L’écho numérique des conflits armés et formation de l’opinion publique
The digital echo of armed conflicts and the formation of public opinion

Prepared by the researche
- Encadré par : professeur MOHAMMED RIDA NOUR
- Préparé par : EL MALIH FATIMA ZAHRA
Democratic Arabic Center
International Journal of Legal Interpretative Judgement : Eighteenth Issue – June 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
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Résumé
Cet article examine l’impact des réseaux sociaux numériques (RSN) sur l’opinion publique en temps de conflits. Il met en évidence les avantages et les défis de cette évolution sur la diffusion de l’information et la mobilisation de l’opinion publique. Les réseaux sociaux numériques facilitent la création de mouvements sociaux et de campagnes de solidarité, mais également présentent des inquiétudes telles que la désinformation, la polarisation et la radicalisation de l’opinion publique. Pour contrer ces dérèglements, les plateformes en ligne ont des obligations de renforcer leurs politiques de modération et de lutte contre les contenus illicites, toutefois il est essentiel d’encourager la société civile à questionner l’authenticité et la fiabilité des données publiées, à diversifier des sources d’information et à adopter un dialogue constructif afin de favoriser une opinion publique informée et engagée, pendant les temps de conflits. Cet essai explore les défis légaux auxquels ces plateformes sont confrontées en termes d’interaction directe, de transparence et d’objectivité, il propose après plus de deux mois du conflit, une analyse des stratégies de propagande des parties au conflit israélo-palestinien, et de leurs impacts sur l’opinion publique, tout en relevant l’importance de promouvoir une communication responsable, informée et éthique pendant les périodes sensibles.
Abstract
This article examines the impact of digital social networks (DSN) on public opinion in times of conflict. It highlights the advantages and challenges of this evolution in information dissemination and mobilization of public opinion. Digital social networks facilitate the creation of social movements and solidarity campaigns, but they also raise concerns such as misinformation, polarization, and radicalization of public opinion. To address these issues, online platforms have obligations to strengthen their moderation policies and fight against illicit content. However, it is essential to encourage civil society to question the authenticity and reliability of published data, diversify sources of information, and adopt constructive dialogue to foster an informed and engaged public opinion during times of conflict.This essay explores the legal challenges that these platforms face in terms of direct interaction, transparency, and objectivity. After more than two months of conflict, it provides an analysis of the propaganda strategies used by the parties involved in the Israeli-Palestinian conflict and their impact on public opinion. It also emphasizes the importance of promoting responsible, informed, and ethical communication during sensitive periods.
Introduction
Les réseaux sociaux numériques au-delà de simples canaux de communication[1], ils se sont positionnés comme des moteurs propulseurs de la structuration et la restructuration de la perception collective dans les domaines sociopolitiques. Le contexte des conflits armés modernes n’en fait pas l’exception, les champs de bataille sont transposés de la réalité des terrains aux réalités numériques des réseaux sociaux.
L’impact des réseaux sociaux numériques[2] est indéniable sur le façonnement et la formation de l’opinion publique surtout avec l’émergence de plateformes qui ont transformé de manière radicale la façon dont interagissent les gens avec l’actualité et l’information. Ainsi dit, les utilisateurs se forgent souvent un opinion en fonction du contenu consulté sur les réseaux sociaux plutôt que de sources plus traditionnelles, ce qui justifie l’apparition en période de conflits armés, des arènes virtuelles de guerre parallèle de l’information où des acteurs tels que des civiles, des organisations non gouvernementales, des groupes de rebelles et des institutions officielles utilisent activement les réseaux sociaux numériques en première ligne, pour diffuser leurs perspectives, analyses et témoignages.
Ce phénomène qui atteste clairement de l’ère numérique, a fondé un urgent besoin de débrouiller la manipulation de ces réseaux, ainsi que les risques et les inconvénients qu’ils présentent. Dans ce contexte, la réglementation internationale est d’importance cruciale pour gérer l’impact des communications numériques, spécialement en période de conflit et d’en défendre le « level playing field »[3]. Les conventions existantes en matière de droits de l’Homme et de droit international humanitaire, telles que les Conventions de Genève[4], doivent être adaptées pour répondre spécifiquement aux défis posés par la diffusion rapide et non filtrée d’informations via les médias sociaux, particulièrement en temps de conflits armés.
Dans une première partie, on explorera brièvement le droit d’accès à l’information et la liberté d’expression en fondements légaux à la communication numérique, ainsi que la réglementation juridique des plateformes de RSN, pour une communication numérique transparente et éthique (I), dans une deuxième partie de cet article, on présentera la stratégie de communication numérique des parties au conflit israélo-palestinien et son impact, à travers une analyse des publications sur les réseaux sociaux(II).
- Pixels et lois : Naviguer la Liberté d’Expression à l’ère de la Communication Numérique
Les médias traditionnels, notamment les journaux quotidiens, hebdomadaires régionaux, magazines d’actualité, grandes stations de radio et de télévision, ont longtemps joué un rôle essentiel dans la formation de l’opinion publique et sont d’ailleurs, toujours omniprésents[5]. Néanmoins, la révolution d’internet a permis de former des communautés virtuelles (Lefebvre, A.2005), où la diffusion et la consommation de l’information présentent le nerf de ces communautés numériques appelées « nouveaux médias », tel que : Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), X (ex twitter), TikTok, Télégram, Google (YouTube) ou des blogues plus spécialisés dans l’actualité journalistique. Ces plateformes occupent une place prépondérante dans la sphère de la communication numérique, et offrent des espaces virtuels où les utilisateurs sont devenus à la fois consommateurs et producteurs d’informations[6].
Ces réseaux d’interaction inhabituellement prompts et riches en contenus, sont de plus en plus complexes, d’où le besoin d’en encadrer l’activité (A), également, ils soulèvent des défis en termes de véracité et de contrôle de publication des informations, ce qui requiert de nouveaux engagements Juridiques, tendant à renforcer la lutte contre la désinformation (B).
- Cadre Juridique de la communication numérique
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH)[7], et son pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP)[8] affirment pour toute personne, un droit d’accès à l’information, ainsi qu’une liberté d’opinion et d’expression. L’exercice des libertés énoncées par la DUDH et le PIDCP peuvent faire l’objet de certaines restrictions, expressément définies par la loi, et justifiées par des devoirs et des responsabilités spéciaux[9] :
-La préservation des droits ou de la réputation d’autrui,
-La protection de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.
Les approches juridiques et réglementaires divergent d’un Etat à un autre, nonobstant l’inexistence de frontières territoriaux aux RSN, il convient de mettre en avant des réglementations spécifiques aux réseaux sociaux numériques en Europe et en Amérique, qui sont des précurseurs dans le monde.
*En Europe : Dans un paysage technologique en constante évolution, le cadre normatif européen devait s’adapter aux problématiques telles que la confidentialité des communications entre machines connectés à internet, et celle des communications individuelles sur des réseaux d’accès publics (tels que les réseaux Wi-Fi publics), d’où l’adoption de la directive 2002/58/CE, amendée par la directive 2009/136/CE, connue également sous le nom de directive “vie privée et communications électroniques”, elle représente un instrument juridique fondamental pour la sauvegarde de la vie privée, à savoir la protection de la confidentialité des communications, ainsi que les règles relatives à l’identification, à la localisation et à la surveillance[10].
L’avènement du règlement général sur la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, et à la libre circulation des données[11] (RGPD), a imposé à l’Union européenne la nécessité d’actualiser son cadre normatif. C’est ainsi qu’une législation sur les services numériques a été officiellement adoptée par le Conseil de l’Union européenne en octobre 2022[12], proposant la mise en place d’outils juridiquement contraignants, notamment en ce qui concerne la responsabilité et la transparence des plateformes numériques, et des moteurs de recherche.
Selon le Règlement (UE) 2021/784[13], chaque État membre a le droit d’émettre des injonctions de retrait à l’encontre des fournisseurs de services d’hébergement, pour le retrait ou le blocage des contenus à caractère terroriste des plateformes en ligne (sauf urgence, le contenu sujet de l’injonction est retiré dans un délai d’une heure dès réception de l’injection). YouTube intègre depuis 2008, des mécanismes de signalement des contenus qui font apologie du terrorisme, et fait acte d’une réactivité rapide à leur suppression, en plus, il participe à la promotion d’initiatives d’anti-radicalisation[14].
*Aux USA : la liberté d’expression est protégée par le 1er amendement de la constitution des États-Unis d’Amérique[15] : « Le Congrès n’adoptera aucune loi relative à l’établissement d’une religion, ou à l’interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d’expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d’adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis».
La communication numérique est cadrée par plusieurs lois dont : la Children’s Online Privacy Protection Act (COPPA), la Digital Millennium Copyright Act (DMCA), et (Communications Decency Act)[16] adoptée en 1996 (CDA).
La loi sur la décence en matière de communications (CDA) est une loi inclusive, qui reconnaît que la lutte contre la désinformation est de la responsabilité de tous les acteurs du numérique qui ne peut reposer uniquement sur les efforts des géants de la technologie[17]. Elle crée un front uni contre la diffusion de fausses informations où les gouvernements, les organisations de la société civile, les médias et les particuliers ont tous un rôle à jouer dans le signalement des fausses informations.
Aussi, la nature avant-gardiste du code est évidente dans son inclusion de mesures proactives pour contrer de nouvelles tactiques de manipulation. La loi encourage une plus grande transparence dans les pratiques de modération des contenus, spécialement face à des accusations formulées contre le manque de modération des différentes plateformes en ce qui concerne la désinformation. Pour la prise de décision algorithmique et les censures qui peuvent être pratiquées par les plateformes de RSN et qui peut être biaisés, soulèvent des réflexions critiques quant au droit légitime d’accès à l’information et la liberté d’expression.
Tandis que la loi sur la protection des enfants (COPPA), et en tant que loi fédérale, interdit aux plateformes de recueillir des informations personnelles d’enfants américains âgés de moins de 13 ans, sans obtenir un consentement parental préalable et vérifiable.
Enfin, la loi DMCA offre une protection à l’exploitant contre les allégations de violations de droits de propriété intellectuelle, où l’exploitant n’est pas tenu responsable de la diffusion et/ou du stockage de qui violent le droit d’auteur. Pour bénéficier de cette protection, l’exploitant doit élaborer et publier une politique relative aux violations des droits d’auteur “Conditions Générales d’Utilisation (CGU)”, établir un régime d’avis et de retrait (notice and takedown procedures) pour que les propriétaires de droits d’auteur peuvent envoyer un avis de retrait aux fournisseurs de services, qui doivent ensuite retirer le contenu signalé et mettre en place une politique stipulant la fermeture des comptes des utilisateurs en infraction répétée aux droits d’auteur. Cependant, et contrairement à certaines réglementations européennes, la loi américaine ne prévoit pas de mécanismes de notification et de retrait rapide, déclenchant ainsi un débat sur la gestion des contenus diffamatoires ou dommageable[18].
- Nouveaux Engagements Juridiques : la lutte contre la désinformation
«…. les médias sociaux ont aussi accéléré et amplifié la diffusion de fausses informations et de discours de haine, faisant peser des risques majeurs sur la vie en société, la paix et la stabilité. Pour protéger l’accès à l’information, nous devons encadrer sans attendre ces plateformes, tout en protégeant la liberté d’expression et les droits humains »[19]. Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
L’utilisation des réseaux sociaux numériques généralisée, soulève des questions de menaces au discours public, aux processus démocratiques et à la cohésion sociale, à cause de la prolifération de la propagande et la désinformation[20], tel l’exemple de l’article 20 du PIDCP qui interdit toute propagande en faveur de la guerre, et prohibe toute incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence.
*En Europe : instauré en 2018, le Code de bonnes pratiques sur la désinformation représente une initiative novatrice, où les acteurs industriels ont uni leurs forces pour établir des normes d’autorégulation visant à contrer la désinformation. En juin 2021, le processus de révision a été amorcé, et suite à la ratification du code actualisé le 16 juin 2022, il sera intégré à un cadre réglementaire élargi, aux côtés de la législation sur la transparence publicitaire, la publicité politique et les services numériques. Le code renforcé englobe 44 engagements[21] et 128 mesures spécifiques, pour contrer la désinformation numérique[22] :
Transparence de la publicité politique[23] : Les signataires s’engagent à mettre en place des mesures renforcées de transparence pour permettre aux utilisateurs de reconnaître facilement les publicités politiques en fournissant un étiquetage plus efficace et en révélant le sponsor, les dépenses publicitaires et la période d’affichage.
Intégrité des services : Face aux défis techniques, le code prévoit un renforcement des mesures contre les comportements de manipulation utilisés pour diffuser la désinformation, en établissant une coopération plus étroite entre les signataires.
Responsabilisation des utilisateurs : L’instauration de pratiques de conception sûres pour limiter la propagation de la désinformation, grâce à des outils améliorés dans le but d’aider les utilisateurs à reconnaître, comprendre et signaler la désinformation, ainsi qu’à accéder à des sources faisant autorité et à des initiatives d’éducation aux médias.
Responsabilisation des chercheurs : En assurant un accès aux données de meilleure qualité, les plateformes apporteront un meilleur soutien à la recherche sur la désinformation.
Responsabilisation de la communauté de vérification des faits : Le code élargira la couverture de la vérification des faits à tous les États membres, et en toutes langues de l’UE, tout en assurant une contribution financière équitable pour le travail des vérificateurs de faits.
Centre de transparence et task-force : Un centre de transparence accessible à tous, sera établi pour assurer la visibilité de la mise en œuvre du code. Une task-force permanente sera chargée d’adapter le code aux évolutions technologiques et législatives.
Démonétisation : les parties signataires s’engagent à empêcher les acteurs qui diffusent régulièrement des informations trompeuses ou nocives de toute monétisation, et d’éviter la diffusion d’annonces véhiculant la désinformation, sous peine d’être privées des recettes publicitaires. Aussi, le code est assorti d’un système de suivi comprenant des indicateurs de niveau de service pour évaluer sa mise en œuvre au niveau de l’UE et des États membres[24]. De plus, le code renforcé prévoit le développement d’indicateurs structurels pour mesurer l’impact global du code sur la désinformation.
*Aux USA : en considération des développements récents, les États-Unis démontre un intérêt croissant pour une réforme du droit de l’internet[25], en raison de l’implication de grandes plateformes numériques dans des événements socio-politiques[26], en exemple, Facebook a été accusé d’être un instrument dans le génocide reconnu en 2018 (Facebook critiquait pour sa réponse jugée «lente et inefficace »[27] face à la propagation de la haine en ligne dirigée contre la minorité Rohingya)[28].
L’article 230 de la CDA[29] américaine a longtemps été critiqué pour accorder une immunité aux plateformes en ligne, les protégeant juridiquement des actions en justice liées aux contenus générés par les utilisateurs. En vertu de l’article 230 du CDA, le fournisseur ou l’utilisateur d’un service informatique interactif ne sera traité comme l’éditeur ou l’orateur d’une information fournie par un autre fournisseur de contenu de médias d’information. La Cour suprême a récemment statué sur deux affaires interprétant l’article 230, à la suite du recours à la justice par des familles de victimes d’attaques terroristes, accusant des plateformes telles que Twitter, Facebook et Google d’avoir sciemment permis l’utilisation de leurs plateformes par un front qualifié de terroriste, à des fins de recrutement, de collecte de fonds et de diffusion de propagande. La Cour suprême a rejeté ces allégations[30], soulignant que le simple fait de fournir une plateforme pour la publication de contenu ne fait pas de ces plateformes des complices des attaques terroristes, surtout que les plaignants n’ont pas pu prouver un lien direct entre les contenus publiés sur ces plateformes et les attaques spécifiées.
En 2021, deux projets de loi ont été soumis au congrès américain : une « Loi sur la protection des américains contre les algorithmes dangereux », qui tend à culminer l’immunité de responsabilité des entreprises de médias sociaux[31], et une « Loi sur le recours en justice contre les algorithmes malveillants » qui vise à rendre les plateformes responsables des violations sélectionnées par des algorithmes.
Aujourd’hui, et malgré l’absence d’un cadre juridique stricte, des grandes plateformes ont mis en place des systèmes de signalement (reporting system) et de suppression des contenus jugés préjudiciables, qui et surtout en temps de conflits, peuvent créer des divisions dans la perception des réalités, participer à la formation des opinions différenciés voir antithétiques, et par conséquence causer la montée des tensions[32]. En illustration, le programme des “Notes de la Communauté” sur la plateforme X, opère de manière collaborative, permettant aux utilisateurs d’apporter des notes contextuelles à des posts potentiellement trompeurs, afin de freiner toute désinformation ou propagande. Les modérateurs de la plateforme X n’ont aucun rôle dans la rédaction de ces notes, laissant ces décisions entre les mains des utilisateurs, toutefois, il n’est pas exempt de menaces telles que le biais des contributeurs, la manipulation intentionnelle, le manque de diversité parmi les évaluateurs, le risque de censure indue et la complexité des sujets évalués. En période de conflits armés, l’information est une balle de tir visant la mire du lanceur, sa nature dépend de l’intention et du contexte. Qu’elle soit informative ou manipulatrice par la manière de la présenter, elle aura pour objectif de rallier un individu ou un groupe à une perspective, une cause ou une conviction Géré,F.(2011). La deuxième partie de cet article se concentrera sur l’observation de son usage sur les RSN par les parties au conflit armé israélo-palestinien.
- Conflit armé et impact de la communication numérique sur l’opinion publique :
Des conflits armés éclatent tout le temps et partout dans le monde[33]. En pareils temps, l’information devient une arme puissante dans les mains des différents acteurs qui jouent chacun, un rôle spécifique dans la création et la diffusion de l’information sur les plateformes numériques, qu’ils soient des gouvernements nationaux ou étrangers, des groupes d’intérêt, des individus affectés directement ou indirectement, qu’ils soient bienveillants ou immoraux. Étant donné que les réseaux sociaux ont un accès direct à un large éventail d’informations provenant de sources diverses, leur dominance est cumulée par le nombre massif d’utilisateurs. Nonobstant, la prolifération d’informations sur les plateformes numériques, a créé un paysage confus où coexistent informations fiables, désinformation et propagande, ce qui soulève des interpellations critiques quant à la véracité et l’éthique dans la diffusion des informations[34].
- Contexte du conflit
« …Le fond du conflit israélo-palestinien est un problème national : celui de deux peuples qui ont le droit légitime d’exister sur la même terre. Il leur faut donc partager cette terre. Il y a trente ans, au moment d’Oslo, Israéliens et Palestiniens s’étaient mis d’accord sur la manière de la partager. Mais cet accord n’a pas été mis en œuvre. Et depuis, dans les deux camps, les forces du déni n’ont cessé de progresser sous l’effet de l’orgueil démesuré des uns et du désespoir des autres. Et la violence a augmenté… ».
Extrait de l’article de JOSEP BORRELL,
Chef de la diplomatie de l’UE, du 15/11/2023.
Soutenu par les États-Unis, Israël est une puissance économique et militaire majeure dans la région MENA[35], alors que HAMAS est de facto l’organe gouvernant dans la bande de Gaza depuis 2007[36], tandis que l’Autorité palestinienne en Cisjordanie est affiliée à l’OLP[37].
La situation entre Israël et le Palestine a toujours été problématique, marquée par un blocus[38] israélien depuis 2007, où les restrictions imposées aux palestiniens et l’expansion des colonies juives illégales selon le droit international, alimentent les conflits. Mais depuis les récentes attaques du Hamas, du 7 octobre 2023 en territoire israélien, la situation est devenue sordidement tragique. Les affrontements ont causé une lourde perte humaine dans les deux camps, des déplacements massifs de population, et des otages israéliens retenus à Gaza.
Dans le contexte du conflit israélo-palestinien, les médias numériques offrent une portée universelle, permettant aux messages de propagande d’atteindre des audiences internationales en temps réel[39], mais leur rôle est compromis par la prolifération de fake-News, de la manipulation de l’opinion publique et des appels à la violence. Les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille majeur pour la guerre de l’information, où chaque partie adopte des stratégies de communication numérique distinctes (A). Ces stratégies visent à influencer la perception du conflit à l’échelle mondiale d’où le besoin d’en évaluer l’effet sur l’opinion publique, et ce par l’observation et l’interprétation de la réactivité du publique en ligne (B).
- Analyse de l’utilisation des RSN par les parties au conflit :
La communication israélo-palestinienne consiste en une course pour gagner la sympathie de l’opinion publique, en particulier occidental, ciblé par une communication numérique notamment en langue anglaise, parfois traduite à plusieurs langues. Les acteurs de la propagande israélo-palestinienne ont activement utilisé des campagnes virales et des témoignages visuels tels que des images et des vidéos accompagnées de hashtags. Devenus des instruments clés pour attirer l’attention du public sur des questions précises, ces outils sont utilisés de manière sélective par chacune des parties, afin de mobiliser un soutien de masse en ligne. Des accusations réciproques ont émergé, les deux parties s’accusent mutuellement d’usage de bots, de trolls malveillants et de l’intelligence artificielle afin d’influencer de manière significative l’opinion publique, mais jusqu’à présent, aucune enquête sérieuse n’a été menée pour vérifier la validité de ces allégations.
Lors des conflits armés contemporains, les RSN ont conquis une place incontournable dans le paysage de la communication numérique, surtout que les interactions sous formes de postes, commentaires, likes et partages permettent à chaque partie au conflit de mesurer la performance de sa stratégie communicationnelle et d’y apporter des corrections immédiates. Dans cette analyse, nous nous concentrons sur l’usage des plateformes numériques les plus convoitées : X, YouTube, Instagram, Facebook et Télégram par les antagonistes.
- Instruction du narratifs et contrôle du récit :
Les deux principaux acteurs du conflit utilisent les RSN pour modeler et contrôler le récit, en présentant de manière sélective, les informations à dévoiler au public.
La stratégie de communication officielle d’Israël appelée « hasbara[40] », activement présente sur les RSN, vise à présenter sa perception particulière et à crédibiliser l’histoire du préjudice subi par le peuple israélien afin de justifier les actions d’Israël. L’adoption d’un discours de victimisation à travers le rappel réitéré du Holocauste[41] dont étaient victimes des juifs, avec le slogan « Plus jamais », l’Etat israélien proclame un droit de riposte aux menaces à sa sécurité nationale[42], se référant au sens de l’article 2 de la résolution 3314 de l’assemblée générale des Nations unies, où la faute incombe en principe à celui qui fait usage de la force en premier[43]. Cela inclut la mise en avant des opérations militaires visant à neutraliser les infrastructures du Hamas[44]. Dans cette perspective, les pro-palestiniens ont tenté d’humaniser leur cause, rappelant que les victimes sont avant tout des êtres humains, pas juste des dégâts collatéraux[45] de guerre, ou des statistiques dans les rapports des organisations internationaux. Ils ont essayé de corriger les stéréotypes à propos des palestiniens et du monde arabo-musulman, portrayaient comme des terroristes et des extrémistes. Défendant devant la communauté internationale que tous les palestiniens ne sont pas que des arabo-musulmans, mais présentent une variété ethnique et religieuse. Les palestiniens ont promu une histoire commune avec des minorités ethniques qui ont éprouvés la colonisation et le génocide (les indiens d’Amérique)[46], la même stratégie a été usée par les israéliens (durz, amazighs….).
Des comptes publient des vidéos, des photos et des témoignages de victimes palestiniens, dont l’objectif est d’éclaircir l’opinion publique sur leur propre récit du conflit, et de détourner le récit israélien de l’auto-défense[47]. Les attaques de Hamas sont déployées en réaction à une occupation[48] considérée douloureuse, qui dure depuis plus de sept décennies[49], notamment des conflits territoriaux et des restrictions imposées par Israël[50]. En parallèle, ils condamnent un intérêt colonial moins légitime, à savoir la délocalisation des habitants de la région dans le but de s’approprier les richesses naturelles de Gaza, particulièrement suite à la découverte présumée d’un gisement de gaz.
Conscient de la force de l’image, les pro-Palestine ont recouru à la création de contenu visuel, tel que des infographies, des vidéos et des graphiques, pour décrire l’ampleur de la tragédie à GAZA, ainsi un hashtag وخز_الريشة_لضمير_العالم# est devenu viral sur la plateforme X, invitant des artistes Pro-Palestine à participer à la création de dessins qui portrayent la souffrance du palestinien sous les bombardements israéliens. Des comptes tel @GazaMartyrs, @gazanotice, @ajplus, @palestinetv تلفزيون فلسطين sur X, et Eye on Palestine @Eyeonpal sur Télégram, se sont focalisés sur le partage des photos et vidéos d’enfants, de femmes et d’hommes victimes d’attaques sur GAZA[51], et d’autres usent la parodie et la comédie noir.
Les messages contestant la propagande rivale ont également le potentiel de devenir viraux, invoquant ainsi des contre-récits et dénonçant un speech adverse préconçu. Les partisans de la cause palestinienne ont averti sur l’existence d’un manuel intitulé “The Israel Project’s 2008 Global Language Dictionary”. Ce manuel qualifié de bible de la communication pro-israélienne, a pour objectif principal de guider les israéliens et leurs partisans, dans la transmission de messages percutants et persuasifs, en fournissant des réponses adaptées, soigneusement argumentées et dont l’efficacité a été scrupuleusement étudiée et validée pour promouvoir et défendre au niveau international, les perspectives israéliennes.
2- Tactique de la controverse :
La tactique de la controverse a été déployée par les partisans de la cause palestinienne qui accusent les USA, de drainer les ressources et les vies américaines directement dans le conflit israélo-Palestinien. Le volume de l’aide économique et militaire américaine en faveur d’Israël a toujours suscité des débats au sein même du congrès[52], mais la polémique a été ravivée à travers les RSN qui ont attisé les contestations du peuple américain subissant les conséquences de l’inflation économique. La comparaison entre le conflit israélo-palestinien et le conflit russo-ukrainien a été médiatisée par les militants en ligne, exposant des doubles standards dans la politique internationale, suscitant des débats sur la légitimité de la résistance palestinienne par rapport à la position adoptée par les gouvernements américains et européens.
Cette stratégie de la controverse a été également usée par des voix partisanes d’Israël, qui se sont élevées pour critiquer la décision des pays arabes de ne pas ouvrir leurs frontières pour accueillir les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie[53]. Certains pro-Israël vont utiliser cette attitude pour démontrer un rejet des Palestiniens par le monde arabe, et argumenter une difficulté pour Israël à maintenir des relations de voisinage harmonieuses avec un peuple indésirables. Dans ce sens, le conflit israélo-palestinien, est symbolisé en guerre de civilisations”guerre du peuple de la lumière contre le peuple des ténèbres”[54]. D’ailleurs, Israël s’exprime sur les contraintes complexes qu’il a à surmonter, allant des défis opérationnels sur le terrain aux dilemmes diplomatiques, parmi ceux-ci le besoin de protéger la vie de ses citoyens et de celles des otages israéliens. En outre, engager des négociations[55] avec des groupes qu’il considère des extrémistes, est estimé contre son éthique.
- Ciblage et Algorithmes personnalisés :
L’exploitation des algorithmes à des fins de propagande peut être complexe en raison du caractère souvent secret et clandestin de telles opérations. Néanmoins, certaines tendances ont été identifiées ou signalées dans le contexte d’utilisation d’algorithmes pour manipuler l’information, bouleversant les convictions existantes et limitant l’exposition à des opinions alternatives. Les hashtags jouent un rôle essentiel dans la mobilisation en ligne pour des causes politiques, sociales ou culturelles agissant comme des catalyseurs, et coordonnant les actions des participants, notamment dans les campagnes de sensibilisation et les mouvements de protestation[56]. En facilitant la diffusion rapide de l’information, les hashtags permettent aux utilisateurs de suivre les développements récents et de partager les informations cruciales en temps réel, ce qui accroit leur visibilité et crée ainsi un sentiment de communauté virtuelle.
Pendant le conflit israélo-palestinien, on a assisté à une propagation des slogans partisans d’un camp ou de l’autre “This is not war, this is a genocide”, “From the river to the sea Palestine will be free”[57],”we will never forget, we will never forgive “. Les hashtags sont aussi formes de slogans numériques, qui servent à exprimer des opinions, de participer à la discussion des évènements mondiaux sur les RSN ou de la stimuler, mais surtout d’organiser des compagnes de soutien et ou de protestation.
De plus, les RSN offrent aux citoyens lambda comme aux organisations[58], des espaces pour créer et diffuser du contenu, et échanger leurs réflexions sur des sujets d’actualité sans recourir aux médias traditionnels. Cela les positionne en influenceurs qui peuvent s’engager ou être engagés pour diffuser des messages ciblés, exploitant leur crédibilité et leur audience[59]. D’ailleurs, l’apparition d’un influenceur égyptien dans un programme américain diffusé sur la plateforme YouTube, pour discuter du conflit israélo-palestinien, a eu un écho phénoménal[60] qui a imprégné l’opinion publique. Des influenceurs dans divers domaines[61] ont exprimé leurs avis en ligne, accusant ostensiblement Israël de perpétrer des crimes de guerre contre les civils palestiniens à la suite de bombardements d’hôpitaux et d’écoles, d’autres influenceurs ont accusé Hamas d’actes de terrorisme contre les israéliens et de causer du tort à son peuple. Par ailleurs des influenceurs sont restés neutres et ont favori l’appel à la paix et à la solution des deux Etats. Il convient de souligner que les publications de certains influenceurs, requièrent un examen approfondi et une vérification à partir de sources crédibles et impartiales.
- Diffusion de fake news :
Le recours à la désinformation sur les diverses plateformes des RSN par les deux parties, à des fins de propagande a été souligné, conduisant à des préoccupations liées à la véracité et à la fiabilité des contenus, dont certains sont violents, circulant sur les réseaux sociaux, dont Meta (Facebook et Instagram), TikTok, X (ex-Twitter), et YouTube (Google). Jonathan Greenblatt, PDG de ADL[62] a déclaré « À la suite de l’attaque terroriste meurtrière du Hamas contre Israël, une vague de désinformation et de théories du complot sur le conflit et Israël ont circulé sur les réseaux sociaux et, dans certains cas, ont été relayées par la presse grand public ».
Certains contenus devenus viraux incluent une prétendue vidéo d’un combattant du Hamas abattant un hélicoptère israélien, qui par la suite s’est avérée une séquence d’un jeu vidéo, aussi une vidéo de l’armée russe bombardant l’Ukraine, faussement présentée comme une attaque de l’armée israélienne contre Gaza. Mais l’une des allégations les plus célèbres, est selon laquelle “40 bébés auraient été tués et décapités” par le Hamas au kibboutz de Kfar Aza, relatée par une journaliste de la chaîne israélienne i24 puis d’autres médias occidents, cette information demeurait incertaine, a été reprise par le compte officiel de l’État israélien et par le président américain Joe Biden, et par le compte twitter @BENSHAPIRO, influant animateur d’émission américain suivi par 6 millions comptes d’utilisateurs. Certains journalistes sont revenus sur cette information, précisant que ni le gouvernement israélien, ni américain n’ont pu confirmer l’incident. Une autre vidéo qui présente un entrainement des chiens publiée le 04/11/2023, le porte-parole du 1er ministre israélien a assuré qu’il s’agit d’un membre du commandant de Hamas poursuivi par un chien policier dans des tunnels. Le compte officiel de l’Etat d’Israël sur X, a publié une vidéo qui documente la réquisition d’armes et matériaux présumés appartenir à HAMAS, trouvés au sous-sol de l’Hôpital AL-SHIFA[63], seulement la présence d’un caisson avec des écritures hébreux apparu quelques jours avant l’assaut, dans une vidéo de propagande israélienne, a semé le doute sur la manipulation des preuves sur la vidéo (supprimée et reposter après son édition).
Le compte officiel sur X d’un Journaliste Israélien @EdyCohen (suivi par presque 650 milles followers), a publié une tweet commentant une vidéo d’un supposait tunnel du commandant de HAMAS, découvert par l’armée israélienne, la chaîne YouTube d’AL Jazeera Mubasher, a republié la vidéo d’origine publié en octobre 2022 sur YouTube, et qui exhibe un ancien bâtiment abandonné au suède, visité par une équipe d’explorateurs suédois.
L’apparition de comptes imposteurs[64], passant pour des comptes officiels et publiant délibérément des informations faussées. Face à ce phénomène de la désinformation, plusieurs comptes se sont engagés à détracter les fakes-news et les mensonges pro-israéliens et pro-palestiniens sur les RSN, en exemple, la page Facebook “TAHAQAQ[65]“, le compte X @Shayan86, le compte @check_your_Fact
- Diffamation et déformation de la réalité :
“Un soldat qui perd le soutien de sa Nation perd sa légitimité (Royal,2012)”, c’est dans ce crédo, que la propagande officielle tient à légitimer ses actes, afin de gagner le support de ses citoyens. Le compte officiel de Tsahal[66] sur Instagram a posté que « Les forces de Tsahal ont découvert dans la chambre d’un enfant palestinien, un exemplaire du livre d’Hitler “Mein Kampf” », traduit en arabe. Repris par la page officielle de @l’IDF[67] sur la même plateforme, le poste fut un clin d’œil au monde occidental, associant les palestiniens à l’idéologie d’Hitler. D’ailleurs, un bref scrolling des tweets sur la page officielle de Tsahal sur X, révèle trois axes à la propagande de l’armée israélienne. Ces axes mettent en avant l’utilisation par le Hamas de civils palestiniens comme boucliers humains, alors qu’Israël œuvre pour protéger ses citoyens et libérer les otages israéliens, ostensiblement, il incrimine le Hamas du sort sanglant des civils lors des opérations militaires. Sa communication de guerre officielle se décline aussi dans des avertissements sur ses réseaux sociaux et en envoyant des pancartes de zones à évacuer par les civils[68] palestiniens avant les frappes[69]. La publication des vidéos de soldats israéliens entrain de participer à des challenges de danse sur TIKTOK, en vue d’expédier à la société internationale l’image complaisante d’une armée de jeunes soldats pacifiques et compatissants, qui cherchent à sauver les vies de leurs concitoyens et freiner le terrorisme. Seulement, cet image a été entachée par la parution des vidéos[70] de soldats de Tsahal, s’attaquer brutalement aux journalistes, s’amuser à bombarder des bâtiments non militaires et à bloquer l’aide médicale aux civils blessés.
La propagande pro-Israël a tenté d’attiser la haine de certaines communautés minoritaires contre le HAMAS telle LGBTQAI+. Le compte gouvernemental @IsraelMFA[71] publie que Hamas cible les minorités innocentes, aussi un compte @LucidCap publie sur X « Try not to get lost in Gaza because Hamas has been imprisoning gays, depriving sleeps and preventing them from going to bathroom for 3! Days »[72].
Afin de dénoncer la barbarie du Hamas à l’égard des femmes, le compte @EmekaGift100 (41.3K Followers), a partagé des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des convois présumés des Brigades militaires du Hamas, atteindre le centre de la bande de Gaza avec une femme dite civile et des soldats israéliens capturés et humiliés. Tandis que le compte de la chaîne Visegrád 24, a publié sur son compte X des accusations au Hamas de violer des citoyennes israéliennes[73], des allégations reprises par le compte X : @RealJamesWoods[74], mais réfutés par le compte de Hamas حركة حماس “الرسمية”sur Télégram[75], qui a affirmé qu’il s’agit de propos diffamatoires. En vue de monter le peuple palestinien et l’opinion international contre Hamas, le compte officiel du ministère des affaires étrangères @IsraelMFA sur X, a accusé dans une tweet les leaders du Hamas, comme Ismail Haniyeh, de délaisser leur population à la pauvreté et de voler des aides humanitaires, alors qu’ils vivent luxueusement. La page officielle sur X « @IsraelArabic », avec hashtags : #hamas_terroriste, #hamas_isis, présentant une infirmière prétendre exercer dans un hôpital palestinien, dénonçant des pratiques fraudulantes du Hamas. France 24, après investigation technique, a confirmé qu’il s’agit d’un fake[76], la @CNN a aussi reporté[77] qu’il s’agit d’une vidéo stagée, dont l’origine n’a pas été précisé.
5- la censure :
Le succès de la propagande palestinienne[78], a poussé des groupes d’influence Israéliens à mettre la pression sur les politiciens et les géants de la communication numérique. Alors que des politiciens renouvellent leurs appels à l’interdiction de TikTok en raison de préoccupations liées à son contenu et à la nécessité d’une modération accrue du contenu antisémite, la Commission européenne a ouvert une enquête sur le réseau social X en raison des manquements présumés aux règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence dans le cadre du DSA[79]. Les démarches comprennent une demande détaillée d’informations, notamment sur la publication de contenus illicites liés au conflit Israël-Hamas. Meta (Facebook, Instagram) a également reçu des avertissements posant la nécessité de protéger les utilisateurs, contre les contenus violents.
En ce qui concerne les comptes influents, les deux camps accusent des plateformes d’adopter des évaluations biaisées et de pratiquer des censures indues, en raison de la dominance de groupes de pression excluant certaines perspectives légitimes, ce qui a poussé ces comptes à lancer un hashtag de contestation : #WeWontBeSilenced.
L’objectif des différentes stratégies de la communication numérique, réside dans la création d’une perception positive du point de vue de l’émetteur de la dite propagande, installant ainsi une narration justificative de ses actions, tout en discréditant celles de l’adversaire. Cette approche a le pouvoir d’impacter la mobilisation des citoyens tout en renforçant le soutien intérieur, et suscitant la sympathie et la solidarité au niveau international.
B- L’impact des réseaux sociaux numériques sur l’opinion publique :
Dans un contexte de conflit armé, la désinformation et la propagande peuvent avoir des conséquences tragiques sur le déroulement des faits. L’impact des plateformes numériques a été souligné par plusieurs personnalités politiques, le représentant Mike Gallagher[80] a été scandalisé par un résultat particulier de l’enquête Harvard/Harris où 51 % des jeunes Américains de 18 à 24 ans légitiment le Hamas dans ses attaques contre des citoyens israéliens. Il attribue cette tendance à l’influence de TikTok[81], qu’il qualifie de “fentanyl numérique” et appelle à son bannissement aux États-Unis. Gallagher soutient que TikTok favorisant la désinformation et la propagande pro-Hamas, a eu un impact significatif sur les jeunes américains et leur vision du monde, une vision partagée par le sénateur américain Josh Hawley qui a activement milité pour bannir TikTok aux États-Unis[82], adressant une lettre à la secrétaire du Trésor, Janet Yellen mettant en avant l’influence de TikTok sur les opinions, en particulier chez les jeunes Américains, notamment en lien avec le conflit israélo-palestinien.
1- Impactes sociopolitiques :
Depuis le 07 octobre l’antisémitisme et l’islamophobie ont explosé[83], des vidéos des actes de violence et des discours de haine ont été postées et partagées sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit à une marche civique le 12 novembre 2023 contre l’antisémitisme. Rony BRAUMAN proposa plutôt une marche contre toute forme de racisme[84], estimant qu’Israël met en danger les juifs du monde.
Aux États-Unis, le conflit s’est infiltré au sein du congrès américain après son adoption de la résolution[85] déclarant “l’antisionisme comme antisémitisme[86]“, ce qui a suscité de vives critiques[87] par des militants des droits de l’homme contestant l’antisémitisme nuancés à l’antisionisme et les demandes de cessez-le-feu, alors que les défenseurs de la résolution soutiennent que l’antisionisme évolue vers une forme de haine des juifs (VIDAL,D. 2022). L’ADL a précédemment publié un guide[88] en ligne, qui affirme que, la critique d’Israël bien qu’elle ne soit pas antisémite en soi, l’antisionisme contemporain franchit souvent cette limite[89]. D’ailleurs le rapport du sondage d’octobre et décembre, effectués par l’université de Harvard, ont confirmé l’impacte des RSN sur la formation des opinions publiques, surtout chez les jeunes de 18 à 24 ans qui est la tranche d’âge la plus consommatrice des RSN et malgré que la majorité des interviewés tout âge confondu ont soutenu Israël, mais les jeunes ont été plus mystiques, et plutôt sympathisants avec la cause palestinienne.
Sujet | Résultats[90] | Résultats[91] |
Problème le plus important dans le pays | Le conflit occupe la 10ème position parmi 29 problèmes que les américains, dépassant même le sujet de l’éducation. | – |
Suivi du conflit Israël-Hamas | 70% des interviewés, surtout entre 35 et 44 ans, suivent de près la question. | 69 % des interviewés, surtout entre 18 et 24 ans, suivent de près la question. |
Perception des attaques contre Israël | 85% ne croient pas que les attaques visent à provoquer une guerre. | 63% des interrogés pensent qu’Israël se défend. |
Responsabilité de gouvernance à Gaza | 54% estiment que le Hamas devrait gouverner Gaza. | 51% des 18 -24 ans pensent que Hamas et les palestiniens devraient gouverner Gaza.la majorité |
Opinions sur l’hostilité entre Israël et Gaza | 63% des 18-34 ans pensent qu’Israël devrait cesser son hostilité envers GAZA. | 57% des 18-24 pensent qu’Israël devrait cesser son hostilité envers GAZA, contrairement aux 63% des interrogés tout âge confondu |
Solution à long terme | 63% pensent qu’il devrait y avoir deux États palestinien et israélien qui coexistent. | 60% des interrogés pensent que la solution serait deux Etats |
Perception des médias | 58% des 18-24 ans pensent que les médias sont biaisés en faveur d’Israël. | – |
Propagande
|
52% des entre 25 ans et 34 ans pensent que les déclarations d’attaques d’Israël de l’hôpital sont vrais et non pas une propagande. | – |
Opinions sur l’explosion de l’hôpital | Plus de 2/3 pensent que c’était causé par une roquette terroriste.
61% des 18-24 ans et 56% des 25 à 34 ans, pensent qu’Israël a bombardé l’hôpital, tandis que 70% des plus de 45 ans pensent que l’hôpital était attaqué par Hamas. |
– |
Justification des attaques par Hamas | 24% pensent que c’est justifié, principalement les 18-24 ans | 60% des interrogés de 18-24 ans pensent que c’est justifié.73% tout âge confondu pensent le contraire. |
Nature génocidaire des attaques | 51% des 18-24 ans pensent que les attaques du Hamas étaient justifiées. | La majorité des 18-34 pensent qu’Israël commit un génocide contre les civils à GAZA. |
En outre et au niveau politique, la pression internationale monte contre Israël. L’Assemblée générale des Nations Unies a appelé le 12 décembre à la majorité à un «cessez-le-feu humanitaire» dans la bande de Gaza. Encore, la position du président américain Biden et du président Français Macron qui ont démontré un inconditionnel support à Israël, s’est développée à une critique publique du gouvernement israélien pour son opposition à la solution des deux Etats, en le misant en garde contre une perte du soutien de l’opinion publique international.
2-Impactes Economiques:
L’enivrement des RSN par des histoires de l’un ou de l’autre partie, a bousculé les gens pour prendre position au conflit, mais aussi d’adopter des stratégies de riposte, qui peuvent avoir des effets sur la politique (vote vengeur), ou économique comme le boycotte (en punissant les marques et les commerces ayant une orientation pas au goût du public).
Des entreprises internationales telles que McDonald’s, Starbucks, Carrefour, Burger King, Coca-Cola, Nido, Papa John’s, Johnson&Johnson, Puma, ZARA…… se sont trouvées sous le feu des appels au boycott, provenant principalement de pays arabes, mais aussi de pays occidentaux et touchant des secteurs, tels que l’industrie du cinéma[92], après leur soutien exprimé ou latent aux escalades militaires à GAZA. Des appels au boycotte ont inondés les RSN, surtout par le mouvement (BDS)[93], et se sont développés vers un appel à adopter une culture de « cancel »[94] ou culture de « la censure », et des appels à une grève générale[95]. D’autre part des compagnes de boycotte pour actes considérés antisémites, ont été lancés contre des commerces et marques pro-palestiniens @simihazebeauty, @boycott4pal.
pour illustrer le pouvoir de mobilisation des réseaux sociaux, l’exemple de la marque Zara faisant face aux appels de boycotte, a retiré les photos controversée de sa compagne et a publié un communiqué d’éclaircissement des faits, de même la marque Puma a renoncé à sponsoriser l’équipe de foot israélien pour éviter les appels aux boycotte.
En contrecoup, le Boycotte a été parfois qualifié d’”incitation à la discrimination économique”[96]. Des personnes se sont trouvées face à des poursuites judiciaires à cause d’une publication sur les RSN, malgré que la liberté d’expression est garantie par le droit international, surtout pour des accusations d’antisémites.
Conclusion
En résumé, les RSN ont remodelé le paysage médiatique, en termes de diversité et d’interaction directe entre les créateurs de contenus en ligne et le public, permettant un engagement, et soulevant des questions vitales sur la qualité et l’authenticité de l’information circulant dans le contexte d’un conflit armé. Entre deux narratifs « Israël a le droit d’exister » et « Le Palestine doit être libre », les réseaux sociaux sont devenus des champs de bataille pour la construction et la promotion de la communication numérique des parties: d’une part, les RSN avec leur capacité d’amplifier les voix marginalisées, peuvent impacter l’opinion publique en vue d’intenter un changement social et une mobilisation mondiale, mais leur influence est souvent modulée par des algorithmes et des filtres, rendant l’évaluation objective de leur impact compliquée en raison des biais médiatiques et des récits contradictoires.
D’autre part, les RSN ont permis de documenter et diffuser des violations des droits humains, mais ils ont aussi participé à généraliser un sentiment d’impuissance et de détresse. D’ailleurs, la surabondance d’informations peut également désensibiliser le public à la gravité des violations des droits humains, vu que les citoyens numériques repartagent des publications, s’expriment avec des émoticons et des mentions « j’aime » ou « j’aime pas »,.
Ceci dit, il est de notre responsabilité collective de développer des compétences critiques face à l’information numériqueet combattre les campagnes de désinformation en ligne. Un processus de contrôle et de vérification des faits qui circulent en ligne est désormais possible, grâce à la combinaison entre l’intelligence humaine et les outils de l’intelligence artificielle, tel que le NewsGuard.
Bibliographie
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- Antonin Descampe, François-Xavier Standaert, Transparents mais corruptibles : les algorithmes au défi des comportements « adversariaux » dans le domaine journalistique, Nouvelle série, n°7, 2nd semestre 2021, DOI:10.31188/CaJsm.2(7).2021.R039.
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https://www.cairn.info.eressources.imist.ma/petit-traite-de-propagande–9782804155803-page-11.htm
- Barbéris, I. (2021). Sur l’expression « cancel culture ». p :31-40. https://doi.org/10.3917/cite.086.0031
- Directive 2002/58/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 juillet 2002 concernant le traitement des données à caractère personnel et la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques (directive vie privée et communications électroniques).
- https://www.unesco.org/fr/articles/lunesco-accueille-une-discussion-durgence-sur-leducation-comme-moyen-de-lutte-contre-la?hub=70287.
- https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/declaration-granting-independence-colonial-countries-and-peoples
- https : //www.amnesty.fr/focus/apartheid
[1] Richaud, C. (2017). « Les réseaux sociaux : nouveaux espaces de contestation et de reconstruction de la politique ? ».Les Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel, 57, 29-44.
Consulté sur : www.cairn.info/revue-les-nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel-2017-4-page-29.htm
[2] Selon un rapport de l’UNESCO, 60 % de la population mondiale (soit 4,75 milliards d’humains) a utilisé les réseaux sociaux depuis le 1er semestre de 2023.
Rapport disponible en ligne, sur : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000387359.
Ce taux est augmenté à 60,6% de la population mondiale (soit 4,88 milliards personnes) et 72,5% des Américains (soit 247 millions personnes) utilisent les RSN spécialement les plates formes suivants :
Instagram, Facebook (5 milliards de téléchargements), X, TikTok, Télégram (1milliard de téléchargements).
Source : Reuters Institute 2023, consulté sur : www.DigitalNewsreport.org (le 20/11/2023).
[3]« Expression anglaise qui fait référence à un terrain de jeu parfaitement plat qui ne favorise ni ne défavorise l’une des équipes en présence ».
Étude annuelle de 2022, Les réseaux sociaux : enjeux et opportunités pour la puissance publique, in. Documentation Française, étude approuvée par l’assemblée générale du Conseil d’État le 13 juillet 2022.
[4] La quatrième convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre fait partie des quatre traités des conventions de Genève. Le traité est adopté en août 1949 et entré en vigueur en octobre 1950. Alors que les trois premières conventions règlent le sort des combattants, la quatrième se penche sur les protections humanitaires relatives aux civils présents sur une zone de guerre : l’article 2, dispose que la convention s’impose aux signataires à la fois pendant une guerre, un conflit armé non déclaré et l’occupation du territoire d’un pays tiers. En 2022, 196 États font partie aux conventions de Genève (USA et Israël y font partie).
Texte intégral de la convention IV, disponible sur : https://ihl-databases.icrc.org/assets/treaties/380-CG-IV-FR.pdf
[5] Pour atteindre un public plus vaste et réagir rapidement aux événements, les médias traditionnels étendent également leur présence sur les plateformes d’hébergement en ligne, sur lesquelles les utilisateurs peuvent envoyer, regarder, commenter, évaluer, partager des vidéos et faire des réseautages sociaux.
[6] Posetti, J. & Silverman, C. (2014), When Good People Share Bad Things: The Basics of Social Media Verification in Posetti (Ed) Trends in Newsrooms 2014 (WAN-IFRA, Paris). Consulté en ligne le 18/11/2023, sur :
www.wanifra.org/sites/default/files/field_media_image_file_attach/WANIFRA_Trends_Newsrooms_2014.pdf
[7] Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la DUDH à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)). L’article 19 de la DUDH, déclare que : «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit».
[8] Le PIDCP, adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 1966, est entré en vigueur le 23 mars 1976, ratifié par 173, est juridiquement contraignant. Son article 19 al.2, réaffirme à toute personne le droit : «à la liberté d’expression, ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix».
https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/international-covenant-civil-and-political-right
[9] Article 19 al. 3 du PIDCP.
[10] Selon l’article 5 de la Directive 2002/58/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 juillet 2002, concernant le traitement des données à caractère personnel et la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques :« les États membres garantissent, par la législation nationale, la confidentialité des communications effectuées au moyen d’un réseau public de communications et de services de communications électroniques accessibles au public, ainsi que la confidentialité des données relatives au trafic y afférentes. En particulier, ils interdisent à toute autre personne que les utilisateurs d’écouter, d’intercepter, de stocker les communications et les données relatives au trafic y afférentes, ou de les soumettre à tout autre moyen d’interception ou de surveillance, sans le consentement des utilisateurs concernés sauf lorsque cette personne y est légalement autorisé ».
[11] Règlement (UE) 2016/679 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (RGPD), a pour but de protéger les utilisateurs des plateformes numériques des risques liés à la collecte et à l’utilisation de leurs données personnelles, et à garantir leur utilisation responsable. Texte intégral disponible en ligne, sur le site officiel de l’union européenne :
https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/general-data-protection-regulation-gdpr.html
[12]Règlement (UE) 2022/2065 du parlement européen et du conseil du19 octobre 2022, relatif à un marché unique des services numériques, modifiant la Directive 2000/31/CE du 08 juin 2000 relative au commerce numérique.
Disponible sur :https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32022R2065#d1e3748-1-1
[13] Règlement (UE) 2021/784 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2021 relatif à la lutte contre la diffusion des contenus à caractère terroriste en ligne.
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32021R0784
[14] Donnat, F. (2016). Contenus illicites sur Internet et hébergeurs. Les Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel, 52, 37-45. https://doi.org/10.3917/nccc1.052.0037.
[15] Déclaration des droits « Bill of Rights », votée en décembre 1791.
[16] Adoptée en 1996, cette loi a été conçue pour protéger les plateformes en ligne contre des poursuites en tant qu’éditeurs de contenus tiers. Texte intégral, disponible en ligne, sur :
https://www.govinfo.gov/app/details/USCODE-2011-title47/USCODE-2011-title47-chap5-subchapII-partI-sec230/summary.
[17] La plateforme X a instauré “Community Notes”, qui constituent un programme de vérification des faits, permettant aux utilisateurs de fournir un contexte supplémentaire ou de corriger des informations erronées sous leurs publications. Cette mesure fonctionnelle depuis le 29 octobre 2023, privera les créateurs sur X dont les publications ont été modifiées ou corrigées dans les “Community Notes” de recevoir une part des revenus. Il s’agit d’une mesure disciplinaire financière dissuasive des fournisseurs de fake news.
“L’idée est de maximiser l’incitation à l’exactitude plutôt qu’au sensationnalisme”, a tweeté le propriétaire de la plateforme X, en commentaire à l’annonce de la nouvelle mesure.
[18] Claire Lamy, Winston MAXWELL, « Régulation des plateformes : Européens et Américains convergent sur la nécessité de réforme », Responsabilité, Légipresse N°383, du 02/07/2020.
Disponible en ligne, sur : https://www.legipresse.com/011-50777-regulation-des-plateformes-europeens-et-americains-convergent-sur-la-necessite-de-reforme.html
[19] https://www.unesco.org/fr/articles/desinformation-en-ligne-lunesco-devoile-son-plan-daction-pour-reguler-les-medias-sociaux
[20] – Désinformation : Informations fausses et délibérément créées pour nuire à une personne, un groupe social, une organisation ou un pays.
– Mésinformation : Informations fausses mais non créées dans l’intention de nuire.
Définition proposée par l’UNISCO, disponible sur son site officiel : https://fr.unesco.org/fightfakenews.
[21]Le code de bonnes pratiques en matière de désinformation a signé et présenté le 16 juin 2022 par 34 signataires qui ont adhéré au processus de révision du code 2018. Parmi les 34 signataires de l’accord juridique figurent des acteurs majeurs du numérique, à savoir Meta (ex Facebook, Instagram), Google, X (ex Twitter), TikTok et Microsoft. Le nouveau code vise à atteindre les objectifs des orientations de la l’UNISCO présentées en mai 2021, en définissant un éventail plus large d’engagements et de mesures pour lutter contre la désinformation en ligne. Texte intégral, disponible en ligne, sur :
https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/library/2022-strengthened-code-practice-disinformation
[22] https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/code-practice-disinformation.
[23] Le Parlement européen a soumis une proposition visant à adopter un règlement sur la transparence et le ciblage de la publicité à caractère politique diffusée en ligne ou hors ligne, notamment en période électorale et en dehors de ces périodes. Cette initiative prévoit l’interdiction des techniques de ciblage et d’amplification impliquant le traitement de données à caractère personnel sensibles l’imposition aux prestataires de services publicitaires à caractère politique, la signalisation appropriée des publicités, et la transparence concernant l’identité, les coordonnées du parraineur, les montants dépensés, ainsi que leur provenance. https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2023/739311/EPRS_ATA(2023)739311_FR.pdf
[24] Les grandes plateformes, définies par la loi sur les services numériques, feront des rapports tous les six mois, de la mise en œuvre des engagements et des mesures auxquels ils ont adhéré dans le cadre du Code, tandis que les autres signataires le feront chaque année (mesures : 40.1, 40.2 et 40.3 du code de bonnes pratiques).
[25] Le 5 février 2023, les sénateurs Mark Warner, Amy Klobuchar et Maisie Hirono ont présenté le SafeTech Act, un projet de loi visant à réformer l’article 230 du CDA, en y ajoutant des situations où l’immunité stipulé par l’article 230 ne s’appliquerait pas. Aussi, les plateformes peuvent être tenues responsables d’harcèlement, de discrimination et de violations des droits civiques au titre de ce projet de loi.
[26] L’ex président américain DONALD J.TRUMP tweet une vidéo de son discours, commenté : « Notre pays en a assez. Nous ne pouvons plus le supporter, et c’est de cela qu’il s’agit. Vous devez être forts» (DONALD J.TRUMP (@realDonaldTrump), Twitter (Jan. 5, 2021, 5:05 PM)). Le 6 janvier 2021 à Washington, s’est déroulé l’assaut du Capitole des États-Unis, dans le cadre des contestations des résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020. Après, le compte twitter de TRUMP a été banni par la plateforme, considérant que ses tweets ont été des incitations aux protestations contre la démocratie des urnes.
Mémoire de procès de la chambre des représentants des États-Unis dans le procès en destitution du président DONALD J. TRUMP, au SÉNAT DES ÉTATS-UNIS siégeant en tant que cour.
Consulté en ligne, sur : https://judiciary.house.gov/uploadedfiles/house_trial_brief_final.pdf, (le 16/11/2023).
[27] Rapport des experts mandatés par les Nations unies, sur les crimes de guerre commis par les militaires birmans contre les Rohingyas.
Rapport disponible en ligne, sur le site officiel du Conseil des Nations Unies des droits de l’homme : https://www.ohchr.org/en/hr-bodies/hrc/myanmar-ffm/economic-interests-myanmar-military
[28] Des dizaines de réfugiés Rohingyas au Royaume-Uni et aux États-Unis ont intenté un procès à Facebook, l’accusant d’avoir permis la diffusion de discours haineux à leur encontre. Article du BBC, mis en ligne le 7 décembre 2021, consulté en ligne sur : https://www.bbc.com/afrique/monde-59562766
[29] Section 230 stipule: “No provider or user of an interactive computer service shall be treated as the publisher or speaker of any information provided by another information content provider».
Texte de loi disponible en ligne, sur le site du « Département American de la Justice »
https://www.justice.gov/archives/ag/department-justice-s-review-section-230-communications-decency-act-1996
[30] L’article 230 demeure inchangé jusqu’à ce jour.
[31]Concerne juste les entreprises de médias comptant plus de 10 millions d’utilisateurs mensuels.
[32] En plein conflit israélo-palestinien, des jeunes américains ont publié des vidéos sur TikTok promouvant une lettre datée de 2002 par Oussama Ben Laden, l’ex-leader d’Al-Qaïda, justifie la haine contre les USA. La lettre, initialement publiée sur un site saoudien, a été reprise en anglais par des médias tels que le Guardian. En réaction, TikTok a supprimé le hashtag #LetterToAmerica et a retiré les vidéos associées, violant sa politique sur la haine.
Le compte : @DrewPavlou (+70 milles followers) a tweeté : “Something is going very wrong when one month of TikTok consumption can propagandise young American leftists into becoming OSSAMA Bin Laden sympathisers”.
[33] D’autres conflits demeurent largement préoccupants : la situation de près de 7 millions de Congolais déplacés par les conflits dans l’Est de la RDC, et le conflit Ukrano-Russian mais qui sont reléguées au second plan, avec l’éclatement du conflit à Gaza.
[34] Giry, J. (2020). Les fake news comme concept de sciences sociales : Essai de cadrage à partir de notions connexes : rumeurs, théories du complot, propagande et désinformation. Questions de communication, 38, 371-394. https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.24263
[35] Pour aller plus loin, consulter la page :
https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/israel/ (dernière mise à jour du 15 novembre 2023).
[36] HAMAS: Acronyme pour “ Harakat al-Muqawama al-Islamiya” (Mouvement Islamique Résistance), crée en 1987, un groupe militaire et partie politique majoritaire à la bande de GAZA. En 1997, les USA et plusieurs pays européens l’ont déclaré une organisation étrangère terroriste.
Site de l’ “ Office of the Director of National Intelligence” : https://www.dni.gov/nctc/ftos/hamas_fto.html
[37] L’Organisation de libération a la qualité de représentante du peuple palestinien, conformément aux résolutions internationales.
[38] La bande de GAZA, a été créée par une résolution de l’ONU en 1947, attribuant une partie aux palestiniens. Les accords d’Oslo de 1993 ont accordé une certaine autonomie à Gaza, mais le retrait d’Israël en 2005, ne l’a pas empêché de bâtir un “mur de fer” équipé de technologies avancées qui ferme les frontières de GAZA et impose un contrôle total sur tous les mouvements humains et commerciaux.
Étroite, densément peuplée, et soumise à des restrictions imposées par Israël, la bande de Gaza est décrite par “Human Rights Watch” , «comme une prison à ciel ouvert ».
Article du BBC NEWS Afrique, titré : « 9 éléments pour comprendre la guerre palestino-israélienne et le conflit complexe au Moyen-Orient ». Disponible en ligne, sur : https://www.bbc.com/afrique/articles/ceqep4w515po.
[39] Gnéré Blama Dagnogo, « Du réseau social traditionnel au réseau social numérique : pistes de réflexion pour une éducation aux médias sociaux numériques en Côte d’Ivoire », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 12 | 2018, DOI : https://doi.org/10.4000/rfsic.3495.
Consulté en ligne, sur : http://journals.openedition.org/rfsic/3495, le 12 novembre 2023,
[40] En hébreu, “hasbara” signifie “explication” et désigne la propagande israélienne destinée à l’étranger, gérée par un dispositif interministériel. Le choix du terme “hasbara” plutôt que “propagande” reflète une perspective éthique, soulignant l’idée largement répandue en Israël que la politique du pays est mal comprise à l’étranger, son rôle inclut également la réduction des critiques envers Israël dans le monde.
Sivan, E. & Laborie, A. (2016). La propagande israélienne : explication et séduction. Dans : E. Sivan & A. Laborie (Dir), Un boycott légitime : Pour le BDS universitaire et culturel de l’État d’Israël (pp. 27-38). Paris : La Fabrique Éditions.
[41] Le président turque ARDOGAN, a déclaré que l’Europe est devenue prisonnière de son sentiment de culpabilité face à l’Holocauste, créant une passivité par rapport au conflit Israelo-Palestinien (21/11/2023).
L’UNESCO et les Nations Unies, en partenariat avec le Congrès juif mondial (CJM), ont publié le 13 juillet 2022, un 1er rapport sur la falsification et la négation de l’Holocauste sur les RSN qui révèle que « près de la moitié des contenus liés à l’Holocauste sur Telegram sont “faux, trompeurs ou déformés”. Même sur des plateformes modérées comme Twitter, environ un message sur cinq nie ou déforme l’histoire de l’Holocauste.
[42] La légitime défense implique selon l’article 51 de la Charte des Nations Unies : “une nécessité urgente irrésistible, ne laissant aucun choix des moyens et aucun délai pour délibérer”.
[43] Pourcel, É. (2017). Interdiction du recours à la force : où en est-on ?, Revue Défense Nationale, 803, 47-55. Consulté en ligne, sur : https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2017-8-page-47.htm
[44] Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterre déclare au Conseil de sécurité SC/15462 du 24 Octobre 2023 : que les attaques du Hamas ne peuvent justifier une punition collective contre le peuple palestinien.
[45] “Une horreur n’en justifie pas une autre” Josep BORRELL، responsable de la politique étrangère de l’Union Européenne، a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec Eli COHEN le 16/11/2023.
[46] Vidéos d’un palestinien qui dance partagés sur les RSN, appelée dance de l’indépendance en analogie à la dance des natifs d’Amérique, qui ont été victimes de génocide.
[47]« ….. de se souvenir que le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée, qu’il n’y a pas de responsabilité collective pour un peuple pour les crimes commis par quelques-uns”, a déclaré Dominique Galouzeau de Villepin, l’ancien Premier ministre français, diplomate, écrivain, et avocat, lors de son entretien avec RADIO FRANCE inter, notamment à propos du blocus total à Gaza.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-12-octobre-2023-8744437
[48] La résolution 34/94′ en application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux : « Affirme à nouveau qu’elle reconnaît la légitimité de la lutte que mènent les peuples soumis à la domination coloniale et étrangère pour l’exercice de leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance par tous les moyens nécessaires dont ils disposent ».
[49] Certains soutiennent que la Palestine a le droit de se défendre contre les attaques perçues comme menaces à sa sécurité en se référant au droit international, spécifiquement la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux , et sa résolution n°2621 réaffirme le droit inhérent des peuples coloniaux de lutter, par tous les moyens nécessaires dont ils peuvent disposer, contre les puissances coloniales qui répriment leur aspiration à la liberté et à l’indépendance.
[50] Le conflit israélo-palestinien date d’avant le 7 octobre 2023. Amnesty International a conclu en 2022, que les autorités israéliennes avaient progressivement mis en place un apartheid à l’encontre du peuple palestinien, dépossédé de ses biens et de ses terres, délocalisé de force, confiné dans des enclaves et sa liberté est restreinte, en violation de la Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid. Adoptée par l’Assemblée générale dans sa résolution 3068(XXVIII) du 30 novembre 1973, et entrée en vigueur : le 18 juillet 1976 (convention disponible sur : http://www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/11_fr.htm).
[51]Une plateforme a été créé en 2023 par @MaenHouseh, dédiée à la documentation des génocides et massacres perpétrés par l’occupation contre des civils, des femmes et des enfants de Gaza en langue arabe et anglaise : https://gaza23.com/
[52] Depuis 1948 les USA, ont apporté une assistance militaire à Israël de 142,3 milliards de dollars (hors inflation), selon les estimations du “Congressional Research Service”. Une enveloppe globale de 38 milliards de dollars d’aide militaire sur la décennie 2017-2028 est accordée à Israël. Mais depuis le 7 octobre, le président américain a demandé au congrès une aide supplémentaire urgente à Israël, le 6 décembre, le Sénat américain n’a pas réussi à parvenir à un consensus sur l’accord d’un financement de plus de 106 milliards de dollars d’allocations pour l’Ukraine et Israël.
https://www.bbc.com/afrique/monde-57243165 (consulté, le 28/11/2023).
https://www.mondialisation.ca/le-cout-pour-les-etats-unis-du-soutien-inconditionnel-a-israel-14/5673806?Doing_ wp_cron =1701864383.0580201148986816406250 . (Consulté, le 28/11/2023)
[53] Propos promus par Douglas Muray, député et 1er ministre d’Australie interviewé lors du podcast de John Anderson sur YouTube. Le ministre saoudien des affaires étrangères Faiçal Bin Farhan Al Saoud, a répondu à la question posée par un journaliste lors du conseil de sécurité du 29 novembre 2023, que le peuple Palestinien a un droit sur ses terres et que la priorité est de stopper les tueries et faire entrer les aides humanitaires.
[54]Lors de son discours télévisé du 26 octobre 2023, traduit et partagé sur les RSN, le 1er ministre israélien Benyamen Natanyahou a intenté de religioniser le conflit en se référant à la prophétie d’Isaïe.
Pour aller plus loin sur la prophétie d’isaïe, consulter :
https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/bossuet/volume002/027.htm
[55] La pression sur le gouvernement israélien par les familles des otages capturés par le HAMAS, pour œuvrer à leur libération souligne ces contraintes, des hashtag tel que : #BringThemBackNow, #BringThemAllHom, #FreeTheHostages ont été diffusé sur les RSN.
[56] Des hashtags se sont proliférés sur les RSN durant le conflit, certains ont eu un fort engagement sur YouTube, twitter et instagram : #StandWithIsrael (245 000 tweets), #hamasisisis (159 000 tweets), #thewestisnext (11 600 tweets), #ceasefirenow (677 000 publications ) et #freepalestine (7,1 millions de publications ).
[57] En Allemagne, et depuis novembre 2023 le slogan est déclaré comme signature d’une organisation terroriste interdite « HAMAS », et son utilisation est passible d’une peine de prison allant jusqu’à 3 ans et ou une amende.
Le slogan a été banni de X, considéré comme un appel à l’extrême violence ou au génocide du peuple juif.
Podcast “Le slogan qui peut vous faire bannir”.., sur la chaîne YouTube « Le Média », publié le 24/11/2023.
[58] Des organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que des institutions Etatiques sont actives sur les RSN, avec des comptes officiels, où elles publient des post-vérités, des annonces, des positions par rapport à des évènements nationaux et internationaux.
[59] RAPPORT DE RECHERCHE RAPIDE, Par Mike Caulfield, Mert Can Bayar et Ashlyn B. Aske, “Les « nouvelles élites » de X : identifier les comptes les plus influents engagés dans le discours entre le Hamas et Israël”, Centre pour un public informé de l’Université de Washington, publié le : 20 octobre 2023. Disponible en ligne, sur :
The ‘new elites’ of X: Identifying the most influential accounts engaged in Hamas/Israel discourse
[60] Israel-Hamas War: Piers Morgan vs Bassem Youssef on Palestine’s Treatment | The Full interview.
Du 17/10/2023, disponible sur la chaîne YouTube « Piers Morgan Uncensored », réalisant plus de 21 millions vus
, un des commentateurs @TM.70 écrit « Honnêtement, en tant qu’Allemand, cette interview a changé toutes mes croyances. J’ai un sentiment très agaçant quant à la façon dont nous avons été ridiculisés et trompés par nos politiciens sur ce qui se passait là-bas. Je réalise maintenant combien il y a de la désinformation et de l’hypocrisie dans notre société », avec plus de 20 Milles mention j’aime.
Interview disponible, sur : https://www.youtube.com/watch?v=4idQbwsvtUo (consulté le 22/11/2023).
[61] @rogerwaters , @hudabeauty
[62] L’ADL (Anti-Defamation League), avec les principales organisations juives américaines : l’American Jewish Committee (AJC), les Fédérations juives d’Amérique du Nord (JFNA), l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et la Conférence des présidents, dirigent une campagne médiatique voulue une réponse rapide et agressive à la désinformation diffusée par Hamas et leurs alliés anti-israéliens (projet 10/7).
Concentrée sur une couverture de la guerre entre Israël et le Hamas, son but est de rappeler aux décideurs politiques et au grand public américain les plus de 100 otages toujours détenus par le Hamas tout en édifiant les histoires des victimes innocentes du 7 octobre, et mettre la pression sur les médias pour adresser le Hamas comme des terroristes dans leurs communications et rédactions.
[63] Publication du 15/11/2013, visualisée par presque 3 millions de comptes utilisateurs X, et plus de 11000 mention “J’aime”, au 18/11/2023. Compte suivi par presque 6millions et demi de comptes utilisateurs.
[64] en 2018, le Jérusalem Post a identifié la personne derrière le compte Mossad Commentary@ MOSSADil (suivi par près de 480 000 abonnés, et confondu avec le compte officiel du Mossad israélien), comme étant Shawn Eni, un canadien résidant en Israël et travaillant dans le secteur des logiciels d’entreprise.
https://www.jpost.com/OMG/The-Mossad-twitter-account-that-fooled-the-world-522644.
[65] Suivie par 62 mille followers, l’organisation est créée en 2015 et dirigée par des palestiniens et jordaniens, elle s’est spécialisée dans la vérification des informations publiées sur les RSN
[66] Est l’armée israélienne, créée en 1948. Présente sur la plateforme X, où elle tweet des informations et des mises à jour en temps réel dans 7 langues, comptes : @Tsahal_IDF (en langue française ,88.5K Followers) צבא ההגנה לישראל@idfonline (compte en hébreux ,277.6K followers), Israel Defense Forces@IDF (en langue anglaise, 2,5 Millions de followers).
[67] The Israel Defense Force (IDF), compte plus d’un million et deux cents milles followers sur sa page Instagram.
[68] La zone de GAZA connaît des coupures fréquentes d’internet en raison des destructions massives de l’infrastructure ce qui rend les avertissements publiés sur les réseaux sociaux sans effet. Des hashtags comme #STARLIKNKGAZA et #Starlinkforgaza ont amassé des centaines de milliers d’engagement sur les RSN.
[69] LETONTURIER, Éric. Présentation générale. Guerre et paix : la communication s’engage In : Guerre, armées et communication [en ligne]. Paris : CNRS Éditions, 2017 (généré le 15 novembre 2023).
Disponible en ligne, sur : http://books.openedition.org/editionscnrs/21075. ISBN : 9782271122179. DOI : https://doi.org/10.4000/books.editionscnrs.21075.
[70] Suite à ces vidéos, l’armée israélienne affirmé avoir pris des mesures disciplinaires contre ces soldats.
[71] « Hamas murders innocent women, members of the LGBTQAI+ community, Jews and other minorities », Publication du compte officiel du ministère israélien des Affaires étrangères sur X, en date du 19/11/2023.
[72] Publication repartagée par @RealJamesWoods, et visionnée par 1,6 millions comptes utilisateurs, repartagée 18 milles fois et amassant plus de 4700 commentaires. Presque 85% des commentaires sont des messages hostiles à la Palestine. La publication se réfère à l’histoire d’un jeune qui réclame être un Gazaoui, harassé par le HAMAS à cause de ses orientations sexuelles, jusqu’à ce qu’il réussisse son escapade à la turkey. Histoire relatée par i24NEWS, qui est une chaîne de télévision d’information en contenu international, basée à Israël et dont les programmes sont diffusés en anglais, en français et en arabe. Chaîne présente sur les RSN: facebook (707 mille followers), youtube (461 milles followers), X (presque 140mille followers), instagram (68 milles followers). Article consulté en ligne, le 19/11/2023, sur :
[73] Vidéo publié le 05/12/2023, et intitulé : « Il est indéniable que le Hamas a utilisé “des viols de masse” comme arme de guerre lors du massacre du 7 octobre. Cette vidéo présente des témoignages de témoins oculaires », sous le hashtag : #BelieveIsraeliWomen et #MeTooUnlessUrAJew (@visegrad24, plus de 853 mille followers sur X). Ces accusations ne sont adoptées par aucune organisation de défense de droits humains ou de droits des femmes.
[74]James haward woods, acteur américain influent a partagé la publication sur son compte X officiel qui compte 3,6 millions de followers, accompagnée du hashtag #KILLTHEMALL. La publication a été par la suite classée discours de haine qui enfreint les régles du communité X, et sa visibilité a été limitée sans être supprimée.
[75] Déclaration du 05/12/2023 du Hamas, considère ces accusations une couverture usée par israel pour justifier le génocide contre le peuple palestinien.
[76] Vidéo publiée le 15/11/2023 sur chaîne YouTube de France 24 (visionné par 217000 utilisateurs au 17/11/2023).
[77] Broadcasts de la chaîne américaine CNN sur la plateforme YouTube, titré : “STRAIGHT IDF LIES | Breaking Points”, publiée le 16 novembre 2016 (plus de 270 milles vues).
[78] “Israël gagne la guerre mais perds la bataille pour l’opinion publique” selon un article du Washington Post paru le 20/11/2023. La chaîne télévisée israélienne 12, a annoncé que 83% des publications en ligne ayant lien avec le conflit israélo-palestinien sont pro-Palestine, seulement 9% de ces publications sont pro-Israël.
[79] La Commission européenne a annoncé le 18 décembre 2023, l’ouverture d’une «enquête formelle» visant le réseau social X (ex-Twitter), deux mois après l’ouverture d’une procédure préliminaire du 12 octobre 2023 pour diffusion présumée de “fausses informations”, de “contenus violents et à caractère terroriste” et de “discours de haine”. Cette procédure peut entraîner des sanctions financières allant jusqu’à 6% du chiffre d’affaires du groupe.
[80] Un homme politique américain du Parti républicain, qui représente les États-Unis dans le 8e district du Congrès du Wisconsin depuis 2017.
[81] Les États-Unis, est 1er des tops cinq des pays qui utilisent TikTok, environ 113,3 millions d’utilisateurs.
https://www.insidermonkey.com/blog/5-countries-with-the-most-tiktok-users-2023-1184805/5/
[82] Lettre du 07 novembre 2023 au secrétaire de Finances américaine et au Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis (CFIUS), à propos du TikTok :
https://www.hawley.senate.gov/hawley-renews-effort-ban-tiktok-following-rise-pro-hamas-content
[83] L’UNESCO a met en lumière une augmentation préoccupante des discours antisémites en ligne, depuis le 7 octobre 2023, principalement en Europe et en Amérique du Nord. En France seule, plus de 1159 actes antisémites ont été recensés en un mois qu’au cours de tout l’an 2022, Rapporte le journal “Le parisien”, selon des sources du ministère de l’intérieur (vidéo consulté le 19/11/2023, chaîne YouTube du quotidien Le Parisien).
https://www.unesco.org/fr/articles/lunesco-accueille-une-discussion-durgence-sur-leducation-comme-moyen-de-lutte-contre-la?hub=70287
[84] Une marche en soutien à la paix a été organisée le 19 /11/2023 à paris, après l’interdiction par la préfecture de police de paris, d’une précédente manifestation du 28/10/2023, réclamant un «cesser le feu » à GAZA.
La Marche a été diffusées en directe sur la chaine YouTube du quotidien Français “le parisien”.
[85] Adoptée le 05 décembre 2023 par la chambre des représentants du congrès américain (par 311 voix contre 14), condamnant fermement toutes les formes d’antisémitisme aux États-Unis et dans le monde. La résolution a été introduite par deux républicains juifs, dénonçant une montée en flèche du taux d’antisémitisme rapportée par l’organisation de lutte contre l’antisémitisme électronique.
https://www.congress.gov/118/bills/hres894/BILLS-118hres894ih.pdf
[86] voir p.18
[87] Seul républicain américain à voter contre la résolution, @RepThomasMassie a tweeté sur X que le congrès devenu plus sioniste que patriote. Publication du 05/12/2023, amassa 9 millions de vues et suscita la controverse.
[88] A Guide to Old Myths in a New Era, Mythe : l’antisionisme ou la critique d’Israël n’est jamais antisémite, Antisemitism Uncovered. Publié le 9 mars 2022 et promu via le compte officiel d’ADL @ADL, et qui examine de manière critique l’antisionisme comme tendant à minimiser la nation juive et à déformer l’histoire d’Israël.
Disponible en ligne, sur : https://antisemitism.adl.org/
[89] Selon des statistiques soumis au congrès, par l’organisation de lutte contre l’antisémitisme électronique “Le Jewish Internet Defense Force” (JIDF).
[90] Enquête menée aux États-Unis par l’université de Havard, du 18 au 19 Octobre 2023 parmi 2 116 électeurs américains (âgés entre 18 et + 65 ans), inscrits par The Harris Poll et Harris. Conflit ISRAEL-HAMAS (pages 38-57), les résultats ont été pondérés pour les aligner sur leurs proportions réelles dans la population.
Rapport disponible en ligne, sur :https://www.thefp.com/p/tik-tok-young-americans-hamas-mike-gallag.
[91] Enquête menée aux États-Unis par l’université de Havard, du 13 au 14 Décembre 2023 parmi 2034 électeurs américains (âgés de 18 à + 65) inscrits par The Harris Poll et HarrisX:Conflit ISRAEL-HAMAS (pages 44-70).
Rapport disponible en ligne, sur :
https://harvardharrispoll.com/wp-content/uploads/2023/12/HHP_Dec23_KeyResults.pdf.
[92] Communiqué de la compagnie de walt disney sur son site officiel, au lendemain des attaques du 07/10/ 2023. https://thewaltdisneycompany.com/the-walt-disney-company-donates-to-support-humanitarian-relief-following-terrorist-attacks-in-israel-2/
[93] “Boycott Divest Sanction”, est un mouvement qui vise 3 objectifs: reconnaitre aux citoyens palestiniens à Israël des droits égaux, mettre fin à la colonisation d’Israël des terres arabes, permettre aux réfugiés palestiniens de retourner à leur terre, et ce à travers des appels au boycott économique des commerces supportant le colonisateur. Crée en mai 2021,@bdsnationalcommittee est sa page Instagram suivie par 360 milles abonnés.
[94] Selon Barbéris, la cancel culture « s’apparente à une négation absolue où l’objet criminalisé n’est plus considéré comme un contradictoire mais comme un contraire ou ennemi…. »,
Barbéris, I. (2021). Sur l’expression « cancel culture ». Cités, 86, 31-40. https://doi.org/10.3917/cite.086.0031
Disponible en ligne, sur : https://www.cairn.info/revue-cites-2021-2-page-1.htm
[95] sous les hashtags: #globalstrike #generalstrike, un appel au ce type de protestation est Interdit aux USA
[96] Dans l’affaire Baldassi et autres contre la France, la Cour européenne des droits de l’homme a statué que la condamnation pénale des membres du ‘‘collectif Palestine 68’’ par la France, suite à leur participation à deux actions appelant au boycott de produits en provenance d’Israël dans un hypermarché en septembre 2009 et en mai 2010, constituait une violation de l’article 10 de la Convention relative à la liberté d’expression et d’opinion. La Cour a conclu (nos 15271/16, 15280/16, 15282/16, 15286/16, 15724/16, 15842/16 et 16207/16), qu’il n’y avait pas eu de violation de l’article 7 de la Convention par les requérants. Décision devenu définitive depuis le 11/09/2020.
Texte intégral du jugement, disponible sur :
https://hudoc.echr.coe.int/fre#{%22itemid%22:[%22001-202756%22]}