politiques n’assurent jamais, au sein des entités dirigeantes, une représentation sociologique fidèle de la population. Aussi, l’inégal accès au pouvoir dans les pays voisins peut nourrir l’ambition chez certaines catégories de l’armée à accéder à la sphère de l’exécutif grâce à la révolution ou au déclenchement d’un conflit avec ceux qui ont les commandes du pays. Ces derniers luttent pour maintenir une domination qui défende les intérêts de toute une caste qui ne se soucie plus de l’avenir  de la jeune génération.

Aussi, Ce sont des sociétés multiethniques, dans lesquelles l’accès au pouvoir pose un grand problème, et il nourrit le potentiel de désagrégation politique. Un type de régime de ce genre là reste un cocktail explosif, d’autant qu’il n’y pas d’amélioration minimale du niveau de vie des plus modestes. En fait, c’est comme un champ de broussaille qui n’attend qu’une mèche pour s’embraser, et la crise soudanaise pourrait être la mèche qui brule tout ce qui a été fait. De fait, les vagues d’immigration suscitent la colère des pays de transit ou d’asile, qui craignent le déséquilibre interethnique, ainsi que cela peut engendrer une compétition âpre entre les communautés pour l’accès aux emplois convoités. A ce propos, des politiciens voire des généraux, qui se trouvent en dehors l’orbite du pouvoir central,  sont toujours tentés de sauter là-dessus, car c’est la meilleure des occasions de réactiver des ressentiments populistes, qui sont susceptibles d’être instrumentalisés, aux fins belliqueuses.

Ce tsunami soudanais menace la sécurité de la région qui est déjà dans un état précaire, en effet, ce foyer de tension fait peur aux voisins qui redoutent une contagion dont les effets seraient néfastes sur la sécurité interne de ces pays. Car l’instabilité, qui règne ; pourrait modifier la configuration géostratégique de l’Afrique centrale. Surement, les chefs des pays limitrophes cherchent à installer des remparts contre la propagation des hostilités à leur territoire. Au cas où cette hypothèse se confirme, toute la région va sombrer dans des guerres civiles, ce qui peut engendrer une saignée démographique qui videra la région.

A l’instar des pays de la région, le Tchad se trouve sur la première ligne de front. La situation interne est en danger puisqu’elle se heurte à un double défi, à savoir, la question des réfugiés, et la pression interne de la part de l’opposition.  Il fait face, en premier lieu,  à la venue des milliers d’exilés forcés. Selon les chiffres de l’ONU, 20 000 soudanais ont traversé la frontière tchadienne[4]. Ce qui constitue une menace imminente  même existentielle  pour le pays. Il s’inquiète de ce voisinage dont le fardeau actuel est devenu brutalement incertain à gérer. N’Djamena a le droit de craindre des émeutes, ou des soulèvements au sein même l’armée, d’autant que les autorités du pays restent très préoccupés par les revendications politiques internes à propos de la transition et des modalités  de l’organisation des élections démocratiques. Le paradoxe marquant est que ceux aux commandes de pays ne laissent personne accéder au pouvoir s’il n’a pas obtenu les faveurs des généraux.

L’Egypte souffre d’une grave crise économique, le leader  fait partie de la caste militaire, qui impose un régime dictatorial très dur, qui prive les égyptiens de leurs droits élémentaires, et a mis fin à une expérience démocratique unique dans l’histoire du pays des pharaonnes. Le Soudan entretient des relations historiques avec ce voisin territorialement géant. Démographiquement, ce pays  connait une forte croissance, ce qui représente un défi épineux pour l’état. Plusieurs problèmes préoccupent le gouvernement égyptien, en plus d’être au bord l’asphyxie démographique, la croissance économique a ralenti, et le climat est morose, cet état de fait terrifie le pouvoir militaire qui guette les opposants et craint un soulèvement qui pourrait surgir brusquement si un malentendu se crée entre les généraux à l’instigation d’une partie parmi celles qui cherchent à créer la crise qui fait entrer le pays dans le chaos général, comme ce qui se passe au soudan.

Au Niger,  la junte militaire a destitué  le président Mohamed  Bazoum, justifiant cette mesure par la « dégradation de la situation sécuritaire ». Le général Tchiani s’est déclaré nouveau chef de l’état après la dissolution des institutions, il veillera selon le communiqué de la CNSP « au retour à l’ordre constitutionnel ». Cet état de fait pourrait ouvrir une nouvelle page dans l’histoire du pays, comme on pourrait assister à des conséquences désastreuses qui découleront d’une confrontation interne entre des fractions qui luttent pour prendre les commandes du pays dans une guerre par procuration, d’autant plus que les ressources naturelles suscitent les convoitises des superpuissances. Ceci dit, la France est dans une situation très critique, supposée protéger cette zone vitale plus importante à bien des égards que le Mali.  Elle vient de retirer le reste de ses troupes qui ont décollé vers la patrie.

Pour éviter que le problème soudanais se propage aux voisins, une opération de maintien de la paix de caractère robuste[5], qui peut parer à cette éventualité, devrait être une priorité pour la communauté internationale.  La première qui était en cours lors de l’escalade des hostilités, ne  pouvait pas gérer la  nouvelle crise,  et faire revenir les choses à la normalité. Conséquemment, c’était un échec patent pour l’ONU.

Ceci dit, Y-a-t-il encore une chance de réaliser le cessez-le feu et maintenir la paix dans ce foyer de tension ?

 Maintien de la paix : facteurs de réussite de l’organisation des Nations Unies

L’ONU est un acteur essentiel dans le domaine du maintien de la paix.  Bien que cet aspect ne soit pas mentionné dans la Charte, l’Organisation a fait un grand effort  surtout en Afrique ; cependant, quelques facteurs sont indispensables pour rétablir et consolider la paix au Soudan.

D’emblée, l’exécution des mandats de paix demande un personnel compétent et un environnement sûr[6].  Aussi, les protocoles de l’ONU reconnaissent que cette action exige un bon rétablissement de l’ordre : il doit y avoir une ” paix à maintenir “. Cela  permettra  au personnel militaire de l’ONU d’intervenir d’une manière efficace, et à mettre en œuvre les  accords de paix. Les spécialistes attribuent les difficultés et l’instabilité en Afrique en général aux faiblesses des accords de paix. Ils soutiennent que l’instabilité persistante a prévalu en raison de l’incapacité des officiers de liaison à identifier les violations graves du cessez-le-feu, du manque d’engagement de la part des signataires et de l’exclusion des belligérants armés de l’accord.  Sans aucun doute, la situation en Afrique est très complexe à gérer. L’ONU ne parvient pas facilement à y imposer le cessez le feu. La plus grande source de risque vient des fauteurs de trouble et des parties qui croient que la paix qui émerge des négociations menace leur pouvoir. Et ils utilisent la violence pour saper les tentatives d’y parvenir. Lorsqu’ils  signent un accord de paix,  croient se mettre en danger par des adversaires qui pourraient profiter du règlement. Aussi,  les partisans mécontents voient-ils la paix comme une trahison de leurs valeurs. Sans oublier les parties exclues qui cherchent soit à modifier le processus, soit à le détruire.

Au soudan, en vue de protéger les civils des conséquences tragiques des situations dramatiques, l’ONU doit intégrer des stratégies comme les« zones de sécurité ». Celles-ci se veulent être un espace à l’abri des tensions, et  vise à protéger les innocents.  Et pour imposer l’ordre dans un périmètre dont la stabilité va s’étendre peu à peu aux autres zones.  Néanmoins, l’option légère et les objectifs limités  des  stratégies de l’ONU  ne pourraient pas garantir la défense de ces zones. Ces dernières supposent un niveau de dissuasion de base, en supposant aussi  le consentement et la coopération des parties. Pourtant, cette approche « light » n’est pas  toujours  respectée par les troupes des contributeurs. Ce qui a limité la présence de la force onusienne  dans les zones de sécurité. Les soldats de l’ONU adoptaient une  certaine souplesse, afin de répondre aux besoins supplémentaires. Néanmoins, cela mettait à rude épreuve les ressources limitées des opérations de paix. Dans le bourbier soudanais, l’objectif principal  de la mission onusienne serait de protéger les zones de sécurité contre les attaques armées ou tout autre acte hostile. Il pourrait y avoir des attaques incessantes et aveugles perpétrées contre la population civile, des attaques qui feraient un certain nombre de victimes. L’incapacité des soldats onusiens se manifeste parfois si les troupes ne sont pas bien formées pour remplir ce genre de missions, car cela demande de professionnalisme, des équipements et la coopération des pays forts.

Pour l’amélioration de son action opérationnelle, l’ONU doit  mettre en place un système d’échange de données d’expérience internationale[7], et un cadre d’action avec un début clair et un point final décisif. Aussi le leadership onusien doit-il être habile à encourager les Etats extérieurs à faire pression sur les factions pour qu’elles ne rejettent pas les Accords, et pour éviter une  perception de faiblesse chez les belligérants, doit-il y avoir  une direction avisée. Les opérations de l’ONU ont des sources d’influence qui peuvent être exploitées dans les sociétés pauvres et les cultures politiques fragmentées. Ces outils comprennent l’aide à la réhabilitation, le travail humanitaire et électoral, l’éducation civique et la formation technique. En plus à cela, et pour que l’intervention soit efficace, les missions  doivent s’efforcer d’être multilatérales. Les opérations avec une large représentation nationale seront toujours moins efficaces, mais la diversité est la clé de la légitimité

Grosso modo, pour que l’ONU soit performante, et que ses stratégies réussissent  à maintenir la paix et contrôler le respect des accords de cessez-le feu, il faut que les grandes puissances mettent de pression sur les belligérants pour qu’ils respectent la présence onusienne, qu’ils coopèrent aussi pour ouvrir la voie à la reconstruction des états. La première étape est le rétablissement de l’ordre institutionnel, cela pourrait jouer en faveur de l’ONU, s’elle arrive à organiser des élections transparentes.

 Si elle réussit cette première étape, et le parti gagnant et le peuple vont louer sa présence. Ce qui facilitera la consolidation de la paix qui est nécessaire pour la période qui suit le rétablissement de l’ordre.

En guise de conclusion,

Les seigneurs  de la guerre sont à l’origine de cette crise qui pourrait donner lieu à d’effroyables exterminations, si elle devient une guerre de procuration, car l’histoire moderne a retenu que ces conflits internes sont susceptibles de susciter les convoitises des entités ayant un esprit pragmatique, qui s’en profitent pour réaliser des objectifs stratégiques et hégémoniques,  d’autant plus que , le continent africain est devenu un terrain d’affrontements entre les superpuissances qui défendent leurs zones d’influence. Et les exemples sont abondants, il suffit de citer la concurrence accrue entre les membres de l’OTAN et la Russie, cette dernière veut changer la donne, en s’appropriant des zones historiquement francophones, ainsi que l’animosité  russo-américaine qui commence à se cristalliser d’une manière évidente.

 L’Afrique est en butte à cette animosité, l’UA doit parer à ce qui va freiner un processus de développement, qui se fait d’une cadence  lente, mais d’un pas constant.

Bibliographie

[1]‘’ Le soudan, pays des noirs et des arabes, est depuis le moyen âge le nom commun du vaste pays d’Afrique centrale qui s’étend au sud du désert du Sahara jusqu’a l’équateur. Le nom a été utilise a l’origine par les arabes. Les géographes le divisent en haut et bas Soudan’’.

Josiah William, Life in the Soudan, adventures amongst the tribes and travels, Remington, London, 1884, page 150.

[2] Mohamed hamdan Dogolo est le commandant de l’une des plus puissantes milices arabes du Darfour dite Janjawid, et occupe actuellement le poste de chef d’unités régulières paramilitaires.

[3] Abdel Fattah al –Burhan est le président du conseil de souveraineté de transition au Soudan.

[4] Au Tchad, plus de 20 000 réfugiés soudanais en grand péril dans le camp Koufroun, Le Monde Afrique, 01 Mai, 2023. Disponible sur le lien suivant : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/01/au-tchad-plus-de-20-000-refugies-soudanais-en-grand-peril-dans-le-camp-de-koufroun_6171673_3212.html

[5] A partir de l’année 1999, on a assisté à un tournant important. En fait, l’action onusienne en matière de maintien de paix se fait désormais sur la base du chapitre VII. Depuis sa création, elle essayait de relever un défi, à savoir « la protection des peuples du monde des affres de la guerre »470. L’organisation voulait être en mesure de faire mieux. Cela pour exécuter les taches cruciales du maintien de la paix. Pour ce faire, le secrétaire général à l’époque commanda à un groupe d’experts indépendants d’évaluer les aptitudes de l’ONU. Cette évaluation concernait le maintien de la paix. Ceci pour mener à bien les OMP. Celles-ci devraient être efficaces. Donc, le secrétaire général demandait la formulation des recommandations. Ces dernières doivent être réalistes et précises. Elles porteraient sur les moyens de développer les capacités de l’ONU. C’est un groupe de haut niveau qui en a été chargé. Il a été dirigé par Lakhdar Brahimi, qui a publié son rapport le 21 aout 2000. Le chapitre VII est devenu un fondement possible, cela aussi bien pour la création des OMP que pour leur mandat469.

IREDIES, les menaces contre la paix et la sécurité internationales : aspects actuels, université Paris 1 , publication de l’IREDIES n°1, page 5.

[6] A/55/305 S/2000/809 ( Rapport du Groupe d’étude sur les opérations de paix de l’organisation des Nations Unies dit « rapport Brahimi »).

[7] Ce système s’occupe de  l’analyse stratégique « elle se charge de satisfaire les besoins du secrétaire général et des membres du Conseil exécutif pour la paix et la sécurité en matière d’information et d’analyse.. En l’absence d’une unité de ce genre, le secrétariat restera une institution à la remorque des événements, incapable de les anticiper, et le comité exécutif ne sera pas en état de remplir le rôle pour lequel il a été créé »

A/55/305 S/2000/809, Ibid.

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