L’intégration des Technologies Éducatives 4.0 : Innovations et Défis dans le Domaine de l’Éducation
The Integration of Educational Technologies 4.0: Innovations and Challenges in the Education Domain

Prepared by the researche : Ghali Safa/ Doctorante en sciences du cinéma + ESAC + Tunisie
Democratic Arabic Center
Journal of Political Trends : Thirty Issue – March 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
:To download the pdf version of the research papers, please visit the following link
Abstract
This article examines how the Fourth Industrial Revolution impacts education, focusing on challenges and opportunities linked to advanced technologies like artificial intelligence, cloud computing, and the Internet of Things. By historically analyzing previous industrial revolutions, it contextualizes the transition to Education 4.0, characterized by personalized, flexible, and technology-integrated learning. Teachers play pivotal roles as facilitators in this new educational milieu, with a discussion on essential skills for navigating this digital era. The study explores AI applications such as voice recognition and learning analytics, showcasing their influence on teaching and learning, and addressing ethical and practical challenges related to their implementation.
Introduction
Depuis le 18 ème siècle, l’humanité a connu quatre révolutions industrielles majeures, marquées par l’émergence de technologies révolutionnaires et des transformations profondes dans nos modes de vie et de travail. La Quatrième Révolution industrielle, popularisée par le Professeur Klaus Schwab (Schwab, 2017), coexiste aujourd’hui avec la Quatrième Révolution de l’Éducation. À l’ère actuelle de la Quatrième Révolution Industrielle, caractérisée par la convergence des technologies physiques, numériques et biologiques, l’éducation fait face à des défis et à des opportunités sans précédent. Les avancées technologiques ont transformé profondément l’éducation, élargissant les compétences fondamentales enseignées aux jeunes des pays développés pour inclure celles nécessaires à naviguer dans un monde numérique en constante évolution. Cette évolution a vu une adoption généralisée d’écrans et de claviers dans les salles de classe, progressivement remplaçant le papier et le stylo. La pandémie de COVID-19 a précipité cette transition mondiale vers l’apprentissage numérique, entraînant une transformation radicale des systèmes éducatifs à tous niveaux. Dans l’enseignement supérieur en particulier, l’intégration croissante des technologies numériques a été la plus marquée, avec les plateformes de gestion en ligne qui supplantent souvent les campus physiques traditionnels.
Comment les enseignants et les étudiants peuvent-ils maximiser les bénéfices des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine, le cloud computing et l’internet des objets dans l’éducation 4.0, par rapport aux révolutions industrielles antérieures ? Quelles compétences spécifiques les étudiants doivent-ils développer pour s’adapter et exceller dans un avenir où ces technologies seront omniprésentes ?
Quel rôle les enseignants jouent ils dans cette ère de transformations numériques ?
Cet article explore ces questions cruciales tout en examinant l’impact historique des révolutions industrielles précédentes sur l’éducation. Il approfondit également le concept d’éducation numérique 4.0, en analysant ses avantages potentiels, les défis à relever pour son intégration efficace dans les programmes scolaires, ainsi que ses implications plus larges pour le paysage éducatif mondial à l’ère d’un monde en constante évolution.
L’impact de la Quatrième Révolution Industrielle sur l’Éducation
Les Allemands désignent l’Industrie 4.0 comme la « quatrième révolution industrielle ». Elle est ainsi replacée d’emblée dans l’enchaînement logique d’un récit chronologique. (Kohler & Jean-Daniel Weisz, 2016)
Il est essentiel ainsi de revisiter les premières révolutions industrielles qui ont façonné le monde moderne :
La première révolution, entre 1760 et 1840, a introduit la mécanisation grâce à l’utilisation de machines et de la vapeur d’eau. La deuxième révolution, entre 1870 et 1914, a marqué une avancée technologique majeure avec la production de masse et les chaînes de montage, propulsées par l’électricité. Cette période a également vu des améliorations significatives dans les systèmes de communication et les modes de transport. La troisième révolution, entre 1970 et 2000, a été dominée par la révolution numérique. Les ordinateurs ont joué un rôle central dans tous les domaines de la vie, facilitant l’émergence d’Internet et des communications avancées, créant un réseau mondial interconnecté à grande échelle.
Figure 1 : Les quatres révolutions industrielles
L’Industrie 4.0 représente l’avènement de nouvelles technologies qui transforment les usines en environnements connectés, robotisés et intelligents. Cette révolution numérique réorganise la production en intégrant étroitement le monde physique et numérique, créant ainsi une industrie interconnectée où les collaborateurs, les machines et les produits interagissent de manière dynamique.
Figure 2 : Domaines d’application de l’industrie 4.0
La Quatrième Révolution Industrielle, aussi connue sous le nom de Révolution 4.0, introduit un éventail de technologies avancées qui transforment radicalement divers secteurs :
L’internet des objets connecte des dispositifs comme les montres intelligentes et les réfrigérateurs, permettant une communication autonome via internet aussi bien dans les foyers que dans l’industrie.
Le Big Data industriel gère d’énormes volumes de données provenant d’appareils connectés, améliorant ainsi la gestion et la rapidité du traitement des informations industrielles.
Les algorithmes avancés dirigent les systèmes informatiques pour garantir l’exécution précise et efficace de tâches complexes.
L’intelligence artificielle utilise des algorithmes sophistiqués pour analyser et automatiser le traitement des données, imitant les capacités cognitives humaines.
La technologie 3D, englobant l’impression, la modélisation et la visualisation 3D, révolutionne les processus de travail et l’expérience client.
Enfin, les robots et la cobotique améliorent l’interaction homme-machine avec des outils de programmation simplifiée, renforçant la sécurité et l’efficacité dans divers secteurs industriels.
Technologie 4.0 en éducation
L’évolution continue des méthodes d’éducation à travers les âges
L’éducation est universellement reconnue comme l’arme la plus puissante pour résoudre les défis contemporains. À travers les âges, elle a connu une métamorphose significative, aussi bien dans sa structure que dans ses niveaux et ses méthodes. Adaptées aux besoins changeants et aux crises, qu’elles soient naturelles ou induites par l’homme, les approches pédagogiques, les méthodes d’évaluation, les infrastructures, l’inscription des étudiants, le recrutement des enseignants, la gestion financière, la maîtrise des connaissances et l’intégration technologique ont toutes évolué. Cette évolution continue des méthodes d’enseignement et d’apprentissage est une constante.
La souplesse des opérations, la rapidité avec laquelle les connaissances sont générées et transférées, les pratiques créatives et les arrangements spatiaux ont engendré des innovations dans le domaine éducatif. De nouvelles approches pédagogiques et technologies ont ouvert de nouvelles voies d’apprentissage.
Le besoin de l’éducation 4.0 provient de la nécessité d’un apprentissage innovant et personnalisé, intégrant une variété d’outils et permettant à chaque apprenant de progresser à son propre rythme. Les futurs diplômés doivent acquérir des compétences avancées en technologie, résolution de problèmes, pensée critique, créativité, collaboration, prise de décision et intelligence émotionnelle. Pour soutenir ces objectifs, les enseignants doivent ajuster leurs compétences pédagogiques, tandis que les établissements doivent moderniser leur infrastructure technologique, mettre en place des réformes curriculaires flexibles et offrir des programmes multidisciplinaires enrichis, tout en encourageant la recherche et en favorisant la diversité académique pour relever efficacement les défis contemporains de l’éducation. (Manivasakan & Subash Chandra Parija, 2022)
Rappelons que l’éducation a progressé depuis le modèle traditionnel d’apprentissage par cœur et de mémorisation (Education 1.0) vers des approches axées sur l’innovation (Education 4.0), en passant par l’utilisation d’Internet pour l’apprentissage (Education 2.0) et une focalisation sur l’acquisition de connaissances (Education 3.0).
Education 1.0 | Education 2.0 | Education 3.0 | Education 4.0 | |
Connaissance | dictée | construite à l’aide d’internet | produite | Produite et appliquée en innovations |
Technologies | classe(Apprenants réfugiés réfugiés) | Apprenants immigrés numériques | Répandue partout
(citoyens numériques) |
en pépétuel metamorphose, sert à l’innovation |
Enseignement | Enseignatè Apprenant | Enseignatè Apprenant(utilisant Internet) | Enseignatè Apprenant (entre apprenants et société) | Est plus ouvert sans limite spatio-temporelle |
Etablissement | batiment | Batiment et Internet | Tous les lieux (café, rue, travail) | Réseaux humains |
Enseignants | Professionnels | Professionnels avec un environnement educatif attractif | Toute personne possédant un outil de données | Toute personne possédant des programmes intelligents, innovant |
Outils et programmes scolaires | Prix élevé et abandonnée | Accessible avec des prix moins chers | Accessible avec des prix moins chers pour produire la connaissance | Est inventé tous quotidiennement |
Diplômés aux yeux des industries | Employés dans une chaine de production | Employés pour produire la connaissance | Employés pour produire la connaissance et leaders | Employés innovants et leaders |
Table 1 : Comparaison de l’éducation sur les 4 révolutions industrielles
Avec l’avènement de l’Industrie 4.0, toutes les industries sont impactées sous tous les angles, y compris le secteur de l’éducation. Ce nouveau paradigme réinterprète les concepts d’apprentissage, d’étudiant, d’enseignant et d’école en fonction des besoins de l’Industrie 4.0 (Himmetoğlu, Damla Ayduğ, & Coşkun Bayrak, 2020), ouvrant ainsi la voie à de nouvelles possibilités. Cette nouvelle approche de l’apprentissage, où les étudiants développent les compétences essentielles pour s’adapter efficacement à l’Industrie 4.0. L’accent est désormais mis sur un apprentissage personnalisé et flexible, où l’évaluation est informée par les données et où l’apprentissage collaboratif est promu, permettant aux étudiants d’apprendre ensemble et les uns des autres. Les enseignants, dans ce contexte, assument un rôle de facilitateurs, guidant et soutenant ce processus dynamique (Fisk, 2017)
L’éducation 4.0 se caractérise ainsi par plusieurs éléments clés qui transforment profondément l’enseignement et l’apprentissage à l’ère numérique. Elle favorise l’interdisciplinarité en croisant les contenus de plusieurs disciplines, permettant aux étudiants de développer une vue d’ensemble et d’analyser de manière critique différentes approches. De plus, elle encourage la transdisciplinarité, facilitant le dialogue entre différents domaines de connaissance pour modifier la perception, la cognition et le comportement des individus. Les nouvelles technologies de l’éducation et de la communication (TIC) jouent un rôle central, transformant la communication, l’apprentissage et le quotidien des apprenants. L’interactivité numérique est promue à travers l’utilisation de blogs, podcasts, vidéoconférences et autres outils numériques, permettant une interaction accrue entre étudiants et enseignants.
En outre, l’intégration de l’intelligence artificielle vise à permettre aux ordinateurs d’exécuter des tâches autrefois réservées aux humains, comme la compréhension du langage et la reconnaissance faciale. L’apprentissage autonome est encouragé, les étudiants travaillant souvent de manière autonome avec le soutien d’un tuteur comme médiateur. De même, les programmes d’études sont de plus en plus contextualisés et flexibles, offrant aux étudiants la possibilité de choisir des matières spécifiques tout en maintenant un noyau commun obligatoire. Par ailleurs, l’apprentissage mixte personnalise l’éducation en intégrant les technologies numériques dans le curriculum scolaire, tandis que les environnements collaboratifs permettent à tous les participants de contribuer de manière asynchrone à la construction des connaissances.
Le matériel didactique numérique utilise des médias interactifs pour faciliter la compréhension des sujets complexes. En parallèle, l’Internet des objets (IoT) de l’apprentissage optimise la gestion des écoles intelligentes, améliorant la communication entre écoles, parents et élèves. Enfin, la pensée informatique développe la capacité à formuler et résoudre des problèmes de manière logique, qu’ils soient traités par des humains, des ordinateurs ou une combinaison des deux. (Pinto & Reis, 2022)
L’intelligence artificielle en éducation 4.0
Applications des technologies vocales en milieu universitaire
L’intégration de la reconnaissance vocale dans l’enseignement supérieur représente une avancée transformative majeure. En milieu universitaire dynamique, la transcription en direct des cours joue un rôle central, offrant une nouvelle voie aux étudiants en situation de handicap pour surmonter les barrières traditionnelles à l’apprentissage. Grâce à cette conversion fluide de la parole en texte, ces étudiants peuvent maintenant assimiler le contenu des cours à leur propre rythme.
La technologie de reconnaissance vocale présente plusieurs avantages pour l’enseignement et l’apprentissage en automatisant la transcription et la prise de notes, permettant ainsi aux enseignants de se concentrer sur des tâches fondamentales comme la conception de programmes et l’interaction individualisée avec les étudiants. Sa précision accrue réduit les erreurs et garantit l’intégrité des enregistrements académiques en capturant minutieusement le langage parlé lors de recherches ou de discussions en classe. En outre, ses capacités multilingues contribuent à surmonter les obstacles linguistiques, créant un environnement inclusif qui valorise la diversité linguistique.
Au centre scolaire de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, Hervé Legallic, maître spécialisé en charge de grands dyslexiques, utilise avec succès le logiciel de reconnaissance vocale Dragon NaturallySpeaking. Ce dispositif permet aux élèves de produire des écrits de manière fluide en dictant, contournant ainsi leurs difficultés avec l’écriture manuelle. Lorsque le logiciel n’est pas utilisé, les performances des élèves diminuent notablement, soulignant son impact positif sur leur confiance et leur capacité à surmonter les blocages liés à l’apprentissage de l’écrit. (Dupuis, 2010)
l’Université de Durham au Royaume-Uni, on utilise “Holly”, une plateforme d’engagement étudiant basée sur l’intelligence artificielle qui aide dans le processus d’admission. À l’Université de la Colombie-Britannique, l’application “Language Chatsim” permet aux étudiants de pratiquer la conversation avec un avatar. L’Université de l’Illinois à Chicago a mis en place “Socrates”, un chatbot (Pelletier, Brown, Brooks, McCormack, & Reeves, 2021)
Exploration des Traces d’Apprentissage par l’IA : De l’Amélioration Immédiate à la Compréhension à Long Terme
Les traces d’apprentissage capturées par des logiciels et des capteurs offrent non seulement des moyens d’améliorer immédiatement l’apprentissage, mais aussi des données pour mieux comprendre les processus d’apprentissage à long terme. Ces mesures sont collectées à travers des activités numériques telles que les mouvements de la souris et les frappes au clavier, ainsi que par des capteurs dans des contextes non numériques comme les activités physiques observées dans les cours d’école. Pour exploiter ces données, il est crucial de formaliser la tâche d’apprentissage et de modéliser le processus d’apprentissage spécifique à la personne concernée.
Les algorithmes d’apprentissage machine utilisés dans ce cadre ne se limitent pas aux méthodes supervisées traditionnelles, mais incluent également des approches de renforcement où l’apprentissage se base sur des retours positifs ou négatifs. Ces modèles visent à ajuster à la fois les comportements exploratoires et les comportements exploitant les connaissances acquises, créant ainsi des algorithmes efficaces pour l’apprentissage.. La vision par ordinateur est un domaine intéressant où, à l’aide d’algorithmes d’apprentissage machine et d’apprentissage profond, nous pouvons réaliser une analyse des sentiments faciaux . Cette technologie promet beaucoup pour la compréhension et l’analyse des interactions humaines, notamment des expressions faciales. Explorer la manière dont ces modèles pourraient également représenter l’apprentissage humain, à la fois au niveau computationnel et cognitif, est une voie de recherche prometteuse qui intéresse les domaines de l’éducation, des sciences numériques et des neurosciences cognitives. Matsumoto (Matsumoto, 1992)) identifie la colère, la peur, le dégoût, le bonheur, la tristesse et la surprise comme six émotions génériques humaines.
Le soutien du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche à AI Campus illustre son engagement en faveur de nouvelles approches numériques d’apprentissage, visant à développer les compétences en intelligence artificielle chez les apprenants. En tant qu’utilisateur de cette plateforme novatrice, l’université Goethe participe à la transformation éducative à travers l’IA. Parallèlement, les chercheurs de l’université de Stockholm se sont penchés sur les défis éthiques et juridiques soulevés par l’intégration de l’IA dans l’éducation, tandis que le Mind Lab en Nouvelle-Zélande a exploré l’utilisation de l’analyse des sentiments pour évaluer les interactions en ligne des étudiants grâce au traitement du langage naturel. À l’université d’État de Pennsylvanie, un projet de traitement du langage naturel a permis d’analyser en profondeur le contenu des cours à partir des transcriptions, révélant ainsi le potentiel de l’IA pour enrichir l’enseignement. Enfin, le Centre de recherche et d’interdisciplinarité de Paris a innové avec WeLearn, un plugin web ouvert qui facilite la création de cartes conceptuelles et le partage de connaissances contextualisées.
Les Technologies Immersives dans l’Éducation : Exploration et Engagement dans un Monde Virtuel
Les technologies de réalité augmentée, virtuelle et mixte suscitent un vif intérêt dans le domaine de l’éducation en tant qu’avancées révolutionnaires. Elles permettent aux étudiants d’explorer le monde et de créer des expériences d’apprentissage interactives, favorisant ainsi leur engagement (Oddone, Hughes, & Lupton, 2019). Considérées comme la prochaine révolution médiatique, ces technologies offrent des expériences immersives qui peuvent être présentées soit de manière virtuelle non immersive via des dispositifs informatiques ou des écrans de projection, soit de manière totalement immersive avec l’utilisation de casques de réalité virtuelle. Leur utilisation est particulièrement pertinente lorsque les voyages sont impossibles ou lorsque la démonstration en direct présente des risques, ce qui en fait des outils idéaux pour enseigner des sujets comme le changement climatique, les sites historiques, les problèmes environnementaux et les musées scientifiques.
Apprentissage en ligne
Dhawan (Dhawan, 2020) a souligné que l’apprentissage en ligne est devenu indispensable plutôt qu’optionnel à l’époque contemporaine. Fisk a détaillé neuf tendances éducatives au sein de l’Éducation 4.0 (Fisk, 2017) englobant des aspects tels que l’analyse des données, des horaires et lieux d’apprentissage flexibles, la transformation de l’évaluation, l’exposition pratique sur le terrain, l’autonomie dans les choix d’apprentissage, des initiatives structurées de mentorat, des expériences éducatives adaptées, des méthodologies d’apprentissage basées sur des projets, et une autonomie accrue des étudiants.
La diversité des horaires et des lieux d’apprentissage permet aux étudiants de bénéficier d’un apprentissage à leur rythme, car les outils d’apprentissage en ligne offrent des opportunités d’apprendre à différents moments et endroits.
Aguayo et (C, C, & T, 2020) ont souligné que la liberté de choix permet aux étudiants d’utiliser divers appareils, programmes et techniques selon leurs préférences personnelles, afin de répondre à leurs caractéristiques individuelles et à leurs besoins spécifiques en matière d’apprentissage.
Les résultats de Fukuda (richtmann, 2023) ont mis en évidence une corrélation forte et positive entre l’évaluation et les compétences d’apprentissage autorégulé.
Mentoring programmes et facilitateurs
Les programmes de mentorat sont devenus incontournables pour le succès des étudiants. Le rôle central du mentor, qu’il soit enseignant ou facilitateur, revêt une importance capitale en guidant les étudiants tout au long de leur parcours d’apprentissage, contribuant ainsi à renforcer leur confiance en eux (Tuomikoski, Ruotsalainen, Mikkonen, & Miettunen, 2019). Le mentorat représente une opportunité d’offrir un soutien personnalisé, adapté aux besoins spécifiques des étudiants, ce qui stimule leur croissance tant sur le plan académique que personnel au sein des nouvelles méthodes éducatives.
Avantages de l’éducation 4.0
L’utilisation de ces nouvelles technologies transforme le rôle de l’enseignant. En tirant parti de l’engagement accru des élèves dans des activités d’apprentissage autonomes, l’enseignant dispose de plus de flexibilité pour personnaliser sa pratique pédagogique, en particulier avec les élèves nécessitant un soutien supplémentaire. Cela libère également du temps – comme dans le modèle de la pédagogie inversée – en déléguant une partie de la transmission des connaissances et du développement des compétences à des contenus multimédia auto-évalués et à des exercices d’entraînement automatisés, permettant ainsi d’explorer d’autres méthodes pédagogiques telles que les projets collaboratifs. Par rapport aux outils numériques conventionnels, l’intégration de l’intelligence artificielle augmente significativement le niveau d’autonomie dans l’apprentissage, facilitant l’accès à des exercices auto-correctifs et à des parcours complets pour l’acquisition de compétences.
Les données issues du rapport mondial de l’UNESCO [1]sur l’éducation de 2023 soulignent que les technologies numériques transmettent et formatent les informations à une échelle sans précédent, rapidement et à moindre coût. Elles ont facilité une augmentation significative du stockage des connaissances accessibles. Le traitement des informations permet aux apprenants de recevoir des retours immédiats et d’ajuster leur apprentissage en fonction de leurs progrès grâce à l’interaction avec les machines. De plus, le partage d’informations a contribué à réduire les coûts des interactions et des communications. En termes d’équité et d’inclusion, les technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier les technologies numériques, ont permis de diminuer les barrières d’accès à l’éducation pour des groupes défavorisés tels que ceux vivant dans des zones isolées, les populations déplacées, les personnes ayant des difficultés d’apprentissage, celles qui ont des contraintes de temps ou qui ont manqué d’opportunités éducatives antérieures.
Risques et Implications de l’IA en éducation apprentissage
L’utilisation de ces outils présente des risques importants qui nécessitent une vigilance accrue : la possibilité d’une surveillance généralisée des apprenants, susceptible de les classifier, la tentation de substituer l’enseignement humain par des méthodes automatisées, et l’accroissement des disparités accentué par les écarts d’accès aux technologies numériques. Ces risques sont particulièrement préoccupants lorsque les données d’apprentissage sont intégrées à d’autres aspects du comportement individuel, comme les transactions en ligne ou la consommation de contenus multimédias.
Selon le rapport mondial du suivi de l’éducatio de l’UNESCO de 2023[2], les technologies numériques posent plusieurs défis et inconvénients dans l’éducation et la société, notamment le risque de distraction et la diminution du contact humain. De plus, lorsque ces technologies ne sont pas régulées, elles peuvent constituer une menace pour la démocratie et les droits humains, en compromettant la vie privée et en exacerbant les tensions sociales. Il est impératif que les systèmes éducatifs se préparent davantage à enseigner sur les technologies numériques et à les intégrer de manière éthique et responsable. En outre, les technologies numériques présentent des inconvénients significatifs pour les groupes défavorisés. Ces groupes possèdent moins d’appareils, ont un accès internet limité et disposent de moins de ressources à domicile.
Sous l’analyse de l’UNESCO : Impact varié de la technologie éducative mondiale
En Chine, l’enregistrement des leçons par des enseignants a été déployé à grande échelle dans les zones rurales, entraînant une amélioration de 32 % des compétences en chinois et une réduction des écarts de revenus entre zones rurales et urbaines. En revanche, le programme « One Laptop Per Child » au Pérou, malgré la distribution d’un million d’ordinateurs portables, n’a pas montré d’impact significatif sur l’apprentissage, mettant en lumière l’importance cruciale de l’intégration pédagogique efficace de la technologie.
La technologie facilite la communication entre les enseignants et les parents à moindre coût, comme le montre le rapport de l’UNESCO. L’initiative d’éducation à distance en Colombie a utilisé les réseaux sociaux pour atteindre 1,7 million d’enfants défavorisés, malgré les défis liés aux niveaux d’éducation des parents et aux contraintes de temps et de ressources.
Les interactions variées et les représentations visuelles sont essentielles pour maintenir l’engagement des élèves. Une méta-analyse récente a confirmé que les jeux numériques améliorent significativement les performances en mathématiques. L’adoption des tableaux blancs interactifs au Royaume-Uni, bien que répandue, se heurte à des défis lorsqu’ils sont principalement utilisés en remplacement des tableaux noirs traditionnels.
En outre, l’utilisation généralisée de la technologie par les élèves, en classe et à la maison, peut perturber l’apprentissage. Les recherches soulignent un effet négatif sur les résultats éducatifs, notamment avec l’utilisation des téléphones portables et des tablettes, ce qui pose des défis significatifs pour la gestion de classe et l’engagement des élèves.
Enjeux éthiques de l’IA
Les enjeux éthiques et critiques de l’IA en éducation sont nombreux et variés. D’une part, l’utilisation de données massives pour l’IA soulève des préoccupations quant à la confidentialité et aux possibles biais, comme le montre l’exemple des suites éducatives de Google. D’autre part, la conception et le développement de l’IA sont souvent dominés par des entreprises privées et des disciplines non éducatives, ce qui peut influencer les expertises mobilisées et conduire à des biais de représentation. En outre, l’automatisation croissante de l’IA dans l’éducation remet en question l’autonomie des enseignants et des élèves, notamment dans la gestion des comportements, ce qui peut affecter la justice et la cohérence éducatives. Pour prévenir ces défis, il est crucial d’intégrer des expertises éducatives diversifiées dès la conception des technologies basées sur l’IA, tout en formant les utilisateurs sur les implications éthiques et sociales de leur utilisation. (Collin & Marceau, 2021)
Conclusion
En conclusion, l’éducation 4.0 représente une avancée significative grâce à ses approches éducatives innovantes telles que l’apprentissage ubiquitaire, personnalisé et par projet. Ces méthodes enrichissent l’expérience d’apprentissage des étudiants en leur offrant une flexibilité accrue, en renforçant leur engagement et en développant des compétences pratiques essentielles. Cependant, l’adoption généralisée de ces technologies reste inégale et dépendante de facteurs socio-économiques, de la préparation des enseignants et des politiques éducatives nationales. Malgré les avantages potentiels en termes d’accessibilité et d’efficacité, les technologies numériques soulèvent également des préoccupations, notamment en matière d’équité d’accès et d’impact sur les interactions sociales et le développement humain.
Les débats persistent quant à l’impact réel des technologies numériques sur la qualité globale de l’éducation. Certaines études soutiennent leur capacité à dynamiser l’apprentissage et à favoriser la collaboration, tandis que d’autres soulignent un risque croissant d’individualisation de l’éducation au détriment des interactions sociales et de l’apprentissage par observation directe.
Pour naviguer avec succès dans ce paysage numérique en constante évolution, il est crucial d’adopter des politiques éducatives informées par des données probantes. Cela permettra de maximiser les avantages des technologies tout en minimisant leurs effets négatifs potentiels, en particulier sur les populations les plus vulnérables. Enfin, une compréhension approfondie des technologies éducatives, notamment de l’IA, est essentielle pour exploiter pleinement leur potentiel tout en préservant et en valorisant l’intelligence individuelle et collective. Ce faisant, nous pourrons nous libérer des tâches mécaniques pour concentrer notre intelligence humaine sur des objectifs plus élevés et des questions cruciales pour l’avenir de notre société.
Bibliographie
C, A., C, E., & T, C. (2020). A framework for mixed reality free-choice, self determined learning. . (R. i. Technology, Éd.) 28.
Collin, S., & Marceau, E. (2021). Formation et profession, 29(2).
Dhawan, S. (2020). Online Learning: A Panacea in the Time of COVID-19 Crisis. (J. o. Systems, Éd.) 49 issue 1.
Dupuis, M. (2010, Mai 12). Le Monde .
Fisk, P. (2017, janvier). Peterfisk. Récupéré sur https://www.peterfisk.com/2017/01/future-education-young-everyone-taught-together/
Himmetoğlu, B., Damla Ayduğ, & Coşkun Bayrak. (2020). Education 4.0: Defining the teacher, the student, and the school manager aspects of the revolution. Turkish Online Journal of Distance Education. doi:10.17718/tojde.770896
Kohler, D., & Jean-Daniel Weisz. (2016, Novembre). Annales des Mines – Réalités industrielles.
Manivasakan, S., & Subash Chandra Parija. (2022). Education 4.0 in Higher Education Institutions: The Need. Journal of Scientific Dentistry 12(1):1-2.
Matsumoto, D. (1992). MATSUMOTO, D. More evidence for the universality of a contempt expression. Motivat. Emotion. 16, pp. 363-368.
Oddone, K., Hughes, H., & Lupton, M. (2019). Teachers as connected professionals: A model to support professional learning through personal learning networks. International Review of Research in Open and Distance Learning, 20.
Pelletier, K., Brown, M., Brooks, D. C., McCormack, M., & Reeves, J. (2021). EDUCAUSE Horizon Report. Teaching and Learning Edition. Teaching and learning Edition.
Pinto, C. A., & Reis, A. D. (2022). Characteristics of Education 4.0: Its possibilities in times of Pandemic Characteristics of Education 4.0: Its possibilities in times of Pandemic. Brazilian Journal of operation and production management.
richtmann (Éd.). (2023). Teacher Preferences for Formative Assessment: Leveraging Findings for Future Professional Development Resources. Journal of Educational and Social Research, 13(6).
Schwab, K. (2017). La quatrième révolution industrielle. Dunod.
Tuomikoski, A.-M. A., Ruotsalainen, H., Mikkonen, K., & Miettunen, J. (2019). How mentoring education affects nurse mentors’ competence in mentoring students during clinical practice – A quasi-experimental study. Scandinavian Journal of Caring Sciences 34(1)
[1] Rapport , https://doi.org/10.54676/UZQV8501, 2023
[2] idem