Research studies

Gestion du principal risque biologique du chêne liège de la Maâmora

 

Prepared by the researcher :  Ibtissame FATAH – FLSHS; Kénitra; Maroc

Democratic Arabic Center

Journal of Strategic and Military Studies : Twentieth Issue – September 2023

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
 ISSN  2626-093X
Journal of Strategic and Military Studies

:To download the pdf version of the research papers, please visit the following link

https://democraticac.de/wp-content/uploads/2023/09/%D9%85%D8%AC%D9%84%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%B1%D8%A7%D8%B3%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D8%AA%D8%B1%D8%A7%D8%AA%D9%8A%D8%AC%D9%8A%D8%A9-%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B3%D9%83%D8%B1%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%AF%D8%AF-%D8%B9%D8%B4%D8%B1%D9%88%D9%86-%D8%A3%D9%8A%D9%84%D9%88%D9%84-%E2%80%93-%D8%B3%D8%A8%D8%AA%D9%85%D8%A8%D8%B1-2023.pdf

Résumé

La forêt de la Maâmora est un patrimoine forestier national de grande importance. Elle est considérée comme la plus vaste subéraie d’un seul tenant du monde et la plus importante en Méditerranée, en constituant un capital naturel très riche et diversifié. Compte tenu de ses richesses floristique et faunistique, cet écosystème offre un assortiment de produits variés ayant une valeur économique très appréciable, tant au niveau local qu’international. Elle génère le bois d’industrie, le liège, le bois de feu, le tanin et les plantes médicinales, les champignons et les lichens…

La présente étude vise à gérer la situation actuelle de cette forêt à travers la gestion de son essence principale qui est le chêne liège (Quercus suber).

En effet, la combinaison des changements climatiques avec les risques biologiques affectant la forêt, sont les grands problèmes phytosanitaires dans ce territoire forestier, en se multipliant, ils peuvent entraîner de rapides changements structuraux et fonctionnels des forêts, qui causent des menaces sérieuses à la pérennité du peuplement forestier.

   A ce titre, différents intervenants dans la gestion forestière s’accordent tous sur le principe considérant l’aménagement des forêts comme un passage indispensable pour pérenniser la ressource et atteindre la durabilité des massifs forestiers et de leur production.

INTRODUCTION GENERALE

Le chêne-liège est considéré comme l’une des essences forestières dont l’aire, naturellement inextensible est étroitement limitée au bassin méditerranéen occidental (Boudy, 1950).

L’importance écologique et socio-économique du chêne-liège (Quercus suber.L) incite à augmenter les efforts en vue de la réhabilitation des subéraies.

Les problèmes dont souffrent les subéraies sont nombreux. Le premier est l’aspect lié à l’insuccès de la reforestation, il peut être surmonté par un recours à la régénération assistée. semi directe ou naturelle demeure problématique (Messaoudene, 1984 ; Hasnaoui, 1998). La lenteur de la germination des glands augmenterait le risque de mortalité ou/et de prélèvement par les rongeurs (Marouani et al., 2001a; Marouani et al., 2001b). Il y a aussi les problèmes liés à la physiologie et l’écologie de l’arbre dormance embryonnaire et l’irrégularité des glandées (Sork et Bramble, 1993). D’où la nécessité absolue de mener des actions de rénovation et de rajeunissement des forêts, dans ce cadre le recours à la plantation s’est avéré nécessaire. La reprise des plants après plantation, qui est le facteur primordial à l’évaluation du succès de la régénération artificielle, est conditionnée aussi par les méthodes de plantation et d’élevage des plants de cultures en pépinière hors-sol.

En effet, au Maroc le problème de la préparation des substrats se pose toujours dans la plupart de nos pépinières forestières, du fait que nous continuons à utiliser des mélanges traditionnels de qualité physico-chimiques médiocres, caractérisés par la compacité et la densité élevée du substrat, une mauvaise aération et une faible porosité, faible capacité d’échange cationique, faible capacité de rétention en eau, une mauvaise cohésion de la motte et une faible qualité nutritive, pour éviter ces contraintes plusieurs matériaux ont fait l’objet d’une série d’expérimentations en culture hors-sol pour le chêne liège, en vue de leur valorisation pour la confection de nouveaux supports de culture.

Dans un cadre de changement global irréversible, les subéraies sont en face d’un avenir incertain. Selon le rapport intergouvernemental sur le changement climatique (IPCC, 2007), dans la région méditerranéenne, nous attendons à ce que la température de l’air moyenne s’élève par 2°C à 4,5°C au-dessus de la moyenne actuelle. Les précipitations totales peuvent diminuer pas moins de 20% en été et jusqu’à 10% en hiver vers la fin du 21ème siècle.

Au niveau cellulaire, le stress thermique affecte la formation des membranes et les processus de division cellulaire (Bradford al., 1982). Au niveau de l’arbre, il réduit la croissance en diamètre et en hauteur, affaibli la capacité des arbres à résister aux autres stress (Kozlowski, 1992) et influence les autres processus de développement, à savoir la floraison, la fructification et la reproduction (Kramer,1983), augmente le dépérissement et la mortalité ou le remplacement des espèces par d’autres plus résistantes (Teskey, 1986).

Dans ce contexte, il nous a paru intéressant d’entreprendre une étude préliminaire sur cette espèce, en vue d’une meilleure gestion de cette espèce forestière. Le suber de la Maâmora souffre de plusieurs risques environnementaux tels que les risques biologiques, écologiques ainsi que climatiques. Cet article a été consacré à l’étude du principal risque biologique dont souffre la subéraie de la Maâmora.

PROBLEMATIQUE

    La forêt de la Maâmora est l’une des plus grandes subéraies au monde, grâce à ce patrimoine forestier le Maroc est le premier des pays du Nord-Afrique suivi par l’Algérie puis la Tunisie.

La Maâmora se caractérise par une grande biodiversité soit floristique (liège, bois, arbres…) soit faunistique (animaux, insectes, oiseaux, reptiles…) dont les unes sont des espèces protégées. Cette forêt est un espace ouvert aux différents types de surexploitations, suites aux rôles qu’elle joue sur les différents niveaux: économique, social, touristique et environnemental.

Cette situation vulnérable de la forêt qui ne cesse d’augmenter a pris l’attention de plusieurs institutions et associations aussi les spécialistes environnementaux  qui cherchent des solutions pour gérer ce risque à plusieurs niveaux : le niveau socio-économique qui exigent l’exploitation de cet espace forestier par les citoyens ; un surpâturage excessif  (un tiers du cheptel qui y pâture gratuitement appartient à des « urbains ») , la multiplication des coupes illégales, encouragées par la demande de bois de feu des bains publics et des fours à pain des villes avoisinantes. Aussi bien la réduction de la superficie forestière au profit du prolongement de l’urbanisation (Université Ibn Tofaïl, Académie de la police, McDonald’s…), et le défrichement des forêts pour la recherche des terres cultivables. Aussi les dérèglements climatiques internationaux qui ont un impact négatif sur les écosystèmes forestiers, ces derniers trouvent une grande difficulté dans l’adaptation rapide avec eux.

Objectif de la Recherche

Cette recherche vise globalement à étudier le principal risque biologique qui affecte la Subéraie en parallèle avec ces changements climatiques, en se basant sur quelques stations climatiques pour montrer l’impact de ces dérèglements climatiques sur le couvert forestier de la subéraie Ainsi que, de savoir les différents plans et stratégies qui a fait le Haut-Commissariat des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification pour la protection de ce patrimoine forestier.

ETAT DU LIEU DE LA ZONE D’ETUDE

La forêt domaniale de la Maâmora s’étend depuis l’Océan Atlantique entre Rabat et Kenitra. Elle est limitée au Sud par la vallée de l’Oued Bou Regreg et les contreforts du Plateau Central et au Nord par la plaine du Gharb.

La Maâmora est subdivisée en cinq cantons délimités par quatre dépressions où coulent vers le nord des oueds.

Ce territoire forestier se caractérise par une diversité floristique importante, représentée par une flore d’origine naturelle (chêne liège) aussi bien artificielle (eucalyptus, pin, acacia…)

D’après la carte au-dessus, on constate que le chêne liège constitue la principale essence de la forêt.

 Cette essence qui a connait une concurrence d’autres essences intrus surtout l’eucalyptus, ce dernier, qui a couvert presque toute la partie Est de la Maâmora. Cette observation qui est bien confirmée par la figure à cté, dont le Suber couvre la grande partie de la Maâmora par une superficie d’environ de 70000Ha, suivi d’Eucalyptus par 40000Ha, alors que le pin et l’acacia présente une petite superficie par rapport à celle du chêne liège.

Avant toute chose, il paraît important de rappeler que les insectes et les champignons font partie intégrante de l’écosystème forestier de la Maâmora “subéraie”. Ces derniers ne se révèlent réellement en tant qu’agents dommageables que dans le cas d’un déséquilibre éco-physiologique (changements climatiques), d’un stress ou de l’explosion d’une population. Les dépérissements sont, quant à eux, des maladies à étiologie complexe liées à diverses variations d’origine biotique et abiotique, la responsabilité n’incombant que très rarement à un seul agent, mais résultant de la concordance de plusieurs facteurs défavorables à un moment donné. La finalité des attaques aboutit parfois à un affaiblissement létal d’un ou plusieurs individus, parfois d’un peuplement entier.

En effet, l’augmentation de perturbations telles que les infestations d’insectes peuvent entraîner de rapides changements structuraux et fonctionnels des forêts.

Lymantria dispar

Originaire de l’Extrême-Orient (Japon, Corée), le Lymantria dispar (Lepidoptera Lymantriidae) s’est propagé progressivement vers le Nord de la Chine, la Mongolie, la Sibérie, le Turkestan, le Caucase, le Moyen-Orient ; l’Europe, et l’Afrique du Nord.

Le Lymantria dispar ou spongieuse est un lépidoptère invasif. Il s’attaque aux chênaies et parfois aux arbres fruitiers. Il pullule certaines années et les troncs des arbres sont alors littéralement recouverts de pontes protégées par les poils clairs que la femelle prélève de son abdomen.

Lymantria dispar est l’insecte défoliateur n°1 de la Maâmora, il est considéré parmi les papillons les plus célèbres et les plus étudiées.

Description du Cycle biologique du Lymantria dispar :

Le cycle biologique de l’insecte est très simple : une seule génération par an. Caractérisé par :

Les chenilles : sont d’un brun foncé, couvertes de touffes de poils, dont certains sont courts et raides, et d’autres sont longs et minces. Les jeunes chenilles sont noires, très poilues et difficiles à reconnaître, à moins qu’elles soient près d’une masse d’œufs de couleur chamois. Des attributs distinctifs apparaissent sur le dos des chenilles au début du mois de juin, À partir de juin, elles se nourrissent uniquement la nuit. Elles descendent des arbres chaque jour pour se mettre à l’ombre dans des endroits sûrs, sur le tronc des arbres ou dans la litière.

Pontes :sont ovales de quelques centimètres de diamètre, renfermant plusieurs centaines d’œufs recouvert d’un feutrage de poils de couleur chamois.

Les papillons : les papillons mâles et femelles ne se ressemblent pas, tant sur le plan de leur apparence que sur celui de leur comportement. Le mâle vole rapidement, il possède des ailes brunes fortement rayées de noire la longueur de ces derniers est d’envergure 35 à 40 mm ainsi que des antennes ressemblant à des plumes d’oiseaux.  La femelle est beaucoup plus grosse, elle ne peut pas voler et elle a des ailes blanches à raies brunes et d’envergure de 65 mm

Les chrysalides : Les chrysalides sont des cocons d’un brun rougeâtre foncé dans lesquels les chenilles effectueront leur période de repos. On trouve normalement les chrysalides à la fin de juillet et au début du mois d’août. Les chrysalides des femelles sont beaucoup plus grosses que celles des mâles.

Symptômes et dégâts:

Depuis quelques décennies, le ravageur Lymantria dispar a été reconnu comme le principal défoliateur du chêne liège le plus dangereux, vu l’ampleur des dégâts causés par ce dernier. Il est considéré comme un redoutable défoliateur dans la subéraie de la Maâmora. Il provoque des défoliations partielles ou totales dont l’étendue peut atteindre plusieurs milliers d’hectares. Les clairières et les lisières qui semblent offrir les sites les plus attractifs pour l’espèce.

Le défoliateur Lymantria dispar, comme la plupart des ravageurs et des agents pathogènes du chêne liège est considéré comme agent secondaire, c’est à dire qu’il s’attaque aux sujets après leur affaiblissement dû à un ou la combinaison de plusieurs facteurs. Une défoliation, même totale ne provoque pas la mortalité directe de l’arbre. Néanmoins, les défoliations totales et successives peuvent constituer des facteurs supplémentaires d’épuisement pour des peuplements déjà affaiblis par la sécheresse ou par des interventions humaines.

Surveillance :

La surveillance peut être définie comme l’ensemble des procédures qui permettent de détecter les ravageurs, d’estimer leurs effectifs, d’évaluer le risque de dégâts, de mesurer les déprédations effectives et de prévoir l’évolution des populations.

La détection des populations de Lymantria dispar se fait par recherche visuelle des pontes et par piégeage des papillons mâles. On mesure très généralement la taille de la population en comptant les pontes.

L’évaluation de l’infestation de Lymantria dispar se fait en effectuant une prospection au niveau de la région infestée, et on compte le nombre de pontes ainsi on a :

  • 0 à10 pontes /arbre correspondent à un degré d’infestation faible
  • 10 à 50 pontes/arbre correspondent à un degré d’infestation important,
  • Supérieur à 100 pontes/arbre correspondent à un degré d’infestation très importante

Méthode de lutte :

La méthode de lutte utilisée dans la forêt de Maâmora contre Lymantria dispar est essentiellement microbiologique, qui consiste à l’utilisation d’une solution à base d’une bactérie Bacillus thurengensis (BT). Ce produit est commercialisé sous forme de poudre mouillable (PM), est appliqué par un traitement aérien ou terrestre en visant les jeunes stades larvaires (I et II), les chenilles plus âgées n’étant sensibles qu’à des doses considérablement plus élevées.   Ce produit qui porte le nom de Foray 4B est appliqué à l’aide d’un pulvérisateur à pression à jet porté.

Le volume du produit à épandre est prescrit auparavant et ne doit pas être dépassé pour des raisons multiples : gaspillage du produit, toxicité à forte dose…. Or selon la formulation du produit, le volume à épandre va changer, et ce qu’il faut noter c’est que le volume du produit utilisé ne dépend pas du degré de l’infection, autrement dit un certain volume du produit doit être appliqué sur une surface donnée indépendamment du degré d’infestation.

Le produit obtenu est introduit dans une petite chambre dans la machine, et sort sous forme de gouttelettes fines à travers des buses (4 petites buses) lors de la pulvérisation ou le traitement des arbres.

Autre chose importante, c’est qu’il faut toujours suivre la direction du vent lors du traitement de manière à ce que les gouttes du produit soient facilement transportées par le vent et atteignent la cible et non le contraire.

On peut régler la pression dans la machine pour agir sur l’intensité du jet

Conclusion

La Maâmora est un écosystème forestier riche en une biodiversité animale aussi que florale sans égale. Dont les risques biologiques affectant la forêt, sont les grands problèmes phytosanitaires dans nos forêts, en se multipliant, ils causent des menaces sérieuses à la pérennité du peuplement forestier

D’où, différents intervenants dans la gestion forestière s’accordent tous sur le principe considérant l’aménagement des forêts (dahir, lois, plans, conventions, programmes…)  Comme un passage indispensable pour pérenniser la ressource et atteindre la durabilité des massifs forestiers et de leur production.

Bibliographie:

  • Aafi, A .,(2006). La Mamora. Encyclopédie du Maroc, N°21 : 7199-7200.
  • D., (1990). Recherche sur le déterminisme de la croissance rythmique du

Chêne (Quercus pedenculata, Quercus mirbikii durieu, Quercus suber. L) Etude

Morphologique, biochimique et écophysiologie. Thèse doc. État science, UniversitéDe Constantine, P 109.

  • Boudy P.,(1950):Economie forestière nord-africaine.Tome 2(1): Monographie et traitements des essences forestières.Larousse, Paris, p : 52
Après l’attaque de Lymantria dispar
  • 5
  • Intergovernmental Panel on Climate Change, (2007): Climate Change 2007 –The Physical Science Basis:Contribution of Working Group I to the Fourth Assessment Report of the IPCC.
  • Kramer P.J., (1983): Waterrelations of plants. New York:Academic Press. 489p
  • Merouani H.,Branco M.,Almeida M.H.ET PereiraJ.S., (2001):Effects of acorn

storageduration and parental tree on emergence and physiological status of cork oak (Quercussuber L.) seedlings. –Ann.For. Sci.58: 542-554

5/5 - (2 صوتين)

المركز الديمقراطى العربى

المركز الديمقراطي العربي مؤسسة مستقلة تعمل فى اطار البحث العلمى والتحليلى فى القضايا الاستراتيجية والسياسية والاقتصادية، ويهدف بشكل اساسى الى دراسة القضايا العربية وانماط التفاعل بين الدول العربية حكومات وشعوبا ومنظمات غير حكومية.

مقالات ذات صلة

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *

زر الذهاب إلى الأعلى