Les défis des Opérations de Maintien de la Paix en Afrique :La MINUSMA face à la crise politico-sécuritaire au Mali
The challenges of the Peacekeeping Operations in Africa : MINUSMA facing the political and security crisis in Mali
Prepared by the researcher
Mr. Said CHAMKHI – Docteur chercheur en Etudes Africaines, diplômé de l’Université Mohammed V de Rabat, Maroc
Mme Khadija BOUTKHILI – Professeur de l’Enseignement Supérieur, FSJES de Salé, Université Mohammed V de Rabat, Maroc
Democratic Arabic Center
Journal of Strategic and Military Studies : Thirteenth Issue – December 2021
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arabic Center” Germany – Berlin.
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Résumé
L’intervention des Nations Unies au Mali, à travers la mise en place d’une opération de maintien de la paix, était une réponse aux répercussions de la crise qui avait secoué le pays depuis 2012 et qui avait risqué d’envahir l’ensemble de l’espace sahélo-saharien. En effet, après le déclenchement de la rébellion touarègue au nord du Mali, l’implication des groupes islamistes dans le conflit et l’exacerbation de la situation par le coup d’État qui a interrompu le fonctionnement normal des institutions, le pays s’est trouvé plongé dans une crise multidimensionnelle exigeant l’intervention de la communauté internationale pour contribuer à appuyer le retour à l’ordre constitutionnel. Et suite à l’intervention militaire de la France et les forces africaines pour lutter contre les groupes terroristes, les Nations Unies ont établi la MINUSMA dans le but de rétablir l’autorité de l’État et appuyer le processus politique et la mise en œuvre de l’accord de paix tout en réalisant un certain nombre d’activités de stabilisation.
Après plus de huit ans d’action, il serait logique, dans cet article, de chercher dans quelle mesure cette mission onusienne a réussi à réaliser ses objectifs fixés par les Nations Unies, d’autant plus qu’elle se trouve récemment confrontée à un autre défi en raison de la résurgence des coups d’État en 2020 et 2021 qui consacrent la domination des militaires sur la scène politique malienne, ce qui enfonce l’action de la MINUSMA au sein d’une nouvelle période de transition politique qui nourrit plus de craintes que d’espoirs.
Abstract
Through the implementation of a peacekeeping operation, the intervention of the United Nations in Mali was a response to the repercussions of the crisis that had shaken the country since 2012 and which had exposed the whole Sahelo-Saharan region to the risk of invasion. In fact, after the outbreak of the Tuareg rebellion in northern Mali, the involvement of Islamist groups in the conflict, and the exacerbation of the situation by the coups d’état which interrupted the normal functioning of institutions, the country found itself plunged into a multidimensional crisis which required the intervention of the international community to help bring back constitutional order. After the military intervention of France and African forces to combat terrorist groups, the United Nations established MINUSMA with the aim of restoring the authority of the State, supporting the political process there and the implementation of the peace agreement while still carrying out a number of stabilization activities.
After more than eight years of action, it would be logical, in this article, to address the extent to which this mission has succeeded in achieving the objectives set by the United Nations, especially that it has recently faced another challenge due to the resurgence of coups d’état in 2020 and 2021 which have consolidated the military’s domination of the Malian political scene. This plunges MINUSMA’s action into a new period of political transition which feeds fears more than hopes.
Introduction
Les opérations de maintien de la paix se sont avérées l’un des instruments les plus efficaces dont disposent les Nations Unies pour gérer les crises complexes constituant une menace à la paix et la sécurité internationales, prévenir l’évolution des conflits susceptibles d’apporter des conséquences dévastatrices pour la sécurité des populations civiles, et faire progresser ainsi la stabilité dans le monde. Bien que ces opérations ne soient pas expressément prévues par la Charte, l’ONU a mené des missions en ce sens dès 1948 avec la création de l’Organisme des Nations Unies chargé de la Surveillance de la Trêve au Moyen Orient (ONUST) en Israël et Palestine occupée. Depuis, elle a créé au total 71 opérations de maintien de la paix[1] en réalisant des réussites dans certains cas, mais aussi en étant confronté à des blocages et des échecs dans d’autres cas.
Sur ces 71 missions onusiennes, 31 ont été déployées en Afrique considérée comme le continent qui a connu le plus grand nombre de conflits internes et interétatiques. Actuellement, les opérations actives de maintien de la paix sont au nombre de 12 dont 6 se trouvent en Afrique. Les OPM qui se sont employées au sein de cet espace le plus vulnérable aux conflits armés ont été confrontées à des défis majeurs qui rendent leurs missions très difficiles, pour ne pas dire impossibles. Ces missions de paix ont considérablement évolué afin de s’adapter à la variété des situations auxquelles les Casques bleus ont eu à faire face[2]. Elles ont pris, au fil des années, des formes très diverses et complémentaires : des missions politiques spéciales (Somalie, Burundi, Guinée-Bissau, Libye), des bureaux régionaux (Afrique de l’Ouest, Sahel, Afrique centrale), des missions multidimensionnelles (Mali, Centrafrique, RDC, Soudan du Sud, Liberia, Côte d’Ivoire), une force intérimaire (Abyei), une mission logistique (Somalie) et une opération conjointe avec l’Union africaine (Darfour), etc. En fonction des crises et de leur contexte régional et politique, le Conseil de sécurité et le Secrétariat général ont, en quelque sorte, adapté leur dispositif[3].
Parmi les opérations de maintien de la paix, qui ont constitué un grand défi aux Nations Unies dans le continent africain en raison de leur présence dans un espace entaché de crises de toute sorte, on retrouve la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). En effet, la mise en place de cette mission onusienne était une réponse aux répercutions de la crise sociopolitique qui a avait secoué le pays depuis 2012, et qui avait risqué d’envahir l’ensemble de l’espace sahélo-saharien. Cette crise multidimensionnelle a été suscitée par le déclenchement de la rébellion touarègue au nord du Mali, et l’implication des groupes islamistes dans la scène du conflit, elle a été exacerbée, par la suite, par le coup d’État qui a interrompu le fonctionnement normal des institutions, ce qui a exigé une intervention militaire de la part de la communauté internationale pour contribuer à réduire la menace terroriste, et appuyer le retour à l’ordre constitutionnel. C’est dans le sillage de cette situation chaotique que les Nations Unies ont établi la MINUSMA pour rétablir l’autorité de l’État, appuyer le processus politique, et soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix tout en réalisant un certain nombre d’activités de stabilisation.
Après plus de huit ans d’action, il serait utile, dans cet article, de chercher dans quelle mesure cette mission onusienne a réussi à atteindre les objectifs fixés par les Nations Unies, d’autant qu’elle a récemment fait face à un autre défi représenté par le retour des coups d’État en août 2020 et mai 2021 qui ont consacré la domination des militaires sur la scène politique malienne, et plongé l’action de la MINUSMA au sein d’une nouvelle et difficile période de transition politique.
Mais pour ce faire, il est indispensable d’analyser dans un premier temps les circonstances multidimensionnelles de la crise malienne aboutissant à l’intervention des Nations Unies, avant d’évaluer dans un second temps l’action de la MINUSMA sur le terrain au sein de ce contexte complexe.
I- Les circonstances de l’intervention onusienne
L’intervention des Nations Unies au Mali à travers la mise en place d’une opération de maintien de la paix était une réponse à la crise qui a avait secoué le pays depuis 2012. Cette crise s’est caractérisée par la multiplicité des acteurs suscitant des attitudes différentes de la part des États voisins et de la communauté internationale dans le but d’aboutir à une solution durable à la crise. Ces attitudes ont varié entre l’action diplomatique à travers la négociation avec les mouvements autochtones, et l’intervention militaire – dirigée par la France et sous l’égide des Nations Unies – qui s’est avérée en fin de compte la solution la plus efficace après l’échec des efforts diplomatiques.
1- Le contexte multidimensionnel de la crise
La crise du Mali s’est déclenchée suite à une rébellion lancée le 17 janvier 2012 au nord du pays par les rebelles touaregs dont l’acteur principal était le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA). Ce groupe a dénoncé – à l’instar des divers mouvements et rébellions touarègues qui l’ont précédé – la politique coloniale du gouvernement malien menée dans le nord du Mali, la corruption du régime, le sous-développement économique, la non application des accords de paix signés avec les groupes armés touaregs depuis 1991, etc[4]. Ainsi le groupe revendiquait clairement l’autodétermination et l’indépendance d’un État au nord du pays, appelé l’Azawad correspondant aux trois régions maliennes, celles de Kidal, Tombouctou et Gao. Et face au refus du gouvernement malien de prendre en compte ses revendications et d’engager des négociations, le MNLA passe à l’action, en exploitant l’équipement en armes lourdes ramené par les soldats touaregs qui ont été recrutés comme mercenaires par Mouammar Kadhafi lors du conflit interne libyen, et qui ont rejoint le mouvement après la chute de son régime[5].
À la suite de cette action armée engagée par le MNLA, d’autres mouvements islamistes en l’occurrence Ansar Dine, les éléments de l’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) se sont affirmés sur la scène du conflit en vue de combattre aux cotés du MLNA. Ainsi la rébellion de 2012 devint plus dangereuse par l’ambigüité de son objectif qui ne reflète plus seulement les revendications de la communauté touarègue qui vise principalement l’indépendance du nord du Mali, mais elle reflète également les velléités des groupes islamistes visant l’installation de la Charia sur l’ensemble du territoire malien et ayant des ramifications internationales[6].
À la suite de ces troubles du Nord malien, et l’incapacité du gouvernement malien d’endiguer la rébellion, une troupe de l’armée dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo mena un coup d’État pour mettre fin au régime du président Amadou Toumani Touré, provoquant ainsi une rupture de l’alternance pacifique au pouvoir, et portant un coup dur à l’expérience démocratique du Mali[7]. Ce putsch a provoqué à Bamako une paralysie politique et institutionnelle donnant aux troupes rebelles le sentiment qu’elles ont le champ libre pour resserrer leur emprise sur le nord du Mali, ce qui a enfoncé le pays dans une crise sécuritaire multidimensionnelle menaçant l’équilibre politique interne mais aussi la stabilité régionale.
Tandis que la junte au pouvoir faisait l’objet de toutes les pressions par la communauté internationale afin que le pouvoir soit rendu aux autorités civiles, la crise a culminé avec la déclaration unilatérale d’indépendance de l’Azawad annoncée par le MNLA le 06 avril 2012 après la prise du contrôle des trois capitales du Nord (Kidal, Gao et Tombouctou)[8].
Les conflits entre les chefs des troupes rebelles et les divergences portant sur leurs objectifs et leurs visions relatives à l’avenir de la rébellion ont brisé l’alliance entre eux[9]. Par conséquent, les groupes islamistes ont manœuvré habilement pour écarter le MNLA de la scène politique et lui prendre le contrôle de l’Azawad[10]. Ainsi le territoire conquis s’est partagé en fin de compte entre les groupes djihadistes.
Au cours des mois qui suivent et notamment pendant l’été 2012, les groupes islamistes ont commencé à imposer les règles islamiques avec une sévérité, ils ont créé un climat d’insécurité suite aux nombreuses exactions infligées aux populations, aux activités criminelles, aux destructions du patrimoine culturel et artistique, etc, ce qui a mobilisé l’opinion régionale et internationale à intervenir dans le but de restaurer l’ordre institutionnel et l’intégrité territoriale du pays, et rétablir la sécurité en faisant barrage au terrorisme[11].
2- La réponse internationale initiale
La crise malienne et le risque de déstabilisation de l’ensemble sous-régional ont constitué une source d’inquiétude sur les plans régional et international suite à l’émergence des mouvements islamistes radicaux. Les velléités d’expansion de l’AQMI font craindre la constitution d’un véritable front terroriste en Afrique et aux portes de l’Europe. Cette situation a exigé de la communauté internationale une réponse concertée pour restaurer l’État au Mali, et lutter contre le terrorisme.
Les États occidentaux, notamment la France et les États-Unis, ont réagi vis-à-vis du dossier malien dont les répercussions sont susceptibles de porter atteinte à leurs intérêts stratégiques dans l’espace sahélo-saharien. Quant aux pays de la région, ils se sont trouvés impliqués dans ce dossier se souciant de la présence menaçante des groupes islamistes armés au Sahel, et craignant une contagion du conflit malien puisqu’il existe des similarités et des situations comparables de la question des Touaregs dans les autres pays voisins.
En vue de réaliser ses objectifs, la France a soutenu la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en tant qu’interlocuteur responsable dans la région. A cet égard, l’Organisation a tenté de répondre à la crise en lançant l’initiative de la médiation dirigée par le Président du Burkina Faso Blaise Compaoré qui a rapidement obtenu le transfert du pouvoir de la junte à un gouvernement de transition.[12]. Toutefois, la réponse de la CEDEAO à la crise dans le nord du Mali a largement échoué : les négociations directes organisées entre le MNLA, Ansar Dine et le gouvernement intérimaire, n’ont pas abouti, et le soutien militaire envisagé dès avril 2012 dans le cadre d’une mission multidimensionnelle – la Mission de la (CEDEAO) au Mali (MICEMA) – n’a jamais dépassé le stade de la planification.
Suite à cette situation inquiétante, la CEDEAO a adressé une demande d’intervention aux Nations Unies formulée par le président malien par intérim. Le Conseil de Sécurité – en réponse à cette demande – a adopté la résolution 2085, le 20 décembre 2012, autorisant la mise en place, pour une durée initiale d’une année, d’une Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) sous conduite africaine[13] dans le but d’aider à reconstituer la capacité des Forces maliennes et soutenir les autorités maliennes à reprendre le contrôle des zones du nord malien, tout en veillant à réduire les effets des opérations militaires sur la population civile[14].
La MISMA devait initialement n’être mise en place qu’en septembre 2013, le temps de former l’armée malienne et de mobiliser les forces africaines nécessaires. Cependant, l’avancée préoccupante des groupes extrémistes vers le sud du Mali fin 2012 a conduit la France à intervenir militairement sur le terrain dès janvier 2013, ce qui a également accéléré le déploiement de la MISMA[15].
3- Le recours à la force
L’attentisme non calculé de la communauté internationale et ses attitudes contrastées vis-à-vis de la situation au nord du Mali a laissé les groupes djihadistes d’Ansar Dine, d’AQMI et de MUJAO franchir la ligne rouge et lancer une subite offensive vers le sud du Mali au début du janvier 2013 capturant la ville de Konna, et s’approchant ainsi de la capitale Bamako, ce qui a donné à la France l’opportunité à intervenir militairement à travers le lancement de l’opération Serval, le 11 janvier 2013[16], afin d’arrêter la progression de ces groupes, soutenir les forces armées maliennes dans le maintien de l’intégrité territoriale du Mali, et la restauration de la situation sécuritaire sur la quasi totalité du territoire.
Le lancement de l’opération Serval était une réponse à la demande d’aide formulée par le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, et s’inscrivait également dans la perspective de la résolution 2085 – adoptée par le Conseil de Sécurité le 20 décembre 2012 – autorisant le déploiement de la MISMA et demandant aux États membres de lui accorder les moyens de s’acquitter de sa mission[17]. Le texte de cette résolution a précisé que la MISMA est une mission sous conduite africaine mais n’a pas interdit aux pays non africains de lui apporter leur soutien et fournir des troupes. Le texte demande expressément aux États membres des Nations Unies, y compris ceux de l’espace sahélo-saharien, de fournir des contingents à la MISMA pour lui donner les moyens de s’acquitter de son mandat[18].
Au cours de dix mois, les opérations militaires française et africaine menées conjointement avec l’armée malienne ont réussi à améliorer la situation sécuritaire du pays en arrêtant effectivement l’avancée des groupes armés islamistes en direction de Sévaré, libérant les villes du Nord de la menace djihadiste, et mettant fin à leur autorité absolue sur l’Azawad[19]. Cependant, ce succès était relatif dans la mesure où il n’a pas permis au Mali de contrôler son intégrité territoriale totale puisqu’il a laissé la ville de Kidal, au nord du Mali, devenir un sanctuaire pour le MNLA et d’autres groupes indépendantistes créés par la suite[20]. En outre, l’opération a provoqué la dissémination des groupes extrémistes dans les pays voisins du Sahel sans pour autant prémunir totalement le Mali d’actes terroristes qui s’étendent désormais jusqu’à Bamako[21].
Face au risque de la jonction des groupes djihadistes, et à la menace de la régionalisation du terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, les autorités françaises ont annoncé la fin de l’opération Serval, le 31 juillet 2014, pour lancer depuis le 1er août 2014 l’opération Barkhane comme alternative de Serval. Cette nouvelle opération est plus large, elle couvre les pays du G5 Sahel : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad[22].
Après la libération du Nord malien grâce à l’intervention militaire qui a réussi à restaurer relativement la stabilité dans le pays, l’ONU était appelée à mettre en place une opération de maintien de la paix au cours de cette phase de stabilisation et de rétablissement de l’autorité de l’État. Ainsi les Nations Unies ont établi la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) en vue de soutenir le gouvernement malien à stabiliser le pays, consolider la paix, et accompagner le processus de la transition politique.
II- Le rôle multidimensionnel de la MINUSMA
Au cours de la phase de stabilisation et de restauration de l’autorité de l’État après la libération du Nord malien, le rôle des Nations Unies est devenu plus important et crucial. A cet égard, en considérant que la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales, le Conseil de Sécurité a mis en place la MINUSMA dans le but principal d’aider les autorités maliennes à stabiliser le pays et accompagner le processus de la transition politique. Après plus de huit ans de déploiement de cette mission au sein du Mali, l’évaluation de son action montre que les Casques bleus ont réussi relativement à réaliser leurs objectifs, mais face aux limites opérationnelles et la persistance du conflit au sein d’un contexte pollué par les attentats terroristes et les coups d’État militaires, la MINUSMA se trouve encore confrontée par les défis.
1- Tâches diverses et délicates
La création de la MINUSMA a été encadrée par la résolution 2100 adoptée par le Conseil de Sécurité, le 25 avril 2013, en agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. La mission s’est déployée à partir du 1er juillet 2013 pour remplir plusieurs tâches visant la stabilisation et la consolidation de la paix puisque son mandat ne se limite pas uniquement à une simple opération de maintien de la paix.
Selon la résolution 2100 établissant la MINUSMA, et comme son nom l’indique, elle est une mission multidimensionnelle qui s’acquitte des tâches diverses visant la stabilisation des principales agglomérations, le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, et la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus électoral, tout en veillant à la protection des civils et du personnel des Nations Unies, la défense des droits de l’homme, le soutien de l’action humanitaire, et l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel. En outre, la mission est chargée de mener une action en faveur de la justice nationale et internationale en traduisant en justice les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité[23].
Le mandat de la MINUSMA a été prolongé chaque année par d’autres résolutions dont la dernière est celle qui porte le numéro 2584 datant du 29 juin 2021 en vue d’accomplir ses tâches confiées par les Nations Unies. Les années écoulées ont été très intensives pour elle. En effet, depuis sa création, elle a connu trois grandes phases.
Durant la première phase (de juillet 2013 à la fin de juin 2015), le Conseil de sécurité des Nations Unies, autorisant un plafond de déploiement d’un peu plus de 11 000 Casques bleus, a permis à la MINUSMA à effectuer ses opérations qui consistent en premier lieu à soutenir l’organisation des élections de 2013 qui ont conduit au rétablissement de la stabilité et l’ordre constitutionnel. L’appui de la MINUSMA au processus électoral s’est manifesté par des apports en matériel, le soutien logistique et technique, la sécurisation des sites de vote, la caution apportée à l’Accord de Ouagadougou du 18 juin, etc[24]. Les élections présidentielles se sont globalement bien déroulées en juillet et août 2013, malgré les menaces des groupes extrémistes et les contraintes liées à un calendrier électoral serré. Finalement les élections ont été remportées par Ibrahim Boubacar Keïta qui serait confronté à l’héritage d’un pays traumatisé par une crise politique et sécuritaire[25].
L’appui au processus électoral a été poursuivi ensuite par d’autres chantiers importants en assistant le gouvernement malien à la tenue des élections législatives, l’achèvement et la pérennisation du Recensement Administratif à Vocation d’État-Civil (RAVEC), la participation à la révision exceptionnelle des listes, la préparation des élections communales et régionales, la réforme de la loi électorale, etc[26].
En plus de ces actions menées dans le but de rétablir la stabilité et l’ordre constitutionnel, la MINUSMA a accompagné d’abord la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou qui a échoué à apporter une solution durable et un désarmement effectif des combattants au nord du pays, et ensuite les pourparlers d’Alger entre le gouvernement malien et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui sont parvenues finalement à signer un Accord pour la paix et la réconciliation[27] le 20 juin 2015 à Bamako, connu sous le nom : l’Accord d’Alger[28].
Lors de la deuxième phase (de juillet 2015 à la fin de juin 2018), la MINUSMA a principalement soutenu la mise en œuvre de l’Accord d’Alger et l’extension de l’autorité de l’État sur tout le territoire malien. La résolution 2295 de 2016, a demandé à la Mission d’adopter une « démarche plus proactive et robuste[29] » avec des effectifs s’élevant à environ 13000 personnels en uniforme. Au cours de cette deuxième phase, le Conseil de sécurité a aussi créé un régime de sanctions ciblées en 2017 contre ceux qui entravent l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation. La résolution 2391 de 2017 a autorisé la MINUSMA à fournir un « appui opérationnel et logistique[30] » aux contingents de la Force conjointe G5 Sahel[31], afin qu’elle puisse mener à bien des opérations antiterroristes transfrontalières dans toute la région[32].
Au cours de la troisième phase (de juillet 2018 à la fin de juin 2021), l’attention de la MINUSMA s’est déplacée vers le centre du Mali, en réponse à la détérioration des conditions de sécurité, tout en poursuivant ses principales missions qui consistent à soutenir la mise en application de l’Accord d’Alger, à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires, à rétablir l’autorité et la présence de l’État ainsi que les services sociaux de base dans le pays, à veiller à l’achèvement du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR) des groupes armés signataires de l’Accord, etc[33].
2- Action limitée
L’action de la MINUSMA sur la scène malienne demeure limitée par plusieurs défis : La progression des groupes djihadistes qualifiés de « terroristes » et la prolifération du crime organisé, causes de déstabilisation de la région, les affrontements entre les groupes armés locaux qui menacent l’intégrité de l’État, et la réapparition des coups d’État militaires qui continuent de perturber l’ordre constitutionnel de l’État.
Si la MINUSMA a contribué au rétablissement de l’autorité de l’État et la restauration de la paix à travers son appui au redéploiement de l’administration dans les régions autrefois occupées et son soutien au processus de la transition politique, ces actions n’ont pas pu éliminer en profondeur les racines de l’insécurité puisqu’il n’a pas fait disparaître totalement le danger djihadiste. Le pays devient un foyer de reproduction de plusieurs groupes djihadistes qui se sont fusionnés en fin de compte, en mars 2017 au sein d’une nouvelle formation appelée « Nosrat Al-Islam Wal Mouslimine »[34]. Celle-ci cherche à s’afficher comme un groupe puissant et à contrer l’influence de « l’État islamique » qui constitue un autre danger extrémiste dans l’espace sahélo-saharien.
Le Mali reste toujours dans une situation fragile à cause des violences inhérentes aux guerres asymétriques. Les groupes extrémistes profitent des longues frontières poreuses et des zones grises peu contrôlées, pour y faire des attentas, des accrochages, des enlèvements et des prises d’otages, etc[35], visant essentiellement – en plus des forces armées maliennes et les forces françaises – le personnel de la MINUSMA. A cet égard, le bilan de perte du personnel attaché à la MINUSMA atteint 255 personnes selon les dernières statistiques des Nations Unies[36].
Le Mali démontre ainsi, les effets des conditions imposées sur l’action de la MINUSMA par une « guerre contre le terrorisme » menée par la France et ses alliés. La mission onusienne se trouve donc déployée dans un contexte pollué par la présence des groupes terroristes qui lui impose une guerre asymétrique. Or la MINUSMA n’est pas une mission d’imposition de la paix, la lutte antiterroriste ne figure pas dans son mandat, néanmoins, elle subit les conséquences de son intervention dans cet espace vulnérable.
D’autre part, les affrontements persistent encore entre le gouvernement malien et les groupes rebelles à domination touarègue qui ont pu récupérer leur place dans la scène politique au cours de l’opération Serval. Même s’ils ont été reconnus comme des interlocuteurs avec lesquels le gouvernement malien a engagé un processus de négociation menant à la signature de « l’Accord d’Alger » le 20 juin 2015, la paix n’est pas restaurée puisque cet accord connaît actuellement des difficultés dans sa mise en œuvre, laissant à penser que son sort pourrait être semblable à celui de ses prédécesseurs[37].
L’application de cet accord, plus de six ans après sa signature, reste extrêmement lente. Les deux coalitions des mouvements armés signataires, la CMA et la Plateforme des mouvements pro-gouvernementaux[38] n’ont pas déposé les armes et poursuivent leurs affaires dans le nord du Mali sans entraves. Selon le rapport du Secrétaire Général : « Les parties à l’Accord n’ont pas été en mesure d’avancer réellement vers son application intégrale, en raison, principalement, de divergences persistantes[39] ». Il ne serait pas donc surprenant si on assiste à une rechute et une reprise de la crise. La signature de l’Accord de paix n’a pas suffi à mettre un terme aux affrontements entre les groupes politico-militaires[40]. A cet égard, l’assassinat du président de la CMA Sidi Brahim Ould Sidati, à Bamako, le 13 avril 2021, dont les motifs restent flous, soulève également de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir du processus de paix[41].
L’action de la MINUSMA sur la scène malienne a été perturbée à la suite des coups d’État militaires du 18 août 2020[42] et du 24 mai 2021[43] qui ont vu l’incapacité du pays d’avancer sur la voie démocratique à l’abri de l’ingérence des militaires dans la scène politique. En effet, malgré la condamnation de la Communauté internationale de ce changement anticonstitutionnel, on assiste toujours à la continuité de la prédominance de l’armée dans la vie politique pendant la période de transition. De nombreux observateurs s’inquiètent et critiquent la nomination massive des militaires dans le gouvernement chargé d’assurer la transition[44]. Le coup d’État de 2021 conforte la mainmise des militaires sur le pouvoir et marque le début d’une période de transition qui nourrit plus de craintes que d’espoirs[45]. C’est dans ce contexte incertain que la MINUSMA se trouve mêlée à l’affrontement de plusieurs fronts et difficultés.
3- Perspectives pleins de défis
Face à ces différents défis auquel les Nations unies sont confrontées, la principale priorité stratégique de la MINUSMA, fixée par la dernière résolution adopté, le 29 juin 2021, par le Conseil de Sécurité qui proroge son mandat jusqu’au 30 juin 2022, est d’aider les parties maliennes ainsi que les autres parties prenantes maliennes à mettre en œuvre l’Accord d’Alger, et d’appuyer la transition politique[46].
Il est probablement nécessaire de fixer des critères plus ambitieux afin de faire davantage pression sur ces parties pour qu’elles créent une cellule opérationnelle nationale permanente qui leur permette d’appliquer efficacement les principales dispositions de l’Accord en dehors des réunions du Comité de suivi de l’accord[47]. Le Conseil de sécurité pourrait insister sur l’importance d’incorporer les principales dispositions de l’Accord dans la nouvelle Constitution que le gouvernement de transition est en train d’élaborer[48]. La réforme constitutionnelle offre une occasion unique de renforcer la confiance entre les parties et d’ancrer durablement certaines des dispositions politiques et institutionnelles fondamentales de l’Accord d’Alger dans la future Constitution malienne[49].
Par ailleurs, la MINUSMA est appelée à intensifier sa mission de bons offices en vue d’aider les protagonistes maliens, notamment la CMA, le gouvernement malien, et la Plateforme des mouvements pro-gouvernementaux, à trouver des solutions pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix. Dans ce cadre, la MINUSMA est censée veiller au respect du principe d’impartialité qui demeure au centre des préoccupations de l’ONU[50], puisque la mission est souvent accusée de partialité, voire de complicité avec les irrédentistes touaregs de la CMA suite à son silence assourdissant face aux multiples exactions menées par ces groupes rebelles, et les nombreuses violations du cessez-le-feu[51].
L’accompagnement de la transition malienne suite aux coups d’État de 2020 et de 2021 est une autre composante de la principale priorité stratégique de la MINUSMA[52] dans la prochaine étape, elle est appelée, dans la limite de son mandat et des ressources dont elle dispose, d’appuyer les autorités maliennes d’achever la transition politique, le rétablissement de l’ordre constitutionnel, et la tenue de l’élection présidentielle, le 27 février 2022 pour transférer le pouvoir aux autorités civiles démocratiquement élues et respecter le délai de 18 mois prévu par la charte de transition et conformément aux exigences exprimées par la CEDEAO[53].
La seconde priorité stratégique de la MINUSMA est d’inciter davantage le gouvernement malien à avoir une vision nationale plus claire pour le centre du Mali à travers l’application d’une stratégie globale axée sur les aspects politiques et visant à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires, à restaurer l’autorité et la présence de l’État et à rétablir les services sociaux de base dans le centre du Mali[54]. L’enjeu pour la Mission est d’être plus active dans le centre du Mali sans oublier les autres régions, et d’appliquer des approches différenciées dans chaque région tout en préservant une cohérence générale[55].
Le défi sécuritaire est une autre préoccupation qui entrave l’action de la MINUSMA qui est appelée à renforcer son partenariat avec les forces de défense et de sécurité maliennes en vue d’optimiser ses capacités opérationnelles, ainsi qu’avec la force conjointe transfrontalière du G5 Sahel dans le but de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée dans l’espace du Sahel. Depuis la Résolution 2391 du 8 décembre 2017, le conseil de sécurité souligne que c’est aux États du G5 Sahel que revient la responsabilité principale de faire face à ces menaces et ces difficultés. Ainsi ils sont engagés à doter cette Force conjointe de ressources suffisantes, tout en encourageant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à prêter un appui supplémentaire, notamment en fournissant à la Force conjointe l’assistance logistique, opérationnelle et financière voulue, ce qui contribuera de manière essentielle à une stabilisation durable de la région du Sahel. La MINUSMA, à cet égard, est appelée de renforcer la coopération avec cette Force conjointe ainsi que les forces françaises grâce à l’échange d’informations et de renseignement et à la bonne coordination entre eux, afin de mieux apprécier les conditions de sécurité dans la région et de faciliter ainsi l’exécution de son mandat[56].
Conclusion
L’évaluation de la mission onusienne au Mali au sein d’un contexte sécuritaire périlleux montre que la situation est préoccupante. En effet, le bilan que la MINUSMA a réalisé depuis son déploiement semble être controversé. Certes la présence de la MINUSMA était utile et nécessaire pour le Mali puisque grâce à son appui logistique et technique, le pays a pu restaurer relativement la paix, mais cette présence était au sein d’un dilemme dans la mesure où elle s’est trouvée confrontée à des défis sécuritaires relatifs à la progression de la menace djihadiste dans la région et des limites dans la mise en œuvre de l’accord de paix, ce qui introduit à la persistance de la crise, et paralyse l’action de la MINUSMA.
La présence des Nations Unies au sein du Mali révèle les difficultés que rencontrent les opérations de maintien de la paix (OMP) déployées dans un contexte marqué par la violence asymétrique, où ces missions se trouvent parfois contraintes de consacrer leurs moyens à leur propre sécurité, alors qu’elles ont de nombreux objectifs difficiles à atteindre dans ce contexte. Dans le cas du Mali, la MINUSMA est appelée à aider à instaurer la justice, défendre les droits humains et les principes démocratiques, mettre en œuvre l’accord de paix dont l’application tarde encore. Cependant, le terrorisme empêche la mission onusienne d’accomplir ses travaux et entrave l’exécution de son mandat.
Dans ce cadre il faut faire la distinction entre les opérations de maintien de la paix et la lutte anti-terroriste. Ni les objectifs, ni les moyens des OMP ne permettent à ces missions de participer militairement à une guerre contre le terrorisme. C’est ainsi qu’il est évident de penser que la militarisation des OMP pourrait saper le but de l’ONU relatif à la promotion de la paix par des solutions pacifiques. Il est vrai que des mesures innovantes sont nécessaires pour faire face aux défis asymétriques des conflits contemporains, notamment le développement de la coopération avec les forces régionales ou internationales chargés de la lutte contre le terrorisme en matière d’échange d’informations et de renseignements et à la bonne coordination, mais ces mesures ne doivent pas fouler au pied les principes des OMP, elles ne doivent pas s’apparenter à l’augmentation de la force militaire et de la coercition.
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[1] ONU, « Fiche technique sur le maintien de la paix de l’ONU : Situation août 2021 ». En ligne, consulté le 11 octobre 2021 :
[2] N’DIMINA-MOUGALA Antoine-Denis. « Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique centrale, 1960-2000 », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 236, n° 4, 2009, p. 122.
[3] NOVOSSELOFF Alexandra. « Engagement de l’ONU en Afrique : un état des lieux », Revue Défense Nationale, vol. 792, n° 7, 2016, p. 106.
[4] CLAUDOT-HAWAD Hélène, « Les Touaregs au cœur des enjeux stratégiques saharo-sahéliens », in BADIE Bertrand, VIDAL Dominique (dir.), Puissances d’hier et de demain, L’État du Monde 2014, Paris, La Découverte, 2013, p.199.
[5] Ibid.
[6] Ibid., p.200.
[7] MICHEL Louis (dir.), Mali : Élection Présidentielle 28 juillet et 11 août 2013, Rapport final, Mission d’Observation Electorale de l’Union Européenne au Mali, 2013, p.7.
[8] Ibid., p.8.
[9] POULSEN Ingrid, « Mali », dans GARCIA-ALIX Lola (dir.), The indigenous world 2014, report of International Work Group for Indigenous Affairs, Copenhagen, Cæcilie Mikkelsen (IWGIA), 2014, p. 380.
[10] SHURKIN, Michael, France’s War in Mali : Lesson for an Expeditionary Army, Santa Monica, RAND Corporation, 2014, p.6.
[11] D’EVRY Antoine, L’opération Serval à l’épreuve du doute : Vrais succès et fausses leçons, Focus stratégique, n° 59, Bruxelles, IFRI, 2015, p.17.
[12] AMELINE Nicole, Un arc de crise aux portes de l’Europe : Un nouveau partenariat stratégique nord/sud pour le Sahel, Projet de rapport spécial, Assemblée parlementaire de l’OTAN, 2013, p.6.
[13] Ibid., p.6.
[14] ONU, Résolution n° 2085, 20 décembre 2012.
[15] AMELINE Nicole, op. cit., p.6.
[16] ADAM Bernard, Mali : De l’intervention militaire française à la reconstruction de l’État, Bruxelles, GRIP, 2013, p.7.
[17] AMELINE Nicole, op. cit., p.7.
[18] ADAM Bernard, op. cit., p.7.
[19] OUNAÏES Ahmed, « Le conflit malien », Revue des études internationales, n° 124-125, juin 2013, p.109.
[20] Association Survie, « Opération Barkhane : le prolongement de l’opération Serval en violation de la Constitution », Communiqué de presse, 12 janvier 2015. En ligne, consulté le 30 juin 2017 :
https://survie.org/themes/francafrique/article/operation-barkhane-le-prolongement-4853
[21] D’EVRY Antoine, op. cit., p.44.
[22] Association Survie, op. cit.
[23] ONU, Résolution n° 2100, 25 avril 2013, art.16.
[24] D’ALMEIDA Célia, « MINUSMA: Un bilan controversé », Journal du Mali, 28 mai 2015. En ligne, consulté le 10 juillet 2017 : http://www.journaldumali.com/article.php?aid=10280
[25] International Crisis Group, Mali : réformer ou rechuter, Bruxelles, International Crisis Group, Rapport Afrique n°210, janvier 2014, p.4.
[26] MINUSMA, MINUSMA 2 ans: S’unir pour la paix, s’unir pour l’avenir, Edition spéciale, 2015, p. 20.
[27] L’accord d’Alger prévoit une multitude de dispositions notamment la mise en place d’un vaste chantier de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration), le déploiement progressif de l’armée dans le nord du pays notamment à Kidal, et l’introduction de différentes mesures de décentralisation.
[28] ROGER Benjamin, « Accord d’Alger pour la paix au Mali : le plus dur reste à faire », Jeune Afrique, 22 septembre 2015. En ligne, consulté le 15 juillet 2017 :
[29] ONU, Résolution n° 2295, 29 juin 2016, art.18.
[30] ONU, Résolution n° 2391, 8 décembre 2017, art.13.
[31] La force conjointe transfrontalière du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été officiellement lancée le 2 juillet 2017, à Bamako, elle a été actée par le Conseil de sécurité par sa résolution n° 2359, le 21 juin 2017. Son mandat est la lutte contre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et le trafic d’êtres humains dans la région du Sahel.
[32] BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, Oslo, Institut norvégien des relations internationales, 2021, p. 13.
[33] Ibid., p.13, 14.
[34] Ce groupe est formé d’« Ansar Dine » d’Iyad Ag Ghaly, « Al-Mourabitoune » de Mokhtar Belmokhtar, « Macina » d’Amadou Koufa, et « l’Émirat du Sahara », une branche d’AQMI opérant dans le Nord du Mali.
[35] DIFFALAH Sarah, « MALI. De Serval à Barkhane : la mission française loin d’être terminée », L’OBS, 16 juillet 2014. En ligne, consulté le 20 juillet 2017 : http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-au-mali/20140715.OBS3744/mali-de-serval-a-barkhane-la-mission-francaise-loin-d-etre-terminee.html
[36] ONU, « Fiche technique sur le maintien de la paix de l’ONU : Situation août 2021 », op. cit.
[37] Notamment les Accords de paix de Tamanrasset en 1991, le Pacte National de 1992, l’Accord d’Alger de 2006, et l’Accord de Ouagadougou de 2013.
[38] La Plateforme des mouvements pro-gouvernementaux à l’image du Groupe Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA) sont des groupes qui refusent l’indépendance de l’Azawad et sa soumission à la CMA, et veulent peser sur l’application des accords de paix pour avoir les mêmes faveurs que les rebelles, notamment en termes de réinsertion socio-économique.
[39] ONU, Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali, n° 844, 1er octobre 2021
[40] International Crisis Group, Mali : la paix venue d’en bas ?, Dakar/Bruxelles, Crisis Group Briefing, Afrique n°115, 14 décembre 2015, p.2.
[41] BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, op. cit., p.19.
[42] Il a été mené par le Colonel Assimi Goïta contre le Président Ibrahim Boubacar Keïta.
[43] Il a été mené par Assimi Goïta (pour la seconde fois) contre le Président de la transition Bah N’Daw.
[44] Le Figaro, « Gouvernement de transition au Mali : Des militaires aux postes clés », le 5 octobre 2020. En ligne, consulté le 15 décembre 2020 : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/gouvernement-de-transition-au-mali-des-militaires-aux-postes-cles-20201005
[45] International Crisis Group, Transition au Mali : préserver l’aspiration au changement, Bruxelles, International Crisis Group, Rapport Afrique n°304, 2021, p. I
[46] ONU, Résolution n° 2584, 29 juin 2021, art. 21.
[47] BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, op. cit., p. 36.
[48] La résolution n° 2531 du 29 juin 2020 a fait référence aux réformes institutionnelles envisagées par l’Accord, en particulier la création d’assemblées régionales et du suffrage universel direct, la création d’une deuxième chambre parlementaire; le transfert des services décentralisés de l’État et le transfert de 30 % des recettes de l’État aux collectivités territoriales dans leurs domaines de compétence, la création de la police territoriale régionale et la mise en place de circonscriptions électorales.
[49] BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, op. cit., p. 20.
[50] La résolution n° 2100, portant création de la MINUSMA, a clairement souligné dans son préambule l’impartialité de la mission dans ses relations avec les Parties en conflit comme l’un les principes fondamentaux du maintien de la paix.
[51] SAMAKE Yaya, « Crise au Nord du Mali : L’impartialité de la MINUSMA de nouveau mise en doute par les mouvements d’autodéfense », 21 mai 2015, En ligne consulté le 25 juillet 2017 :
http://news.abamako.com/h/90281.html
[52] Depuis le coup d’État du 18 août 2020, les partenaires internationaux, notamment la CEDEAO, l’Union africaine et l’ONU par le biais de la MINUSMA, ont formé le Groupe de Soutien, qui a tenu une première réunion le 30 novembre 2020 à Bamako et une deuxième le 9 mars 2021 à Lomé, pour travailler ensemble à s’assurer d’une transition pacifique et de la mise en place des institutions de la transition. – BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, op. cit., p. 21.
[53] ONU, Résolution n° 2584, 29 juin 2021, art. 4.
[54] Ibid, art. 21.
[55] BOUTELLIS Arthur, Renouvellement du mandat de la MINUSMA pour 2021 dans une période d’incertitude, op. cit., p. 22.
[56] ONU, Résolution n° 2391, 8 décembre 2017.