Research studies

Les théories de la préservation du patrimoine architectural entre l’universel et la spécificité marocaine : Le projet de réhabilitation de la ville de Fès comme exemple

 

Prepared by the researche  : Ali Elbouzaini – Professeur en Histoire option Sauvegarde Des villes anciennes – Faculté Des Lettres et des Sciences Humaines Sais Fès

Democratic Arabic Center

Journal of Urban and Territorial Planning : Twenty-Third Issue – March 2025

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN (Online) 2698-6159
ISSN   (Print)  2699-2604 
Journal of Urban and Territorial Planning

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Résumé

La préservation du patrimoine architectural est parmi les sujets intéressants, qui suscitent actuellement l’intérêt de plusieurs intervenants en raison de son importance dans la protection d’identité historique des peuples, et aussi pour son rôle dans le développement économique durable. Le vandalisme envers le patrimoine bâti a donné la naissance d’une spécialité autonome qui relie l’histoire et l’architecture ,Cette fusion entre les deux sciences a permis à l’historien de passer de la narration évènementielle vers une méthode scientifique enrichie par des différentes spécialités car L’historien a acquis la compétence de l’authentification historique ce qui lui permet de respecter l’étude historique du bâtiment, les matériaux de construction d’origine, ainsi que les valeurs esthétiques et décoratives, afin d’arriver finalement le plus possible à la forme originale, et cela explique l’émergence d’une discipline combinant l’histoire et l’ingénierie, appelée théories de préservation du patrimoine architecturale, qui est devenue l’une des sciences importantes enseignées dans les écoles d’architecture, c’est pour ces raisons qu’on a spécifié cet article en cette matière ; et c’est l’occasion de mettre en exergue l’harmonisation des travaux de l’historien et de l’architecte, il s’agit d’une relation de complémentarité entre les deux qui se croisent dans des projets de terrain tel que les différentes missions de restauration et réhabilitation dans le projets de réhabilitation  de la Médina de Fès , Car cette agence fait appel à des historiens dans l’étude archéologique aussi l’étude historique du projet t et pendant le processus de restauration pour déchiffrer les symboles historiques de l’édifice à restaurer, et tout ça passe par des partenariats avec des différents universités de la ville ,Le dernier projet de réhabilitation des sépultures mérinides de la ville .

Introduction 

Le patrimoine est l’instrument qui relie entre passé, présent et futur, aussi réceptacle des mémoires, il matérialiste la valeur symbolique des identités culturelles et constitue un repère structurant de tous ces legs et richesses qui persistent encore ; c’est un gisement culturel couvert par l’aspect spirituel, et par conséquent les nations de diverses parties de la terre chérissent et prennent soin de leur patrimoine riche et prospère d’histoire, des souvenirs et d’émotions spirituelles et nationales où la culture de la conservation illustre un panorama complexe qui demande de l’expertise, afin de préserver le dynamisme patrimonial nationale, régionale et même individuelle très diversifiées (Mathieu Tanguay. 2012)

La question de l’interprétation des sources du patrimoine architectural à l’époque moderne et l’identification des valeurs qui leur sont associées ont créé une exigence importante qui nécessite beaucoup d’expertise, La culture ne se limite plus à l’intérêt locale ou nationale, mais il s’agit d’un message humain.

Les bâtiments historiques ont été l’objet d’opérations de restauration aléatoires, non fondées sur des bases scientifiques qui préservent le caractère originel de l’antiquité et sa valeur historique et artistique, ce qui a souvent entraîné la perte de plusieurs bâtiments historiques. Les artistes et les architectes rivalisent pour montrer leur talent artistique.  Avec ce conflit, de nombreuses écoles sont apparues, qui ont voulu organiser le processus de restauration en proposant de nouvelles idées et théories de conservation du patrimoine qui s’accumulent avec le temps par différents spécialistes du domaine de patrimoine, pour avoir enfin plusieurs méthodes d’intervention afin de protéger des édifices.

Historiquement, l’idée de conservation et entretien du patrimoine est très ancienne et remonte à l’Egypte pharaonique qui était liée avec la divinité. Les Égyptiens embaumaient les morts et préservaient les inscriptions et les murs des intempéries, en les peignant avec de l’albumine d’œuf, car cette substance conserve l’éclat et la beauté, et en la mélangeant avec de l’huile et des substances minérales. En France, le siècle des lumières voit s’affirmer un souci historique qui s’exprime par une attention aux repères du passé que sont certains édifices et œuvres d’art conservés d’abord pour leur beauté. Ce sont souvent des biens religieux Au premier pas ; en XIVe siècle, les Italiens coloraient les sculptures avec des oxydes d’or pour les rendre brillantes et insensibles aux rayons du soleil. Dans la civilisation chinoise aussi, le concept de conservation avait une dimension philosophique, alors que tout ce qui appartenait au passé était respecté et sacré. Toutefois, cette notion est connue à l’Occident en 1630 en Suède, par Gustav Adolf qui a publié un ensemble d’instructions pour trier et compter tous les anciens bâtiments qui ont été construits Au Moyen Âge.

Il faut attendre le 19ème siècle comme une période foisonnante pour le sujet de la préservation et la restauration, caractérisée par un immense intérêt. De nombreux historiens d’art, architectes et intellectuels ont écrit dans ce champ, qui prend une dimension nouvelle avec La technologie qui est devenue au service de la préservation architecturale

C’est pour cela qu’il devrait s’inscrire aujourd’hui parmi les priorités des Etats riches de différents types du patrimoine.  La nécessité de disposer d’une politique efficace, dans ce domaine. Et dans ce sens, les spécialistes multiplient les efforts et cherchent les idées et les théories pour étudier la procédure pertinente qui sauvegarde les encombres du patrimoine matériel, ce cumul des conceptions génère des théories qui sont répandues ultérieurement dans les pays européens tel que la France, où la Révolution française et la création de l’état nation ont été un événement crucial et décisif à la prise de conscience moderne face aux œuvres du passé (Mathieu Tanguay. 2012)

Cette obligation, qui dicte l’importance du patrimoine architectural, a contribué à l’émergence de personnalités et d’organisations internationales qui assurent la préservation de ce patrimoine par son entretien ; restauration, pour répondre aux phénomènes qui sont apparus après l’industrialisation tel que l’augmentation de taux d’urbanisation et l’immigration vers les villes (anges maltais. 2000). C’est pour cela que le 18ème et 19ème siècle ont vécus un grand mouvement culturel en Europe, où les intellectuels et les personnes intéressées sont devenus passionnés et ont exigé la préservation du patrimoine humain loin des interventions personnelles disant aléatoires, et en adoptant des méthodes scientifiques et des techniques fonctionnelles correctes, cela veut dire des fondements scientifiques qui préservent l’identité et l’intégrité du monument. Ce nouveau domaine des théories de l’entretien et de la restauration devient l’image de l’enracinement qui exprime la conscience collective de chaque nation envers son histoire et son identité.

  L’intérêt pour la préservation et la protection du patrimoine architectural était par des personnes attachées aux origines, et qui refusent le déracinement, et qui ont lancé des idées philosophiques sur la préservation de l’architecture et les méthodes scientifiques pour arriver à des meilleures solutions. Elle a débuté dans trois pays   européens ; l’Italie, l’Angleterre et la France.

Dans ce contexte, l’objectif de cet article est de mettre en évidence la relation entre les théories de conservation architecturale au niveau mondial et la manière dont elles ont affecté d’autres régions, et de savoir si le projet de sauvegarde de la ville de Fès peut être considéré comme une philosophie locale ou qu’elle ait été influencée par ces théories que le monde a connues au cours du XIXe siècle.

1-Cadre méthodologique de la recherche

  • La problématique

La recherche sur le thème de la préservation des édifices impose un rapprochement avec de nombreuses disciplines, comme l’histoire ; la géographie et l’architecture. Ce champ doit être précisé. Il est vrai que depuis le XIX siècle, elle se caractérise par l’émergence d’une série d’idées qui appellent à la nécessité de préserver le patrimoine des nations de manière scientifique, loin des interventions aléatoires.
Pour toutes ces considérations, on se demande

– Quelles sont les origines historiques de l’intérêt pour le patrimoine architectural ?

-quelles sont les figures les plus connues qui ont développé les théories de ce sujet ?

– Et dans quelle mesure la ville de Fès est influencée par ces théories ?

Pour répondre à toutes ces questions légitimes nous allons essayer de les aborder en approfondissant cet article.

    1-2 Les Hypothèses

Pour répondre à la problématique posée dans l’étude, l’hypothèse suivante a été déterminée :

-La préservation architecturale exprime la conscience humanitaire envers la sauvegarde du patrimoine ou bien les guerres ont été comme un signal d’alarme après la démolition  des bâtiments historiques en Europe

-La préservation du patrimoine architectural au Maroc était une philosophie locale ou bien une continuité de la théorie française déjà connu en 19 -ème siècle

-Le projet de réhabilitation de la médina de Fès devra être une référence pour les projets d’avenir pour d autre villes historiques au niveau national .

          1-3 La méthodologie

          Pour répondre au problème posé dans cet article, nous allons adopter deux approches :

L’approche inductive : En gardant les connotations des concepts utilisés dans l’article, et dans le but d’éviter une réception hermétique qui réside dans la confusion de la terminologie technique, qui semble unique mais chaque terme a un sens spécifique.

L’approche historique : en retraçant l’évolution des théories de préservation du patrimoine architectural depuis leur naissance en 19ème siècle, et spécialement en Europe, le berceau des idées de préservation du patrimoine

L’approche analytique : qui approfondit les théories de différents spécialistes du domaine patrimonial ; en s’inspirant des stations historiques et fondamentales les plus importantes qui ont eu un impact positif dans la détermination de l’image harmonieuse, et le côté pratique de l’entretien et de la restauration qui sont devenues des références comme des projets réussis.

Et pour aborder le sujet, nous avons décidé de le diviser en deux grandes parties. La première est théorique et comprend le développement du concept de préservation architecturale en Europe et une analyse des théories de certains théoriciens. La deuxième partie est pratique et comprend une lecture du projet de préservation et de restauration de la ville authentique de Fès Enfin, nous avons conclu avec les résultats. Recherche et discussion avec recommandations à surmonter certaines difficultés

1-4 Les objectifs de la recherche :

Certes, chaque recherche a des objectifs spécifiques.  C’est pour cela que notre but s’articule au-delà de l’apparence et de la fonction traditionnelle et classique de l’historien comme narrateur des événements vers une contribution nouvelle et très demandé avec ses disciplines ramifiées pour trouver des solutions au milieu vécu, en particulier le cadre bâti et comment l’entretenir, en se basant sur des  méthodes scientifiques qui préservent les spécificités de l’architecture dans le temps, afin de préserver le plus possible le caractère urbanistique  et architectural authentique des villes anciennes, surtout après la destruction des villes et des monuments historiques durant les  deux guerres mondiales.

La reconstruction et la préservation s’inscrivent dans un moment de profonde mutation pour l’Histoire universelle. Avec l’ouverture des vastes chantiers territoriale en Europe pour sauver les rivalités d’architecture européenne ; par l’adoption de “plusieurs façons », aussi trouver des solutions appropriées en gardant les relations harmonieuse mutuelles entre les bâtiments patrimoniaux et contemporains.

Aussi, pour assurer la continuité culturelle en transmettant les significations culturelles et civilisationnelles à travers les générations, et de ne pas créer de rupture dans le corps de la ville en tant que personnalité en évolution et préserver sa séquence historique qui représente les accumulations de la créativité humaine à travers les âges.

Et enfin, réaliser des objectifs sociaux qui consistent à sensibiliser les peuples sur l’importance des racines du patrimoine historique et à la meilleure façon de les gérer en choisissant la théorie adaptable pour la sauvegarde de nos villes historiques, qui incarne notre identité et s’ouvre sur la créativité et la modernité.

1-5- Limites de l’étude

L’étude traite le développement historique de la préservation architecturale depuis le XIXe siècle en Europe et retrace la diffusion et l’accumulation des idées jusqu’à ce qu’elles deviennent des théories lancées de manière scientifique et transférées au Maroc avec la colonisation française du pays en 1912, mais le Maroc a adapté la théorie française avec la spécificité marocaine, surtout avec le projet de sauvegarde la ville de Fès qui a essayé de respecter l’authenticité de la ville, il s’agit donc d’une évaluation d’extraire les forces et les faiblesses de ce projet ; bien sur ce projets a eu des obstacles financières et l’imbrication des parties prenantes malgré les efforts c’est pour cela qu on a remédier des recommandations qui seraient utiles pour les chercheurs, les professionnels et à tous ceux qui travaillent dans le domaine de la préservation du patrimoine architectural

2-La terminologie :

-Le patrimoine

Le mot patrimoine vient du latin patrimonium qui signifie littéralement « l’héritage du père ». D’origine, il désigne l’héritage que l’on tient du père et que l’on transmet à nos enfants.

Dans son livre « L’allégorie du patrimoine », Françoise CHOAY a défini le patrimoine comme étant : un bien, l’héritage commun d’une collectivité, d’un groupe humain. Il désigne un fonds destiné à la jouissance d’une communauté élargie aux dimensions planétaires et constitué par l’accumulation continue d’une diversité d’objets que rassemble leur commune appartenance au passé (Françoise Choay. 1992)

Le patrimoine architectural

 C’est l’ensemble des constructions humaines relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique, et qui Caractérisent une époque, une civilisation ou un événement qui nous regroupe et qui nous pousse à sentir que nous sommes différents et uniques grâce à notre ADN collectif. Et q on est devenus obliger de le transmettre aux générations futures par des différents opérations (Hugues Bertrand. 2002).

-Conservation :

C’est un ensemble d’actions destinées à sauvegarder, afin de maintenir et prolonger la permanence des objets culturels, témoins des civilisations antérieures pour pouvoir les transmettre aux générations futures.

Restauration

Ensemble des actions visant la préservation, la remise en état d’une œuvre d’art ou d’un objet historique. La Charte de Venise 1964 conceptualise cette opération clairement que « La restauration a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument, et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. On inspire cela dans l’article 09 (Charte de Venise. 1964), en respectant les matériaux d’origine et toutes les œuvres d’art, il s’agit d’une opération a pour but de prolonger la vie d’un édifice risquant de mourir (Laurent Antoine. 2005)

-La réhabilitation d’un monument historique

Le terme « réhabilitation » répond à une norme européenne. Elle désigne un ensemble d’interventions sur un monument dans le but de lui restituer sa fonctionnalité originelle, ou de l’adapter à une fonction différente, et où on touche les normes de confort, de sécurité et adaptable à l’accès moderne

Figure 1 : La complémentarité de l’idée du patrimoine de l’individu à la nation

3- Quelques modèles des théories de préservation du patrimoine

3- 1-La théorie anglaise : Ruskin

Chaque pays du monde a un patrimoine architectural ancien sur ses terres, qui représente le produit des civilisations laissées par les époques précédentes, et qui reflète l’évolution de la vie de ses habitants. Et parmi ces pays riches du patrimoine l’Angleterre, ou les édifices historiques importants sont considérés comme des monuments nationaux, et qui exigent la préservation dans le style le plus pertinent. Les premières opérations de restauration étaient en 1840, et s’est concentrées sur les principes des édifices historiques, et spécialement sur les églises médiévales. En négligeant les autres types de monuments.

            En effet, le mouvement anti-restauration critique les architectes restaurateurs qui effacent l’authenticité historique des édifices, défendant leur protection, conservation maintenance d’une manière scientifique et non aléatoire. Ruskin[1] est considéré comme l’un des pionniers du mouvement de préservation architecturale en Angleterre Pour lui, intervenir sur un édifice ancien, c’est restaurer en supprimant des parties existantes ou en y ajoutant des éléments neufs, copies ou restitutions, les deux se considèrent comme est un sacrilège ou démolition, car l’architecture a pour mission de transmettre la mémoire des générations passées (François Choay 2000 p 12). Il analyse le monument historique non seulement du point de vue de la conservation, mais il recherche les qualités inhérentes au monument que l’architecture nouvelle devrait adopter (Ruskin. 1987)

            L’essence de l’architecture est d’émouvoir l’âme humaine, et non d’offrir un simple service au corps ; car la plus grande gloire d’un édifice réside en effet dans son âge, et que nous pouvons vivre sans elle, nous pouvons adorer sans elle, mais sans elle, nous ne pouvons-nous souvenir. Alors, cela nous amène à dire que Ruskin s’intéresse au côté spirituel d’édifice et pas au matériel. (Ruskin. 1987)

En plus, il met l’accent sur la fusion de l’architecture classique et gothique, symbole de l’âge d’or de l’architecture européenne, qui a donné plus de liberté aux artisans et artistes. Pour Ruskin la restauration signifie la destruction la plus complète que puisse souffrir un édifice car « il est impossible, aussi impossible que de ressusciter les morts, de restaurer ce qui ne fut jamais grand ou beau en architecture. La restauration pour lui est un mensonge » (Ruskin. 1987). Et que : « Nous n’avons pas le droit de toucher aux bâtiments du temps ; Car le passé, ne nous appartient pas, il appartient à ceux qui l’ont construit, et à toutes les générations de l’humanité qui suivront. Il vaut mieux laisser les monuments du passé dans leur état, et de ne pas intervenir afin d’éviter toute dénaturation » ( Ruskin. 1987). Il critique la restauration. Et la solution, c’est d’accepter qu’ils puissent mourir, plutôt que de les dénaturer par des faux ajouts.

Figure 2 : vivre avec la mémoire mieux qu’une restauration aléatoire d’après Ruskin

3-2l’école française : Viollet-le-Duc

La naissance de l’idée de conserver le patrimoine en France a pris sa forme au lendemain de la Révolution de 1789 comme une réaction contre le vandalisme, qui a envahi la France. Ce qui a éveillé le sens de l’intérêt au patrimoine en 1825 avec la déclaration de Victor Hugo dans son ouvrage « Guerre aux démolisseurs », et cela continue en 1830 avec la nomination des inspecteurs des Monuments historiques qui sont renommés par Ludovic et Prosper Mérimée (écrivain) qui ont élaboré, en 1840, la première liste d’inventaire des monuments à protéger par le gouvernement en 19ème siècle en commençant par les monuments qui ont une grande valeur. C’est pour cela qu’on va préciser notre intérêt sur Viollet-le-Duc[2] comme un pionner de l’école de préservation du patrimoine français et européen.

Selon le Duc, La restauration commence par un diagnostic historique approfondi pour voir l’âge et personnaliser chaque partie du bâtiment, pour la reconstruire complètement autant qu’il l’était originel. Il croit que toute partie enlevée doit être remplacée par des matériaux meilleurs, plus énergiques, solides ou plus parfaits pour que l’édifice dure plus longtemps et soit présent dans le futur, et parfois, il tente de garder son état originel. La restauration est un moment scientifique et une occasion de reconnaissance à cette œuvre en gardant sa matière originelle. (Mathieu Tanguay. 2012)

Ces pensées sont basées sur des vraies connaissances historiques, et sur le respect de l’ajout qui s’accumule avec le temps. Son point de vue sur la restauration est remarquable et s’oppose à la simple conservation, restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné.  Et que Toute pierre à enlever doit donc être remplacée par une pierre d’une qualité supérieure

Figure 3 :la restauration à l’identique d’après la théorie du Duc

Pour ne pas tomber dans l’absurde. Cela montre que Viollet-le-Duc est le précurseur de la restauration culturaliste. Son influence est toujours présente dans plusieurs pays et jusqu’ à maintenant.

3-3-L’école italienne : César Brandi

La restauration a pour but de prolonger la vie de l’œuvre, elle consiste nécessairement une intervention directe sur le bâtiment qui est menacé de perdre sa valeur, et le respect de son intégrité esthétique et historique a ce que les édifices antiques acquièrentune valeur nouvelle. A partir de ces valeurs et le respect des principes de restauration, les Italiens étaient le peuple le plus intéressé à son patrimoine, et grâce à la présence du Vatican qui s’est occupé depuis l’antiquité de l’héritage religieux. Mais dès le début du 19ème siècle, l’Italie s’est affectée par son environnement européen avec l’avènement des spécialistes, mais nous nous limiterons sur César Brandi, comme modèle qui a aidé ultérieurement, à la création d’une école italienne dans ce domaine, et ses empreintes dépassent les frontières de son pays.

Cesare Brandi [3]élabore dans sa Théorie de la restauration une pensée philosophique, propose néanmoins quelques principes pratiques mais non empiriques. Ces principes sont la lisibilité, la stabilité (Brandi Cesare. 2001). Pour lui, le but essentiel de la restauration est non seulement d’assurer la subsistance de l’œuvre dans le présent, mais aussi sa transmission dans le futur. Il faut faciliter et non exclure d’éventuelles interventions ultérieures la couche extérieure du bâtiment.

          Brandi propose des modèles méthodologiques de traitements selon les problèmes majoritairement rencontrés en restauration, mais surtout une intellectualisation théorique de cette discipline.  Vision Rationnelle de la restauration fusionne la théorie et le pratique. Il n’impose pas une doctrine de pratiques, mais prend l’œuvre d’art et son histoire comme objet central, en s’éloignant de la restauration traditionnelle, et qui doit être accompagné par un travail éthique du restaurateur, et en proposant une définition globale de l’œuvre d’art, avec son espace, son unité, son temps. Brandi montre que toute action sur une œuvre est traversée par un travail de compréhension de cette œuvre et c’est le plus intéressant

         En général la règle de l’école italienne est basée sur la distinction entre le nouveau et les parties originelles, ainsi que sur le manque d’emphase dans les détails de la nouvelle décoration ajoutée

Figure 4 : la restauration du point de vue de césar brandi : laisser une distinction entre l’authentique et la partie restaurée

L’expérience concrète de Brandi reflète son statut de restaurateur et enseignant de cette discipline. C’est pour cela que la plupart de ses idées ont été reprises par la Charte de Venise en 1964, qui réglemente la pratique de la restauration du patrimoine artistique, et ses idées comme modèle à suivre pour les architectes de son époque.

4-Critique des théories de préservation du patrimoine architectural

         Les théories de préservation du patrimoine ont créé une révolution dans les pensées de ce domaine. On peut dire que l’intérêt pour la préservation et la protection du patrimoine culturel était porté par des intellectuels qui se souciaient de ce riche patrimoine au début, puis cet intérêt s’est développé vers la préservation du patrimoine architectural dans plusieurs pays comme l’Italie, l’Angleterre ; la France, puis il s’est développé ensuite dans toute l’Europe avec la contribution des ONG culturelles locales et mondiales, et des institutions gouvernementales.

A part la théorie de Le Duc la théorie de Brandi les pensées de Ruskin ne peut pas s’appliquer dans certaines villes anciennes du monde, car ses conceptions de laisser le monument s’effondrer sans intervention et vivre sur la mémoire du bâtiment n’est pas conforme aux objectifs de la préservation, qui réside dans l’exploitation matérielle du bâtiment après les interventions. Cela veut dire qu’il devient un outil de développement touristique, alors comment convaincre les générations futures de vivre sur la mémoire de bâtiments qu’ils n’ont jamais vu ? Mon avis est conforme avec le mouvement anti-restauration critiquait les architectes restaurateurs contre une : « destruction de l’authenticité historique des édifices, défendant leur protection, leur conservation et leur maintenance (Jokilehto, Jukka. 1999).

5-L’expérience marocaine entre inspiration des théories mondiales et la fondation d’une école locale de sauvegarde

5-1-Historique de la préservation du patrimoine architectural au Maroc

– avant le protectorat

Le Maroc se caractérise par sa richesse patrimonial grâce au tissus anciens qui, se compose de population et des différentes activités artisanales. C’est pour cela que leur préservation représente un atout pour le développement socio-économique. La préservation des monuments historiques au Maroc a commencé avant 1912, mais les documents historiques ne nous ont pas aidés à identifier les premiers débuts d’intérêt pour le patrimoine architectural, à l’exception de certains signes de travaux de réparation et de restauration, qui ont été effectués sur certains bâtiments historiques tels que des mosquées, des écoles et les murs et qui sont cités à travers certaines sources historiques.

La première allusion à la restauration sous le règne d’Idris le premier est marquée dans le livre description de l’Afrique par Léon Africain. Il a mentionné que la ville de volubilis a été restaurée afin de s’y installer, aussi L’émir Muhammad Al-Nasser Al-Mowahad a ordonné la réforme de ruine de quarawiyines. Il nous a informé que l’émir musulman Yaqub ibn Abdelhak a ordonné la réparation du mur de adwate Al-Andalus de Fès.

D’après le livre de l’enquête pour l’actualité du Maroc, Khalid Naciri, nous a informé que le sultan alaouite moulay Sulaiman (1792-1822) s‘est intéressé à la restauration et la rénovation de l’ensemble des bâtiments ayant un statut et une importance fonctionnelle ou religieuse au sein de la société marocaine (Écoles, mosquées, palais, routes, arcades). L’historien Naciri a déclaré aussi que le Sultan Sidi Mohammed bin Abdullah (1710-1790) a rénové un certain nombre de mausolées et de mosquées… (Ahmed ben Khaled Ennâsiri. 2006)

L’auteur lui-même souligne que le Sultan Abdul Rahman (1822-1859) a rénové les tours d’Essaouira, la mosquée d’El-Mansour à Marrakech et a réparé le dôme du Cheikh Abi Abbas. On résulte généralement que le Maroc, avant le protectorat, réparait (restaurait) des bâtiments, de nature politico-religieuse, mais d’une manière artisanale et non encadrée par des théories.

Pendant le protectorat

En 1912, la France occupe déjà, en Afrique du Nord, l’Algérie et la Tunisie. Leur colonisation a été accompagnée par un transfert des pratiques politiques, administratives et culturelles métropolitaines comme le processus de patrimonialisation. Ce dernier se résume à la sauvegarde des monuments ayant un caractère historique et artistique prononcé. Dans un premier temps Maréchal Lyautey, a promulgué un arsenal de lois qui concerne toutes les villes historiques, et notamment les villes impériales comme Fès, Marrakech, Rabat et Meknès dotées de Plans de sauvegarde. Les médinas sont protégées comme des conservatoires de la vie marocaine traditionnelle.

La notion des villes historiques n’est apparue d’une manière officielle et universel qu’en 1931 par la charte d’Athènes qui se préoccupe des monuments et de leurs abords, et grâce aux architectes des monuments historiques qui insistent sur la protection des espaces traditionnelles. Mais a mon avis, le but était d’arrêter le dynamisme des villes authentiques marocaines. Maurice Tranchant de Lunel conseille de consolider les murailles, sans les restaurer, ni les démolir et sauver tout sans rien changer, c’est une sorte de momification de la médina, en dépit de quelques projets de restauration, et l’élargissement des voiries (Boulkhssissate) et quelques medersas Attarines bouannania aussi la reconstruction des parties architectural de medersa mesbahia(  charlotte jelidi 2007 p 212) …

Après l’indépendance

Le Maroc a montré son implication face à ses engagements internationaux en faveur d’une meilleure qualité de conservation, de réhabilitation et gestion de son patrimoine. Ces engagements internationaux sont régis par la promulgation de la loi n ° 80-22 de 1980 relative à la préservation des bâtiments historiques, des écrits inscrits, des artefacts et des antiquités. Le dahir du 25 décembre 1980 était comme une continuité de l’intérêt du Maroc à la protection de son patrimoine qui constitue une réponse à ses engagements internationaux et sa volonté de promouvoir son héritage architectural.

5-2-Projet de réhabilitation de la Medina de Fès et ses grands traits

La ville marocaine ancienne a des spécificités, des symboles et des connotations spatiales issues du système religieux, des comportements sociaux, des modèles économiques et des représentations subjectives en fonction de sa situation spirituelle. Le cas de la médina de Fès avec une superficie de 220 hectares, Le patrimoine devient une expression géométrique multiple et parmi les grands projets où se concentrent les efforts du Maroc c’est la sauvegarde de La Médina de Fès millénaire. Ce projet représente sa vocation patrimoniale universelle, il est promulgué après l’accélération du processus de la dégradation des bâtiments

Figure 5: carte de l’état de dégradation des bâtiments de la médina de Fès 2005

Source ADER

Juste après son inscription sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1981, Les multiples conventions internationales et législations marocaines se poursuivent par la création, de l’Agence de Dé-densification et de Réhabilitation de la Medina de Fès comme principal acteur de la sauvegarde, et ayant un objectif principal c’est la dé-densification et la réhabilitation de la médina en créant des partenariats la banque mondial (projet de mise en œuvre 2000et 2005) (raflani R 2014p 25).  Généralement ce projet trace les objectifs suivants :

-La rénovation et valorisation des édifices historiques.

-L’aménagement des voiries et création des petits remparts pour faciliter l’accès aux ruelles pour les résidents et les commerçants.

-Le transfert des industries artisanales polluants à l’extérieur de la médina.

-L’amélioration du niveau économique des résidents de médina en diminuant la pauvreté et aider les habitants à préserver et restaurer leurs maisons (Banque Mondiale. 1998)

-La mise en œuvre des projets visant à restaurer des éléments importants de la ville et à recoordonner les zones environnantes.

-La création des places de stationnement en dehors du quartier historique.

-La réhabilitation des bâtiments historiques menacés en respectant leur aspect historique et architectural.

-L’intervention au niveau de la structure des bâtiments, façades, décorations, portes et sols, et restauration des bâtiments avec des anciens matériaux de construction le plus possible et cela passe par la création du centre de qualification des artisans au secteur Albatha, pour encourager les jeunes à s’intéresser au domaine de la sauvegarde des métiers artisanaux et constructions authentiques

Figue 6 : projet de restauration et réhabilitation de fondouk nejjarine

5-3-Le projet de réhabilitation de la ville de Fès : entre la philosophie du Duc et la spécificité marocaine

Pour réaliser ce projet, ADER a joué un rôle primordial pour le concrétiser sur le terrain. Et cela lui a permis d’acquérir une expérience inédite et des connaissances importantes dans le domaine du traitement du patrimoine matériel et immatériel de la vieille ville, en particulier dans le domaine des techniques adoptées pour la protection et la restauration de ce patrimoine et des approches participatives. Au fil des années, l’agence, grâce aux nombreux ingénieurs experts et techniciens, est devenue pionnière dans le domaine de l’intervention sur le tissu urbain ancien, qui est par nature fragile et sensible et nécessite une expertise et des techniques élevées.

         La réussite de ce projet réside dans la protection des fonctions sociales, économiques et commerciales de la vieille ville, car le fait de vider la ville de ses résidants et anéantir son univers artisanal et commercial la transmue en musée qui met fin à son existence matérielle, et cela s’oppose avec la vivacité de la médina millénaire. Et sa continuité est garantie par sa dynamique et son espace vécu (Mathieu Tanguay. 2012). Et dans ce sens, ADER a gardé la dynamique de l’espace traditionnel, et en même temps il a orienté et aidé la population dans la restauration de leurs bâtiments au niveau technique et matériel.

La plupart des projets de restauration et de réhabilitation de la ville originelle de Fès exprime le respect de la structure originelle des bâtiments et l’utilisation des anciens matériaux de construction. En effet, les visites de terrain que nous avons effectuées et les photos jointes, témoignent le respect du Maroc pour son patrimoine. Aussi le refus de diviser la ville par des routes est-ouest et nord-sud confirme que le Maroc a bénéficié de l’expérience française, en mêlant la théorie Le Duc avec la spécificité marocaine, dans la restauration des bâtiments traditionnel en faisant des projets de restauration a l’identique. Bien sûr qu’il existe des différences en termes de la préservation de l’armature spatial et urbanistique authentique contre la pénétration des véhicules, et pour cette raison les autorités et tous les autres intervenants ont réalisée presque six nouveaux parkings près de chaque porte de la médina de Fès ; par contre Haussmann a transformé paris en élargissant les ruelles pour plusieurs raisons .

Figure 7 :  parking de bab jdid au sud et plan de parking bab boujloud a l’ouest de la médina

Si l’expérience de préservation du patrimoine a commencé a montrer ses résultats positives dans la médina de Fès, on peut parler aussi des projets presque similaire dans le Caire fatimides aves une philosophie qui s’adapte avec la spécificité de cet espace aussi en Tunisie dans la médina de Quirawane en 1977 ; aussi dans la partie traditionnel de Doubaï afin d’améliorer l’image visuelle de souk a Bir dira ; et aussi le projet de la medersa alamirriya dans la république de Yémen  restaurée en 1982 ce projet est le fruit d’une coopération entre le gouvernement hollandaise et de Yémen en 2005

A vrai dire que chaque intervention a sa spécificité et ça c’est bon pour le monde arabe mais il faut profiter de ces expériences en organisant des réunions pour les spécialistes afin d’échanger les idées dans ce domaine et d’arriver à créer une école arabe en matière de restauration qui allie entre l’authentique et modernité dans ses interventions et  qui seront conformes avec les nouvelles technologies

Conclusion

 Suite aux précédentes réflexions  on voit que La préservation de la mémoire collective des nations est l’un des signes de la maturité et de la sophistication intellectuelle et culturelle des peuples, et l’Europe peut être considérée comme le berceau des théories de la préservation architecturale qui se sont dressées face aux saboteurs et à la guerre détruisant leur mémoire pendant les deux guerres mondiales, ces événements combinés ont formé le point de départ de la préservation de ce qui reste du patrimoine architectural en Europe. Ce processus n’aurait pas été possible sans la présence de philosophes et de théoriciens qui se sont attachés à formuler des méthodes scientifiques de préservation et à éviter les méthodes aléatoires de restauration, et quelles que soient leurs différentes méthodes, le mot préservation de la mémoire les unit, et au fil du temps, l’écho de leurs idées est devenu influent dans les conférences et dans les chapitres des chartes internationales de sauvegarde du patrimoine

On a essayé de présenter le développement historique de la conservation architecturale et à analyser la philosophie de plusieurs théoriciens ou on a constaté que l’obsession historique reste fortement présente dans leur analyse et ils se rencontrent dans la question de la préservation de la mémoire collective, ce qui signifie que la dimension historique est fortement présente a ce que l’historien s’est transformé d’un récit historique en un acteur sur le terrain en formant des architectes dans les écoles C’est ce qui a abouti à la philosophie des théoriciens de la conservation architecturale en Europe alors que dans d’autres pays son rôle est encore traditionnel mais en raison du contact culturel et de la colonisation, ces idées se sont déplacées vers plusieurs pays comme le Maroc ,ce dernier a inspiré de l’arsenal juridique mis en place par la France lors de la colonisation française du Maroc, et de l’adapter aux spécificités culturelles du pays et même temps appliquer ces théories sur terrain à travers plusieurs projets, notamment le projet de réhabilitation et de sauvetage de la ville de Fès, dont les détails semblent garantir que l’édifice sera respecté lors de la restauration, ce qui ne se diffère pas  avec les idées de Le Duc .

L’expérience européenne dans le domaine de la préservation architecturale est une phase importante dans le processus de développement civilisationnel de l’humanité et un apport qui s’est rapidement transmis au reste du monde à travers la culture, l’échange d’expériences ou la colonisation. L’homme étant naturellement enclin à préserver ce que ses ancêtres ont laissé, il a été influencé par ces idées qui ne sont pas une doctrine à laquelle les pays doivent adhérer, mais chaque pays a essayé de l’adapter à sa réalité et de créer son propre modèle et de bénéficier des expériences de plusieurs pays et de s’associer à des organisations internationales intéressées par la préservation architecturale, le Maroc a réussi de financer plusieurs projets dans la ville authentique de Fès, en créant une  partenariat avec l’Unesco et le gouvernement marocain.

Ce qui a contribué à la réussite de plusieurs projets, c’est la disponibilité d’une base de données pour chaque bâtiment de la zone ancienne, comprenant le degré de détérioration, ses caractéristiques physiques et le nombre de familles qui y vivent, facilitant ainsi les opérations d’intervention Cette ouverture à la technologie est devenue une nécessité pour guider le travail sur le terrain ,et aussi l’ouverture sur la technologie qui sert a aider l’historien à travers la documentation comme mesure préliminaire pour protéger le bâtiment  et définir le positionnement   du bâtiment étudié et son environnement extérieur et suivre l’évolution de la dégradation au fil du temps pour surveiller la série de dommages.

La spécificité de la ville de Fès est qu’elle est densément peuplée, et qu’autant elle est un élément de détérioration, autant elle est le garant de sa vitalité à travers les activités artisanales, commerciales et touristiques qui foisonnent dans la ville, cette dynamique est le secret de sa continuité, et donc il ne faut pas voir la médina comme un musée. Mais il faut prendre en considération le dynamisme et le secret de la continuité de la ville ce sont ses habitants, et c’est ce que l’Agence de sauvetage de Fès a fait en facilitant la tâche pour les habitants comme l’encadrement, le financement, ce qui encourage plus des habitants a restaurer ses maisons afin de préserver la splendeur et le parfum historique de la ville. pour assurer sa continuité. Pour les générations futures

Malgré les efforts déployés, le vaste champ dépasse 200 hectares, ce qui nécessite un temps plus long pour gagner un pari de sauvetage et réhabiliter tous les bâtiments de cette zone. Par conséquent, l’obstacle du financement rend le projet désagréable, puisqu’ il y a des limites du Fonds spécial pour la sauvegarde de la cité de c est pour cela que les pouvoirs publics ont créé en 1980  un compte d’affectation spécial dénommé « Fonds spécial pour la sauvegarde de la cité de Fès et ca reste normal devant un espace traditionnel très vaste  aussi l’arsenal juridique  Cela est dû à la complexité de la structure immobilière des maisons et des monuments, qui empêche les gens d’intervenir pour réparer les maisons appartenant à des fondations habbous par exemple. Il est vrai aussi que les routes authentiques de la ville ne conviennent pas aux moyens de transport et à certains des approvisionnements de la vie moderne, mais je vois que le secret de leur attractivité est de préserver l’authenticité de presque tout et peut perdre son glamour si leurs routes s’agrandissent et que beaucoup de bâtiments sont détruits pour agrandir les routes, donc tous les intervenants ont la même vue, c’est-à-dire, garder l’authenticité de la ville de Fès, mais avec la volonté , la coordination et l’engagement de tous les intervenants  Le pari de préserver et de développer le tissu authentique peut être gagné en s’ouvrant aux expériences étrangères et aux compétences des artisans locales pourront assurer le succès de ce projet .

Recommandations 

Préserver la présence de témoignages architecturaux identitaires et l’indicateurs contre le phénomène de disparition d’identité architecturale de chaque pays surtout devant le courant de la mondialisation.

– Les théories de préservation du 19ème siècle reste la base et peut être développé par la diligence.

– Obligation de la présence de l’approche participative dans les projets de préservation du patrimoine architectural.

– La nécessité de profiter de l’évolution de l’intelligence artificielle pour développer la préservation des monuments disparus afin de les survivre à nouveau.

– La mise en place du capitalisme national représenté par les hommes d’affaires et les banques nationales dans cette opération. Leur rôle est de réaliser des projets d’investissement adaptés à la nature du domaine patrimonial ce faisant, contribue à l’échelle du développement, augmente les revenus et la production et contribue aux travaux d’amélioration Urbains.

– La présence de sociologues, d’urbanistes, d’historiens, d’architectes, de membres de l’administration a parfaitement illustré le sens donné au débat. Il est ainsi apparu à tous que l’importance quantitative du patrimoine architectural du XXe siècle demandait une nouvelle évaluation du champ du domaine culturel de l’histoire de l’architecture de cette époque, afin d’imaginer de nouvelles définitions des pratiques de conservation.

Bibliographie

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peintre et critique d’art anglais. Fils unique d’une riche famille, qui adore l’art et la religion à Londres suit ses études à l’université d’Oxford visite de nombreux musées, étudie la peinture et a fait des voyages pour découvrir son pays particulièrement et autres pays d’Europe comme la France et l’Italie Cela a enrichi sa propre expérience en découvrant des expériences dans les pays qu’il a visités

[2] – Le Duc a commencé son parcours en1834 comme professeur de la  petite école de dessin (ancienne École royale gratuite de dessin, future École nationale supérieure des arts décoratifs ;en 1840 il est devenu architecte chargé de la restauration de l’ancienne église abbatiale de Vézelay et 1846 ;puis chef du Bureau des monuments historiques ; après 1863  professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École des beaux-arts et a fini  par sa démission du poste de professeur d’histoire de l’art et d’esthétique à l’École des beaux-arts en 1864

[3] Théoricien italien1906-1986 artiste et fondateur de l’Institut Centrale à Rome –

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