Research studies

Some considerations on the community notion and its usages in sociological literature

 

Prepared by the researche : Abdellah Hmouri  University Chouaib Doukkali, El-Jadida- Morocco

Democratic Arabic Center

Journal of Social Sciences : Thirty-second Issue – June 2024

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN 2568-6739
Journal of Social Sciences

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Abstract

The traditional vision of the notion of community approaches the Human in his total accomplished roles. For long time, it constructed its ideas via a preestablished model of traditional community. In the present paper, we are trying to overcome this conception of community’s notion that always understands community as homogenous unit, static and immutable. By doing so, we can look at the dynamics and complex interests that characterize the notion of community and under-looked for a long time. For this reason, the present analysis offers a way of observing social reality by focusing on the process of elaboration community practices and ties. Also, it will permit us to propose a new understanding of community on the basis of latest developments. The developed approach, throughout the present paper, will additionally allow us to explain and interpret social facts generally; and in rural communities especially

Résumé

La vision classique de la communauté envisage l’homme dans sa totalité et non pas dans ses rôles accomplis. Elle formulait ses idées à travers le prisme d’un modèle prédéfini de la communauté traditionnelle. La présente esquisse sur la notion de la communauté cherche à  dépasser les prismes qui présentaient la communauté comme un groupe homogène, statique et immuable pour les analyser dans leurs dimensions dynamiques et leurs intérêts complexes. De ce fait, cette analyse nous offre une manière d’observer la réalité sociale en se focalisant sur les processus d’élaboration des pratiques et des liens. Elle nous autorise en même temps une relecture critique à la lumière des développements actuels, l’explication et de l’interprétation des faits sociaux, en particulier, au sein des communautés rurales

Introduction

Largement débattue et récemment appropriée par la sociologie, la notion de la communauté s’avère une clé de la compréhension de la complexité des sociétés contemporaines dans toutes les sciences sociales et humaines. Mener une réflexion autour de la notion de la communauté, implique l’interrogation des interactions individuelles et sociales et particulièrement, l’interrogation du lien social. Il nous parait, donc, nécessaire par ce choix de situer les recompositions sociales des communautés dans une lecture plus générale des liens sociaux. Ceci renvoie aux termes utilisés antérieurement tel que la communauté en tant que modèle pratique et conceptuel, voire idéaltype.

Faire un balayage exhaustif des études en sciences humaines et sociales autour de la notion de la communauté n’est certes pas chose aisée. La littérature est riche et fort abondante. Pourtant, nous essayons dans ce qui suit de pencher sur quelques contributions majeures qui ont marqué les recherches sur cette question. Et de ce fait, repérer celles qui sont les plus largement mobilisées dans la plupart des études, constituant une référence de base pour l’étude de la communauté en tant qu’idéaltype. Nous centrerons, en effet, sur les études fondatrices de la notion de la communauté et en plus particulier sur celles qui présentent la communauté comme une valeur heuristique pour désigner un type spécifique de formation sociale.

  • La notion de «communauté» en sciences sociales.

La recherche autour de la notion de communauté en sciences sociales se heurte à un éclatement conceptuel. L’emploi de ce concept renvoie, en effet, à de nombreuses nuances, tel qu’il est véhiculé par l’usage rhétorique sous forme de qualificatifs «communautaire» ou «communiste», indissociables des fonctions idéologiques et politiques. Les difficultés présentées par la disparité du sens attachée au concept de communauté se renforcent par la diversité d’approches pluridisciplinaires en sciences sociales.

Dans cette présente esquisse, qui ne cherche pas à être exhaustive, autour de la notion de communauté, nous allons focaliser sur des points communs, qui sont multiples, quant à la manière dont la notion est approchée par les sciences sociales, tout en essayant d’éviter les écueils inhérents à son emploi. Pour ce faire, une revue théorique, rarement aisée, autour du concept de communauté est indispensable afin d’éclairer les aspects sociologiques par rapport auxquels nous estimons par la suite nous positionner. Nous allons retracer, dans ce but, la contribution de quelques auteurs référents et montrer la présence de cette notion dans les sciences sociales et en particulier chez les sociologues fondateurs. Une distinction est adoptée entre l’exploration de diverses acceptions du concept qui permettent l’explication et l’interprétation des faits sociaux et l’étude empirique de la communauté à laquelle correspond un groupe local de populations.

  • Évolution historique de la notion de communauté

La notion de communauté a marqué la pensée sociale du XIXe siècle et en particulier la sociologie dont elle est devenue une notion fondamentale. Pourtant, le débat autour du concept de la «communauté» remonte à la philosophie classique avant d’être approprié plus tard par la sociologie et l’anthropologie. Les grands philosophes grecs, notamment Socrate et Aristote, entendent bien instituer la communauté politique ou la cité sur des liens d’amitié «phila» plus que ceux de justice comme prétend Platon. C’est donc l’amitié qui permet l’unité de l’ensemble. Au début de son analyse de l’amitié dans l’Éthique à Nicomaque (VIII, 2), Aristote, cité par Dimitri El Murr (2017), souligne que «quand les hommes sont amis, la justice n’est plus nécessaire, tandis que lorsqu’ils sont justes, ils ont en outre besoin de l’amitié» (Aristote, 1155. 26-27). Socrate soutient cette communauté d’affections ou de peine et de plaisir qui trouve son fondement dans les biens communs lorsque la privatisation de ces biens, cause de la privatisation des sentiments, mène à la dilution de la cité.

En effet la pensée philosophique ancienne depuis Socrate, Platon et Aristote, classe les organisations sociales ou les sociétés humaines en deux types principaux. Au Moyen âge, les philosophes et penseurs sociaux, Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin et Ibn Khaldoun ont également rempli cette tâche (Baali, 1988).

Héritier de cette tradition philosophique morale qui réfléchit aux conditions de la cité, Al-Farabi (872-950) part de la comparaison entre le corps et l’âme pour fonder une pensée politique. Le lien qu’il établit entre l’âme et la vertu le conduit à approfondir une réflexion sur la vie collective et la communauté en envisageant l’homme comme un être à la fois moral et politique. Ses écrits auront une influence considérable sur les pensées de ses successeurs comme Avicenne (Ibn Sina, 980-1037) et Averroès (Ibn Roshd, 1126-1198) et même sur les réflexions bien plus tardives d’Ibn Khaldoun.

En revanche, aux yeux des philosophes de la raison, depuis Hobbes, toute forme de communauté est sans fondement d’où la nécessité de rejeter tout ce qui vient de la tradition. Cette vision, soutenue également par les utilitarismes, raisonnait avec les orientations politiques et économiques de cette époque. Elle s’amplifie avec l’essor de l’industrialisation et l’individualisme économique.

Les effets du nouvel ordre économique et industriel commencent à se sentir très tôt et la volonté d’en finir avec les formes d’associations communautaires ne manque pas de critique. A la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les conservateurs comme Edmund Burke (1729-1797), s’engagent à révéler les vertus de la communauté à partir de la distinction entre les structures modernes et traditionnelles. Ils insistent sur l’étude du processus de l’effondrement de la communauté pour comprendre le nouvel ordre social. L’objectif était de mettre le point sur l’importance du sentiment de sécurité et de solidarité qui manque dans les nouvelles institutions, sources d’insécurité et de la désintégration.

Le retour aux valeurs communautaires par les anarchistes a changé radicalement la vision du monde dans la pensée sociale du XIXe siècle à plus d’un titre. Si les auteurs de XVIIIe siècle avaient valorisé la notion du contrat en opposition aux institutions médiévales, ceux du XIXe siècle cherchent au contraire l’origine de la démocratisation dans ces institutions. L’effort intellectuel se tourne vers les conséquences de l’effondrement de la communauté et de la corporation médiévale plutôt que vers les avantages de la modernisation.

La notion de la communauté inspire par ailleurs la pensée philosophique et historique du XVIIIe siècle. Le philosophe et politicien irlandais Edmund Burke met en valeur la société légitime fondée sur la tradition, la religion et l’appartenance à une classe sociale et un lieu en contraste avec la nouvelle société caractérisée par le rationalisme et l’instabilité. Burke regrette les valeurs communautaires anciennes et souligne l’obligation d’en revenir au réalisme et à l’origine familiale et non pas à la société individuelle et contractuelle (Col, 1993).

Hegel (1770, 1831), dans «la philosophie du droit»  publié en 1820, oppose la société civile à la société familiale du fait que «la société civile est le champ de bataille des intérêts individuels de tous contre tous» (Hegel, 1820, p. 322) et «en tant que substantialité immédiate de l’esprit, la famille se détermine par son unité sentie, par l’amour, de sorte que la disposition d’esprit correspondante est la conscience d’avoir son individualité dans cette unité qui est l’essence en soi et pour soi, et de n’exister en elle que comme membre et non pas comme personne pour soi» (Hegel, 1820, p. 198).

Il critique le contrat et souligne que «l’universel qui, dans le contrat, n’est d’abord qu’une communauté extérieure des volontés, est réduit, par la volonté particulière, à une simple apparence. C’est l’imposture» (Hegel, 1820, p. 128). Hegel récuse les fondements de l’individualisme et montre que «si l’on n’est pas membre d’une corporation légitime (…), l’individu n’a pas d’honneur professionnel. Son isolement le réduit à l’aspect égoïste de l’industrie, sa subsistance et son plaisir ne sont pas quelque chose de permanent» (Hegel, 1820, p. 267).

Le philosophe et politicien français Louis de Bonald (1754-1840) dans «De la Famille agricole, de la famille industrielle et du droit d’aînesse», publié en 1827, conteste la modernisation, l’utilitarisme, l’individualisme religieux et le libre-échangisme. Écoutons-le dire que «l’agriculture qui disperse les hommes dans les campagnes, les unit sans les rapprocher ; et que le commerce qui les entasse dans les villes les rapproche sans les unir» (Bonald, 1827, p. 5) .

Outre les études philosophiques, cette antithèse entre la communauté médiévale et la société moderne est au cœur de la pensée de plusieurs historiens. Le juriste et historien anglais Henry Maine (1822,1888) dans «L’Ancien droit», publié en 1861, oppose le statut qui renvoie au type de société fondée sur le statut imposé et la tradition avec le contrat qui représente la société fondée sur le contrat et le statut acquis. Il s’agit d’un mode de classification des sociétés qui permet de distinguer celles d’Europe orientale comme l’Inde et la Chine et celles d’Europe occidentale. Maine postule que les sociétés dans leur évolution tendent à privilégier le contrat sur le statut. Autrement dit, la distinction entre les deux termes statut et contrat, offre un outil méthodologique pour faire la différence entre les sociétés sous-développées fondées sur le statut et modernes caractérisées par le contrat.

Dans son étude sur la «Cité antique» publiée en 1846, l’historien français Fustel de Coulanges (1830,1889), lui, oppose la communauté stable et fermée avec la société individualiste et ouverte. Il essaie d’expliquer le processus de formation et de désintégration des communautés traditionnelles. Par ailleurs, l’historien et juriste allemand Otto Von Gierk (1841, 1921) distingue la structure sociale médiévale et l’État-nation moderne. La première repose sur la rigidité des statuts, l’appartenance au groupe et l’unité organique, alors que la seconde est caractérisée par la centralisation du pouvoir et repose sur l’individu (Gierke, 1914).

On peut parler d’une redécouverte de la notion de communauté qui dépasse le cadre de la sociologie vers d’autres disciples en sciences sociales. Ce retour, daté de la deuxième moitié du XXe siècle, est à mettre en relation avec plusieurs facteurs. Les mutations des structures familiales ont subi le passage de la famille étendue vers la famille nucléaire. L’urbanisation extensive et l’affaiblissement du rôle des institutions traditionnelles ont engendré un repli des formes de solidarités communautaires. Ce fléchissement des mécanismes de solidarité est à comprendre dans le contexte des évolutions majeures survenues au niveau des sociétés occidentales, du désengagement de l’État et du recul des institutions sociales. Ces profondes mutations accouplées avec la montée de l’individualisation font que le recours aux formes communautaires d’entraide se trouve à nouveau posé. En effet, la notion de «communauté» est devenue une référence des sciences sociales et un outil d’analyse pour la compréhension des sociétés contemporaines en forte gestation.

Ce qui attire notre attention ici c’est la méthodologie suivie par ces études pour comprendre les sociétés contemporaines. Ils font appel à la communauté comme modèle de socialisation idéale pour analyser les formes de socialisation moderne. Ceci est toujours effectué dans le cadre d’antithèse entre société et communauté sous différents vocables à savoir: statut/ contrat, amitié/ justice, structures traditionnelles/ structures modernes, société légitime/ nouvelle société, stabilité/ instabilité, affection/ rationalité, réalisme/ individualisme, société civile/ société familiale, etc.

De notre côté, l’apport de ce retour à la notion de la communauté est essentiel. D’abord, parce qu’elle constitue un outil heuristique propice pour dénouer les mécanismes d’affiliation collective. Ne se réduisant pas dans un concept idéel typique d’antithèse, nous rendons compte de la notion de communauté sous un angle dynamique. Ensuite, entant que catégorie pratique, la notion de communauté ne prend sens que dans un contexte et un territoire donné reflétant des configurations spécifiques de liens sociaux.

  • La communauté dans la pensée sociologique

L’idée de la communauté a remarquablement influencé la pensée sociologique. Elle va servir de base aux travaux sociologiques ultérieurs sur les institutions communautaires en Europe. La communauté est considérée par les sociologues non seulement comme un centre d’intérêt empirique majeur, mais aussi comme une approche méthodologique. En cette période, la sociologie a évolué par des essais et tentatives pour saisir le fonctionnement et les transformations de la société occidentale.

A n’importe quel moment et à n’importe quel lieu, la réflexion d’Ibn Khaldoun sur l’organisation humaine, reste sans aucun doute la plus grande œuvre sociologique de ce genre (Toynbee, 1935). Ibn Khaldoun considère la solidarité sociale, ou ce qu’il appelle «Alâsabiya», comme une entrée efficace et nécessaire pour l’étude de la société et son évolution. «Alâsabiya» qui signifie également, selon Cartledge (2006), l’affection mutuelle et la volonté de mourir l’un pour l’autre, est déterminante dans la comparaison, effectuée par Ibn Khaldoun, entre la vie urbaine (Alhadara) avec la culture rurale ou nomade (Albadawa).

Albadawa et Alhadara sont deux types de phénomènes sociaux naturels qui peuvent être comparés en détail de la manière suivante : dans Albadawa, la taille de la population est plus petite et sa densité est inférieure à celle d’Alhadara. En effet, une homogénéité de la moralité et des traditions individuelles est attendue à Albadawa contre l’hétérogénéité mentale et morale et l’affaiblissement de la conscience collective et d’Alâsabiya à Alhadara. En effet, c’est l’Alâsabiya qui produit la capacité de se défendre, d’opposer, de se protéger et de faire valoir ses revendications suivant la maxime : «Moi contre mon frère, mon frère et moi contre mon cousin, mon frère, mon cousin et moi contre l’étranger».

Les emplois à Albadawa ne sont pas aussi variés et complexes que ceux d’Alhadara. Cela résulte du changement de mode de vie d’Albadawa et implique une spécialisation plus apparente dans les zones urbaines contrairement à la simple procédure de l’agriculture dans l’Albadawa. La spécialisation de travail stimule la différenciation et les relations contractuelles. Les badw, populations d’Albadawa, sont plus religieux, plus proches du bien et moins exposées aux changements que les citadins. La totalité des croyances et des sentiments est commune à tous les badw.

Au bout du compte, cette typologie de la vie sociale qui, selon Sorokin (1998), est l’une des plus pénétrantes, détaillées et éclairantes, va apparaître après plus de cinq siècles sous différents vocables dans les analyses des penseurs sociaux comme on va voire par la suite de ce chapitre.

La vision d’Auguste Comte à propos de la communauté peut se lire à travers sa théorie de la famille. Dans son œuvre «traité de sociologie» publié en 1851, Comte affirme que la famille est constituée de quatre types de relations qui donnent naissance à un ensemble de liens moraux : la relation filiale qui assure le respect de l’autorité supérieure, la relation fraternelle qui produit le sens de solidarité et de sympathie, la relation conjugale qui maintient le sens de l’indissolubilité et assure la plénitude du dévouement et enfin la relation paternelle, complément indispensable de l’éducation morale qui nous enseigne directement à aimer nos inférieurs et successeurs (Comte, 1851, p. 95) .

De point de vue politique, Comte défend la pleine autorité patriarcale et la hiérarchie interne de la famille. Conservateur vis-à-vis de la révolution et la pensée des lumières, Comte récuse l’individualisme, la liberté et l’égalité qui rattache à la métaphysique. Il était passionné par la communauté morale et considère le rétablissement des liens communautaires comme urgence morale. Il fait référence à la communauté pour distinguer les lois statiques, aspect de l’ordre des lois dynamiques, aspect du progrès et exprime son inquiétude à propos de l’effondrement des associations traditionnelles. En effet, la pensée de Comte est dominée par la référence à la communauté. «Comte ne fait que couler les idées positivistes dans un moule médiéval. Si pour Marx le socialisme n’est que le capitalisme moins la propriété privée, pour Comte la société positiviste n’est rien d’autre que la société médiévale moins le christianisme» (Nisbet, 1984, p. 82).

Inspiré par les études antérieures, Frédéric Le Play[1]  (1806-1882) aborde pour la première fois l’étude de la communauté dans sa réalité empirique. Dans son étude comparée de quarante-cinq types de familles des ouvriers européens, Le Play (1855) a étudié les différents types de parenté et de communautés existant en Europe. Il analyse l’organisation et la désintégration de la communauté traditionnelle, sa structure et ses relations avec son environnement à savoir le lieu où elle s’insère, notamment les ressources naturelles, la topographie et le climat. Il conclut dans cette étude que les groupes sociaux sont constitués de familles et non pas d’individus. Pour une étude scientifique d’une communauté, l’observation doit porter sur la famille et non pas sur l’individu qui est une abstraction.

Le Play souligne suivant des études de cas les conséquences de morcellement de la propriété, de la disparition de l’autorité juridique du père et de la rupture de relation existant entre la famille et la tradition en raison de la laïcisation et l’individualisation de la société moderne. Il distingue entre les trois types de familles suivants : la famille patriarcale qui se distingue par la cohabitation et la domination de l’esprit de tradition, la famille instable fondée sur l’extrême individualisme, les relations contractuelles et l’absence d’enracinement dans la propriété et enfin la famille souche qui allie ce qu’il y a de meilleur dans le système patriarcal à l’individualisme qui caractérise la famille instable et se caractérise par l’autonomie et de nouvelles formes de propriété.

Le Play distingue également trois critères qui définissent la relation entre la famille et la communauté dont elle s’insère : l’activité exercée, le rang occupé à l’intérieur de cette activité et la nature du contrat liant l’ouvrier à son patron. Les trois critères sont essentiels dans la détermination du type de la famille et son niveau social et économique. Autrement dit, c’est le type de la famille qui détermine la structure de la communauté à qui elle appartient. Cette typologie, que Le Play opère, témoigne de la finesse et de la profondeur de son étude qui va servir comme référence aux études ultérieures sur la communauté.

L’étude sociologique de la communauté, inaugurée par Le Play, va concevoir la communauté comme une réalité empirique dans une utilisation typologique inscrite dans le grand cadre qui oppose la modernisation à la tradition. L’analyse de Ferdinand Tönnies (1855-1936) sur communauté et société «Gemeinschaft und Gesellschaft» constitue un travail pionnier qui apparaît toujours d’actualité. Son ouvrage majeur offre un modèle d’analyse sociologique du lien social. La construction du lien social chez Tönnies repose essentiellement sur l’opposition de la communauté comme un tout organique basé sur des attaches d’ordre moral et affectif et la société fondée sur les intérêts individuels et des rapports impersonnels. L’ordre social engendré par les rapports communautaires est relativement homogène et traditionnel alors que celui engendré par des relations de type sociétaire est contractuel et artificiel. Cette distinction entre communauté et société est animée par l’opposition de deux formes de volontés[2], la volonté organique et la volonté réfléchie. La communauté résulte des rapports de volonté organique caractérisée par une dimension affective, alors que la société est issue des rapports de volonté réfléchie basée sur une dimension rationnelle.

Par cette analyse, Tönnies explique avec un ton nostalgique la perte du lien social à travers l’effacement des formes de socialités primaires qui constituent Gemeinschaft ou communautés et l’apparition des liens contractuels souvent éphémères qui forment Gesellschaft ou société. Il critique implicitement toutes les formes de modernité et d’organisation sociales et bureaucratiques incarnées par le système capitaliste et caractérisées par le développement des liens impersonnels au détriment des liens d’entraide et de fraternité. Il s’agit, donc, d’une analyse qui opère, consciemment, une nuance conceptuelle négative à la société davantage centrée sur l’individu, en opposition à une autre positive liée à la communauté.

Le sens de cette typologie va se préciser, d’une manière frappante, dans les travaux ultérieurs de plusieurs auteurs qui vont lui attribuer d’autres notions. Durkheim (1858-1917) aborde la question du lien social à partir d’une typologie dont les qualificatifs sont semblables à ceux élaborés par Tönnies. Les liens de solidarité mécanique caractérisent les sociétés où les groupes sociaux se ressemblent et les individus sont totalement soumis aux contraintes collectives. Les liens de solidarité organique régissent les sociétés caractérisées par une tendance à la division du travail, à l’individualisme et la complémentarité entre les individus. L’individu au sein des solidarités mécaniques n’a plus d’existence alors qu’il jouit d’une personnalité dans les solidarités organiques.

Ainsi, Durkheim décrit la communauté comme société domestique d’origine absolument naturelle qui trouve ses racines dans le passé d’une vie commune au sein d’un même espace. Elle correspond à «une masse indistincte et compacte qui n’est capable que de mouvements d’ensemble, que ceux-ci soient dirigés par la masse elle-même ou par un de ses éléments chargés de la représenter»  (Durkheim, 2013).

Suivant la même logique de dichotomie de Tönnies et Durkheim, pour appréhender les relations sociales[3] , on s’aperçoit que cette typologie est fort visible chez Weber (1864-1920). Tout d’abord, Weber distingue entre quatre types de l’activité sociale : L’activité traditionnelle fondée sur la coutume et la tradition ; l’action affective guidée par les comportements instinctives ; l’action rationnelle en valeur basée sur les valeurs et enfin l’action rationnelle en finalité motivée par un calcul des coûts et des bénéfices. Autrement dit Weber distingue entre des activités qui répondent à des fins impersonnelles ou morales et d’autres à des états effectifs ou à des émotions et enfin les activités qui relèvent de la tradition ou de la convention. Cette catégorisation de l’activité sociale fait la différence enfin entrel’action déterminée par la faible conscience de l’individu du sens qu’il confère à son activité et l’action caractérisée par une forte conscience de l’individu du sens qu’il donne à son action.

La typologie de Tönnies sous-tend également la distinction de Weber[4]   entre autorité traditionnelle et autorité rationnelle. Elle transparaît chez Weber, également, dans son opposition de deux idéaux types de relations sociales solidaires, la communalisation et la socialisation qui naissent du processus de l’intégration.

«Nous appelons ‘communalisation’ [Vergemeinschaftung] une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l’activité sociale se fonde – dans le cas particulier, en moyenne ou dans le type pur – sur le sentiment subjectif (traditionnel ou affectif) des participants d’appartenir à une même communauté [Zusammengehörigkeit]. Nous appelons ‘sociation’ [Vergesellschaftung] une relation sociale lorsque, et tant que, la disposition de l’activité sociale se fonde sur un compromis [Ausgleich] d’intérêts motivé rationnellement (en valeur ou en finalité) ou sur une coordination [Verbindung] d’intérêts motivée de la même manière. En particulier, la sociation peut (mais non uniquement) se fonder typiquement sur une entente [Vereinbarung] rationnelle par engagement mutuel [gegenseitige Zusage]. C’est alors que l’activité sociétisée s’oriente, dans le cas rationnel, (a) de façon rationnelle en valeur, [22] d’après la croyance en son propre caractère obligatoire [Verbindlichkeit], (b) de façon rationnelle en finalité, par anticipation de la loyauté du partenaire.» (Weber, 1971, p. 78).

Les liens sociaux qui caractérisent la première forme sont fondés sur le sentiment partagé d’appartenance et sur le sentiment subjectif d’ordre traditionnel ou affectif. En revanche, ceux qui régissent la seconde forme sont fondés sur des compromis d’intérêts rationnels et la société selon Weber «se fonde sur un compromis d’intérêts motivés rationnellement ou sur une coordination d’intérêt motivés de la même manière» (Weber, 1971, pp. 41-42). Mais aussi, les deux types-idéaux peuvent cohabiter dans la même structure sociale ou l’une peut se tendre à devenir, au fil de temps, marqué par l’esprit de l’autre.

George Simmel (1858-1918) continue sur la même logique que ses prédécesseurs, mais cette fois-ci avec plus d’attention aux relations interindividuelles. Pour décrire les transformations sociales de la société européenne, il analyse les relations intimes entre individus comme l’amitié, la loyauté, l’amour, la dépendance, la gratitude, la confiance, etc. Il cherche à en découvrir les manifestations du passage de la société traditionnelle à la société impersonnelle. L’intérêt qu’il porte à la communauté apparaît dans son essai «Métropole et mentalité» (Simmel, 1903). Simmel suit l’évolution historique de la société européenne et son passage des formes traditionnelles simples aux formes urbaines complexes. Il met l’accent sur la disparition progressive de la tradition communautaire fondée sur la simplicité et la chaleur des rapports affectifs et l’apparition des grandes métropoles caractérisées par l’anonymat et la froideur de la vie. Dans la grande ville, «l’individu est réduit à une quantité négligeable, à un grain de poussière en face d’une énorme organisation de choses et de pouvoirs qui lui ôte des mains, comme en jouant, tous les progrès, les biens de nature intellectuelle, les valeurs de toutes sortes et les transfère de la forme de vie subjective à celle d’une vie purement objective» (Simmel, 1903, p. 75) .

Le processus d’affiliation au groupe que Simmel traite avec finesse sous-tend l’opposition entre la société médiévale et la société moderne. Il qualifie de normal l’individu intégré à la communauté et d’anormal, l’individu désintégré du groupe. Simmel relève les traits de cette opposition dans son étude sur l’argent comme instrument et mesure de l’échange qui symbolise à son avis la conversion des valeurs qualitatives en valeurs quantitatives. L’apparition de l’argent transforme le lien social traditionnel de la société médiévale en valeur impersonnelle.

Dans sa définition de la société, Simmel considère qu’il y a société lorsqu’il y a action réciproque de plusieurs individus. L’action réciproque naît toujours d’une infinité de fins et pulsions et constitue une unité. «Cette unité ou socialisation peut avoir des degrés très divers selon la nature et la profondeur de l’action réciproque ». Les fins qui sont l’intérêt, le but ou le motif, disait Simmel, constituent le contenu de l’action, alors que le mode d’action constitue la forme sous laquelle le contenu accède à la réalité. Deux concepts sont donc inséparables, qu’il faut prendre en considération dans l’analyse des phénomènes sociaux, la forme et le contenu. « S’il on veut donc qu’il y ait une science dont l’objet soit la société et rien d’autre, elle ne voudra étudier autre chose que ces actions réciproques, les modes et les formes de la socialisation» (Simmel, 1894, pp. 44-45).

La théorie de Simmel ignore l’importance de l’objet d’interaction au profit des formes sociales. En revanche, Raymond Aron (1981) doute de la possibilité de comprendre des réalités sociales uniquement à partir d’une analyse «formale» et s’interroge sur la possibilité de concevoir des formes sociales indépendamment de leur contenu. De ce fait, nous estimons, d’après notre présente étude, que l’objet de l’interaction influe la nature de ces interactions et sa modification se projette sur ces interactions.

La notion de communauté a inspiré, également, la pensée anthropologique. En général, l’étude anthropologique de la communauté pose la culture au centre de l’analyse des groupes humains pour mettre en relief la diversité et l’évolution des liens sociaux. En filigrane, le concept de communauté reste profondément marqué par le modèle évolutionniste proposé par Robert Redfield (1897-1958). Ce dernier définit trois étapes de changement culturel traversées par les communautés rurales et traditionnelles vers l’individualisation ; d’abord, la perte de l’homogénéité culturelle, la diminution des interdépendances entre les cultures et conflits entre différentes normes culturelles. La communauté traditionnelle se caractérise par son homogénéité et son isolement géographique et social en opposition à la société urbaine caractérisée par l’individualisme et l’hétérogénéité culturelle (Ibn khaldoun, 1959 ; Sorokin, 1939). Ainsi, le concept de communauté est mobilisé, par exemple, pour étudier les secteurs et groupes marginalisés de la société urbaine essentiellement par l’école de Chicago d’anthropologie urbaine après les années 1940.

À l’encontre du modèle fonctionnaliste de Redfield qui met l’accent sur la cohérence et l’homogénéité culturelle assurée par des normes et actes cohérents, Oscar Lewis (1961), dans son étude sur un village au Mexique, s’intéresse aux phénomènes de conflit social plus que la cohésion et la stabilité internes des communautés rurales. En somme, les nouvelles définitions, plus proches des courants constructivistes, assimilent la communauté aux entités symboliques hétérogènes construites par les individus ayant des stratégies diverses dans la poursuite d’objectifs communs.

En somme, chaque modèle théorique, abordé auparavant, privilégie un trait de la réalité sociale pour construire son idéal type autour de la communauté. Ces modèles théoriques, classificatoires de la communauté, situés dans leur temps et par rapport à un contexte donné, permettent de prolonger la réflexion autour des communautés rurales.

  • La communauté rurale : vers un renouvellement du regard

En général, le terme «communauté» en sciences sociales, évoque un groupe local, restreint, isolé et enfermé constituant un noyau invariable. Cette conception renvoie aux communautés paysannes et marginalisées en opposition avec les sociétés modernes et les espaces urbains (Laferté, 2014).Vers la fin du XIXe siècle, les effets du phénomène de la mondialisation économique se répercutent sur l’ensemble de la vie humaine. Ce processus, marqué dans les flux migratoires, se traduit par des recompositions des communautés traditionnelles. Les conséquences de ce phénomène entraînent un éclatement des frontières et une mobilité fluide des personnes et groupes. En effet, une telle situation favorise l’ouverture des communautés traditionnelles.

En conséquence de quoi, les recompositions senties au niveau des communautés traditionnelles vont être rendues visibles progressivement à travers des études récentes des communautés en sciences sociales[5] . On assiste désormais à un passage d’une conception classique de la communauté homogène et ancrée territorialement à celle d’une entité hétérogène construite par des individus animés par des intérêts communs ou divergents.

Ces études renouvellent les travaux anciens en sciences sociales en traitant les questions de transformation des communautés rurales face aux contextes d’interventions économiques et politiques. Mosse (1999) montre que les dynamiques de changement social au sein des communautés entraînent un affaiblissement des liens communautaires et un déclin de l’intégrité morale et de la cohésion sociale de la communauté. Il raconte comment la «communauté» peut être parfois vécue comme un espace de contraintes avant d’être un espace de lien social.

Jacques Berque postulait déjà, il y a un demi-siècle, que les communautés rurales se sont ouvertes à l’extérieur y compris au niveau des mécanismes sociaux régissant leur quotidien. Il révèle à travers le régime de répartition de l’eau, fortement articulé à l’ordre social, le caractère démocrate des Seksawa combinant les liens lignagers et la topographie. Les sociétés rurales, qu’il a qualifiées de «monstres d’ingéniosité sociale»  assurent l’équité sociale avec un contexte et des hasards naturels. Loin d’un modèle de compréhension structuraliste de la tribu, Berque révèle le caractère hybride de ces sociétés où s’affrontent des traits de paysannerie et d’éleveurs nomades, le fond berbère et l’apport oriental, le droit coutumier et la loi canonique.

Par ailleurs, la vie sociale des sociétés du Haut Atlas est caractérisée par une logique de contrat selon Lecestre-Rollier (1986). Par l’emploi de cette notion fondée par les philosophes des lumières pour rejeter les modalités de l’organisation sociale médiévale, l’auteur nous renvoie vers le débat classique explicité dans le début de ce chapitre autour de la dichotomie communauté-société. Une telle notion est reprise également par Berque pour caractériser les sociétés tribales du Maghreb. En l’absence de fiction de parenté, les solidarités qui unissent les familles au sein du groupe local se forgent dans le cadre de la territorialité. Elles sont d’ordre public et politique et constituent des références qui doivent être réaffirmées constamment. Les intérêts particuliers règnent sur les solidarités collectives, affaiblissent l’autorité exercée par la communauté, et font du groupe familial une entité également politique.

Dans l’ensemble, les travaux en sciences humaines et sociales, et notamment les études anthropologiques sur les communautés rurales, mettent souvent l’accent sur le mode d’organisation sociale. Ces études révèlent la capacité d’agencement de ces communautés et la pertinence des connaissances et des modalités d’organisation locales. Cette vision nostalgique constitue un appel à la nécessité de conserver les savoirs locaux et restaurer ceux qui ont été perdus. Elle confine également le droit de résistance aux formes d’interventions extérieures.

Dans cette optique, le changement est conçu de manière unilatérale et s’intéresse plus particulièrement aux facteurs externes «du dehors». Alors, comme le dit Balandier (1971), le changement peut être endogène ou exogène ; le premier est produit par des éléments dynamiques à l’intérieur de chaque société est appelé «dynamique du dedans» et le second, nommé «dynamique du dehors», est résultat des éléments qui viennent de l’extérieur. Les deux dynamiques ensemble constituent la dynamique de la mutation sociale appréhendée comme une série de ruptures dans une continuité, c’est-à-dire une transformation profonde et assurant une continuité par d’autres moyens (Balandier, 1971).

En définitive, la vision dynamique de la mutation sociale qui marque une coupure par rapport aux représentations classiques contribue à renouveler notre regard envers les communautés rurales. Il s’agit d’une démarche dite «dynamiste» en opposition à la mode structuraliste. Le fondateur de cette démarche, George Balandier, l’expose en ces mots : «Ce qui signifiait que je présenterais les sociétés et les cultures dans leur devenir, leurs mouvements et les problèmes les plus révélateurs d’elles-mêmes ; je les libérerais des fils emmêlés où les mytho-logiques les avaient enfermées et momifiées» (Balandier, 1977, p. 143) . Ainsi, selon le même auteur, les faits historiques, révélateurs de la réalité sociale, prônent que la société se produit continuellement et que toutes les configurations sociales sont constamment en mouvements, «celles-ci prennent davantage l’aspect d’une œuvre collective jamais achevée et toujours à refaire» (Balandier, 1971, p. 13).

Conclusion

Le défi de l’analyse sociologique de la communauté rurale que nous proposons dans ce travail est l’appréhension des groupes sociaux d’une manière qui tienne compte, à la fois, de leurs diversités, leurs interactions et aussi leur insertion dans des structures plus englobantes et changeantes. D’où l’intérêt d’une analyse complémentaire visant à rendre compte des dynamiques internes de la communauté et de son contexte d’ordre social, économique et politique qui interagit avec sa structure et sa configuration, et dans lequel elle s’inscrit.

En effet, cette esquisse nous a permis d’aller au-delà de la conception classique des communautés et favoriser une approche diversifiée fortement ancrée dans le terrain et informée par d’autres courants notamment conflictuels, interactionnistes et constructivistes. L’intérêt d’une telle approche plurielle est de montrer la non-immuabilité des groupes sociaux et leur mouvement constant d’une part et, d’autre part, de mettre en avant l’activité des individus et leur représentation de la réalité sociale.

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[1] Plusieurs auteurs à la même époque que celle de Le Play s’intéressent aux communautés concrètes (Tocqueville, Von Maurer, Von Gierk, Maine, Leveleye, Sebohen, Weber). Cependant, nul ne saurait rivaliser avec Le Play selon Nisbet. L’œuvre de Le Play fut la première œuvre de sociologie scientifique du XIXe siècle qui associe la méthode déductive à l’observation empirique.

[2] Une expression que Tönnies doit à Nietzsche et à Schopenhauer qui partent d’une métaphysique de la vie selon laquelle tout est volonté.

[3] Un autre concept crucial est celui de relation sociale. Weber voit dans cette dernière la catégorie fondamentale de la société, car les individus orientent réciproquement leur comportement les uns d’après les autres.

[4] Weber met en valeur la domination patriarcale parmi toutes les dominations traditionnelles, du coup,  il est très facile d’observer que sa distinction entre les types traditionnels et légitimes du pouvoir est née essentiellement de l’opposition de la société et de la communauté inspiré de Tonnies.

[5] De nouvelles notions ont vu le jour pour expliquer cet éclatement voire les non-lieux (Augé, 1992) ou l’espace systémique (Melucci, 1995) ou encore le déplacement du monde (Naïr et Lucas, 1996). D’autres auteurs parlent de l’émergence des communautés transnationales (Portes, 1999). Cette configuration de la communauté empirique et de l’approche adoptée pour son étude favorise les liens d’intérêt partagé par opposition aux aspects de la cohabitation et de la culture commune, qui distinguent la communauté traditionnelle.

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