Research studies

Effets socio-économiques de la pandémie du Covid 19 et le redémarrage économique ; cas du Maroc

Socio-economic impacts of the Covid 19 pandemic and economic recovery; the case of Morocco

 

Prepared by the researcher

Yunus Dabnishi –  PhD student at Hassan I University – Faculty of Legal, Economic and Social Sciences, Settat – Morocco

Mashhouri Shaimaa –  PhD student at Hassan I University – Faculty of Legal, Economic and Social Sciences, Settat – Morocco

Democratic Arab Center

International Journal of Economic Studies : Fourteenth issue – January 2021

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2569-7366
International Journal of Economic Studies
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Abstract 

Specialists (economists, sociologists….) as well as ordinary people agree that today, the corona virus pandemic has disrupted the daily social and economic life of both developed and developing countries.

Even more seriously, covid19 has so far claimed the lives of thousands of people around the world, particularly in developed countries where the percentage of fatal cases is relatively high compared to that of African countries, which are developing countries and have insufficiently developed health systems. Morocco has been able to reduce the socio-economic costs related to the covid pandemic19 , by taking preventive and courageous actions from the first days of this epidemic and also thanks to a well studied plan implemented with the help of several stakeholders (ministries of health, interior, economy…).  Certainly, on the sanitary level, the virus has been weakened in its propagation and its virulence, nevertheless, heavy consequences are to be expected following this pandemic, as well on the social level as on the economic level, which consequences could lead to an exponential increase in unemployment as well as a crisis at the level of the State budget and a decrease in the GDP. Therefore, through this article, we will analyze and understand the impacts of this pandemic on the economic and social level.

Résumé

Les spécialistes (économistes, sociologues…..) comme le commun des mortels s’accordent à dire qu’aujourd’hui, la pandémie du corona virus a bouleversé la vie quotidienne sur le plan social et économique des pays aussi bien  développés qu’en voie de développement .

Plus grave encore, la covid19 a coûté, jusqu’à présent, la vie à des milliers de personnes dans le monde entier, en particulier dans les pays développés où le pourcentage des cas mortels est relativement élevé par rapport à celui des pays  africains, pays en voie de développement et dont le  système de santé n’est pas assez développé. Le Maroc a pu réduire les coûts socio- économiques liés à la pandémie du covid19, en entreprenant des actions préventives et courageuses dès les premiers jours de cette épidémie et également grâce à un plan bien étudié et mis en place avec l’aide de plusieurs intervenants(ministères de la santé ,de l’intérieur ,de l’économie….).  Certes,  sur le plan sanitaire, le virus a été affaibli dans sa propagation et sa virulence, néanmoins, de lourdes conséquences sont à  attendre  suite à cette pandémie, tant sur le plan social  que  sur le plan économique, lesquelles conséquences pourraient entrainer une augmentation exponentielle du chômage ainsi qu’une crise au niveau du budget de l’Etat et une diminution du PIB. Aussi,  à travers cet article, nous allons analyser et comprendre  les impacts de cette pandémie sur le plan  économique  et social.

Introduction

Ce papier vise à analyser les impacts socio-économiques de la crise de la COVID-19 sur le Maroc ainsi que le défi du redémarrage de l’économie marocaine, sous l’angle de trois aspects essentiels :

  1. Actions menées par le Maroc à l’heure de la Covid19 et les effets sociaux de cette pandémie ;
  2. Analyse de la conjoncture économique mondiale et marocaine ainsi que les effets économiques de la Covid19,
  3. Résultats et  modalités pour un redémarrage sain de l’économie marocaine.

Les coûts de la COVID-19 sont très lourds et continuent encore à peser sur l’économie mondiale tant que la sortie de crise peine encore à voir le jour. Et le Maroc n’échappera pas également aux conséquences néfastes tant économiques que sociales de cette crise.

Ainsi,  le monde entier  connait une grave crise, inattendue, à cause du virus corona (covid19 qui a donné lieu à des faits inédits(confinements, déconfinements, bavettes) et à des réalités auxquelles personne n’aurait pu  croire s’il ne les avait pas vécues. Des pays émergents et développés n’avaient pas saisi la gravité du virus et n’ont  pris les mesures préventives et adéquates pour faire ralentir le rythme de propagation du virus que tardivement préférant   sauvegarder leurs économies en ces moments difficiles. Et ce n’est que par la suite qu’ils ont réalisé que le virus se propage à une vitesse effrayante et qu’il cause beaucoup de morts surtout chez les gens âgés ou à la santé fragile. C’est à ce moment que certains pays ont commencé à prendre des mesures drastiques (confinement total, masques..) pour juguler la propagation du virus et sauvegarder les populations quitte à sacrifier l’économie qu’ils voulaient au début protéger.

La pandémie de la Covid19 a mis les systèmes de tous les pays à rude épreuve. Des communautés telles que l’Union européenne ont été au bord de l’implosion. La première puissance mondiale, à cause de son système néolibéral  qui donne à l’économie une place primordiale aux dépens  des êtres humains qui n’ont qu’une place secondaire au sein de ce système, paie le prix fort en nombre de contaminations et de morts et montre de ce fait la faillite de son système de santé, inaccessible à une grande partie de la société. Cependant, certains Etats, comme la Californie par exemple, ayant compris la gravite du virus commencent à prendre des mesures drastiques (fermeture des plages, des bars……).

L’impact de cette pandémie à l’échelle mondiale, régionale et nationale demeure très difficile à déterminer, mais il apparaitra certainement à tous les niveaux à savoir  économiques, financiers et sociaux.

L’objet donc de ce papier est de mettre l’accent sur les effets de cette pandémie non seulement sur le plan social mais aussi économique. Cependant, il est certain que le redémarrage de l’économie pour notre pays nécessitera sans doute beaucoup de temps, néanmoins, il doit être progressif et surtout très contrôlé.

Afin de mieux appréhender cette crise de la Covid19 qui touche le monde entier, d’analyser ses effets sur le Maroc et d’évaluer les mesures prises et les actions entreprises par notre pays pour relever son économie, nous allons examiner les différents points ci-dessous qui seront les principaux axes de notre article.

  • Axe 1 : Les effets sociaux de la Covid19 au Maroc
    • Les mesures de précaution et actions menées par le Maroc à l’heure de la Covid19
    • Les effets sociaux de la pandémie Covid19
    • Les initiatives pour atténuer les effets sociaux de la Covid19
  • Axe 2 : Les effets économiques de la Covid19 au Maroc
  • L’analyse de la conjoncture économique mondiale et marocaine
  • L’impact économique de la Covid19 au Maroc :
  • L’endettement au Maroc à l’ère de la covid19 et le problème de financement de l’économie
  • Axe 3 : Résultats &  modalités de redémarrage de l’économie marocaine :
  • Scénarios possibles pour l’économie marocaine après la crise de la Covid-19
  • Chiffres et discussions sur les conséquences sociales de la Covid 19
  • Recommandations pour un redémarrage réussi de l’économie marocaine

Axe 1 : Effets sociaux de la pandémie Covid19 au Maroc 

Nous allons étudier  dans ce premier axe, les effets socio-économiques de la pandémie du covid19,ainsi que, la question de l’endettement pour aider les secteurs en difficulté tout en analysant  les mesures de précaution et les actions qui ont été menées par le Maroc afin de faire face à la propagation de l’épidémie du coronavirus.

  • Les mesures de précaution et actions menées par le Maroc à l’heure du covid19 

Le Maroc a été parmi les premiers pays à déclarer l’état d’urgence sanitaire et à imposer le confinement à un stade avancé de la propagation de la pandémie. Cette décision rapide s’explique par le fait que le Maroc a tiré des leçons des expériences de ses pays voisins et a pris en compte ses capacités limitées en termes d’infrastructures (seulement 670 lits d’hôpitaux au moment de la déclaration du 1er cas)

Parmi  les mesures et les actions entreprises par le Maroc pour faire face à cette pandémie, nous  citons:

  • Contrôle plus strict des voyageurs en provenance et à destination du Maroc
  • Annulation des lignes de vols
  • Fermeture des écoles publiques et privées, des cafés, des restaurants, des hammams…
  • Création d’une caisse de gestion de la pandémie
  • Adoption d’une nouvelle stratégie qui consiste à enseigner et à travailler à distance
  • Application stricte de la mise en quarantaine
  • Construction d’un hôpital de campagne de courte durée, estimé le plus grand hôpital du continent
  • Création de tentes équipées de lits et d’appareils médicaux de haute qualité dans les villages reculés
  • Production d’appareils respiratoires

Toutes ces actions menées et  réussies jusqu’à présent par le Maroc, poussent les pays africains à vouloir suivre le modèle marocain pour pouvoir sortir de cet état de crise.

L’Organisation mondiale de la santé n’a pas manqué de son côté de reconnaître les efforts  considérables  qui ont été déployés par  le Maroc et lui permettre ainsi de  participer à l’alliance mondiale de la lutte contre le Virus Covid19.

  • Mesures financières

Le Roi Mohammed VI a ordonné le 15 mars la création d’un fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Coronavirus. Le Fonds, doté d’une enveloppe initiale de 10 Md MAD à partir du Budget général et alimenté par la suite par des dons privés et d’entreprises, vise à tempérer les conséquences économiques et sociales résultant des mesures préventives.

  • Mesures économiques

Sur le plan économique, le paiement des charges sociales (CNSS) a été suspendu pour les entreprises du 1er mars à juin 2020. Les entreprises peuvent également bénéficier d’un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et de leasing jusqu’au 30 juin 2020 sans paiement de frais ni de pénalités. La Banque centrale marocaine a, quant à elle, décidé le 17 mars de réduire son taux directeur de 25 points de base à 2% afin de soutenir l’activité économique.

  • Mesures sociales

Le gouvernement a décidé de prendre une multitude de mesures au profit des entreprises et des salariés ainsi que les professions libérales et le secteur informel qui sont confrontés à des difficultés causées par la  pandémie. En termes  des aides directes aux ménages nécessiteux, le gouvernement s’est concentré depuis une année à l’élaboration  d’un chantier relatif aux mécanismes des aides sociales. Le chantier est structuré d’un grand nombre de projets visant  l’organisation et la rationalisation et la gouvernance des mécanismes d’aides directes et le traitement des lacunes qui touchent le régime Ramed.

Les salariés relevant des employeurs en difficulté, en arrêt d’activité, affiliés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), bénéficieront d’une indemnité forfaitaire mensuelle de 2000 dirhams nets en plus du bénéfice des prestations relatives à l’assurance maladie obligatoire et aux allocations familiales pendant la période allant du 15 mars au 30 juin 2020.

  • Mesures commerciales et douanières

Concernant les importations et compte tenu des tensions sur les réserves en devises en lien avec la baisse des transferts MRE et des recettes touristiques, le Directeur Général des Douanes a adressé une demande à l’Association des importateurs de véhicules AIVAM afin de réduire au strict minimum les importations en négociant avec les fournisseurs le report de celles-ci. Quant aux exportations, l’Administration des Douanes a publié deux circulaires portant sur la restriction quantitative à l’exportation de masques chirurgicaux, de préparations antiseptiques et de masques de protection[1].

  • Effets sociaux de la pandémie covid19

Commandeur des croyants, le Roi Mohammed VI, a donné ses ordres pour la suspension des loyers, en cette période de pandémie, des commerces et magasins Habous dédiés au commerce, aux métiers, aux services ainsi qu’aux logements Habous.

Ainsi, et sur la base des propositions du comité de veille économique, le gouvernement a décidé de prendre une multitude de mesures au profit des entreprises et des salariés ainsi que des professions libérales et du secteur informel qui sont confrontés à des difficultés causées par la  pandémie.

  • La réforme des dispositifs d’appui social

En termes  d’aides directes aux ménages nécessiteux, le gouvernement s’est concentré depuis une année à l’élaboration  d’un chantier relatif aux mécanismes des aides sociales. Le chantier est structuré suivant un grand nombre de projets visant  l’organisation, la rationalisation et la gouvernance des mécanismes d’aides directes et le traitement des lacunes qui touchent le régime Ramed.

  • Les salariés

Deux mesures principales ont été proposées par le comité de veille au profit des salariés :

 -Allocation d’une indemnité forfaitaire mensuelle nette de 2000 dirhams, au profit des salariés,  personnes recrutées par contrat d’insertion, des marins pêcheurs en arrêt d’activité, travaillant pour des entreprises affiliés à la CNSS qui sont en difficulté et déclarés au mois de février 2020.

– Allocations familiales et des prestations de l’AMO au titre de la même période, aux salariés sus cités.

Selon  Jamila El Moussali, ministre de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalité et de la Famille,  environ 760.000 salariés affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont bénéficié d’une indemnité forfaitaire de 1.000 DH au titre du mois de mars et de 2.000 DH pour le mois d’avril[2].

Dans la même perspective, le gouvernement a souligné son soutien aux entreprises en difficulté afin de préserver les emplois et éviter des pertes d’emploi pour raison économique.

  • Les ménages opérant dans le secteur informel

Le gouvernement n’a pas manqué de porter son soutien à la catégorie des ménages qui opèrent dans le secteur informel .La distribution des aides a effectivement commencé le lundi 6 avril 2020 au profit des ménages Ramedistes opérant dans l’informel qui n’ont plus de revenus du fait du confinement obligatoire. Cette distribution a pris aussi en considération  les ménages non-ramedistes, opérant dans l’informel qui ont perdu leurs revenus à cause du confinement.

  • La situation des catégories précaires

Le gouvernement a décidé de redoubler ses efforts notamment au profit de personnes à situation  plus critique, telles que les personnes âgées, personnes en situation d’handicap et personnes souffrantes de maladies chroniques.

Un plan d’action a été élaboré pour la protection des enfants en situation précaire contre la contagion au coronavirus. Ce plan comprend les prestations d’urgence destinées  aux enfants des établissements de protection sociale et aux enfants se trouvant à la rue.

En plus des mesures prises par certaines administrations au profit de leurs salariés en situation de handicap, les parties concernées ont également veillé à la mise en place, au profit des familles  des personnes autistes,  des cellules d’orientation et de communication découlant du programme Rafiq.

Selon le chef du gouvernement Saad dine El Othmani, des services d’assistance sociale ont été apportés au profit des personnes en situation de rue en vue de les protéger contre la propagation du coronavirus. Des espaces de prise en charge ont été équipés et mobilisés  assurant l’accueil, l’hébergement et la restauration.

Par l’organisation de rondes pour localiser les personnes en situation de rue, des cadres et employés de l’Entraide nationale, du Croissant rouge marocain, des autorités locales, de collectivités territoriales, de la société civile et des bienfaiteurs ont contribué à la prise en charge des personnes sans abri et le retour d’un grand nombre d’entre eux vers leurs familles[3].

Les personnes âgées représentent la catégorie sociale la plus sensible face au Corona virus, surtout quand il s’agit des pensionnaires des maisons de personnes âgées, personnes vivant dans l’isolement et loin de leurs proches.

En cette période de pandémie, l’opération « Assalama » dédiée à l’appui aux personnes âgées et personnes en situation de handicap, a mis à disposition à ces personnes le « Kit Assalama » pour l’hygiène et la prévention contre le virus  au sein des établissements de protection sociale[4].

Le gouvernement a pris une série de mesures d’urgence pour accompagner les femmes victimes de violences, les femmes en situation de handicap et les femmes âgées par l’élaboration d’une campagne de sensibilisation.

Un suivi délicat a été employé au niveau des cas de violence déclarés et ce pour but d’accélérer les interventions, d’assurer l’hébergement des victimes ou de les ramener à leur foyer conjugal. En coordination avec l’Entraide nationale, un suivi permanent a été dédié à l’état de santé des travailleurs et des bénéficiaires des prestations des centres d’accueil pour les femmes en situation difficile[5].

  • Les initiatives pour atténuer les effets sociaux de la crise

En vue de réduire les impacts sociaux dus à la Covid 19, le Maroc a élaboré plusieurs initiatives d’où l’on cite :

-Les aides aux catégories Ramedistes et non Ramedistes opérant dans l’informel :

*800 dirhams pour les ménages de deux personnes ou moins ;

*1000 dirhams pour les ménages formés de trois à quatre personnes ;

*1200 dirhams pour les ménages de plus de quatre personnes.

-Allocation d’une indemnité forfaitaire mensuelle nette de 2000 dirhams, au profit des salariés,  personnes recrutées par contrat d’insertion, des marins pêcheurs, en arrêt d’activité, travaillant pour des entreprises affiliés à la CNSS qui sont en difficulté et déclarés au mois de février 2020.

-Renforcement des prestations de proximité à travers un appui aux projets des associations visant à traiter les répercussions sociales en période de confinement sanitaire ;

-Mise en place des mécanismes de suivi pour la protection des enfants contre la violence

-Mise  à niveau d’un soutien psychologique aux enfants au sein des établissements de protection sociale.

-Mise en place, au profit des familles  des personnes autistes,  des cellules d’orientation et de communication découlant du programme Rafiq.

-Mise en place d’une permanence pédagogique afin d’assurer la continuité des activités des centres concernés par la scolarité des enfants en situation de handicap.

-L’Amicale Marocaine des Handicapés (Groupe AMH) qui propose  une plateforme nationale dédiée pour le recensement et l’accompagnement des personnes handicapées en ces temps de crise, ainsi qu’un système d’aide financière[6].

  • Axe 2 : Impacts économiques de la Covid-19 au Maroc et la question d’endettement

A travers cet axe, nous allons d’abord effectuer une lecture de la conjoncture économique mondiale ainsi que nationale à l’ère de la Covid19, puis approfondir une analyse des différents effets économiques causés par cette crise de la Covid19.

Premièrement il est nécessaire de signaler que les mesures et les actions qui ont été entreprises par le Maroc sur le plan social et économique, avaient un grand impact négatif sur l’activité économique nationale, car le revenu national qui est tiré surtout du tourisme, le commerce, les transferts financiers étrangers et les investissements directs étrangers, était soumis à une récession historique à cause de la pandémie du covid19, ainsi que la production allait diminuer et reculer ce qui va engendrer des pertes aussi bien sociales qu’économiques.

Cependant, l’impact économique de cette pandémie de la covid19 est tellement généralisé, global qu’en effet, partout dans le monde, les pays  ne sont pas seulement appelés aujourd’hui  à sauver la vie de leurs citoyens mais aussi et  surtout à  sauver l’avenir économique de leur pays.

2.1 L’analyse de la conjoncture économique mondiale et marocaine à l’ère de la Covid 19

  • La conjoncture économique mondiale à l’ère du Covid19

Dès les premiers jours de cette pandémie, on a constaté que cette crise a mis l’activité économique du monde entier  en arrêt total ou en arrêt partiel, ce qui a entrainé des pertes qui dépassent les 900 Milliards de dollar ; elle a aussi fait reculer le commerce mondial selon l’OMC de moins de 13% avec  une récession de l’économie mondiale de –3% soit la pire récession de l’histoire économique mondiale. D’autre part, près de 170 pays vont connaitre une baisse de leur PIB par Habitant.

Cette crise a remis en question les fondements du système économique mondial actuel. Ainsi, les pays et les gouvernements se trouvent aujourd’hui confrontés à une nécessité majeure qui leur impose de procéder  à des changements radicaux et profonds de leurs stratégies économiques.

La pandémie du coronavirus a mis à l’arrêt des plans entiers de l’économie mondiale, une situation chaque jour de plus en plus manifeste. Dans la zone euro, plusieurs enquêtes auprès des chefs d’entreprises ont montré que leurs entreprises ont enregistré des baisses record par rapport aux  mois précédant la pandémie. Aux États-Unis, les demandes initiales d’indemnités de chômage ont grimpé en flèche, atteignant des niveaux inédits[7].

Ainsi, l’économie mondiale est entrée dans une phase de crise à tous les niveaux. En outre, la récession de l’économie mondiale de -2,3%, rappelle celle de l’année 2009 suite à la ” Crise des Subprimes ” consécutive à des prêts immobiliers octroyés à la légère aux Etats-Unis. La crise de la Covid 19, elle est née à Wuhan en Décembre 2019 dans la province de Hubei au centre de la Chine. Alors que la crise de 2008 était au départ financière avec la faillite de la banque Lehmann Brothers en Septembre 2009, la crise de 2020 s’est abattue directement sur l’économie réelle du fait du confinement et des mesures drastiques (prises un peu en retard par nombre de pays).

Pendant la crise de 2008, les banques centrales ont procédé à un véritable « big bang » en abaissant les taux directeurs et en injectant de grandes liquidités pour l’achat de la dette publique et privée. Pour la crise de 2020, la Réserve fédérale américaine et les banques centrales de l’Union européenne, du Canada et de l’Angleterre ont aussi injecté des liquidités, mais dans une moindre mesure, alors que les taux directeurs sont déjà très bas[8].

Dans la crise de 2008, les Etats ont procédé à des dépenses massives pour relancer l’économie. Le déficit budgétaire de la France, quant à lui, a atteint -7% en 2009, alors que l’Etat américain a nationalisé General Motors pour éviter sa faillite. Une autre différence entre 2008 et 2020 est le poids de la Chine, qui est devenu actuellement la seconde puissance économique de la planète et « l’Atelier du monde ». Cela a été bien constaté pendant la fermeture des usines chinoises du fait de la pandémie de la Covid19, laquelle fermeture a causé de gros problèmes d’approvisionnement pour le reste du monde.

Les grandes économies ont réagi en prenant des mesures énergiques de politique monétaire et budgétaire. L’évolution à court terme de la demande et de l’activité dépendra entièrement de la durée et de la sévérité du confinement des populations. Une fois qu’il sera levé, la reprise sera probablement progressive et inégale. L’action des pouvoirs publics devra évoluer et les mesures d’aide face à la pandémie doivent être en mesure de relancer  la croissance, même avec des finances publiques encore mises à l’épreuve[9].

Dans le sillage de la crise mondiale, l’incertitude de l’économie mondiale a conduit de nombreuses entreprises à réévaluer leurs modèles d’entreprise. Plutôt que de s’appuyer sur des chaînes d’approvisionnement mondiales, un nombre croissant d’entreprises ont investi dans des robots, ce qui a entraîné une renaissance de la fabrication dans les pays industrialisés. Cette situation montre  que les changements dans l’économie mondiale dus à  la COVID-19 rendent improbable une reprise en forme de la récession à venir. Au contraire, la  COVID-19 accélérera le processus entamé après la crise mondiale en encourageant les entreprises à relocaliser leurs activités dans les pays riches.

La situation actuelle liée au coronavirus a un impact profond sur tous les types d’entreprise. Avec l’arrêt temporaire de certaines entreprises et le ralentissement des activités pour beaucoup, les conséquences de la pandémie sont encore pires pour l’économie mondiale que celles qui ont suivi la grande crise financière de 2007-2008.

Le premier pays à souffrir de l’impact de la COVID-19 est la Chine, la deuxième économie mondiale. Le confinement drastique, qui a nécessité la fermeture ou la réduction des activités d’un certain nombre de grandes entreprises manufacturières et de commerces de détail, a terriblement ralenti l’économie chinoise[10].

Strictement intégrée dans les chaînes de valeurs mondiales, la Chine, point de départ de la pandémie, est devenue un acteur économique mondial majeur. En effet, elle est désormais la deuxième économie mondiale avec une part de 15,8 % dans le PIB mondial (calculs du SPF Economie sur la base des chiffres de la World Bank Data) et de 12,8 % dans les exportations mondiales de marchandises (données chiffrées issues de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement – UNCTAD). En raison de l’évolution exponentielle du nombre de contaminations dans d’autres zones géographiques, des mesures ont été adoptées pour faire face à la crise mondiale sanitaire, économique et humaine sans précédent[11].

Comme l’indique la carte ci-dessous, presque tous les pays du monde ont connu une crise inattendue à cause de l’épidémie de la Covid19.

Carte 1 : présentation de l’ampleur de la crise de la covid19 dans le Monde :

Source : lafinancepourtous.co

Par une simple lecture de la carte ci-dessus, on comprend à travers ces différents indicateurs de plusieurs pays qu’ils ont  connu un choc économique majeur.

*En zone euro, l’indice PMI (enquête auprès des directeurs d’achats des entreprises) a connu la plus forte baisse jamais enregistrée, après s’être établi à 51,6 en février. Cet indice est construit de telle façon qu’un chiffre en dessous de 50 signale une contraction, et un chiffre au-dessus de 50 représente une expansion de l’activité[12].

*L’ampleur de la crise est également historique dans le reste du monde. Par exemple, l’Australie avait jusqu’alors connu la plus longue période de croissance ininterrompue parmi les pays développés. Cette tendance risque de s’arrêter, la Covid-19 allant vraisemblablement faire plonger le pays en récession.

*Aux États-Unis, le marché de l’emploi se dégrade à une vitesse vertigineuse. La dernière semaine de mars a vu 6,6 millions d’Américains s’inscrire au chômage, soit le double de la semaine précédente, qui avait déjà établi un « record ». En moyenne ces dernières années, environ 250 000 Américains s’inscrivaient au chômage chaque semaine.

*En Chine, la production industrielle a plongé de 13,5 % sur les mois de janvier et février 2020, par rapport à la même période de l’année 2019. Une telle baisse est inédite en Chine depuis que le pays s’est tourné vers l’économie de marché à la fin des années 1970.

L’économie mondiale devrait enregistrer une des contreperformances des plus notables dans l’histoire. Les perspectives économiques du FMI au titre du mois d’avril ne sont guère optimistes. Après avoir prévu un accroissement du PIB mondial en janvier 2020, l’institut de Bretton Woods table désormais sur un recul de 2,9% de celui-ci en 2020, avec des récessions brutales dans la zone euro, en Espagne et en Italie notamment (-8% et -9,1% respectivement.). Pour 2021, les économies de ces pays devraient rebondir enregistrant des taux de croissance qui oscilleraient entre 4,3% et 5,2%. L’OCDE[13] fait état d’une perte de croissance annuelle de 2 points de pourcentage pour chaque mois de confinement et de 4 à 6 points de pourcentage sur un trimestre dans les pays avancés et émergents.

Dans les pays émergents et en développement, l’image n’est pas plus rassurante. Le FMI table sur une récession avec un recul du PIB du groupe de 1% en 2020.

La pandémie de la Covid19 engendrera sans doute un changement sans précédent de l’économie et du commerce mondiaux, de la production, de la consommation et de l’injection des capitaux étrangers sur les économies nationales.

Figure 1 : Projection de croissance – Zone Euro, 2000-2021 :

Source : FMI

Figure 2 : Projection de croissance – Pays émergents et en développement, 2000-2021 :

Source: FMI World Economic Outlook Avril 2020.

Concernant la 1ère  et 2ème  figure qui expriment une projection de la croissance dans la zone Euro et dans les pays émergents au cours des 20 dernières années, on constate que la croissance économique a enregistré le taux le plus faible. Ceci est dû à la fermeture des économies mondiales et au manque de commercialisation entre les différents pays.

Figure 3 : Croissance mondiale, 2000-2021 :

Source : Capital Economics, 2020.

La troisième figure analyse l’évolution de la croissance mondiale en %, entre 1880 et 2020. On constate que la croissance a traversé des moments difficiles où la croissance a enregistré des taux négatifs, de sorte que le virus corona a eu un impact négatif sur la croissance au niveau mondial comme les crises des années 20 et 40 du siècle dernier[14].

Figure 4 : Sorties nettes d’investissement de portefeuille entre 2008 et 2020 :

Source : International Institute of Finance, 2020.

La quatrième figure compare les sorties nettes de flux d’investissements de portefeuille au niveau mondial entre 2008 et 2020. En 2008, comme le montre le chiffre, les investissements de portefeuille ont connu une baisse remarquable, mais ce qui est clair, c’est que la baisse de ces derniers en 2020 sera catastrophique puisqu’ils ont enregistré -87,5 % au premier trimestre de cette année.

Il faut s’interroger sur la relation entre l’équilibre économique et l’urgence sanitaire de la pandémie de Corona. La principale approche pour aborder cette relation est de choisir le développement comme un résultat  à atteindre, de parier sur celui-ci, de reconsidérer la réalité du développement dans la société marocaine et de se débarrasser de nombreux axiomes que nous devons  échanger. Et nous le répéterons pas assez, il est temps d’en discuter dans cette circonstance. “

Toutefois, il est à noter que ces chiffres doivent être pris avec prudence étant donné l’incertitude qui pèse sur la conjoncture internationale. L’espoir étant de pouvoir trouver une solution médicale (vaccin ou traitement médical) dans un horizon court, qui faciliterait une reprise complète de l’activité.

  • La conjoncture économique marocaine à l’ère du Covid19 :

Avant d’entrer dans les détails et faire une lecture de l’état des lieux « effets économiques » de la Covid19 au Maroc, il est  jugé nécessaire d’apporter une analyse sommaire sur l’état actuel de l’économie marocaine à l’ère de cette pandémie.

Il est évident que le Maroc, à l’instar  des autres pays du monde entier, doit faire face à un scénario économique sans précédent, dicté par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, Covid-19[15].

Les retombées sans précédent de cette pandémie menacent d’un marasme économique mondial, qui impactera négativement les économies nationales, dont celle de notre pays. Ceci se traduira par la baisse de la demande extérieure adressée au Maroc, notamment les exportations des nouveaux métiers du Maroc, les recettes du tourisme, les transferts des marocains résidant à l’étranger, les IDE, en plus de la baisse de la demande intérieure, de la décélération de l’activité productive et de la baisse de la consommation. Il y aura ainsi des retombées négatives sur la vie des entreprises, sur les performances de l’économie nationale, les équilibres macro-économiques, ainsi que sur les échanges commerciaux et la balance des paiements[16].

La préservation de la capacité de l’économie marocaine était certainement nécessaire pour répondre à ses besoins en denrées alimentaires de base, en nourriture et en énergie. Il est à noter que le secteur du tourisme s’est arrêté, que les secteurs exportateurs sont touchés et que la baisse  des envois de fonds des Marocains vivant à l’étranger et des investissements directs étrangers est attendue.

Il n’y a pas d’indication, à travers la figure ci-dessous, de l’impact de cette pandémie sur le produit intérieur brut, ce qui est clairement démontré par les données suivantes dans la courbe ci-après :

Figure 5 : Evolution du PIB en %, 2000-2021 :

Source: FMI World Economic Outlook Avril 2020

Figure 6 : Variation du compte courant et solde budgétaire, 2000-2021

Source: FMI World Economic Outlook Avril 2020

La 1ère courbe ci-dessus, montre sans aucun doute que le Produit Intérieur Brut connaîtra une baisse significative allant jusqu’à moins 4%, ce qui affectera inévitablement l’économie marocaine et le volume de pression et d’échanges qui génère des devises fortes, tandis que la deuxième courbe montre le solde budgétaire. Cependant, en termes de pourcentage entre 2000 et 2020, nous pouvons voir aujourd’hui une courbe claire et faible du solde budgétaire, qui préfigure un fort choc économique que le Maroc va connaître dans les prochains jours, s’il n’y a pas une importante réaction à ce niveau.

A la date du 9 avril 2020, près de 34 milliards de dirhams de dons d’entités publiques et privées ainsi que d’initiatives personnelles des citoyens ont été cumulés. Ces montants seront déductibles du résultat fiscal.

En guise de riposte, et conformément à une approche proactive, le Maroc mène des efforts tous azimuts pour, d’un côté, contenir la propagation du virus sur son sol, et, de l’autre, sauver son économie nationale, dont des pans entiers ont dû brusquement ralentir le rythme ou céder complètement à l’arrêt[17].

L’économie marocaine étant une économie axée, surtout, sur la consommation, le commerce et le tourisme, des pertes sérieuses ont été enregistrées. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont le tourisme, l’automobile et le textile. Le transport et le transit des marchandises s’opérant normalement, l’impact de la Covid19 sur le commerce semble pour l’instant jugulé. Des risques de baisse d’approvisionnement et de demande étrangère, notamment en provenance de l’UE, pourraient, en revanche, survenir à l’avenir au niveau de certains secteurs.

Le tourisme étant le principal secteur touché par ce fléau, l’industrie hôtelière est ainsi fortement impactée[18].

Les secteurs vitaux du pays, et même les relations du Maroc avec des partenaires économiques tels que la France, l’Espagne et l’Italie, vont se détériorer, car ces pays connaissent également la même situation de crise.

2.2 Effets économiques de l’épidémie de la covid19 au Maroc 

On va procéder dans les points suivants à une analyse de l’état actuel  de l’économie marocaine à travers ses différents composants à cause de la crise covid19 ;

  • Effets généraux de la covid19 sur l’économie nationale

Au début d’avril, près de 142.000 entreprises, soit 57% de l’ensemble des entreprises, ont déclaré avoir arrêté définitivement ou temporairement leurs activités. Sur ce total, plus de 135.000 entreprises ont dû suspendre temporairement leurs activités tandis que 6300 ont cessé leurs activités de manière définitive. Par catégorie d’entreprises, les TPE (très petites entreprises) représentent 72%, les PME (petites et moyennes entreprises) 26% et les GE (grandes entreprises) 2% des entreprises en arrêt d’activité de façon temporaire ou définitive.

La pandémie du coronavirus (Covid-19) a engendré une crise économique réelle à l’échelle mondiale. Et le Maroc n’y a pas échappé. Plusieurs secteurs ont vu leurs activités marquer un arrêt total ou partiel, après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire.

L’économie marocaine est une économie qui est axée dans un premier lieu, sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc va connaître des pertes sérieuses en 2020.

On va essayer de dévoiler une lecture sur l’impact de la pandémie du coronavirus sur l’économie marocaine en mettant l’accent sur les secteurs clés touchés. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont le tourisme, l’automobile et le textile.

Le taux de croissance de l’économie marocaine prévu pour l’année en cours sera de 2,6%. Il s’établirait en 2020 à 4,6%, soit 2 points de plus[19].Se sont des prévisions avant la crise de la covid19, mais à cause de cette dernière et selon des études qui ont été faites dans ce cadre on prévoit une baisse du PIB entre 3% et 6,5% en 2020 et un doublement du déficit budgétaire à 7,5% du PIB[20].

Toujours en relation avec l’économie du Maroc, certaines études ont estimé des pertes d’environ 30 milliards de dirhams au deuxième trimestre  de cette année et des prévisions de croissance qui devraient chuter à moins de 6,8%. Ceci  a mené sa Majesté le Roi Mohamed VI, que dieu l’assiste, à prendre certaines mesures préventives sanitaires, économiques et d’autres pour faire face à cette pandémie avec la création d’un nouveau conseil  spécial en cette situation de crise, lequel conseil a pour  objectif principal de veiller sur le rythme du développement économique au Maroc[21].

Un net fléchissement de la croissance hors agriculture est aussi attendue cette année. Pour autant, elle ne devrait pas s’écrouler. Un comité de veille a été mis en place pour réagir aux effets de la pandémie. Des reports de charges jusqu’à fin juin ont déjà été annoncés ainsi que des indemnités forfaitaires mensuelles pour les salariés des entreprises en difficulté. Des réflexions sont également en cours pour venir en aide aux travailleurs du secteur informel. Le financement sera assuré par un fonds de soutien qui a déjà atteint près de 30 milliards de dirhams (MAD), soit 2,5% du PIB, y compris la dotation de l’Etat de 10 mds MAD, le reste provenant de contributions volontaires[22].

On  analyse maintenant l’effet de cette crise sur la croissance, la consommation, l’investissement et le commerce ;

  • La croissance

Suite à la réunion trimestrielle de son conseil d’administration le 17 mars, la Banque centrale marocaine a revu à la baisse ses prévisions de croissance nationale pour 2020 de 3,8% à 2,3% compte tenu de l’effet conjugué de la mauvaise récolte céréalière et de la propagation au niveau mondial de la pandémie. “Les conditions actuelles suggèrent que nous nous acheminons vers la plus faible croissance des 20 dernières années”, selon le Haut Commissaire au Plan. Bank Al-Maghrib a par conséquent décidé de réduire son taux directeur de 25pbs à 2% afin de soutenir l’activité économique nationale. Le Centre Marocain de Conjoncture table, pour sa part, sur une croissance limitée à 0,8% en 2020[23].

  • La consommation et l’investissement

Compte tenu du gel des activités des entreprises, de la hausse attendue du taux de chômage ainsi que des mesures sanitaires entreprises (confinement, fermeture de restaurants, de cafés, d’usines, etc.), une baisse de la consommation des ménages (hors produits de première nécessité) et de l’investissement devrait être attendue[24]

  • Le commerce

L’impact actuel sur le commerce semble contenu au vu des conditions normales observées de transit et de transport des marchandises. Des risques d’approvisionnement au niveau du marché marocain en intrants importés et de baisse de la demande étrangère restent, néanmoins, envisageables. En effet, la crise pourrait impacter le commerce extérieur du Maroc qui représente 32% du PIB. D’après une étude de CFG Bank, une baisse de 20% des volumes totaux de biens échangés est attendue, équivalant à une perte de 2,6 millions tonnes chaque mois à partir de mars 2020.

 Au niveau de la balance commerciale, un ralentissement des exportations reste probable au vu de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, de l’allongement des délais de traitement des dossiers et de la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc. En parallèle et étant donné la mauvaise récolte céréalière actuelle, le pays est contraint d’importer massivement des produits de première nécessité comme le blé ou le maïs. A ce titre, un décret en cours d’adoption, prévoit la suspension des droits de douane à l’importation jusqu’au 15 juin du blé tendre, du blé dur et des légumineuses (poischiche, lentilles, fèves, haricot blanc) jusqu’à nouvel ordre. Cette hausse des importations pourrait être compensée par le déclin des cours du pétrole (actuellement à moins d’USD 30 le baril) devant permettre au pays de réduire sa facture énergétique.

 Au vu des tensions qui semblent émerger sur les réserves en devises, le Directeur Général des Douanes a adressé une demande à l’Association des importateurs de véhicules AIVAM afin de réduire au strict minimum les importations en négociant avec les fournisseurs le report de celles-ci. A noter que dans le cadre des mesures entreprises dans le cadre de la crise de la Covid-19, les expéditions de masques chirurgicaux, de préparations antiseptiques et de masques de protection ont été soumises à licence. Une entreprise européenne a signalé avoir rencontré des restrictions à l’exportation depuis le Maroc de produits pharmaceutiques (la Délégation vérifie si le problème touche plus d’une entreprise).

Pourtant, l’économie marocaine a commencé à donner des signes de bonne santé et à miser sur le développement durable, les nouvelles énergies, l’attrait des capitaux étrangers, l’augmentation des échanges, l’assainissement du climat des affaires mais ceci ne l’empêchera pas de faire face  aux retombées de cette crise sanitaire. En effet, basée sur les secteurs primaires et tertiaires, sans omission du textile, de l’industrie automobile et des nouvelles technologies, l’économie marocaine s’attend à vivre sa pire crise depuis trois décennies.

Les acteurs économiques et le gouvernement marocains doivent revoir leurs ambitions de croissance à la baisse. Ayant tablé sur un taux de croissance de 3,5 % en 2020, un rééquilibrage de la balance commerciale, notamment vu la chute du prix du pétrole et la réduction de la dette tant intérieure qu’extérieure, ils doivent se résigner à gérer un ralentissement aux coûts financiers et sociaux élevés.

  • Effets économiques de la covid19 par secteur clés

En analysant l’impact du corona virus sur l’économie marocaine par secteur, on remarque que le degré d’impact de la Covid-19 sur le commerce varie d’un secteur à l’autre. On a constaté que  certains secteurs exportateurs, à titre d’exemple ;  l’agroalimentaire, le textile et l’automobile  viennent en tête des secteurs les plus  impactés par cette crise de la covid19. Cependant, il y a d’autres secteurs qui n’ont pas connus les mêmes pertes, notamment le secteur des fruits et légumes.

Depuis l’éclatement de la pandémie et l’entrée en vigueur du confinement vers la mi-mars, le transport, l’immobilier, l’industrie automobile et aéronautique ont été quasiment à l’arrêt au moment où d’autres secteurs comme la grande distribution, l’industrie pharmaceutique et les nouvelles technologies se voient de plus en plus sollicités[25].

On procède maintenant à une analyse des principaux secteurs qui ont subit des conséquences majeures à cause de la pandémie de la Covid19

  • Le Tourisme 

Le tourisme fait partie des secteurs qui paieront un lourd tribut à cette crise sanitaire de la Covid19. L’étude cite la Confédération nationale du tourisme (CNT) qui a évalué l’impact de la crise Covid-19 à 34,1 milliards de DH de perte en termes de chiffre d’affaires touristiques en 2020 et de 14 milliards de DH de perte en termes de chiffre d’affaires pour l’hôtellerie, pour une chute globale de près de 6 millions de touristes (-98%), qui occasionneront une perte totale de 11,6 millions de nuitées[26].

  • Le Transport

Le transport aérien souffre des mesures de précaution appliquées et de la baisse de la demande. La pandémie pourrait entraîner au Maroc des pertes de l’ordre de 4,9 millions de passagers au moins et un manque à gagner de 728 M USD. Les perturbations de trafic aérien pourraient, en outre, faire encourir des risques à plus de 225 000 emplois[27]. Les transports routier et ferroviaire vont être touchés par la crise à cause de l’interdiction de la circulation des véhicules de transport de voyageurs dès le 24 mars.

  • L’industrie manufacturière 

L’impact de la Covid19 sur l’industrie peut se manifester, d’une part, au niveau de l’approvisionnement en matières premières et intrants de moins en moins disponibles, et, d’autre part, au niveau de la baisse de la demande étrangère. Les produits associés (par ex : secteur automobile) sont notamment touchés car ceux-ci , se composent d’articles fabriqués dans divers pays :

*Secteur automobile  L’objectif d’atteindre 1 million de véhicules par an d’ici 2022 est très menacé ; le secteur est actuellement à l’arrêt suite aux décisions de Renault et de PSA, locomotives du secteur automobile au Maroc, de suspendre temporairement leur activité au Royaume à compter du 19 mars.

Il faut savoir que l’arrêt temporaire de l’activité de Renault au niveau de ses deux sites de production de Tanger et de Casablanca concerne 11 000 collaborateurs, et la suspension des activités de PSA à Atlantic Free Zone touche 1600 collaborateurs et a des répercussions sur ses équipementiers et ses 66 fournisseurs. Toutefois, à terme, cette suspension de l’activité pourrait se répercuter sur les 180 000 individus employés par l’industrie automobile, les 250 équipementiers automobiles opérant au Maroc autour de neuf écosystèmes (Câblage, intérieur véhicules & sièges, métal emboutissage, batterie, PSA, moteurs, Renault, Delphi et Valeo). Un autre impact négatif concerne les ventes nationales de véhicules qui devraient accuser une baisse compte tenu de la faible propension à la consommation en biens durables par la population marocaine et le report du salon Auto Expo initialement prévu pour juin 2020, ajoute l’étude.

*Textile/habillement Jusqu’à présent il n’y a pas une vision claire pour les opérateurs de ce secteur, le secteur du textile, employant plus de 160 000 individus au sein de 1 200 entreprises, rencontre à la fois un problème au niveau de son approvisionnement et de sa demande étrangère.

  • L’Industrie extractive

L’industrie extractive à son tour a subit des pertes négatives à cause de la situation de l’économie mondiale, le secteur des phosphates semble pour l’instant immunisé et on sait très bien le rôle  crucial du secteur agricole dans le tissu économique marocain.

*Le secteur des phosphates  Ce secteur a connu plus ou moins un degré de résistance par rapport aux autres secteurs, ainsi  certaines études ont montré que l’industrie extractive pourrait subir l’effet dépressif de l’économie mondiale, mais que le secteur des phosphates semble pour l’instant immunisé.

*Agriculture  Les petits agriculteurs et les coopératives sont les parties les plus touchées par cette crise de la covid19. L’annulation du Salon annuel de l’agriculture « SIAM », de cette année va engendrer des pertes supplémentaires et va coûter au segment des coopératives et des groupes économiques plus de 12 M MAD de biens avec un risque de perte du chiffre d’affaires compris entre 60% et 80%. En ce qui concerne les fruits et légumes, l’association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) indique que les exportations de fruits et légumes vers l’UE sont actuellement en augmentation en raison du ralentissement de la production espagnole, portugaise et italienne. De même, les prix sont également en hausse comparativement aux conditions normales du marché[28].

  • Secteur financier

L’indice principal de la Bourse marocaine MASI a perdu 21,6% entre le 28 février et le 20 mars. L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a décidé, à compter du 17 mars 2020, de revoir à la baisse les seuils de variation maximale applicables aux instruments financiers inscrits à la cote à la Bourse des valeurs de Casablanca. A ce titre, la variation maximale, à la hausse et à la baisse, du cours d’un instrument financier pendant une même séance ne peut excéder 4% du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode continu. Ce seuil a été limité à 2% des cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode fixing et les titres de créance.

Figure 7 : Evolution du MASI (Entre le 28 février et le 17 mars)

Source: leboursier.ma

Le MASI a, en effet, perdu 24,16% entre le 28 février 2020, soit la dernière séance de cotation avant l’apparition lundi 2 mars du premier cas de Coronavirus au Maroc, et mardi 17 mars (date de l’entrée en vigueur de la disposition limitant les variations de seuils)[29].

  • Effets de la covid-19 sur les finances publiques :

Avec le ralentissement de l’activité économique qu’a connu le Maroc à l’ère de la covid19, plusieurs discussions ont eu lieu à plusieurs niveaux, y compris au sein du Parlement, sur la nécessité d’une loi de Finances rectificative. Le Groupe Istiqlal de la première chambre l’a demandée avec insistance, comme il l’avait aussi fait en 2018. Si tout le monde, le ministre de l’Économie et des finances compris, convient que la loi de Finances 70.19 pour l’année 2020 est dépassée par l’avènement de la Covid-19, étant donné que les hypothèses économiques et financières sur lesquelles elle a été construite ont perdu de leur pertinence, le dialogue se poursuit sur la manière de procéder à cette révision[30].

Ce qui oblige les décideurs et les différents intervenants à penser à un nouveau modèle de gestion des finances publiques en particulier et de la gouvernance en  général.

Toujours en relation avec la loi de finance qui a été déjà adoptée, il faut noter que les principales hypothèses de base sur lesquelles la loi 70.19 a été composée sont 6 hypothèses à savoir : le cours du baril de pétrole, la production céréalière, le cours moyen du gaz butane, le taux de croissance, le déficit de la balance commerciale et la dette. Ces hypothèses sont tous devenus caducs, et avec une grande différence dans les valeurs retenues initialement.

Les changements brutaux de ces hypothèses ont quasiment contraint le gouvernement à une sorte de «commande manuelle» de la gestion des finances publiques et des prises de décisions ponctuelles, au rythme des réunions du Comité de veille économique (CVE), grâce au recours systématique aux facilités accordées par les articles 60 et 62 de la Loi organique relative à loi de Finances (LOLF). D’aucuns disent que notre gouvernement n’aime pas les lois de Finances rectificatives (LFR), malgré les délais très courts donnés au Parlement pour leur examen et approbation[31].

Cependant, le mardi 16 juin 2020, Bank Al-Maghrib a décidé de réduire le taux d’intérêt de 50 points de base à 1,5 %, suite à sa réunion du deuxième trimestre de l’année 2020 et à  libéraliser entièrement le compte de réserve au profit des banques”[32]..

Selon la même source, on note que Bank Al-Maghrib a œuvré dans le même sens pour prendre des mesures particulières pour soutenir le refinancement des prêts bancaires destinés aux banques participatives et aux associations de microcrédit. Soulignons que ces nouvelles décisions, ainsi que les différentes mesures d’exécution ont été engagées, notamment l’élargissement du champ d’application de la garantie acceptable sous forme d’opérations de refinancement, Et le renforcement des programmes non conventionnels de la banque et l’assouplissement temporaire des règles prudentielles, en plus des mesures prises par le gouvernement, contribuent à atténuer la pandémie et à soutenir la reprise de l’économie et de l’emploi.

Certes, cette crise a des conséquences réelles sur l’économie marocaine et sur les finances publiques en particulier ; cette crise qui peut arriver à n’importe quel moment et il faut adopter un système économique rigide mais aussi souple qui peut résister à ce genre de fléaux. Les finances publiques à leurs tours ont été impactés négativement par ce virus, qui va donner lieu a des perturbations du système financier marocain, qu’on peut  résumer comme suit :

*Une réduction des recettes ordinaire de 10% (84.8 MMDH fin mai 2020 contre 94.2 MMDH en 2019). Cette réduction s’explique par :

*Le recul des recettes de la TVA (première ressource de la trésorerie) de 10% suite au recul de la consommation et des importations

*Le recul des recettes de L’IR de 9.6%

*Le recul de la Tic de 17%.

*Une hausse des dépenses ordinaires de 10.6% par rapport à 2019 (102 MMDH contre 92.2 MMDH)

*Un recul des dépenses d’investissement avec un taux de 11% (27 MMDH contre 30.4 MMDH en 2019)

*Un déficit budgétaire  – 25.5 MMDH (- 19.5 en 2019) avec effet fonds COVID 19 et –  43.6 MMDH sans effet fonds COVID 19.

  • L’endettement au Maroc à l’ère de la covid19 et le problème de financement de l’économie

Eu égard à l’impact négatif de la Covid-19 sur l’économie nationale et compte tenu de l’arrêt d’activité enregistré par plusieurs secteurs d’activité tels que le tourisme, le textile et le secteur automobile, la chute des recettes fiscales au titre de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu, une régression considérable ne peut être évitée.

En outre, la régression de la demande extérieure se traduira sans aucun doute par une chute drastique des recettes au titre des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée[33].

L’endettement est devenu de plus en plus une solution et une nécessité pour le Maroc à cause de la situation critique de l’économie marocaine , à cause de la pandémie de la covid19. Une double urgence s’impose aujourd’hui pour le Royaume : soutenir les entreprises et ménages face à l’arrêt partiel de l’activité, puis relancer l’économie lorsque la pandémie de la Covid-19 refluera. Seulement nombreux sont ceux qui craignent que lorsque la crise sera derrière nous, le Maroc se retrouve alourdi par un endettement plus important.

Cependant, il est essentiel de rappeler que la situation initiale des finances publiques d’un pays revêt un caractère déterminant pour reprendre le train de la relance.

Or, la dette publique était déjà importante et préoccupante en 2019. Comme en attestent les chiffres, au terme de l’année 2019, l’encours de la dette extérieure du Trésor s’est établi à 161,5 milliards DH.  A fin décembre 2019, l’encours de la dette extérieure hors Trésor s’est établi à 178,3 milliards DH. Durant la même année, les ressources issues des emprunts extérieurs du secteur public ont porté sur un volume global de 39,4 milliards DH  25,5 milliards DH ont été mobilisés par le Trésor et 13,9 milliards DH par les autres emprunteurs publics[34].

A cause de la crise de la covid19 sur l’économie marocaine et sur ses recettes en particulier, le Maroc a débloqué un montant de 3 milliards de dollars auprès du FMI, ce qui va alourdir le montant des dettes pour cette année. Il est certain que l’endettement est considéré aujourd’hui comme une solution magique afin de relancer l’économie marocaine et les secteurs qui ont été le plus touchés par cette pandémie. La question qui se pose ici, est ce que le Maroc pourrait réaliser un taux de croissance qui lui permettrait de payer ces endettements ?

C’est une première que le Maroc recourt à la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI). Et ce, pour un montant de3 milliards de dollars. Objectif : faire face aux conséquences de l’épidémie de coronavirus. Ce tirage inédit est « remboursable sur cinq ans, avec une période de grâce de trois ans », a indiqué dans un communiqué la banque centrale du royaume, Bank Al-Maghrib. Sa mobilisation intervient « dans le cadre de l’accord au titre de la LPL conclu avec le (FMI) en 2012 et renouvelé pour la 3e fois en décembre 2018, pour une période de deux ans, avec l’intention de l’utiliser comme assurance contre les chocs extrêmes », a précisé la même source.

 La LPL est un instrument conçu « pour servir d’assurance ou aider à résoudre les crises, et ce, dans un large éventail de situations », dit aussi le FMI sur son site Internet. Entre-temps, le royaume chérifien a reçu un prêt auprès de la Banque mondiale de 275 millions de dollars destiné à la gestion des risques de catastrophe[35].

Un grand montant et un endettement très sérieux, mais en tout cas, le système LPL du FMI sert de garantie aux pays en voie de développement ou déstabilisés économiquement pour calmer les marchés internationaux et surtout dans des situations de crises pareilles, et les pays bénéficiaires ne sont pas obligés ou n’ont souvent pas besoin d’activer ces sommes.

A cet égard, le Maroc, et suite aux effets négatifs de l’épidémie de la covid19, a décidé d’y recourir au moment où « la pandémie ; d’une ampleur sans précédent, laisse présager une récession économique mondiale bien plus profonde que celle de 2009 », qui impactera en conséquence l’économie locale, a fait valoir Bank Al-Maghrib. Ce recours « contribuera à atténuer l’impact de cette crise sur notre économie et à maintenir nos réserves de change à un niveau adéquat ». Cette somme sera « affectée essentiellement au financement de la balance des paiements et n’impactera pas la dette publique, ce qui constitue une première dans nos transactions financières avec le FMI », souligne encore l’institution marocaine.

  • Axe 3 : Résultats & modalités de redémarrage de l’économie marocaine :

A travers cet axe, nous allons aborder les différents scénarios possibles du redémarrage de  l’économie marocaine après la crise de la covid19, en vue d’en dégager les recommandations et les  modalités requises pour une relance seine de l’économie marocaine.

Le Maroc a du faire face à un double choc. D’une part, au niveau de l’offre, des secteurs sont à l’arrêt, d’autres ont ralentit. D’autre part, la demande aussi est lourdement touchée, puisque les citoyens ne consomment plus du fait du confinement. Le tout dans une année de sécheresse.

De toutes les hypothèses prévues, la seule certitude est que plus la durée du confinement se prolongera, plus l’impact sur la croissance sera plus fort. La prévision d’une croissance négative de 3,2% correspond ainsi à la durée de confinement annoncée jusque là par les pouvoirs publics. Mais si le confinement se prolonge sur un autre mois, nous atteindrons facilement une croissance  à -7%[36].

3.1 Scénarios possibles pour l’économie marocaine après la crise de la Covid-19 :

Nul ne pourra nier que les suites de la crise de la Covid-19 seront trop lourdes pour le Maroc et en particulier sur  le plan économique. Elles le sont déjà. Elles n’ont négligé aucune région du monde ni aucun secteur d’activité. Le Maroc sera touché pour une simple raison,  l’économie mondiale est devenue fortement mondialisée, sous l’effet de la délocalisation de la production et de la globalisation des échanges. Or, on sait très bien le rôle joué par les Investissements directs étrangers, le tourisme et le commerce dans l’économie nationale[37].

Dans le même sens, M. Mohamed Benchaaboun, le ministre de l’économie, des finances et de la réforme administrative, a déclaré que la réflexion pour après  Corona avait été lancée il y a quelque temps, indiquant qu’une réflexion préventive avait eu lieu au sein du comité de vigilance pour définir les scénarios qui pourraient être mis en œuvre en relation avec les deux prochaines phases”[38].

Cette réflexion, selon le ministre des Finances, va de pair avec les mesures immédiates prises pour aider les entreprises et les familles à atténuer les effets de la crise et la mise en place d’une urgence sanitaire, expliquant qu’il a été convenu dans le cadre du comité de vigilance économique d’une méthodologie de réflexion proactive basée sur la définition de scénarios pouvant être mis en œuvre pour les deux prochaines phases.

Le responsable du gouvernement a ajouté que la relance de l’économie nationale ne se fera qu’en mobilisant les ressources nécessaires et en veillant à ce que la priorité soit donnée à leur utilisation dans l’économie nationale, notant que “c’est ce que nous faisons actuellement à travers des réunions avec différents secteurs ministériels pour établir une mesure qui optimise les dépenses publiques dans cette période exceptionnelle[39]“.

Alors que la menace d’une crise économique mondiale majeure plane sur le monde entier, le Maroc semble se préparer à la vie post-coronavirus, et le pays met tous ses acteurs au travail.

Le Maroc continuera à travailler dans le cadre d’une commission spéciale pour suivre de près les développements et de prendre les mesures nécessaires de politique économique pour renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs causés par la crise sanitaire actuelle.

Il est également nécessaire de repenser le service public et de souligner l’importance des rôles de l’État, qui doit accroître son potentiel économique et réaliser le développement, en ce qui concerne les secteurs de l’éducation, de la santé et de la sécurité sociale, et créer des investissements dans les infrastructures qui touchent la grande majorité des citoyens. Des réformes fiscales devraient également être entreprises pour développer les ressources de l’État de manière équitable, ce qui signifie une “imposition progressive” en tant que véritable réforme fiscale dans laquelle chacun contribue dans la mesure de ses capacités disponibles.

3.2 Chiffres et discussions sur les conséquences sociales et économiques  de la Covid19 :

Au niveau mondial, en termes de conséquences sociales, les statistiques présument une perte de 225000 postes à 25 millions d’offres d’emploi et que 436 établissements subiront de très lourdes pertes. Les revenus du secteur privé vont connaître une baisse de 60% environ et entre 8.8% à 35 millions personnes dépasseront le seuil de pauvreté[40].Au niveau national,  il est à noter que certaines statistiques ont été faites pour évoquer l’effet de la Covid19 sur la société marocaine, permettant ainsi d’évaluer de nombreuses pertes à savoir la perte d’emploi où on prévoit une augmentation de l’indice du chômage à 10.5 % avec 208.000 postes perdus.

Néanmoins, l’état d’urgence appliquée pour faire face à la propagation de la pandémie a permis de développer le sens de solidarité de part les dons et soutiens octroyés aux individus démunis .

Elle a développé aussi un sens d’appartenance, où l’état a démontré que la santé publique devance les intérêts économiques de part la fermeture des frontières[41]. Sur le plan personnel, le sens de reconnaissance a été revisité, l’individu deviendra plus veillant à ce qu’il possédait comme droits basiques, à savoir, sa liberté de circuler, de  se socialiser.

Cependant, il ne faut pas négliger que l’état d’urgence puisse créer un certain déséquilibre psychologique chez certains individus, surtout chez les personnes qui ne sont pas à même de gérer leur isolement social. Vu que ces derniers seront détachés de leurs habitudes qui représentaient autrefois leur zone de confort, cet état pourrait engendrer un sentiment de peur, de perte, voire ainsi mener à une dépression.

Par conséquent, on peut récapituler les conséquences économiques de la pandémie de la Covid-19 sur le plan national comme suit :

* Pour chaque jour de confinement, une perte de 101 millions de dollars

* Le confinement fait perdre au Maroc 6 points de son PIB pour l’année 2020

* Une croissance négative de l’économie nationale d’environ 1,8% pour le deuxième trimestre de l’année 2020

* Le déficit de la balance des paiements se creusera à 33 milliards de dirhams

* La valeur des exportations de phosphate et de dérivés a diminué de 40%

* Suspension d’activité de 11.300  entreprises

* Les pertes dans le secteur du tourisme estimées à 34,1 milliards de dirhams

* Le secteur hôtelier perdra 14 milliards de dirhams[42]

Au-delà de l’impact de la Covid-19 sur l’économie, le PIB souffrira également de la sécheresse et  la valeur ajoutée agricole, qui représente environ 12% du PIB, devrait reculer de 2,7% en 2020.

Etant également fortement dépendante de l’économie européenne, l’activité économique du Royaume sera inévitablement impactée par le repli de la croissance européenne. Pour rappel, l’UE représente plus de 58% des exportations marocaines, 59% du stock d’IDE, 70% des recettes touristiques et 69% des transferts des Marocains Résidant à l’Etranger (MRE)[43].

  • Recommandations pour un redémarrage réussi de l’économie marocaine 

Sur ce point, nous allons procéder à quelques lignes directives et essais pour tracer le chemin transitoire de l’économie marocaine pour les années prochaines afin de mieux sortir de cette crise  pandémique de la covid19.

Au Maroc, le dispositif d’élaboration d’un plan de relance est en marche à travers trois initiatives:

  1. La demande faite par le Parlement au CESE pour effectuer une étude d’impact et évaluer les conséquences de la crise covid-19 sur les plans économiques et sociaux ;
  2. La proposition du plan de relance faite par la CGEM ;
  3. Le dernier dispositif de garantie du financement élaboré par le CVE, en plus des mesures déjà prises dès la mise en place de ce comité et du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie (Soutien aux salariés affiliés à la CNSS, aux bénéficiaires du RAMED, système de report des échéances bancaires, fiscales et liées aux charges sociales, etc)[44].

Notre pays doit entrer dans un programme et un grand chantier afin de financer la relance de l’économie marocaine, qui a subi des pertes considérables à cause de la crise induite par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).

Ainsi, aujourd’hui, notre pays n’a pas le choix et est appelé à s’endetter en interne et en externe dans la mesure du possible, mais cela suppose que cet endettement finance l’innovation, la recherche scientifique et la promotion du système éducatif. Il faut aussi faire recours au marché domestique pour lever des fonds.

Qualifiant de « judicieuse » la décision du redémarrage de l’économie, il faut se  baser sur la monnaie, l’impôt et la dette publique qui constituent « trois modalités essentielles » pour la reprise[45] de l’économie marocaine.

La première modalité doit agir sur le point de l’offre et la demande par la monnaie ; pour ce faire, il faut proposer des taux d’intérêt bonifiés aux profits des secteurs jugés prioritaires.

Quant au rôle primordial joué par l’impôt en ce moment critique, il faut penser à une réforme fiscale appuyée sur la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) afin de stimuler la demande, de réduire les inégalités et ne pas ruiner d’avantage le pouvoir d’achat des citoyens.

Nous ajoutons aussi la soumission des produits de haute gamme importés de l’étranger à un barème  de taxation très élevé durant cette période de passage , voire même de restructuration de l’économie nationale ; tout cela afin d’améliorer la balance commerciale et orienter la consommation vers des produits marocains qui sont  considérés comme des produits qui  peuvent concurrencer les produits étrangers.

Or ce passage ne sera pas aisé  pour les Marocains au regard de la lourde facture de la covid19 ; à titre d’exemple,  le chômage, les faillites des entreprises, la perte de parts de marché à l’export à cause des perturbations des chaînes de valeur, les coûts liés à la réorganisation des TPE et PME, qui sont considérés pour nous même le plus grand défi pour l’économie marocaine durant ces dernières années. Il est certain que cela va prendre beaucoup de temps.

Dès maintenant, on peut être assez optimiste et juger que  ce redémarrage présente plusieurs avantages pour les entreprises marocaines et pour l’économie nationale en général, si nous respectons les mesures sanitaires pour réussir cette étape et évitons tout risque associé à la relance ou à une nouvelle propagation de ce virus sur le territoire national. A ce stade, un guide de consignes a été déjà mis à la disposition des entreprises, qui devraient avoir la capacité d’intégrer dans leur approche stratégique la dimension sociale et sociétale qui est considérée comme un facteur clé pour l’amélioration de l’entreprise marocaine.

Et pour terminer, on peut recommander et mettre en place un plan qui contient deux étapes pour bien réussir cette relance ;

* La première consiste en une relance immédiate du commerce de détail, de la construction, du textile, de l’automobile, de l’industrie pharmaceutique, de l’agro-alimentaire et du papier,

* La deuxième étape devrait toucher le reste des secteurs pour booster l’activité, comme  les branches de l’informel (réparation, biens intermédiaires, etc) qui sont « d’une importance vitale pour l’économie ».

Avant de passer à la conclusion de notre papier, et par coïncidence avec le discours royal à l’occasion de la fête du trône, Sa majesté le Roi Mohamed VI a annoncé plusieurs chantiers et réformes surtout sur le plan économique et social, la raison qui nous a menée à  présenter les principaux points de ce discours Royal à l’heure du covid19, ils sont en nombre de sept[46] :

  • L’élaboration d’une feuille de route d’un plan qui permettra de défier la pandémie du covid19, s’il y aura une seconde vague de ce virus,
  • Le lancement d’un plan de relance de 120 Milliards de DH, soit l’équivalent de 11% du PIB, pour permettre aux secteurs de production de se remettre d’aplomb, d’accroître leur capacité à créer des emplois et à préserver les sources de revenus ;
  • La création d’un Fonds d’investissement stratégique pour remplir une mission d’appui aux activités de production, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé, dans une diversité de domaines ;
  • Le lancement d’une réforme profonde du secteur public pour corriger les  dysfonctionnements structurels des établissements et des entreprises publics ;
  • La création d’une Agence Nationale dont la mission consistera à assurer la gestion stratégique des participations de l’Etat et à suivre la performance des établissements publics ;
  • Le lancement, au cours des cinq prochaines années, du processus de généralisation de la couverture sociale pour tous les citoyens marocains, ce plan démarrera le 1er Janvier 2021, suivant un programme d’action bien précis ;
  • Une analyse et réforme sévère des systèmes et programmes sociaux, surtout à travers le Registre social unifié (RSU).

Conclusion

Dès les premiers jours de cette pandémie, on a constaté que  l’activité économique du monde entier a été mise à rude épreuve avec un  arrêt partiel pour certains secteurs et même total pour d’autres tel le tourisme par exemple. Cette crise  a entrainé, de ce fait, des pertes qui dépassent les 900 Milliards de dollar ; elle a fait, de même, reculer le commerce mondial selon l’OMC de moins de 13% avec  une récession de l’économie mondiale de –3% soit la pire récession de l’histoire économique mondiale. Par ailleurs, près de 170 pays vont connaitre une baisse de leur PIB par Habitant.

Cette crise a remis en question les fondements du système économique mondial actuel. Ainsi  les pays et les gouvernements se trouvent aujourd’hui confrontés à une nécessité majeure qui leur impose de procéder  à des changements radicaux et profonds de leurs stratégies économiques.

L’économie marocaine, quant à elle, étant une économie axée, surtout, sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc pourrait connaître des pertes considérables. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont essentiellement le tourisme, l’automobile et le textile. L’impact de la Covid19 sur le commerce et la consommation semble pour l’instant limité. Des risques de baisse d’approvisionnement et de demande étrangère, notamment en provenance de l’UE, pourraient, en revanche, survenir à l’avenir au niveau de certains secteurs, l’automobile entre autres.

En analysant l’impact du coronavirus sur l’économie marocaine par secteur, nous remarquons que le degré d’impact de la Covid19 sur le commerce varie d’un secteur à l’autre. Si  certains secteurs exportateurs, à titre d’exemple l’agroalimentaire, le textile ou l’automobile  viennent en tête des secteurs les plus  impactés par cette crise de la covid19, il n’en demeure pas moins que d’autres secteurs n’ont pas connu les mêmes pertes, notamment le secteur des fruits et légumes.

D’autre part, sur le plan social, il est à noter que certaines statistiques ont été réalisées pour mesurer l’effet de la Covid19 sur la société marocaine .Elles ont  permis ainsi d’évaluer les nombreuses pertes, à savoir les pertes d’emploi où l’on prévoit une augmentation de l’indice du chômage à 10.5% avec 208.000 postes perdus. Néanmoins, l’état d’urgence appliquée pour faire face à la propagation de la pandémie a permis de développer le sens de solidarité et d’atténuer dans une certaine mesure les effets négatifs sur une société déjà fragilisée et ce par  les dons et soutiens octroyés aux individus démunis ainsi que par les indemnités accordées par la CNSS aux salariés dont les structures ont été contraintes  de fermer .

Ainsi, pour remédier aux pertes considérables dues à la crise induite par la pandémie du Coronavirus(Covid19), le Maroc est amené à élaborer un programme de relance de l’économie marocaine. Mais les questions récurrentes sont : Quels sont les secteurs clés qui nécessitent une aide rapide ? Comment financer ce plan de relance de l’économie marocaine ? Quel sera le nouveau modèle économique du Maroc  post covid19 ?

  • Bibliographie
  • Rapport de la Banque mondiale « le Maroc à l’horizon 2040 – Investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique ».
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  • Rapport FMI, perspectives de l’économie mondiale, Avril 2020.
  • Rapport de l’organisation mondiale du travail 2020 et le fonds monétaire international.
  • Rapport du haut commissariat au plan.
  • Rapport du Centre marocain de conjoncture (CMC)
  • Rapport : la durabilité du modèle de développement marocain : l’option de l’économie verte.
  • Un chercheur préconise l’émission de « Bons Corona », Par M. Brahim DINAR, Professeur à l’université Hassan 1er, m,
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  • L’impact du Covid-19 sur le secteur du commerce marocain vu par l’UE, par : Mounia kabirikettani. lobservateur.info,
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  • Quel est l’impact du COVID-19 sur l’économie mondiale ? Par : Dr Emmanuel Jurczenko, fr.
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  • Liste de figures :
  • Figure 1 : Projection de croissance – Zone Euro, 2000-2021,
  • Figure 2 : Projection de croissance – Pays émergents et en développement, 2000-2021,
  • Figure 3 : Croissance mondiale, 2000-2021,
  • Figure 4 : Sorties nettes d’investissement de portefeuille entre 2008 et 2020,
  • Figure 5 : évolution du PIB en %, 2000-2021,
  • Figure 6 : variation du compte courant et solde budgétaire, 2000-2021,
  • Figure 7 : Evolution du MASI (Entre le 28 février et le 17 mars).
  • Carte :
  • Carte 1 : présentation de l’ampleur de la crise du covid19 dans le Monde.

[1]Délégation de l’Union européenne au Maroc – Section commerciale, Note sur les impacts économiques du Covid-19, page 11.

[2]www.libe.ma  Les-mesures-prises-par-le-Maroc-pour-lutter-contre-le-Covid-19, consulté le 15/05/2020. 

[3]fr.hespress.com ,145 espaces pour la prise en charge des personnes en situation de rue, consulté le 20/05/2020.

[4]lematin.ma,journal,Des mesures draconiennes pour protéger les pensionnaires de la maison des personnes âgées, consulté le 26/04/2020.

[5]www.medias24.com, L’ADFM s’inquiète de la situation des femmes précaires, consulté, Le 17 avril 2020.

[6] www.leconomiste.com, covid-19-quid-des-personnes-en-situation-de-handicap, consulté le : 15/05/2020

[7]Le coronavirus a paralysé des pans entiers de l’économie américaine en mars, Données économiques, par Harriet Torry et Sarah Nassauer, consulté le 28 Avril 2020.

[8]www.ouest-france.fr, Economie, Crise de 2008 et choc économique du coronavirus: comparaison n’est pas raison, consulté le : 30/03/2020.

[9]group.bnpparibas, COVID19: l’impact sur l’économie mondiale, par William DE VIJLDER, consulté le : 17/04/2020.

[10]www.allnews.ch, quel est l’impact du Covid19 sur l’économie mondiale ? Par Emmanuel Jurczenko, Institut de hautes études de Glion, consulté le : 20/05/2020.

[11]economie.fgov.be, Impact économique du coronavirus, dernière mise à jour : 10 Juillet 2020, consulté le 17/07/2020.

[12]fr.reuters.com, Article : Europe/PMI-Le secteurmanufacturier de la zone euro s’effondre en avril, consulté le 25/04/2020.

[13]https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=126_126496 evgsi2gmqj&title=Evaluating_the_initial_impact_of_COVID-19_containment_measures_on_economic_activity

[14] Analysé par les auteurs.

[15]www.mapbusiness.ma, à la lune, COVID19 : l’économie marocaine à l’épreuve d’un choc inédit, consulté le : 25/04/2020.

[16]Rapport : «  les mesures prises par le Maroc pour faire face aux répercussions sanitaires, économiques et sociales de la propagation du Covid-19 », Avril 2020, Page 26

[17] leseco.ma, Coronavirus: l’économie marocaine à l’épreuve, consulté  le 20/04/2020.

[18]www.challenge.ma,Covid-19 : les conséquences sur l’économie marocaine s’allongent,

[19]Selon le Centre marocain de conjoncture (CMC)

[20]www.leboursier.ma, Covid-19 : le PIB du Maroc pourrait baisse de 6,5% en 2020 (CFG)

[21]Le haut commissariat au plan.

[22]www.challenges.tn,Maroc : Les conséquences de la pandémie du coronavirus sur l’économie marocaine seront significatives, consulté le : 10/05/2020.

[23]lematin.ma, Covid-19 : quel impact sur l’activité économique nationale. Par Najat Mouhssine, consulté le 10/04/2020.

[24]Délégation de l’Union européenne au Maroc – Section commerciale, Note sur les impacts économiques du Covid-19, page 2.

[25]www.h24info.ma, économie, Les gagnants et les perdants de la crise du coronavirus au Maroc, Par H24Info.ma avec MAP

[26]www.cnt.ma, Coronavirus : Le tourisme et le transport au Maroc en détresse respiratoire aiguë, consulté le : 10/04/2020.

[27]l’Association internationale du transport aérien IATA

[28]www.challenge.ma, Economie, Coronavirus : l’impact sur l’économie nationale secteur par secteur, consulté le : 20/052020.

[29]www.leboursier.m, Chute de la Bourse de Casablanca : les décisions des autorités sont « louables mais tardives » (opérateurs), consulté le 05/04/2020.

[30]leseco.ma, Covid-19. Vers un nouveau modèle de gestion des finances publiques et de la gouvernance général, consulté le 03/04/2020

[31]Op.cit.

[32]agadir24.info, Sans précédent: Bank Al-Maghrib décide de réduire le taux directeur de 50 points de base à 1,5%.

[33]https://www.ecoactu.ma/covid-suspension-budget, consulté le 12/07/2020.

[34]www.ecoactu.ma, covid-19 : l’endettement, une solution à problèmes,par : S.E. consulté le : 15/05/2020.

[35]www.lepoint.fr, Covid-19 : le Maroc débloque 3 milliards de dollars auprès du FMI, par le point Afrique, consulté le 15/05/2020.

[36] www.leboursier.ma, comment redémarrer l’économie, consulté le 15/06/2020.

[37]lte.magazine,  l’impact du Covid -19 sur l’économie marocaine, Par Mohammed Taher SBIHI, consulté le : 10/04/2020.

[38]Communiqué de presse conjoint du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration et l’Union Européenne

[39]www.hespress.com/economie, Finance Minister Unveils Scenarios for Morocco’s Post-Corona Economy, Accessed April 27, 2020.

[40]Rapport de l’organisation mondiale du travail 2020 et le fond monétaire international

[41]Rapport du Haut commissariat au Plan, mot du ministre d’économie, des finances et de la réforme de l’administration à la chambre des conseillers.

[42]Rapport du Haut commissariat au Plan, mot du ministre d’économie, des finances et de la réforme de l’administration à la chambre des conseillers.

[43]lobservateur.info, L’impact du Covid-19 sur le secteur du commerce marocain vu par l’UE, par : Mounia kabirikettani.

[44] www.h24info.ma, relance économique post-covid19 : l’avis de Nezha LAHRICHI, consulté le : 30/05/2020.

[45]www.mapcasablanca.m, Un chercheur préconise l’émission de « Bons Corona », Par M. Dinar, Professeur à l’université Hassan 1er, consulté le 29/05/2020.

[46]boursenews.ma, Fête du Trône : 7 choses à retenir du discours du Roi Mohamed VI. Consulté le 30/07/2020.

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