Le Soft Power Marocain: D’une Perspective Culturelle
Moroccan Soft Power: A Cultural Perspective

Prepared by the researche : Aatimad ZAHIDI – Doctorante en Droit international à l’Université Hassan 1er à Settat,Royaume du Maroc
Democratic Arabic Center
Journal of Political Science and Law : Forty-third Issue – March 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
Journal of Political Science and Law
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Résum
Cet article explore l’aspect culturel du soft power marocain, mettant l’accent sur son influence dans le contexte international. En analysant les différentes dimensions du soft power marocain, cette étude cherche à comprendre comment le Maroc utilise sa culture pour renforcer ses relations diplomatiques et promouvoir son image à l’étranger. La Culture et la civilisation du Maroc représentent les bases d’un pouvoir permanant. Grace à sa position géographique, le Maroc au carrefour de trois mondes : Le monde Européen, avec l’expérience andalouse, l’Afrique, son berceau naturel, et la grande civilisation arabo-musulmane, dont elle est partie intégrante. Cette diversité, fait du Maroc un payes influent sur la scène internationale, par le dialogue des cultures et des civilisations comme le Roi Mohammed VI a indiqué avec force.
Introduction
En tant qu’acteur important de la géopolitique du Maghreb, le Maroc est souvent considéré comme un pays leader dans la région MENA en terme du soft Power, ce qui peut s’expliquer par son approche unique de promotion d’influence et d’intérêts mondial.
En effet, le Royaume s’est transformé en une forme très dynamique de soft power, grâce à son mélange de richesses culturelles et historiques et à sa promotion des principes d’ouverture d’esprit et de cohabitation pacifique.
Le Maroc s’est ainsi imposé comme un pilier indispensable du soft power sur la scène mondiale.
L’importance croissante du soft power dans les relations internationales présente le Maroc comme un exemple pertinent dans ce domaine. Elle explique également les objectifs de la recherche et la méthodologie utilisée pour Le Maroc, pays au carrefour de diverses cultures et civilisations arabo-berbère, africaine, méditerranéenne reliant l’Afrique à l’Europe, dispose d’une riche histoire culturelle et d’un patrimoine matériel et immatériel diversifié et abondant[1]. Il faut préciser que le Royaume a su, au fil des siècles et des civilisations qui se sont succédé sur son sol, sauvegarder et valoriser son héritage culturel. Ce dernier constitue un levier important pour l’émergence et l’accroissement du soft power marocain sur les scènes régionale et internationale, et un vecteur indéniable du dialogue entre les peuples et de coopération entre les nations, ainsi que d’une image positive du Royaume à l’étranger.
La civilisation marocaine a su se préserver et tenir face à la civilisation occidentale, malgré l’instauration de la modernité au Maroc. Elle a même su se tirer profit de la technique européenne et l’utiliser en sa faveur. De cette très longue période, le Maroc a conservé des valeurs de civilisation appréciables, qui ont été modelées, au cours des siècles, par les cités et les flux des échanges. En parcourant le Maroc, nous avons devant nous une terre de culture d’art et d’histoire. Les musées et les galeries préservent une influence en composant un patrimoine riche et varié. Plusieurs villes marocaines ont de vrais trésors ! elles racontent des identités locales de quoi faire le plein de culture.
La puissance Culturelle englobe à la fois les ressources tangibles et intangibles qui permettent à une nation de réaliser ses aspirations géopolitiques[2]. Il s’articule autour du concept de culture comme moyen d’exercer une influence. En employant cette approche, la dynamique entre les nations passe d’une dynamique de contrainte (hard power) à une dynamique de désir mutuel (soft power), favorisant ainsi des relations positives. Cette stratégie vise à conquérir les cœurs et les esprits. Conformément à son objectif d’affirmer sa domination en Afrique, le Maroc exploite sa puissance culturelle comme moyen d’élargir sa sphère d’influence. Ce pouvoir s’enracine dans divers éléments, parmi lesquels la diffusion de l’Islam et l’octroi de bourses pour soutenir ses initiatives géostratégiques sur le continent africain[3].
Donc comment pouvons-nous analyser cet Impact sur la Diplomatie en général ? (I) ainsi, comment pouvons-nous nous rapprocher davantage sur l’expérience marocaine (II).
- Analyse de l’Impact Diplomatique
L’influence du soft power culturel sur la diplomatie est celle que nous allons approfondir. Cela nous aidera à comprendre comment la culture et la diplomatie s’entrelacent tout en déclarant pourquoi l’étude est nécessaire. Soulignant l’importance toujours croissante du soft power culturel dans les relations mondiales, la partie introductive soulignera également à quel point ce sujet est crucial aujourd’hui – à une époque où la mondialisation et les échanges culturels sont des contextes dominants.
Nous concentrons sur l’utilisation du Soft Power culturel par les acteurs étatiques pour promouvoir leur image et leurs intérêts à l’étranger. Nous examinerons également les différents concepts clés liés au soft power culturel tels que l’influence, la persuasion et la réputation, afin de mieux comprendre leur rôle dans la diplomatie culturelle qui se réfère à la capacité d’un pays d’exercer une influence et de susciter l’attrait par le biais de sa culture, de ses valeurs et de ses politiques. Nous explorerons les différents moyens par lesquels le soft power culturel peut être exercé, tels que la promotion de la langue, de l’éducation, des médias et des arts, dans le but de renforcer les relations internationales et la diplomatie publique.
- Historique de la diplomatie culturelle
La diplomatie culturelle a des origines anciennes, qui remontent à l’Antiquité, où les échanges culturels entre les cités-états grecques et les grandes civilisations de l’Orient proche ont jeté les bases de cette forme de diplomatie. Ces interactions ont non seulement favorisé le commerce et la coopération politique, mais ont également contribué à la diffusion de la langue, de la philosophie, de l’art et de la religion entre les peuples[4].
Mais elle a pris une importance croissante à partir du XIXe siècle, lorsque les États ont commencé à utiliser la culture comme un outil pour promouvoir leurs intérêts à l’étranger. Depuis les états ont créé des alliances culturelles avec d’autres pays dans le but de renforcer leurs relations diplomatiques. Dans ce sens, au cours du XXe siècle, la diplomatie culturelle est devenue une arme importante dans la guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique utilisant la culture pour influencer et convaincre les populations étrangères, en les laissant admirer leur politique. Depuis lors, la diplomatie culturelle a continué à évoluer, intégrant de nouveaux médias et technologies pour atteindre un public mondial.
- Les acteurs du soft power culturel
Les acteurs du soft power culturel sont nombreux et variés, contribuant à l’influence culturelle des États dans le domaine de la diplomatie. Les États exercent un rôle majeur en utilisant leur patrimoine culturel, leurs politiques culturelles et leurs institutions pour promouvoir leur image à l’échelle internationale. Les institutions culturelles prenant l’exemple des alliances françaises, et le British Council jouent également un rôle essentiel dans la diffusion de la culture de leur pays d’origine. En outre, les artistes et créateurs, tels que les écrivains, les cinéastes, les musiciens et les artistes visuels, sont des acteurs clés du soft power culturel en exportant leur création à travers le monde.
- États
Les États exercent une influence significative sur la diplomatie à travers leur utilisation stratégique de leur soft power culturel. Ils investissent dans des initiatives culturelles telles que des festivals, des expositions, des tournées artistiques et des programmes d’échanges pour promouvoir leur patrimoine culturel à l’échelle internationale. De plus, les États utilisent leur politique culturelle pour renforcer leurs relations diplomatiques, en favorisant la coopération et l’entente mutuelle avec d’autres nations à travers des partenariats culturels et éducatifs.
- Institutions culturelles
Les institutions culturelles, qu’elles soient publiques ou privées, sont des acteurs clés du soft power culturel. Elles jouent un rôle crucial dans la promotion de la culture d’un pays à l’étranger à travers des initiatives telles que des centres culturels, des alliances linguistiques, des bibliothèques, des musées et des programmes d’échanges culturels. Ces institutions facilitent la diffusion de la langue, de l’art, de la littérature, de la musique et du cinéma de leur pays d’origine, renforçant ainsi leur influence culturelle et diplomatique.
- Artistes et créateurs
Les artistes et créateurs jouent un rôle essentiel dans l’exercice du soft power culturel de leur pays. Leurs œuvres artistiques telles que les films, la musique, la littérature et les arts visuels sont des outils puissants pour promouvoir la culture et les valeurs de leur nation à l’étranger. En collaborant avec des institutions culturelles et des acteurs diplomatiques, les artistes et créateurs contribuent à renforcer les liens culturels et à favoriser la compréhension mutuelle entre les nations, faisant ainsi avancer la diplomatie culturelle.
- Les outils du soft power culturel
- Cinéma et télévision
Le cinéma et la télévision sont des outils puissants du soft power culturel en raison de leur capacité à toucher un large public à travers le monde. Les films et les séries télévisées peuvent façonner l’image d’un pays en véhiculant des valeurs, des modes de vie et des représentations culturelles. Par exemple, Hollywood a longtemps été un acteur majeur dans la diffusion de la culture américaine à l’étranger. Les partenariats internationaux dans la production cinématographique et télévisuelle peuvent également favoriser les échanges culturels entre les pays.
- Musique
La musique est un autre outil important du soft power culturel, capable de transcender les frontières linguistiques et culturelles pour créer des connexions émotionnelles avec les auditeurs[5]. Des artistes célèbres peuvent devenir de véritables ambassadeurs de leur pays, propageant leur culture à travers le monde. Par exemple, la popularité de la K-pop a considérablement renforcé l’image de la Corée du Sud à l’étranger. De même, les genres musicaux traditionnels peuvent être utilisés pour promouvoir la diversité culturelle et encourager les échanges interculturels.
- Littérature
La littérature est un instrument subtil mais puissant du soft power culturel, car les romans, les poèmes et les essais peuvent offrir un aperçu profond de la société et de la culture d’un pays. Les écrivains renommés peuvent devenir des ambassadeurs culturels, partageant leur vision du monde à travers leurs œuvres. Par exemple, les romans anglais classiques ont contribué à façonner l’image de la Grande-Bretagne comme un pôle d’excellence littéraire. De plus, la traduction des œuvres littéraires peut favoriser leur diffusion à l’échelle internationale, facilitant ainsi la compréhension mutuelle entre les peuples.
- Arts visuels
Les arts visuels, tels que la peinture, la sculpture et la photographie, ont également un impact significatif en tant qu’outils du soft power culturel. Les expositions d’art contemporain, les musées et les galeries offrent des plateformes pour présenter la créativité et l’esthétique d’un pays, tout en favorisant les échanges artistiques et les dialogues interculturels. Par exemple, les œuvres d’artistes chinois contemporains ont contribué à renforcer la présence culturelle de la Chine sur la scène internationale. De même, les artistes internationaux invités à exposer dans d’autres pays peuvent jouer un rôle de premier plan dans la promotion de la compréhension mutuelle et de la collaboration artistique.
Après avoir établi et défini la diplomatie culturelle, nous explorerons maintenant les acteurs clés et les divers cadres qui jouent un rôle – directement ou indirectement – dans les efforts du Maroc. Ces efforts visent à donner une image forte du Maroc, à élargir sa sphère d’influence et à propager sa diplomatie culturelle à l’échelle mondiale ; nous approfondissons ainsi les différentes dimensions qui aident à comprendre cette étude de cas particulière[6].
- Étude de Cas : Le Soft Power et Le Patrimoine Culturel Marocain
« A l’instar des autres pays du monde, le Maroc accorde un intérêt particulier à sa culture et sa diplomatie culturelle en tant que leviers du soft power marocain ».[7]
Le patrimoine culturel du Maroc est un trésor inestimable, englobant une myriade d’éléments qui mettent en valeur sa richesse. De l’architecture traditionnelle, de l’artisanat et de la musique à la cuisine, aux vêtements, à la calligraphie, aux contes ancestraux et aux danses folkloriques, la culture marocaine est une tapisserie vibrante de traditions. Le pays est également connu pour ses festivals animés, ses styles artistiques variés, ses festivals de musique de renommée internationale, ses sites archéologiques captivants, ses mosquées historiques, ses grands palais, ses jardins luxuriants et ses souks animés remplis d’épices exotiques et d ‘œuvres d’art uniques. Tous ces éléments contribuent à la beauté et au caractère distinctif sans précédent du patrimoine Culturel marocain.
Cette diversité culturelle trouve ses origines dans l’histoire ancienne du Maroc, allant des civilisations berbères aux dynasties arabes et andalouses, avec des influences des cultures ottomanes et européennes. Ces diverses influences ont laissé une marque indélébile sur l’art, l’architecture, la musique et les traditions marocaines, s’approchant d’une fusion captivante des cultures. Cette richesse culturelle présente une opportunité exceptionnelle pour le Maroc d’exercer son influence internationale à travers le soft power, mettant en valeur sa diversité et son caractère unique au monde. Pour promouvoir la culture marocaine au-delà de ses frontières, le pays accueille des festivals culturels et artistiques, des expositions internationales, des événements gastronomiques mettant en valeur sa délicieuse cuisine, des collaborations avec des artistes du monde entier et des initiatives pour préserver son patrimoine. Ces efforts contribuent à mettre en lumière la culture marocaine et son importance dans le monde. Le Maroc est véritablement un joyau culturel qui ne manque jamais d’étonner et d’enchanter ceux qui explorent ses merveilles. Ses riches traditions et sa créativité contemporaine en font une destination incontournable pour les amateurs d’art, les passionnés d’histoire, les mélomanes, les connaisseurs de gastronomie et les admirateurs des coutumes traditionnelles. Son patrimoine culturel est une véritable mine d’or à explorer et à préserver pour les générations futures[8].
« La culture est la fondation sur laquelle repose tout projet de développement. Elle est plurielle dans ses dimensions : un environnement symbolique global dans lequel s’inscrit la collectivité ; un système de biens culturels, matériels et immatériels ; des domaines exigeant des compétences spécifiques ; la création, dans ses aspects singuliers et personnels, d’œuvres artistiques ; enfin des économies et des industries culturelles et créatives. Chaque acception de la culture implique des politiques propres et orientations dédiées » [9]
- Principaux Éléments du Patrimoine Culturel Marocain
Les principaux éléments du patrimoine culturel marocain comprennent les médinas historiques, les kasbahs, les tapis berbères, les instruments de musique traditionnels comme le oud et la guembri, les plats traditionnels comme le couscous et la pastilla, ainsi que la calligraphie arabo-andalouse. Ces éléments sont des témoins de l’histoire et de la créativité du peuple marocain, et contribuent à l’identité culturelle du pays, ainsi qu’à son rayonnement international à travers le soft power.
1.1. Enjeux de Sauvegarde et de Valorisation
La sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel marocain sont des enjeux majeurs, notamment face à la mondialisation et à la modernisation. Il est essentiel de préserver ces éléments culturels pour les générations futures, tout en les mettant en valeur pour promouvoir la diversité culturelle et renforcer l’attractivité du Maroc sur la scène internationale. Cela implique la mise en place de politiques de préservation, la sensibilisation du public, ainsi que des actions de promotion à l’échelle nationale et internationale.
- Interactions entre Soft Power et Patrimoine Culturel
Les interactions entre le soft power et le patrimoine culturel marocain sont multiples et complexes. Le soft power du Maroc, à travers sa musique, son cinéma, son artisanat, sa cuisine et d’autres formes d’expression culturelle, contribue à renforcer l’image du pays à l’étranger. En retour, le patrimoine culturel marocain, avec ses monuments historiques, ses traditions et ses arts, devient un atout essentiel dans la stratégie de soft power du pays. Ces interactions sont étroitement liées et démontrent l’importance de la culture dans la diplomatie et la politique internationale[10].
2.1. Exemples de Bonnes Pratiques
Parmi les exemples de bonnes pratiques de l’interaction entre le soft power et le patrimoine culturel marocain, on peut citer l’organisation de festivals internationaux mettant en valeur la musique, la danse et l’art marocain, la création d’alliances avec des institutions culturelles étrangères pour promouvoir la diversité culturelle, ainsi que la mise en place de programmes d’échange et de coopération dans le domaine culturel. Ces pratiques ont démontré leur efficacité dans le renforcement de l’image du Maroc à l’échelle internationale.
2.2. Impacts Positifs et Négatifs
Les impacts positifs de l’interaction entre le soft power et le patrimoine culturel marocain incluent un accroissement du tourisme culturel, une plus grande visibilité sur la scène internationale, et une influence positive sur l’économie du pays. Cependant, cette interaction peut également engendrer des effets négatifs tels que la commercialisation excessive de la culture, la perte d’authenticité et la création de stéréotypes. Il est donc essentiel de protéger le patrimoine culturel en le faisant reconnaitre par les organismes internationaux, ce qui a été réalisé aujourd’hui, car l’UNESCO reconnait les sites du patrimoine et les pratiques culturelles de l’Etat marocain. Aussi il faut trouver un équilibre pour maximiser les avantages tout en minimisant les inconvénients.
- La Stratégie du Maroc pour Valorisation du Patrimoine Culturel
Au Maroc, la valorisation du patrimoine culturel s’inscrit dans le cadre de plusieurs stratégies visant à préserver et promouvoir la richesse culturelle du pays. Cela se traduit par la création de circuits touristiques mettant en avant les sites historiques, la mise en place de festivals culturels, ainsi que la restauration et la conservation des monuments anciens. Ces initiatives permettent de renforcer l’identité culturelle marocaine tout en contribuant au développement économique du pays à travers le tourisme culturel.
Nous examinerons en détail comment le soft power a été utilisé pour promouvoir et préserver le patrimoine culturel du Maroc, en mettant en lumière les différentes stratégies mises en œuvre et les résultats obtenus. Cette analyse approfondie nous permettra d’identifier les succès et les défis rencontrés dans l’application du soft power pour la valorisation du patrimoine culturel marocain.
3.1. Politiques Publiques et Initiatives Privées
Les politiques publiques au Maroc visent à protéger et promouvoir le patrimoine culturel à travers la mise en place de lois et de plans de sauvegarde des sites historiques. Ainsi les pouvoirs publics doivent apporter, par des moyens appropriés, leur appui au développement de la création culturelle et artistique[11]. De plus, le gouvernement encourage les initiatives privées à s’engager dans la préservation du patrimoine en offrant des incitations fiscales et des subventions pour la restauration et la valorisation des biens culturels. Ces mesures visent à encourager l’implication de tous les acteurs, tant publics que privés, dans la préservation du patrimoine culturel marocain. La préservation des monuments historiques, des sites, des inscriptions et des antiquités au Maroc est principalement supervisée par la loi 22-80 qui a été promulguée en 1981 puis renforcée en 2006[12]
3.2. Partenariats et Coopérations Internationales
Le Maroc entretient des relations de collaboration étroites avec de nombreux pays et organisations internationales dans le but de préserver et de valoriser encore davantage son patrimoine culturel riche et diversifié. Ces partenariats se manifestent à travers la réalisation de projets de restauration conjoints de sites historiques et architecturaux d’importance, ainsi que par des échanges d’expertise entre les différentes parties engagées. De plus, des programmes de formation spécialisés dans le domaine de la préservation du patrimoine sont mis en place grâce à cette coopération internationale dynamique. Cette ouverture et cette coopération de grande envergure permettent au Maroc de renforcer ses liens avec la communauté internationale, tout en favorisant un échange culturel enrichissant. Le patrimoine marocain, porteur d’une histoire millénaire et d’une identité singulière, est ainsi promu et célébré à l’échelle mondiale. Le Maroc devient un acteur majeur dans la conservation et la promotion du patrimoine culturel à l’échelle mondiale, favorisant ainsi le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle entre les peuples.[13]
3.3 Festivals Culturels et Événements Internationaux
Les festivités culturelles et les événements internationaux jouent un rôle crucial afin de promouvoir le patrimoine culturel marocain à l’échelle mondiale. Nous avons par exemple des cas spécifiques de festivals et événements comme Les Festivals de musique Gnaoua, qui ont contribué à la promotion de la culture marocaine et à renforcer les relations avec d’autres pays. Avant d’être culturelle, la musique Gnaoua a d’abord été cultuelle. En effet elle est indissociable d’un vaste mouvement thérapeutique africain, par exemple du Bori Haussa. Ce rite de possession est un dispositif thérapeutique qui s’appuie principalement sur le chant, la musique de transe et le médi umnisme. Il y a maîtrise ritualisée et socialisée de la dissociation de la conscience telle que peuvent la pratiquer et la maitriser les guérisseuses possédées des rites 67 de possession nord-africaine d’origine subsaharienne, ainsi que leurs adeptes. Or ces rites ont été adaptés, ce qui nécessiterait des analyses particulières, au contexte social local d’Essaouira Dans cette ville, le phénomène culturel afro-marocain est en position d’acquérir un statut d’universalité et de « réfléchir » et de « interpréter » cet espace urbain fragile. Plus les gens de la marge, à commencer par les habitants de cette ville, affirment et réinterprètent, à leur tour, les racines africaines de la musique et du répertoire choral noirs d’Essaouira, plus ils contribuent à donner à la ville son identité spécifique. Ils la révèlent, l’analysent et, par ce geste même, rendent visibles, décrivent ou interprètent son impensé et son négatif concret dans sa dimension africaine.[14]
3.4 Musées et Sites Historiques
Les musées et les sites historiques sont un vecteur de soft power marocain, ils attirant l’attention internationale sur la richesse et la diversité du patrimoine culturel marocain. Prenons l’exemple de Rabat, on y trouve le Port de Pêche et la cité Bab el Bahr avec ses restaurants, ses bras, ses boutiques, ses résidences élégantes d’habitation historiques. Avec la gare routière de rabat ville, la Kasbah des Oudaïa, le Théatre National Mohammed V, le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, le Musée de la Photographie, le Musée de l’Histoire et des Civilisations assurent et assument la vie culturelle. Rabat ville lumière, Capitale Marocaine de la Culture est appelée pour très longtemps à devenir selon les vœux de Sa Majesté : Rabat Capitale Culturelle du Continent Africain. [15]
3.5 Education et Culture :
L’éducation joue un rôle central dans l’autonomisation culturelle car elle est souvent considérée comme le principal cadre de définition des valeurs culturelles. L’éducation contribue à la production de connaissances – y compris d’idées qui aident les individus à donner un sens à leur monde – en développant des catégories cognitives d’explication et d’interprétation, ainsi qu’en favorisant la formation et la transmission des connaissances[16]. Le nombre d’étudiants internationaux attirés par un système éducatif peut donc être considéré comme un indicateur de sa force : ces deux éléments servent de véhicules à divers aspects de la culture.
Atteindre une influence internationale, voilà ce dont un État peut se vanter. Dans cette optique, le Maroc a adopté une approche intéressante où les bourses servent d’instrument de sa politique de pouvoir en Afrique[17]. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Chaque année, le Maroc offre plus de 6 000 bourses à des étudiants étrangers », comme le révèle l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). L’éducation constitue le noyau, la formation universitaire et professionnelle étant au premier plan avec plus de 72 % des étudiants étrangers qui étudient dans les universités et instituts marocains. Il s’agit d’une quarantaine de pays d’Afrique subsaharienne[18]. L’initiation de la politique d’accueil des étudiants africains se multiplie depuis 2000, année où elle s’est élevée à environ 15 000 étudiants avec 7 000 bénéficiaires de bourses du gouvernement marocain. Cette action doit être soutenue et renforcée afin de transformer le Maroc en un centre régional pour l’Afrique tant en matière d’enseignement universitaire que professionnel[19].
Conclusion :
En conclusion, cette analyse souligne l’importance du soft power culturel marocain dans les relations internationales. Elle met en évidence les atouts du Maroc en termes de culture et de patrimoine, et propose des recommandations pour renforcer davantage le soft power marocain. En précisant les défis auxquels le pays est confronté et les opportunités futures dans ce domaine.
Ainsi, cette étude a mis l’accent sur l’importance du soft power dans la valorisation du patrimoine culturel marocain, en mettant en lumière les interactions complexes entre ces deux domaines. De plus, les bonnes pratiques et les stratégies de valorisation mises en place au Maroc ont été analysées, permettant de mieux appréhender les enjeux et les actions à entreprendre. Enfin, cette récapitulation souligne également l’impact positif du soft power sur la promotion de la culture marocaine à l’échelle internationale.
En vue d’une valorisation durable du patrimoine culturel marocain à travers le soft power, il est essentiel de promouvoir d’avantage des politiques de préservation et de valorisation intégrées. Il est également recommandé de renforcer les partenariats avec les acteurs internationaux, de promouvoir la diversité culturelle du Maroc à travers des événements internationaux et des collaborations bilatérales, et de mettre en place des programmes de sensibilisation pour les différentes parties prenantes. De plus, il est crucial d’investir dans la formation de professionnels de la culture et de développer des stratégies de communication efficaces pour maximiser l’impact du soft power sur la valorisation du patrimoine culturel marocain.
Mais les défis du soft power culturel résident dans sa capacité à maintenir sa pertinence et son attrait dans un paysage culturel mondial en constante évolution. La concurrence entre les États pour attirer l’attention internationale par le biais de leur culture peut également limiter l’efficacité du soft power culturel. De plus, la question de l’appropriation culturelle peut poser des limites importantes au rayonnement international d’une culture. En outre, les différences culturelles et les barrières linguistiques peuvent constituer des obstacles majeurs à la diffusion du soft power culturel dans certaines régions du monde. Enfin, la dépendance excessive à certains outils de soft power culturel, tels que le cinéma ou la musique, peut limiter la diversité et la richesse de l’expression culturelle d’un pays.
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