L’enjeu de la population et du nationalisme tunisiens dans la propagande allemande durant la campagne de Tunisie (7 novembre 1942 – 13 mai 1943)

Prepared by the researche : MOULAHI MOURAD. MA Contractuel – Institut supérieur de science humaine de Jendouba UNIVERSITE DU JENDOUBA – Tunisie –
Democratic Arabic Center
Journal of Afro-Asian Studies : Twenty-Third Issue – November 2024
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
:To download the pdf version of the research papers, please visit the following link
Résumé
Notre contribution s’est attelée à restituer le contexte de la propagande allemande durant la campagne de Tunisie en saisissant son impact sur la population civile et les milieux nationalistes tunisiens. Nous nous sommes basés sur les archives de l’Afrika Korps compulsés par Herf (Jeffrey) dans Hitler, la propagande et le monde arabe(Paris, Calmann-Lévy, 2012), les mémoires dumajor Rudolph Rahn envoyé spécial d’Hitler à Tunis, avec le titre de ministre plénipotentiaire, du général Juin résident général intérimaire à Tunis (mai – juillet 1943), des deux militants nationalistes Bahi Ladgham et de Habib Nouira ainsi que le défrichement de l’organe néo destourien Ifriqiya Al Fatat autorisé par les forces allemandes durant l’occupation (janvier- mai 1943) et le récit-témoignage de Roger Casemajor, un des principaux responsables des Renseignements Généraux français en Tunisie sous le protectorat. Cet impact s’est révélé remuant, changeant au diapason des victoires allemandes contre les forces alliées avant le début de la campagne en novembre 1942 et ses replis et défaites par la suite. La population civile est demeurée grosso modo germanophile jusqu’à la finde la campagne et même du conflit mondial en 1945. Les milieux nationalistes divisés quant à la collaboration et l’alliance avec les forces allemandes entre les deux leaders Habib Bourguiba et Dr. Habib Thameur ne sont pas moins imperméables à la propagande antisémite nazie et demeurent attachés à l’indépendance de leur pays.
Traiter de l’impact de la propagande allemande sur la population et les milieux nationalistes tunisiens durant la campagne de Tunisie (7 novembre 1942 – 13 mai 1943), en saisir l’enjeu et en mesurer l’effet, tel est l’objet de notre étude. Cela impose le rappel du cadre général maghrébin arabe de cette propagande tout au long des années trente, contexte marqué d’abord par le précédent italien fasciste et ses visées sur la Tunisie depuis la prise du pouvoir à Rome par Benito Mussolini en 1922 [1]et ensuite l’effet des trois défaillances militaires successivement subies par les puissances de l’Axe : l’arrêt puis la défaite de l’offensive germano-italienne à Stalingrad en Union Soviétique, à Al Alamein en Egypte d’un côté et le débarquement allié en Afrique du Nord, de l’autre au Maroc et en Algérie (novembre – décembre 1942). Partant, ces nouvelles données font perdre aux puissances de l’Axe l’initiative stratégique détenue depuis l’invasion de la Pologne en 1939[2]. Ce qui va insérer la chronologie de la propagande allemande durant la campagne de Tunisie dans un contexte remuant marqué par la contre propagande anglo-saxonne[3].
Il est vrai que les Allemands encourageaient discrètement durant les années trente au Maghreb les mouvements nationalistes, tout en attisant la propagande antisémite dans les milieux musulmans et européens[4]. Et tout laisse à penser avec le déclenchement des hostilités en 1939 et les victoires spectaculaires allemandes réalisées en Pologne, Norvège (avril 1940) France (juin 1940) et le début de la bataille d’Angleterre (juillet 1940) amèneront l’Allemagne à jouer à fond la carte du nationalisme arabe et à tenter des agitations insurrectionnelles au Maghreb. Or, contre toute attente, l’Allemagne « se bornera en ce qui concerne l’Afrique du Nord à une guerre psychologique longtemps peu résolue »[5].
Qu’en est-il de cette guerre psychologique ? De ses origines, de ses objectifs et de son impact sur la population et le nationalisme tunisiens? Le major Rudolph Rahn envoyé spécial d’Hitler à Tunis, avec le titre de ministre plénipotentiaire souligne en novembre 1942 que « Tunis est comme un essaim d’abeilles en ébullition, « (…) Les Français, ajoute-t-il, entendent naturellement conserver leur situation vis-à-vis des Italiens et des Arabes. Les Italiens espèrent pouvoir réussir leur rêve de conquête de la Tunisie qu’ils considèrent comme une vieille terre de colonisation. Les Arabes voudraient bien être débarrassés des deux aujourd’hui plutôt que demain »[6].Autrement, c’est la quadrature du cercle pour le diplomate allemand. Il est symptomatique de rappeler qu’une fois les Allemands ont perdu l’initiative stratégique durant l’automne 1942, la Tunisie est devenue pour eux, c’est-à-dire pour Rommel et l’Afrika Korps, une voie de repli essentielle. Elle devait de l’autre côté constituer pour les Américains une base idéale pour bombarder l’Italie. Dans cette perspective, s’installer en Tunisie sous prétexte d’aider le gouvernement de Vichy à défendre l’Afrique du Nord, permettrait aux forces de l’Axe d’éviter le dangerde l’intrusion américaine en Italie et surtout de se maintenir en Afrique. Plus précisément, l’occupation germano-italienne de la Tunisie s’effectue dans un contexte marqué par la diffusion sur ondes courtes des émissions allemandes en langue arabe à destination du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, jour et nuit, sans interruption[7].
Bénéficiant de l’impact de la propagande italienne en langue arabe d’un côté[8] et de la prédisposition de soutien et de collaboration des populations et du nationalisme tunisiens vis-à-vis de l’Allemagne, alliée de la Turquie contre la France et l’Angleterre coloniales durant la Grande Guerre[9], la propagande allemande adapta vite durant la campagne de Tunisie « ses thèmes visant des publics allemands et européens, aux traditions religieuses de l’islam ainsi qu’aux réalités politiques régionales et locales du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord »[10]. Cette adaptation, lit-on, « fut le produit d’une collaboration politique et idéologique entre les responsables du régime nazi- et surtout du ministère des Affaires Etrangères, mais aussi du ministère de la propagande, de la SS et de l’Office Central de la sécurité du Reich- et des Arabes pronazis exilés à Berlin durant la guerre »[11].
Toutefois, l’Allemagne s’était bornée à mener une guerre psychologique dont l’impact resta limité, par le biais des émissions de radio qui étaient animés par des speakers talentueux tels que l’irakien Younes El Bahri, le marocain Takin Eddine Al Hilali et le tunisien Abderrahmane Yacine connu sous le nom du Dr Mourad[12]. Bien plus, le muphti d’Al Kods, Amine Al Husseini « avait souhaité que le bey de Tunis obtienne une lettre secrète dans laquelle le gouvernement allemand envisagerait la liberté aux Tunisiens », souhait qui sera neutralisé par le refus de la direction politique allemande, Sa réponse le 12 janvier 1943 est on ne peut plus nette : « L’Afrique du Nord et en particulier la Tunisie appartiennent…à la sphère d’intérêtsde notre alliée, l’Italie »[13].
Il est un fait que la place détenue par la propagande allemande dans la stratégie nazie dirigée vers le monde arabe (Moyen Orient et Maghreb réunis) ait subi quelques arrangements et rectifications : « Le’ Jihad made in Germany’ et l’appel aux arabes à se révolter contre le colonialisme britannique et français qui avaient été une composante principale au cours de la Grande Guerre » n’est plus d’actualité. Même si certains vétérans au Moyen Orient, tel Otto Von Hentig devaient jouer un rôle dans les efforts autrement plus amples déployés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Au Maghreb et plus précisément, les propagandistes nazis ne sont pas parvenus à faire passer « l’antisémitisme radical et les théories du complot comme incitations au massacre des juifs »[14].
C’est l’année1942 qui constitua un tournant important dans l’évolution générale de la guerre et de la propagande des belligérants. Pour le Reich allemand la période des campagnes victorieuses était terminée. La campagne de Russie n’était pas seulement stoppée mais les soviétiques reprenaient l’initiative et passaient à l’offensive. Au début du mois de novembre de la même année, les Anglo-Américains débarquaient en Afrique du Nord. Désormais, l’attitude de l’Allemagne allait connaitre un fléchissement vis-à-vis des nationalistes tunisiens et la population musulmane des villes de Kairouan et de Tunis banlieue nord (La Marsa) allaient subirle contre coup de leur collaboration avec les Allemands[15].
Lors de l’armistice du 25 juin 1940, les Allemands s’étaient engagés à respecter l’intégrité de l’Empire colonial français. Les néo-destouriens dont les principaux dirigeants étaient en prison avaient exprimé leur refus de se rallier aux Italiens. L’hostilité des nationalistes tunisiens à l’égard de l’Italie est un fait acquis surtout durant les premières années de la guerre. En revanche, leur attitude à l’égard des Allemands demeurait ambiguë. Si l’appui de l’Axe au mouvement national durant ces premières années fut effectif [16], il devint hypothétique avec le débarquement des anglo américains en Afrique du Nord, la nouvelle politique des forces allemandes consista à tendre la main aux maghrébins en vue de s’en servir comme agents de leur cause et serviteur de leur propagande quitte, en contrepartie de leurs services, à favoriser leurs activités et à leur faire des promesses pour la libération de leur pays. « De leur côté, les destouriens, nationalistes avant tout, étaient déterminés en fonction de la question de l’émancipation de la Tunisie. La majorité des leaders, libérés de la prison civile de Tunis en décembre 1942, comprirent les données nouvelles de l’évolution de la guerre et les arrières pensées des puissances Axistes à leur égard »[17].Ifriqiya El Fatat, organe officiel du Néo Destour durant la campagne de Tunisie dirigé par Dr Habib Thameur et le récit-témoignage de Roger Casemajor, un des principaux responsables des Renseignements Généraux en Tunisie sous le protectorat ysuggèrent des éléments de réponse sur les divergences du Néo Destour vis-à-vis des forces belligérantes, principalement entre les leaders Habib Bourguiba et Dr Habib Thameur[18].
Au fait, le militant Habib Thameur depuis sa rencontre avec L’Emir Chakib Arslan à Paris et en Suisse et son engagement nationaliste arabe dans les années 1934-1937, et en dépit de son adhésion au Néo-Destour 1936 et sa présidence de la cellule estudiantine du Parti à Paris, était perméable à la propagande allemande en Tunisie de 1939 au mois de mai 1943, fait bien attesté dans les Mémoires de Bahi Ladgham[19]. Plus précisément, l’option pro allemande du Dr Habib Thameur (président du Néo-Destour de 1939 au 26 avril 1943) et sa foi inébranlable dans la victoire des forces de l’Axe se sont maintenues même après la lettre du leader Habib Bourguiba qui emprisonné au fort Saint Nicolas (8 aout 1942) pressait Habib Thameur et le Parti de soutenir les Alliés[20]. Contrairement au leader Habib Bourguiba « pragmatique et animal politique jusqu’au bout des ongles »[21], nuançant ses propos durant les pourparlers avec les autorités fascistes italiennes à Rome (janvier – février 1943) et sensible dès les premières victoires allemandes à la possibilité de profiter de la défaite de la France pour obtenir la libération du pays, Dr Habib Thameur fidèle à son option germanophile devint après l’évacuation de Tunis en mai 1943 « chef du service de propagande du Mufti Amine Al Husseini » allié de Hitler[22].
En tout cas, les dirigeants néo destouriens – détenus par L’Italie : les membres du bureau politique (Habib Bourguiba, Salah Ben Youssef, Slimane Ben Slimane, Mongi Slim, Ali Belhouane, Hedi Nouira) et ceux du Conseil National restés à Trets au sud de la France occupée par l’Allemagne – une fois libérés ont tenu à présenter leurs remerciements aux autorités Allemandes à Tunis (1er mars 1943)[23].
Parallèlement, la propagande allemande radiophonique en langue arabe et par voie de presse (Ifriqiya Al Fatat) s’intensifie avec celle des tracts : « Entre le 4 janvier et le 13 février 1943, 22 tracts différents furent distribués dans les régions avoisinant Tunis et Tanger, soit un total de 350000 exemplaires en un mois et demi, si l’on en croit un rapport du ministre plénipotentiaire du Reich à Tunis, Rudolph Rahn »[24].Les thèmes de ces diverses formes de propagande ne variaient guère : puissance invincible de l’Allemagne, dénonciation des Juifs et de leurs liens avec les Anglo-Saxons et les Bolcheviks, affinités prétendues de l’Islam et du national-socialisme, lutte nécessaire contre l’impérialisme capitaliste anglo-américain, désaccord chez les Alliés, dénonciation de la « clique de Giraud », puis celle de de Gaulle[25].
Leur impact sur la population civile et les milieux nationalistes tunisiens est différemment perçu avant, durant et après la campagne de Tunisie. De 1939 à 1942, nos sources écrites et orales interrogées font état d’une germanophilie certaine et l’option antisémite raciale de la propagande allemande demeure circonscrite et elle est le fait de la conjoncture économique de crise et de disette qui a touché certaines localités et villes de la régence[26]. C’est durant les péripéties des six mois de l’occupation et des batailles entre les belligérants que l’impact de la propagande allemande connaitra à la fois ses moments forts et ses limites. La parution du journal néo-destourien « Ifriqiya Al Fatat » (janvier – 3 mai 1943) consolide l’image positive de la présence allemande dans la régence et dont l’impact sur la population civile se fait sentir par le lâchage des tracts en langue arabe parlée d’un côté et le recrutement de deux futurs speakers tunisiens Mohammed Torki et Chedly Senoussi, enseignant à l’Université de la Zitounapour Radios Tunis et Berlin (avril 1943)[27] : « Pour alimenter la propagande de Radio Berlin concernant le comportement des soldats allemands vis-à-vis des Tunisiens, les autorités allemandes disposaient à Tunis et précisément au Belvédère, d’un studio d’enregistrement où Torki amenaient des Tunisiens faire des déclarations du genre : ‘ Les enfants Tunisiens montaient et jouaient au-dessus des chars allemands’ ou ‘les soldats allemands offraient des bonbons aux enfants tunisiens’ etc. et chacun recevait une prime de 500 francs, somme importante à cette époque au regard du prix du Kilo de pain à 5,2 francs. Il est à noter que les Allemands avaient introduit dans le pays, une masse importante de billets de la Banque de France et ne lésinaient pas sur les dépenses en créant la pénurie des denrées essentielles et en faisant galoper l’inflation.
Par ailleurs, Chedly Senoussi « fut amené à enregistrer ses allocutions dans ce studio et celle relative au bombardement de la Marsa survenu le 10 mars 1943, fut des plus virulentes. Il s’était même permis d’insulter Roosevelt et Churchill. Il outrepassa ainsi l’autorité de son souverain Moncef Bey qui refusait tout commentaire sur le sujet. .. »[28].
Dans cette perspective,doit-on relativiser la véracité du témoignage du général Juin,- commandant en chef des forces françaises terrestres rejoignant Tunis après sa « libération » le 7 mai 1943 en tant que résident général intérimaire– qui notait en termes nets : « en territoire occupé derrière le front germano italien, si la bourgeoisie tunisienne s’était tenue coite, et sans se compromettre le mieux du monde, attendant la fin de ce terrible conflit, on avait à déplorer que, dans le peuple des villes et campagnes , des isolés, par esprit de lucre, se fussent mis aux ordres des occupants et que d’autres, pour de semblables raisons, eussent cherché à profiter de l’absence ou du relâchement de l’autorité dans le bled pour piller de malheureux colons français »[29]. Force est de retenir cette appréciation soulignée par Rudolf Rahn : « Certes il y a à côté des amis (arabes), des voleurs et des filous. Mais la majorité de la population était amicale et avait bon cœur, voyant les Allemands avec sympathie…Pendant les six mois de notre présence, la cour de Hammam Lif ainsi que toute la population tunisienne demeurèrent amicales et obligeantes à notre égard dans leur ensemble et ne nous causèrent que très peu de soucis »[30]. Il s’agit bien de germanophilie et « l’antisémitisme demeure plutôt le fait des « colons français et le plus souvent néo-français » que celui d’un prétendu sentiment naturel des masses arabes »[31].
Certaines études avancent que les mesures antisémites prises par Vichy, la propagande menée ouvertement par la Dépêche Tunisienne et les journaux de collaboration, les films de propagande diffusés dans le pays excitent les ressentiments d’un peuple en proie à la famine, au marché noir, aux trafics de toute sorte qui sont imputés au bouc émissaire : les juifs. Cette présentation des faits nous semble incomplète. Elle n’évoque pas la manipulation des déshérités dans les campagnes antijuives au sein des populations musulmanes, les progrès de la propagande sioniste et le comportement de certains spéculateurs juifs tunisiens. En effet, pour les nationalistes modérés tels que Dr Mahmoud Materi, l’action antijuive se réduit aux « incidents occasionnés par les basses classes », tout en rappelant « qu’avant le protectorat français, la Tunisie était un pays où les juifs étaient traités avec le plus d’égard, aussi bien par les souverains que par la population, « ils reprochent « aux juifs évolués » c’est-à-dire francisés deux comportements : le fait « d’oublier leur nationalité et de faire fréquemment cause commune avec ceux qui cherchent à accabler leurs compatriotes musulmans » et celui « de faire montre d’un sionisme tapageur et puéril »[32] Tout laisse penser que l’impact de la propagande allemande sur la population civile et les milieux nationalistes tunisiens a bénéficié de la prédisposition germanophile acquise depuis la Grande Guerre et renforcée durant l’entre deux guerres par l’action pan arabe de l’Emir Chakib Arslan à Genève à travers la revue La Nation Arabe (1930 -1938) et s’est poursuivie durant la campagne de Tunisie
Sources et bibliographie :
– Rahn (Rudolph) :Un diplomate dans la tourmente.Traduit de l’allemand par Georges Levy. Paris, Editions France Empire, pp. 248, 254, 256- 257, 261, 265-266.
– Juin (le Maréchal) : Les Allemands abandonnent la Tunisie In Historia, n° 258, mai 1968, pp. 99 – 105.
-” إفريقيا الفتاة“، 11 جانفي 1943. عدد 1، سلسلة جديدة، (لنا وطن و لنا ملك / حديث اليوم…)
-” إفريقيا الفتاة”، 12 جانفي 1943. عدد 2، سلسلة جديدة، (حديث اليوم…)
-” إفريقيا الفتاة”،19 جانفي 1943، عدد 8، سلسلة جديدة،
-” إفريقيا الفتاة”،3-4 جانفي 1943، عدد 2 (يوميات)
-” إفريقيا الفتاة”،غرة مارس 1943، عدد 43 (حديث اليوم)
-” إفريقيا الفتاة”،20 جانفي 1943، عدد 9، (حديث اليوم: النفوذ و المسؤولية)…
-” إفريقيا الفتاة”،21 جانفي 1943، عدد 10 ( التونسي و الساعة الحاضرة)…
-” إفريقيا الفتاة”،17 مارس 1943، عدد 52 (حول المحاكم الشرعية…).
– موسى (ليلى): عمل الحزب الحر الدستوري الجديد في خضم الدعاية الألمانية: إفريقيا الفتاة مثالا (1 جانفي – 6 ماي 1943). رسالة ماجستير في التاريخ المعاصر. كلية العلوم الإنسانية و الاجتماعية بتونس، السنة الجامعية 2008 – 2009.
–الباهي الأدغم الزعامة الهادئة ذكريات وشهادات وخواطر مذكرات الباهي الأدغم ، تونس، نيرفانا، 2019
– Casemajor (Roger) : L’action nationaliste en Tunisie. Du pacte fondamental
de M’Hamed Bey à la mort de Moncef Bey 1857- 1948. Sud Editions, Tunis, 2009, pp. 160-163 (La propagande ; Les inévitables querelles de personnes ; le retour des exilés (26 février 1943).
– Dhouib (Mohamed Noureddine) : Un tunisien au cœur du Reich.Tunis, 2017.
– Ageron (Charles Robert) : Les populations du Maghreb face à la propagande allemande In Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale,n° 114, avril 1979, pp. 36 à 39.
– Chaibi (Mohamed Lotfi) : Propagande fasciste italienne et nationalistes tunisiens (1934 – 1939). Histoire d’une méprise In Les relations tuniso italiennes dans le contexte du protectorat. Tunis, ISHMN, 1999, pp. 213-231.
– Chaibi (Mohamed Lotfi) : Eléments pour l’étude de quelques comportements interethniques en Tunisie durant l’occupation germano – italienne (7 novembre 1942 – 13 mai 1943) InMélanges Charles Robert Ageron, Tome 1er, Zaghouan, FTERSI, 1996, pp. 133- 172.
– Jürgen (Muller) : Stratégie et logistique allemandes en Afrique du Nord In Revue Historique des armées, n°1, 1983, pp.21 à 29.
– Burgelin (Henri) : Les succès de la propagande nazie In L’histoire, n°104, octobre 1987, pp.18 – 29.
– Herf (Jeffrey) : Hitler, la propagande et le monde arabe.Paris, Calmann-Lévy, 2012.
– Herf (Jeffrey): Nazi propaganda for the Arab world.Yale University, 2010.
– Hamli (Mohsen): Anti-Semitism in Tunisia1881 – 1961.Tunis, 2010.
– El Mechat (Samia) : La Tunisie pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939- 1944) In Revue d’Histoire Maghrébine, nos 33-34, Juin 1984, pp. 64 -84.
– Cherif (Fayçal) : La Tunisie dans la tourmente de la seconde guerre mondiale 1938-1943. Tunis, CPU, 2014.
– Cherif (Fayçal) : La Tunisie dans la seconde guerre mondiale : impacts et attitudes (avril 1938-mai 1943).
– Cherif (Fayçal) : La propagande arabe anglaise vers le Maghreb pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1943) In Revue Lisa E. journal, vol. IV, n°3, 2006.
– Cherif (Fayçal) : Fondements du discours propagandiste arabe de la Grande Bretagne au Maghreb pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1943) In Revue Lisa E. journal, vol. VI, n°1, 2008.
الملاحق:
إفريقياالفتاة، 17 مارس 1943.
[1] Cf. :- Forlin (Olivier) : La politique du fascisme italien en Méditerranée : parcours et débats historiographiques In Cahiers de la Méditerranée, n° 103, 2021, pp. 142 – 157.
– Chaibi (Mohamed Lotfi) : Propagande fasciste italienne et nationalistes tunisiens 1934-1939.Histoire d’une méprise InLes relations tuniso-italiennes dans le contexte du protectorat. Université Tunis 1, Institut Supérieur d’histoire du Mouvement National, 1999.pp. 217 – 224.
[2] – Jürgen (Muller) : Stratégie et logistique allemandes en Afrique du Nord In Revue Historique des armées, n°1, 1983, pp.21 à 29.
[3] – Cherif (Fayçal) : La propagande arabe anglaise vers le Maghreb pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1943) In Revue Lisa E. journal, vol. IV, n°3, 2006.
– Cherif (Fayçal) : Fondements du discours propagandiste arabe de la Grande Bretagne au Maghreb pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1943) In Revue Lisa E. journal, vol. VI, n°1, 2008.
[4]– Ageron (Charles Robert) : Les populations du Maghreb face à la propagande allemande In Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n° 114, avril 1979, pp.3 – 4.
[5]Idem., page 5.
[6] – Rahn (R.) : Un diplomate dans la tourmente. Paris, France-Empire, 1980, p. 248.
[7]Herf (Jeffrey) : Hitler, la propagande et le monde arabe. Paris, Calmann-Lévy, 2012.
[8]– Cf. Grange (Daniel) : Structure et technique d’une propagande : les émissions arabes de Radio- Bari In Relations Internationales, n°2, 1974, pp. 165 – 185.
– Grange (Daniel) : La propagande arabe de Radio Bari,Idem.,n°5, 1976, pp. 65-103.
[9]Fendri (Mounir) : Le Maghreb et l’Islam dans la stratégie de l’Allemagne en 1914 In Hespéris Tamuda, LIII (1)(2018), pp. 107 – 126. L’auteur notait que probablement grâce à la propagande allemande pendant la Première Guerre mondiale que l’idée de liberté s’était éveillée chez tous les peuples orientaux, page 123.
[10]Herf (Jeffrey) : Hitler, la propagande…, Op.Cit,
[11]Idem.
[12] – El Mechat (Samia) : La Tunisie pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939- 1944) In Revue d’Histoire Maghrébine, nos 33-34, Juin 1984, page 68.
– انظر شهادة الحبيب نويرة في موسى (ليلى): عمل الحزب الحر الدستوري الجديد في خضم الدعاية الألمانية: إفريقيا الفتاة مثالا (1 جانفي – 6 ماي 1943).رسالة ماجستير في التاريخ المعاصر. كلية العلوم الإنسانية و الاجتماعية بتونس، السنة الجامعية 2008 –2009، ص. 277:” و كان يونس البحري عند بداية البث يقرع الجرس و يقول عبارته الشهيرة ” حي العرب هنا برلين”. و ذات مرة ألقى يونس البحري جملة ظلت عالقة في ذهني إلى اليوم: ” إذا زؙلزلت لندن زلزالها وأرسلت برلين أثقالها و قال تشرشل مالها، و إذا تحدث أخبارها بأن هتلر أوحى لها- ثم دق الجرس- حي العرب– و هي تحريف لسورة من القرآن الكريم (سورة الزلزلة).
[13] – Ageron (Charles Robert) : Les populations du Maghreb…, Op.cit., page 9.
[14]Herf (Jeffrey) : Hitler, la propagande…, Op.Cit,
[15] – إفريقيا الفتاة، 17 مارس 1943. جناب قنصل ألمانيا في حضرة الملك / التفاصيل عن فاجعة المرسى . انظر العدد
في الملاحق
– « Après le bombardement par les Alliés de la Marsa survenu le 10 mars 1943, qui fit plus de deux cents victimes parmi la population civile, le bey pressentit le Consul Général d’Allemagne Moelhausen sur l’opportunité d’une démarche à faire pardes personnalités musulmanes auprès du commandement des forces anglo-américaines à Alger, en vue de délimiter une zone de sécurité qui échapperait au danger aérien et où résideraient le souverain et sa cour. Le Consul refusa cette demande mais proposa le recours à l’opinion publique mondiale et pria son interlocuteur de faire part de sa suggestion au Bey. Dans la même journée, Moelhausen se présenta devant le Bey, lui renouvela sa proposition et lui déclara que les autorités allemandes mettraient à sa disposition tous les moyens techniques de diffusion et de publicité, s’il consentait à lancer personnellement une proclamation flétrissant les bombardements de civils musulmans par les forces alliées .Le consul allemand acheva en soulignant qu’une telle initiative donnerait une impulsion aux puissances de l’Axe pour la réalisation des opérations tunisiennes. Le Bey, d’une façon polie mais ferme, marqua son refus au représentant allemand » In Zmerli (Sadok) : Espoirs et déceptions en Tunisie (1942 – 1943).Tunis, MTE, 1977.
– Rahn (R.) : Un diplomate dans…, Op.cit., pp. 265-266 :
« Le comportement de la population tunisienne fut toujours de la plus grande cordialité à notre égard malgré les nouvelles toujours plus mauvaises du front, Les tribus arabes étaient les seules qui avaient gardé une affection vraie et naturelle pour le peuple allemand à travers toutes les phases de l’histoire moderne….Après la chute de Kairouan , un modeste Arabe fit passer à travers les lignes quarante soldats allemands qu’il avait cachés et qu’il n’avait pas dénoncés malgré les fortes récompenses promises par l’adversaire. Lorsque nous voulûmes le dédommager de la perte subie, il dit fièrement : « Nous sommes des amis ; l’amitié ne se paie pas », et il retourna à Kairouan… ».
– Kraiem (Mustapha) : La classe ouvrière tunisienne et la lutte de libération nationale (1939-1952). Tunis, UGTT, 1980, page 77 (Le Néo Destour sous l’occupation allemande).
[16]– « C’était à travers les ondes que la propagande se fit la plus active, Radio Bari, Berlin, Tripoli étaient très écoutés en 1939-1940, encourageant régulièrement les nationalistes, rendant compte ponctuellement des actions de sabotage, des arrestations ou des troubles, jamais mentionnés par la presse locale, la libération des emprisonnés destouriens y était sans cesse réclamée » :
– El Mechat (Samia) : La Tunisie pendant la Deuxième…Revue d’Histoire Maghrébine, …Op.cit.,page70.
[17]Kraiem (Mustapha) : La classe ouvrière tunisienne…, Op.cit.
إفريقيا الفتاة، 2 فيفري 1943. حديث اليوم: في رجوع الزعماء أيضا:[18]
” أما الزعيم فهو بيننا يواصل الكفاح نأتمر بأمره و نسير على أثره وهو رئيس الحزب اليوم الحكيم الحبيب ثامر.
” على أنا إذا طلبنا رجوع المجاهد الأكبر الحبيب بورقيبة و ألححنا في الطلب فما ذلك ألا لكونه رمز الحركة الوطنية الحي و الرجل الذي اختبر القضية التونسية و عالج معضلاتها و الشعب لا يرضى أن يقرر مصيره و لا أن يقف موقفه الحاسم في هذه الظروف الدقيقة دون أن يكون زعيمه مشرفا عليه“.
– Casemajor (Roger) : L’action nationaliste en Tunisie. Du pacte fondamental
de M’Hamed Bey à la mort de Moncef Bey 1857- 1948. Sud Editions, Tunis, 2009, pp. 160-163 (La propagande ; Les inévitables querelles de personnes ; le retour des exilés (26 février 1943) : « Après de nombreuses discussions, le clan Habib Thameur, Taieb Slim et Farid Bourguiba adopta le point de vue de la Cour et tomba de ce fait, sous l’emprise du prince Hassine (pro-Axiste)…Par contre, Rachid Driss et Hassine Triki conservèrent leur position provoquant de la sorte une scission parmi les dirigeants du Néo-Destour, et, dans ‘Ifriqiya el Fatat’ lancèrent une campagne sournoise mais acerbe contre Moncef Bey, les ministres (du gouvernement M’Hamed Chenik) et leur politique…Le 11 janvier (1943) paraissait le premier numéro de la nouvelle série d’Ifriqiya El Fatat dont le directeur politique était le Dr Habib Thameur. C’est la disgrâce de Rachid Driss et Hassine Triki lesquels devaient même par la suite être officiellement exclus du Parti néo destourien (voir communiqué paru à ce sujet dans d’Ifriqiya El Fatat en date du 28 février 1943).
« Ces deux chefs se mirent alors aux ordres des Autorités Allemandes, et dans le journal de la jeunesse qu’ils créèrent, ‘Ech Chabab’, ils menèrent de violentes campagnes contre la France colonisatrice, et dans les derniers numéros, un réquisitoire sensationnel contre le Bey et les Ministres accusés publiquement d’avoir trahi les devoirs de leurs charges. Il parut sous forme d’hebdomadaire du 26 février au 3 mai 1943…Comme il se devait, quelques jours plus tard, Taieb Slim et Habib Thameur préférèrent gagner l’Allemagne plutôt que de rendre des comptes devant la Cour Martiale de leur attitude, leurs paroles et leurs écrits à caractère on ne peut plus anti-français… ».
– Le témoignage de Rachid Driss sur les tractations entre les autorités allemandes et Habib Thameur qui ont précédé le lancement de « Ifriqiya Al Fatat » suggère un élément d’information qu’on doit prendre avec prudence (‘Un seul témoignage pas de témoignage’ lit-on dans le droit romain :
” و هكذا لم تمض بضعة أيام على الاحتلال المحوري حتى تمت الاتصالات بين قيادة المحور و خصوصا القيادة الألمانية و كل من كان يرغب في تقديم خدماته أو قضاء حاجاته. و لم أكن أرغب في الاتصال بسلط الاحتلال مراعيا توصيات الزعيم [ أي تعليمات الحبيب بورقيبة التي وردت في الرسالة الموجهة للحبيب ثامر أوت 1942 قبل حلول الألمان و التي أوصلتها ماتيلد، زوجة الزعيم إلى المناضل جلولي فارس الذي أوصلها عن طريق حارس خفية إلى الحبيب ثامر و التي ‘ تحذرهمن التعاون مع الألمان و تطلب منه التحالف مع المقاومة الديغولية و البريطانيين و الأمريكيين’ و كنت أنتظر إشارة من قيادة الحزب لتحديد سلوكي و موقفي…دعاني الشيخ محمد صالح النيفر رئيس جمعية الشبان المسلمين و معي حسين التريكي لمقابلته و وجدت الهادي المجدوب من أعضاء الجمعية الناشطين في ذلك الوقت و فهمت أنه كان الواسطة بين الشيخ و بين بعض الضباط الألمان ممن نزلوا بتونس منذ بضع أسابيع و كنا في شهر ديسمبر و عرض علينا ربط الصلة بيننا و بين الضابط الألماني.
” خيرنا التريث و في الأثناء عثرنا و نحن نقوم بزيارة لضاحية المرسى على الدكتور ثامر و هو يتحدث حديثا طويلا مع ضابط ألماني راقبنا المشهد في استغراب و لم يتفطن لنا أحدهما إذا كنا نمر في سيارة في منعطف يؤدي إلى شاطئ سيدي عبد العزيز حيث يوجد الآن مطعم القولف.عند ذلك تبادر إلى ذهننا أن الطريق أصبحت واضحة و أنه لا موجب للإعراض عن الاتصال بالألمانيين مادام المسؤول الأول عن الحزب لم يحجم عن الاتصال بهم…و استقر الرأي على أن أفضل موقف نتخذه هو الاستفادة من الواقع خدمة للقضية الوطنية و سعيا لعودة زعمائنا المعتقلين أو المبعدين في فرنسا و الحصول خاصة على عودة الزعيم الحبيب بورقيبة الذي يستطيع أن يواجه الوضع الجديد” .:
إدريس(الرشيد): في طريق الجمهورية. مذكرات. بيروت، دار الغرب الاسلامي، 2001، ص. 79
[19]Al-Bahi Ladgham, Le leadership tranquille, souvenirs, témoignages et pensées, Mémoires d’Al-Bahi LadghamTunis, Nirvana, 2019 (en arabe)
Al-Habib Thameur et son affiliation au Parti national arabe irakien, p. 513 – 514
الباهي الأدغم الزعامة الهادئة ذكريات وشهادات وخواطر مذكرات الباهي الأدغم ، تونس، نيرفانا، 2019
الحبيب ثامر و انتمائه إلى الحزب القومي العربي العراقي، ص. 513 – 514:
” الحزب القومي العربي الثوري : كان الحبيب ثامر صاحب الفكرة وهي فكرة يبدو أنها نشأت في برلين بين طلبة
عرب منهم الطلبة العراقيون على وجه الخصوص، و في بداية الثلاثينات كان لهؤلاء اتصال بالجيش و بالقائد الثائر محمد رشيد عالي الكيلاني (أصبح رئيس وزراء العراق سنوات 1933 و 1940 -1941) و قد اتصل هؤلاء الجماعة بكل الحركات العربية التي برزت في تلك الفترة و كان عملهم محاطا بالسرية التامة و التكتم…و كان الحبيب ثامر الرئيس المسؤول عن القطر التونسي باعتباره جزءا من العالم العربي و يلقب في إطار هذه الحركة بالرئيس…و كان المنخرط في صلب هذه الحركة ملزما بأداء اليمين التالي: ‘ أقسم أن الوطن العربي بكليته وطني و أن الأمة العربية بكليتها أمتي و أن حزبي هذا (ويعني الحزب القومي) يمثل إرادتها، و تصح مصالح الأشخاص و الجماعات إن وافقتها و تفسد إن خالفتها. و أقسم بالله و بشرفي أن أنفذ هذا المبدأ القومي العربي و أوقف نفسي و مالي على إنجاح حركته’…وكانت هذه الحركة متصلة بالحركة الفلسطينية…”.
[20]– Histoire du mouvement national, lettre d’Habib Bourguiba au Dr. Habib Thameur en date du 8 aout 1942 : « Notre soutien aux Alliés doit être inconditionnel… ».
– Histoire du mouvement national, Discours de Rome, 6 avril 1943 (traduction de l’arabe) « Soyez vigilants » : « Le 6 avril 1943 Bourguiba prononça son allocution. Le Chef du Néo-Destour y fait preuve d’une prudence et d’une grande habileté. Après avoir exprimé ses remerciements aux Puissances de l’Axe pour avoir libéré et accueilli avec hospitalité les détenus de France, le chef néo destourien s’abstint de toute parole hostile à la France ou aux Alliés. Il axa son discours pour exhorter les Tunisiens à s’unir derrière le Parti et le Bey. Il rappela que les bouleversements intervenus n’avaient nullement modifié sa position à l’égard de la cause nationale. Il appela ensuite le peuple tunisien à avoir confiance et à ne compter que sur lui-même… » In Kraiem (Mustapha) : La classe ouvrière tunisienne…, Op.cit.
Page 84.
[21]-Interview de Charles André Julien par Jean Lacouture In Jeune Afrique.
– « La position de Bourguiba était délicate : il dut user de moyens détournés pour décourager les ambitions fascistes. Il posa comme préalable une condition qu’il savait inacceptable par l’Italie, la reconnaissance par l’Axe de l’indépendance de la Tunisie et, cherchant un échappatoire à toute pression, il ajoutait que les négociations ne pouvaient s’engager qu’avec S.A. le Bey conseillé par un Gouvernement tunisien qui serait constitué après l’Indépendance… » InKraiem (Mustapha) : La classe ouvrière tunisienne…, Op.cit.
[22]Ageron (Charles Robert) : Les populations du Maghreb…, Op.cit., pp. 24-25, note 15.
، غرة مارس 1943, سلسلة جديدة، عدد 43. اقتبال المستشار الألماني المسيومولهوزن للزعماء:” إفريقيا الفتاة “[23]
” في صبيحة اليوم على الساعة الحادية عشر و النصف اقتبل جناب المستشار الألماني السيد مولهوزن النائب عن جناب م. راهن الوزير المفوض المتغيب الآن الزعماءالأستاذ صالح بن يوسف و الأستاذ علي البلهوان و الأستاذ المنجي سليم بصحبة الحكيم ثامر. فقدم له الأستاذ صالح بن يوسف نيابة عن رفاقه تشكراته الخالصة لما بذلت الحكومة الألمانية و رجالها المسؤولون بتونس من المساعي في إرجاع الزعماء إلى الوطن و إطلاق سبيل من كان بالسجن من الأحرار الدستوريين و أعرب له عن امتنان الشعب و تقديره لما قامت به السلط الألمانية في هذا الشأن، فأجاب المستشار ببشاشته الغريزية و لطفه المعهود بعبارات ملؤها الصدق و الإخلاص ووعد بالتدخل في إرجاع بقية الأحرار المبعدين بمدينة ترانس بالتراب الفرنسي ، ثم تكلم عن رجوع المجاهد الأكبر الحبيب بورقيبة قائلا أنه سيكون هنا بعد أيام قلائل,
[24]Cité In Ageron (Charles Robert) : Les populations du Maghreb…, Op.cit., page 30.
[25]Idem, page 31.
[26]« La xénophobie antijuive des années 1940-1941 en Tunisie est le produit de l’enchevêtrement de facteurs locaux (misère et dénuement des populations aggravés par la sécheresse), métropolitaine (l’antisémitisme de l’extrême droite française) et islamo-méditerranéens (question palestinienne, panarabisme et panislamisme, la guerre des ondes entre les Forces de l’Axe et les Alliés)…Le dépouillement de la presse révèle un nombre important de spéculateurs juifs traduits devant les tribunaux. Le recensement des juifs et de leurs biens est décrété le 26 juin 1941. Pour détourner les lois de spoliation et sauvegarder une partie de leur avoir les juifs possédants commencent à transférer leurs biens en les vendant fictivement ou non selon les cas à des musulmans ou à des chrétiens. Appelé antijuif, le mouvement des années 1940-1941 culmine avec l’affrontement sanglant de Gabès.
Selon certaines sources, il semble que cet affrontement qui s’est produit dans la soirée du 19 mai 1941 (7 israélites tués et 18 blessés dont un adjudant de gendarmerie gravement atteint) a été « prémédité » et ayant eu pour mobile la vengeance » . Le travail d’A. Allagui corrobore cette thèse : il fait état d’un rassemblement de 200 à 300 personnes notamment des pêcheurs, des artisans et de chômeurs armés de fusils, de bâtons et de pierres devant la synagogue du quartier de Jara… » :
– Chaibi (Mohamed Lotfi) : Eléments pour l’étude de quelques comportements interethniques en Tunisie durant l’occupation germano – italienne (7 novembre 1942 – 13 mai 1943) In Mélanges Charles Robert Ageron, Tome 1er, Zaghouan, FTERSI, 1996, pp. 133- 172.
[27]Cf. Dhouib (Mohamed Noureddine) : Un tunisien au cœur du Reich. Tunis, 2017, pp.30- 31 : « A la fin de l’année 1942, grâce à la complicité du gouvernement de Vichy, Tunis est occupée par les Allemands. Les occupants mettent un redoutable dispositif de propagande pour charmer la population tunisienne. Mohamed Torki, un jeune homme tunisien, fut parmi les premières victimes à tomber dans la nasse de la propagande nazie. Voilà un homme sans aucune formation politique voulant dénouer un différend entre un officier allemand et un groupe d’étudiants se trouva happé par la formidable machine de guerre que fut la propagande nazie. Il est vrai qu’après quelques hésitations, la situation finit par lui plaire. Il s’attela avec acharnement à sa besogne mais sans aucune apologie pour la doctrine nazie dont il ne connaissait rien. Il crut cependant à la chimère de la libération de son pays par les Allemands… »
[28]Idem.
[29]– Juin (le Maréchal) : Les Allemands abandonnent la Tunisie In Historia, n° 258, mai 1968, page 102.
[30] Rahn (R.) : Un diplomate dans…, Op.cit., pp. 266-267.
[31] – Cf. le témoignage d’Emile Touati In Evidences, septembre-octobre 1954, p. 11. Voir aussi l’antisémitisme en Tunisie à la fin du XIXe siècle In Soumille (P.) : Européens de Tunisie et questions religieuses. Etude d’une opinion publique (1892-1901). Paris, C.N.R.S., 1975, pp. 188-216.
[32]La Voix du Tunisien, 15 mai 1931. Les Juifs et nous, Dr. Mahmoud El Materi.