Research studies

Notions Traductologiques

Translation science notions

 

Prepared by the researcher  : Dr. Younes BENMAHAMMED (Sciences du langage et Traductologie) – Faculté des sciences humaines et sociales – Tronc commun des sciences humaines – Université de Msila

Democratic Arab Center

Journal of cultural linguistic and artistic studies : Twenty-fourth Issue – June 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin.

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
 ISSN  2625-8943

Journal of cultural linguistic and artistic studies

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Résumé

Nous entreprenons dans ce texte l’étude de la traduction comme elle se présente dans le local et l’étranger ou l’universel, aussi bien que le symbolisme, la métaphore, la grammaire et le style. Il en va de la clarté du processus traductionnel et du chemin traductologique qui embrassent des notions fondamentales théoriquement et pratiquement. De plus, d’autres questions y seront traitées une par une pour davantage de visibilité idéelle servant le praticien dans son perfectionnement traductif.

Abstract

We treat in this paper the translation as it is revealed by the local, the foreigner and the universal, as well as symbolism, metaphor, grammar and style. Because the translation process embraces some fundamental notions theoretically and practically. Further, other questions will be addressed to facilitate the translator intellectual visibility in his translational perfection.

  1. Introduction :

On va dérouler le tapis rouge à la traduction comme elle se révèle via le local et l’étranger ou l’universel, tout en montrant le rôle primordial du symbolisme, de la métaphore, de la grammaire et du style dans cette opération théorique et pratique. Ces concepts théoriques travaillent à la bonne réalisation de la traduction sur le terrain des textes grâce à la saine représentation conceptuelle des notions traductologiques s’y référant.

  1. Problématique :

Nous allons mettre en lumière quelques concepts théoriques de la traduction, à savoir l’identité, la réécriture, la grammaire, la didactique des langues, sans oublier les procédés linguistiques de stylistique et de signification au sein de la phrase, l’interprétation du traducteur à travers un symbolisme potentiel, la relation immémoriale entre traductologie et traduction dans le débat global de théorie et pratique. Nous nous interrogeons alors sur le lien entre ses articles et chapitres de traduction pour servir justement le processus traductionnel. Comment tirer les marrons traductifs du feu traductologique ?

  1. Méthode :

Sans trop avancer d’arguties ni tarder, notre méthodologie s’inscrit dans un cadre libre inventif au sens où nous revenons sur quelques termes et idées dans la traduction pour les commenter d’un point de point philosophique, linguistique et traductologique, débouchant sur « un exercice traduisant » efficace, simple et profond, autant que faire se peut. C’est une méthodologie critique et descriptive appelant de ses vœux la Créativité humaine dans ce qu’elle a de plus beau, pénétrant, innovant sous l’égide de la sainte Liberté Créatrice ex nihilo. L’autorité, si autorité il y a, n’y sera regardée que pour être évaluée sous l’œil alerte et vigilant de la saine Raison Créative. De là naîtra tout Renouveau réel, authentique et original. Aussi, l’esprit encyclopédique y sera-t-il pour beaucoup afin de s’affranchir des chaînes de la spécialité si importante qu’elle soit. La vision d’ensemble y est cruciale vu qu’elle surplombe les détails en bas.

  1. Traduction et identité (culture locale)

Il est vrai que la langue véhicule une culture des exprime des traditions, parce que le langage dans son aspect usuel et pratique n’est qu’un outil et un instrument mais efficaces pour traduire les volontés de l’homme dans son environnement. La dénomination des choses du monde est un bon exemple de cette relation entre langue et réalité d’ailleurs abstraite fictive et réelle ou physique. Dans cette optique, l’apprentissage d’une langue quelconque revêt un caractère spécial dans la mesure où il charrie avec lui les us et coutumes de ses locuteurs natifs dont l’étranger doit se préoccuper dans sa quête de compréhension optimale sinon complète de la langue acquise. Et, d’affirmer que la traduction est une compétence au moins dualiste, diglossique et bilingue dans laquelle le traducteur transmet au travers de son œuvre traductionnelle résultat d’effort linguistique et culturelle d’interprétation adéquate de la source expéditrice, dans la cible ayant comme objectif le lecteur récepteur. Le traducteur se doit de rendre compte de la teneur globale du texte source mais aussi des subtilités culturelles qu’elle inclut. Les séquences figées ou idiomatiques dont il sera question tout à l’heure sont un archétype idéal de ce genre de situation sociolinguistique qui impose au traducteur complet une connaissance affinée autant que possible des spécificités de la communauté parlant la langue de départ de laquelle il traduit sans perdre de vue la langue cible elle aussi avec  ses propres tournures linguistique et culturelles où  se manifestent les propriétés locales que cette langue possèdent et utilise au sein de la communauté. Dans cette perspective, se rejoignent langue de départ et celle d’arrivée dans la maîtrise bien sûr langagière mais ici notamment de coutumes pour bien exprimer le sens en lettres et esprit de la source dans la cible avec les moyens là encore linguistiques et culturels opportuns. Cependant, et toujours avec un sens aigu et profond d’humanisme et d’encyclopédisme, les universaux se communiquent entre eux dans les langues différents afin de s’associer en fin de compte dans un même creuset global et ouvert dans une sorte de vases communicants où le local ne s’oppose pas au mondial universel. Les particularités d’une culture donc d’une langue ne sont en aucun cas contradictoire avec son esprit universel qui est à notre sens inné ou à tout le moins existant, ce qui importe le plus, à toues les cultures tant qu’elles sont humaines issues de l’homme et pour l’homme. Par conséquent, le transfert entre les mains du traducteur (premier récepteur) dans la cible sera l’écho fidèle de l’esprit dans la lettre ou la lettre enveloppée dans l’esprit du message premier de la source par l’expéditeur. Certes, l’on met en exergue le fond du texte original avec toutefois une attention soutenue à la forme littérale n’entamant point la teneur en sorte que les deux se prennent la main pour aboutir à une œuvre nouvelle dans la cible reflétant la source. On y rencontre alors tous les volets culturels au sens large du terme comprenant donc les us et coutumes, la vision du monde, les croyances, etc. en un mot tout ce pourrait représenter la vie tout entière par le biais de la langue humaine classant, catégorisant et ordonnant l’abstrait & le physique, le moral & le matériel. C’est pour cette raison que l’on affirme, à juste titre quoique pas toujours avec clarté au moins pour les débutants, que l’on doit penser avec la langue et par la langue ne sortant pas de son cadre bien évidemment avec largeur et souplesse, évitant pour ainsi dire la réflexion avec un autre logiciel via la traduction mot-à-mot ce qui est pire, ou par la traduction en substance privilégiant l’esprit et le contenu. Puisque la traduction dans l’arrivée  juste et proche du départ en langue et en culture avant la formulation finale est le mi-chemin de la création dans la cible attentive à la compétence linguistique qui se fait le miroir de la source. Autrement dit, le mot-à-mot prépare le terrain à la traduction libre qui s’occupe de l’exploitation du matériau l’organisant, l’agençant et le formulant enfin. La cible utilise ses spécificités de langue et de culture dans la recherche de la bonne tournure et de la meilleure expression faisant recours à tout le fond dans la source. Dans la même ligne de mire, on trouve l’histoire locale qui imprime également les esprits des locuteurs d’une langue donnée mêlant beaucoup plus sentiment que rationalité, sauf dans l’âme philosophique objective et critique sans complaisance ni nationale ni nationaliste ni autre, d’autant plus que l’histoire est le socle commun de la nation, d’une part, et porte toutes les branches de la culture locale. Elle est les affluents tumultueux que les autorités ou les gens préservent dans un sens unique souvent en tant catalyseur et force galvanisante pour souder les foules et enraciner le sentiment national voir nationaliste. L’émotion religieuse a le même rôle si ce n’est plus grand en intensité et en nombre attendu que les croyances notamment dogmatiques ne permettent pas la différence ni tolèrent l’autre avis sans parler de la critique si constructive soit elle. Ce type de langage et de rhétorique est chargé de connotations locales bien que l’universel puisse avoir lieu dans cet amas houleux de sens unique et d’absence de pensée originale, et scientifique critique. C’est dire l’intérêt de la culture dans ses affinités avec la langue qui, elle, la couvre doucement de son voile de velours pour qu’elle (la culture) s’exprime visiblement dans cette langue passant à son tour le flambeau de la source à la cible en lettre et en esprit.           

  1. Le symbolisme :

Dans la liberté de traduire avec esprit fidèle, le traducteur est tenu de prendre compte se la symbolique de la lettre et de l’inspiration du verbe. Ainsi, le traductologue/traducteur (théoricien & praticien) partent de la réalité linguistique et littérale passant par l’élévation poétique et métaphorique sans altérer le texte et son esprit afin d’arriver à la symbolique où opèrent largeur et profondeur. C’est donc l’auteur original qui le voulait et le traducteur le réalise en comprenant selon ses moyens le texte et sa teneur pour la rendre dans la langue d’arrivée à partir de la langue de départ. Autant le symbolisme doit être compris et transmis de la langue départ à la langue de fin, autant le traducteur dans son principe de fidélité au sens est obligé déontologiquement et personnellement de rester collé avec intelligence au fond du corpus traduit. C’est le juste équilibre de l’équilibriste traducteur dans quête de performance parfaite autant que faire se peut en traitant de près le texte travaillé tout en connaissant les tenants et aboutissants dans le but objectif et subjectif aussi de créer une œuvre nouvelle néanmoins dans sa forme non loin de l’intentionnalité de son auteur authentique. Car le traducteur dans sa mission de traduction quelque que soit son originalité dans la traduction n’est pas le créateur auteur de l’origine. Il a la licence de manipuler le texte formellement que l’original soit beau stylistiquement et lexicalement donc sémantiquement également ou pas, tout en conservant le contenu du texte tel qu’il l’avait assimilé avec ses propres connaissance linguistique dans leur ensemble (grammaire, lexique et tournures) mais sans oublier les liens logiques et poétiques que le traducteur peut établir  partir du texte à traduire. La langue étant un outil de travail et un moyen de communication entre humains dans laquelle et par laquelle la raison procède intelligemment dans la limite du texte écrit originellement. La latitude du traducteur est cependant garantie au sens où le résultat de la traduction de l’original en demeure fidèle et inspiré. C’est après tout le texte original encore une fois qui donne le là et fixe le cap de la traduction que mène le traducteur avec liberté et fidélité à bon port. Par conséquent, les histoires, les contes et les personnages sans omettre quelques références de différents ordres dans le texte d’origine se transforment si l’auteur l’autorise via la langue écrite dans tout son système langagier et logique-poétique. Faisons remarquer tout de suite que la logique n’est celle conventionnelle d’Aristote et autres mais seulement et simplement l’instinct humain augmenté par la méditation réflexive et la contemplation de pensée, et ici de la langue, par elle et dans elle.

  1. La métaphore :

L’article précédent s’inspire de celui-ci dans la mesure où la symbolique n’est autre que la métaphore à l’œuvre. C’est la grandeur de l’esprit humain dans son imagination par le symbolisme qui correspond pour ainsi dire à la procédure linguistique dans la métaphore. Cette dernière est étroitement liée aussi à la raison dans ses relations de type réflexif. La langue est également un système non loin de la logique du moins d’organisation et d’agencement entre les mots dans la phrase comme matière brute à la compréhension. L’analyse de l’écrit et du discours, ce qui revient au même à vrai dire où le verbe est mis en branle, requiert d’autres compétences d’ordre culturel dans lequel interviennent le talent interprétatif du traducteur et son savoir spécialité et/ou encyclopédique. Plus la largeur d’esprit est grande et profonde plus l’appréhension du texte original est meilleur donc partant la traduction st mieux réussie. Nous croyons fermement que la langue ne peut en aucun cas se passer ni renoncer à la métaphore comme procédé de base représentant les strates intérieures du discours et du texte. Les ressorts enfouis du texte/discours (verbe) se cachent dans les entrailles des phrases prenant forme elles dans les termes fondés bien entendu dans les lettres. Toutefois, c’est les affinités linguistiques qu’ont les unités lexicales entre elles qui déterminent le sens juste avec son caractère apparent et profond. De plus, celui qui s’occupe avec vivacité des découvertes inouïes de sens lointain pas par rapport à la vérité (même relative) du texte ne passe pas sous silence la teneur patente véhiculée par les unités monolexicales et polylexicales au sein du texte/discours. Il passe outre pour la bonne cause de complétude dans la mesure du possible et selon les capacités de formation de chacun. Donc, la métaphore est à la base de la langue aux côtés de la littéralité qui dans sa juste mesure ne nuit pas et nullement à la profondeur. Mais, le contraire où la littéralité entrave la profondeur qui pose vraiment problème au traducteur et d’ailleurs à tout lecteur. Nous devons ajouter en revanche que la traduction prenant en considération la métaphore varie en fonction des textes. Elle est dans summum dans le texte littéraire, et presque absente du texte scientifique et totalement de celui juridique. Le texte politique lui mélange les deux se balançant entre littéralité et tournures littéraires où le style est parfois plat et élevé à la fois dans les textes à succès. Cela dit, des exceptions ici et là peuvent prendre place sans démentir le principe émis à l’instant. C’est dire l’importance de la métaphore dans tout texte/discours (dans le verbe) humain incitant, motivant et mettant en marche tous les moyens de compréhension dont dispose l’Homme dans sa condition humaine noble et saine. La lettre y contribue et sert la cause finale.

  1. Syntaxe et grammaire (agencement phrastique) :

La langue est système fait de mots simples et complexes. Autrement dit, la monolexicalité et la polylexicalité façonnent la langue en système. La grammaire les organise en tant qu’unité simples et complexes dans des expressions, séquences et phrases donnant un sens au message voulu. Le style ou les figures de style appelée  aussi la stylistique joue un grand rôle tant dans la forme que dans le fond. L’esthétique rejoint la teneur. C’est du langage implicite dans l’âme humaine exprimé explicitement à travers et dans la langue écrite et/ou orale (dans le verbe). L’aspect philosophique ou rationnel est toutefois présent avec force. On y compte alors les relations primitives entre mots et expressions au sein de la phrase. Mais pas seulement. Les phrases également entre elles entretiennent des liens de concordance intégrant le temps et autres ingrédients linguistiques dont le traducteur/lecteur doit absolument se rendre compte. Cela est de la langue pure. D’autre part, la rationalité proprement dite est quant à elle primordiale notamment dans les textes philosophiques demandant avec insistance concentration langagière et rationnelle. En d’autres termes, dans le verbe normal et/ou littéraire on recourt à la réalité et ou à l’imagination pour avoir le trophée de la compréhension juste autant que possible. Tandis que dans le verbe littéraire et/ou sacré et philosophique on enclenche le procédé de rationalité bien que l’imagination canalisée soit de mise. Cette dernière permettra au traducteur/lecteur d’élargir d’emblée sa vision des choses ou des probabilités de sens afin de les éliminer un à un s’ils sont contradictoires sans aucune conciliation possible. C’est alors les principes instinctifs, naturels et rationnels qui animent la langue étant elle-même un acteur non moins important et déterminant. La pertinence logique et rationnelle notamment dans le verbe religieux et philosophique précise le sens et aiguise l’analyse en usant de la langue certes mais en se jetant à corps perdu (consciemment) dans les bras bienveillants et doux de la Raison. La langue systémique (lexique & grammaire & stylistique) est supportée par la rationalité avec tous ses instruments de critique objective pour la signification aussi juste que fidèle du texte/discours original. Tout l’intérêt revient de plein doit à la Raison dans sa création/découverte (abstrait découvert/concret créé) de la langue dans le dessein de rendre compte de l’environnement et d’interpréter les sens en traduction en démarrant d’une langue de départ (début/source) à une langue d’arrivée (fin/cible). De surcroit, le verbe lui-même dans chaque type ou genre de texte/discours se révèlera au traducteur faisant apparaître la rationalité. La pratique est d’un grand secours à la théorie en général et dans ce cas particulier.

  1. Référence ou œuvre-invention-création ?

La source doit être préservée dans le fond. C’est la fidélité à l’original et la probité intellectuelle qui n’exclut pas le point de vue personnel sur une affaire ou une autre par le truchement des commentaires explicités en notes de bas de page. Cela est valable pour les potentielles erreurs à proprement parler ou pour la divergence de point de vue de l’auteur original et du traducteur. C’est là que le critique fait face à la problématique de renvoi à l’origine dans la traduction ou d’indépendance de réécriture du même texte. C’est-à-dire que les uns préfèrent se coller littéralement ou presque au texte source tandis que les autres sautent à l’arrivée afin de reformuler le texte travaillé. Un juste milieu équilibré est à rechercher et à trouver en urgence. Nous pensons que la traduction n’est pas du tout l’œuvre du traducteur en ce sens évidemment qu’il n’en est pas l’écrivain de première main. Par contre, il est le ré-écrivain de seconde ou de deuxième main (pour ne pas clore le cycle traductionnel). Dans ce cas de figure de ré-écrivain il constitue le maître de son œuvre traduite et/ou traductionnelle (de traduction) pas celle du verbe original et authentique. La différence est claire tant que chacun des deux est à sa place et dans son rôle qui lui est assigné naturellement en fonction de sa mission. Le premier en guise d’écrivain créateur original responsable de son effort dans la forme et le fond qu’il a choisi librement pour une raison ou une autre. Le second est transmetteur fidèle autant que possible de la teneur de l’origine comme voulue par le premier écrivain tout en se conservant le droit légitime et obligatoire de créer une beauté nouvelle selon ses aptitudes linguistiques personnelles et personnalisées. Sa traduction en sera ainsi teintée de fidélité transférant le message avec probité et intellectuelles, d’une part, et truffée de son empreinte spécifique comme mémoire de son esprit et de sa compétence langagière, d’autre part. Sa formation linguistique sera au service de son système de pensée, si système il y a, au profit de la traduction faisant bénéficier et l’auteur original dans son texte, et le traducteur dans son œuvre traductionnelle et le lecteur amoureux des bonnes idées eu moule propice et esthétique qui les englobe et dans lequel elles coulent sereinement et utilement. D’autant plus que la création dans tous les domaines est ouverte à tout un chacun et le traducteur n’en est pas exempt heureusement. S’il entreprend une traduction quelconque en raison de l’auteur ou de l’œuvre il doit se montrer dans ce cas de figure responsable sans rigidité en respectant les volontés de l’auteur via son texte tout en visant la création toujours agréable au destinateur et au destinataire. La traduction étant une opération de transmission et de transfert aussi fidèles que possible. Le verbe original n’en perd pas son âme source.

  1. Intentionnalité

Chaque message a une sorte d’intentionnalité. Elle peut être explicite come elle peut être implicite. Car dans la communication on ne peut concevoir ni imaginer un acte communicationnel sans message à délivrer. Ce message est une missive que le communicateur de départ (l’envoyeur) expédie consciemment à son homologue le communicateur de réception (récepteur). Le destinateur envoie à dessein son message dans un code (encodage sémiologique/sémiotique) via un canal afin que le destinataire en soit au courant (de son message) pour le comprendre à  travers le déchiffrement du code (opération de décodage sémiologique/sémiotique). L’intentionnalité y est fortement. Dans le cas des messages neutres le but de la communication se trouve caché dans l’esprit du destinateur que le destinataire décrypte plus au moins facilement aves ses moyens disponibles dont la langue, les gestes, la rationalité, ou en un mot dans le langage des signes en général. Il n’existe pas de message ni d’opération de communication sans intentionnalité !!! Encore une fois, cette volonté à passer le message prend plusieurs formes apparentes ou profondes, explicites ou implicites. C’est tout rien de plus ni de moins !!! Même si l’auteur expéditeur du message n’est pas si intéressé par la conviction d’autrui i.e. du destinataire, il n’en demeure pas moins vrai qu’il cherche par la publication, la prise de parole ou autre forme de communication à informer son destinataire de son produit communicationnel. Cette information et ce renseignement aussi futile qu’il soit sont en eux-mêmes des types d’intentionnalité dans l’esprit et l’âme du destinateur. Il n’y a pas de communication en l’absence d’intentionnalité ou encore il y a forcément de l’intentionnalité dans l’acte de communication. Le sacré et le philosophique ne diffèrent en rien sauf en intensité du littéraire, juridique et du normal. Cependant, la littérature prose et poésie confondues, quoique la seconde en soit en chargée, exprime l’intentionnalité dans/sous ses jours les plus beaux sans détour. Aussi, le juridique va droit au but afin que le récepteur soit au courant du message de la loi. L’ambiguïté, quant à elle, dans ce texte est à bannir tandis que dans les autres sacré, est bien présente et dans le philosophique, et le littéraire est à recommander. La communication demande intrinsèquement une intentionnalité qui reflète le dessein du destinateur pour son destinataire. C’est le rôle et l’intérêt de la communication dans n’importe quel code que la sémiotique permet et que la sémiologie autorise dans la communauté sociale et sociologique. Seulement, il faut pouvoir et savoir pénétrer à l’intérieur de cette intention de départ par l’agent d’arrivée en fonction de sa formation large ou étroite, et selon son esprit ordinaire, spécialisé ou mieux encyclopédique.

  1. Pratique traductionnelle, théorisation traductologique & didactique :

L’exercice de traduction conduit le philosophe encyclopédique à la traductologie en essayant de globaliser, d’extrapoler le particulier dans la pratique traductionnelle pour le rendre universel dans la théorie de traduction (traductologie). Ce lien est évident pour l’observateur avisé et attentif. En outre, la traductologie est le cœur de la philosophie en ce qu’elles sont toutes deux le sens profond des phénomènes linguistiques, humaines et naturelles. Dans ce sillage, la théorie peut partir de l’âme humaine en scrutant l’esprit humain afin d’en déterminer les mécanismes généraux et langagiers dans la traductologie bien que la sainte philosophie s’y intéresse à sa façon. Il n’y a qu’un changement de nomination. C’est une formalité. Revenons maintenant à la traductologie et à son pouvoir de généralisation même relatif. Elle l’effectue sans ayant recouru à un corpus quelconque quoique ce dernier puise aider à la facilitation de l’obtention de bons résultats basés sur le tangible. Donc, c’est bel et bine l’esprit humain qui procure souverainement à la traductologie la possibilité efficace de tirer quelques remarques linguistiques et traductionnelles servant pour ainsi dire la pratique. D’autre part, la didactique (pure théorisation) et la pédagogie (pure pratique) exploite les outils des deux théorie et pratique de traduction au bénéfice de l’apprenant/apprenti. L’accompagnement de terrain de l’apprenti se joint à la théorie de traduction dans la mesure où l’interaction entre ces deux, la première avec son sens appliqué et la seconde grâce à ses principes de commencement, se fait fructifier dans la didactique. Mettre la main la pâte traductionnelle fait résulter des idées générales de traduction, tout comme la proposition de quelques lois de l’esprit humain à l’œuvre de traduction dabs l’absolu, qui n’en est pas à vrai dire un, ouvre les portes de l’essai traductionnel à l’apprenant. La cadre globale de la traductologie n’est pas sans utilité, ni le contexte d’exercice pratique n’est loin de l’extraction des principes générateurs. La didactique baigne donc dans les deux sphères en s’essayant à la pratique traductionnelle avec l’apprenant sous la supervision de l’enseignant, d’un côté, et en se prêtant au jeu philosophique, au sens de profond et exact, à la faveur de la traductologie. Les trois disciplines n’en forment à la vérité qu’une. C’est l’esprit humain d’organisation qui sépare à dessein justement didactique/pédagogique. D’autant que la jointure est si facile à faire entre ces trois branches aux côtés d’ailleurs de la linguistique, du même arbre de la langue/du langage. Les confluents de traduction avec la didactique/pédagogie coulent calmement dans l‘embouchure non plutôt l’océan de la langue fortement philosophique. L’échange ne peut s’avérer que fructueux et efficient pour l’apprenant et l’enseignant.

  1. Langue maternelle ou officielle dans l’enseignement de la traduction :

L’essentiel est le sens pratique bien que les outils quelquefois aient leur importance. Dans le contexte de la didactique tradcutologique des langues, nous croyons bien que la finalité étant d’enseigner aux apprentis la langue étrangère par des textes traduits qu’ils manient pour perfectionner leur langue étrangère et aussi parfaire leur pratique traductionnelle/traductologique. Alors la langue d’enseignement n’est pas un problème majeur du moment que les apprentis sont prêt à entrer en contact avec elle. Qu’elle soit maternelle ou pas, dialecte ou officielle et classique ne représente en réalité aucun danger pédagogique ni d’ailleurs épistémologique et traductologique. Car le but escompté n’est autre que l’apprentissage de la langue étrangère bien comme ses locuteurs la parlent. La langue est autant universelle et humaine/humaniste étant la possession de toute l’humanité que spéciale et culturelle portant la marque du peuple à l’origine de sa création/découverte. On peut même passer de l’une à l’autre où on se concentre d’emblée sur l’assimilation des sens avec tous les procédés langagiers nécessaires à la bonne formation didactique (traduction ou simplement apprentissage de la langue), puis nous « affinons » la langue maternelle par la langue officielle classique avec tout son système élaboré et clair de lexique, de stylistique et de grammaire. Ceci dit, la classification et la division des langues en dialectes et langues ne sont que politiques et/ou idéologiques,  vu que la langue y opère dans les deux cas. Reste aux spécialistes de définir les règles, d’organiser un système ordonné et de préciser le lexique avec sa grammaire et figures de styles dans une linguistique descriptive facile et bien établis. C’est tout !!! Aussi, l’esprit pratique visant à faciliter les débouchés pour l’apprenant oriente plutôt vers un apprentissage dans la langue officielle généralement classique avec un système déjà prêt à l’emploi depuis belle lurette. C’est la linguistique qui y concourra vivement grâce à son sens neutre, pratique et descriptif. Le reste n’est alors que politique et/ou idéologie pouvant participer au processus de didactique/pédagogique si l’apprenant y adhère librement. Ce sera un catalyseur pour une raison ou aune autre. La religion, le patriotisme et l’appartenance ethnique y sont des acteurs de premiers ordres. Cependant, aux yeux du linguiste/didacticien/pédagogue ici la fin d’apprentissage justifie les moyens didactiques et pédagogiques qu’offre la linguistique générale.            

  1. Ornementation/ornement lexical(e)

Dans l’esprit de fidélité au verbe (texte/discours) original, la traducteur  s’emploie dans son âme créatrice à produire une œuvre à sa mesure sans altérer l’original. Loin s’en faut. Ainsi, nous pensons que le traducteur use d tout son pouvoir de séduction linguistique pour respecter à la lettre le verbe d’origine dans son sens et dans sa forme. Y entrent alors la stylistique et l’ornementation. La première selon nous s’occupe de l’expression et de la phrase, la seconde du mot. Sont concernées pour ainsi dire à la fois la polylexicalité et la monolexicalité. C’est le principe de base de la traduction dans notre système global. Si par ailleurs le traducteur ne trouve pas de chemin direct à cette solution il sera contraint de passer par d’autres tournures et formules propres à la langue d’arrivée (hyperbate, métaphore, comparaison) tant qu’elles font défaut à la langue de départ, ou plutôt il recourt volontiers à un style et à un lexique dans la langue d’arrivée s’il n’a pas de moyen à rendre la forme de la source dans la cible. C’est l’esprit d’équivalence qui s’impose au traducteur. Concrètement, si la figure de style existe dans les deux langues il doit tout garder sans modification ni formelle ni sémantique. Si en plus le lexique ornementé dans la rime en poésie et/ou dans la paronomase et l’allitération dans la prose, ne correspond pas dans les deux langues en question, le traducteur est tenu de résoudre ce souci linguistique, stylistique et lexical d’esthétique par la suggestion d’une langue plus simple et plus neutre. Dans le cas contraire, la correspondance d’ailleurs en expression et en mots est à rechercher avec zèle par la traducteur expérimenté qui a toujours sous les yeux les deux langues en bloc et en détail avec toutes leurs beautés respectives. D’où la difficulté pour ne pas dire l’impossibilité de traduire la poésie même si la teneur spirituelle est garantie et conservée. La forme dans le cas de la langue importe compte tenu que l’auteur original lui assigne un rôle non négligeable à jouer dans le message communicationnel. La préservation de la forme et de l’esprit font partie intégrante de la bonne traduction réussie. La quête de la perfection le réclame avec puissance. De cette manière, le traducteur s’approche le plus possible du verbe original dans son effort de transmission fidèle du contenu source à la cible. De surcroit, la créativité pas de sens ni de message mais de style et de forme est adoubée du scrupule intellectuel se référant au verbe d’origine. Car le créateur second ne doit pas se substituer à celui d’origine. Son œuvre a le droit d’être déplacée d’un endroit (source) vers un autre (cible) le plus fidèlement possible tant en forme qu’en sens. La traduction finale n’en sera que haute et sublime compte tenu du travail de fourmi et de perfectionniste traducteur.

  1. Conclusion

Notre papier s’est occupé d’un angle théorique de la traduction se déclinant dans le symbolisme, la référence ou l’œuvre créée, la syntaxe et le style ornemental. Car ce côté abstrait traductologique se mis au service de la pratique traductive comme son reflet appliqué sur des textes réels. Le praticien rejoint le théoricien dans leur contact intellectuel et pratique avec le parcours traductionnel. Voilà enfin quelques résultats de ce qui a été traité auparavant :

  • L’intérêt de la vision d’ensemble liant les filières entre elles.
  • La traductologie théorise le fait de traduction pratique de l’intérieur de celle-ci ou de l’extérieur sous la houlette philosophique.
  • La métaphore est une figure de style fondamentale entrant dans le vif de l’opération traductionnelle qui, elle, a recours à l’inventivité du traducteur créateur.
  • Le local (dans le texte source), contrairement à l’universel, fait obstacle, certes surmontable mais difficilement selon les capacités du traducteur, à la finalisation de la traduction dans le texte cible.
  • L’identité n’est pas contradictoire avec la traduction de toute œuvre digne de ce nom, si la progressivité et la souplesse à la fois philosophique et sociologique sont en œuvre, dans l’ouverture d’esprit.
  • La signification et le sens du texte d’origine (de départ) sont abreuvés dans le texte créé (d’arrivée) du style nouveau construit d’agencement lexical dans la syntaxe et d’ornementation/ornement des mots dans la séquence et la phrase. C’est joindre l’utile à l’agréable.

La profondeur intellectuelle appelle au rassemblement des branches scientifiques sans les séparer, au contraire elle œuvre instamment à les lier, les rapprocher et les féconder par le truchement du sens de l’encyclopédisme rassembleur.

Il ne faut jamais dire donc : « Fontaine (d’Encyclopédisme), je ne boirai jamais de ton eau » ; loin s’en faut !

 Bibliographie :

1/En arabe :

ABOU SAAD 1987,    ABOU SAAD Ahmed, muÔÞamut- tara:ki:bi walÔiba:ra:ti lÕiñîila:íiyya lÕarabiyyat ilqadi:mi minha:  walmuwallad (Le dictionnaire des constructions et expressions conventionnelles arabes anciennes et générées), Daar Al-Ilm Lilmalaayiin, Beyrouth, Liban, 1987.

KARIM ZAKI 1985,  KARIM ZAKI Houssam  Eddine, ÕattaÔbi:r ÕalÕiñîila:íi:, dira:sa fi: taÕûi:l Õalmuûîalaê wamafhu:mihi wamaÞa:la:tih Õaddala:liyya waÕanma:îih Õattarki:biyya (L’expression conventionnelle : étude théorique de l’expression conventionnelle, de sa conception, de ses domaines sémantiques et de ses types structurels), 1ère édition La bibliothèque anglo-égyptienne, Le Caire, 1985.

2/En français :

ANSCOMBRE 2003,   ANSCOMBRE Jean-Claude, “Les proverbes sont-ils des expressions figées”, in Cahiers de Lexicologie, n° 82, 2003, pp. 159-173.

DURIEUX  2003,    DURIEUX Christine, “Le traitement du figement lexical en traduction”, in Cahiers de Lexicologie, n° 82, 2003-1, pp. 193-207.

GROSS 1996,  GROSS Gaston Les expressions figées en français : mots composés et autres locutions, Ophrys, 1996.

GROSS 1990, GROSS Maurice, Grammaire transformationnelle du français : Syntaxe de l’adverbe, Vol. III, M. Gross et Asstril, Paris, 1990.

MEJRI 1997, MEJRI Salah, Le figement lexical : Descriptions linguistiques et structuration sémantique, Publications de la Faculté des Lettres de la Manouba, 1997.

LERAT 2000, LERAT Pierre, “Des dictionnaires juridiques bilingues systématiques”, in La traduction : diversité linguistique et pratiques courantes : Actes du colloque international “Traduction humaine, Traduction automatique, interprétation”, Série linguistique n° 11, ORBIS Impression, Tunis : 28-29-30 septembre 2000, pp. 87-92.

LIMAME 2000, LIMAME Dalila, “Au de-là du mot”, in La traduction : diversité linguistique et pratiques courantes : Actes du colloque international “Traduction humaine, Traduction automatique, interprétation”, Série linguistique n° 11, ORBIS Impression, Tunis : 28-29-30 septembre 2000, pp. 93-99.

MOUNIN 1963, MOUNIN George, Les problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, Paris.

MOUNIN 1976, MOUNIN George, Linguistique et traduction, Dessart et Mardaga, Bruxelles.

SELESKOVITCH 2001,     SELESKOVITCH Danica & LEDERER Marianne, Interpréter pour traduire, Klincksieck.

STEINER 1998, STEINER George, Après Babel. Une poétique du dire

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