Research studies

Digital et soft skills : vers une pédagogie innovante dans l’enseignement supérieur marocain

Digital and Soft Skills: Towards Innovative Pedagogy in Moroccan Higher Education

 

Prepared by the researche : Zerouali Sanae. Docteur en Langue et Communication

Democratic Arabic Center

Journal of African Studies and the Nile Basin : Twenty-sixth Issue – June 2024

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2569-734X

Journal of African Studies and the Nile Basin

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Résumé

Dans le contexte de l’enseignement supérieur au Maroc, la convergence du numérique et des compétences relationnelles, promet une vision innovante qui transformera de manière significative l’approche pédagogique. L’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication crée un environnement propice à la réévaluation des méthodes d’acquisition de compétences, allant au-delà de la simple acquisition de connaissances spécialisées. Cette évolution vers une pédagogie innovante vise à habiliter les apprenants à relever les défis complexes du monde professionnel en combinant de manière synergique les avantages du numérique avec les compétences relationnelles essentielles.

Au Maroc, l’innovation éducative est essentielle pour relever les défis éducatifs qui entravent le développement efficace de l’apprentissage. Elle permet d’ajuster les approches pédagogiques en fonction des besoins variés des étudiants, favorise l’acquisition de compétences en phase avec les exigences du marché du travail, améliore l’efficacité du processus éducatif, et contribue de manière significative à l’amélioration globale des performances de l’enseignement supérieur dans le pays.

Cette étude approfondie se focalise sur les impacts, opportunités et défis liés à la mise en œuvre conjointe des technologies numériques et des soft skills dans le contexte de l’enseignement supérieur marocain. Elle vise aussi à démontrer l’impact de la digitalisation des universités et son influence sur la motivation des utilisateurs dans l’adoption des technologies de l’information et de la communication au sein des stratégies d’enseignement supérieur. De plus, elle cherche à analyser les défis actuels de l’enseignement supérieur au Maroc, et les perspectives de développer les soft skills, notamment la nécessité d’ajuster les programmes en fonction des évolutions du marché du travail.

Abstract

In the context of higher education in Morocco, the convergence of digital technology and interpersonal skills promises an innovative vision that will significantly transform the pedagogical approach. The rapid evolution of information and communication technologies creates an environment conducive to reevaluating methods of skill acquisition, extending beyond the mere acquisition of specialized knowledge. This shift towards innovative pedagogy aims to empower learners to address the complex challenges of the professional world by synergistically combining the benefits of digital technology with essential interpersonal skills.

In Morocco, educational innovation is essential to overcome the educational challenges hindering effective learning development. It allows for the adjustment of pedagogical approaches based on the diverse needs of students, promotes the acquisition of skills aligned with market demands, enhances the efficiency of the educational process, and contributes significantly to the overall improvement of higher education performance in the country.

This in-depth study focuses on the impacts, opportunities, and challenges associated with the joint implementation of digital technologies and soft skills in the context of Moroccan higher education. It also aims to demonstrate the impact of university digitization and its influence on user motivation in adopting information and communication technologies within higher education strategies. Furthermore, it seeks to analyze the current challenges of higher education in Morocco and the prospects for developing soft skills, including the necessity of adjusting programs in response to changes in the labor market.

Introduction

Le système d’enseignement supérieur actuel présente une claire dualité entre ses étudiants. D’un côté, il produit des élites formées dans des établissements d’enseignement privé ou à accès limité, et qui bénéficient d’une formation réglementaire et managériale. D’un autre côté, ce modèle présente également des inconvénients dans des universités à accès ouvert, du fait de la massification des étudiants et du faible taux d’intégration dans le marché du travail.

La rapide évolution du numérique a des implications majeures sur la société, en particulier dans le domaine de l’éducation supérieure. Face à de nouveaux défis et opportunités, l’enseignement supérieur doit repenser ses approches pédagogiques traditionnelles. La transformation numérique, caractérisée par l’intégration systématique des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’éducation, est devenue un moteur essentiel de l’innovation éducative.

Cette transition vers des méthodologies pédagogiques innovantes vise à préparer les apprenants à relever les défis complexes du monde professionnel actuel en combinant les avantages des technologies numériques avec des compétences relationnelles cruciales. Au sein de l’enseignement supérieur marocain, l’harmonisation entre le numérique et les soft skills représente une solution novatrice, avec le potentiel d’améliorer l’expérience éducative, d’accroître l’employabilité des diplômés et de renforcer la compétitivité internationale du système éducatif marocain.

La problématique d’un tel sujet réside dans la nécessité de répondre aux défis posés par la rapide évolution du numérique et d’exploiter les soft skills, au sein de l’enseignement supérieur au Maroc. La question centrale sera peut-être de comprendre comment intégrer efficacement les technologies numériques tout en développant les compétences générales essentielles des étudiants. Cela soulève des questions sur les meilleures approches éducatives, les meilleurs outils et méthodes pédagogiques, ainsi que sur l’impact possible sur l’expérience éducative, l’employabilité des diplômés et la compétitivité internationale du système éducatif marocain.

Les objectifs que nous atteignons avec cette recherche, incluent l’intégration efficace des technologies numériques dans l’enseignement supérieur, le développement des compétences générales des étudiants, l’amélioration de leur expérience éducative et l’augmentation de leur employabilité. Développer les diplômés, renforcer la compétitivité internationale des établissements d’enseignement marocains et, à terme, adapter les programmes aux besoins changeants de la société. L’objectif global est d’explorer comment la synergie du numérique et des soft skills peut conduire à des approches innovantes en matière d’éducation, préparant ainsi les étudiants aux défis actuels et promouvant le Maroc au niveau international, et contribuer à renforcer la position de l’enseignement supérieur.

  1. Introduction à la transformation numérique et son rôle dans l’innovation pédagogique

La transformation numérique dans l’éducation implique l’intégration innovante de la technologie pour améliorer les méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Elle offre des opportunités d’individualisation, d’interactivité et de personnalisation de l’éducation, favorisant ainsi l’innovation pédagogique. Les outils numériques permettent aux éducateurs de créer des environnements d’apprentissage dynamiques adaptés aux besoins des apprenants et favorisent le développement de compétences essentielles à l’ère numérique.

  1. Identification des défis actuels dans l’éducation supérieure au Maroc

L’enseignement supérieur au Maroc, est confronté à un certain nombre de défis complexes et interdépendants, qui entravent considérablement son développement et son efficacité. L’un des plus grands défis est l’accès inégal aux établissements d’enseignement supérieur à travers le pays. En fait, cette accessibilité inégale est une question complexe découlant de multiples facteurs socio-économiques et géographiques. Ces disparités rendent l’enseignement supérieur difficilement accessible, notamment pour les étudiants issus des zones rurales et des familles pauvres. Il ne fait aucun doute que le coût de l’enseignement supérieur représente un obstacle majeur pour les étudiants issus de milieux économiquement défavorisés, les contraignant parfois à renoncer à leurs aspirations académiques en raison de contraintes financières.

Un autre défi majeur est la qualité de l’enseignement, où certains établissements peuvent présenter des lacunes en termes de programmes académiques, de compétences des enseignants, de méthodes d’enseignement et de niveaux de compétence des étudiants. Par exemple, les établissements à accès libre ont des politiques d’admission plus inclusives et admettent donc plus d’étudiants, tandis que les établissements sélectifs, qui se caractérisent par des critères d’admission plus stricts, acceptent généralement un nombre limité d’étudiants. La priorité sera donnée aux étudiants et à ceux ayant les meilleurs résultats durant leur cursus secondaire. En effet, leur sélectivité permet à ces établissements d’attirer les étudiants les plus performants et les meilleurs enseignants, et d’offrir des opportunités d’apprentissage plus approfondies. Par contre, le système éducatif dans les établissements publics à accès ouvert fait face à des problématiques plus importantes en termes d’accès aux ressources pédagogiques limitées, à la faible qualité de l’enseignement et à l’insuffisance de l’infrastructure. Hors, pour garantir un enseignement supérieur de qualité et pertinent, il est essentiel de mettre en œuvre des normes de qualité uniformes et de promouvoir la formation continue des enseignants.

Un autre défi majeur de l’enseignement supérieur au Maroc concerne la qualité de l’éducation, où il peut y avoir des lacunes dans les programmes, les compétences des enseignants et les méthodes d’enseignement. L’introduction de normes de qualité uniformes et la promotion de la formation des enseignants sont essentielles pour un enseignement supérieur de qualité, pertinent et conforme aux normes internationales.

L’adéquation de la formation universitaire aux besoins du marché du travail constitue un défi majeur, et il est important de revoir les programmes éducatifs pour les adapter aux évolutions du marché du travail et promouvoir l’employabilité des diplômés. La pertinence des programmes académiques par rapport aux besoins du marché professionnel nécessite une évaluation et un ajustement continus afin de garantir que les diplômés sont adéquatement préparés aux défis professionnels et contribuent au développement économique du pays. Ceci a été confirmé dans le rapport sectoriel du conseil de l’éducation « Avec la montée en puissance des technologies de l’information et de la communication, ainsi qu’avec l’innovation dans les savoir-faire, les travailleurs sont de plus en plus appelés à utiliser de la connaissance dans l’exercice de leur métier en vue d’en faire le ferment de l’innovation et de qualifications collectives »[1].

La résolution des défis de l’enseignement supérieur au Maroc nécessite une approche globale impliquant la collaboration entre le gouvernement, les établissements universitaires, le secteur privé et la société civile. Des investissements stratégiques, des réformes structurelles et une adaptation constante aux évolutions des besoins sociaux et du marché du travail sont essentiels pour instaurer un système d’enseignement supérieur dynamique et inclusif. De plus, l’intégration des technologies de l’information et de la communication dans les méthodes d’enseignement joue un rôle crucial dans l’éducation moderne. Toutefois, son introduction dans le système éducatif est cruciale « Aujourd’hui, il est difficile de penser à une évolution des approches pédagogiques sans exploiter les potentialités des Technologies de l’Information et de la Communication (TICs). Ces dernières sont de plus en plus considérées comme faisant partie intégrante des systèmes éducatifs universitaires actuels »[2].

  1. Importance de l’innovation pédagogique pour relever les défis qui entravent le développement de l’enseignement supérieur

Afin d’optimiser les pratiques éducatives et d’évaluer la performance de l’enseignement supérieur, il est essentiel de saisir la nature de l’innovation dans ce contexte globalisé. Ce concept est difficile à définir clairement et est étroitement lié à d’autres concepts, tels que la rénovation, la réforme, le changement et la mise en œuvre, qui ne sont pas complètement équivalents, créant un domaine plein de contradictions. Toutefois, l’innovation, notion forgée par Joseph Schumpeter, se définit comme « l’introduction ou l’amélioration significative d’un produit ou procédé (ou d’une combinaison des deux) qui est sensiblement différent du précédent produit ou procédé de l’unité et qui a été mis à la disposition d’utilisateurs potentiels (produit) ou mis en œuvre par l’unité (procédé) … Dans ce sens, l’innovation n’est pas nécessairement liée uniquement aux technologies, elle constitue aujourd’hui un facteur important du changement en termes de présence numérique »[3].

L’innovation éducative est cruciale pour surmonter les défis de l’enseignement supérieur en permettant une adaptation rapide aux évolutions de la société et du marché du travail « La digitalisation de l’enseignement supérieur est certes, un projet de société pour se moderniser, faire face aux contextes pandémiques qui surgiront encore dans un monde globalisé qui fabrique ses compétences, ses crises et ses remèdes »[4]. L’introduction de méthodes interactives, de technologies pédagogiques et de projets collaboratifs, vise à susciter l’intérêt des apprenants, améliorer leur motivation et répondre aux exigences émergentes. L’accent actuel sur l’innovation pédagogique, vise à développer chez les étudiants des compétences essentielles pour prospérer dans un monde en évolution continue, telles que la pensée critique, la créativité, la résolution de problèmes et la collaboration. Cette innovation pédagogique contribue à créer un environnement éducatif inclusif en adaptant les méthodes d’enseignement à la diversité des styles d’apprentissage, et aux besoins spécifiques des étudiants.

L’innovation dans l’enseignement universitaire, en particulier au niveau de la pédagogie, requiert des progrès significatifs. Il s’agit d’agir et de réfléchir aux nouvelles compétences nécessaires pour rester compétitif dans le monde globalisé actuel et à venir. Cela implique l’établissement d’un programme d’études véritablement axé sur les compétences, tant en termes de méthodes d’enseignement que de formation, de qualifications et de mise à jour des pratiques.

L’intégration de technologies éducatives innovantes a le potentiel de transformer l’expérience d’apprentissage en offrant des opportunités pour un enseignement interactif et performant. Les plateformes en ligne, la réalité virtuelle, les jeux éducatifs et d’autres outils numériques créent de nouvelles possibilités. En outre, cette innovation stimule l’adoption de méthodes pédagogiques novatrices par les enseignants, conduisant à des cours plus captivants, des évaluations adaptées et une meilleure rétention des connaissances.

Nous pouvons dire donc que, l’innovation pédagogique constitue un moyen essentiel de répondre aux défis contemporains de l’enseignement supérieur, en créant des environnements éducatifs dynamiques et adaptatifs. Les discussions officielles et institutionnelles devraient accorder une importance continue à l’innovation, aux technologies numériques et aux sciences humaines techniques, les considérant comme des catalyseurs du changement institutionnel. Il est crucial que ces efforts démontrent la qualité des résultats éducatifs, la contribution à la société et le fonctionnement méritoire du système. Aujourd’hui, l’enseignement supérieur est appelé à relever des défis, à stimuler la créativité et à développer les compétences des étudiants, des enseignants et des chercheurs, favorisant la pensée critique, l’innovation et le partage des connaissances.

  1. Impact de la transformation numérique sur les méthodes d’enseignement aux universités marocaines

La transformation numérique a un impact significatif sur l’enseignement universitaire en introduisant la flexibilité grâce aux cours en ligne et en favorisant l’interactivité via les plateformes virtuelles. Cela permet la personnalisation de l’apprentissage, simplifie l’évaluation avec des outils automatisés, et facilite la collaboration à distance, tout en renforçant les compétences numériques des étudiants. Bref, ce changement redéfinit la manière dont l’éducation est dispensée à l’université, offrant des opportunités innovantes aux apprenants et impactant considérablement les méthodes d’enseignement.

La transformation numérique a un impact majeur sur l’enseignement supérieur, soulignant plusieurs aspects clés. En premier lieu, la révolution de l’accès à l’information permet aux étudiants de bénéficier rapidement d’une diversité de ressources en ligne. De plus, l’éducation en ligne a considérablement augmenté, permettant aux étudiants de suivre des cours de n’importe où, renforçant la flexibilité et l’accessibilité de l’éducation. Ces changements démontrent comment la transformation numérique redéfinit l’apprentissage universitaire et crée de nouvelles opportunités à l’ère de la connectivité mondiale.

Un autre aspect clé de la transformation numérique dans l’enseignement supérieur est la personnalisation de l’apprentissage. La technologie permet d’adapter le contenu aux besoins individuels des étudiants grâce à des plateformes d’apprentissage adaptatives. Les outils numériques simplifient également l’évaluation et encouragent un apprentissage réactif grâce à des examens en ligne, des devoirs électroniques et des outils automatisés qui fournissent un retour instantané. La collaboration à distance facilitée par les plateformes de vidéoconférence et les espaces de collaboration virtuels améliore la communication entre étudiants, professeurs et chercheurs quelle que soit la distance géographique.

Enfin, la transformation numérique intègre le développement actif des compétences numériques dans les méthodes d’enseignement, permettant aux étudiants d’acquérir des compétences telles que la recherche en ligne, la gestion des données, la communication numérique et la résolution de problèmes liés à la technologie. Cela les prépare de manière proactive aux défis du monde moderne, surtout celui du marché de l’emploi.

  1. Vers une utilisation élargie des nouvelles technologies éducatives

Dans un contexte en constante évolution, l’éducation connaît des changements majeurs en raison de l’intégration croissante des nouvelles technologies éducatives. Cette évolution majeure vers des méthodes d’apprentissage dynamiques et interactives utilise les outils numériques pour enrichir l’expérience pédagogique. L’exploration des opportunités, des défis et des implications de l’adoption généralisée de ces innovations ouvre la voie à un apprentissage plus personnalisé, à une plus grande accessibilité et à une meilleure préparation des apprenants aux exigences de la société actuelle et future. Ce développement prometteur dessine une révolution éducative portée par les nouvelles technologies, ouvrant la voie à un avenir éducatif plus dynamique et innovant.

  1. Approches pédagogiques entre hier at aujourd’hui

Au fil des décennies, l’enseignement supérieur marocain a connu une transformation significative de ses approches pédagogiques, marquant un changement dans les paradigmes éducatifs. Les méthodes traditionnelles, caractérisées par des cours magistraux et une transmission unidirectionnelle des connaissances, ont laissé place à des approches plus interactives et axées sur le développement des compétences chez les étudiants. Cette évolution a entraîné une transition de l’apprentissage passif vers une participation plus active des étudiants dans le processus éducatif, mettant l’accent sur la compréhension approfondie et l’application des connaissances.

Ces dernières années, l’enseignement supérieur au Maroc a connu une évolution majeure vers des approches éducatives interactives et centrées sur l’étudiant. Les cours traditionnels commencent à être remplacés par des méthodes participatives telles que des discussions en classe, des travaux de groupe et des projets pratiques. Toutefois, la massification entrave toujours ces initiatives innovantes, « l’une des conséquences de cette massification est l’incapacité pour les enseignants et les étudiants d’adopter une approche interactive dans les cours. Les enseignants se contentent d’expliquer, de schématiser, de synthétiser et de projeter leur cours, tandis que les étudiants ne peuvent que suivre et prendre des notes »[5]. Cette évolution reflète une volonté de donner la priorité à la compréhension conceptuelle, à la pensée critique et à la résolution de problèmes dans l’enseignement supérieur marocain. Les enseignants jouent désormais le rôle de facilitateurs, guidant l’apprentissage des étudiants et encourageant le développement de compétences transférables telles que la pensée critique et la résolution de problèmes. Cette transition encourage activement la participation des étudiants, favorise la collaboration entre collègues et fournit une compréhension approfondie des concepts pour préparer les étudiants à réussir dans un environnement professionnel en constante évolution où l’application pratique des connaissances est essentielle.

La transformation de l’enseignement supérieur au Maroc comprend l’adoption accrue de technologies éducatives et de ressources en ligne visant à enrichir l’expérience d’apprentissage et à promouvoir l’autonomie des étudiants. Les universités marocaines mettent en œuvre des initiatives numériques telles que des plateformes d’éducation en ligne, des classes virtuelles, une infrastructure Wi-Fi, des bibliothèques numériques et des systèmes de gestion de l’apprentissage. Les programmes de formation au numérique et les espaces d’innovation favorisent l’expérimentation des nouvelles technologies qui sont arrivées en masse sur le marché « le web est omniprésent, on ne parle même plus d’internet devenu un élément implicite du monde dans lequel on évolue. (…). Cela étonne peu si l’on considère les immenses progrès réalisés durant la dernière décennie en matière de démocratisation de l’information qui s’est opérée grâce au développement spectaculaire du Web et à son intégration dans toutes les sphères de la société »[6]. L’objectif est d’améliorer l’expérience éducative, de renforcer les compétences numériques des étudiants et de favoriser l’innovation sur le campus. Ces initiatives aideront les universités marocaines à intégrer les technologies numériques pour améliorer l’enseignement, promouvoir la recherche et équiper les étudiants à utiliser la technologie comme moyen de développement économique et social pour que le pays puisse relever les défis d’un monde numérique « les technologies de l’information et de la communication représentent une piste probable de solution pour redonner le goût d’apprendre aux usagers, un moyen susceptible de personnaliser l’apprentissage et d’insuffler le goût d’apprendre à toute une génération »[7].

L’enseignement supérieur occupe une place importante dans la structure globale du système d’éducation et de formation et joue un rôle important dans le développement d’un pays. En plus d’être responsables de l’éducation des jeunes et de la production de connaissances, il doit également répondre aux problèmes sociaux et aux exigences de l’internationalisation. Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique attache une importance particulière à cet enseignement. « Dans un pays en voie de développement, les forts progrès économiques, sociaux et culturels nécessitent de disposer d’un enseignement supérieur qui produise des compétences et des qualifications adaptées et forme une jeunesse hautement éduquée en mesure de prendre en charge tant les entreprises des divers secteurs de l’économie que les organismes investis de missions de service public »[8].

En somme, cette transformation des approches pédagogiques témoigne d’une prise de conscience croissante quant à l’importance de former des apprenants qui ne sont pas seulement bien informés, mais qui sont également capables d’appliquer leurs connaissances de manière contextuelle et de s’adapter aux exigences changeantes de la société contemporaine.

  1. Intégration du numérique dans l’enseignement entre théorique et pratique

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont le potentiel d’améliorer considérablement la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. Ceux-ci permettent un accès rapide en ligne à de grandes quantités d’informations, facilitent l’apprentissage à distance, augmentent la flexibilité pour les étudiants et les enseignants, suppriment les limitations géographiques et permettent l’interactivité via des plateformes en ligne et des forums de discussion. Les TIC facilitent également la collaboration à distance grâce à des plateformes de vidéoconférence, des outils de partage de documents et des espaces de collaboration virtuels, créant ainsi des opportunités de communication entre étudiants et enseignants. En fin de compte, ils encouragent l’exploration et la découverte, aident à développer les compétences numériques essentielles et préparent les étudiants aux exigences du monde professionnel moderne.

L’impact significatif de cette évolution rapide des technologies s’étend à tous les secteurs de la vie, également à l’enseignement supérieur, comme cela a été confirmé par le rapport sectoriel du conseil de l’éducation. « l’enseignement supérieur ne devrait-il pas lancer un plan numérique de grande envergure à l’horizon 2030 pour ne pas rester en marge de la montée en puissance de ce numérique ? »[9].

Le numérique a transformé la vie quotidienne des enseignants, des étudiants et de la société dans son ensemble. Une approche clé pour révolutionner l’enseignement supérieur consiste à exploiter la numérisation pour créer des universités digitales. C’est dans ce sens que Harasim, L., dans son article « Shift happens : Online education as a new paradigm in learning. The Internet and Higher Education», insistait sur le rôle important de ces nouvelles techniques en disant que « L’intégration des technologies d’information et de communication a marqué l’étape la plus significative de l’histoire de l’éducation. L’utilisation des formations à distance, des formations hybrides, des formations à distance diplômante, ressources Web, des systèmes de gestion de l’apprentissage et des forums de discussion en ligne est quelques-unes des technologies d’information et de communication qui soutiennent les formes interactives et flexibles d’éducation à distance »[10].

Les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle crucial dans l’amélioration de la réputation d’une université. C’est ainsi que la réputation dans l’enseignement supérieur émerge comme un outil stratégique facilitant l’identification et l’évaluation de la qualité des différentes institutions universitaires. « L’image de marque des universités et la gestion de la réputation gagnent en importance puisqu’une marque universitaire aide les usagers potentiels à prendre les bonnes décisions et garantit que leurs valeurs et normes correspondent à celles de l’établissement »[11].

III. Adaptabilité des Soft Skills dans l’enseignement supérieur et perspectives de développement

L’adaptabilité des soft skills, comprenant les compétences relationnelles et comportementales, est un défi majeur dans l’enseignement supérieur face à l’évolution rapide des exigences professionnelles et sociales. Outre l’acquisition de connaissances techniques, les compétences générales telles que la communication et la pensée critique restent essentielles, et la résolution de problèmes devient de plus en plus cruciale pour préparer les étudiants à un monde en constante évolution.

  1. Adaptabilité des Soft Skills dans l’enseignement supérieur

L’introduction des nouveaux concepts d’intelligence numérique dans l’enseignement supérieur, la modernisation des structures de recherche et des méthodes de formation visent à s’adapter aux défis d’une mondialisation rapide. Cela requiert une formation appropriée, une intégration de tous les secteurs dans la révolution numérique, et une adaptation compétitive de la gouvernance mondiale dans un environnement incertain. Au Maroc, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont émergé comme un domaine innovant aligné sur les objectifs éducatifs et les besoins du marché de l’emploi. Bien que l’innovation dans l’enseignement supérieur soit encore à ses débuts, elle demeure un domaine nécessitant des actions et des réflexions approfondies sur les nouvelles compétences requises dans un monde globalisé, ainsi que sur l’impact sur les méthodes d’enseignement, la formation, les qualifications et le renouvellement des pratiques.

À l’échelle des universités marocaines, l’adoption d’une nouvelle révolution numérique, bien que confrontée à des résistances en période de crise, pose des questions sur la flexibilité, l’échange, la continuité et la virtualité du système d’intelligence numérique. L’efficacité de ces outils dans divers domaines est avérée, mais leur appropriation dépend de la perception en tant que moyens de résilience face au chaos, favorisant la relance et l’adaptation. Ce processus implique l’adaptation à des défis tels que l’augmentation des effectifs étudiants, la déperdition universitaire, le manque de ressources, l’implication des acteurs internes et externes, les synergies et les conceptions. La révolution numérique doit conduire à une transformation des stratégies éducatives pour autonomiser la gouvernance, assurer une rentabilité scientifique et s’ouvrir à un marché du travail régional et horizontal.

L’intégration réussie des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement supérieur est entravée par des problèmes d’infrastructures, de ressources limitées et d’accès inégal aux équipements numériques. Pour maximiser les avantages de l’apprentissage numérique, il est essentiel de moderniser les infrastructures et d’améliorer l’accès aux technologies. Au Maroc, l’accessibilité inégale aux institutions d’enseignement supérieur découle de facteurs socio-économiques et géographiques. Les zones rurales, spécialement, font face à un manque d’infrastructures éducatives, entraînant des distances importantes pour les étudiants, engendrant des difficultés financières et logistiques. Le système éducatif est confronté à des défis liés à la saturation des institutions, notamment les universités et les établissements d’enseignement supérieur public, ce qui limite les opportunités pour un nombre croissant d’étudiants.

L’adaptabilité du numérique rencontre divers obstacles, notamment les coûts associés à la poursuite d’études supérieures, en particulier pour les étudiants issus de milieux économiquement défavorisés. De plus, la gestion de la surcharge devient insuffisante en raison de la capacité d’accueil limitée, accentuée par la massification structurelle au sein des établissements à accès ouvert. Le conseil de l’éducation a confirmé cette problématique « La massification qui s’est installée de façon structurelle défie la réussite de la mise en œuvre des réformes et ne favorise ni l’extension d’une offre d’enseignement de qualité, ni la réussite d’un plus grand nombre d’étudiants, ni l’attractivité de l’université »[12].

La digitalisation de l’enseignement supérieur et l’introduction de nouvelles techniques d’enseignement sont malheureusement entravées par un déficit linguistique, en particulier chez les étudiants des universités à accès ouvert « les études menées en 2009 par les pouvoirs publics à l’occasion du plan d’urgence ont souligné la problématique linguistique. Il a été constaté avec force que les nouveaux étudiants à l’université ne maîtrisaient ni la langue ni les techniques de communication et de l’information »[13]. Alors que les étudiants compétents dans les langues étrangères bénéficient d’une reconnaissance accrue sur le marché du travail, ceux qui ne maîtrisent pas ces langues se trouvent en situation de désavantage. Cette problématique est soulignée par le conseil de l’éducation. « La question linguistique pose un problème au niveau de l’université et entrave l’égalité des chances… La problématique linguistique que les nouveaux étudiants trainent depuis le secondaire, et bien avant, constitue une contrainte majeure pour leur survie universitaire »[14].

  1. Soft skills et perspectives de développement

Dans un monde en évolution constante, les soft skills demeurent des compétences cruciales qui transcendent les disciplines. Au-delà des connaissances techniques, des compétences telles que la communication efficace, la collaboration, la pensée critique et la résolution de problèmes sont essentielles pour s’adapter à un environnement professionnel exigeant. Investir dans le développement de soft skills est une stratégie clé pour préparer les individus à un avenir où la réussite dépend de l’agilité sociale et émotionnelle autant que des compétences techniques. Les universités marocaines sont confrontées au défi de préparer les étudiants à un marché du travail en constante évolution en adoptant une approche proactive. Il est crucial de se concentrer sur le développement de compétences transversales, en particulier les soft skills, de plus en plus valorisées par les employeurs. Pour rester pertinents, les programmes académiques doivent être flexibles, les partenariats avec les entreprises doivent être établis, et les stages et projets du monde réel doivent être facilités. Il est également essentiel d’adapter les cursus aux nouveaux domaines tels que la technologie, le développement durable et l’innovation. En anticipant les besoins futurs, les universités marocaines peuvent jouer un rôle central dans la préparation des étudiants à un marché du travail dynamique, contribuant ainsi à l’employabilité des diplômés et au développement socio-économique du pays.

Dans un environnement professionnel en évolution rapide, les soft skills sont devenues essentielles, permettant aux individus d’exceller au-delà de leurs qualifications techniques. Compétences interpersonnelles telles que la communication efficace, la collaboration, la créativité et la pensée critique jouent un rôle central dans la réussite professionnelle. Dans un contexte de diversité d’équipes et de projets complexes, la capacité à interagir, résoudre les conflits et collaborer devient cruciale. Les soft skills favorisent également l’adaptabilité aux changements rapides, renforçant la flexibilité, la résilience et la capacité d’apprentissage continu. Ces compétences contribuent à construire une image professionnelle solide, recherchée par les employeurs qui valorisent l’intelligence émotionnelle, la gestion du stress et l’adaptabilité. Posséder des soft skills devient un facteur différenciant sur le marché du travail, permettant aux professionnels de se démarquer et d’atteindre l’excellence. Il est essentiel que les individus reconnaissent l’importance de ces compétences, s’efforcent activement de les développer, et que les programmes éducatifs et les initiatives professionnelles les renforcent, contribuant au développement personnel, à la constitution d’équipes performantes et à une croissance organisationnelle durable. Les soft skills deviennent ainsi un atout déterminant pour l’excellence professionnelle.

Dans le contexte dynamique de l’enseignement supérieur, l’accent sur le développement des compétences générales devient crucial pour préparer les étudiants aux défis du monde professionnel. Il est essentiel de développer des stratégies ciblées pour intégrer efficacement ces compétences transversales dans les structures éducatives. Les soft skills, tels que la communication, la résolution de problèmes, la pensée critique et la collaboration, jouent un rôle central dans la construction d’une image professionnelle forte. Les employeurs valorisent l’intelligence émotionnelle, la gestion du stress et l’adaptabilité, faisant des soft skills un facteur différenciant sur le marché du travail. Les individus doivent reconnaître l’importance de ces compétences et s’efforcer activement de les développer. Les programmes éducatifs et les initiatives professionnelles renforçant les compétences générales contribuent à une expérience immersive, permettant aux étudiants d’appliquer directement ces compétences à des projets du monde réel et à des activités de groupe, favorisant ainsi leur excellence dans leurs domaines respectifs. Pour que les soft skills soient un levier de développement de l’enseignement supérieur, il est crucial d’incorporer consciemment des modules spécifiques dans les programmes académiques.

L’intégration de projets interdisciplinaires et la promotion de l’indépendance des étudiants sont des approches cruciales dans l’enseignement supérieur. Les projets interdisciplinaires favorisent la collaboration, mettent l’accent sur la diversité des compétences et renforcent les soft skills, préparant ainsi les étudiants aux défis professionnels complexes. Pour y arriver, il faut encourager l’initiative des étudiants, en les laissant diriger des projets et résoudre des problèmes de manière indépendante, développee des compétences telles que l’auto-motivation et la gestion de projet. Ces initiatives contribuent à créer des individus résilients, capables de s’adapter aux exigences changeantes du monde professionnel. La collaboration avec des professionnels expérimentés lors d’événements de sensibilisation et de sessions de formation offre une perspective concrète du monde du travail, soulignant l’importance des compétences générales. Ces opportunités aident les étudiants à développer des compétences relationnelles et à perfectionner leurs soft skills pour une meilleure intégration professionnelle.

Conclusion

Les perspectives pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Maroc reposent sur la consolidation de la transformation numérique, l’intégration accrue des compétences générales et le développement de partenariats stratégiques entre les établissements universitaires et les entreprises. La promotion d’une culture d’innovation pédagogique contribuera à préparer les étudiants aux défis du marché de travail, renforçant ainsi la compétitivité du système éducatif marocain à l’échelle internationale.

En guise de conclusion, nous disons que la numérisation de l’enseignement supérieur, impliquant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, est un élément clé de cette transformation. La digitalisation de l’enseignement supérieur est perçue comme un projet socialement important pour moderniser la société, nécessitant le soutien continu de l’État à l’ensemble du système éducatif, du niveau préscolaire au doctorat. Les universités marocaines doivent s’adapter aux TIC en créant un environnement numérique sécurisé, caractérisé par une justice sociale accrue, des ressources adéquates et une gouvernance autonome qui évite des réformes continues.

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Zerouali Sanae, 2023. Pourquoi l’enseignement supérieur marocain mise-t-il sur les soft skills ? Journal of African Studies and the Nile Basin. Volume 5. N°. 20. Democratic Arabic Center. Berlin / Germany, pp. 136-144

[1] – Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, 2018. L’enseignement supérieur au Maroc : efficacité, efficience et défis du système universitaire à accès ouvert. Rapport sectoriel, p. 97.

[2] – Hamdani youssef, 2012. L’innovation dans l’enseignement supérieur marocain au temps de la digitalisation : bilan, défis et perspectives. Revue Marocaine de l’Évaluation et de la Recherche en Éducation/ N°6, p. 480.

[3] – Hamdani youssef, 2012. Op. Cit., p. 483.

[4] – Ben Attou Amal, 2021. La digitalisation de l’enseignement supérieur : limites enjeux et perspectives. Revue : Espace géographique et Société Marocaines. N° 53, p. 74

[5] – Zerouali Sanae, 2023. Pourquoi l’enseignement supérieur marocain mise-t-il sur les soft skills ? Journal of African Studies and the Nile Basin. Volume 5, N°. 20. Democratic Arabic Center. Berlin / Germany, p. 139.

[6] – Brasseur Martine et   Biaz Fatine, 2018. L’impact de la digitalisation des organisations sur le rapport au travail : entre aliénation et émancipation. Dans Question(s) de management N° 21, p.148

[7] – Tamer Hind et autres, 2019. Op. Cit,, p. 273

[8] – Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, 2018. L’enseignement supérieur au Maroc : efficacité, efficience et défis du système universitaire à accès ouvert. Rapport sectoriel, p. 5

[9] – Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, 2018. Op. Cit., p. 89.

[10] – Tamer Hind et autres, 2019. L’impact de la digitalisation des universités sur la motivation des usagers : Revue de littérature. Revue Internationale des Sciences de Gestion. Numéro 4, p. 269.

[11] – Tamer Hind et autres, 2019 Op Cit, p. 270.

[12] – Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, 2018.Op. Cit., p. 48

[13] – Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, 2019. Réforme de l’enseignement supérieur Perspectives stratégiques. Rapport N°5/2019, p. 22

[14] – Idem, p. 44

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