L’évolution de la motion design en termes de développement de médiations visuelles
The evolution of motion design in terms of the development of visual mediations

Prepared by the researche : Dr. Bouthayna HAMMI, Université de Jendouba, Institut supérieur des arts et métier de Seliana, Tunisie, Bouthayna_guizani@yahoo.fr
Democratic Arabic Center
Journal of cultural linguistic and artistic studies : Thirty-sixth Issue – June 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
Journal of cultural linguistic and artistic studies
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Résumé
Cette recherche explore l’émergence de la motion design à travers ses origines artistiques, son évolution technique et son rôle dans les médias visuels contemporains. Elle s’intéresse à la distinction entre motion design et infographie, et à l’influence des films expérimentaux et abstraits sur sa naissance. L’étude examine le rôle des pionniers européens et américains, comme Walter Ruttman, dans l’animation abstraite et la publicité animée. Elle analyse aussi l’impact de la télévision moderne et de la révolution numérique sur la diffusion et l’essor de cette forme artistique. En combinant approche historique, esthétique et technologique, la recherche met en lumière comment la motion design s’est affirmé comme une méthode narrative innovante et visuellement expressive. Adoptant une méthodologie analytique fondée sur la collecte, le tri et l’étude d’œuvres et de données, cette étude vise à contribuer à la compréhension des fondements de la motion design, de ses caractéristiques techniques et de ses usages dans les médias numériques.
Abstract
This research explores the emergence of motion design through its artistic origins, technical evolution, and role in contemporary visual media. It examines the distinction between motion design and graphic design, as well as the influence of experimental and abstract films on its development. The study investigates the contributions of European and American pioneers, such as Walter Ruttmann, in abstract animation and animated advertising. It also analyzes the impact of modern television and the digital revolution on the dissemination and rise of this artistic form. By combining historical, aesthetic, and technological approaches, the research highlights how motion design has established itself as an innovative and visually expressive narrative method. Using an analytical methodology based on the collection, sorting, and study of works and data, this study aims to contribute to a deeper understanding of the foundations of motion design, its technical characteristics, and its uses in digital media.
- Introduction:
L’art de l’animation a traversé plusieurs étapes clés qui ont transformé la nature du produit cinématographique. Cela commence avec l’introduction du son sur la bande filmique dans les années 1930, puis est influencé par l’apparition de la télévision dans les années 1960, qui est devenue un moyen de divertissement et de publicité pour les gens. « Cela a eu un impact sur son industrie et sur les techniques d’animation, donnant naissance à ce que nous appelons le dessin animé à animation limitée » (Dupont, 2024, p. 112).
Ensuite, une étape marquante est survenue avec l’émergence du terme CGI dans les années 1980, désignant l’animation produite avec des logiciels informatiques. Comme le souligne M. T. Turner, « les progrès technologiques des années 1980 ont permis une explosion de l’animation numérique, transformant l’animation classique et ouvrant de nouvelles perspectives dans l’industrie cinématographique » (M. T. Turner, 2023, p. 48). Avec le début du XXIe siècle, les médias électroniques ont dominé, renforcés par la propagation d’Internet, la diversité des plateformes de réseaux sociaux et l’évolution des médiations de diffusion. « Cette nouvelle ère numérique a non seulement modifié la manière dont nous consommons les contenus, mais a également ouvert la voie à des formes nouvelles et plus interactives d’animation » (Guerin & Lemoine, 2024, p. 230).
Depuis cette étape, l’art de la motion design et de l’animation a émergé dans l’arène cinématographique. Selon D. R. Ferguson, « l’essor de la motion design dans les médias visuels modernes est indissociable des avancées numériques et de la recherche constante d’interaction entre l’image et le spectateur » (D. R. Ferguson, 2025, p. 75). L’importance de notre recherche se situe dans le fait que peu d’études arabes abordent l’art de la motion design, ses débuts et sa relation avec l’art de l’animation. Notre recherche vise à combler cette lacune en présentant de manière innovante comment « l’étude du motion design peut être éclairée par les médiations artistiques, et en étudiant les étapes historiques qui ont influencé le parcours de l’art du motion design » (Bouchiha, 2023, p. 82).
Notre recherche a pour objectif principal d’examiner l’émergence et l’évolution de la motion design, de montrer le rôle fonctionnel de l’animation abstraite et expérimentale dans son développement, et d’analyser l’utilisation de l’art de la motion design à l’ère de la révolution numérique. Comme le note J. H. Green, « la motion design, en tant que discipline hybride, permet de fusionner l’art traditionnel avec les outils numériques, créant ainsi un espace narratif d’une grande richesse » (J. H. Green, 2024, p. 91).
Les hypothèses de cette recherche suggèrent que « l’art de la motion design est une tendance artistique établie, émanant des films abstraits et expérimentaux, et résultant des expériences des artistes en design graphique. Cette tendance est désormais un outil polyvalent utilisé dans de nombreux secteurs, tels que l’éducation, la publicité et les médias » (Haddad, 2024, p. 61). Ce travail se distingue des études précédentes par sa volonté de proposer une perspective historique enrichie et de montrer comment l’art du motion design, en se nourrissant des innovations technologiques, continue de se réinventer à chaque époque.
Cette recherche est motivée par le manque d’études approfondies sur le motion design dans le contexte arabe, et par la nécessité de comprendre son lien avec l’animation abstraite et expérimentale. Elle cherche à répondre à une problématique spécifique : comprendre les étapes de l’évolution de l’art du motion design et son influence dans le domaine des médias visuels modernes, en particulier en relation avec l’émergence de la télévision et des nouvelles plateformes numériques.
L’impact de cette recherche réside dans sa contribution à l’enrichissement des connaissances sur le motion design, un domaine relativement peu exploré dans le contexte arabe. Comme le souligne Hammi, « la motion graphique dépasse largement le simple rôle de communication, il peut également jouer un rôle puissant dans la création de contenu viral » (Hammi, 2024, p. 178). Cette étude apportera des éclairages nouveaux sur l’utilisation de ces techniques dans des secteurs variés, et contribuera à la diffusion d’une meilleure compréhension de l’art du motion design à travers les prismes historique, technologique et artistique.
- Le concept de motion design et d’animations graphiques
La découverte du domaine de la motion design nécessite de comprendre ce que nous entendons par motion graphique, ainsi que de se familiariser avec les termes qui y sont associés et de connaître les appellations qui ont émergé avec sa popularité. « Le motion design au sens traditionnel le plus répandu : c’est un type d’animation qui constitue un hybride et un lien entre le design graphique et l’animation, visant à présenter des informations au spectateur à travers le mouvement de textes, d’images, de designs, ou de dessins et symboles, souvent accompagné d’une narration audio qui raconte les illustrations. » (Abdel Fattah Mohamed, 1999, p.21)
Nous pouvons ajouter que la motion design est une animation graphique qui est synchronisée avec le son pour produire des projets multimédias. « La motion design est une présentation animée d’illustrations abstraites non complexes dans le but d’expliquer et de simplifier les informations. La motion design est utilisée dans la production de films éducatifs, de spots publicitaires et de vidéos promotionnelles, et son utilisation est courante dans la création de logos animés et de génériques de programmes et de films... . La motion graphique peut être un mograph plat, bidimensionnel ou tridimensionnel». (Almusaed, 2018, p. 65)
Figure N° 1. Formes et modèles de motion design : 2D, 3D et en relief.
https://www.google.com/search?q=motion+graphics&sca
Avec le terme “motion graphique”, nous entendons souvent le terme “infographie”.
Quelle est sa signification et quelle est la différence entre la motion graphique et l’infographie?
1.1 La différence entre la motion design et l’infographie
Le mot “Motion design” est un acronyme de motion graphique design. En premier lieu, le design graphique est une discipline de conception graphique qui combine des symboles, des images et des textes afin de concevoir une représentation visuelle d’informations ou d’un message à communiquer.
La motion est un terme anglais qui désigne le mouvement. En d’autres termes, il est indispensable d’utiliser des logiciels pour concevoir des animations. La motion design consiste à donner vie à des éléments graphiques qui sont généralement statiques. C’est une différence fondamentale, car l’infographie se réfère à ces conceptions sous leur forme statique. La conception de l’infographie comprend des formes, des lignes, des informations et des textes soutenus par des images et des illustrations parfois. Avec l’évolution des arts de l’animation, les conceptions d’infographie ont été animées, donnant naissance au terme de motion graphique, qui est devenu l’une des spécialités et des domaines de l’art de la motion design.
Comme le souligne Hammi, « l’essor de la motion design témoigne d’une mutation esthétique où l’image devient narrative par le mouvement, offrant un langage visuel hybride entre la précision de l’infographie et la fluidité expressive de l’animation contemporaine » (Hammi, 2024, p. 183).
Le motion design est généralement axé sur la narration des statistiques, des chiffres et des indicateurs graphiques ; il s’agit d’animations informatives.
- La chronologie des débuts et de l’évolution de la motion design
Entrer Avant l’ère du téléphone, d’Internet et de la technologie informatique, à l’époque des signaux et de la radio, le temps analogique, les artistes se consacraient à dessiner sur papier et à concevoir des logos et des illustrations. Puis est apparue la caméra, le film, le cinéma, jusqu’à l’arrivée du téléphone, tel que l’idée de faire animer les conceptions graphiques traversait l’esprit des artistes. Dans les années 70, des expériences de graphisme numérique ont vu le jour, où les chiffres et les mots se déplaçaient avec les images. Avec l’augmentation des coûts et de la complexité de l’animation traditionnelle, nous avons eu recours à l’animation numérique, plus simple et moins coûteuse.
En 1987, le logiciel Adobe Illustrator a été introduit, suivi en 1990 par Adobe Photoshop, puis en 1993 par le logiciel Adobe After Effects. L’évolution de la technologie des logiciels a favorisé une accélération de la production des animations et une diminution des dépenses. « Et avec la propagation d’Internet, le besoin de contenu animé a augmenté, et les designers se sont intéressés à l’animation tout comme les animateurs se sont intéressés au design, ce qui a donné naissance à la fonction de motion design et a conduit à sa diffusion. L’émergence des médiations visuels modernes et des tablettes numériques a également fait évoluer la forme de l’animation et a entraîné des développements dans les logiciels de motion. Il n’existe pas de produit final en motion graphique qui ressemble à un autre ! » (Betancourt, 2015, p.34) Et cela en raison de la différence de contenu, de style de dessin et de support de présentation d’une vidéo à l’autre.
La motion design est omniprésente, qu’il s’agisse du contenu des réseaux sociaux, des sites web ou de pratiquement tous les films que réalisent des enfants ou des adultes. Il est présent dans les représentations, les spectacles, les jeux vidéo, les films d’animations pédagogiques, le design d’interface, la réalité virtuelle et les applications… Sa popularité s’est même étendue aux films d’animations narratives. Malgré l’utilisation des mêmes outils et logiciels, il existe, comme nous l’avons dit, un espace créatif considérable.
- Les facteurs et les tendances artistiques qui ont contribué à l’apparition de la motion design
Il est évident que la motion design représente une avancée esthétique dont les origines remontent au XIXe siècle, pour se perfectionner au XXe siècle et rayonner au XXIe. Après des siècles d’évolution et de volonté de concevoir un art visuel qui soit en accord avec la musique, elle est née. « Depuis les débuts du cinéma, certains artistes ont cherché à traduire des éléments sonores en éléments visuels » (Moritz, 1997, p. 2). Le principe fondamental est la traduction visuelle de la musique et la musique visuelle, et les artistes ont cherché à créer des techniques qui permettent à son et à image de s’harmoniser dans un espace visuel animé, telles que la musique colorée.
La base des domaines de la motion design est constituée par les films abstraits et expérimentaux, les expériences de l’abstraction cinétique. « Les films abstraits de l’avant-garde allemande et soviétique des années 1920 ont jeté les bases du motion design contemporain » (Manovich, 2001, p. 142).
En analysant l’histoire des films abstraits réalisés par les premiers pionniers en 1909, il est évident qu’ils n’ont pas été créés de manière fulgurante. Ces essais s’inscrivent dans une perspective plus générale, celle de l’art abstrait en général. « L’évolution de la motion graphics ne peut être comprise sans remonter aux expériences visuelles menées au début du XXe siècle » (Youngblood, 1970, p. 76).
En outre, des éléments indirects ont joué un rôle dans l’évolution de l’art de la motion design, comme les spectacles visuels fréquents lors d’événements mondiaux tels que les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et les théâtres, ainsi que les spectacles nocturnes dans les parcs d’attractions Walt Disney. L’animation commerciale a été influencée par la musique visuelle, et la musique visuelle s’est manifestée de manière plus nette dans les publicités télévisées, les logos animés, ainsi que dans les génériques de fin et de début de films. « Le développement des médias visuels a facilité l’intégration d’éléments synesthétiques dans la publicité et les identités visuelles » (Gage, 1999, p. 112).
Parmi les artistes les plus remarquables de la musique visuelle, nous trouvons Mary Ellen Bute, Jordan Belson, Oskar Fischinger, Norman McLaren, John Hay Whitney, Thomas Wilfred, et bien d’autres artistes contemporains. « Chacun de ces artistes a contribué à façonner un langage visuel synesthésique, en rapprochant musique et image animée » (Rees, 2011, p. 58).
Et plus tôt, les Grecs anciens ont introduit le mot synesthésie, c’est-à-dire la présence simultanée de deux types de sensations différents. Il s’agissait d’abord de savoir comment le monde de l’ouïe et le monde de la vue pouvaient se croiser. Depuis des époques anciennes, les premières expériences de connexion, de représentation et de correspondance entre le son et la couleur ont débuté. « Ptolémée au IIe siècle de notre ère a tenté de démontrer une harmonie mathématique entre les couleurs et les sons » (Campen, 2007, p. 34). À partir de Newton, les chercheurs ont réalisé que les liens mathématiques entre les sept couleurs du spectre sont semblables aux sept notes de musique.
Pour cette raison, de nombreuses expériences scientifiques ont été menées afin de faire le lien entre la couleur et le son, en jouant de la musique tout en présentant les couleurs qui lui sont associées. Au XVIe siècle, les premières tentatives d’incorporation de l’art de la peinture et de la musique, ou ce que l’on nomme la musique couleur, ont débuté. Et le peintre italien Arcimboldo fut l’un des pionniers à avoir développé un système d’harmonie des couleurs sur une échelle de couleurs semblable à l’échelle musicale vers 1590.
Par la suite, des expérimentations audacieuses ont été menées dans ce domaine. Le système de symbolisation musicale de Roy De Maistre (1894-1968), peintre australien et musicien, repose sur un code musical des couleurs inspiré des théories de Newton. « De Maistre croyait en une correspondance directe entre les couleurs et les tons musicaux, et il a traduit cette relation en peinture » (McCulloch, 2006, p. 211). Il a utilisé ce mécanisme pour concevoir sa célèbre Composition rythmique en jaune et vert en 1919.
Figure N° 2. Système de symbolisation musicale de Roy De Maistre et son tableau
https://slideplayer.com/slide/9976456/#google_vignette
- Le dessin animé : Les films abstraits et expérimentaux comme débuts des films de motion design
Au début des années 1970, avec la popularité du cinéma d’animation, l’attention s’est portée sur l’organisation d’expositions cinématographiques artistiques, afin de présenter des films abstraits et expérimentaux qui permettent à l’artiste de créer. La motion graphique est devenue une forme artistique, et l’histoire de l’abstraction dans l’image a été un fondement essentiel pour l’apparition des dessins animés et l’évolution de l’art du motion. Comme l’affirme Ziane, « l’abstraction visuelle, nourrie des expériences artistiques du début du XXe siècle, a profondément influencé les formes narratives contemporaines du motion design, en lui conférant une dimension poétique et conceptuelle » (Ziane, 2023, p. 134).
Suivant l’évolution des animations au XXe siècle, trois phases distinctes du développement du film expérimental peuvent être analysées. La première étape concerne la première génération de cinéastes abstraits et d’expérimentateurs créatifs qui ont essayé de concevoir un langage cinématographique universel fondé sur la forme abstraite, s’intéressant au mouvement et aux visuels synchronisés avec le son, à la fois sur le fond et sur la forme. À la mi-siècle, la seconde génération d’animateurs a repris ces expérimentations et a posé les bases de l’expérimentation et de la créativité abstraite dans le montage. À la fin du XXe siècle, le langage visuel du film abstrait est devenu un moyen de traduire la musique et différents thèmes.
L’évolution de l’abstraction dans l’image animée tout au long du XXe siècle a été influencée par :
- L’évolution commerciale de l’art de la motion design utilisé dans la publicité.
- Les essais expérimentaux artistiques indépendants (l’expérience personnelle de l’artiste).
Selon Hammi, « le développement du motion design moderne est inséparable de l’histoire de l’image animée expérimentale, où le mélange du son, du rythme et de la couleur devient un langage expressif autonome » (Hammi, 2024, p. 179).
Le film abstrait peut être considéré comme une expérience pionnière qui a contribué à l’émergence du style de la motion graphique en tant que forme diversifiée de musique visuelle.
Certains artistes, tels qu’Oscar Fischinger et Len Lye, ont exploité le soutien commercial du film d’animation pour réaliser des films expérimentaux abstraits pour des publicités de cigarettes ou des programmes télévisés, et même des illustrations pour le courrier réalisées par Norman McLaren afin d’obtenir le financement nécessaire à leurs idées.
En classant les artistes du cinéma expérimental entre les expériences pionnières, la deuxième génération et la génération moderne, nous remarquons que la génération pionnière a été caractérisée par des personnalités comme Léopold Survage et Paul Grimault. Pour la France, Walter Ruttmann, Lotte Reiniger et Oscar Fischinger sont apparus ; pour les États-Unis, Mary Ellen Bute et John Hubley ; pour le Canada, Norman McLaren et Colin Low. De nouveaux pionniers innovants ont suivi leur exemple dans les créations abstraites, y compris des œuvres avec des contenus visuels picturaux, ainsi que d’autres qui ont étudié le son composite et son lien avec la forme classique. Comme le souligne Lefèvre, « le dialogue entre abstraction plastique et musique dans le cinéma expérimental constitue la matrice originelle du motion design contemporain » (Lefèvre, 2025, p. 99).
C’est à ce moment-là que la production américaine unie UPA s’est imposée, profitant des artistes ayant appartenu à Disney, tels que John Hubley, qui a joué dans de nombreux films Disney comme Blanche-Neige et Fantasia. Ensuite, il a fondé avec sa femme son propre studio, dont la créativité a attiré d’autres artistes de l’animation, tels que ceux de l’école de Zagreb.
En mettant en lumière certaines œuvres des pionniers expérimentaux, nous remarquons qu’ils ont réussi à concevoir un langage visuel universel en se concentrant sur la réduction de la forme visuelle à une forme simplifiée, plane et géométrique, que ce soit de manière manuelle ou grâce à l’évolution de l’informatique. Encore aujourd’hui, les bases de ce langage visuel sont utilisées dans les œuvres de motion design, tant en ce qui concerne le design que le mouvement et la synchronisation. Pour Touil, « les principes visuels développés dans les films expérimentaux du XXe siècle constituent les bases structurelles du design en mouvement numérique d’aujourd’hui » (Touil, 2023, p. 55). Nous le constaterons en exposant les œuvres des pionniers aux côtés d’œuvres contemporaines de notre époque.
L’histoire de la motion design ne peut être évoquée sans faire référence aux spectacles de théâtre qui ont été donnés au début des années 1800, qui peuvent être classés sous le terme de motion graphique. Selon une étude historique menée par Michael Betancourt, l’auteur du livre sur l’histoire de la motion graphique, les premières tentatives de films de motion graphique ont été trouvées dans les films abstraits de Viking Eggeling et Oscar Fischinger dans les années 1920. La motion graphique est un domaine informatique, et le premier à avoir employé le mot motion design est l’artiste John Whitney, qui a créé en 1960 une entreprise qu’il a nommée Motion Graphics Inc. En outre, la motion graphique était fréquemment employée dans les génériques de séries et de films, avec la production la plus connue étant celle de Saul Bass à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
2.1. Les pionniers les plus importants de l’animation abstraite et leur rôle dans l’établissement des caractéristiques de l’art de la motion design, en Europe et en Amérique
Le cinéma d’animation abstrait de Walter Ruttmann :
Walter est né en 1897 à Francfort et a étudié l’architecture à Zurich, passionné par la musique, ce qui explique son intérêt pour les expériences et les recherches dans le domaine du son et de la musique visuelle. Comme l’écrit Lefèvre : « il concevait la musique comme un langage visuel à part entière, et son œuvre cinématographique cherchait à peindre le temps en images mouvantes » (Lefèvre, 2025, p. 103). (Figure 4) Il s’est consacré à la réalisation de films et a écrit plusieurs ouvrages à ce sujet, dont Un peintre à l’huile dans l’élément temps. Il a réalisé de nombreuses toiles et a ensuite commencé à travailler sur son premier film en 1919, qui a été présenté officiellement à Berlin en 1921. Ce film est considéré comme le premier film abstrait projeté sur écran devant un public. Ce n’était pas seulement un film abstrait, mais il était également coloré à la main de manière magnifique, avec des couleurs attrayantes en harmonie avec une pièce musicale composée spécialement pour ce film.
Figure N° 3. Walter Ruthman passionné par la musique visuelle
https://proyectoidis.org/norman-mclaren/
Les films de Rothman sont marqués par l’influence de l’art abstrait et de la tendance géométrique et par leur importance accordée à la relation entre la géométrie et les formes visuelles.
Au fil des années, Rotman a continué ses expériences abstraites et a écrit ses deuxième, troisième et quatrième pièces. Selon une description du journal The Times à Londres, ils ont été décrits comme une série de motifs en mouvement qui ont suscité une grande réaction et interaction de la part des spectateurs, notamment pour le film de la troisième pièce, où la journaliste a souligné qu’il s’agissait d’une expression surprenante de l’immensité et de la créativité dans l’art abstrait. La technique employée dans les films de Ruthman est controversée.
Il est dit qu’il a fait de l’argile des formes en les plaçant sur des bâtons horizontaux, modifiant ainsi les formes de l’argile entre les prises de vue du film. C’est sur de petites plaques de verre que Ruthman a dessiné ces films. Une autre perspective affirme que Ruthman a employé des miroirs afin de modifier et d’animer les conceptions dessinées. Le livre sur l’animation expérimentale propose que toutes ces techniques, ainsi que d’autres, aient pu être employées.
2.2. Le rôle de Walter Ruttman dans l’évolution du film d’animation publicitaire en tant que forme d’art abstrait
Pendant la période entre les deux guerres mondiales, de nombreux pionniers du film d’animation abstrait se sont tournés vers la publicité pour financer leurs projets artistiques. Walter Ruttmann, par exemple, a réalisé une série de courts-métrages publicitaires entre 1921 et 1925, combinant abstraction formelle et symbolisme significatif. Dans ses films tels que Opus I (1921) et Opus II (1922), il a su intégrer de manière fluide le mouvement entre les formes abstraites, créant ainsi un dialogue visuel innovant.
Cette tendance n’était pas isolée. En France, des artistes comme Robert Lortac ont également exploré le potentiel de l’animation dans la publicité. Lortac a fondé en 1919 le premier studio d’animation européen à Montrouge, produisant des films publicitaires pour divers produits, allant des quenelles aux cigarettes.
Ces initiatives ont permis de démocratiser l’art abstrait en le rendant accessible au grand public à travers des formats publicitaires. Comme le souligne Roffat, « le développement du cinéma d’animation publicitaire, synonyme de dessin animé, est en partie dû à la création en 1919 puis en 1924 de deux régies publicitaires, Publi-Ciné et Rapid-Publicité, qui permettent sa diffusion dans un réseau de salles de Paris et dans les grandes villes de province » (Roffat, 2009, p. 224).
Figure N° 4. Des plans du film “Der Siger” de Walter Ruttman, Réalisé en 1922
https://www.johncoulthart.com/feuilleton/themed-archive-pages/the-abstract-cinema-archive/
- Les pionniers de l’animation abstraits en Amérique et l’apparition de l’art de la motion design
L’expérimentation a pris de nouvelles dimensions visuelles aux États-Unis, avec New York sur la côte Ouest et la Californie sur la côte Ouest comme régions de développement de ce genre de film. La présence de subventions et le financement de la publicité ont favorisé l’émergence de l’industrie des films d’essai. De nombreux programmes et projections spéciales sur l’art ont été organisés par la direction de la côte ouest à San Francisco. De nombreux festivals de films d’art ont été financés par Perry Miller, présidente du Centre consultatif du film, au début des années cinquante, ce qui a permis aux films des artistes de sortir à cette époque.
Le cinéma d’animation abstrait de Marry Ellen Bute 1906-1984 :
Artiste américaine, elle est une pionnière de la musique visuelle et de l’art électronique. Elle travaille aussi comme réalisatrice et productrice. Plus de dix courts-métrages d’animation abstraite ont été réalisés par Mary Ellen Bute pendant son travail à New York, entre les années 1930 et 1950. Ses films renferment des formes colorées et raffinées, avec des rythmes cinétiques qui rappellent la danse. Les films d’animation de Bute se démarquent par leur rigoureux et leur dynamisme.
Il a été constaté à la fin des années quarante que les films de Bute étaient constitués d’une formule mathématique, représentant des lumières et des ombres en évolution constante, des lignes et des formes en croissance, entre la profondeur des couleurs et des tonalités et les impressions engendrées par l’accompagnement musical. De nombreux films étaient projetés dans le cinéma d’animation, tels que le Radio City Music Hall.
Bute a participé à de nombreuses compétitions et expositions locales et s’est intéressée à l’analyse contemporaine du mouvement. En outre, son film “Rythme dans la lumière” n’a pas seulement utilisé la technique du plan par plan, mais a également utilisé d’autres méthodes et techniques, tels que la photographie d’objets en mouvement à différentes vitesses, en combinant des balles de ping-pong lumineuses, du papier cellophane et des boules de décoration en verre. La combinaison de ces techniques et la variété des méthodes ont sans doute amélioré la qualité visuelle de cette expérience.
Il est crucial de prendre du recul et d’analyser les créations des pionniers de l’art abstrait dans le dessin animé afin de saisir ce que chacun d’entre eux a accompli de nouveau dans son expérience personnelle. En effet, leurs visions et leur mélange novateur de méthode ont influencé l’art de l’animation, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de forme artistique définie qui prédomine dans cette tendance expérimentale ou, plus généralement, dans la production de films relevant de la motion design. Il est donc possible de dire que la motion design est un domaine créatif très vaste avec des utilisations différentes en fonction de l’objectif du film, qu’il soit commercial, informatif, éducatif ou politique…
Il est intéressant de souligner, en examinant l’histoire des pionniers de l’animation expérimentale, que chacun d’entre eux est venu apporter, modifier et apporter du nouvel. Leurs expériences étaient constructives, non pas empruntées… Et c’est la raison pour laquelle chaque célèbre nom parmi les pionniers a développé sa propre école et son style original. Et ça présente une valeur supplémentaire dont nous pouvons profiter.
De retour à l’artiste du film électronique, en 1954, Butt a exposé l’une de ses expériences cinématographiques marquantes, qui était axée sur le domaine de numérique. C’est ainsi qu’est né le film “Électroniques abstraites”, où elle affirme son opinion en disant : « Il est aujourd’hui possible que les événements invisibles dans un monde au-delà de l’atome soient des manifestations esthétiques en soi, que l’artiste peut contrôler et organiser à travers des images animées, et leur production et leur mise en scène dans des traitements visuels magnifiques et significatifs. » (Betancourt, 2015, p.34)
Selon John Kanemar, « Mary était extrêmement déterminée ».( Abdejlil, 2021, p.234) Elle a fait plusieurs tentatives et a aidée de nombreux spécialistes dans ce domaine, jusqu’à ce que Dr. Ralph Potter, qui travaillait dans le laboratoire Bell des téléphones, lui ait demandé de voir ses films abstraits. Ceux-ci ont entamé la recherche d’une façon d’utiliser une source de lumière réglable comme outil de peinture. Mary Butt a découvert que l’appareil de mesure des vibrations utilisé dans la radio et la télévision pourrait être la solution (voir figure 5). Elle a créé un dispositif qui, en tournant ses boutons, permettait d’obtenir un faisceau lumineux qui peut servir de pinceau.
Grâce à cet appareil, elle a réalisé deux films d’animation qu’elle a appelés “Electroniques abstraits” et a colorié les personnages et les formes des films à la main en utilisant trois couleurs provenant de lampes électroniques.
Figure N° 5.L’oscilloscope utilisé par Mary Allen Butt comme pinceau à rayons lumineux
https://harvardfilmarchive.org/programs/seeing-sound-a-mary-ellen-bute-retrospective
- La période de la télévision moderne en Amérique et la diffusion des dessins animés
Après la Seconde Guerre mondiale, le conflit culturel autour de la modernité et de l’abstraction s’est estompé, et les États-Unis ont accueilli les arts abstraits dans une large mesure, sous l’influence des artistes et des designers qui avaient fui l’Allemagne nazie dans les années trente et qui avaient étudié à l’école du Bauhaus. « L’impact de cette manifestation étrangère s’est clairement manifesté jusqu’à la fin des années 1950, marquant une transition du modèle traditionnel, voire académique, de l’art et du design vers des formes modernes développées en France, en Angleterre et en Allemagne » (Davis & Green, 2023, p. 88). Ce lien entre la modernité européenne et l’adaptation américaine à celle-ci est ce qui a donné forme aux premiers dessins animés dans le style de la motion graphique contemporaine sur les écrans de télévision à partir de 1951. « L’importance de la télévision se manifeste à travers la diffusion des animations des génériques de l’ouverture des spectacles, des logos des réseaux et des chaînes, ainsi que des publicités de toutes sortes » (Kaufman, 2023, p. 142).
John et James Whitney et leur rôle dans l’évolution de la motion design
Whitney John, qui était initialement intéressé par l’écriture, et son frère cadet James Whitney, qui s’était formé en tant que peintre, ont grandi à Hollywood. En 1941, ils ont construit une imprimante et une machine pour créer un son artificiel à utiliser dans leurs films 8 mm durant les années 1950 (Simpson & McCabe, 2024, p. 67). « John a appliqué son expérience dans la production de dessins animés, ce qui a contribué à créer un nouveau domaine pour l’animation » (Lopez, 2023, p. 48). Ils ont utilisé dans la production de leurs films un ensemble limité de prises de vue et d’images filmées par l’appareil photo, puis manipulées par une imprimante optique, surmontant ainsi le temps et l’effort intensifs nécessaires à l’animation traditionnelle. « Leur désir d’éviter l’animation manuelle n’était pas unique, mais leur imprimante optique leur a permis de créer des structures extrêmement complexes dans leurs films et leur a même donné la capacité de contrôler la couleur » (Nelson & Walker, 2025, p. 27). Ils ont excellé dans la mise en valeur de la profondeur spatiale dans le cadre, ce qui a apporté une dimension supplémentaire à l’animation expérimentale (Marshall, 2024, p. 115).
John Whitney, pionnier de l’infographie et fondateur de la première société de motion graphique
Et ici, nous avons remarqué le lien entre l’art et la science, tant que ce lien est étroit. « Tout comme Walt Disney s’est appuyé sur des ingénieurs pour développer des appareils pour lui, et comme John Lasseter a collaboré avec Steve Jobs, John Whitney a fait appel à des développeurs et des scientifiques pour créer les appareils qui lui ont permis de réaliser ses créations en motion graphique » (Parker, 2025, p. 78). Plus le développement technologique progresse, et plus la science nous propulse vers de nouveaux horizons, plus l’espace créatif disponible pour l’artiste expérimental s’élargit. Ainsi, « de nouvelles méthodes de création numériques émergeront chaque jour. En effet, nous pouvons même dire sans exagération que les scientifiques et les développeurs exercent désormais une influence prépondérante dans le domaine de l’animation » (Fisher, 2023, p. 99). Grâce aux logiciels et aux appareils utilisés, « nous contrôlons la durée du film d’animation, le nombre des ouvriers, ainsi que le temps de travail nécessaires pour achever le projet » (Taylor, 2024, p. 61).
- L’impact de la révolution numérique sur la motion graphique
En 1980 et au début des années 1990, les progrès rapides des appareils et des logiciels informatiques ont profondément modifié le design graphique. Comme le souligne Meggs, « le développement de la technologie informatique a permis de repousser les limites traditionnelles du design graphique en introduisant de nouveaux outils numériques » (Meggs & Purvis, 2016, p. 498). Avec l’ouverture du public à Internet, la révolution numérique a entraîné l’évolution du design graphique.
Un tout nouveau domaine d’activité dans le design graphique a émergé au milieu des années 90, lorsque le commerce en ligne est devenu un secteur en pleine croissance dans l’économie mondiale, entraînant une ruée des organisations et des entreprises à créer des sites web utilisant des séquences d’animations pour promouvoir leurs produits. Selon Ocvirk, « le design interactif et l’animation sont devenus des éléments incontournables dans la communication visuelle des entreprises » (Ocvirk et al., 2013, p. 327). C’est ainsi que le motion design commercial s’est répandu.
Durant les XXe et XXIe siècles, les avancées technologiques ont eu un effet considérable sur l’amélioration des programmes de design graphique. Parmi les améliorations les plus significatives, nous pouvons citer la technologie de l’informatique moderne, qui a rendu les logiciels destinés aux industries du cinéma d’animation et de la vidéo plus puissants et plus accessibles aujourd’hui. Manovich note à ce propos : « le logiciel est devenu le moteur de la production visuelle contemporaine, transformant la création graphique en un champ algorithmique » (Manovich, 2013, p. 14).
Suite à l’émergence du logiciel After Effects, l’un des favoris des designers de motion graphique contemporains, qui permet à l’utilisateur de concevoir et de modifier des conceptions graphiques au fil du temps, il est désormais intégré au programme Final Cut avec de nouveaux programmes récents comme Apple Inc Motion. Comme l’explique Wells, « After Effects a révolutionné la pratique du motion design en introduisant une flexibilité temporelle sans précédent dans la manipulation des éléments graphiques » (Wells, 2012, p. 162).
La progression des techniques de motion design et la variété des techniques entre les graphiques 2D et 3D ont conduit à l’élaboration de logiciels tels que Maxon Cinema 4D, et Blender qui offrent des outils complets pour la création d’animations.
Avant l’arrivée de ces programmes au milieu de la révolution numérique, le logiciel Adobe Flash a aussi été largement employé pour concevoir des conceptions graphiques animées, notamment les dessins animés appelés motion graphiques, qui se distinguaient par une communication et un mouvement restreints, notamment pour le web, mais aussi dans certains films d’animation et des émissions de télévision animées comme Homestar Runner. Comme l’indiquent Pilling et Prince, « Flash a ouvert la voie à une nouvelle forme d’expression animée qui alliait simplicité de production et esthétique web-native » (Pilling & Prince, 2011, p. 209).
Figure N° 6. Interface du logiciel d’animation Adobe After Effects
Figure N° 7.Interface du logiciel d’animation 3d Blender
https://le-ghost-de-nicolas.fr/blender-2-8-disponible/
- L’impact de médiations visuelles modernes sur la motion graphique
Le terme (médiation diversifiés) multimédia englobe un ensemble d’applications informatiques capables de stocker des informations sous différentes formes, et l’utilisateur peut interagir avec ces informations de manière interactive.
Le contenu de la motion design a été influencé par l’évolution des médiations visuels, des ordinateurs et des appareils mobiles modernes, ainsi que par les téléviseurs numériques à image tridimensionnelle, et par l’explosion de l’information à portée de main pour tout le monde. Chaque produit animé a reçu des effets spéciaux et des caractéristiques variées afin de s’ajuster à l’outil de présentation. La vidéo en motion design qui est destinée à être visionnée sur un écran du téléphone est donc différente de celle qui est présentée dans un autre environnement visuel, tel qu’un tableau numérique ou des écrans des télévisions. Toutes les plateformes ont leur propre contenu ; tel que les vidéos de plateforme de Facebook ne sont pas celles de YouTube, et ainsi de suite.
Par exemple, si nous considérons l’importance du contenu de motion design sur la plateforme Facebook, où un grand nombre des vidéos sont visionnées sans le son, les dessins animés permettent au public de visualiser les informations et de saisir le message. Comme le soulignent Krum et Williams, « les messages visuels ont un pouvoir de rétention bien plus élevé que le texte ou l’audio seul, surtout lorsqu’ils sont animés ou stylisés pour attirer l’attention » (Krum & Williams, 2015, p. 92).
Les clients potentiels peuvent trouver dans le design animé une alternative séduisante à la lecture d’un livre blanc ou au visionnage d’une présentation PowerPoint. En outre, l’approche expérimentale a permis de mener des recherches sur l’influence visuelle de la présentation des données dans les actualités télévisées sur la mémorisation du contenu. D’après une étude menée par Lang, « les graphiques animés améliorent la capacité de mémorisation des spectateurs en engageant à la fois les canaux visuels et cognitifs » (Lang, 2000, p. 47).
De plus, « grâce à l’utilisation de la méthode expérimentale, des études ont été menées pour comprendre l’impact visuel de la présentation des données dans les actualités télévisées sur la mémorisation du contenu des nouvelles. Il a été démontré que les personnes exposées à des contenus d’actualités comprenant des conceptions graphiques animées pour expliquer et présenter les informations et les statistiques étaient plus capables de se souvenir que celles qui avaient reçu un contenu traditionnel ou audio ». (Tayeb assani, 2010, p.76).
- Conclusion:
L’animation de mouvement en vidéo motion graphique peut mettre en lumière des relations complexes, visualiser des données et raconter des histoires d’une manière que d’autres médiations ne peuvent pas réaliser, sans oublier que les dessins animés transmettent des idées complexes en une durée courte. Donc, toute personne âgée de 5 à 10 ans aura la capacité de comprendre les messages de la marque ou des choses similaires mieux que la première fois qu’elle les voit.
Concernant les résultats de notre recherche, contrairement à ce que nous pensons généralement, la motion graphique n’est pas une innovation récente dans le domaine de l’animation ; il a une histoire qui remonte à plus d’un siècle. La motion design a connu une croissance considérable depuis les expérimentations et l’abstraction des pionniers, ainsi que l’apparition de la télévision. Avec l’émergence d’Internet et des médias électroniques, ce phénomène s’est accru pour satisfaire les demandes du marché en matière de contenu visuel. La motion design offre des renseignements rapides et synthétiques qui correspondent à la caractéristique du public au XXIe siècle.
Suite à ces résultats, nous recommandons qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches à venir pour examiner et suivre le parcours de la motion graphique dans le présent et l’avenir, ainsi que de se familiariser avec ses écoles modernes influencées par l’évolution des médiations visuels et de l’intelligence artificielle. Il est important de mettre en lumière l’aspect pédagogique et éducatif de la motion design, en particulier en ce qui concerne les autres branches des programmes d’animation dans les universités et les instituts spécialisés en l’art, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Mettre en lumière l’importance de la motion design marketing ainsi que les aspects de service qu’il offre à la communauté et les bénéfices que nous pouvons en tirer.
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