Research studies

Le capital humain, l’employabilité et l’entrepreneuriat : Cas du Programme de l’INDH dans la région Laâyoune Sakia EL Hamra

 

Prepared by the researche

  • Tayeb SAMI ESSOULH, (Doctorant chercheur) Laboratoire de recherche en Sciences de Gestion, – FSJES Agdal –  Université Mohammed V de Rabat, Maroc
  • Jalila AIT SOUDANE,(Professeur de l’enseignement supérieur) Laboratoire de recherche en Sciences de Gestion,  FSJES Agdal – Université Mohammed V de Rabat, Maroc

Democratic Arabic Center

International Journal of Economic Studies : Thirty-second Issue – February 2025

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2569-7366
International Journal of Economic Studies

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Résumé

La formation professionnelle et l’employabilité jouent un rôle clé dans le développement régional et local, favorisant l’entrepreneuriat et l’intégration des jeunes dans le tissu économique. Au Maroc, particulièrement dans les provinces du Sud, l’employabilité constitue un défi majeur pour le développement régional.

Cette étude examine l’impact de la formation professionnelle, pilotée par l’OFPPT et ses partenaires, sur l’employabilité et le développement socioéconomique local tout en mettant le focus sur la phase III de l’INDH au sein des établissements de formation de la région Laâyoune Sakia Elhamra.

Les résultats montrent que les jeunes diplômés ayant bénéficié de formations et de programmes d’accompagnement sont mieux intégrés dans leur environnement socioéconomique et ont amélioré leur niveau de vie. De plus, les projets entrepreneuriaux menés par ces jeunes ont contribué à la création d’emplois et au dynamisme économique de leur région.

Abstract

Vocational training and employability play a key role in regional and local development, fostering entrepreneurship and the integration of young people into the economic field. In Morocco, particularly in the Southern provinces, employability poses a major challenge for regional development.

This study examines the impact of vocational training, led by the OFPPT and its partners, on employability and local socioeconomic development, with a focus on Phase III of the INDH within the training institutions of the Laâyoune Sakia Elhamra region.

The results show that young graduates who have benefited from training and support programs are better integrated into their socioeconomic environment and have improved their standard of living. Furthermore, entrepreneurial projects undertaken by these young people have contributed to job creation and the economic dynamism of their region.

Introduction

Le développement des provinces du Sud du Maroc, plus particulièrement dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, s’entreprend à partir d’un capital humain compétitif, et de la promotion de l’entrepreneuriat local, par la création de nouvelles entreprises et l’extension des entreprises existantes. L’ensemble des acteurs locaux est impliqué dans l’évolution sociale et économique de cette région, et l’entrepreneuriat est devenu un outil fondamental de développement. La promotion de l’esprit entrepreneurial fait l’objet d’une attention particulière dans les politiques régionales engagées récemment. Dans ce contexte, l’entreprise de la région doit s’investir dans plusieurs actions de promotion de l’entrepreneuriat et de l’employabilité. La capacité d’adaptation des salariés apparaît comme un facteur déterminant de la compétitivité et de la durabilité de la performance des entreprises locales. L’employabilité est à la base de la satisfaction des clients et conditionne directement la compétitivité et les performances globales de l’entreprise, ce qui en fait un facteur de compétitivité important susceptible de faciliter la capacité de l’entreprise à évoluer rapidement et à maintenir son avantage concurrentiel. Pour assurer un développement durable des provinces du Sud, et Laâyoune-Sakia El Hamra en particulier, cela passe par le développement de l’adaptabilité aux transformations technologiques, économiques et sociales. La concurrence explique les compétences en phase d’évolution permanente qui doivent être mises au service de l’employabilité et de la formation continue des citoyens. Les nouvelles dynamiques économiques au service d’un développement régional inclusif exigent plus d’agilité et de flexibilité des populations locales, dont les compétences constituent le moteur de la compétitivité régionale.

Au sein de ce processus, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) est une structure centrale au soutien des efforts déployés pour améliorer le capital humain et favoriser l’insertion professionnelle des femmes et des jeunes. Les potentialités économiques présentes dans la région peuvent se traduire sous forme de possibilités d’emploi non seulement pour le public local mais aussi en tant que créateurs de valeurs ajoutées. La valorisation des ressources locales devrait constituer une clef incontournable pour la création de l’emploi et le développement socio-économique.

Par ailleurs, le chantier de la régionalisation avancée au Maroc se veut contributeur à la gouvernance locale, à travers la redéfinition des pouvoirs décentralisés vers les régions transitant le centre et en rapprochant les lieux de prises de décisions des populations. Une double approche qui promeut une gouvernance régionale participative et des mécanismes de contrôle des projets exécutés dans le cadre régional. Le rôle de l’Etat par l’accompagnement des conseils régionaux est essentiel pour assurer la mise en place d’une gestion du cycle budgetaire, des ressources et des projets, d’une façon gradualiste. Une sorte de contrôle a posteriori pour garantir les principes d’une bonne gouvernance de la démocratie locale dans son rôle de promoteur des mécanismes du développement intégré des régions.

Toutefois, la question de l’employabilité, un défi majeur couvercle toujours les provinces du Sud en particulier Laâyoune-Sakia El Hamra où le taux de chômage s’élève à 19,6% soit un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale (12,7%). Un fait qui ne laisse pas d’interférer à l’urgence de l’amélioration des politiques de formation et d’insertion professionnelle.

L’objectif de cet article est de comprendre l’employabilité et l’insertion des jeunes diplômés dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, en éclairant le rôle de la formation professionnelle, celle de l’OFPPT, entre autres, l’INDH et les autres partenaires au développement local. Pour traiter cette question, nous nous interrogeons sur les questions suivantes :

  • Quel est l’impact de la formation professionnelle en entrepreneuriat sur l’employabilité ?
  • En quoi l’employabilité contribue-t-elle au développement de l’entrepreneuriat dans les provinces du Sud ?
  • Quels rapports entre la formation professionnelle et l’insertion des jeunes diplômés dans l’économie locale ?

En manière, l’étude est construite autour de trois axes:

– Cadre théorique et conceptuel : présentation des fondements en capital humain, employabilité et entrepreneuriat.

– Analyse régionale : appréhension de la région Laâyoune-Sakia El Hamra et de son tissu socioéconomique focalisée sur le rôle de la formation professionnelle et l’action de l’INDH.

– Etude de cas : analyse des actions d’insertion des jeunes diplômés dans les activités économiques de l’INDH et des actions d’entrepreneurs sur l’employabilité et l’entrepreneuriat avec le développement de la formation professionnelle.

Cette recherche aspire à déboucher sur des résultats sur les impacts des politiques de formation professionnelle sur l’employabilité et l’entrepreneuriat ainsi que sur les opportunités que peuvent fournir les initiatives locales et les programmes de l’INDH.

1. Cadre conceptuel et théorique

1.1.    Le capital humain et la formation

Le capital humain est défini comme la somme des capacités économiquement valorisées chez un individu (telles que la santé, la force physique et les connaissances techniques).

Gary Becker, prix Nobel d’économie en 1992, est à l’origine de l’expression « capital humain », apparue aux États-Unis dans les années 1960. Selon cet économiste, le capital humain fait référence aux capacités intellectuelles et professionnelles d’un individu, des compétences spécifiques qui lui assurent des revenus financiers futurs (Gleizes, 2000).

Le capital humain comme notion est intéressant car il permet de parler d’investissement dans le capital humain à travers l’éducation et la formation. Il s’avère que les salariés d’une entreprise représentent à la fois un coût pour l’entreprise et une opportunité d’investissement pour assurer l’avenir de l’entreprise.

Figure 1: Type d’investissement

Source : adapté par les auteurs

Au cœur de la crise économique des années 1980, l’impact du capital humain sur la croissance économique a suscité l’intérêt de nombreux économistes, notamment Paul Romer (1986) et Robert Lucas (1988). Dans le cadre de la « nouvelle théorie de la croissance », leurs travaux ont mis en lumière le rôle du capital humain dans l’accroissement durable de la production (PIB) et l’amélioration du niveau de vie (PIB par habitant) dans plusieurs pays.

1.2.    Capital humain et le marché du travail

La théorie du capital humain postule que les salaires varient, non seulement parce que les personnes exercent différentes professions, mais aussi et avant tout en fonction des caractéristiques des travailleurs. Chaque individu dispose d’un ensemble de compétences et de connaissances, son capital humain.

Cette théorie présente la particularité d’appréhender l’éducation comme un investissement, non comme une simple consommation. Les individus sont en effet prêts à renoncer à un revenu à court terme pour gagner des revenus plus élevés au moment de leur carrière. Ainsi, pour apprécier cet investissement, il convient d’évaluer la valeur actuelle des gains futurs moyennant la formule suivante :

Avec: r est le taux d’escompte, VP est la valeur présente, y est le revenu et t est la période

Cette formule permet d’évaluer la valeur actuelle d’un revenu 𝑦 perçu à l’issue de 𝑡 périodes. La relation entre salaire et éducation possède plusieurs propriétés fondamentales : elle croît, et sa pente exprime la hausse des revenus d’un travailleur à l’issue d’un accroissement de sa formation. Cette relation sert à évaluer le taux de rendement du capital humain. Enfin, selon le principe d’optimalité, un travailleur n’investira dans son capital humain que tant que le rendement escompté sera supérieur aux taux d’escompte.[1]

Sur cette base, deux individus peuvent avoir un niveau d’éducation différent du fait de leurs niveaux de compétence différents, et leur éducation pourrait mener à des taux de retour sur investissement très différents, en d’autres termes, à des niveaux de revenus très différents rapportés à leur coût.

1.3.    Capital humain et développement

1.3.1.   Capital humain et productivité

Le capital humain correspond à une notion vaste et multiforme, comprenant différentes typologies d’investissements réalisés sur les ressources humaines. Pourtant, notre étude ne se concentre que sur les éléments essentiels du capital humain : la formation, l’expérience et les compétences. Ces derniers sont importants dans l’optimisation de la productivité, de l’employabilité et a fortiori de l’intégration dans le marché du travail.

Pour enrichir cette définition générale, nous pouvons identifier trois types de capital humain :

  • Compétences généralisées : Il s’agit d’un certain niveau d’alphabétisation, de savoirs élémentaires en calcul et d’une capacité à traiter et utiliser l’information pour résoudre des problèmes et apprendre.
  • Compétences spécialisées : Ces compétences sont de l’ordre de la technique ou de la technologie tout au moins d’usage, liées aux dispositifs matériels ou dispositifs de production utilisés. Elles comprennent la capacité à travailler avec tel ou tel logiciel de tel ou tel niveau de complexité ou à faire fonctionner, entretenir ou réparer certaines pièces d’une machine.
  • Savoir-faire théorique : En rapport à la maîtrise de corpus de connaissances alliant savoirs organisés et techniques analytiques, savoirs nécessaires à la production ou au développement technologique : physique, architecture, conception et logique de circuits, etc.

Le capital humain joue un rôle crucial dans la productivité et est particulièrement crucial dans l’économie contemporaine basée sur le savoir.  Les employés possédant une formation supérieure et une solide maîtrise de la communication devraient exceller par rapport aux moins compétents dans toutes les tâches qui exigent plus qu’une simple activité physique, et seront aussi plus rapidement capables d’apprendre.

Par conséquent, on peut supposer que les employés compétents seront plus productifs que leurs collègues non qualifiés, peu importe la technique de production utilisée. Par ailleurs, ils seront capables de contrôler des technologies plus complexes qui requièrent un degré d’expertise supérieur.

Une main-d’œuvre plus qualifiée favorisera aussi une augmentation plus rapide de la productivité et de l’économie, en promouvant simultanément l’amélioration continue des procédés de production et l’intégration et le progrès de technologies de pointe.

1.3.2.   Capital humain principal levier de développement endogène

La prise en compte du capital humain comme facteur de croissance ne se limite pas aux modèles de croissance endogène. Toutefois, ces derniers vont plus loin que d’autres cadres théoriques en considérant le capital humain comme une variable accumulée à un rythme déterminé de manière endogène. Dans de nombreux cas, le capital humain joue un rôle moteur dans la croissance, contribuant à l’accumulation de capital physique et au progrès technique. Parmi les principaux modèles théoriques relatifs au capital humain, deux se distinguent particulièrement : le modèle de Romer et le modèle de Lucas.

1. Modèle de Romer

Développé par Paul Romer dans les années 1980, le modèle de Romer souligne l’importance de l’innovation et du capital humain dans le processus de croissance économique. Selon Romer, la croissance est alimentée par des idées et des connaissances, qui sont largement le résultat de l’investissement dans le capital humain.

Romer démontre que les investissements dans le capital humain entraînent non seulement une augmentation du capital humain lui-même, mais également une amélioration continue du niveau de technologie, ce qui, à son tour, stimule la croissance économique.

2. Modèle de Lucas

Proposé par Robert Lucas, ce modèle met l’accent sur le rôle du capital humain dans la productivité des travailleurs. Lucas argue que le capital humain s’accumule non seulement grâce à l’éducation formelle, mais aussi par l’expérience et l’apprentissage sur le lieu de travail.

Lucas montre que l’accumulation de capital humain améliore non seulement la productivité individuelle des travailleurs, mais engendre également des effets positifs sur l’ensemble de l’économie.

Comme dans le modèle de Romer, où l’investissement dans le capital humain est alimenté par le produit généré par l’économie.

2.Employabilité

2.1.    Définitions de concept

En général, l’employabilité désigne l’ensemble des facteurs qui influencent la capacité d’un individu à accéder au marché du travail. Elle reflète l’attractivité d’un salarié sur ce marché, qu’il soit interne ou externe, et indique sa capacité à conserver son emploi ou à se repositionner sur le marché. De plus, l’employabilité englobe la capacité et la volonté d’un salarié ou d’un candidat à gérer les différentes étapes de sa carrière professionnelle, tout en adaptant continuellement ses compétences et sa force de travail aux exigences du marché. Son développement et son maintien nécessitent un fort engagement en matière d’orientation et de formation professionnelles.

Selon Alain (2010), le développement de l’employabilité se définit comme « le maintien et le développement des compétences des salariés ainsi que des conditions de gestion des ressources humaines qui facilitent l’accès à un emploi, que ce soit au sein ou en dehors de l’entreprise, dans des délais et conditions favorables »[2].

2.2.    L’importance de l’employabilité

L’employabilité se manifeste dans plusieurs domaines, notamment les stratégies de gestion des ressources humaines des entreprises, le marché de l’emploi, ainsi que les stratégies personnelles des jeunes diplômés en recherche d’emploi[3].

Figure 2: Dimension de l’employabilité

Source : auteurs

La notion d’employabilité prend une importance croissante dans tous les domaines mentionnés. Dans l’analyse des déséquilibres du marché du travail, l’employabilité constitue un facteur clé pour explorer et interpréter les déséquilibres entre l’offre et la demande d’emploi. Au sein des entreprises, l’employabilité joue un rôle crucial dans la gestion des ressources humaines (GRH), facilitant ainsi l’analyse et la gestion de la relation entre le salarié et l’entreprise. En ce qui concerne les stratégies individuelles des chercheurs d’emploi, l’employabilité aide à expliquer et à interpréter la formulation de ces stratégies ainsi que les divers facteurs qui influencent les décisions des demandeurs d’emploi.

De plus, l’employabilité est essentielle dans l’orientation des stratégies éducatives. Elle sert de fondement aux politiques éducatives, car celles-ci doivent tenir compte des besoins du marché de l’emploi, avec pour objectif d’atteindre une adéquation entre la formation dispensée et les lacunes observées sur ce marché.

2.3.    La mesure de l’employabilité

Pour évaluer et mesurer l’employabilité, on recourt aux méthodes de mesure managériales suivantes :

Au niveau individuel : l’employabilité est évaluée en fonction des diplômes, des qualifications et des compétences vérifiées, ainsi que des performances professionnelles.

Au niveau collectif : la mesure prend en compte la profession, les compétences collectives validées et les performances du groupe de travail, de l’établissement et de l’entreprise. Cela implique d’utiliser les sources d’information disponibles afin de définir des critères relatifs aux transitions professionnelles.

2.4.    La relation ente la formation et l’accès à l’emploi

La théorie du capital humain identifie plusieurs modalités par lesquelles le capital humain d’une personne peut s’accumuler, notamment à travers l’éducation, l’environnement familial et l’apprentissage pratique.

Pour illustrer la relation entre la formation et l’accès à l’emploi, nous nous appuierons sur les travaux de sociologues fonctionnalistes tels que Sorokin (1959) et Parsons (1974). Leur théorie postule que l’éducation constitue un levier de mobilité sociale, affirmant que le niveau d’études d’un individu est le principal déterminant de son statut socioéconomique dans la hiérarchie professionnelle. Selon leurs analyses, les personnes ayant un niveau de formation plus élevé ont de meilleures chances de trouver un emploi, courent moins le risque de chômage et, en moyenne, bénéficient de rémunérations plus élevées.[4]

McDowell (1991) observe également que le taux de participation de la population active augmente en fonction du niveau d’études. Depuis les années 1980, la proportion de diplômés d’études postsecondaires dans la population active a crû, tandis que celle des personnes ayant seulement un diplôme de secondaire ou moins continue de diminuer. Les diplômés d’études postsecondaires bénéficient de bien meilleures perspectives d’insertion et de stabilisation sur le marché de l’emploi. En revanche, les titulaires d’un diplôme de secondaire ou d’un niveau inférieur rencontrent peu d’opportunités sur le marché du travail. Quel que soit le contexte économique, le chômage touche davantage les personnes sans diplôme que celles qui en possèdent un. Les diplômés des programmes collégiaux (tant préuniversitaires que techniques) et universitaires ont également une probabilité plus élevée de trouver un emploi.

La question du niveau et de la composition du capital humain est essentielle, car ces deux aspects influencent directement les possibilités d’insertion sur le marché du travail. Un faible niveau de capital humain, associé à une composition incomplète, notamment en termes d’inexpérience professionnelle, limite les perspectives d’embauche.

Selon Nauze-Fichet et Tomasini (2002), le diplôme joue un rôle triple : il réduit le risque de chômage, facilite l’accès aux emplois les plus qualifiés et les mieux rémunérés. Ces chercheurs ont démontré, à l’aide d’indicateurs mesurant les liens entre diplôme, chômage, qualification et salaire, que le diplôme est un facteur déterminant pour l’accès à un emploi, en particulier au début de la carrière. De plus, son impact persiste tout au long de la carrière salariale, car la corrélation entre diplôme et salaire demeure très forte, quel que soit le niveau d’ancienneté[5].

Dans le même ordre d’idées, Fuente et Ciccone (2002) mentionnent d’autres recherches empiriques qui corroborent le lien entre le capital humain et la productivité des entreprises. Leur étude révèle qu’un capital humain élevé contribue à accroître la productivité et la compétitivité des travailleurs à long terme, ce qui permet aux employés disposant d’un capital humain substantiel de maintenir leur activité le plus longtemps possible[6].

3.Entrepreneuriat

Nous nous concentrons sur quelques définitions des auteurs les plus connus et qui ont marqué le domaine de la recherche sur l’entrepreneuriat.

Richard Cantillon (1730) est le premier à avoir introduit le terme « entrepreneur » dans la littérature économique. Il définit l’entrepreneur comme « celui qui achète à un prix assuré, mais qui vend à un prix incertain ». Dans cette optique, Praag (1999) complète cette définition en affirmant que « l’entrepreneur s’implique en prenant des risques dans un environnement incertain ».

Jean-Baptiste Say (1827) décrit l’entrepreneur comme « celui qui utilise son jugement, ses connaissances, ses compétences managériales et ses habiletés techniques pour transférer des ressources économiques d’un secteur à faible productivité vers un secteur à plus haute productivité »[7]. D’après cette définition, l’entrepreneuriat peut donc être perçu comme le processus de rassemblement des facteurs de production pour créer de la valeur. Praag (1999) souligne que ces deux définitions, celles de Say et de Cantillon, décrivent « l’entrepreneur par son action, plutôt que par ses caractéristiques personnelles ».

L’économiste américain Knight (1921) fait la distinction entre le risque certain, qui est « prévisible », et le risque incertain, qui « ne peut être calculé ». Ainsi, l’entrepreneuriat implique la volonté de risquer tant son argent que sa réputation dans l’espoir de réaliser un profit incertain.

Schumpeter (1934) est le premier à définir l’entrepreneuriat par le biais de l’innovation, qu’il divise en cinq catégories : « l’innovation de produit, l’innovation de procédés grâce à l’introduction de nouvelles méthodes de production, l’innovation organisationnelle, l’innovation par l’ouverture de nouveaux marchés et l’innovation par l’utilisation de nouvelles sources d’approvisionnement pour les matières premières ».

L’esprit entrepreneurial est un état d’esprit, un flair pour les affaires qui pousse un individu à trouver le courage, à mobiliser ses ressources et à exploiter pleinement son potentiel pour réaliser le projet qu’il souhaite. Le développement de cet esprit vise à libérer l’initiative des individus et à encourager des pratiques entrepreneuriales, dans le but de créer de la valeur ajoutée pour l’entreprise. Les entrepreneurs sociaux, quant à eux, identifient des opportunités pour répondre à des besoins que le système de l’État-providence ne peut ou ne veut pas satisfaire. Ils mobilisent les ressources nécessaires — généralement des personnes, souvent des bénévoles, ainsi que des fonds et des infrastructures — pour réaliser quelque chose de novateur (Thompson, Alvy et Lees, 2000).

4.Etude de cas de la région Laâyoune-Sakia El Hamra

Le présent axe se veut la présentation de notre étude de cas de la région Laâyoune-Sakia El Hamra. Il ambitionne de présenter des informations générales sur la région, puis les indicateurs de développement du capital, de l’employabilité et de l’entrepreneuriat. En outre, nous allons présenter les potentialités et les contraintes auxquelles fait face cette région. La présentation des indicateurs économiques et sociaux prétend être en même temps une illustration des facteurs clés de l’employabilité, comme nous l’avons déjà présenté.

4.1.    Méthodologie de recherche

Nous adoptons la méthodologie qualitative en utilisant la méthode de l’étude de cas, la méthode exploratoire et la méthode d’étude documentaire. Le choix de cette démarche est justifié par la possibilité de faire un ancrage de proximité avec les interviewés, une richesse de données et une meilleure capacité de découverte et d’exploitation.

Les méthodes de collecte de données relatives à notre étude se basent essentiellement sur les données secondaires institutionnelles ainsi que sur des guides d’entretien avec des jeunes entrepreneurs de la région. Nous nous intéresserons plus particulièrement à 114 lauréats de l’OFPPT qui ont bénéficié de formations professionnelles dans la région. Ensuite, ils ont été sensibilisés, mobilisés et formés en entrepreneuriat, puis un échantillon de 32 parmi eux a été inséré dans la phase III de l’INDH.

4.2.    Présentation de la région Laâyoune-Sakia El Hamra

Cette section consiste à présenter la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, ce qui permettrait de donner un aperçu général sur l’environnement de proximité de notre étude de cas.

4.2.1     Cadre administratif

La région de Laâyoune-Sakia El Hamra se situe dans le sud du Maroc bordée par l’océan Atlantique à l’ouest et occupe une position stratégique en tant que point de liaison entre le reste du pays et ses provinces sahariennes.

Laâyoune-Sakia El Hamra couvre une superficie de 140.018 km2, ce qui représente 19,7% du territoire national. Le Nord de la région est limité par la région de Guelmim-Oued Noun, le Sud par la région de Dakhla-Oued edDahab, l’Est par la République Islamique de la Mauritanie et l’Ouest par l’Océan Atlantique[8].

Figure 3 : Carte des Provinces de la Région

Source :La Région de Laâyoune-Sakia el Hamra, MONOGRAPHIE GENERALE

Le découpage géographique de la région comprend quatre provinces : Laâyoune, Boujdour, Es-Semara et Tarfaya, 20 communes dont 5 urbaines, et 15 rurales. La ville de Laâyoune, capitale régionale (chef-lieu de la région), abrite les principaux sièges administratifs, dont celui du Conseil Régional. Ce découpage administratif a été redéfini dans le cadre de la nouvelle organisation territoriale mise en place avec la régionalisation avancée, visant à donner plus d’autonomie aux collectivités territoriales.

À l’échelle infrarégionale, on dénombre une dizaine de communes au total dans la région Laâyoune-Sakia El Hamra, réparties entre zones urbaines et zones rurales.

Figure 4: Découpage communal de la Région de Laâyoune-Sakia El Hamra

Source :La Région de Laâyoune-Sakia el Hamra, MONOGRAPHIE GENERALE

Cette organisation administrative décentralisée permet de répondre aux spécificités et aux besoins des différents territoires qui composent cet vaste espace régional.

4.2.2     Potentialités de la région

La région de Laâyoune-Sakia El Hamra dispose d’importantes potentialités économiques, notamment grâce à ses ressources naturelles variées.

Sur le plan des ressources minérales, d’un important gisement de phosphates, l’une des principales richesses du Royaume. L’exploitation de ces phosphates constitue une activité économique majeure, avec la présence de sites d’extraction et de transformation dans plusieurs provinces de la région.

Figure 5: Carte des sites d’exploitation de phosphate au Maroc

Source:RAPPORT ANNUEL 2022 – OCP

En plus des phosphates, la région recèle d’importantes réserves halieutiques grâce à sa façade maritime sur l’océan Atlantique. La pêche et les industries de transformation des produits de la mer figurent parmi les secteurs économiques clés de Laâyoune-Sakia El Hamra. Des investissements sont réalisés pour moderniser et développer ces filières.

Le port de Laâyoune, qui fait partie des infrastructures stratégiques de la région, est un point névralgique pour le commerce maritime et l’exportation des produits de la pêche, une activité clé pour l’économie locale. La position géographique de la région permet également de développer des projets dans le secteur des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne, renforçant ainsi son rôle dans la transition énergétique du Maroc.

La région est également riche en sites d’intérêt écologique, notamment : la lagune de Naila, qui a été classée réserve naturelle par le décret ministériel n° 582-62, est un site d’intérêt biologique sélectionné par le Maroc lors de son adhésion à la convention de Ramsar[9] sur les zones humides en 1980, puis réserve biologique permanente par le décret ministériel de juin 1983. Il existe également des sites d’intérêt historique, notamment la forteresse de « Casamar » et la stèle de « Saint Exupéry » à Tarfaya, ainsi que le phare espagnol à Boujdour.

Enfin, bien que confrontée aux défis climatiques du Sahara, l’agriculture connaît des initiatives de diversification, notamment autour de l’arboriculture fruitière et de l’élevage Ces activités, associées à la valorisation des ressources naturelles, offrent de solides perspectives de développement économique pour la région Laâyoune-Sakia El Hamra.

4.2.3     Population

La population de la région Laâyoune-Sakia El Hamra est caractérisée par une grande diversité culturelle, reflétant l’histoire nomade des tribus sahraouies et les flux migratoires internes. Selon les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la région compte environ 367 758 habitants, avec une répartition inégale entre les zones urbaines et rurales. La ville de Laâyoune, la plus peuplée, concentre une grande partie de la population, tandis que les zones rurales, bien que vastes, sont faiblement peuplées.

Tableau 1: Population des Provinces en 2014

Ensemble des deux milieux urbain et rural Ménages Population Etrangers Marocains
Région:Laâyoune-Sakia El Hamra 78 754 367 758 777 366 981
Province:Boujdour 10 186 50 566 72 50 494
Province: Es-Smara 11 614 66 014 34 65 980
Province:Laâyoune 53 561 238 096 596 237 500
Province: Tarfaya 3 393 13 082 75 13 007

Source: La Région de Laâyoune-Sakia el Hamra, MONOGRAPHIE GENERALE

Source: La Région de Laâyoune-Sakia elHamra, MONOGRAPHIE GENERALE
Figure 6 : Répartition de la population en 2014

La répartition de la population par province montre la dominance de la province de Laâyoune qui concentre 65% de la population de la région, alors que la province d’Es Smara ne regroupe 18% de la population, Boujdour 14% et Tarfaya 3%.

Cette répartition de la population est en partie due aux conditions climatiques arides et aux défis liés à l’accès aux services de base dans les zones éloignées. La région fait également face à des niveaux de pauvreté variables, avec un taux plus élevé dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines. Le gouvernement a mis en place plusieurs programmes de développement social afin de lutter contre ces inégalités et d’améliorer la qualité de vie des habitants.

4.2.4     Activité et chômage

L’activité économique de Laâyoune-Sakia El Hamra repose principalement sur les secteurs de la pêche, des mines et du commerce. Cependant, malgré ces atouts, la région connaît un taux de chômage relativement élevé, en particulier chez les jeunes et les femmes.

En 2012, la population active en chômage s’élevait 42.422 chômeurs dans les trois régions de Sud, fixant un taux de chômage à 15.3 %, la moyenne nationale étant 9.0 %. Au niveau de la région ce taux est passé de 15.0% en 2011 à 11.6% en 2012 soit une baisse de 3.4 points.

La province de Laâyoune affiche des chiffres plus haut en terme de taux de chômage : 17,6% en moyenne provinciale.

  • Emploi

À la fin de l’année 2012, les 15 ans et plus sont dans les 6 % de la population active occupée. Selon l’enquête nationale sur l’emploi et le chômage réalisée par le Haut-Commissariat au Plan en 2012, la population âgée de 15 ans et plus dans les trois régions du Sud était de 235.158 personnes, contre 10.510.503 personnes au niveau national, ce qui représente 2,2%.

En 2012, le taux d’emploi est de 36,4 %, contre 44,1 % au niveau national. D’après les secteurs d’activité, les services représentent la plus grande part de la création d’emploi dans les trois régions du Sud avec 58,3 %, suivis de l’agriculture et de la pêche avec 23,1 %, du BTP avec 10,6 % et de l’industrie avec 7,9 %.

Dans les régions du sud, 51 % des femmes actives occupées sont employées, tandis que 33 % sont employées à l’échelle nationale et 63 % pour les hommes de la région. De la même manière, le taux de femmes, aides familiales ou apprenties, ne dépasse pas 26 % dans les provinces du Sud, tandis qu’il est de 49,6% à l’échelle nationale. En 2011, on estime que le personnel de l’État est féminisé à 23% dans les trois régions du Sud.

Tableau 2: Répartition de la population active occupée âgée de 15 ans et plus

Branches d’activité Effectifs Part en %
Agriculture, forêt et pèche 54356 23.1
Industrie 18474 7.9
BTP 24962 10.6
Services 137068 58.3
Total 235158 100.0
Source : Enquête nationale sur l’emploi et le chômage – 2012

Le développement des infrastructures, notamment portuaires et énergétiques, est vu comme une solution pour créer de nouveaux emplois et diversifier l’économie régionale. Le secteur privé qui représente 67.6% de la population active occupée est également encouragé à investir dans la région, afin de soutenir l’emploi local et promouvoir des initiatives entrepreneuriales, notamment dans le domaine des services et du tourisme.[10]

4.2.5     Défis

La région de Laâyoune-Sakia El Hamra fait face à plusieurs défis d’ordre politique, économique, naturel et social. Sur le plan politique et économique, l’un des principaux enjeux reste l’intégration complète de cette région dans la dynamique de développement nationale, tout en répondant aux aspirations des populations locales en matière de gouvernance et de participation citoyenne. Le renforcement des infrastructures et l’amélioration de l’accès aux services publics font partie des priorités pour réduire les inégalités et soutenir la croissance économique.

Sur le plan naturel, la région est confrontée à des conditions climatiques particulièrement difficiles, marquées par l’aridité et la désertification, qui limitent les activités agricoles et compliquent l’accès à l’eau potable. Pour faire face à ces défis, plusieurs projets de gestion des ressources hydriques ont été mis en place, y compris des stations de dessalement d’eau de mer.

Enfin, les défis sociaux incluent le manque d’accès à des services de santé adéquats, l’éducation et la lutte contre la précarité. Bien que des efforts aient été faits pour améliorer ces secteurs, il reste beaucoup à faire pour garantir une meilleure inclusion sociale et réduire les inégalités entre les différentes catégories de la population.

4.3.    Indicateurs de la formation du capital humain

Comme dans d’autres domaines sociaux prioritaires, l’enseignement dans la région Laâyoune-Sakia el Hamra a été soutenu par des programmes d’urgence qui se concentrent à la fois sur le personnel enseignant et sur les équipements, afin de répondre aux besoins immédiats de la population.

4.4.    Rôle de la formation de l’OFPPT dans l’insertion des jeunes diplômés

L’OFPPT dispose, au niveau de la région Laâyoune SakiaElhamra d’un réseau de :

  • 07 Établissements de formation à Laâyoune, Boujdour, Smara et Tarfaya;
  • 02 Centres Pénitentiaires dans le cadre du PRD (Laâyoune et Smara) :
  • Et Une Cité des Métiers et des Compétences à Laâyoune.

Ce dispositif assure, au titre de la rentrée 2024-2025, une offre de 10 326 places pédagogiques dans les secteurs de : Hôtellerie et Tourisme, Industriel, Digital et IA etOffshoring, BTP/Matériaux de Construction, Transport et Logistique, l’artisanat, la santé, Pêche, Gestion & Commerce et Service à la personne.

Tableau 3 : Répartition de l’offre par niveau

Niveau Année de formation 24-25
Technicien Spécialisé 3 559
Technicien 1 848
Qualification 965
Spécialisation 375
Diplômante 6 747
Formation Qualifiante 3 579
Total général 10 326
Source : Collecté et adapté par l’auteur

Source : Collecté et adapté par l’auteur

Figure 7 : Répartition de l’offre par niveau

Tableau 4 : Répartition de l’offre par Secteur

Secteur Année de formation 24-25
Artisanat 120
BTP/Matériaux de Construction 581
Digital & IA & Offshoring 2352
Gestion & Commerce 3381
Hôtellerie et Tourisme 435
Industriel 2252
Pêche 120
Santé 375
Service à la personne 199
Transport et Logistique 511
Total général 10 326

Source : Collecté et adapté par l’auteur

Source : Collecté et adapté par l’auteur
Figure 8 : Répartition de l’offre par Secteur

4.4.1     Phase III de L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH

  1. Données Générales INDH dans la région Laâyoune Sakia EL HAMRA

L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est un projet majeur lancé au Maroc en 2005 visant à réduire la pauvreté, l’exclusion sociale et la précarité. La phase 3 de l’INDH, couvrant la période 2019-2023, s’articule autour de 4 programmes, dont le Programme 1 de rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base qui s’applique au développement communautaire.

Dans la région Laâyoune-Sakia El Hamra, ce programme de développement communautaire de l’INDH phase 3 vise à consolider les progrès réalisés lors des phases précédentes tout en s’alignant sur les autres programmes gouvernementaux, notamment le Programme de Réduction des Disparités Territoriales et Sociales (PRDTS).

Les principaux axes d’intervention sont :

  1. Les routes, pistes rurales et ouvrages d’art
  2. L’adduction en eau potable
  3. L’électrification rurale
  4. L’éducation
  5. La santé

Le programme intervient de deux manières dans la région :

  1. Contribution au PRDTS : L’INDH apporte des financements complémentaires au PRDTS entre 2019 et 2023, en plus des crédits déjà alloués en 2017-2018. Cela permet de renforcer les actions dans les zones rurales prioritaires identifiées.
  2. Interventions directes : En complément du PRDTS, l’INDH mène ses propres actions, notamment dans les quartiers urbains défavorisés de la région. Ces interventions ciblent les infrastructures et services de base non couverts par le PRDTS.

La mise en œuvre du programme s’appuie sur une gouvernance renouvelée et territorialisée :

Au niveau régional : Le Comité Régional de Développement Humain valide les Programmes Pluriannuels de Développement Humain (PPDH) et assure la convergence des actions.

Au niveau provincial : Le Comité Provincial de Développement Humain élabore le PPDH, contractualise sa mise en œuvre et assure le suivi et le reporting.

Au niveau local : Les Comités Locaux de Développement Humain analysent les besoins et élaborent les diagnostics participatifs qui alimentent le PPDH.

Le Programme Pluriannuel de Développement Humain (PPDH) est l’outil central de planification et de convergence. Pour la région Laâyoune-Sakia El Hamra, il définit :

  • Les feuilles de route par programme, intégrant l’action des partenaires
  • Le ciblage précis des bénéficiaires
  • Les indicateurs de suivi opérationnels, financiers et d’impact
  • La contractualisation avec les services déconcentrés de l’État et les partenaires

Tableau 5 : Répartition des projets et des processus par programme (2019-2023)

  Nombre des projets Contribution de l’initiative Bénéficiaires
Le premier programme :Remédier aux insuffisances des infrastructures de base et des services sociaux dans les zones les moins équipées 8 3,57 1 800
Le deuxième programme :Accompagnement despersonnes en situation de fragilité 44 13,84 4 738
Le troisième programme :Améliorer le revenu et l’inclusion économique des jeunes 283 21,53 971
Le quatrième programme :

Faire progresser le développement humain pour les jeunes générations

31 8,66 21 825

Source : Collecté et adapté par l’auteur

  1. la Phase III de l’INDH : programme d’Amélioration du revenu et l’inclusion économique des jeunes

Pour la Phase III de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) du Maroc, l’axe 2 est centré sur la thématique des revenus et de l’inclusion économique des jeunes. Ce programme est destiné à faire face aux difficultés de l’emploi et à favoriser le développement des opportunités économiques auprès des jeunes en situation de vulnérabilité notamment.

Les principaux objectifs de cette phase sont les suivants :

Formation et développement des compétences : Apporter une offre de formation en adéquation avec les besoins exprimés sur le marché du travail, en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes.

Soutien à l’entrepreneuriat : Promouvoir l’initiative et l’auto-emploi en favorisant la création d’entreprises par l’intermédiaire d’un appui technique et du financement notamment.

Inclusion sociale : Accroitre l’accès des jeunes aux services et aux ressources auxquelles ils doivent pouvoir se référer pour se positionner et contribuer efficacement à l’économie.

Partenariats locaux : Mettre en place des partenariats avec les communes, le secteur privé et les ONG en vue d’initiatives locales.

Ainsi, les statistiques démontrent que les lauréats de l’OFPPT ont tendance à recourir aux programmes d’accompagnement de l’INDH à travers la plateforme des jeunes où ils bénéficient d’un cycle de formation spécifique afin de se lancer dans le monde entrepreneurial :

Figure 9 : Répartition des bénéficiaires selon le niveau scolaire

Source : Données recueillies de la plateforme des jeunes INDH LSH

Figure 10: Répartition du nombre de jeunes bénéficiaire par année

Source : Données recueillies de la plateforme des jeunes INDH LSH

Conclusion

En conclusion, comme nous l’avons observé au cours de cette étude, les jeunes diplômés ayant suivi des programmes de formation à l’OFPPT et bénéficié d’actions d’accompagnement avant la création de leur entreprise ont renforcé leur employabilité, leur permettant ainsi de lancer avec succès leurs propres projets. Ces initiatives ont également contribué à réduire le taux de chômage alarmant dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, en offrant des emplois à de nombreux chercheurs d’emploi locaux. La formation professionnelle joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’esprit entrepreneurial, la création d’opportunités d’emploi, ainsi que dans la mise en place de politiques et de programmes d’insertion pour les jeunes diplômés. Elle représente un levier clé pour le développement du capital humain et l’augmentation de l’employabilité.

Notre étude a ciblé des groupes de jeunes diplômés particulièrement vulnérables au chômage dans une région qui enregistre un taux de chômage élevé. Cependant, grâce à la formation professionnelle et aux programmes d’insertion et de financement mis en place dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, ces jeunes ont pu créer leurs propres entreprises. Ces entrepreneurs ont, à leur tour, créé des emplois pour d’autres personnes en chômage dans la région, contribuant ainsi au développement socioéconomique local.

La formation professionnelle dans les provinces du Sud vise à développer l’employabilité et à encourager l’esprit entrepreneurial au sein de la population locale, tout en favorisant la durabilité et la rentabilité des micro-projets générateurs de revenus. Les programmes de création d’entreprises de l’OFPPT incluent des mécanismes d’accompagnement des porteurs de projets, tant en phase de pré-création qu’en phase post-création.

L’employabilité des jeunes, à travers la formation, le développement de l’écosystème entrepreneurial et le soutien à la création d’opportunités d’entrepreneuriat, permet de valoriser les potentialités naturelles de la région et les chaînes de valeur à fort potentiel d’emploi. Elle a joué un rôle majeur dans la lutte contre la pauvreté et l’insertion socioéconomique des jeunes. De plus, elle a encouragé l’auto-emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, afin de lutter contre l’exclusion sociale en promouvant leur autonomie économique et leur intégration dans la vie active.

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[1] Becker G.,1964,Human Capital.A Theoretical and EmpiricalAnalysis, with special reference to education,Chicago:The Universityof ChicagoPress; MincerJ., 1974,Schooling,Experience and Earnings,

[2]FINOT A., (2010). Développer l’employabilité, INSEP CONSULTING Éditions, p.13.

[3]HOFAIDHLLAOUI M., (2014), Mesurer l’employabilité des jeunes diplômés : L’exemple des titulaires de masters tunisiens, ATER – IAE de Franche – Comté.

[4]SOROKIN P- A., (1968). Social and cultural Mobility, The international Encyclopedia of Social Science,Vol. 4, 1968, 480 p.

[5]Nauze-Fichet et Tomasini (2002). Diplôme et insertion sur le marché du travail : approches

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[6]Guillard et Roussel, (2010). Le capital humain en gestion des ressources humaines : éclairages sur le succès d’un concept, Management Prospective, n° 31 , pp. 160 à 181.

[7]Menudo J-M., (2014). Jean-Baptiste Say et les compétences entrepreneuriales pour l’industrialisation, Innovation, N°45, page 39-57, Cairn.

[8]Ministère de l’Intérieur. (2015). La Région de Laâyoune-Sakia el Hamra, MONOGRAPHIE GENERALE. (pp. 2-16). Récupéré sur MONOGRAPHIE DE LA REGION DE LAAYOUNE SAKIA EL HAMRA FR.pdf (collectivites-territoriales.gov.ma)

[9]Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau.

[10] Enquête nationale sur l’emploi et le chômage, Haut Commissariat au Plan, 2012

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