Research studies

Changement climatique et migration forcée au Maroc entre vérité et mensonge

Climate change and forced migration in Morocco :Between truth and falsehood

 

Prepared by the researche: AAZIZI Dalila[1] – IDALI Mouhsine[2]

Democratic Arabic Center

Journal of African Studies and the Nile Basin : Twenty-ninth Issue – January 2025

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2569-734X

Journal of African Studies and the Nile Basin

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Résum

       Les changements climatiques que connait le monde dans les dernières décennies, sont des préoccupations importantes aussi bien pour les Etats développées que pour les pays en voie de développement. Les changements climatiques sont l’un des plus grands défis auxquels notre monde est confronté aujourd’hui. Les populations des pays du Sud comme celles du Nord se battent pour survivre face aux sécheresses, aux tempêtes, et aux inondations, Mais les pays les plus pauvres du monde sont les plus vulnérables face aux effets du changement climatique, alors qu’ils sont les moins responsables. Les pays en développement ne sont en effet pas en mesure de se prémunir contre les impacts du phénomène et de s’y adapter comme le Maroc. Les changements climatiques accentue les situations précaires des populations les plus démunies et  l’affecter et le faire partir d’une mobilité a la recherche d’un lieu de vie sûr  pour assurer sa continuité et améliorer son niveau de vie tout cela dans le cadre d’une migration nommée  «  migration forcée ». la problématique fondamentale de cet article peut être formulé comme suit : Est-ce que les changements climatiques au Maroc peut-il être considérés comme un raison majeur des migrations de population ? Dans ce contexte, nous aborderons d’abord les concepts les plus importants qui encadrent ce sujet, par exemple : la migration, le changement climatique,… par ce que, l’approche de ces concepts est un pilier important pour comprendre le sujet en général et déterminer son orientation. Nous essaierons aussi d’identifier la menace du changement climatique au niveau mondial, en Afrique et au Maroc. Ensuite, nous étudierons la relation entre les changements climatiques et la migration forcée au Maroc, tout en identifiant les zones répulsives et attractives, selon l’approche descriptive et analytique puis l’approche inductive.

Abstract

Climate change, which has been witnessed globally in recent years, has become a significant concern for both developed countries and those on the path of development. These changes are considered one of the major challenges the world currently faces. People in both the Global South and North are fighting for survival in the face of droughts, storms, and floods. However, while the poorest countries are the most affected by climate change, they are also the least responsible for its occurrence. It is well known that developing countries, in general, are not equipped to protect themselves from the consequences of climate change and to adapt to it, as is the case with Morocco. These changes exacerbate the already fragile conditions of the most deprived populations, affecting them and pushing them to seek a safe place to live, where they can ensure their continuity and improve their living standards. All of this falls within the framework of what is known as “forced migration.”

From this perspective, the main issue of this article arises, and it can be formulated as follows: Can climate change be considered a decisive factor in the migration of populations in Morocco? In this context, we will first address the key concepts framing this topic, such as migration, climate change, and others, since understanding these concepts is essential for grasping the topic in general and determining its trajectory. We will then examine the global impact of climate change, particularly in Africa and Morocco. Finally, we will explore the relationship between climate change and forced migration in Morocco, focusing on the push and pull fields, following a descriptive, analytical, and inductive approach.

Introduction :

Tout au long de l’histoire humaine, la migration et le climat ont toujours été associés aux effets de ce dernier et de la dégradation de l’environnement, que ce soit par des facteurs naturels ou humains pour modifier les modèles de stabilité humaine à grande échelle, et de ce type de migration lié aux changements climatiques est devenu l’une des menaces les plus importances affectant la survie de la personne et la préservation de son existence. Il existe une relation bilatérale entre la migration et les changements climatiques, qu’ils soient rapides comme les inondations ou lents comme la désertification, ils accélèrent la migration. Et la migration à son tour affecte l’environnement en épuisant ses ressources de flux migratoires.

Dans les années 1990 la G.I.E.C a montré que les impacts les plus graves du changement climatique sont ceux qui affectent la migration humaine.

La chose la plus importante qui affecte l’environnement est peut être les changements climatiques qui conduisent à des catastrophes naturelles et conduisent à un manque de ressources et à leur retrait, ce qui affecte les conditions de base qui garantissent la survie de l’individu et la préservation de sa présence.la nature de l’activité humaine est liée à la qualité de l’environnement sont décrits comme facile, ou le climat est adapté et l’abondance de nourriture et la facilité de vivre tandis que d’autres sont décrits comme des environnements difficiles qui obligent ses résidents à supporter le climat rigoureux et à défier les difficultés, de sorte que vous le trouvez s’adapter parfois aux conditions et parfois les surmonter et devoir partir dans l’un des types migrations , appelées « migration forcée ».

Nous allons travailler à travers cet article pour identifier l’impact des changements climatiques sur la migration forcée au Maroc et révéler l’étendue de leur validité ou mensonge.

L’importance du sujet :

L’importance du sujet est que les changements climatiques affectent de nombreux niveaux, parmi lesquels la mobilité de la population, car ils constituent un poids significatif dans le monde et la gravité de leur impact varie d’un pays à l’autre, et pour cela nous sommes intéressés à étudier ces changements climatiques au Maroc.

L’objectif du sujet :

Les objectifs du sujet sont les suivants :

  • L’étude des changements climatiques au Maroc.
  • Déterminer l’effet des changements climatiques sur la migration de la population à travers le Maroc.

Problématique :

La problématique que nous cherchons à résoudre dans ce sujet réside dans la question principale suivante :

  • Est-ce que les changements climatiques au Maroc peut-il être considérés comme un raison majeur des migrations de population ?

Afin d’informer et de résoudre ce sujet, nous avons divisé cette problématique en idées partielles qui ont généré les sous-questions suivantes :

  • Quelle est la nature des changements climatiques dont souffre le Maroc ?
  • Comment cela affecte-t-il la migration de la population ?

Hypothèse :

Pour répondre à la problématique nous suivons un ensemble d’étapes, dont la première consiste à formuler des hypothèses aux questions de recherche. Alors l’hypothèse centrale peut être formulée de la manière suivante :

Les changements climatiques au Maroc, notamment l’aggravation de la sécheresse, la désertification et la rareté des sources en eau constituent un facteur majeur poussant certaines populations, en particulier rurales, à migrer vers les zones urbaines ou à l’étranger pour améliorer leurs conditions de vie.

Concernant les réponses hypothétiques secondaires, elles peuvent être résumées comme suit :

– La nature des changements climatiques dont souffre le Maroc se caractérise principalement par l’augmentation des températures, la diminution des précipitations, la multiplication des périodes de sécheresse ainsi que la progression de la désertification.

– Le changement climatique entraine une augmentation des migrations internes et externes de population en raison de la dégradation des conditions de vie, à cause de la désertification, la baisses de ressources  en eau, de la diminution de la productivité agricoles et des impacts économiques sur les zones rurales, poussant les populations à migrer vers les zones urbaines ou à l’étranger.

Les méthodes :

  • La méthode descriptive :

Ce qui aide à collecter des informations et des données concernant les changements climatiques en général, puis à les décrire et à les interpréter afin  d’atteindre les objectifs spécifiques.

  • La méthode analytique :

A travers lequel nous allons essayer d’analyser les données collectées sur le terrain.

  • La méthode inductive :

Nous étudierons des exemples de migration affectées par les changements climatiques, puis tirerons les résultats les plus  importants afin de rendre une décision générale.

Localisation du domaine d’étude :

Notre domaine d’étude est le Maroc qui situé au Nord-Ouest de l’Afrique. Il est délimité au Nord par le Détroit de Gibraltar et la Mer Méditerranée, au Sud par la Mauritanie, à l’Est par l’Algérie et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. La côte marocaine s’étend sur 3500 km.

– Superficie: 710. 850 km2.

– Deux façades maritimes: Atlantique: 2.934Km, Méditerranéenne: 512Km.

– Climat à dominance méditerranéenne, atlantique et désertique au Sud.

– Principales chaînes montagneuses: Rif, Haut, Moyen et Anti-Atlas,.

– Principaux fleuves: Loukkos, Sebou, Bouregreg, Moulouya, Drâa, Oum Rbia, Souss, Tensift, Ziz.[3]

Fig1 : la carte du Maroc[4]

  • Le climat

Le climat dominant au Maroc est méditerranéen; tempéré à l’Ouest et au Nord par l’Océan Atlantique. A l’intérieur, le climat est plus continental avec des écarts importants de températures. La zone de l’Atlas est humide, l’enneigement y est fréquent. Le Sud a un climat désertique.

Les précipitations moyennes annuelles varient de: 500 à 2.000 mm dans la zone la plus arrosée au Nord-Ouest soumise à l’influence atlantique. 200 à 1.000 mm dans l’Ouest et le Centre, soumis à l’influence atlantique. 100 à 200 mm dans la partie orientale du pays, et moins de 100 mm dans le Sud du pays.[5]

  • Cadre conceptuel:
  • Changement climatique :

La CCNUCC (article 1), définit « le changement climatique » comme étant des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat.[6]

  • Migration :

Selon le rapport des Nations Unies sur les migrations internationales en 2005, une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d’individus ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. C’est un phénomène probablement aussi ancien que l’humanité. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés).[7]

  • Migration forcée:

Mouvement de personnes ayant été forcées ou contraintes de fuir ou de quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituelle, notamment en raison d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme ou pour en éviter les effets.[8]

Comme celle des migrations volontaires, l’histoire des migrations forcées se confond avec celle de l’humanité. De tout temps, des circonstances diverses (conquêtes, transferts de population, persécutions, catastrophes naturelles…) ont contraint des hommes à quitter leur lieu d’habitation pour s’installer ailleurs. Tantôt ordonnées, tantôt dictées par les exigences de la survie, ces migrations prennent un tour individuel, mais aussi et plus souvent collectif.[9]

  • Changements climatiques:
  • A l’échelle Mondiale :

Beaucoup des changements climatiques sont observée au niveau mondial, la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est  directement  liée à l’augmentation de la  température globale moyenne sur la Terre, selon l’organisation météorologique mondiale la période entre 2015 et 2019 est bien partie pour être la plus chaude jamais enregistrée. Durant la même période l’élévation du niveau de la mer a été de 5mm/an, en plus la contribution de la fonte des glaces a augmenté au fils du temps et les océans se réchauffent. Pour cela le dernier rapport de la G.I.E.C est concentré sur la hausse de température des océans et la dégradation de la cryosphère, par ce qu’elles menacent la survie de l’humanité.

  • La concentration du gaz à effet de serre :

En absorbant les rayonnements infrarouges, ces gazes contrôlent la manière dont l’énergie naturelle circule dans le système climatique. Par suite des émissions anthropiques. Le climat a commencé à s’adapter à une couche plus épaisse de gaz à effet  de gaz à effet de serre pour maintenir l’équilibre entre l’énergie provenant du soleil et celle qui est renvoyée dans l’espace.[10]

  • l’augmentation de la température globale de l’atmosphère :

Les observations montrent que les températures Mondiales se sont élevées d’environ 0.6 c° au cours du XX siècle. Il est de plus en plus évident que la plus grande partie du réchauffement observé au cours des 50 dernières années est imputable aux activités humaines. Les modèles climatiques annoncent que la température de la planète augmentera de 1.4 à 5.8 C° d’ici 2100, cette hausse serait beaucoup plus importante que toutes celles survenues au cours des 10000 dernières années.[11]

Elévation température moyenne du globe combinant terres émergées et océans de 1880 à 2012 : + 0.85 c° (0.65 à 1.06).[12]

Fig 2 : IPCC-GIEC 2014

  • l’élévation du niveau de la mer:

La hausse du niveau des océans est sans aucun doute la conséquence la plus redoutée et la plus connue du réchauffement climatique. De nouvelles estimations montrent qu’au moins trois fois plus de personnes que prévues seront affectés par des inondations marines, principalement en Asie. Mais la France ne sera pas épargnée comme le montre la carte interactive de l’augmentation du niveau de la mer.[13] En s’attend à une élévation moyenne du niveau de la mer de 9à88 cm d’ici à 2100. Ce qui se traduirait par une inondation des régions de faible altitude et par d’autres dégâts.[14]

Fig 3 : En rouge les zones qui seront inondées de manière permanente ou temporaire par l’élévation du niveau de la mer et les submersions marines d’ici 2050 avec un scénario pessimiste d’émissions de gaz à effet de serre (celui que nous suivons). [15]

  • la fonte massive de neige et de glace :

 Les régions de petits glaciers (par exemple Europe centrale, Caucase, Scandinavie ou Asie du Nord), devraient perdre plus de 80% de leur masse glaciaire d’ici à 2100 avec le scénario d’émissions dit «haut» (8.5). Au total, dans le monde, les glaciers pourraient perdre jusqu’à plus d’un tiers de leur masse entre 2015 et 2100.
« Pour les deux à trois prochaines décennies, quel que soit le scénario des émissions, cela ne changera pas grand-chose. Les glaciers continueront de fondre même si la température est stabilisée a +1,5 ou 2°C.[16]Les calottes de l’Antarctique et du Groenland, qui peuvent atteindre jusqu’à 3 km d’épaisseur, contiennent plus des deux  tiers de l’eau douce de la planète, Suffisamment pour provoquer une hausse des océans respectivement de 58 et 7 mètres, si elles fondaient complètement.[17]

  • En Afrique :

Parmi les régions du monde considérées les plus exposées au changement climatique, l’Afrique apparaît bien comme l’une des plus vulnérables. Du fait de la faiblesse et de la défaillance des systèmes d’encadrement, sécheresses, inondations, glissements de terrain, cyclones… y ont des incidences souvent dramatiques (déplacements de populations et « réfugiés climatiques », épidémies, famines, etc.).

la complexité des dynamiques atmosphériques à l’œuvre sur le continent africain impose un questionnement sur la valeur des échelles d’observation retenues dans le temps et l’espace. On sait par exemple qu’une augmentation des températures ou des précipitations moyennes annuelles n’a pas de signification précise pour l’agriculteur et l’éleveur des zones semi-arides ou humides à subhumides.

Ce dont il faut tenir compte en revanche, ce sont des moyennes saisonnières car une hausse des températures en saison sèche a moins d’impact sur les champs et les pâturages déjà secs et peu utilisés qu’en période de semis, de récolte ou de pacage. À l’inverse, sur les hautes terres fraîches des montagnes de l’Atlas maghrébin et du Rift est-africain, l’augmentation des températures durant l’hivernage a des effets différenciés, alors qu’en Afrique du Nord le régime d’écoulement des oueds est écourté en raison de la raréfaction des précipitations neigeuses en altitude.[18]

Fig 4: Moyennes des variations des précipitations (en %) calculée à partir de quinze modèles climatiques pour la période 2080_2099 par rapport à la période 1980-1999 (Scénario A1B du SRES) (GIEC, 2007).

  • Au Maroc :
  • La sécheresse :

Le Maroc a connu au niveau national la fréquente des années de sécheresse depuis les temps anciens, ce qui indique que la sécheresse est un phénomène inhérent au climat Maroc, car le Maroc a été témoin de plus de 57 sécheresse dont la plupart ont couvert tout le sol marocain. [19]Les plus importante de  ces périodes de sécheresse sont celles qui  ont suivi et caractérisé les années 80et 90.

 De plus la plupart des régions du pays ont souffert de températures élevées, mais à des degrés divers selon les régions géographiques.

 Les indicateurs de changement de température montrent que le Maroc connait actuellement une augmentation de la température d’environ 0.10 C° à 0.63C° par rapport aux taux habituels. Ceci est confirmé par certaines études récentes sur l’évolution du climat marocain.

Toutes les régions du pays, sans exception ont connu une augmentation remarquable de leurs taux thermiques, mais à un degré différent, il s’agit d’une forte augmentation dans les régions de l’atlantique, du sud, de l’est et une élévation moyenne dans le nord-ouest du pays. Ce réchauffement s’est  intensifié ces dernières années depuis le milieu des années 90. Cela coïncidé avec l’hésitation d’années de température mondiale record ce qui  signifie que le Maroc est affecté par le réchauffement climatique [20]

Fig5.L’évolution de températures au Maroc entre 1960 et 2010.[21]

Les changements au cours des trente –cinq dernières années s’est manifesté par la variation des précipitations, qui a augmenté dans les régions centrales plus que dans les régions du nord, tandis qu’elle a diminué dans les régions du sud, et les précipitations ont augmenté dans le centre et le nord au printemps.

Fig 6.Précipitations annuelles moyennes  au Maroc de 1960 et 2000.

Selon ce graphe On peut distinguer deux périodes concernant les précipitations au Maroc :

  • Une première période, connue sous le nom de période de pluie régulière, entre 1960 et 1972.
  • Une deuxième période est une période de sécheresse et de manque de pluie de 1972 à 2000.

Une étude réalisé par la direction météorologique nationale  confirme la différence entre les deux périodes, et estime que les précipitations totales ont diminué de plus de 30% au cours de la période de 1978 à 1996 par rapport à la  période entre 1961 et 1978.

Les cinquante dernières années ont vu une augmentation notable de la gravité de la sécheresse et nous sommes donc passés d’une sécheresse tous les dix ans entre les années 50 et 60 du siècle dernier dans deux de sécheresse ou trois  cas par décennie.au cours  de la période 1955 à 2004, il y a eu 7 périodes sèche à grande échelle au Maroc, dont cinq cas après 1975.

Dans  la deuxième période, qui s’étend de 1975 à 2004, elle a été caractérisée par de rares années humides avec des pluies concentrées sur de courtes périodes , des centaines de millimètres tombant dans les zones sèches en quelque jours et pas une baisse le reste de l’année , ce qui entraine des sols arides , l’érosion, le ruissellement excessif et toutes ces caractéristiques du climat marocain , augmente et renforce les dangers et les catastrophes naturelles, en est la meilleure preuve , les inondations de 1996 et 2002 en particulier ces dernières qui ont eu de graves conséquences , sur les activités économiques la population et la production agricole dans différentes régions du pays, comme El-Jadida, Beni Mellal, Tanger.[22]

  • La désertification :

Le système désertique fait partie des zones les plus touchées par le phénomène de désertification. C’est un environnement sec à forte orbite thermique, ses plantes sont pauvres et sporadiques en raison de la rareté des ressources en eau. Par conséquent le Maroc est vulnérable à la désertification de sa zone boisée à son oasis, par ce qu’il perd chaque année environ 31000 hectares de sa forêt, ce qui le rend menacé de désertification aujourd’hui et dans le futur.de plus la forêt de Mamoura a perdu sa moitié depuis 1920 es elle est passée entre 1951 et 1992 de 100000 à 60000 hectares. Quant aux forêts dispersées dans le nord du Maroc, elles ont également diminué de 45 % au cours des quarante dernières années.il y a également 30000 hectares d’arganiers endommagés par les inondations d’eau à environ 250mètres sous terre.

Le système désertique du Maroc est un habitat caractérisé par la fragilité qui permet l’augmentation de la désertification et la détérioration de la végétation. Le climat sec et semi-aride avec un terrain désertique. Le domaine marocain comprend des oasis géographiques qui s’étendent sur une superficie de 115563 kilomètres.[23]

La désertification est également connue pour être un élément important dans les zones désertiques et oasis récemment. C’est un phénomène qui détruit  les capacités biologiques de la terre et la détruit complètement, entrainant l’émergence de régions désertiques arides ou semi-arides.[24]

Le déclin du couvert végétal dépend de la désertification, qui est un phénomène irréversible contrôlé par les vents, comme les vents subis dans l’oasis de Paklawa, c’est  le cas de toutes les oasis de Daraa  Al-Awsat des vents forts et  plus fréquent soufflent tout au long de l’année. Ce vent contribue à l’exacerbation du phénomène de veuvage qui est devenu une invasion des terres agricoles et des zones d’habitation, et ces vents prennent souvent une direction est ou sud-est, et sa vitesse change chaque mois entre 1,41 mètre par seconde et 3.6 mètres par seconde. En plus de ces vents ordinaire des vents plus puissants soufflent surtout en été et ils sont appelés chergui  car ils ont un fort impact sur les produits agricoles.[25]

  • Le lien entre les Changements climatiques et la migration forcée au Maroc:

L’effet des changements climatiques au Maroc à la répartition générale de la population et aux migrations en particulier est très évidente, notamment dans les régions caractérisées par la dureté de la nature et les risques accrus de changement climatique qui sont compensés par une faiblesse de la capacité des individus à s’adapter à ces changements , par exemple au moyen Atlas au début des années  70 la chute massive de neige  épaisseur de 4 mètres ont poussé les habitants à immigrer vers les villages voisins . Mais  le changement climatique est  le  plus influent sur la migration des personnes au Maroc est la sécheresse ce qui entraine un manque de récoltes agricoles et pousse la population rurale qui se nourrit de ces récoltes à migrer vers des zones plus vivables, surtout  que la réflexion du changement climatique sur le système thermique a conduit à des sécheresses apparaissant en dehors de leurs saisons régulières, ce qui affecte négativement les activités humaines principalement l’agriculture, Cette migration forcée pourrait être permanente ou temporaire . C’est pourquoi au Maroc en peut distinguer entre les zones répugnantes à la population et d’autres qui les attirent et nous allons présenter un exemple de chaque type des zones précédentes.

  • Les zones expulsant :

La région Deraa-Tafilalt a connu une succession des années de sécheresse et un déclin  de la production agricole, qui ont fortement affecté les revenus des familles ce qui conduit à des flux migratoires vers différentes villes à la recherche d’opportunités d’emploi et de bonnes conditions de vie. C’est que la commune rurale Laktawa qui appartient à la province Zagora a réellement vu, et pour cela il est possible de distinguer les types d’immigration que l’Oasis de Laktawa connait comme suit :

  • La migration trimestrielle :

Les individus quittent leur famille pour une période limitée allant d’un à trois mois vers les régions de l’ouest et du nord pour travailler dans le domaine de  l’agriculture en particulier pendant la période de récolte pour retourner dans leurs villages au début de la saison estivale pour récolter les  palmiers et se préparer pour la prochaine saison agricole. Cependant ce type de migration a considérablement diminué après les années 1970.

  • La migration temporaire :

C’est celle qui dure longtemps qui peut atteindre plus de six mois et ce type de migration a augmenté ces dernier temps car de nombreux jeunes sont venus travailler dans  le domaine de la construction et dans certaines usines, bien sûr après que l’activité agricole dans leurs régions d’origine a été affectée par les changements climatiques.

Le taux de croissance lors du dernier recensement de 2014 a révélé une baisse de la population du communes rurales Lactawa, car il comptait 11157 habitants en 2014 et est devenu 8921 habitants  en plus de certains autres communes rurales qui connaissent une diminution de la population , en revanche la population a augmenté dans d’autres communes rurales  tels que Zagora +1.4%  et Tinzouline +1.42% par conséquent  nous concluons que le déclin de la population dans les deux communes rurales mentionnées est du à plusieurs raisons ,y compris la migration résultant du manque de précipitations et de la sécheresse.

  • La migration permanente :

Il s’agit de familles entières, car le soutien de famille reçoit un emploi fixe dans les villes ou a pu s’intégrer dans la ville lors de son implication dans le commerce en  se déplaçant définitivement vers ces centres. Ces dernières années ce type de migration a pris une autre dimension en raison des années de sécheresse successives qui ont joué un rôle important dans la migration de nombreuses familles vers des zones qui ont trouvent près des villes.[26]

  • Les zones attractives :

Le Maroc a connu plusieurs périodes sévères de sécheresse  sont  celles enregistrées au cours des saisons suivantes : 1944/1945 ; 1982/1983 ; 1991/1993 ; 1994 /1995. Selon notre étude de terrain sur les changements climatiques et sa relation avec la migration de la population à la région de Beni Mellal Khénifra, nous avons conclu que la sécheresse est le facteur numéro un qui cause la migration forcée  vers la région,  c’est soit une migration à l’intérieur du même région par exemple la mobilité des tribus Beni Zemmour qui ont trouvent près de Bajaad à la limite de la province khouribga et la province Khénifra ou  la migration des personnes de Beni Moussa avant la création du barrage Bin El widane en 1953 vers la commune de Ouled Said,  soit une migration d’autres régions vers la régions Beni Mellal Khénifra comme la région de Marrakech Safi , la région de Daraa Tafilalt …..

Nous avons trouvé des exemples de personnes qui ont migré au cours des dernières années et d’autres qui ont nouvellement immigré dans la région , ce qui montre que la mobilité se poursuit  pour des raisons climatiques et pas seulement pour les générations qui ont traversé des périodes de grave sécheresse. Ils ont tous déclaré que les activités économiques en particulier l’agriculture dans les zones rurales est influencée négativement par la sécheresse et que la sécheresse   rend les conditions de vie plus difficile dans les régions de départ et pousseront la population rural  à abandonner  leur localités est migrer. Certains témoins ont indiqué que certaines personnes n’ont pas quitté leur région d’origine malgré les changements climatiques, mais ont plutôt réussi à coexister avec elles.

Sur la base des exemples précédents et en fonction de la méthode inductive, on peut dire que les changements climatiques au Maroc affectent et conduisent à des migrations forcées. Cependant, il n’est pas possible d’ignorer certains cas qui n’ont pas migré en raison de ces changements climatiques, mais ont pu s’y adapter et essayez de faire des nouvelles activités.

Conclusion :

A travers ce qui précède, il devient clair que le Maroc est dépendant du problème des changements climatiques et est l’un des pays touchés par plusieurs phénomènes tels que la sécheresse, la désertification…. En effet, il y a aucun doute que les impacts des changements climatiques au Maroc est  réel et personne ne peut nier  cet  impact sur la migration de population,  mais il y a des personne qui n’ont pas été touchés par eux et qui sont restés dans leur région d’origine et ne les ont pas amenés à émigrer , alors ce qu’il faut retenir que l’effet du changement climatique sur la migration est relatif et qu’il s’ajoute à un ensemble d’autres facteurs sociaux, économiques….et pour cela il faut élaborer des projets et des stratégies pour l’adaptation humaine, économique et social face aux changements climatiques.

[1] Doctorantes à la faculté des lettres et des  sciences humaines- Université Sultan Moulay slimane Beni Mellal.

[2] Professeur d’enseignement supérieur- Faculté des lettres et des sciences humaines Beni Mellal et directeur

 du pôle des études doctorales à l’université sultan Moulay slimane Beni Mellal.

[3] Le site d’ambassade du royaume du Maroc en France, https://www.amb-maroc.fr/_maroc/geographie.html.

[4] Carte Maroc, https://www.routard.com/guide_carte/code_dest/maroc.htm.

[5] Le site d’ambassade du royaume du Maroc en France, https://www.amb-maroc.fr/_maroc/geographie.html.

[6] Demba ba, «  INCIDENCES SANITAIRES DE LA VAGUE DE CHALEUR DU MOIS DE MAI 2013 DANS LES DEPARTEMENTS DE MATAM ET DE BAKEL : ANALYSE GEOGRAPHIQUE », mémoire de master, UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP, DAKAR, 2014-2015, page.22.

[7] Lambert agodo,«les migrations de populations dans la commune de Savalou : impacts socio-économiques »,

université d’abomey calavi, abomey calavi, 2009.

[8] Franci M .Deng,OIM ONU migration, https://www.iom.int/fr/termes-cles-de-la-migration .

[9] Catherine teitghen-colly, « Le défi international des migrations forcées », https://www.cairn.info/l-enjeu-mondial-2–9782724611311-page-123.htm#, page.123. (consulté le 11-02-2020)

[10] PNU et UNFCCC, « changements climatiques », France, 2001, file:///C:/Users/AAZIZI/Desktop/gaz/fiche _chgmts_climatiques.pdf.(consulté le 11-02-2020)

[11] Ibid.

[12] Benoit Laignel , « le changement climatiques et sec effets de l’échelle globale à régionale : Etat et lieux », .(consulté le 11-02-2020)  https://www.google.co.ma/search?sxsrf=ACYBGNQ7dGt6Qzm702QfTya1Oz8TRuXn0Q%3A1581414581238&source=hp&ei=tXhCXo-WDMmTlwTTzIugAg&q=les+changements+climatiques +a+l%27échelle+mondiale&oq  . .=&gs_l=mobile-gws-wiz-hp.1.0.35i362i39l7j46i362i39.0.0..10642…1.0..0.0.0…….0………..8.Ngfm0ZhPbKE

[13] Notre planète.info, https://www.notre-planete.info/actualites/3808-augmentation-niveau-mer-carte-mondiale-population .

[14]PNU et UNFCCC, « changements climatiques », France, 2001, file:///C:/Users/AAZIZI/Desktop/gaz/fiche _chgmts_climatiques.pdf.(consulté le 11-02-2020)

[15] Ibid.

[16] Libération, https://www.liberation.fr/planete/2019/09/25/selon-le-rapport-du-giec-oceans-et-glaces-plus-que-jamais-menaces_1753353 .

[17] LeSoleil,  https://www.lesoleil.com/actualite/environnement/la-fonte-des-calottes-glaciaires-pourrait-provoquer-un-chaos-climatique-video-698805f10ead3d372403e552ba7be3f7 .

[18] Alain François et Mohamed Taabni, « L’Afrique face aux changements climatiques », https://journals.openedition.org/com/6692 ,page.459-462.(consulté le 11-02-2020)

[19]  محمد الاسعد، اتخاذ القرار لدى الفلاحين في الأنظمة الرعي زراعية بالبيئات شبه الجافة بالمغرب، مؤسسة دكالة عبدة للثقافة و التنمية، الدار البيضاء،2012،ص.227.

[20]  سعيد الهينا، آثار التغيرات المناخية على البيئة المغربية و التدابير المتخذة على مستوى الميثاق الوطني للبيئة والتنمية المستدامة لمواجهتها، رسالة الماستر في البيئة و التنمية المستدامة، جامعة الحسن الثاني، المحمدية، 2013-2014،ص.5-6.

[21]  المرجع نفسه،ص.5.

[22] سعيد الهينا، المرجع سابق الذكر،ص.5-6.

[23] سعيد الهينا، المرجع سابق الذكر،ص16-17.

[24] سعيد الهينا، المرجع سابق الذكر،ص17.

[25] محمد نبو و محمد محي الدين، مداخلة تحت عنوان الانعكاسات الإيكو اقتصادية للتغيرات المناخية بالمجالات الواحية ورهان التدبير و الاستدامة “حالة واحة لكتاوة بإقليم زاكورة «،المؤتمر الوطني الثالث للجغرافيين الشباب جامعة الحسن الثاني الدار البيضاء،2017.

[26] محمد نبو و محمد محي الدين، المرجع سابق الذكر.

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