Espaces de travail : le design face aux contraintes climatiques en Tunisie

Prepared by the researcher  : Malek Nouri  – School of Science and Design Technologies, Independence Avenue DenDen, 2011 Tunis (Tunisia)

Democratic Arab Center

Journal index of exploratory studies : Eighth Issue – June 2023

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

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Abstract

Tunisia’s particular climatic conditions, including the hot and dry Mediterranean climate and extremes of heat, cold and humidity, can affect employee performance and morale. Tunisian designers must nevertheless ensure a safe and productive working environment, which is very important for the economic and social development of Tunisia. This article highlights the importance of taking climatic constraints into account when designing workspaces in Tunisia. It discusses several aspects of design that can help improve employee well-being, increase productivity, and encourage creativity.

The article discusses the importance of thermal comfort for the well-being of workers and the need to consider ways to optimize thermal comfort in workspaces. It concludes with a reflection on the means to promote the well-being of workers and their productivity to meet the climatic constraints specifically to Tunisia.

Résumé

 Les conditions climatiques particulières de la Tunisie, notamment le climat méditerranéen chaud et sec et les extrêmes de chaleur, de froid et d’humidité, peuvent affecter le rendement et le moral des employés. Les designers tunisiens doivent néanmoins assurer un environnement de travail sûr et productif, ce qui est très importants pour le développement économique et social de la Tunisie. Cet article souligne l’importance de la prise en compte des contraintes climatiques lors de la conception des espaces de travail en Tunisie. Il aborde plusieurs aspects du design qui peuvent contribuer à améliorer le bien-être des employés, à augmenter la productivité et à encourager la créativité.

L’article discute de l’importance du confort thermique pour le bien-être des travailleurs et de la nécessité de réfléchir aux moyens d’optimiser le confort thermique dans les espaces de travail. Il se conclut par une réflexion sur les moyens de promouvoir le bien-être des travailleurs et leur productivité pour répondre aux contraintes climatiques spécifiques à la Tunisie.

1– Introduction

L’architecture d’intérieur est capable d’apporter du bien-être et du confort au quotient, voire d’améliorer la qualité de vie physique et émotionnelle des utilisateurs, afin de créer un équilibre optimal entre confort, bien-être et design dans la conception de nouveaux espaces de travail. Les employés aspirent de plus en plus à travailler dans un environnement professionnel porteur de sens et de valeurs, qui leur procure à la fois bien-être et reconnaissance, tout en préservant leur santé et leur qualité de vie (GERARD, 2021). La qualité de l’environnement intérieur est déterminée par la conception de l’espace, par les systèmes et les matériaux installés et par les pratiques d’exploitation et de maintenance appliquées. Des espaces bien conçus et entretenus fournissent non seulement un environnement sain et confortable, mais améliorent également la santé des occupants et la productivité (Bezzaa & Yadari, 2020).

L’environnement de travail joue un rôle important dans la vie quotidienne pour une grande partie de la population, les mauvaises conditions de travail sont la cause de grandes souffrances et de maladies et qu’elles ont aussi un coût important pour la société (Mustard et al., 2006). Un environnement de travail plus sain commence dès sa conception (NOURI, 2022). Les architectes intérieurs doivent prendre en compte les caractéristiques physiques des locaux, et peuvent également utiliser des solutions innovantes pour assurer le confort des utilisateurs. Lorsqu’il s’agit de créer des espaces de travail face au climat tunisien, il y a des défis supplémentaires qui doivent être pris en compte par les architectes intérieurs. Les données climatiques en Tunisie analysées pour les mois d’été et d’hiver par le Centre National de Météorologie entre 2010 et 2019 ont montré que la température moyenne annuelle varie entre 6,5°C et 28,5°C, avec une augmentation significative en été. L’humidité moyenne a également augmenté avec la température, avec une moyenne annuelle comprise entre 49 % et 83 %.^[1] d’autre part les températures peuvent aller de 0 °C en hiver à plus de 40 °C en été. Les conditions climatiques et thermiques spécifiques pour la Tunisie dans lesquelles les employés évoluent sont déterminantes pour leur créativité et leur productivité. Ces conditions peuvent limiter le confort des travailleurs et rendre les espaces de travail peu pratique à utiliser. Les milieux de travail trop chauds ou trop froids peuvent entraîner une fatigue et une baisse de la concentration des employés. Une réflexion sur le design des espaces de travail en Tunisie est nécessaire pour assurer un milieu de travail adapté aux différentes conditions climatiques.

La question de l’optimisation du confort thermique, de l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie au travail doit être abordée par les architectes intérieurs. Ils sont invités à prendre en compte les contraintes climatiques pour assurer un milieu de travail confortable et productif. Cet article démontre que le design peut avoir un impact significatif sur la productivité et la créativité des employés. De plus, il explique comment le design peut contribuer à l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie au travail. Enfin, il souligne l’importance de prendre en compte les contraintes climatiques pour assurer le confort thermique des milieux de travail. L’article conclut en soulignant la nécessité de considérer le design comme une stratégie pour améliorer le bien-être et la productivité des travailleurs en Tunisie.

2- Le design au service du bien-être de la créativité et de la productivité

Le design est un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Potentiellement présent partout, en adéquation avec les modes de vie, les valeurs et les besoins des êtres humains, utilisateurs ou publics, le design contribue à la création d’espaces, à la communication de messages visuels et sonores, d’interfaces, à la production de produits et de services, afin de leur donner un sens, une émotion et une identité, d’en améliorer l’accessibilité ou l’expérience. Cependant, lorsqu’il s’agit de concevoir des espaces, le design doit également tenir compte des contraintes climatiques pour créer des structures et des environnements qui sont plus sains et respectueux de l’environnement. Les concepteurs doivent prendre en considération le climat local et les caractéristiques de la région et utiliser des matériaux et des systèmes adaptés aux conditions climatiques. Le design, lorsqu’il est présent dès la phase de réflexion, permet donc aux entreprises d’être source d’innovation et de progrès. Le design et l’esthétique étaient traditionnellement perçus comme un luxe. Mais les recherches montrent aujourd’hui que la conception de notre lieu de travail nous influence bien plus que nous le pensions.

Les recherches de l’Université de l’État de l’Ohio et de l’Institut national de la santé mentale des États-Unis^[2] ont montré que les employés sont davantage sujets au stress si leur environnement de travail n’a pas été correctement conçu. Cette étude compare des bâtiments rénovés au design plus réfléchi et à des

bâtiments anciens très mal conçus. Les personnes travaillant dans un cadre moins récent, où le design est quasiment inexistant, sont beaucoup plus stressées que les autres, même lorsqu’elles ne sont pas au travail. Leur niveau de stress est tel qu’elles développent un risque plus élevé de maladie. Le design intérieur que les entreprises adoptent aujourd’hui est de plus en plus lié à leur culture et à leurs objectifs. L’aménagement du lieu de travail n’est plus une question purement fonctionnelle. Au contraire, c’est l’un des outils utilisés par les entreprises pour communiquer leur philosophie et attirer de nouveaux talents. Ainsi, le choix du design intérieur d’une entreprise est un outil d’amélioration de la qualité de vie des employés. Le design du lieu de travail joue aussi sur notre capacité à être productif et créatif (Boutillier et al., 2020). Quand les espaces sont attrayants, confortables et fonctionnels, ces derniers sont plus productifs, plus créatifs, plus efficaces et plus motivés. En effet, savoir sortir du cadre est un atout de compétitivité et de pérennité pour une entreprise. Un environnement de travail au design affirmé, qui suscite un sentiment de bien-être, contribue à créer cette rupture nécessaire avec la routine. La productivité n’est pas seulement une question de motivation et de travail personnel. Elle est aussi le résultat d’un environnement de travail conçu de manière optimale. La motivation, la créativité et les innovations sont des facteurs de réussite organisationnelle qui ont pris de l’importance avec la concurrence accrue sur le marché mondial (Allvin et al., 2006). La prise de conscience que l’aménagement de l’espace de travail peut être un outil pour améliorer le bien-être, la créativité et la productivité s’est accrue pour les architectes intérieurs Tunisien, mais il convient malgré tout de prendre en compte les contraintes climatiques.

3- Le Confort et le Climat tunisien : Une Combinaison indissociable

Au cours des dernières années, le climat tunisien a connu des fluctuations extrêmes entre des périodes très chaudes et très froides. Les conditions climatiques ont un impact important sur le confort des travailleurs, ce qui peut entraîner des conséquences négatives sur leur productivité et leur bien-être. Le confort est donc une source de bien-être pour les travailleurs et il est important de prendre des mesures pour améliorer la qualité de l’environnement de travail. Le confort à l’intérieur des bâtiments est la synthèse de perceptions multiples (lumineuse, thermique, aéraulique, sonore) qui répondent à la fois aux exigences physiologiques et aux aspects d’usage et de culture. L’approche du confort relève de trois champs disciplinaires : l’Architecture, les sciences de l’ingénieur, les sciences humaines et sociales. « La notion de confort physiologique – hygrothermique, mais aussi lumineux et acoustique – est à

relever parmi les impératifs majeurs de la production architecturale. Dissimulés, incorporés, ou alors exposés, voire littéralement mis en scène, les dispositifs du confort occupent une place prépondérante dans le projet d’architecture. » (Graf & Marino, 2016). La notion de confort ne peut se limiter aux seules conditions physiques qui déterminent le confort sonore ou olfactif. Cette notion comprend aussi les paramètres esthétiques et psychologiques (qualité de la lumière, les espaces verts, le paysage, la sécurité, l’intimité, le prestige). Aussi, les conditions de confort ne sont pas figées dans le temps et dans l’espace elles varient socialement (selon le niveau de vie et les classes), géographiquement (selon les régions) et historiquement (selon les périodes). Une nouvelle forme d’intérêt au confort de l’usager est apparue aujourd’hui associée à un souci d’économie d’énergie et à l’émergence de diverses approches respectueuses de l’environnement qui prennent en compte le changement climatique. Le confort au travail affecte aussi grandement le bien-être et la santé de chaque employé. Les dimensions du confort peuvent être décomposées en plusieurs parties. La dimension physiologique associée au besoin de chaleur, de son, d’odeur, de lumière, liée aux fonctions organiques de la vie. La dimension psychologique fait référence à l’état psychologique de l’usager et à l’influence de l’environnement (perception des aspects visuels et non visuels de l’espace, intimité, contact avec le monde extérieur, etc.). Et la dimension physique concerne principalement l’environnement physique et le bon déroulement des activités spatiales dans le domaine de l’ergonomie. La combinaison de ces trois dimensions conduit à un bien-être optimal qui se traduit essentiellement par un confort thermique.

En effet, les changements climatiques extrêmes de la Tunisie imposent des contraintes thermiques importantes qu’il faut prendre en compte pour créer un environnement de travail sain et confortable. Certes, l’homme est un homéotherme c’est-à-dire qu’il dispose d’un système de thermorégulation lui permettant de garder sa température constante grâce à des phénomènes de régulation. Les conditions thermiques de l’environnement dans lequel il évolue jouent un rôle important dans la régulation thermique du corps humain. Mais l’exposition à la chaleur ou au froid peut déborder ces phénomènes de régulation et entraîner des effets sur la santé les performances et la productivité. Le confort thermique est souvent défini comme étant « l’état d’esprit qui exprime la satisfaction de l’environnement thermique et qui est estimé par une évaluation subjective » (Kelechava, 2021). La notion de confort thermique d’un espace architectural désigne l’ensemble des multiples interactions entre l’occupant et son environnement où l’individu est considéré comme un élément du système thermique. Ce dernier a un impact sur notre bien-être, notre productivité et notre capacité de réflexion.  Des études ont été menées concernant le lien entre la température d’un espace de travail et son influence sur la productivité d’un salarié. Une analyse de 26 études, portant sur le rapport température productivité, démontrait une baisse de productivité de 10% à des températures ‘extrêmes’ comme 15°C et 30°C (Plesser et al., 2021). Dans une étude menée dans des immeubles de bureaux à travers l’Europe, la principale plainte des employés était le confort thermique de leurs espaces de travail (Sakellaris et al., 2016). La plupart d’entre eux ont indiqué que la ventilation, le contrôle de la température et l’humidité étaient autant de facteurs qui contribuaient de manière significative à leur expérience au travail et à leur efficacité à réaliser les tâches demandées. Au niveau des conditions de travail, l’environnement thermique a une influence considérable sur la santé, la sécurité et le confort des travailleurs. Cette notion concerne également les situations de chaleur et de froid, elle est dépendante de l’aménagement de cet espace et des différentes sources de chaleur qui préexistent dans cet espace. Les réactions de régulation de la température sont physiologiques (chair de poule, frissons, transpiration, vasomotricité) et comportementales (mise à l’abri, mouvements). Elles agissent principalement en périphérie du corps (enveloppe thermique) en réduisant ou en augmentant les pertes de chaleur ^[3].

Pour désigner de façon optimale la mesure de la température présente dans un environnement de travail, on fait toujours recours à la notion d’ambiance thermique. Dans les espaces de travail, on peut avoir trois types d’ambiances thermiques : Ambiance thermique neutre, froide ou bien chaude. Les différentes régulations pour maintenir cet équilibre entre les apports et les pertes de chaleur sont présentées dans la figure 1 (Robert et al., 2019).

Figure N° 1. L’équilibre des échanges thermiques

Source : (Robert et al., 2019).

Il ne faut pas confondre le confort thermique avec le stress thermique, qui désigne l’incapacité du corps humain à maintenir une température normale en raison de conditions telles qu’une température et humidité élevée. Le stress thermique se compose de deux éléments : le stress dû à la chaleur et le stress dû au froid, qui surviennent tous deux dès que le corps n’arrive plus à maintenir sa température entre 36 et 37 °C (Health (US) et al., 2018).

Les températures élevées provoquent un stress dû à la chaleur chez les travailleurs, puisque le corps réagit en tentant d’évacuer la chaleur excessive, ce qui le place en situation de fatigue thermique. À partir de 24-25 degrés, les études physiologiques montrent qu’il fait trop chaud pour travailler à un rythme normal (Tord Kjellstrom, 2019). Dans les environnements extrêmement chauds qui allient températures élevées et hauts taux d’humidité, la chaleur véritablement ressentie par le travailleur n’est pas la même, et ce dernier pourrait commencer à manifester des symptômes de stress dû à la chaleur. De fortes températures sont souvent causes de fatigue, lassitude, irritabilité, maux de tête et baisse des performances, de la coordination et de la vivacité. D’un autre côté, le travail dans un environnement froid augmente le risque de stress dû au froid lorsque la peau et la température interne commencent à descendre sous la barre des 36 ou 37 °C. Un lieu de travail où il fait trop froid détourne l’attention des salariés en les rendant agités et facilement distraits. La flexibilité, la dextérité et le jugement peuvent être altérés et ainsi provoquer des accidents.

Il est important, dans les bureaux, de maintenir des conditions de température stables qui est la neutralité thermique c’est l’état d’équilibre entre les caractéristiques physiologiques liées au métabolisme et à la thermorégulation de la personne et les caractéristiques thermiques de l’environnement. Plus on s’éloigne de la neutralité thermique, plus le risque pour la santé est important. Ce problème est posé en Tunisie puisque le climat est caractérisé par une grande variabilité, est souvent exposé à des extrêmes climats thermiques, parfois aigus. Ces événements extrêmes se manifestent soit par des anomalies thermiques positives très amples, traduisant une chaleur intense, soit par des anomalies négatives, synonymes de paroxysmes de froid. L’obtention d’un confort thermique à l’intérieur du bâtiment dans ce climat dépend de plusieurs facteurs, y compris les propriétés thermiques des murs et des plafonds.

4- Vers une réflexion sur l’optimisation des espaces de travail face au climat

Les espaces de travail en Tunisie sont soumis à des contraintes climatiques variées qui peuvent avoir des effets néfastes sur le bien-être et la productivité des employés. Il est important de faire attention aux solutions qui ne sont optimisées que pour l’hiver ou que pour l’été. Ainsi, comment assurer et optimiser le confort thermique à l’intérieur des bâtiments tout au long de l’année. L’environnement de travail est déterminant pour le niveau de bien-être des employés. Il est important que l’espace de travail soit soigneusement conçu, intelligemment organisé et optimisé afin que le travail puisse s’effectuer facilement dans les meilleures conditions. Il s’agit de mettre en œuvre des technologies, des astuces et des systèmes pour tirer le meilleur parti de l’environnement de travail d’une entreprise. Optimiser un espace de manière sensorielle et fonctionnelle permet de valoriser les espaces intérieurs en jouant sur les volumes, les formes, les dimensions et les matériaux pour pouvoir profiter pleinement du confort et du bien-être attendus par les utilisateurs de l’espace. Optimiser l’espace ne consiste pas seulement à gagner de la place, il s’agit de structurer et d’organiser au maximum l’intérieur pour en tirer le meilleur parti. Des solutions optimisées peuvent désormais offrir aux occupants de l’espace plus de confort et moins de consommation d’énergie, et maintenir ces propriétés dans le temps. Avec l’avènement des lieux ouverts pour faciliter la communication ou créer des espaces design plus grands qu’il s’agisse d’open space, ou encore d’espaces de coworking, la question de l’optimisation d’espace prend de plus en plus d’importance dans la qualité de travail et de vie des usagers. L’enjeu pour ces espaces est de pouvoir combiner des solutions techniques performantes et des aménagements modernes afin de créer de nouveaux environnements de travail qui répondent sous tous les angles aux attentes des utilisateurs. Plusieurs facteurs entrent en jeu : le type de sol, le plafond et sa hauteur, la nature des murs et de leurs revêtements, et le sens et le volume de la pièce. À partir de ces éléments, des solutions de revêtement ou d’aménagement sont proposées pour optimiser l’espace intérieur. Afin d’optimiser le confort thermique des employés, de nombreux paramètres ont dû être pris en compte.

Tout lieu de travail est soumis à une ambiance thermique, qui peut être d’origine climatique ou technologique, chaude ou froide. Cette ambiance thermique peut-être bonne ou néfaste. « Les analyses de la littérature sur le domaine thermique montrent également que grâce à ces environnements variables, on peut aller plus loin qu’un simple état de neutralité vis-à-vis de l’ambiance, en procurant de la satisfaction et du plaisir thermiques » (Corbeel, 2021). L’optimisation de l’environnement thermique dans les espaces de travail doit être considérée comme un investissement judicieux et prioritaire. Pour apporter du confort thermique par la conception architecturale du projet, il est nécessaire de concevoir des ambiances intérieures variables dans le temps et l’espace. Pour assurer la satisfaction des employés, il faudra leur donner le contrôle des actions sur le climat. La solution consiste à proposer une grande variété d’environnements capables de solliciter tous les sens, et qui repose sur une conception qui ne se réduit pas à l’esthétique, qui s’appuie sur des outils a priori immatériels. Autant de facteurs essentiels pour accroître la créativité et l’engagement des travailleurs. Des actions préventives concernant la température sont donc très importantes au sein des espaces de travail. Parmi ces actions de prévention, on peut citer l’importance de la réduction de la vitesse de l’air et des ponts thermiques. Cela peut s’effectuer par la mise en place d’une isolation efficace au sein du bâtiment de l’entreprise. Il existe bien sûr d’autres moyens de réguler la température dans les espaces de travail et de renforcer l’action de l’isolation. Il est ainsi possible de jouer sur la lumière, la façon dont elle pénètre dans un intérieur et le chauffe – pour l’exploiter en hiver ou la réguler en été dans les zones de fortes chaleurs. Le confort thermique dépend de la qualité des matériaux intérieurs et principalement de leur capacité à réfléchir le ressenti thermique. Un bon confort thermique améliore sensiblement la qualité de vie au travail et rend les individus plus productifs en évitant le stress lié à la température ressentie. L’introduction des matériaux à changement de phase (MCP) (Borderon, 2012; Mehling & Cabeza, 2008) dans le bâtiment est une piste à fort potentiel lorsque les conditions climatiques, les besoins et les caractéristiques du matériau sont en adéquation.

L’optimisation du confort thermique dans les milieux de travail en Tunisie doit tenir compte des caractéristiques climatiques particulières du pays. En effet, le climat méditerranéen de la Tunisie implique des conditions climatiques plus chaudes et plus sèches que d’autres pays européens, et nécessite donc des solutions adaptées. Ainsi, les experts devront tenir compte de ces contraintes climatiques spécifiques et adapter les solutions proposées en conséquence. De plus, ils devront s’assurer que ces solutions ne dégradent pas les autres fonctions du bâtiment.

4- Conclusion

L’environnement climatique en Tunisie est un sujet de préoccupation important pour les concepteurs. Le climat tunisien étant généralement chaud et sec en été et froid en hiver. Les concepteurs doivent prendre en compte les contraintes climatiques en Tunisie lors de la conception d’espaces de travail pour garantir un bien-être et une productivité optimaux pour les travailleurs. Dans les lieux de travail, le confort thermique est un paramètre essentiel, que le concepteur doit prendre en considération dès les premières phases de conception, nécessaires au bien-être des usagers. Il convient de prendre en compte également des critères liés à l’environnement, à la santé et au confort pour parvenir à une architecture intérieure axée sur le bien-être. Les solutions innovantes et les technologies peuvent contribuer à créer des espaces de travail plus confortables et durables. Les travailleurs peuvent également profiter des avantages à long terme d’une telle approche, notamment une productivité améliorée, une meilleure santé et une meilleure satisfaction au travail. Des recherches et des études supplémentaires sont nécessaires pour développer des solutions plus efficaces pour répondre aux exigences climatiques en Tunisie et améliorer la conception des espaces de travail. Grâce à la croissance de l’intelligence artificielle (IA), de la fabrication additive, de l’automatisation et d’autres technologies, il est désormais possible de contrôler et de mesurer le confort des espaces intérieurs. L’enjeu est d’innover afin de proposer des solutions efficaces, recyclables, adaptables à tous les environnements et à faible impact environnemental.

Liste Bibliographique

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[1] Institut National de la Météorologie : (https://www.meteo.tn/fr/donnees-climatiques)

[2] Le design au service du bien-etre, de la creativite et de la productivite : (https://www.kinnarps.fr/sujets-thematiques/le-design-au-service-du-bien-etre-de-la-creativite-et-de-la-productivite/)

[3] Le bilan thermique du corps humain : (https://www.lelivrescolaire.fr/page/7088738)