Research studies

Le rôle du tourisme dans l’organisation de l’espace du massif des Bni-Znassen 

 

Prepared by the researcher :  Zerouali Sanae. Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. Oujda

Democratic Arab Center

Journal of Strategic and Military Studies : Sixteenth Issue – September 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
 ISSN  2626-093X
Journal of Strategic and Military Studies

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Résumé

Suite aux changements climatiques enregistrés dans le massif des Béni-Snassen, les ressources territoriales ont subi de grandes transformations caractérisées par la dégradation de leur potentiel productif. Cette situation a nécessité une nouvelle organisation de l’espace par la pratique de nouvelles activités productives à côté des activités traditionnelles qui ne sont plus en mesure de satisfaire les besoins de la population locale (agriculture et élevage). Le développement de l’activité du tourisme se présente comme un secteur complémentaire aux activités existantes, surtout le massif est riche en potentialités touristiques qu’il faut mettre en valeur.

Pour développer le tourisme rural dans cet espace montagneux, la mobilisation de tous les patrimoines paysagers naturels ainsi que la valorisation d’autres formes du patrimoine culturel, est cruciale. A ceci s’ajoute l’adaptation de la population locale à une politique de reconversion d’un système à dominance productive agricole, vers un nouveau système caractérisé par la production des loisirs et des services.

Introduction

Il est certain que l’invention du tourisme et son développement ont participé à l’apparition des espaces de détente et de loisirs, et par conséquent, ils ont façonné les paysages des territoires. Cette transformation a constitué un révélateur de développement local, via la valorisation de ses potentialités territoriales, d’où la réorganisation de l’espace selon ses offres touristiques et leurs capacités à attirer plus de touristes. Dans cet article, nous essayerons d’établir un diagnostic sur les potentialités touristiques et de vérifier les corrélations existantes, ou qui doivent exister, entre ces diverses ressources territoriales et le tourisme, qui doivent être convergents pour créer un certain assemblage entre les différentes composantes de l’espace Znassni. Nous analyserons aussi les stratégies et les processus de valorisation de ressources territoriales spécifiques, pour une participation à un développement local et durable. Les réflexions que nous proposons, visent la création d’un climat d’entente et participative, pour l’émergence d’un tourisme créatif centré sur les pratiques récréatives et culturelles. La recherche que nous menons, vise aussi la valorisation des contraintes, qui se posent en termes de conception et de gestion des stations et aires touristiques montagnardes, dans un contexte marqué par de multiples injonctions paradoxales, dont celle de l’attractivité et de la durabilité.

  1. Les Bni-Znassen : un espace riche en potentialités touristiques

Le massif des Bni-Znassen est constitué de plusieurs catégories de roches avec un certaine prédominance du calcaire et dolomies jurassiques, qui garnissent le paysage en offrant des formes topographiques très variées. Cette diversité géologique a permis le développement des phénomènes géomorphologiques impressionnants comme les falaises, les pentes abruptes, les vallées encaissées et les grottes, qui forment des cavités karstiques, dont l’une d’elles est très connue dans la littérature mondiale et classée Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1985 (grotte des pigeons). « L’érosion différentielle a permis la formation de reliefs imposants qui donnent l’impression de hautes altitudes, alors que ces dernières ne dépassent que rarement les 1500 m (Jbel Foughal : 1535 m). La présence de grandes falaises abruptes, avec parfois des ruptures de pente, offre des édifices remarquables qui donnent plus de valeur aux paysages, qui méritent une attention particulière, pour les mettre en valeur, afin de les rendre plus attractifs en termes touristiques »[1].

Ce patrimoine géologique, de grande valeur scientifique, mérite une attention particulière pour être protégé au même titre que les autres ressources naturelles, pour sa contribution au développement durable. Malheureusement, ces richesses restent de nos jours, méconnues par la majorité des marocains, même pour ceux qui visitent la région. Ceci nécessite une prise en compte de la part des géologues, qui doivent établir des guides sous formes d’inventaires, qui doivent être remis aux visiteurs lors de leur séjour.

Le massif est caractérisé aussi par ses nombreuses grottes, dont les plus célèbres sont la grotte des pigeons et celle du chameau appelée, ainsi que celle d’« El kaf » d’Ain Sfa. Dans cette zone karstique, peut se développer l’activité spéléologique, qui consiste en l’étude des phénomènes souterrains naturels ou anthropiques, dans un objectif scientifique, sportif, technique et contemplatif. Avec une bonne gestion de ce patrimoine naturel, la spéléologie peut être transmise en une activité touristique et servir comme une ressource complémentaire aux autres activités exercées par la population locale. La valorisation de ce patrimoine culturel, ou sa mise en tourisme, peut développer un écotourisme communautaire et solidaire dans cette zone montagneuse, avec la création d’écogîtes et de campings censés favoriser un tourisme restreint mais rémunérateur, pour la population locale et un outil pour la valorisation du patrimoine naturel. Malheureusement, ce potentiel touristique, qui doit constituer un levier pour le développement économique et social à travers le développement de l’activité touristique, est laissé à l’abandon.

Le patrimoine forestier est un autre atout qu’il faut prendre en considération dans les projets du développement touristique, est l’espace forestier, qui lui aussi, n’est pas encore mis au service du développement local. En effet, le massif est caractérisé par un écosystème précieux, abritant une riche biodiversité, qui peut constituer une ressource pour la population locale à travers la valorisation de ses potentialités forestières. Cette richesse est caractérisée par une variété faunistique et floristique de grande capacité d’adaptation, ce qui lui permet de se développer et de se reproduire au sein des changements climatiques, qui ont affecté tout le territoire Znassni.

Le patrimoine forestier des Bni-Znassen peut être plus attractif, par la présence de l’arganier (l’arbre le plus original du Maroc), localisé spécialement dans la commune de Chouihiya, ce qui donnera plus de valeur à la forêt de ce massif. Aujourd’hui la protection de cet arbre rustique est indéniable, en tant que patrimoine écologique et comme source génératrice de revenu pour la population locale. En plus, dans la perspective du développement du tourisme en milieu naturel, il parait intéressant d’intégrer le patrimoine forestier parmi toutes les composantes, et l’exploiter d’une manière économique, afin qu’il contribue au développement de l’activité touristique, pour le profit de la population locale. Cette perception nécessite une politique de marketing, pour améliorer et développer le mode de gestion des richesses naturelles de cet espace montagneux, ce qui pourra permettre de soutenir une activité d’écotourisme durable et responsable.

Toutes ces potentialités et ses richesses peuvent constituer un exemple intéressant pour la pratique du tourisme, surtout il présente beaucoup d’avantages touristiques. La valorisation de toutes ces particularités culturelles, ne peut être que bénéfiques pour l’activité touristique, car elle fournit une image de marque de cette destination qui est le massif des Bni-Znassen. Ces spécificités peuvent déclencher un nouvel intérêt chez les touristes et chez la population locale, qui peut en profiter pour tirer des revenus additionnels.

  1. Infrastructure de base et c’accueil et développement du tourisme

Pour assurer un tourisme durable et une attractivité touristique, le développement du réseau routier est crucial, car il permettra la connexion entre les sites touristique et la pratique du tourisme. Il augmentera le volume des flux, et peut-être même, il résoudra le problème de la saisonnalité des déplacements des excursionnistes, qui sont actuellement limités en printemps et en été. Malheureusement, les installations d’accueil et des services sont encore embryonnaires.

Le facteur topographie est souvent contraignant à cause de la présence des terrains accidentés, ce qui handicape le déplacement des visiteurs. Ainsi, la circulation des produits et des touristes se concentre sur quelques lieux ou sites bien déterminés, c’est-à-dire ceux qui se situent le long des routes, alors que de nombreux sites touristiques restent méconnus à l’intérieur du territoire. Toutefois, le massif ne peut espérer un grand essor touristique sans de meilleures communications. Les petits chemins parfois goudronnés, mais dans des états médiocres, et dont certains tronçons en dégradation, n’étaient pas en mesure de répondre aux flux des voitures qui viennent des villes environnantes. C’est pour cette raison, et pour d’autres, que les excursionnistes ne visitent que les sites situés tout près des chemins, alors que plusieurs sites restent méconnus malgré leur importance naturelle et culturelle. Pour profiter de sa position entre deux grandes villes de l’oriental marocain, qui sont Oujda et Berkame, et amener leurs habitants à la pratique du tourisme, il faut que cet espace montagneux soit bien relié par un réseau routier qui déclenchera un grand mouvement de la population citadine. N’oublions pas que l’aménagement du territoire passe d’abord par un bon aménagement routier, qui sera par la suite responsable des mutations économiques et démographiques et des disparités spatiales.

Il ressort de la situation du réseau routier est très insuffisantes pour le déclenchement de l’activité du tourisme. En plus de son ancienneté, son tracé comporte souvent des secteurs à forte pente (absence de paravalanches)*, des chaussées étroites et de virages qui nécessitent une grande attention et parfois beaucoup de manœuvre en cas du croisement d’un autre véhicule. Si ce réseau a pu suffire à une époque de moindre déplacement, il n’en est plus de même pour drainer une population qui bouge et pour assurer la desserte des passages intercommunaux et les liaisons interprovinciales. Pour ces raisons, des projets routiers ont vu le jour depuis 2019. Ils permettront certainement de grandes transformations spatiales et économiques, au moins pour les lieux désenclavés.

L’aménagement du réseau routier valorisera certainement ce massif aux multiples potentialités territoriales non encore mis au service du développement et dont l’intérêt dépassera le cadre local. Ces réalisations, même partielles, sortiront le massif de son isolement en leur donnant une nouvelle dynamique à plusieurs échelles. Jusqu’à présent, le massif n’occupe qu’un angle mort dans la région de l’Oriental, alors qu’il regorge de potentialités encore à l’état brut. La valorisation et la multiplication des axes routiers sont d’un intérêt très remarquable et sont impératives pour le développement touristique, et pour le développement territorial dans sa globalité.

  1. Tourisme et réorganisation de l’espace Znassni

L’exercice du tourisme proprement dit n’existe pas encore dans le massif des Bni-Znassen, car presque tous les visiteurs de cet espace montagneux reviennent chez eux le soir à cause de la proximité de leur domicile et l’absence d’infrastructure d’accueil. Ainsi, les visiteurs sont considérés comme des excursionnistes et non comme des touristes

Pour rendre cet espace en une destination touristique, il parait nécessaire de suivre le procédé suivant :

  • la délimitation ou la détermination des stations de tourisme en définissant leurs potentialités et leurs capacités à créer du tourisme ;
  • La diversité des formes de tourisme pour encourager le touriste à prendre telle ou telle station comme cible touristique. Et puisque, nous sommes en montagne, nous pouvons proposer des randonnées à pied ou à bicyclettes, de l’équitation, des visites des fermes chez les paysans ;
  • La création d’auberges ou de gites en pleine nature permettra certainement l’allongement du séjour des touristes ;
  • La création d’un besoin de développer une “culture du tourisme de montagne” chez la population locale pour stimuler les activités traditionnelles dans ce massif et encourager les entrepreneurs à investir dans le tourisme de montagne ;
  • L’exploration des tendances actuelles et futures concernant les comportements des visiteurs de la montagne et les possibilités de développer des marchés de niche via des expériences et des produits innovants.

Toutefois, pour le massif des Bni-Znassen, la mise en tourisme de ses sites naturels et culturels nécessite la vérification de la constitution de toute une série de systèmes :

  • Comment la société urbaine (d’où viennent les visiteurs) perçoit-elle l’espace naturel et culturel et la qualifie-t-il en espace touristique afin qu’il soit apte à recevoir les touristes ?
  • Comment les acteurs locaux perçoivent l’équipement et l’aménagement des espaces touristiques, qui doivent être convertis en espaces de détente et de loisirs, pour participer ensemble au développement local et régional ?
  • Comment la population locale, et surtout les producteurs, vont accompagner ces changements, qui vont transformer leur territoire, et comment s’adaptent-ils aux règles nouvelles de son aménagement ?

La pratique du tourisme et la création des destinations touristiques, ont certainement des impacts sur de nombreuses activités, qui sont en relation direct ou indirect avec le tourisme. Ainsi, se développent plusieurs types de contacts, qui ont impacté tout le système de distribution (transport, circulation des marchandises et des capitaux, mouvement de la main d’œuvre…), pas seulement à l’échelle locale, mais à l’échelle régionale ou peut-être même à l’échelle nationale. D’un autre côté, le tourisme peut déclencher un mouvement d’intégration de l’espace mis en tourisme dans la société marchande. A ce titre, nous avons enregistré de nombreuses transformations chez les paysans Znassnis, qui ne se contentent plus de l’agriculture des céréales, comme c’était toujours le cas. Ils s’adonnent aujourd’hui, aux cultures maraichères et à l’arboriculture, qui sont bien demandées sur le marché par les consommateurs (visiteurs et touristes).

Nous dirons donc, que le tourisme est un acteur de transformation spatiale, économique et sociale. Il déclenche tout un mouvement et une dynamique des activités économiques, qui auront un impact positif sur la société qui profitera de ses changements. Ce profit se traduira par la multiplication des mouvements de la population urbaine (hebdomadaire, saisonnier), ainsi que par la circulation des produits de terroir considérés par les visiteurs et les producteurs comme produits bio. Malheureusement, pour ce qui est des potentialités touristiques et du tourisme, nous constatons jusqu’aujourd’hui un manque de corrélation entre ces deux variables. Car la valorisation des premières ne peut se faire que si l’espace est désenclavé et que les acteurs prennent en considération le tourisme comme vecteur du développement, et que la population réceptrice croit en la capacité de l’activité touristique à transformer et l’espace et la société. « On ne peut trouver de cohérence spatiale que lorsque d’énormes collectivités locales sont à la fois l’expression complète de la société globale et le lien d’une intégration économique assez poussée, ce qui permet de recevoir des touristes en grand nombre sans que cela conduise à des transformations radicales »[2].

Le tourisme n’est pas seulement un facteur de changement de l’espace, via la création des destinations touristiques, mais il participe aussi à la création des emplois par le tourisme, il parait que nous sommes encore loin de cette hypothèse, au moins pour notre zone d’étude, qui n’est pas encore intégrée dans les circuits touristiques de la région de l’oriental marocain. D’une part, la zone soufrait, jusqu’en 2019 d’une grande carence en termes d’infrastructure routière, d’autre part, les richesses patrimoniales ne sont pas encore mises en tourisme, et la population n’est pas encore intégrée dans le nouveau contexte économique basé sur le tourisme.

Conclusion

La dégradation de l’espace et le recul des activités traditionnelles nécessitent une nouvelle réorganisation de l’espace en développant de nouvelles activités génératrices de revenu. Il faut donc penser au tourisme qui peut constituer un complément économique et social de grande importance, surtout le massif dispose de nombreuses potentialités touristiques. Les acteurs du développement sont invités à intégrer le tourisme dans les stratégique de développement de l’espace montagnard Znassni. Faut-il admettre que la polarisation de l’espace et des activités (tourisme de montagne) doit être le principe de développement, c’est-à-dire celui qui garantit le maintien des populations et le développement des activités des services. Dans ce cas, la mise en tourisme des ressources territoriales, doit constituer le moteur du développement autour duquel le reste de l’activité montagnarde s’organise (valorisation des patrimoines, agriculture de qualité…).

Aussi bien pour les décideurs que pour les habitants locaux, l’avenir du massif se situe à la croisée des chemins. Ce qui semble évident, c’est que les prochaines politiques concernant l’espace montagnard devront clairement poser la question du choix de développement. Faut-il opter pour l’activité touristique avec ses contraintes et ses surcoûts, ou faut-il redynamiser les activités traditionnelles tout en prenant en compte les impératifs comme les changements climatiques, le vieillissement de la population paysanne et le désintéressement des jeunes à s’adonner à de telles activités ?

Dans un espace aussi fragile que le nôtre, où les ressources sont à gérer avec prudence, une politique publique de la montagne devra se prononcer sur une certaine complémentarité de nombreuses activités, qui doivent former ensemble un formidable vecteur de développement durable.

Bibliographie

Office du tourisme de Comines-Wameton. Patrimoine folklorique. 2019. Document consulté le 6 Septembre 2019. Disponible sur : https:/www.visitcomines-warniton.be.decouvrir-la-ville. Patrimoine-fol…

 Préau P. Tourisme et emploi en montagne : quelques réflexions. Revue de Géographie Alpine. N°- 61-4  1973, pp. 565-570

Zerouali Ad. Gouvernance territoriale et mise en tourisme du massif des Béni-Snassen. Actes du colloque « gouvernance territoriale et outils de gestion ».Publications de la faculté des Lettres. Oujda 2019, pp. 87-95

Zerouali Adnane. Potentialités touristiques et tourisme : un couple divorcé (cas du massif des Bni-Znassen). 2021. Librairie Ettalib. Oujda.

Zerouali Adnane. Potentialités territoriales et développement durables du massif des Bni-Znassen. Thèse de Doctorat. Faculté des Lettres. Sais-Fès, 2021.

[1] – Zerouali Ad. Gouvernance territoriale et mise en tourisme du massif des Béni-Snassen. Actes du colloque « gouvernance territoriale et outils de gestion ».Publications de la faculté des Lettres. Oujda 2019, p. 88.

* – Un paravalanche est un ouvrage de protection paravalanche placé dans un couloir d’avalanches afin d’empêcher l’avalanche de produire des dommages humains et/ou matériels en aval. Ici, on fait référence à avalanche du décrochement des blocs de pierres des versants perchés.

[2] Préau P. Tourisme et emploi en montagne : quelques réflexions. Revue de Géographie Alpine. N°- 61-4  1973, p. 569

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