L’impact humain sur la formation des travertins actuels : le cas du centre de Ras Elma (Sud de Taza, Maroc)

Prepared by the researche: Lahrichi Kamal1, Fattasse Hamid1, Makhchane Mohamed2, Okacha Abdelmonaim3, Briouel Redouane4, Gartet Jaouad1.
- Département de la Géographie, Université sidi Mohamed ben Abdellah, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines sais, Fès, Maroc
- Département de la Géographie, Université Mohamed V, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Rabat, Maroc
- Département de la Géographie, Université Cadi Ayyad, Faculté des lettres et sciences humaines, Marrakech
- Département de la Géographie, Université sidi Mohamed ben Abdellah, Faculté polydisciplinaire de Taza
Democratic Arabic Center
Journal of African Studies and the Nile Basin : Twenty-ninth Issue – January 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
Journal of African Studies and the Nile Basin
:To download the pdf version of the research papers, please visit the following link
Résum
Le site de Ras Elma, au sud de la ville de Taza, se distingue par des formations travertineux importantes, dont la plupart remontent au Quaternaire récent. Ces formations se divisent en trois types principaux selon l’approche de Jean Casanova (1981) : les travertins des sources, des cascades et des vallées. Tous ces types sont actuellement présents dans le centre de Ras Elma. Cette diversité travertineux s’est formée et continue de se former grâce aux eaux de la source de Ras Elma, riches en carbonate de calcium. L’origine de ces eaux est liée à un système hydrogéologique particulier associé au haut bassin du Chikker, où des systèmes karstiques uniques permettent un écoulement souterrain.
L’installation humaine dans le centre de Ras Elma, depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, a eu un impact considérable sur le processus de formation des travertins dans la région, influençant ainsi les mécanismes contribuant à leur formation. Agricoles apporté des changements importants, notamment en divisant les eaux de la source entre les différents utilisateurs, en canalisant les eaux à travers des conduites en béton pour irriguer les terres agricoles, et en exerçant une pression directe en supprimant les anciennes masses travertineux. Cet article se concentre sur l’examen des différents impacts humains sur ces formations dans la région.
Introduction:
De nombreuses définitions du travertin sont présentes dans la littérature (Lohest & Forir, 1903 ; Casanova, 1981 ; Lang, 1981 ; Muxart, 1981 ; Choppy, 1985 ; Ford & Williams, 1989 ; Pentecost, 2004), variant considérablement selon les domaines de recherche dans lesquels il est étudié. Le travertin peut être décrit comme une roche sédimentaire calcaire continentale, dense, finement cristalline, compacte ou massive, mais souvent à l’apparence concrétionnée, plus ou moins poreuse, de couleur grise à jaunâtre et grossièrement stratifiée, formée par la précipitation rapide de carbonate de calcium due à l’agitation de l’eau ou à l’évaporation (Foucault & Raoult, 1980). À cette description, il convient également d’ajouter l’influence des algues encroûtantes dans la formation du travertin.
Au Maroc, ces dépôts ont été largement étudiés par de nombreux chercheurs, avec des travaux portant sur les karsts, les calcaires lacustres, palustres, les tufs et les travertins, comme ceux de L. Mathieu (1964), Robillard (1978), Martin (1981), M. Ahmamou (1987), B. Akdim (1991), D. Fassi (1993), A. Baali (1998), L. Gourari (2001), L. Rousseau et al. (2008), C. Falguères (2013), et H. El Asmi (2023).
Par ailleurs, la zone de Ras Elma (sud de Taza) se caractérise par l’existence d’édifices travertineux importants et variés. Ainsi, de nombreux facteurs naturels entrent en jeu dans leur formation géologique dans cette zone, notamment la dominance des roches calcaires et calcaires-dolomitiques solubles. En outre, cette zone bénéficie d’un climat méditerranéen très favorable. De plus, une précipitation importante, en particulier en hiver, s’étend de novembre à avril, et la température reste modérée et appropriée. En ce qui concerne le couvert végétal, il est très dense, notamment aux bords de l’Oued El Heddar, où dominent des plantes telles que les mousses et les ripisylves, qui jouent un rôle essentiel dans la précipitation et dans la fixation du travertin, ce qu’on appelle, scientifiquement parlant, l’opération de la photosynthèse (l’absorption de CO2). D’ailleurs, la topographie de la zone d’étude, où les pentes et les altitudes sont fortement marquées, s’étend de la source de Ras Elma à la confluence de l’Oued El Heddar avec l’Oued Banon. Cette topographie joue un rôle important dans la précipitation du travertin sous l’effet du changement des conditions de turbulence et d’oxygénation des eaux, c’est-à-dire le passage d’un ruissellement calme à un ruissellement fort et accéléré.
1-Localisation de la zone d’étude :
Le bassin versant de Ras Elma se trouve au niveau de la région de Taza entre le Moyen Atlas au sud et les nappes du Prérif au nord. Il est limité de la part d’Ouest par l’oued moukada et oued dfali à l’Est. Il s’étend sur la majeure partie de la montagne du moyen atlas plissé. Sa superficie est de 40,29km, se localise entre les latitudes (34°-34°15’ Nord) et les longitudes (4°10’-4°30’ Est).
Administrativement, la zone d’étude fait partie de la région de Taza qui à son tour appartient de la région de Fès-Meknès (fig.1) selon le dernier découpage administratif de 2014. Ce bassin versant contient un Réseau Routier (507) qui relie la commune rurale de Ras Elma par la ville de Taza (fig.1).
Fig.1 : Localisation du BV de Ras Elma dans la province de Taza.
A cause de son élévation (z=1000m), la zone de Ras Elma constitue l’un des principales sources qui alimente la ville de Taza par l’eau potable, des cours d’eau de fort débit à valeur moyenne de (30) l/s coulent de sud vers le nord.
2-Méthodologie de Recherche:
Afin d’évaluer l’impact direct de la population de Ras Elma sur les formations travertineuses, nous avons basé notre étude sur l’analyse des documents fournis par l’établissement de RADDETA de Taza, ainsi que sur des sorties successives sur le terrain. De plus, nous avons conçu un questionnaire de recherche dont l’objectif est de recueillir les perceptions et informations des populations locales, notamment des paysans, qui exercent une pression considérable sur l’eau issue de la source vauclusienne de Ras Elma. Ce questionnaire nous permet de mieux comprendre les interactions entre les activités humaines et les formations travertineux de la région.
3-Résultat de recherche:
À 13 km au sud de la ville de Taza, aux coordonnées géographiques (x : 627.970 km ; y : 394.816 km ; z : 1041 m), se trouve la source de Ras Elma, dont le débit varie d’une année à l’autre en fonction du climat. Ce débit fluctue entre des valeurs inférieures à 40 litres par seconde en août et des valeurs maximales dépassant 2000 litres par seconde en mars. Cette source est le principal moteur de la travertinisation actuelle dans la région de Taza.
La source de Ras Elma est également la principale source d’eau, non seulement pour la population locale, mais aussi pour les habitants de la ville de Taza. En 2005, l’eau de la source de Ras Elma a été partagée entre l’État et la population locale : une grande quantité d’eau a été réservée pour l’approvisionnement en eau potable de la ville de Taza, tandis que le canal (B), comme le montre la photo 1, est utilisé par la population de Ras Elma. En revanche, l’eau qui s’écoule le long du canal de l’Oued El Heddar est en quantité très faible.
Nous allons nous concentrer sur la manière dont l’eau du canal (B) (voir photo 1) est répartie entre les différents utilisateurs, notamment les agriculteurs qui l’utilisent pour irriguer leurs champs. Nos visites répétées sur le site de Ras Elma et nos enquêtes auprès des agriculteurs dépendant de cette eau pour leur production ont révélé que la répartition de cette eau s’effectue de manière amiable, suivant un calendrier d’irrigation établi. Cette répartition est principalement active d’avril à octobre, période durant laquelle l’eau est généralement disponible en quantité suffisante. Cependant, avant d’examiner la manière dont l’eau de la source est utilisée, il est essentiel de mener une étude historique sur les premières installations humaines dans cette région, le taux de croissance annuel de la population ainsi que leur densité démographique.
Photo 1 : La manière de la séparation de la source de ras elma.
La donnée démographique de la population de centre de Ras Elma :
Au centre de Ras Elma, il y a deux grands douars, celui de Ras Elma et celui d’Aghil. Ces derniers sont installés et s’élargissent près des sources d’eau. D’ailleurs, ces populations ont des origines berbères zénètes et arabes, notamment les tribus des Ghiata et des Bni Ourain. La plupart d’entre eux ont traditionnellement vécu de l’exploitation des terrasses agricoles, aménagées en gradins, notamment entre la source de Ras Elma et le pied de la grande cascade de la zone d’étude, sur une pente abrupte dépassant 60 %.
Selon les résultats du recensement de la population, le douar de Ras Elma compte 194 habitants et celui d’Aghil en compte 411 en 2014, sur une surface de 600 m², avec un taux de croissance annuel moyen (TAMA) négatif de -1,43 pour Ras Elma et -0,19 pour Aghil entre 2004 et 2014. Cette régression peut s’expliquer par les mouvements migratoires des jeunes vers Taza, Echeqqa, voire à l’étranger, à la recherche d’opportunités d’emploi et d’amélioration de leur niveau de vie.
La manière de la séparation d’eau entre population de Ras elma :
Le tour de rôle, comme un droit pour tous les propriétaires des exploitations (terrasse agricole) en effet, chaque propriétaire de terre a le droit de bénéficier de l’eau de surface de la région dans le cadre de la soi-disant « Nouba =tour de rôle), cette dernière se varie dans le temps d’un douar à un autre, dépendant du nombre des exploitations ou bien les familles concernées, et de la disponibilité de l’eau. Le Tableau 1 montre les noms locaux des rations d’eau et la durée de temps utilisé par les populations de ras elma.
Tableau 1 Session d’irrigation en fonction des contingents et la durée de temps : Source : Enquête de terrain.
Nom de séance | tour | Demi-tour | 1/4 | 1/8 | khroba | Aadm | Demi-Khroba | Demi-Aadm |
Durée par (Heure) | 24 | 12 | 6 | 3 | 1 :20 | 1 | 40 min | 30 min |
Selon cette division, le finage de ras elma a subi à une opération d’irrigation convenu et sous forme démocratique entre les populations chacun arroser ses parcelles selon un planification indiscutable et satisfait pour tous (Tableau ).
Tableau 2 L’irrigation des champs selon les journées
Les jours | Le champs irrigués |
Lundi | Abltoine |
Mardi | El koudia |
Mercredi | El Twaher |
Jeudi | Ras Aghil |
Vendredi | Anassra |
Samedi | Qantra |
Dimanche | Aghram |
Source : (R. Brioual 2017 Thèse de doctorat)
La plupart des terrasses agricoles, notamment celles situées au-dessus de la route régionale 507 qui relie les douars de Ras Elma et Aghil, sont irriguées selon le système de subdivision décrit précédemment. En revanche, les terrasses situées en dessous de cette même route jusqu’à la grande cascade sont irriguées par une seguia nommée ‘Izdgh’, qui utilise un système différent. En effet, chaque parcelle de ces terrasses agricoles est irriguée pendant une demi-journée. Parmi les parcelles bénéficiant de ce système, on peut citer Jnan Ben Hamou, Jnan Youssef, Irkane 1 et 2, Riad, etc. (R. Brioual 2017). Il est à noter que la répartition de l’eau d’irrigation n’est pas stable entre les populations et varie d’une année à l’autre en fonction des précipitations, du type de culture et de la surface irriguée.
Les méthodes d’irrigation utilisés au centre de Ras Elma :
Au centre de Ras Elma, l’irrigation constitue la principale source d’eau pour la production agricole. L’eau provenant de la source vauclusienne de Ras Elma est distribuée selon un système de dérivation construit par l’État, en consultation avec les populations des douars bénéficiaires (voir Figure 2).
Figure 2 schéma figuratif de la répartition des eaux d’irrigations dans la zone de Ras elma.
(Source : Ouhajou Lekbire. (1996) ; Espace Hydraulique et société au Maroc.
Cas du système d’irrigations dans la vallée de Draa Moyen. P.106).
L’eau de la source circule le long de la pente du talus à travers un réseau de canaux de dérivation (voir Figure 2). Ces canaux sont connectés à un système d’irrigation traditionnel bien structuré, composé d’un canal principal qui se divise ensuite en canaux secondaires, lesquels, à leur tour sont reliés à des canaux d’irrigation desservant les parcelles agricoles cultivées. La longueur totale du canal principal peut atteindre jusqu’à 2 kilomètres.
Les seuils de dérivation d’eau d’irrigations traditionnel et moderne :
L’attachement de l’agriculture au centre de Ras Elma par l’eau de source impose à la population, notamment aux paysans, de réfléchir et de choisir des techniques visant à faciliter la dérivation de l’eau vers leurs parcelles. Par gravité, l’eau coule du replat jusqu’au grand talus entre la source vauclusienne et le pied de la grande cascade, où actuellement sont réparties, comme déjà signalé, plusieurs cultures (amandes, oliviers, pommes de terre, oignons…). Cette diversité témoigne d’une forte intensité d’irrigation.
De nombreuses méthodes ont été utilisées depuis l’installation humaine dans la région jusqu’à nos jours, distinguant entre des méthodes traditionnelles et modernes. Les premières sont utilisées depuis longtemps par les agriculteurs de Ras Elma, qui se basent sur l’utilisation de la force gravitaire et construisent manuellement des canaux et des fossés pour distribuer l’eau provenant de la source de Ras Elma vers leurs parcelles agricoles. Ces agriculteurs choisissent des jours et des périodes spécifiques pour détourner manuellement l’eau des canaux vers les parcelles, en creusant des fossés temporaires (seguia) ou en retenant l’eau et en créant un débordement artificiel (irrigation par submersion) pour inonder les champs. L’application de cette méthode nécessite une connaissance du milieu naturel, comme les conditions climatiques et le cheminement de l’eau, ainsi que la coopération entre les agriculteurs au sein de la soi-disant ‘Jemâa’ (voir Planche 1 ; photo 1 ; 2). La seconde méthode, moderne, a débuté pendant la période coloniale avec la construction de seuils de dérivation utilisant des matériaux de maçonnerie et un liant en ciment. Aujourd’hui, la plupart des seuils sont en béton entre la source de Ras Elma et le pied de la cascade. Ces seuils passent principalement près des terrasses agricoles pour que les agriculteurs puissent dériver latéralement l’eau et irriguer leurs champs. Récemment, l’association Al-Manbit, créée au centre de Ras Elma, a aidé les agriculteurs en leur fournissant des tuyaux d’irrigation afin d’adopter un nouveau schéma d’irrigation basé sur le goutte-à-goutte (voir Planche 1 ; photo 3 ; 4).
Planche 1 les seuils de dérivation traditionnelle et moderne utilisés au centre de Ras elma. 1 : irrigation par submersion. 2 : Seguia. 3 et 4 : irrigation basée sur le goutte-à-goutte.
L’influence directe de la population sur les travertins Taza-Ras elma :
Les travertins actuels de Ras Elma ont subi une intervention anthropique, directe ou indirecte, qui menace et perturbe le système de travertinisation. À partir de notre étude sur l’état actuel de la séparation des sources de Ras Elma entre les différents intervenants, nous concluons que le débit d’eau qui continue son chemin vers l’Oued El Heddar est très réduit, surtout pendant les saisons d’automne, de printemps et d’été. Cette nouvelle situation déséquilibre le fonctionnement du système travertineux dans la région.
Photo 2 Passage de ruissellement diffus vers un ruissellement concentré
En raison de leur installation au centre de Ras Elma, les populations ont modifié le schéma de ruissellement. En effet, la concentration des eaux dans le chenal principal d’Oued El Heddar a inversé le processus de formation des barrages travertineux. Autrement dit, alors que les eaux des barrages contribuaient auparavant à la formation de travertins, cette concentration due aux activités humaines à travers les modes d’irrigation détruit ce qui avait été construit (K. Lahrichi.2024)
En outre, cette nouvelle situation de ruissellement concentré, résultant de l’intervention humaine, a conduit à des opérations de démantèlement des travertins à Ras Elma. Cela inclut les marchands qui étendent leurs marchandises le long de la route régionale 507, élargissant ainsi les espaces où ils vendent au détriment des travertins, comme illustré dans la planche ci-dessous (Planche 2). De même, les paysans ayant des champs près du chenal d’Oued El Heddar exercent également une pression sur les travertins dans le but de bénéficier de plus grandes superficies pour leurs cultures.
|
Planche 2 L’opération de démantèlement des travertins par population local.
Le travertin actuellement en cours de formation, connu localement sous le nom d’El Khiz (الخز) d’après les observations sur le terrain avec les paysans possédant des terrasses agricoles près du chenal actuel d’Oued El Heddar, suscite une vision pessimiste. Son édification se fait au détriment de leurs terres.
Une autre intervention humaine préoccupante est la pollution causée par le comportement des habitants qui jettent des déchets près de la source de Ras Elma et le long d’Oued El Heddar. Actuellement, cette pollution n’a pas encore d’impact sur la formation du travertin. Cependant, si cette pollution persiste, elle pourrait perturber ce processus de formation.
Planche 3 l’intervention humaine au centre de ras elma marquée par la construction et pollution.
1 : Bassin construit par l’État, rempli par l’eau de source de Ras Elma.
- Des déchets solides sont dispersés ou jalonnent l’eau de source.
Pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation, la gestion de la source de Ras Elma a été passée en 2001 aux services de la RADEETA (Régie Autonome de Distribution d’Eau et d’Electricité de TAZA). L’aménagement effectuée par l’état prés de source de Ras Elma via la construction de ce bassin a été mène à la dégradation des travertins de type source d’une part, et d’autre part nombreux aménagements sont-ils apparus en lien avec ce bassin surtout en contre bas via l’édification des canaux d’irrigation pour que la majorité des cultures bénéficient de leurs droits en eau pour irrigués ses champs (Planche ).
Conclusion :
Lors de l’installation des populations au centre de Ras Elma, celles-ci ont exercé une forte pression sur la source d’eau de Ras Elma. Les habitants se sont établis près des sources vauclusiennes de Ras Elma, où ils pratiquent une agriculture vivrière. Cette activité principale est réalisée grâce à l’exploitation des terrasses du talus, entre la source et le pied de la grande cascade. La séparation de la gestion de la source de Ras Elma entre l’État et la population locale, ainsi que la construction des seuils de dérivation, ont créé une pression importante, déséquilibrant ainsi l’édification actuelle du travertin dans la région.
Le site de Ras Elma illustre l’influence de l’homme sur la formation des structures travertineuses actuelles. Cependant, plusieurs autres sites au Maroc ont subi des pressions humaines similaires. C’est le cas, par exemple, du site d’Oued Aggaï à Séfrou (Gourari, 2001), de la source d’Aïn Asserdoune à Beni Mellal (T. Ait Omar, 2019), ainsi que de la cascade d’Ouzoud, située à 15 km d’Azilal. Ces sites constituent des archives sédimentaires précieuses, témoignant des événements cycliques, principalement liés au climat. Il est crucial de préserver ces formations travertineuses en tant qu’héritage géomorphologique, car elles sont essentielles à la compréhension des processus environnementaux et climatiques passés.
Bibliographique :
Ait Omar T et al 2019 : Géomorphosite karstique d’Ain Asserdoune, Atlas de Béni Mellal (Maroc) : inventaire, évaluation et mesures de durabilité”, Dynamiques environnementales http://journals.openedition.org/dynenviron/4604;
DOI: https://doi.org/10.4000/dynenviron.4604.
Brioual r, 2017 – Morphodynamique des domaines karstiques dans la pointe nord-est du moyen atlas montagneux : entre mécanique naturelle et interventions humaines (cas du bassin de chikker et de ses marges) thèse de doct, pp 350-359.
Gartet.j, Janati idrissi.a, Gartet a.2009 – le projet pays d’accueil touristique du moyen atlas au sud de taza. revue géo-maghreb n° 5: ressources territoriales et créneaux du développement local au moyen atlas septentrional maroc, pp.129 – 134.
Gourari, l., 2001 – etude hydrochimique, morphologique, lithostratigraphique, sédimentologique et pétrographique des dépôts travertino-détritiques actuels et plio-quaternaire du bassin karstique de l’oued aggaï (causse de séfrou moyen atlas, maroc). thèse d’état univ, sidi mohammed ben abdallah, fès, 476.
Lahrichi. Kamal , Jaouad Gartet, Marouane Laaraj, Jamal Naaoura , Hamid fattasse , abdelmonaim Okasha 2024 – the chemical state of the watershed in ras elma region (south of taza, morocco) one of the parameters responsible for the decline in the formation of the current travertine formations; environ geochem health https://doi.org/10.1007/s10653-024-01971-y
Lahrichi. Kamal ,gartet.jaouad , tailassane.mohammed , arari.khalid 2019 – l’impact de la détérioration climatique et de l’intervention humaine sur la formation des travertins actuels au niveau du bassin versant de l’oued taza ; colloque international la vulnérabilité des territoires face aux risques hydroclimatiques. oujda 15 et16 novembre. 2019.
Lahrichi, K 2024 : Etude Hydrochimique, Morphologique, Lithostratigraphique, Sédimentologique des Dépôts Travertineux de la Région de Taza durant l’ère Quaternaire. Thèse de doct, pp 86-93.
Wengler. l et all 1992 – signification des paléomilieux et évolution du climat au maghreb. le maroc oriental au pléistocène récent; bulletin de la société botanique de france. Actualités botaniques, 139:2-4, 507-529, doi: 10.1080/01811789.1992.10827124