Le rôle des PME dans le développement territorial durable dans la ville de Fès
Prepared by the researcher
Btissam BENFEDDOUL – Docteur au sein du laboratoire de recherche « territoire, environnement et développement », faculté des sciences humaines et sociales Ibn Tofail, Kénitra.
Rabia BOUANANI – Docteur, au sein du laboratoire de recherche « territoire, environnement et développement », faculté des sciences humaines et sociales Ibn Tofail, Kénitra.
Archane OUHAMOU – docteur au sein du laboratoire de recherche « territoire, environnement et développement », faculté des sciences humaines et sociales Ibn Tofail, Kénitra
M’hamed BOUDOUAH – professeur d’enseignement supérieur ; laboratoire de recherche « territoire, environnement et développement », faculté des sciences humaines et sociales Ibn Tofail, Kénitra.
Democratic Arab Center
International Journal of Economic Studies : Nineteenth Issue – November 2021
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
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Résumé
L’engagement du royaume dans le développement durable n’a cessé de croître cela a pu être considéré par les entreprises comme un poste de dépense important et un moyen de protéger l’image et renforcer la confiance des consommateurs. Les entreprises ont un comportement socialement responsable lorsqu’elles vont au-delà des exigences légales minimales et des obligations imposées par les conventions collectives pour répondre à des besoins sociétaux. La RSE permet aux entreprises quelle que soit leur taille, de contribuer à concilier les ambitions économiques, sociales et environnementales en coopération avec leurs partenaires. En effet, l’intégration d’une approche de responsabilité sociale et sociétale au sein des entreprises en générale et des PME en particulier occupe une place primordiale dans le développement territorial durable.
Pour cela, on a mené une méthode quantitative basée sur un questionnaire adressé aux dirigeants et aux responsables des PME des quatre quartiers industriels de Fès (Bensouda, Dokkarat, Sidi Brahim et Ain Nokbi), pour décrire et interpréter les indicateurs expliquant la contribution des PME dans le développement territorial durable selon une dimension sociale et environnementale.
Introduction
Le Développement durable conduit de plus en plus les entreprises à établir un bilan social et environnemental de leurs actions. Elles sont nombreuses à s’être engagé dans des pratiques de responsabilité sociale, c’est pour cela aujourd’hui on parle de plus en plus du concept RSE qui traduit la différenciation des approches dans différents pays. Les spécialistes ne le considèrent pas comme un phénomène de mode mais elle est devenue un défi supplémentaire. Les organisations intègrent des préoccupations économiques, environnementales et sociales dans leurs activités et plus particulièrement dans leurs interactions avec les parties prenantes aussi bien externes qu’internes.
En fait, la responsabilité sociale des entreprises signifie que l’entreprise n’a pas seulement un rôle économique dans la société, mais un rôle social vis-à-vis de l’environnement dans lequel elle opère ce rôle social est plus ou moins pris en compte par les entreprises elles-mêmes. Le champ habituellement réservé pour la « R.S.E » est beaucoup plus large que celui dont s’occupe le collectif de l’éthique sur l’étiquette. Il couvre en plus des filières d’approvisionnement, la question du bien être des salariées de l’entreprise et leur famille, de l’insertion sociale des populations vivant autour des lieux d’implantation de l’entreprise, du respect de l’environnement naturel de l’entreprise, du respect de pratique éthiques. La RSE peut être appréhendée comme l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises a leurs activités commerciales et leur relation avec leurs parties prenantes.
Durant cet article nous allons essayer d’expliquer l’engagement des PME dans le développement durable du territoire et qui se traduit par une responsabilité sociale et sociétale. A cet égard on pose la question centrale
Comment les PME contribue-t-elles au développement territoriale durable au sein de la ville de Fès ?
Méthodologie de recherche
Notre article s’inscrit dans une posture épistémologique interprétativiste. Ce paradigme est basé sur un principe favorisant la compréhension, l’interprétation et l’explication des faits et des réalités. Notre intérêt dans cet article est de faire une investigation afin d’analyse la place des PME dans le développement territorial durable dans sa dimension sociale.
Pour ce faire, on a opté pour une méthode quantitative, qui s’appuie sur une analyse plus profonde et contextuelle de l’objet d’étude à travers un contact direct avec les dirigeants et les responsables des PME détenant des informations pertinentes à la compréhension notre objet étudié.
De ce fait, notre étude est basée sur un questionnaire adressé aux PME dans les quatre quartiers industriels de la ville de Fès. Pour l’analyse des résultats d’enquête on a utilisé le logiciel SPSS.
Cadre théorique
Dans le cadre du développement durable, la responsabilité sociale des entreprises a pour objectif de créer et contribuer à des situations ou tout le monde est gagnant, les entreprises comme la société dans son ensemble, par exemple, en s’efforçant de recruter du personnel dans les groupes qui sont traditionnellement exclus du marché du travail, comme les personnes handicapées, les entreprises peuvent s’assurer la collaboration de salariés talentueux et motivés tout en contribuant simultanément à la cohésion sociale. Ou encore, en investissant dans l’eco-innovation et dans ses procédés de production à faible consommation en énergie, elles peuvent tout à la fois faire des économies et réduire l’impact négatif sur l’environnement.
A ce niveau les entreprises ne considèrent pas la RSE comme un axe stratégique, par contre elle peut être simplement intégrée aux valeurs, alignée sous forme d’action ponctuelles isolées du business de l’entreprise ou encore exhibe dans certains aspects du management.
1- La dimension stratégique du RSE
Auparavant, le concept de responsabilité sociétale relevait d’une question de bon sens, de citoyenneté et qui porte principalement dans une logique philanthrope comme le mécénat, le sponsoring, les entreprises considéraient ces activités comme à part du plan business. La RSE a été sous-estimée, mais au cours du temps de nombreux éléments ont poussé les entreprises à la reconsidérer sous un angle stratégique pour en faire un réel levier de croissance pour le business.
A l’heure actuelle, les entreprises qui ont opté pour une RSE[1] stratégique en se basant sur trois piliers à savoir :
- Le volet Social : Ce pilier du RSE examine les conséquences sociales d’une activité d’entreprise sur l’ensemble de ses parties prenantes à savoir : Employés (conditions de travail, niveau de rémunération, non-discrimination …), fournisseurs, clients (sécurité et impacts psychologiques des produits), communautés locales (nuisances, respect des cultures) et la société en général.
- Le volet environnemental : C’est la base principale du RSE dont son rôle se manifeste sur l’étude d’impact de l’entreprise et de ses produits sur l’environnement tel que la production de déchets et les émissions polluantes. Autrement dit ce volet vise à trouver un certain équilibre entre l’activité de l’entreprise et le maintien des écosystèmes.
- Le volet économique : Après avoir tenu en compte la dimension sociale et écologique, cela ne permet pas pour la RSE d’oublier le facteur clé de la réussite et de la pérennité de l’entreprise qu’est la performance financière, c’est la raison pour laquelle la RSE a essayé d’améliorer la dimension économique en incitant les entreprises à respecter les principes de saine concurrence17 (absence de corruption, d’entente, de position dominante …).
De nos jours, la RSE a été considérée une dimension de gestion qui pénètre progressivement le fonctionnement de nos entreprises, loin de ça une dimension de management.
2- les outils du RSE
D’après Vincent Commenne[2] la responsabilité sociétale se manifeste par des outils qui se diffèrent selon le cadre général de chaque norme, plate-forme ou législation …. Etc. à savoir :
– Le contexte institutionnel : Le cadre institutionnel est mis en place par les réglementations publiques ou par les accords avec les organisations syndicales afin d’assurer le respect des principes de la RSE. Tout cela pousse l’Etat, le secteur privé et les consommateurs à négocier et construire des partenariats dans le but de garantir la qualité des biens et services offerts sur le marché.
– Les normes : Le contrôle d’exercice de la RSE peut être facilité par la mise en place des normes mondialement reconnues. Ces normes fournissent à la fois une guidance et une crédibilité à ceux qui se soumettent à eux, elles diffèrent en fonction du domaine qu’elles visent (social, environnemental) ; en fonction de leur origine (ONG, monde des affaires, institutions, ou alliance entre certaines parties prenantes) ; en fonction de leur aspect rigide ou de leur progressivité. Parmi les normes les plus reconnues on cite : EMAS, la famille des normes ISO 14000 (14001-14004-14015-…), le Standard SA8000, ISO 26000, …
– Les publications : Plusieurs types de normes en eu lieu afin de fournir à la fois une guidance et une crédibilité à ceux qui se soumettent à eux, elles diffèrent en fonction du domaine qu’elles visent (social, environnemental), en fonction de leur origine (ONG, monde des affaires, institutions, ou alliance entre certaines parties prenantes).La normes ISO 26000 a préconisé le terme de responsabilité sociale dans le but de faciliter le contrôle d’exercice de cette dernière.
– Les plates-formes : C’est un lieu où plusieurs organismes représentent les différents acteurs concernés par la RSE pour élargir leur champ d’application et de promouvoir la bonne pratique sociale et environnementale.
– Les législations : Comme il été déjà mentionné que la RSE est une démarche volontaire. Cependant, cela n’a pas empêché certains Etats à mettre en œuvre des outils destinés à inciter plus d’entreprises à « produire responsable ». Cette démarche est inscrite dans le cadre de la politique nationale de protection de l’environnement et d’amélioration de qualité de vie de la société.
Résultats et discussion
- L’adoption d’une démarche RSE au sein des PME
L’adoption d’une responsabilité sociale et sociétale au sein des PME semble être une vision stratégique pour les dirigeants. Selon notre échantillonnage, on présente ci-après les résultats concernant cette variable au niveau global des quatre zones industrielles en suite au niveau de chacune de ces zones dont l’intérêt et de savoir la position géographique de cette dimension sur le territoire étudié
Graphe 1 : Distribution de la pratique de la RSE au sein des PME
Source : Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
Toute entreprise qui s’engage dans une démarche RSE doit s’en servir pour grandir en termes financier via la réalisation des retours sur investissement, mais également grandir sur le niveau social et humain. La RSE n’est en aucun cas une contrainte mais plutôt un chemin de progrès. A contrario, des résultats obtenus d’après notre enquête, qui présente une négligence d’une démarche RSE au sein des PME sondées à hauteur de 83%.
Cette approche n’est que très faiblement intégrée au sein de ces PME. Cela est dû à leurs tailles. Ainsi, les dirigeants ont affirmé la non prise en considération de l’enjeu du développement durable au sein de leur stratégie. Sachant bien que les PME sont plus sensibles aux enjeux de développement durable d’un territoire et du fait de leur proximité naturelle avec la population et les autorités locales.
Graphique 2 : Distribution de la pratique de la RSE au sein des PME des quartiers industriels de Fès
Source : Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
Le graphique n°2 indique une absence dominante d’une démarche RSE au sein des PME des quatre quartiers industriels. Ce qui explique la non prise en compte par les PME des quartiers industriels à Fès des aspects sociaux et sociétaux.
Cependant, cette approche n’est que très faiblement intégrée au sein de ces PME. Cela est dû à leurs tailles. Ainsi, les dirigeants ont affirmé la non prise en considération de l’enjeu du développement durable au sein de leur stratégie. Sachant bien que les PME sont plus sensibles aux enjeux de développement durable d’un territoire et du fait de leur proximité naturelle avec la population et les autorités locales.
- L’adoption d’une démarche de recyclage des déchets au sein des PME
Notre article s’inscrit dans le cadre d’une économie verte pour cette variable. L’existence d’une cellule de recyclage ou de trie au sein des PME semble un cercle vertueux pour la préservation des ressources naturelles du territoire et aussi crées des emplois.
Dans une vision globale, les PME en particulier sont considérées comme des producteurs de déchets, pour cela il est nécessaire d’entretenir et d’assurer une gestion de recyclage de leurs déchets. Alors est-ce les PME sondées dans notre enquête adoptent une gestion de recyclage ?
Graphique 3 : Existence d’une stratégie de recyclage au sein des PME de chaque quartier industriel de Fès (en %)
Source : Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
Dans une perspective de développement territorial durable, une politique de recyclage des déchets et nécessaire pour viser la durabilité et la continuité de l’entreprise et de son environnement. Donc ces PME doivent être responsables vis-à-vis de leur environnement.
Suite aux résultats obtenus à l’issue de l’enquête, nous n’avons déduit que la majorité des PME des quatre quartiers industriels de Fès négligent l’adoption d’une stratégie de recyclage. De ce fait, les dirigeants de ces PME ne sont pas informés sur le degré d’importance de cette stratégie. Cette dernière, constitue le premier pas vers la transition verte de l’économie circulaire.
A ce propos, il faut inciter ces dirigeants sur l’obligation d’adopter une dimension environnementale, toute en visant la durabilité et le développement du territoire.
- La prise en considération de l’articulation vie-privée et vie-professionnelle des employés par les PME
Les employés constituent un facteur crucial de production en amont et en aval au sein des PME. En effet, l’articulation entre les sphères privée et professionnelle impacte largement la qualité de vie au travail. De plus, la performance de la productivité des PME est au cœur des enjeux puisqu’elle est indissociable du bien-être et de la qualité de vie au travail. A ce propos, il s’avère important de répondre aux attentes des salariés et de renforcer leur motivation dans le travail. Partant de ces propos, on a essayé de tester l’existence d‘une implication et une prise en considération de l’articulation vie-privée et vie-professionnelle pour les employés sondés dans notre zone d’étude.
Graphique 4 : Présentation de l’équilibre entre vie privée-professionnelle des employés au sein des PME des quartiers industriels
Source : Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
Tableau 1 : Distribution de l’équilibre vie privée-professionnelle des employés au sein des PME par secteur d’activité
Oui | Non | |
Artisanat | 45.83% | 54.17% |
Commerce | 87.50% | 12.50% |
BTP | 66.67% | 33.33% |
Agroalimentaire | 66.67% | 33.33% |
Industrie | 95% | 5% |
Source : Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
D’après le graphique et le tableau ci-haut, on constate que 94.70% des employés sondés au sien du quartier industriel de Sidi Brahim déclarent l’existence d’un équilibre entre la vie privée et celle professionnelle. De même, 75% des employés sondés au sein de Bensouda et 57.10% du personnel enquêtés au sein de Dokkarat ont affirmé avoir un équilibre entre la vie privée et professionnelle. Cela est expliqué par le respect des horaires de travail, le financement du congé et du congé de maternité…
Les salariés des secteurs de l’industrie, du commerce et de l’agroalimentaire attestent avoir cet équilibre. A l’exception du secteur de l’artisanat dont 54.17% des employés qui déclarent l’absence d’un équilibre entre la vie privée et professionnelle, notamment pour le quartier industriel de Ain Nokbi à hauteur de 68.80%. Cela est dû à une absence de déclaration des employés à la CNSS d’après les résultats déjà étudiées.
- L’existence d’une stratégie de recyclage au sein des PME adoptant une démarche RSE
Dans une posture d’un développement territorial durable, on a essayé d’étudier ces deux variables. Dans ce paragraphe on présente les résultats du croisement entre les PME adoptant une démarche RSE et une stratégie de recyclage du déchet.
Graphique 5 : Représentation du lien entre la stratégie de recyclage et l’adoption d’une démarche RSE au sein des PME
Représentation des données collectées et analysées par l’auteur, en 2018
Le croisement de ces deux variables montre une relation de dépendance entre la démarche RSE et la pratique de recyclage. Plus que la moitié de ces PME présentent une absence complète de la démarche RSE et d’une absence de gestion de déchet avec un pourcentage de 53.85%. Ceci ne favorise pas la durabilité et le développement de l’entreprise et de son territoire. Il faut mobiliser les dirigeants de ces PME sur la pratique d’une responsabilité sociale et sociétale dont la dimension de recyclage pour la gestion de l’environnement de l’entreprise. Cette optique de recyclage entraine non seulement le développement et la diversification des produits de l’entreprise, mais fait appel à des nouveaux postes d’emploi. Une constatation considérable à ce propos pour les PME responsables sur leur contribution au développement territorial durable de la ville de Fès en particulier.
Tableau 2 : la signification de la valeur de V de cramer et le test de KHI-DEUX
Valeur | Signification approximée | ||
Khi-deux | – | 0.035 | |
V de Cramer | 0.262 | – |
Source : Calcule des données collecté et analysé par l’auteur, en 2018
La mesure symétrique, nous permet de constater une relation moyenne de dépendance significative entre la pratique d’une RSE et l’adoption d’une stratégie de gestion de recyclage au sein des PME des quatre quartiers industriels de la ville de Fès en raison du test de Khi-deux qui est de 0.35 et la statistique analytique de V de cramer à hauteur de 26%.
5- La dimension environnementale dans la grille d’autoévaluation des PME
Le volet environnemental joue un rôle crucial pour la durabilité du développement territorial notamment chez les PME. Cette dimension a été étudié selon tout au long de notre travail de recherche, selon l’aspect théorique, à travers le diagnostic de la zone d’étude et d’après notre étude empirique (quantitative et qualitative). Dans cet axe on va présenter la grille d’autoévaluation des PME en termes d’aspects environnementaux et qui se manifestent par une multitude des enjeux adoptés par les PME selon le degré du niveau.
Ces enjeux portent sur :
- Gestion des matières premières et résiduelles : Les matières premières sont celles qui sont utilisées par l’organisation alors que les matières résiduelles sont celles qui sont générées sur le lieu de travail et tout au long du cycle de vie des produits/services. Une bonne gestion de ces matières mettra l’accent sur les 3RV (réduction, réemploi, recyclage et valorisation) plutôt que sur l’élimination.
- Gestion de l’énergie : Une bonne gestion de l’énergie a comme objectif la réduction des dépenses liées à la consommation énergétique et de son impact environnemental sans nécessairement nuire au confort ou au niveau de production de l’organisation. On parle alors d’efficacité énergétique.
- Gestion de l’Eau : Une gestion durable de l’eau au sein de l’organisation vise l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de cette ressource et la réduction des sources de contamination des eaux courantes et des eaux souterraines.
- Gestion des émissions de gaz à effet de serre : Cet enjeu s’intéresse principalement aux émissions des installations (bâtiments, machineries et procédés) et aux émissions des moyens de transport (salariés, approvisionnement, distribution).
- Gestion d’autres types de pollution : Cet enjeu prend en compte toutes les autres formes de pollution incluant les nuisances sonores, olfactives, lumineuses ou volatiles (composés organiques volatils COV, poussière).
- Gestion de l’impact environnemental local : Cet enjeu évalue certaines actions de l’organisation qui visent à diminuer son empreinte environnementale locale.
Tableau 4 : Dimension environnementale
Enjeu | Niveau 1 | Niveau 2 | Niveau 3 |
3.1 Gestion des matières premières et résiduelles
|
L’organisation ne dispose pas d’un
système de gestion efficace des matières premières et résiduelles (ex. : il n’y a pas eu de réflexion sur la consommation de la quantité et du type de matières premières, il n’y a aucun tri des matières résiduelles ou un tri partiel uniquement.) |
L’organisation a eu une réflexion sur
l’optimisation de la consommation des matières premières ainsi que leur type et a mis en place un tri efficace des matières résiduelles (ex. : complémentarité des bacs de recyclage, compostage et poubelles partout sur l’aire de travail). |
L’organisation intègre
l’écoconception à même sa stratégie d’affaires. Elle est en recherche continue de nouvelles matières de remplacement et écoresponsables. Elle est un modèle quant aux matières utilisées et au recyclage de ses produits en fin de vie. |
3.2 Gestion de l’énergie | L’organisation n’effectue pas de suivi
de ses factures d’énergie ou le fait partiellement, sans réflexion poussée sur les sources de gaspillage ou sur le type d’énergie utilisé. |
L’organisation procède à une évaluation énergétique et fait le suivi rigoureux de sa consommation
d’énergie. Elle adopte des pratiques d’éco-efficacité et elle se renseigne sur les subventions et les incitatifs financiers disponibles. |
L’organisation considère l’énergie
comme une part importante de son empreinte environnementale. L’organisation favorise des technologies moins énergivores ou les sources d’énergie renouvelable ou de substitution.
|
Source : Vison de SADC de L’ESTRIE
Tableau 4: Dimension environnementale (Suite)
Enjeu | Niveau 1 | Niveau 2 | Niveau 3 |
3.3 Gestion de l’Eau | L’organisation ne dispose pas de pratiques visant l’économie d’eau
potable et ignore si elle est une source de contamination des eaux |
L’organisation met en place plusieurs actions d’économie d’eau potable, gère adéquatement ses eaux usées (rejets d’eaux usées et eaux de
ruissellement) et fait la sensibilisation des employés. |
L’organisation fait un bilan hydrique de tous les services (eau prélevée, eau utilisée, eau consommée, fuites) et met en place un ensemble de
pratiques avancées, comme des procédés de régénération de l’eau. |
3.4 Gestion des émissions de gaz à effet de serre | L’organisation ne fait pas d’effort particulier pour réduire ses GES et connaît peu ou pas leur source. | L’organisation a identifié les principales sources d’émission de GES et a mis en place plusieurs
actions afin de les réduire ou de les compenser |
L’organisation a produit un bilan
carbone et a mis en place un ensemble d’action de réduction et de compensation afin d’être ou de devenir carboneutre. |
3.5 Gestion d’autres types de pollution
. |
L’organisation ne fait pas de suivi dans ce domaine ou a déjà agi de façon isolée à la suite d’une plainte. | L’organisation connaît les sources de ce type de polluants et s’assure de les limiter au minimum ou de les
éliminer lorsque possible. |
L’organisation va au-delà des critères de conformité réglementaires en
caractérisant les polluants présents et en adoptant des technologies innovantes. Elle met en place un dialogue avec les parties prenantes concernées pour diminuer ses impacts environnementaux. |
3.6 Gestion de l’impact environnemental local | L’organisation ne fait pas de suivi dans ce domaine ou n’a qu’une idée floue des polluants qui ont un
impact environnemental local lié à ses actions et activités. |
L’organisation étudie et documente l’impact local de ses activités et met en place des actions afin d’en
diminuer les effets. |
L’organisation écoute et favorise les partenariats avec la communauté locale pour préserver l’environnement et la biodiversité. Elle amorce et mène des projets qui ont pour objectif de préserver à perpétuité la biodiversité ou de
restaurer l’environnement sur son territoire. |
Source : Vison de SADC de L’ESTRIE
Conclusion
Dans toutes les régions du Royaume en général et la ville de Fès en particulier, la construction d’un modèle de développement régional met en évidence la dimension environnementale et sociale afin d’aboutir à une vision d’un développement durable. Cette finalité, vise la conservation de l’environnement du territoire. Dans ce sens, la préservation de la durabilité de la ville de Fès se manifeste pat la protection de l’environnement à travers la dépollution, la rénovation des écosystèmes altérés et les nouvelles énergies qui engendrent de l’emploi et de la valeur ajouté.
Durant notre article une attention particulière a été accordée à la dimension sociale, environnementale et économique qui se traduit par une responsabilité sociale et sociétale. Cette dernière occupe une place principale dans le fonctionnement et la productivité des PME des différents secteurs d’activité ce qui aboutit à un développement territorial durable. L’ensemble des variables traitées dans notre échantillon et le territoire étudié ont montré que les PME sondées dans les quatre zones industrielles dans différents domaine d’activité contribuent à la création d’emploi pour la population locale, régionale et nationale et elles consacrent un budget de recherche et innovation dans le but d’assurer la rentabilité et la survie de l’entreprise plus l’amélioration de l’attractivité et l’image territoriale de la capitale spirituelle.
En outre, la formulation et la pratique d’une politique de recyclage au sein des PME entre tous les niveaux hiérarchiques présentent un facteur essentiel pour le développement et la croissance de la productivité des PME ainsi que pour le développement territorial durable en particulier et des PME en général.
Les PME territoriales des quartiers industriels de Fès contribuent au développement dans sa dimension sociale ; en termes de leur participation à la diminution du taux de chômage.et à la protection de l’environnement tout cela s’inscrit dans une démarche de développement territorial durable.
Bibliographie
- ADASKOU Mohamed (2015), La perception de la RSE par les dirigeants des PME : une analyse sur un échantillon d’entreprises marocaines, revue CREMA, volume 1 n°1, pp34-62
- BOURAKKADI Hanae et ZOUITEN Mounir (2014), La Responsabilité Sociale De la PME Artisanale au Maroc : une Etude Empirique de la Région Fès Boulemane, International Journal of Innovation and Applied Studies, Volume 6, pp 1002- 1010
- DALI Chantal et NOMO Théophile Serge (2017), Approche territoriale de l’entrepreneuriat : Essai de conceptualisation, Revue Canadienne de Géographie Tropicale, pp11-24
- ELBOUSSERGHINI Jalila, BERGER-DOUCE Sandrine et JAMAL Youssef (2016), Vision stratégique des PME orientées RSE – Illustration par deux entreprises marocaines, Revue internationale des sciences de l’organisationN° 1, pp 69 – 99
- ELBOUSSERGHINI Jalila, BERGER-DOUCE Sandrine et JAMAL Youssef (2016), La spécificité de la RSE en PME au Maroc, une approche par la vision stratégique du dirigeant, Réseau international de recherche sur les organisations et le développement durable, énergie environnement et société, pp 1-29
- ESSABRI Noureddine (2017), représentation agir et justifications du développement durable chez les dirigeants de PME “cas des dirigeants de riads maisons d’hôtes à Marrakech”, thèse pour l’obtention de doctorat en sciences de gestion, l’école doctorale Abbé-Grégoire
- Vincent Commenne, Responsabilité sociale et environnementale : l’engagement des acteurs économiques, Editions Charles Léopold Mayer, Paris, 2006, P82
Sources officielles
- Bilan du CRI de la région Fès-Meknès, Conjoncture économique régionale, Agenda 2016,
- Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises, www.orse.org/fr/home/index.html, mise à jour du 9/03/2010
- « Etudes sur les défaillances d’entreprises 2017 Maroc », Inforisk, Janvier 2018.
- Haut-Commissariat au Plan (2019), enquête nationale auprès des entreprises, premiers résultats
[1] Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises, www.orse.org/fr/home/index.html, mise à jour du 9/03/2010
[2] Vincent Commenne, Responsabilité sociale et environnementale: l’engagement des acteurs économiques, Editions Charles Léopold Mayer, Paris, 2006, P82