Lumière sur le rôle des officiers de l’armée française dans les négociations de la démarcation de la frontière tuniso- Tripolitaine
Prepared by the researcher – Mighri Mounir – Docteur chercheur en Histoire Contemporaine à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse. Membre du Laboratoire Centre de la Méditerranéen Moderne et Contemporaine. Université de Nice Sophia-Antipolis. Membre du Laboratoire d’Histoire des économies et des Sociétés Méditerranéennes.
Democratic Arab Center
Journal of Strategic and Military Studies : Seventeenth Issue – December 2022
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin.
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Résumé
Dans le présent article, nous visons à identifier les étapes les plus importantes du processus de négociation de la démarcation des frontières tuniso-tripolitain de 1910 à la lumière des changements locaux et internationaux. Immédiatement après son occupation du sud de la Tunisie, la France a préféré de ne pas dépasser les points frontières (zone tampon) pour éviter tout ce qui pourrait provoquer des réactions internationales, en particulier de la Turquie et derrière elle, l’Italie, intéressée par l’occupation de la Libye. Cependant, avec l’évolution de la situation sécuritaire à la frontière, notamment face aux nombreux raids et pillages entre tribus voisines, la France a demandé aux ottomans de délimiter la frontière. Le processus a passé par des étapes de négociation où la conférence de zouara s’est tenue en 1893, mais n’a pas abouti. La France a également exploité l’échec des négociations pour glisser ses troupes dans la zone tampon et occuper de nombreux points frontaliers. Avec le développement des conditions sécuritaire à la frontière et la politique de nouvelles alliances, notamment après le rapprochement franco-italien, la France a demandé à la Turquie de démarquer la frontière entre les deux parties, ce qui a été fait après la signature de la convention de Tripoli en mai 1910.Après la signature de cet accord, la France a dû régler de nombreux autres dossiers pertinents, comme la propriété des tribus de Tripoli qui en vertu des accords de Tripoli, sont devenues une partie du terrain tunisien. Ainsi que le règlement de la question de la frontière tuniso-algérienne dans sa partie sud-ouest et de la frontière algéro -libyenne.
Abstract
In this manuscrit, we aim to identify the most important stages of the process of negotiating the demarcation of the Tunisian-Tripolitan borders of 1910 in the light of local and international changes. Immediately after its occupation of southern Tunisia, France preferred not to go beyond the border points (buffer zone) to avoid anything that could provoke international reactions, in particular from Turkey and behind it, Italy, interested by the occupation of Libya. However, with the evolution of the security situation on the border, especially in the face of numerous raids and looting between neighboring tribes, France asked the Ottomans to delimit the border. The process went through stages of negotiation where the zouara conference was held in 1893, but did not come to fruition. France also exploited the failure of negotiations to slip its troops into the buffer zone and occupy numerous border points. With the development of security conditions at the border and the policy of new alliances, particularly after the Franco-Italian rapprochement, France asked Turkey to demarcate the border between the two parties, which was done after the signing of the Tripoli Convention in May 1910. After the signing of this agreement, France had to settle many other relevant issues, such as the property of the Tripoli tribes which, under the Tripoli agreements, became part of the Tunisian land. As well as the settlement of the issue of the Tunisian-Algerian border in its southwestern part and the Algerian-Libyan border.
Introduction
La démarcation de la frontière entre les pays voisins pose souvent de nombreux problèmes diplomatiques et sécuritaires, il est donc naturel que chaque pays cherche à imposer ses conditions pour obtenir le plus grand nombre de gains territoriaux. Le principe et l’art de la négociation, bien que généralement limités à ce question, sont nécessairement soumis aux conditions internationales, régionales et locales dans lesquelles des négociations sont conduites et où chaque partie cherche à tirer parti de ces variables en sa faveur.
Dans ce cadre, nous tenterons dans le présent papier de suivre le cours historique des négociations sur la démarcation de la frontière tuniso-tripolitaine dans un contexte internationale, régionale et métropolitaine mutant.
L’Europe occidentale, en particulier, a vu la naissance de nouveaux empires coloniaux, avec la révolution industrielle et l’intensification de la concurrence entre eux sur la division du monde non européen. La croissance des idées et des mouvements nationaux dans ces pays leur a fait adopter l’idée de gloire nationale et de s’efforcer d’imposer leur présence dans la communauté internationale par le biais d’une expansion militaire. D’autre part, l’Empire ottoman était sous la pression de crises et incapable de réagir, ce qui a soumis le pays tunisien au colonialisme français sans résistance ottomane. Mais l’occupation française de la Tunisie n’est pas passée sans provoquer des réactions internationales, notamment de la part de l’Italie qui cherchait à étendre sa sphère d’influence en Afrique du Nord, où elle exerçait une pression diplomatique et entretenait des alliances pour l’occupation de la Libye. Par conséquent, la démarcation de la frontière entre la Tunisie et la Libye est passée par ces variables. Reste à savoir, quelles sont les variables internes et externes qui ont conduit à la démarcation ? Comment s’est déroulé le processus de négociation? Et quels sont les résultats des négociations et leurs implications?
I- Les conditions historiques propices à la démarcation:
1- Les cupidités internationales:
À partir du 19ème siècle, le continent africain devient la proie des nations impérialistes européennes qui cherchaient à élargir sa sphère d’influence dans de nombreuses régions du monde pour plusieurs et différentes raisons: économiques, politiques, militaires, symboliques. À l’instar de l’Empire ottoman, la France contrôle depuis longtemps le territoire qui s’étend au sud de la Tunisie, à Tripoli et en Algérie, pour dominer et étendre son influence sur les routes commerciales avec l’Afrique subsaharienne. Mais les ambitions française et turque se sont heurtées à l’opposition d’autres pays impérialistes, tels que l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie, qui cherchaient de leur côté à assurer leur présence dans cette région.
Après l’occupation française de l’Algérie en 1830, les Turco-ottomans tentèrent en 1835 d’établir une influence directe en Tripolitaine, en essayant d’étendre leur influence à la frontière tuniso-algérienne, en contrôlant les tribus Merzak, Ghât et Ghadames.[1]. Leur présence dans ces régions leur a permis de contrôler les routes du désert en direction du Niger et du Tchad[2], en profitant du conflit acharné entre la France, l’Italie et l’Angleterre, qui visent à contrôler les marchés du Soudan et le commerce du désert.
Ce conflit s’intensifie progressivement entre ces pays : après la conquête de l’Égypte en 1882 et après que l’Allemagne ait imposé sa présence sur les côtes camerounaise et togolaise depuis 1884, la France s’efforce d’imposer sa présence au Niger en 1890 et au Tchad en 1901.
En 1890, la convention franco-britannique a reconnu le droit de la France d’entendre son influence depuis le sud algérien jusqu’à la ligne Say-Barraua sur le Niger moyen. En revanche, l’Angleterre a obtenu la possibilité d’occuper le nord de Nigéria. Cet accord reconnaissait également la présence des Français dans toute la région désertique et son attachement à la propriété française en Tunisie et en Algérie, ainsi que la préservation des droits de la Turquie dans les pays du sud de Tripoli[3]. Mais cette convention a été diplomatiquement soutenue par l’Italie bien qu’elle ait suscitée la protestation du sublime porte[4].
Au lendemain de la crise de Fachoda[5] en 1898, les diplomates anglais et français, conscients du péril Allemand, ont mis fin à la querelle colonial entre ces deux pays. D’ailleurs, la crise de Fachoda amorce paradoxalement un rapprochement entre la France et l’Angleterre, l’Entente Cordiale de 1904, une modification dans l’équilibre et le jeu des alliances européens. Le deuxième accord entre la France et l’Angleterre en 1898 compléta le premier accord qui regroupait les colonies françaises d’une part et les colonies anglaises d’autre part. Le point le plus important toutefois est la liberté de naviguer, de commercer et de maintenir les colonies. La Tunisie et l’Algérie ont le droit de diriger les convois du désert vers les marchés de kouka, Kano (Tchad) et Sokoto (Nigeria)[6].
De sa part, l’Empire ottoman a cherché des alliances et des accords pour répondre aux cupidités françaises et a obtenu le soutien de l’Italie qui prévoyait à son tour occuper la Tripolitaine qui l’a considérée comme une terre promise. L’Italie a bénéficié de l’alliance triplice (l’Allemagne, l’Autriche -Hongrie et l’Angleterre) qui, depuis 1887, affirme dans le texte de l’accord entre ses membres que l’Allemagne soutiendra militairement l’Italie lorsqu’elle attaquera la France en réponse à l’intervention militaire française à Tripoli.Mais après la défaite de l’Italie d’Adoua en 1896, les relations franco-italiennes se rapprochent. L’Italie reconnaît le Protectorat français en Tunisie et, par l’accord du 1er novembre 1902, la France se déclarait désintéressée de la tripolitaine. En compensation, l’Italie laissait à la France les mains libres au Maroc[7]. Par conséquent, on peut dire que le jeu des alliances entre les pays de l’occident serait un facteur clé dans la démarcation de la frontière et, bien sûr, des facteurs internes dans lesquels la France et la Turquie ont y trouvé une occasion de démarquer la frontière.
2- La frontière tuniso-tripolitaine: une zone de troubles:
Nous rappelons tout d’abord que les problèmes frontaliers entre les tribus tunisiennes, libyennes et algériennes n’ont pas été suscités à l’époque de la colonisation française, mais ils précédent cette époque: ces tribus avaient des relations et des échanges commerciaux entre eux, mais ces échanges ont été entachés de nombreux excès, liés à la nature de la société tribale caractérisée par la mobilité conformément à la spécificité de la vie pastorale. Ainsi, ces escarmouches n’étaient pas un événement isolé paru en 1881, mais la colonisation française s’efforçait de provoquer des contradictions entre ces tribus afin de servir leur projet colonial. La zone environnante, située entre le sud de la Tunisie, la Tripoli et l’Algérie, représente une zone d’influence entre les Français et les Turcs pour contrôler les routes commerciales avec l’Afrique subsaharienne.
Les Français sont conscients que les véritables dangers pour son domination africaine sont en tripolitaine[8].C’est pour cela que dans leur occupation de la région méridionale, plus particulièrement d’ouerghema, ont convenu que leurs unités ne devraient pas dépasser la vallée de l’oued Fessi pour éviter tous les problèmes pouvant survenir avec la Tripoli, d’autant plus que la Porte Haute continue de renforcer ses forces régulières à Tripoli. Ce nombre a atteint 16 000 en janvier 1882[9], les autorités françaises cherchaient à éviter tous les pièges pouvant conduire à un affrontement entre l’armée française et le régime ottoman, estimant que tout affrontement entre les deux armées aurait des conséquences internationales[10].C’est pour cette raison que l’incursion des troupes françaises dans ces régions a été dominée par le caractère de prudence.
En revanche, les Français ne peuvent pas imposer un contrôle total sur les régions méridionales de la régence. La campagne du général La Roque-Varlaud en 1883 ne permet pas de soumettre toutes les tribus du sud tunisien, où les oulad Hamed et les oulad Khalifa restent hors du contrôle de l’autorité militaire après leur installation sur le territoire de Tripoli. Ils n’ont pas pu retourner sur leurs terres[11] pour s’y installer qu’après l’accord signé entre les autorités françaises et turques afin de maintenir une “zone tampon” (“environ 40 km de large”entre le Moktaa et l’oued Fessi) dans laquelle les rebelles touazines jouissaient d’une indépendance effective[12], et aussi après que les autorités tunisiennes ne leur opposent pas un refus absolu d’aman[13].
Pour cette raison, les Français sont restés longtemps après l’occupation de la Tunisie, ils craignaient la confrontation militaire avec les Turcs, mais cette crainte est progressivement disperser, en particulier après l’acceptation du Sultan Abdel Hamid II la présence française en Tunisie. Cette acceptation a été rejetée par l’Italie qui a protesté à plusieurs reprises contre les mouvements français sur les confins Tuniso – Tripolitains, et qui a exigé le wali de Tripoli à protéger la souveraineté de leurs domaines respectifs.
En fait, la France ne souhaitait pas une confrontation militaire avec la Turquie autant qu’elle envisageait de contrôler la frontière orientale, ainsi que ses colonies en Afrique du Nord, centrale et de l’Ouest. Elle suivait donc le principe de nourrir les contradictions et les conflits entre les tribus tunisiennes et libyennes limitrophes en soutenant les premières contre les seconds et en pressant sur la Turquie pour freiner les tribus Cianes,Nouails et Haouamed de limiter leurs incursions en territoire tunisien. Les autorités françaises ont enregistré en ce sens nombreux rébellions dans lesquels les attaques ont été suivies par les tripolitains à la suite d’une vague d’agitation. Les français ont dû trouver des solutions radicales pour ce problème après avoir échoué auparavant à contenir toutes les tribus et branches de ces régions. À ce moment, la solution ne dépend pas uniquement de la puissance de la machine militaire française, mais aussi de la force des chevaliers d’oudarnas et Touazines, experts de la région, en les transformant en tribus Makhzen pour maintenir la sécurité à la frontière tuniso-tripolitaine. Cependant, cette expérience – indépendamment de son succès ou de son échec – n’a pas duré longtemps là où l’agitation est revenue et la situation sécuritaire s’est aggravée, là où il y avait nombreuses opérations de raids entre les tribus, en particulier entre les Tunisiens et les Tripolitains[14]. La situation est alarmante, sans oublier que ces événements ont de graves répercussions matérielles et humaines pendant un an, entre 1884 et 1885, les tripolitains ont tués 500 personnes du peuple des ouerghemmas[15]. En raison de ce climat de violence et d’instabilité, les Français se trouvent face à un véritable dilemme: d’une part, ils sont tenus d’imposer et maintenir la sécurité des habitants de la régence, et d’autre part ils évitaient tout ce qui les placerait dans un dilemme politique ou militaire avec les Turcs. C’est pourquoi ils ont adopté la proposition du gouverneur de l’Arad dans laquelle il a appelé à abandonner cette expérience[16] et à envoyer une colonne militaire dans la région pour soumettre les tribus des ouled Khalifa et ouled Hamed[17]. Bien que la résidence générale ait été considérée dès le départ, l’idée d’annuler les tribus Makhzen était une procédure peu pratique et prématurée, mais devrait être appliquée sans envoyer une colonne militaire dans la zone neutre[18]. Cette observation attentive de la situation est justifiée par la nécessité d’une intervention militaire dans cette zone, elle n’est plus opposée à l’envoi d’une colonne uniquement à cette région, mais elle a proposé de concentrer une administration militaire complète chargée de gérer et de coordonner les affaires dans la région[19].
Parallèlement à ces mesures, il fut décidé le 30 avril 1888 de mettre fin à l’expérience des tribus Makhzen et d’annoncer la création d’un makhzen régulier soumis directement à l’autorité militaire. Mais bien que l’armée ait concentré un nombre important de ses forces dans l’extrême sud tunisien, cela n’a pas empêché la poursuite des raids et des attaques menées par les Tripolitains contre les tribus tunisiennes voisines, surtout à la fin de l’année 1892, ce qui incita la France à exercer une pression politique contre les Turcs pour délimiter la frontière.
II- L’échec des négociations de la conférence de Zouara en 1893 : un heureux résultat pour les Français:
1- Facteurs de l’échec:
Les premières négociations ont débuté le 6 mars à zouara, “village côtier tripolitain proche de la Tunisie et assez loin de tripoli pour que les consuls européens puissent être tenus à l’écart des conversations, dont le début est prévu, sur demande ottomane, pour le 1er mars 1893″[20]. La délégation ottomane était présidée par le lieutenant-colonel Zheni bey mutessaref d’Yeffren, assisté par le lieutenant-colonel Osmen Riffat Bey, chef d’état Major de la division turque en tripolitaine. Mustpaha Kamel Effendi, gendre de rassim pacha et membre du conseil supérieur du gouvernement de tripoli, assure le secrétariat. El Hadj Ahmed ben zekri, frustre montagnard de Nalout et si Mohamed Ben Mustapha, muphti de tripoli sont adjoints[21]. La délégation tunisienne est présidée par le caïd de Béja, Ali Djouini. Deux notables ont lui été adjoints : Mohamed Sghir, cadhi de Djebel Abiodh, et Rehouma ben Hiba, kalifa de l’Aradh, le commandant du cercle de Médenine Rebillet prend la direction de la délégation. Un interprète-militaire Miguéres lui sert de secrétaire[22].
Dans cette séance, les délégués turcs ayant indiqué d’une manière ferme que d’après les ordres de leur gouvernement, ils devaient réclamer un tracé de frontière, passant par Bibans, Gasseur ben Guerden ,Khaoui Lagoud ,ogla Morra et Remada[23]. Par contre, les délégués tunisiens considèrent que le tracé de la turque n’a aucune instruction pour cela, et que la carte présentée est falsifiée. D’parès Rebillet, l’officier des Affaires indigènes, l’arabisant, cette carte n’était qu’une concession de Hamouda bacha aux Beni Mariem, et a été découpée, recoulée, grattée et transformée par substitution de lettre en décret de délimitation. Ali Djouini considère de sa part que “ce document, qui n’a pas été présenté comme venant des archives de wilayet, mais comme une pièce fournie par un Nalouti au wali, n’engage pas la bonne foi des délégués ottomans[24]. S’opposant à ce tracé, les tunisiens évoquent un tracé passant par Ras adjr, oglet el Ihmeur, Khaoui Smeida et Dehiba[25].
— Limite d’action des officiers français(1892)
— Revendication Turque +++ Revendication Française Implantation du Makhzen Tunisien (1983- 1894) |
Reference : Martel (A), Les confins saharo- tripolitain de la Tunisie (1881-1911) .P.U .F .1965. T1p.548
Après diverses conversations entre les deux délégués, les turcs reconnaissent qu’il s’agit d’un faux et riffaat bacha s’estime atteint dans son honneur par cette supercherie. Mais ça n’empêche pas qu’après deux mois et demi de travaux et de négociations entre les deux délégués, les pourparlers furent interrompus le 23 mai sans avoir abouti[26].
Les divergences d’opinions et l’échec de la conférence de zouara montrent que les pourparlers ont été soumis aux pressions internationales exercées en particulier sur la délégation turque. L’Italie a exercé des pressions internationales sur la Turquie par l’intermédiaire de son ambassadeur à Constantine, appuyé par les ambassadeurs de la triplice, pour qu’elle ne reprenne pas les négociations sur de telles bases[27]. Pour la France, en dépit de “l’alliance ” russe, elle est encore isolée dans une Europe que domine la triplice. Au même temps, l’accord colonial de 1890 n’a pas mis fin à la rivalité franco-britannique en Egypte. Mais cet accord reconnaît à la France une influence exclusive sur Madagascar et les régions qui s’étendent au sud de l’Algérie jusqu’à une ligne say -Barrua et donne aux officiers de Tunisie le prétexte d’une progression vers Ghadamès par Djenein afin de ne pas laisser à leurs camardes d’Algérie le monopole de la pénétration saharienne[28].C’est pour cela que les français ont bien exploité ces conditions pour pousser les postes militaires vers le sud.
2- Le glissement de forces françaises vers la zone neutre:
L’échec de la conférence de zouara représente un heureux résultat pour le gouvernement du protectorat qui a bien profité des changements nationaux et internationaux afin de contrôler la frontière tuniso-tripolitaine. Elle estima que dans ces nouvelles circonstances, il devient inutile de continuer à considérer la région entre la Mogta et l’oued Fessi comme une zone neutre et il décida d’assurer la zone frontalière par des unités Françaises et d’occuper progressivement la zone de conflit située sur la ligne Ras djedir, Mogta, Khaoui Smeïda, Dhibat[29]. En 1893, cinq postes cavaliers du Makhzen se reliant par des patrouilles furent créés à Allouet el Gounna, Ben -Gardane, sidi toui, Mechehed salah et Déhibat[30], où, dans la suite, fut construit un bordj défensif en 1897. La construction de ce bordj montre la fin de la phase d’attente et impose la souveraineté tunisienne sur l’oued Morteba pour permettre des communications faciles entre Dhibat et Djenein, point de passage obligé pour les sahariens[31].
Malgré la campagne lancée par les journaux italiens en 1894 contre le risque de mettre la Tripoli sous l’influence française, la France a continué en 1898 d’occuper le point d’eau de djenein, un bordj fut édifié en ce point et occupé. L’occupation de djenein a marqué la fin de la deuxième phase d’influence française sur la frontière méridionale 1893-1898 qui a suivi la période de l’infiltration dans la zone dite neutre en 1889 qui s’est terminée par l’imposition de la ligne frontière Mogta -kaoui smida [32] .L’avancée des Français vers les zones frontalières et l’occupation des zones là-bas vont irriter les Turcs et intensifier le conflit entre les deux parties sur les points les plus stratégiques.
Ces événements ont suscité la suspicion des Français qui s’inquiètent de la possibilité que des mouvements de désobéissance menacent leur présence en Afrique du Nord. De leur part, les Turcs ont protesté contre ce progrès français, considérant que les zones occupées par les Français relèvent de la souveraineté ottomane. Les craintes des Ottomans ont augmenté, en particulier avec l’émergence d’un important mouvement de glissement français vers le Sahara en Algérie et l’instauration d’un commandement militaire en 1902 à Ain Saleh dans le désert du sud de l’Algérie[33].Ces événements qui ont survenu dans la zone frontalière ne se sont pas passés sans provoquer une série d’incidents entre les tribus tunisiennes et tripolitaines qui se sont soldées par nombreuses victimes entre les deux camps, en particulier entre 1900 et 1904.
En réponse aux progrès des Français vers les zones frontalières, la réponse ottomane a parfois conduit à une escalade des problèmes et a exhorté les tribus tripolitaines à se concentrer sur certains points, et à s’affronter aux tribus tunisiennes. À d’autres moments, elle ordonne leur retrait afin d’éviter de causer de graves problèmes.
Dans ces conditions et à partir de 1909, la chambre des députés ottomane a suscité l’idée d’une démarcation de la frontière tunisienne, d’autant plus que les événements devenaient de plus en plus graves. Certains journaux français ont rapporté que certains d’entre eux suscitaient une vive émotion dans l’opinion publique française.
III-Conférence de tripoli et le tracé de la frontière:
1- Actes de la conférence :
Pour éviter de nouveaux incidents, les deux gouvernements décident de hâter l’ouverture des négociations de délimitation. Une commission composée de deux délégations de 4 membres chacune se réunit dans ce but à tripoli le 11 Avril 1910 ; la délégation tunisienne ayant à sa tête M. Des Portes de la Fosse, délégué à la résidence générale à Tunis, comprend le commandant le bœuf, des affaires indigènes, le capitaine Meullé-Desjardins, du service géographique de l’armée et le cheikh si Mohamed Es seghir ben El Hadj Mansour, cadhi du Djbel Abiod. La délégation turque est présidée par Réchid Bey[34] .
Les travaux de cette commission ont duré 5 semaines et ont été terminés par l’acte international qui porte le nom de convention de tripoli du 10 mai 1910. Cette convention a conduit à un certain nombre de résolutions et de recommandations. Le premier article stipule que la frontière entre la Régence de Tunis et le vilayet de Tripoli partira du point de Ras Adjedir, sur la Méditerranée, dans la direction générale nord-sud, elle remontera les thalwegs successifs de la Mogta et du Khaoui Smeïda, en laissant à la Tunisie tous les points d’eau à l’ouest de la frontière, mais en accordant aux Tripolitains les droits d’usage sur les puits d’Aïn el Ferth, d’Aïn Nekhla, de Cheggat Meztoura et d’Oglet el Ihmeur ; la frontière suivra ensuite la ligne de partage des eaux entre l’oued Tlets et l’oued Beni Guedal, jusqu’au massif du Touil Déhibat qu’elle atteindra au signal géodésique qui reste à la Tunisie, puis elle gagnera la Garat er Rohi, en laissant la vallée du Chabet Taïda à la Tripolitaine pour aller rejoindre Dahret en Nousf et la Mosquée de Sid Abdallah qui est tripolitaine. À partir du col d’Afina, qui est à la Tunisie, la Frontière laissera à la Régence de Tunis les vallées des deux oueds Morteba et suivra d’une manière générale les crêtes rocheuses dominant immédiatement à l’Est la vallée de l’oued Morteba Dahri, jusqu’à l’oued Lorzot, mais en laissant à la Tripolitaine les vallées supérieures des affluents orientaux des oueds Morteba et Mensla et à la Tunisie la route militaire de Déhibat à Djeneien[35].
Le deuxième article indique qu’en quittant l’oued Morteba, la frontière suivra la rive gauche de l’oued Lorzot en laissant au nord la route militaire de Déhibat à Djeneien ; arrivée à vingt kilomètres environ du poste makhzen de Djeneien, elle tournera au sud pour atteindre Touil Ali Ben Amar puis Zar. Passant entre les deux puits ouverts de Zar situés dans le Siah el Mathel, elle se dirigera vers Mechiguig dont le puits actuel reste tripolitain, mais en partageant le terrain aquifère de façon à répartir équitablement entre les deux pays les ressources de cette région. La frontière se dirigera enfin sur Ghadamès suivant une ligne équidistante des chemins de Djeneien à Ghadamès et de Nalout à Ghadamès. À la jonction de ces deux routes elle se dirigera vers Ghadamès en laissant à deux kilomètres en Tripolitaine la portion de la route Sinaoun-Mezezzem Ghadamès. Après, elle suivra le déversoir qui réunit la Sebkhat El Malah à la Sebkha Mezezzoum, dont elle suivra la rive septentrionale ; elle se dirigera ensuite vers l’ouest, puis vers le sud, en suivant à un kilomètre le bord de la Salino et en laissant à la ville Ghadamès la Sebkha El Melah. Le dernier élément de la frontière se dirigera enfin vers le sud jusqu’à un point situé à quinze kilomètres au sud du parallèle de Ghadamès[36].
Le troisième article de cette convention entérine qu’une sous-commission sera chargée de déterminer sur les lieux la position définitive des lignes de démarcation prévues par les articles I et II de la présente convention. Les sous-commissaires seront nommés dans un délai de deux mois. Ils se réuniront à Ouezzen le 1er novembre 1910, et ils délimiteront la partie des frontières de la Tunisie et de la Tripolitaine s’étendant depuis l’oued Lorzot jusqu’à Ras Adjedir. La sous commission se réunira de nouveau le 15 janvier 1911 à Ouezzen pour délimiter le tronçon des frontières de la Tunisie et de la Tripolitaine s’étendant de l’Oued Lorzot jusque dans les passages de Ghadamès. En cas de désaccord, lesdits sous-commissaires se réfèreront à leurs gouvernements respectifs.
Le cinquième article de cette convention indique que les sous-commissaires des deux pays auront pleins pouvoirs pour effectuer un commun accord des changements ou des corrections en conformité à la présente Convention.
un article additionnel insiste sur un délai de trois mois après la signature de la Convention, pour qu’une commission composée de trois délégués de la Tripolitaine et de trois délégués de la Tunisie soit instituée à l’effet de statuer en dernier ressort sur la validité de titres de propriétés privées dont l’utilisation est réelle telles que : verger, champs, habitation, citernes, etc., détenus par les indigènes tripolitains concernant des terrains situés dans les régions Mogta, Sneïda et Déhibat à l’ouest de la frontière. De même, en cas où des Tunisiens possèderaient des propriétés privées à l’est de la frontière, cette sous-commission statuerait également et dans les mêmes conditions sur leurs revendications[37].
On peut dire que la démarcation de la frontière a été effectuée par deux forces étrangères des deux pays et que la France en a profité pour réaliser des gains importants aux niveaux militaires, et économiques en exploitant la faiblesse de l’empire ottoman. Mais cette convention soulèvera et suscitera d’autres questions non moins importantes que ses prédécesseurs, notamment le règlement des biens tripolitains à Déhibat, la démarcation de la frontière entre la Tunisie et l’Algérie au niveau sud -ouest, la démarcation de la frontière Algéro -tripolitaine, et les réactions de l’Italie envers ces changements.Donc, comment l’Algérie a réagi à cette démarcation d’autant plus qu’elle était écartée de l’accord de 1910? Comment la France a réussi à régler les différends concernant la propriété des indigènes tripolitains à Déhibat ? Et comment l’Italie a géré ces développements?
2- Les rebondissements de la conférence :
La France a dû régler ces dossiers immédiatement après la signature de l’accord. La résidence générale de France à Tunis a porté à la connaissance du ministère des Affaires étrangères l’achèvement des opérations de bornage poursuivies à la frontière tripolitaine depuis le 7 novembre 1910 et la construction le 26 février 1911 de la 23ème et dernière borne jalonnant la frontière et se trouvant à environ 13 kilomètres au sud-ouest de Ghadamès, sur une hauteur isolée qui domine la plaine rocheuse ou hamada qui s’étend vers le sud. Elle évoque encore que ce tracé servirait vraisemblablement de point de départ à la délimitation des territoires sahariens dépendant de l’Algérie et de la tripolitaine si elle devait être poursuivie vers Ghât[38].
Concernant la propriété des indigènes tripolitains à Déhibat, la résidence générale précise qu’aux termes de l’article additionnel de la convention de tripoli du 19 mai1910, une commission tuniso-tripolitaine s’est réunie le 17 août 1910 à Ben gardane. Elle a successivement siégé à Ben gardane , à Machehed salah et à Dehibat pour traiter la validité des titres des propriétés privées que pouvaient posséder les indigènes tripolitains ou tunisiens sur des terrains situés de part et d’autre de la frontière dans la région de la Mogta smeida et de Dehibat[39]. Aussi le point de conflit centré autour du territoire de Dehibat annonce que dans cette région les indigènes de Nalout et d’ouazzen, les serfs des ouderna avaient pu cultiver paisiblement l’ancien domaine de cette tribu qui s’étendait de Dehibat à Remada depuis l’abandon de leur pays par les Dehibat refugiés aux Matmata, aux Haouia, et dans la Djebel Tripolitain.[40] De plus, les Dehibat ont pu présenter aux autorités tunisiennes 13 copies d’actes de propriété concernant des terrains avoisinant leur ksar et l’oasis de Remada. Ils purent cependant rentrer en possession de leurs jardins et de leurs terrains de labours.
D’autre côté, le capitaine Delom souligne que les délégués tunisiens et tripolitains s’accordèrent à admettre que pour faire preuve du droit de propriété, le titre devait être appuyé de la possession. Les délégués tunisiens ont décidé de ne pas admettre de revendications présentées par des collectivités chaque fois qu’il ne serait pas possible de déterminer au moyen de documents authentiques. C’est pour cela qu’ils ont décidé de ne pas admettre une réclamation collective des Cianes et des Nalout sur des terres de Rhoden et de sfria et de souaregue, et une revendication collective de la fraction des ouled thaleb des Cianes sur les terrains de la Garrat-Jaouacha[41].
En ce qui concerne les revendications sur lesquelles il n’y a pas de consensus entre les deux délégations tripolitaine et tunisienne, les commissaires tunisiens ont pensé qu’il ne leur était pas possible de reconnaître la validité de titres basés sur des actes rudimentaires que par leur imprécision[42].
On peut constater que le colonialisme français a bien défendu les propriétés des Dehibat et qu’il a refusé toutes les recommandations de Tripoli concernant leurs biens dans cette région. Dehibat représente le point la plus stratégique pour les français dans le sud tunisien pour bien contrôler tout l’espace saharien, c’est dans cette perspective que le colonel Rebillet a essayé, juste après l’occupation de cette région par l’armée française, de travailler sur la reconstruction de la région, là où la population a augmenté, et l’infrastructure s’est améliorée. C’est ainsi que les français ont mis fin aux ambitions ottomanes dans cette région.
Quant à la frontière tunsio-algérienne dans sa zone sud-ouest, cette question a posé un conflit entre les deux administrations militaires des deux pays et entre le ministère des affaires étrangères et le ministère de la guerre.
Le Ministre des Affaires étrangères à informé le gouverneur général de l’Algérie du contenu de la convention indiquant que le règlement de cette affaire va permettre d’examiner la répartition éventuelle qu’il convient entre l’Algérie et la Tunisie, des territoires de la même zone de l’Erg, soit au pont de vue de la souveraineté, soit simplement de point de vue de l’exercice des droits de police. Répondant au gouverneur général de l’Algérie, il insiste qu’il possède de documents qui tendent à faire ressortir les droits de propriété des tribus algériennes de l’annexe d’El oued sur les terrains situés au sud et à l’ouest de la ligne de points d’eau Bir Romane, Bir Aouin, Djenein. Le Ministre précise qu’il ne serait être question de discuter les droits de possession que les tribus algériennes où tunisiennes peuvent revendiquer sur les territoires de L’Erg. Ce qui est le plus indispensable, c’est de déterminer la zone d’actions des makhzens tunisiens et algériens dans cette région, sans que la délimitation adoptée entrave la liberté des pâturages ou fasse obstacle à la libre circulation des troupeaux ou des campements des tribus intéressées[43].
Dans le même ordre d’idées, le gouverneur de l’Algérie déclare sa possession de documents montrant que la ligne Bir Romane, Bir Aouin, Djenein et la frontière tripolitaine de Djneien à Ghadames se présente comme limite des territoires soumis à l’autorité Algérienne. Mais la résidence générale à Tunis considère que tout comme les populations de l’annexe d’El oued, les nomades de territoires militaires du sud de la régence pouvaient en effet revendiquer la possession des terrains de parcours de l’Erg au sud et à l’ouest de la ligne Bir Romane -Djenein[44]. Pour mettre fin à ce conflit, le Quai d’Orsay porte rapidement la question devant le conseil des ministres qui a décidé que “la délimitation projetée ne doit entraver en rien la liberté des pâturages, ni faire obstacle à la libre circulation des troupeaux ou des campements des tribus intéressées, mais qu’il s’agit avant tout de déterminer quelle doit être l’autorité de la Tunisie ou de l’Algérie qui serait chargée de représenter la France dans la zone contestée”[45].
L’autre problème que la France devait résoudre également était la délimitation de la frontière algéro-tripolitaine au sud de Ghadamès avant l’intervention de l’Italie en tripolitaine. Le ministère des affaires étrangères considère que cette délimitation serait le seul moyen efficace de mettre un terme aux incidents qui se renouvellent depuis quelques années par la suite de l’incertitude de la limite des possessions des deux pays[46]. Mais bien que la porte accepte le principe de cette opération[47], les négociations frontalières africaines sont abandonnées après le refus du gouvernement français de garantir un emprunt ottoman[48].
Mais comment les italiens ont réagit devant la convention ?
On peut dire que les positions des Italiens dans cet accord sont exprimées par la presse locale. Le courrier DELLA SERRA publiait le 19 Avril 1911 un article sous le titre de “nouvelle concession à la France en tripolitaine”. Ce courrier considère que la France a obtenu près de Ghadamès une zone importante où se trouvent des puits et que la politique française vient de remporter un nouveau succès est que la France a réussi à se faire donner par la Turquie une étendue de territoire à 300 kilomètres de la mer, qui est très riche en gisements de nitrate qui s’étendent jusqu’en pleine tripolitaine[49].
Ce que la presse italienne a rapporté montre que la France a grandement profité de cet accord en remportant de nombreux gains, c’est un désir de créer une opinion publique italienne qui inciterait son gouvernement à imposer sa présence à Tripoli.
Conclusion
À la lumière de ce qui précède, il importe de dire que les officiers de l’armée française ont joué un rôle clé dans les négociations de la démarcation de la frontière tunisio-tripolitaine. Ces négociations ont été soumises à deux facteurs ou deux plans distincts, le premier est local et se résume essentiellement dans la nature de la vie des tribus frontalières ; le second est international et se caractérise par le jeu des alliances entre les pays européens notamment au niveau des ambitions italiennes qui cherchaient à mettre la main sur la tripolitaine. Au début de son occupation du sud tunisien, la France a essayé de ne pas provoquer l’opinion internationale en franchissant la frontière tuniso-tripolitaine. Par contre, elle a provoqué des conflits entre les tribus frontalières en préparation de la démarcation de la frontière. Malgré la conclusion de l’accord frontalier, la zone frontalière sera le théâtre d’une nouvelle ère de tensions juste après l’invasion de la Libye par l’Italie.
Bibliographie
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-Lessir (Fathi), Les tribus de l’extrême sud Tunisien sous l’administration militaire française .cas de la confédération ourghema (1881-1939), (en arabe), publication Fondation Tememmi pour la recherche scientifique et l’information .Zaghouan.1998
– Martel (A), La Libye 1835-1990.Essai de géopolitique historique .P.U.F.1991
– Martel(A), “Le sud Tunisien en, 1881-1956 essai de problématique générale, in colloque international sur le sud tunisien de l’occupation à l’indépendance 1881-1956., Tunis, I.S.HM.N.2005.
– Martel (A), “Tripoli du couchant note sur le commerce extérieur d’une ville ottomane dans la deuxième moitié du XIXe siècle, in revue d’histoire Maghrébine, n ° 71, 72;Tunis 1993.pp 425-431
– Martel (A), Les confins saharo- tripolitains de la Tunisie (1881-1911) .TomeI. P.UF.1965.
– Philibert (Général), La conquête pacifique de l’intérieur africain, paris, 1889
-Rebillet(L), Les relations commerciales de la Tunisie avec le Sahara et le soudan .Rapport a René Millet résident général, Nancy, imprimerie Berger -Levault et C 1er ,1896..
– Salun (Vice Amiral), La Marine Française .Edition de France, Paris, 1934.
– Martel (A), La Libye 1835-1990.Essai de géopolitique historique .P.U.F.1991
Fonds Archivistiques
– Archives du Ministère des Affaires étrangères (A.M.A.E) (Les documents d’archives sont conservés à l’institut supérieur d’Histoire de la Tunisie Contemporaine). Bobine 324.Carton 66 .Dossier 2. Folio(F) 314.
Bobine 344 .Carton 90.Dossier 1.F 78
Bobine P25.carton N.S 45 .Dossier 1.folio2
Bobine P25.carton N.S 46 .Dossier 1 .folio.63-67.
– Archives du service historique de l’armée de terre (S.H.A.T) (Les documents d’archives sont conservés à l’institut supérieur d’Histoire de la Tunisie Contemporaine) .Bobine S 288 BIS .Carton 2H49.Dossier 3.F F.172-174.
Bobine 288BIS Carton 2H49.Dossier 3.F F.172-174.
[1] -Martel(A), “Le sud Tunisien en, 1881-1956 essai de problématique générale, in colloque international sur le sud tunisien de l’occupation à l’indépendance 1881-1956., Tunis, I.S.HM.N.2005. P.20
[2] op.cit
[3] Rebillet(L), Les relations commerciales de la Tunisie avec le Sahara et le soudan .Rapport a René Millet résident général, Nancy, imprimerie Berger -Levault et C 1er ,1896.P39-40.
[4] Martel (A), “Tripoli du couchant note sur le commerce extérieur d’une ville ottomane dans la deuxième moitié du XIXe siècle, in revue d’histoire Maghrébine, n ° 71, 72;Tunis 1993.pp 425-431 p 427
[5] -La crise de Fachoda, qui à été éclatée à l’automne 1898 et qui restera dès son début jusqu’à sa fin une crise plus diplomatique que militaire, se résume comme étant une querelle entre les deux principales coloniales, qui sont la France et L’Angleterre, pour savoir qui a la légitimité de rester au Soudan.
À propos de cette crise, voir notamment:
– Hugodot (M), L’opinion Publique anglaise et l’affaire de Fachoda (L’opinion Politique et la mission Marchand (27septembre -3 Novembre 1898), in, revue d’histoire des colonies. Tome 44.N°155.deuxième trimestre 1957.PP.113-137.
– Barré (Paul), Fachoda et le Bahr-el-Ghazal.1898
[6] Martel (A), Les confins saharo- tripolitains de la Tunisie (1881-1911) .TomeI. P.UF.1965 .P.9
[7]Salun (Vice Amiral), La Marine Française .Edition de France, Paris, 1934 .P.56.
[8] Charmes (Gabriel), La Tunisie et la tripolitaine. Paris. Binilothéque contemporaine. 1884. P.258.
[9] Archives du Ministère des Affaires étrangères (A.M.A.E) (Les documents d’archives sont conservés à l’institut supérieur d’Histoire de la Tunisie Contemporaine). Bobine 324.Carton 66 .Dossier 2. Folio(F) 314.
[10]– Philibert (Général), La conquête pacifique de l’intérieur africain, paris, 1889, P.39
[11] -Archives du Ministère des Affaires Etrangères. Bobine 344 .Carton 90.Dossier 1.F 78. Lettre du résident général à gouverneur d’Arad -Zarzis .12 Avril 1886.
[12] -Lessir (Fathi), Les tribus de l’extrême sud Tunisien sous l’administration militaire française .cas de la confédération ourghema (1881-1939), (en arabe), publication Fondation Tememmi pour la recherche scientifique et l’information .Zaghouan.1998.p 93.
[13] -Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine 344 .Carton 90.Dossier 1.F 78. Lettre du résident général à gouverneur d’Arad -Zarzis .12 Avril 1886.
[14] -Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine P25.carton N.S 45 .Dossier 1.folio2.Lettre du Ministre de la guerre à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères .Le 30 Janvier 1886.
[15] -Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine P25.carton N.S 46 .Dossier 1 .folio.63-67.Rapport du résident général de France à Tunis à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères .le 28 juin 1886.
[16] -Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine 344.carton 90 .Dossier 2 .FF 194-196. Lettre de gouverneur de l’arad à S.A.Le premier Ministre de S.A.le Bey
[17] -Ibid. Dossier 1.F67.lettre de gouverneur de l’arad à Ministre résident .le 31 Mars 1886.
[18]– Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine 344.carton 90 .Dossier 2. F 68. Télégramme de résident général à gouverneur Arad.le 31 Mars 1886.
[19] -Ibid.FF 69-80.rapport du résident général à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères. Le 28 juin 1886.
[20] -Martel (A), Les confins …T1 .op.cit. P 540.
[21] – Ibid.
[22]– Ibid
[23]– Archives du service historique de l’armée de terre (S.H.A.T) (Les documents d’archives sont conservés à l’institut supérieur d’Histoire de la Tunisie Contemporaine) .Bobine S 288 BIS .Carton 2H49.Dossier 3.F F.172-174.Rapport du commandant Rebillet à Monsieur le résident général de France à Tunis .le 11 Mars 1893.
[24] -Martel(A), Les confins ….T1 .Op .cit . P 550.
[25] – Archives du service historique de l’armée de terre. B 288BIS Carton 2H49.Dossier 3.F F.172-174.Rapport du commandant Rebillet à Monsieur le résident général de France à Tunis .le 11 Mars 1893
[26] -Chavanne (Capitaine), Bureau des affaires indigènes de Tunisie (1881-1930).Bourg .Imprimerie victor Berthod.1931. p 63.
[27] -Martel (A), les confins ….op .cit. T1. P. 554
[28] -Martel (A), La Libye 1835-1990.Essai de géopolitique historique .P.U.F.1991.P .68
[29] -Lessir (Fathi), Les tribus de l’extrême sud Tunisien….op.cit. p 122.
[30] -Chavanne (Le Capitaine), Historique du Bureau des affaires indigènes de Tunisie (1881-1930), Bourg, Imprimerie Victor Berthold.1931.p 64.
[31] -Martel (A), les confins ….op .cit. T1. P.730.
[32] -Lessir (Fathi), Les tribus de l’extrême sud Tunisien….op.cit .P.122.
[33] -Ibid. P.125.
[34]– Chavanne (Le Capitaine), Historique…op .Cit.P.66.
[35]– Ian Brownlie [sous la dir. de], African boundaries: a legal and diplomatic encyclopaedia, éd. C Hurst & Co Publishers Ltd, Londres, 1979, pp. 143-145.
[36]– Ibid.
[37] -Ibid.
[38] Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine P 38.Carton 73 .Dossier 1.Folio 29.Lettre du délégué à la résidence générale de la république Française à tunis à Monsieur Jean Gruppi Ministre des Affaires étrangères .Le 13 Mars 1911.
[39]– Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine P 38.Carton 73 .Dossier 1.Folio 50. Rapport du capitaine Delom, chef du Bureau des affaires indigènes de Médenine, président de la délégation tunisienne de la sous-commission d’examen des titres au sujet des opérations de cette commission du 19Aout ou 19 Février 1911.
[40]– Ibid.Folio 52
[41] -Ibid.Folio. 59.
[42] -Ibid.Folio.72.
[43] -Archives du service Historique de l’armée de terre. Bobine S 265.Carton 2H29.Dossier 9.Folio 425-427.Lettre de ministre des affaires étrangères à Monsieur Jonnart, gouverneur général de l’Algérie le 24 Mai 1910.
[44]– Ibid.Folio 428. Lettre de résident général de la république Française à Tunis à Monsieur Jonnart, gouverneur général de l’Algérie. Le 26 Mai 1910.
[45] -Martel(A), Les confins ….op.cit .tome II. P 331.
[46] -Archives du service Historique de l’armée de terre Bobine S290.Carton 2H51.Dossier2. Folio. 372. Lettre de Ministre des Affaires étrangères à Naoum Pacha, ambassadeur de Turquie à paris .LE 27 Mai 1910.
[47]– Archives du service Historique de l’armée de terre Bobine S 265.Carton 2H29.Dossier 9.Folio 431.rapport de gouverneur général de l’Algérie à Monsieur le Ministre de la guerre. Le 20 septembre 1910.
[48] – Martel(A), Les confins ….op.cit .tome II .p 335.
[49] Archives du Ministère des Affaires étrangères. Bobine P38.Carton 73.Dossier 1.Folio.98.