Research studies

La conception de la démocratie chez les islamistes marocains : cas du Mouvement de l’Unicité et de Réforme (MUR) et du Parti de Justice et Développement (PJD)

The conception of democracy among Moroccan Islamists: the case of the Movement of Unity and Reform (MUR) and the party of Justice and Development (PJD)

 

Prepared by the researcher : Abdellatif BENBOUNOU, Hassan First University of Settat, Laboratoire des Etudes Juridiques et Politiques (LEJEP), Settat, Morocco.

Democratic Arab Center

Journal of extremism and armed groups : Ninth Issue – November 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin.

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN 2628-8389
Journal of extremism and armed groups

Résumé

Pour légitimer leur participation politique, les islamistes marocains du Parti de Justice et Développement (PJD) et du Mouvement de l’Unicité et Réforme (MUR) affirment que la démocratie est un mécanisme politique neutre et qu’il n’est pas contraire à la consultation (choura). La démocratie est née pour que l’on puisse consulter et délibérer.  Le courant islamiste marocain a longtemps cherché à concilier théoriquement démocratie et choura (consultation). Ce courant modéré convaincu que la référence à la charia ne contredit pas la démocratie opérationnelle qui incite les gens à participer à la gestion de la chose publique par le biais d’élections. Grâce à la théorie de la majorité développée par Raissouni, il devient possible de s’adapter aux mécanismes démocratiques actuels.  La démocratie permet à mieux choisir les personnes compétentes pour la gestion de la chose publique et favoriser le pluralisme et la transparence politiques.

Abstract

To legitimize their political participation, Moroccan Islamists from the Justice and Development Party (PJD) and the Unity and Reform Movement (MUR) assert that democracy is a neutral political mechanism and that it is not contrary to consultation (shura). Democracy was born so that we can consult and deliberate. The Moroccan Islamist current has long sought to theoretically concile democracy and shura. This moderate current is convinced that the reference to sharia does not contradict operational democracy which encourages people to participate in the management of public affairs through elections. The majority theory developed by Rissouni, it becomes possible to adapt to current democratic mechanisms. Democracy makes it easier to choose competent people for the management of public affairs and to promote pluralism and political transparency.

Introduction

L’attitude politique des mouvements islamistes dans le monde arabo-musulman, envers la démocratie, diffère d’un courant à l’autre. En effet le salafisme radicale met en cause la démocratie. Il s’oppose à la conception démocratique occidentale parce qu’elle définit la souveraineté comme émanant du peuple. Pour ces islamistes salafistes, en effet, la souveraineté n’émane que de Dieu et non des hommes, même s’agissant d’une majorité.  Le courant salafiste exerce une forte pression pour que la volonté divine soit mise en premier ordre et qu’elle s’impose à tous les individus de la société et les institutions du régime politique.

Cependant un autre courant modéré des islamistes, considère que la démocratie est un ensemble des principes universels issu des efforts historiques des êtres humains pour l’organisation rationnelle de la société politique. Elle trouve sa source dans un principe et valeur islamique qui est la choura. Cette dernière ne contredit pas les mécanismes de la démocratie qui incitent les gens à participer à la gestion des affaires communes de la nation par le biais d’élections. Le sens de Choura consiste à inciter les gens à prendre ensemble et non pas de façon individuelle des décisions dans le domaine des affaires communes.

 La coexistence entre la démocratie et choura permet à la nation de récupérer sa souveraineté et le droit de choisir son destin et ses gouvernants.

 Pour accepter les règles de jeu démocratiques dans le but d’une participation politique, les islamistes de MUR et de PJD ont élaboré un cadre théorique qui servi à la conciliation de la choura et de la démocratie.

Cette recherche a pour but de montrer comment le courant islamiste modéré de MUR, a réformé sa doctrine politique à référence islamique pour qu’elle soit plus proche aux principes de la démocratie. Pour examiner cette attitude politique, nous allons montrer, à partir de la pensée des leaders de ce mouvement, comment la choura est qualifiée comme une valeur islamique en faveur de la démocratie ? Et pourquoi ce courant a exigé le respect du pluralisme politique et de la transparence qualifiés comme des conditions nécessaires de la pratique de la démocratie dans la vie politique marocaine ?

A-    Choura est un principe islamique en faveur de la démocratie

Raissouni fait une distinction entre choura et démocratie. En effet, selon lui, choura est un principe, une règle de morale et de droit. Il pense qu’à travers toutes les époques, la démocratie n’est qu’une façon de mettre en œuvre la choura. Le principe de consultation a pris plusieurs formes qui ont abouti à la démocratie[1].

Le sens de Choura consiste à inciter les gens à prendre ensemble et non pas de manière individuelle des décisions dans le domaine des affaires communes. Le responsable doit prendre les mesures qui s’imposent pour que ceux qui partagent le même intérêt prennent les bonnes décisions. Participer ensemble permet de choisir la meilleure idée et la voie le plus équitable pour l’appliquer. Choura a pour but de responsabiliser toute la communauté vis-à-vis de la décision prise.

Il n’y a pas, normalement, de réponse précise concernant la mise en œuvre des procédures de la consultation. En effet, avec le temps et l’évolution de la société, les modes de participation évoluent. Les citoyens voulant jouer un rôle dans la gestion des affaires publiques doivent s’adapter à ces paramètres.

En suivant le raisonnement qui est la réalisation des objectifs supérieurs, Raissouni affirme que le verset coranique qui ordonne la choura (consultation), signifie que tout ce qui relève de l’intérêt commun des gens est objet de délibération et sujet d’avis et d’opinions évoluant selon le temps et l’espace[2]. Il a la conviction que « la pratique islamique de la choura (consultation), coïncide – dans son principe et sa finalité – avec l’institution démocratique du suffrage universel, comme fondement du pouvoir et garant de l’égalité des citoyens[3] ».

Les oulémas considèrent que la consultation (choura) est un principe lié à l’exercice du pouvoir. Elle ne concerne pas seulement l’élite qui détient le pouvoir. La consultation est un droit de la nation. Cette dernière a la possibilité de réunir les conditions nécessaires pour désigner des représentants en vue d’assumer la gestion des affaires[4].

Dans le cas où la nation renonce volontairement ou sous la contrainte, à son droit de participer à la gestion publique suivant le principe de choura, alors elle se désiste, pour ne s’investir que dans des affaires et des intérêts d’ordre privé.

Les membres du groupe avaient le droit de s’entendre sur les conditions et les modes d’exercice de choura en fonction de leurs intérêts. Ce groupe peut désigner ses représentants sans pour cela devoir renoncer à son droit de révision du contenu du pacte établi par la choura. Il avait le droit d’exercer la choura directe dans tous les domaines de la vie sociale et politique.

Raissouni affirme qu’il est obligatoire de consulter les personnes spécialisées (ahl al-ikhtissas) dans un domaine susceptible d’être l’objet d’une décision politique. Ceci ne pourrait annuler le droit originel de la masse d’être consultée dans des questions qui relèvent de son intérêt général[5]. Dans ce cas, il existe la possibilité de recourir au référendum pour faire participer la nation à la prise de décisions stratégiques.

Dans une région, dans une ville ou dans une commune, ce qui est commun aux acteurs de la nation relève du domaine de la délibération et de la consultation entre les composants de cette commune[6]. Le principe est d’élargir la consultation et de faire participer le maximum possible de citoyens. Cela s’apparente au pouvoir de la justice et permet que les membres de la nation restent très actifs et se rendent utiles au travers de leurs actions. Par cette politique de participation, les citoyens acquièrent le sens des responsabilités civiques pour la gestion de la chose publique[7].

Selon Raissouni, la Choura englobe tous les domaines de la vie humaine et cela même au niveau des comportements individuels. Choura n’est pas seulement un mécanisme d’organisation des rapports de pouvoir entre gouvernants et gouvernés sur le plan politique mais une valeur sociale prenant un statut de référence éducatif et culturel de l’homme dans la société musulmane[8].

Certains théologiens considèrent que choura est réservée seulement à une minorité de la communauté musulmane : l’élite savante de la nation, les gens qui ont le pouvoir de lier et de délier, eux seuls ont le droit d’être consultés. Cependant, Raissouni affirme que choura concerne tous les membres de la nation et tous les croyants. Mais étendre la choura de façon directe à toute la population peut nuire à son idéal. On ne peut consulter toute la population. La société délègue ses représentants qui prennent en son nom les décisions nécessaires, on parle aujourd’hui de démocratie représentative.

Le principe de choura vise ainsi à la participation de tout le monde mais son exercice peut être restreint aux délégués et aux représentants. Ils se doivent d’assumer leur mission représentative conformément aux aspirations des citoyens délégants. La choura ne contredit pas les mécanismes démocratiques qui veillent à la rationalisation du processus de prises de décisions.

En effet, la démocratie est une conséquence de l’effort humain pour l’organisation de la société politique. Elle a bénéficié de l’expérience des arabes et des musulmans lors de la mise en œuvre de choura, Même si ce fut sur une période relativement courte, l’adoption de la choura par les arabes et les musulmans a contribué à la promotion de l’expérience démocratique. Par la suite, cette expérience s’est enrichie afin de gérer les questions d’une gouvernance fondée sur le régime des institutions et de la séparation des pouvoirs[9].  De par son expérience riche d’actions probantes, la démocratie a contribué à organiser de façon rationnelle la société. Raissouni affirme qu’il est judicieux de s’inspirer de manière rationnelle et autonome des leçons des régimes démocratiques, qui pratiquent des méthodes riches et efficaces. Ces limites peuvent être dépassées mais en exerçant une démocratie qui respecte la religion et la morale pour ne pas tomber dans la démocratie antireligieuse[10]. Les islamistes ont le droit de développer la démocratie mais sans dépasser les piliers de la législation contenus dans le Coran. De plus, ils se doivent de protéger les principes démocratiques tels que le recours à la nation et à ses représentants. Ils doivent également veiller à la protection de la liberté d’opinion et au droit de critiquer les gouvernants, les chefs d’États ou les ministres. Ils ont aussi obligation de contrôler le gouvernant et de lutter contre le despotisme et la monopolisation du pouvoir[11].

Le courant islamiste a longtemps cherché à concilier théoriquement démocratie et choura (consultation). Il en a déduit que la démocratie est un reflet moderne et effectif de choura. C’est un moyen efficace d’expression réelle et de mise en œuvre du principe de consultation. La question de compromis entre démocratie et choura fait partie des grandes problématiques ayant contribué à définir le discours politique du mouvement islamique tout en orientant son action politique[12].

Depuis les années quatre-vingt-dix, les courants islamistes modérés sont convaincus que la référence à la charia ne contredit pas la démocratie opérationnelle qui incite les gens à participer à la gestion de la chose publique par le biais d’élections[13]. La coexistence entre la démocratie et choura a fait régner une nouvelle époque politique qui permet à la nation de récupérer sa souveraineté et le droit de choisir son destin.

L’Islam a toujours recommandé aux gouvernants de consulter le peuple dans tous les actes qui relèvent de la vie publique. La consultation est un impératif de la charia qui ne peut être contredit par l’évolution de la société et ses modes de vie. La charia ne s’adresse aux sociétés arriérées que dans le but de les élever à son niveau, afin qu’elles soient en mesure de s’intéresser à la chose publique, d’exprimer leurs opinions et de contrôler leurs gouvernants[14].

 Grâce à la théorie de la majorité développée par Raissouni, il devient possible de s’adapter aux mécanismes démocratiques actuels. Cette théorie fonde aussi l’idée du gouvernement de la majorité pour rompre avec la gestion bureaucratique de la chose publique. Il n’y a pas lieu de prendre en considération l’avis du Zaʿîm (guide suprême) mais il faut se référer à l’avis de la majorité. L’avis d’un seul individu ne peut suffire. Il faut que la décision soit soutenue par la majorité[15]. Cela permet de mettre en valeur la volonté générale des membres de la nation. C’est la voix de la majorité qui sera prise en considération pour trancher au niveau politique. C’est ce qui permet de mettre un terme à la domination de la décision individuelle et du leadership. C’est une révolution dans le domaine de l’action politique. Soumettre la prise de décision au principe de la majorité permet de trouver des liens entre la choura et la démocratie. Le mouvement est de ce fait plus clairvoyant au niveau des prises de décisions. La démocratie interne devient un outil fondamental pour développer les options stratégiques du mouvement. Grâce à l’adhésion des membres du MUR à cette règle, le mouvement arrive à avoir une réelle maturité sur le plan de son organisation politique[16]. En cas de conflit, le mouvement tranche en faveur de la majorité. Une règle que tout le monde est tenu de respecter. Les leaders du MUR déploient un effort considérable pour que l’espace public d’actions et de paroles soit véritablement soumis à la décision de la majorité.

Le parti a réellement tenté de trouver un compromis entre démocratie et choura qui aurait pour but de renforcer les principes démocratiques conformément à la culture du peuple. Il s’oppose à l’idée de séparer démocratie et choura. Cette dernière est considérée comme une valeur que la démocratie tend à concrétiser. Choura est loin d’être un régime pour gouverner. Dans l’Islam, il n’y a pas de règles précises pour l’application de la choura.

La charte du mouvement considère que le principe de consultation est un principe de valeur qui veille au respect de l’homme en tant qu’être libre et responsable dans le domaine de prises de décisions. Cette position doctrinale est semblable à la pensée politique occidentale qui accorde plus de droits à l’individu en respectant sa liberté et son initiative à manifester sa responsabilité et sa vision pour la gestion de la chose publique[17]. La choura défendue par la jamaʿa veille à la consolidation des libertés publiques et à la promotion de la liberté d’expression ainsi qu’au droit de rassemblement pour tout le monde dans le cadre de l’Islam[18].

Raissouni soutient que rien n’interdit aux musulmans de prendre en considération les expériences démocratiques humaines. Les musulmans sont incités par le Coran à délibérer en vue de prendre des décisions. La démocratie est l’ensemble des moyens cumulés par l’humanité dans la gestion de la chose publique. Une meilleure application permettrait de faire avancer les pays à majorité musulmane sur le bon chemin du développement[19].

Il faut faire un effort pour améliorer les processus démocratiques, et demander aux politiciens attachés à l’identité et aux valeurs islamiques, de forger des formes démocratiques religieuses autres que celles qui pourraient s’opposer à la religion[20]. En effet, les islamistes ont parfaitement le droit de pratiquer des exercices démocratiques. Pour autant, ils ne peuvent prétendre à changer le contenu de la démocratie, celle qui recourt à la nation et à ses représentants, celle qui accorde de la valeur à l’initiative et à la liberté d’opinion, celle qui octroie le droit de critiquer les responsables politiques et enfin celle qui contrôle les actions du gouvernement afin d’éviter toute sorte de despotisme et de monopolisation du pouvoir[21].

Démocratie et choura ne sont que des moyens et non une finalité en soi. Choura est un moyen qui ne relève pas des actes de culte. Son importance est en rapport avec l’utilité de sa contribution à l’organisation de la société. La consultation ne prend pas une forme prédéterminée et détaillée. Choura est une méthodologie évolutive bien loin d’être définitive[22]. L’expérience politique de l’exercice de choura dans l’histoire musulmane n’est pas un modèle unique et légal qui obligerait la communauté musulmane à l’adopter.

 La démocratie n’est pas un instrument mécanique qui exige obligatoirement un plan unique pour la mettre en œuvre. Elle n’est pas non plus un pilier de la religion. De plus, on ne peut la qualifier de libérale ni de capitaliste[23]. Elle est le fruit de l’effort humain pour organiser la société et se manifeste sous plusieurs formes. Dire que sa forme est stable contredit le sens de son contenu. Si la démocratie avait une conception stable, un mode d’organisation prédéfini et une trajectoire préétablie, elle perdrait son sens réel. La démocratie vaut par la liberté de choix des groupes humains et des peuples. La prise de décision est soumise à la règle de la majorité[24].

Deux attitudes s’opposent face à la démocratie. L’une est conservatrice. L’autre, réformiste, considère que la démocratie est l’application effective de la choura, cette dernière n’ayant pas été explicitement détaillée dans le Coran. L’essence de la démocratie, c’est l’aspiration du peuple à avoir une justice et une égalité fondées sur le respect de règles intangibles. En démocratie, seuls sont choisis les hommes compétents et responsables devant ceux qui les ont élus en se fondant sur leurs capacités et non selon des critères plus ou moins subjectifs. Ainsi chacun a sa chance, s’il suit les lois et les règles établies. Ce qui est en conformité avec la justice reste valable pour la charia.

  Les décisions prises de façon unanime en respectant les règles de (l’ijmaʿ) sont considérées comme étant conformes à la vérité. L’application du principe de la majorité pour prendre des décisions peut aboutir au même résultat dû à la mise en œuvre des décisions prises à l’unanimité (Ijma). En général, la décision prise par la majorité est plus fiable que celle prise par une minorité ou par un individu[25].

L’avantage des prises de décision conformément au principe de la majorité, est d’empêcher les présidents et les princes d’exercer le despotisme qui mène directement à l’instauration d’un régime politique tyrannique[26]. De plus, le respect du principe de la majorité peut inciter les gens à se soumettre de plein gré aux décisions prises par les responsables délibérants.

Les domaines de prise de décision suivant le principe de l’ijma’ sont nombreux. En effet, ce principe est applicable dans le domaine de l’opinion et de l’ijtihad pour répondre aux exigences de l’époque contemporaine. Ce qui est constant conformément à la charia n’est pas objet d’intervention, ni pour la majorité, ni pour la minorité[27].

La prise en considération de l’action suivant le principe de la majorité est conforme au principe unanime. L’éloignement entre le principe de l’unanimité (ijmaʿ) et le principe de la majorité augmente ou diminue en proportion du pourcentage de la majorité et de la minorité. Il est possible que le pourcentage de la majorité soit entièrement acquis au point où l’avis de la minorité ne soit que symbolique.

La consultation (choura) est une règle essentielle de la charia. La destitution de celui qui ne consulte pas les hommes de savoir est obligatoire[28]. Le Prophète lui-même recourait à la consultation de ses compagnons lorsqu’il voulait prendre une décision concernant la gestion de la chose publique de la communauté musulmane. Cette réalité ne fait que démontrer ce que nous évoquions précédemment.

B-Neutralité de la démocratie

La démocratie n’a pas de fondement religieux. Elle n’a ni l’aspect chrétien, ni laïc, ni européen. Elle est née pour que l’on puisse consulter et délibérer. La démocratie en tant que moyen, méthode, mécanisme d’organisation, répartition des responsabilités n’est ni religieuse, ni laïque. Elle est un mécanisme qui autorise l’exercice du pouvoir à celui qui a le droit de gestion des affaires communes. La démocratie n’est pas une religion et n’est pas contre la religion.

La démocratie n’a nul rapport avec la religion. Mais le pouvoir fondé sur le principe de choura ne se concrétise que dans une atmosphère de morale mettant en place un gouvernement qui conçoit l’exercice du pouvoir comme un rapprochement de Dieu. L’application des règles de la démocratie agrémente la marche vers le chemin divin. Dans ce cadre, Raissouni insiste sur l’obligation de recours à la démocratie qui n’est point différente des fins de la choura (consultation). L’Islam est la religion de la majorité de la société. Il est impossible que la démocratie élimine ce à quoi croient les gens de façon générale. La démocratie, dans ce cas, reflète la foi et la culture d’un peuple. De ce point de vue, la démocratie n’a pas de religion et n’est contraire à aucune religion. Quand on l’applique dans un environnement islamique, elle devient un moyen d’expression à connotation islamique. Si la démocratie s’appliquait avec sincérité et transparence, elle ne pourrait être dans ce cas qu’un moyen au service de l’homme et des groupes humains. Tout cela relève bien des objectifs de l’Islam et de la charia.

Selon Raissouni, la démocratie est un régime qui n’a ni appartenance ni contenu précis. Elle peut être appliquée dans toutes les sociétés et dans tous les lieux. Il la conçoit en dehors de sa référence philosophique, culturelle et historique.

Le parti fait appel à la concrétisation d’une démocratie réelle qui permet l’émergence des institutions efficaces, élues de manière transparente et favorisant les bons choix et les orientations nationales qui répondent aux attentes ambitieuses de la masse populaire dans le domaine de la justice sociale, du développement économique et de la dignité humaine[29].

La démocratie est devenue, de nos jours, le mécanisme essentiel de la réforme, le moyen idéal pour la gestion du pluralisme politique. Elle est fondamentale pour mettre en place les institutions et les appareils responsables de la gestion publique. C’est un outil grâce auquel le citoyen peut contrôler ses gouvernants et les mettre face à leurs responsabilités, notamment quand ils font des erreurs. La démocratie permet de mieux contrôler les dépenses des deniers publics. Elle permet aux citoyens de reprendre confiance en les institutions politiques[30]. Dans le cas où les gouvernants ne respecteraient pas leurs engagements, le peuple a la possibilité de les sanctionner par le biais des urnes.

   Dans les instances dirigeantes du MUR, les procédures démocratiques sont appliquées pour prendre les décisions. « Nous ne disons pas que cette démocratie est explorée dans les ouvrages de Fikh ou que c’est une démocratie islamique ou qu’elle est contraire à l’Islam[31] ». Il n’est pas convenable de donner un aspect géographique, religieux ou laïc à la démocratie.

Raissouni est pour l’application de la démocratie sans limites. Il garde cependant l’espoir que la démocratie puisse refléter les valeurs, les cultures et les convictions de l’environnement socioculturel dans lequel elle est appliquée, car la culture dominante peut à travers le chemin de la démocratie déterminer les limites des choix de la mise en œuvre de la démocratie. En effet, dans ce cas, la démocratie reflète la culture dominante des gens[32]. Dans son ouvrage « La nation est l’origine », Raissouni plaide pour une démocratie qui consolide les idées et les principes démocratiques en vue de faire participer le peuple à la gestion de la chose publique. En Islam, la nation musulmane est la source du pouvoir.

Dans le cas où le choix démocratique serait contraire aux normes islamiques, le courant islamiste considérerait alors qu’il y a eu une mauvaise compréhension de l’Islam et irait chercher à remédier à cela en expliquant aux gens l’utilité des solutions à référence islamique.

Cette considération du choix erroné de la nation, encourage certains adversaires à prétendre que les islamistes pourraient remettre en cause la démocratie à leur arrivée au pouvoir. Cependant, les événements témoignent qu’ils sont victimes là où la démocratie disparaît. Dans le monde arabe, ce sont les démocrates arrivés au pouvoir qui l’ont remise en cause[33].

Si la démocratie signifie l’exercice du pouvoir du peuple par le peuple ou par leurs représentants, il est irrecevable de la considérer comme conception qui s’oppose à l’Islam qui n’avait stipulé aucune forme déterminée de gouvernement ni dit comment les citoyens pouvaient participer au pouvoir. Il a cédé cela à la créativité humaine suivant les objectifs civilisationnels déterminés par l’homme. Toute forme de gouvernement qui peut se rapprocher du bon modèle d’exercice du pouvoir n’est pas seulement accepté, mais il est indispensable, du point de vue religieux et temporel, d’en tirer les avantages jusqu’à profits ultimes[34].

La démocratie n’est pas applicable dans toutes les sociétés de la même façon, notamment parce qu’il existe des différences reconnues entres les démocraties occidentales. Donc, il est légitime que les pays du tiers-monde, entre autres les pays du monde musulman, puissent l’adapter à leurs principes religieux et à leurs formes civilisationnelles. La formation de la démocratie est une opération continue qui s’adapte avec son temps et son lieu et qui n’a pas de forme prédéterminée destinée à l’importation. Quelle que soit la condition, c’est la volonté du peuple qui tranche. Il n’est pas envisageable de gouverner de manière contestable, bien au contraire, cela doit être de manière consentie par les gens, c’est cela le véritable contenu de la démocratie[35].

Il est vain d’opposer la démocratie à la choura (consultation) car cette dernière n’est qu’un principe et non un mode de gouverner. Le principe de consultation est appliqué suivant l’initiative humaine, et est en conformité avec la situation civilisationnelle ainsi qu’avec le niveau de développement des systèmes politiques du peuple qui le met en œuvre, selon les époques qu’il traverse. Ces exemples historiques de désignation des gouvernés à travers une instance de gens qui lient et qui délient (ahl al-hal wa al ‘aqd) n’est pas toujours obligatoires[36]. Nous admettons aisément qu’il n’existe pas une seule définition précise de la démocratie à laquelle on se réfère et que l’on applique.

A la différence des islamistes réformistes et ouverts d’esprit qui considèrent que la démocratie est un moyen neutre qui aboutit à l’organisation de la société politique, le courant islamiste radical et salafiste adresse une sévère critique à la démocratie. Il s’oppose à la démocratie occidentale « parce qu’elle définit la souveraineté comme émanant du peuple ».

Il est aussi hostile à tout pouvoir autoritaire qui s’arroge la souveraineté. Pour ces islamistes salafistes, en effet, la souveraineté n’émane que de Dieu et non des hommes, même s’agissant d’une majorité. Ils combattent donc la tyrannie et le pouvoir unique des régimes militaires et des partis uniques. Leur combat n’est pas celui de la démocratie contre la dictature, mais celui du droit divin contre l’arbitraire humain. Ce courant salafiste met en avant deux sortes de slogans politiques : ceux affirmant la primauté absolue de la loi divine « le Coran est notre Constitution », « L’Islam est la solution » Il ne s’agit pas d’un double jeu, mais de la difficulté à concilier deux impératifs ; la dénonciation illégitime et la souveraineté divine »[37].

Le courant salafiste exerce une forte pression pour que la loi divine soit intangible et qu’elle s’impose à toute la société. Selon lui, il faut rétablir la souveraineté de Dieu sur le peuple ayant renoué avec la jahilliya. Une fois cet objectif atteint, le domaine de la législation et de la décision politique sera minimal. Il suffira alors que les bons musulmans délibèrent entre eux au sein des conseils consultatifs, pour que la loi de Dieu soit reconnue comme telle.

Bien des confusions caractérisent la pensée politique des islamistes traditionalistes qui mettent le point sur l’opposition entre Choura et la démocratie. Ils soutiennent que la démocratie est contraire à l’Islam car elle met en avant la souveraineté du peuple sur celle de Dieu.

Les islamistes modérés sont des partisans de la démocratie. Ils la considèrent comme moyen pour arriver au pouvoir et moraliser la vie publique. Il est clair que, dans les pays où existe un jeu politique ouvert, sinon démocratique, les grands mouvements islamistes se sont modérés et intégrés dans le jeu politique (Turquie, Jordanie, Maroc, Koweït). Bien sûr, les islamistes ne mettent pas leur drapeau dans leur poche. Par définition, ils ne peuvent renoncer à l’idée que la loi du Dieu est supérieure à la loi des hommes. Mais il est évident que la démocratie ne se réduit pas à un consensus sur les valeurs : elle correspond tout d’abord au fonctionnement d’institutions qui permettent au jeu politique de rester ouvert, quels que soient les partis au pouvoir[38].

Ainsi, nous constatons que les islamistes du PJD ont une vision neutre du concept démocratique. Ils le considèrent comme un moyen pour mettre en œuvre le principe islamique Choura.

C-Favoriser le pluralisme politique

Le despotisme politique est l’un des plus gros problèmes que connaît depuis fort longtemps le monde musulman. Il n’est pas une nouveauté, cependant, il persiste toujours, empêchant la société de se développer, paralysant tous les acteurs et tous les partis politiques. La plupart des mouvements islamiques accordent la priorité à la revendication du respect des libertés, des droits de l’homme ainsi qu’à l’instauration de la démocratie car ils sont les premiers à souffrir du despotisme politique[39].

La référence ne pourra jamais remettre en cause les droits fondamentaux dans la société. Quand le parti déclare qu’il s’inspire de la référence islamique pour l’élaboration de projets socio-économiques, il tait qu’il exerce une tutelle sur l’Islam ou qu’il parle en son nom. L’Islam est une référence pour l’État et par conséquent l’est aussi pour tous les partis politiques marocains. Insistons sur le fait que l’exercice des droits de la citoyenneté est valable pour tous, sans distinction basée sur la religion, le sexe ou la race[40]. Conformément à sa référence islamique, le PJD a opté pour un chemin de modération et de juste milieu. Il rejette les idées et les comportements extrémistes. Il fait appel au dialogue intellectuel en se basant sur la science, la logique et la preuve pour diffuser le savoir et la connaissance. Il dénonce et refuse toutes les formes de violence[41]. Le PJD opte pour une réaction créative et positive avec les données de la modernité intellectuelle, politique et cognitive. Le fait de recourir à la référence islamique est tout à fait contraire au conservatisme et au sous-développement. Il faut préparer l’avenir avec les moyens de l’époque[42].

Les acteurs politiques doivent reconnaître l’inaliénabilité de certains principes et la reconnaissance de l’égalité des citoyens en droits, l’acceptation du pluralisme religieux et la participation des forces philosophiques ou politiques athées ou agnostiques. L’impératif du pluralisme exige cette reconnaissance de droit, ainsi que le respect de la liberté de conscience, de culte (ou non) et d’expression pour tous de la même façon. Ces principes sont universels et partagés : il appartient ensuite aux sociétés de trouver le modèle politique qui convient à leur culture et à leur psychologie collective[43].

Durant les préparations des élections législatives de 2011, Benkirane a affirmé que le mode de scrutin adopté par le Maroc ne permettait pas d’avoir une majorité absolue. Cette déclaration a été considérée comme la volonté de son parti de collaborer avec les adversaires politiques en vue de former un gouvernement de cohabitation. Benkirane a également dit que la concurrence politique entre les partis est une chose naturelle et que par ailleurs, il félicitait par avance le parti politique qui remporterait les élections législatives.

Les cadres du PJD mettent l’accent sur les points communs entre les acteurs politiques. Dans leur programme, sont mises en valeur leurs similitudes et non leurs différences. Ils veulent croire en la possibilité de se rapprocher des autres partis. Leur but est de consolider ce qui, tous, les réunit. Quant aux divergences, elles demeurent un objet de discussions intellectuelles et politiques, très loin de la confrontation et de la violence[44].

les cadres du MUR sont des partisans de la liberté conditionnée. Mohamed Al-Hamdaoui affirme que « la nouvelle Constitution a mis en valeur la liberté d’expression. La liberté est un principe fondamental dans la société, dans l’organisation et dans toutes les institutions. Mais je ne cautionne pas une liberté sans conditions. Dans certaines situations, la liberté pourrait nuire aux valeurs communes de la société. Ceci doit être pris en considération du point de vue juridique[45] ».

Le PJD défend le droit à l’organisation politique des autres mouvements islamiques. De temps à autres, le PJD interpelle le pouvoir au sujet des droits d’organisation politique. En effet, certains leaders du PJD ont déployé de gros moyens afin de réussir la transition démocratique et le dialogue avec les salafistes.

Ce parti islamiste ne remet pas en question le fait qu’il doit y avoir de la concurrence dans le domaine politique. Ainsi, il reconnaît le pluralisme politique. Cette reconnaissance permet au discours religieux de se distinguer de celui de ses opposants qui prônent des idéologies politiques socialistes ou libérales.

D- La défense d’une vie politique transparente

En général, les élections permettent l’alternance au pouvoir de manière pacifique et ensuite aux désignés par le peuple d’exercer un pouvoir démocratique. Ce processus est nécessaire pour une bonne gestion de la chose publique. Les élections sont essentielles pour garantir le principe de participation et mettre en œuvre la démocratie représentative ou directe. Cependant, il existe un fort pourcentage d’abstentionnistes et de personnes non inscrites sur les listes électorales, ce qui remet en cause ce même principe. La représentation politique est en rapport avec la légitimité des décisions politiques. Chaque citoyen, quand il vote, est l’égal des autres électeurs, il est le représentant, tout comme ses compatriotes, du choix du peuple. Les élections « constituent un procédé par lequel les citoyens affirment leur souveraineté et réalisent qu’ils appartiennent à une communauté nationale, au-delà des groupes fondamentaux que sont la famille, la tribu, le village ou la communauté religieuse [46] ».

 L’accélération du processus de réforme démocratique dans notre pays permet de renforcer le sentiment d’appartenance à la patrie et de ce fait, d’encourager le citoyen marocain à devenir un électeur responsable. Pour que le peuple ait envie de se mobiliser, il faut que des conditions telles que la moralité, la transparence de la gestion publique, la justice soient réunies et clairement établies. Il faut motiver le citoyen pour qu’il se sente investi dans le processus du développement économique du pays[47].

Les observateurs nationaux et internationaux, ont, durant les années passées, émis de forts doutes quant à la transparence des élections au Maroc. Les électeurs avaient perdu la volonté d’aller aux urnes, l’administration falsifiait les résultats des votes ou passait sous silence les malversations. Les partis politiques marocains pâtissaient de cette corruption généralisée par des lobbies malfaisants[48]. Le tutorat de l’administration s’agissant des élections ne pouvait que nuire à l’image du pays, et notamment à cet Etat de droit que le Roi Mohamed IV ne cessait de réaffirmer dans ses discours.

Le PJD a interpellé l’Etat afin que celui-ci s’engage à garantir la probité et la transparence des élections. Les conditions matérielles et humaines nécessaires au bon déroulement de celles-ci doivent être réunies, cela dans le respect du code électoral et des échéances électorales[49]. Les représentants régionaux, ont reçu à cet effet, lors du démarrage des campagnes électorales des consignes, venant des hautes sphères de l’Etat, leur demandant de garantir la transparence des élections. Des réformes, ont en effet, été initiées visant à parachever l’édifice démocratique et l’œuvre d’instauration de l’État de droit dans le pays, et parmi celles-ci, le code électoral doit s’insérer avec rigueur.

Afin que la transparence électorale puisse se faire sans encombre, le PJD propose l’intervention d’un juge garant d’élections plus fiables.  La présentation d’une requête devant les tribunaux contestant des résultats aux élections, grâce à la simplification de ce type de procédures, est une garantie contre les tentatives de corruption. Elle permet également de dénoncer les tentatives d’influence exercées sur les citoyens, ce qui est condamné par la loi.

Dans cette optique, le PJD souhaite ne pas rater son rendez-vous avec l’histoire lors des élections législatives de 2007, qu’il veut transparentes et garantes de l’Etat de droit. C’est l’occasion de réaliser une transition démocratique, en coupant court aux valses-hésitations de l’Etat qui ne semble pas avoir défini un projet démocratique complet[50]. Les électeurs ont pris conscience que la transparence lors d’élections législatives transparentes est le seul moyen d’écarter les hommes politiques corrompus et de choisir des dirigeants nouveaux et intègres. A l’heure actuelle, cette possibilité d’une autre politique n’est pas totalement garantie.

« Ainsi les élections au Maroc ne remplissent pas exactement les mêmes fonctions que les démocraties occidentales. La compétition étant circonscrite dans des espaces contrôlés qui ne débouchent qu’exceptionnellement sur le pouvoir effectif, les élections permettent juste une certaine circulation des élites en avalant des processus de cooptation définie par la classe politique ou permettent de plébisciter des hommes ou des projets sans possibilité réelle de choix [51]».

Bien que les leaders du PJD revendiquent la garantie de la transparence des élections législatives et communales, cela ne les empêche pas pour autant de discuter avec les représentants du régime quant à l’aménagement de la carte électorale. Il arrive que le Ministère de l’Intérieur impose au PJD de présenter un pourcentage des candidats limités aux élections. A partir des années quatre-vingt-dix, la culture du compromis et de la négociation commençant à se pratiquer au niveau syndical et politique, elle a ainsi favorisé le réaménagement de la carte électorale[52]. Le PJD n’a jamais dénoncé l’ingérence du pouvoir dans leurs affaires internes, car les dirigeants du parti ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les gouvernants. Benkirane a pourtant dénoncé de tels agissements, notamment celui d’imposer un nombre de candidats représentant le PJD aux élections, ajoutant même que cela portait préjudice au parti et surtout que c’était une grave atteinte à l’honneur de la patrie. Il a, par cette déclaration, demandé au régime de cesser d’exercer une tutelle sur son parti, non pas tant pour les dommages que cela causait à ce dernier, mais surtout parce que cette politique nuisait à l’image que l’on pouvait avoir du Maroc.

La loi sur les partis politiques a pour objectif principal de réformer la vie politique et de laisser les partis libres d’assumer leur mission, qui est de former, d’encadrer et de représenter de manière honorable leurs concitoyens.

Les partis politiques doivent se préparer à la concurrence politique, et de ce fait, élaborer des programmes différents et de nouveaux projets de société[53].

En plus de la loi sur les partis, la réforme de la scène partisane et politique exige également que soit réformé le régime électoral en vue d’une meilleure rationalisation de la vie politique. Le pays a besoin d’une réforme politique globale qui permette l’émergence d’un gouvernement responsable, soutenue par une majorité parlementaire issue d’une élection libre et transparente[54].

La loi sur la création des partis politiques a inquiété les leaders du PJD, car ils trouvaient les procédures compliquées quand il s’agissait de créer un parti. Des attributions importantes ont été octroyées au Ministère de l’Intérieur afin qu’il émerge cette nouvelle loi, dans des conditions favorables[55].

Bibliographie :

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  3. Al-Othmani Saad Eddine, Méthodologie du PJD pour la réforme politique, Exposé dans une période de formation des membres des Secrétariats généraux, Série de PJD, N°1.
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  5. Charte de la Jama’a islamiya, Juin 1989 cf Mohamed Darif, Islam politique au Maroc, p. 281.
  6. Conférence de Mohamed Al-Hamdaoui, Président du Mouvement de l’Unicité et de Réforme. In site : alislah.ma.
  7. Entretien avec Nordine Karbal, Ancien parlementaire, 8 Août 2013.
  8. Hami Eddine Abdelali, La constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force, éd An-Najah Al-Jadida, 2005 (En arabe).

9.         Mérad Ali, L’Islam contemporain, Que sais-je ? Presses Universitaires de France, 1984.

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11.    Parti de Justice et Développement, Loi sur les partis politiques et attitude du PJD, série de justice et développement N°2.

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13.    PJD, Rapport politique (en arabe), Série justice et développement, document 4, janvier 2006.

  1. Propos de Abdellah BAHA, le 26 Septembre 2008 au Siège principal du PJD, voir Mémoire de Mohamed Fadil, Transformation doctrinale de l’islamisme et émergence du Parti de Justice et de Développement, au Maroc, Université de Québec, Mai 2009.
  2. Raissouni Ahmed, La finalité de la pensée : ses intérêts et ses règles, (en arabe), éd Dar al-Kalima, 2009.
  3. Raissouni Ahmed, La nation est l’origine : approche originelle des questions de la démocratie, de la liberté de l’expression et de l’art, éd Arab network for reserch and publishing, Bayrout 2012.
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  5. Raissouni Ahmed, Le mouvement islamique : Montée ou déclin, (en arabe), Editions Alwane Maghribiya, 2004.
  6. Raissouni Ahmed, Le mouvement islamique : Montée ou déclin, (en arabe), Editions Alwane Maghribiya, 2004.
  7. Raissouni Ahmed, Revue an-Nour, N° 93, Février 1999.
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  9. Raissouni Ahmed, Revue d’al-Forqane, p.56. In Abdelali Hami Eddine, La Constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force (En arabe), éd An-Nadjah al-Jadida, 2005.
  10. Ramadan Tariq, L’Islam et le réveil arabe, Presses du Châtelet, 2011, pp. 188-189.
  11. Roy Olivier, Généalogie de l’islamisme, Hachette, 1995, p. 48.
  12. Tarkamani Abdellah, Les mouvements islamiques et la démocratie : un état critique ? In, Les islamistes et le champ politique au Maroc et dans les pays arabes (en arabe), Ouvrage collectif, travaux d’une table ronde organisée en 21-22 Juin 2007, par le Centre des Etudes Constitutionnelles et Politiques en collaboration avec Konrad Adenauer, éd 2008, p. 231.
  13. Tozy Mohamed (dir.), Elections au Maroc entre partis et notables (2007-2009), Imprimerie Najah Aljadida, Casablanca 2010.

[1]. Ahmed Raissouni, Le mouvement islamique : Montée ou déclin, (en arabe), Editions Alwane Maghribiya, 2004, p. 50.

[2]. Abdelali Hami Eddine, La constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force, éd An-Najah Al-Jadida, 2005 (En arabe), p. 160.

[3]. Ali Mérad, L’Islam contemporain, Que sais-je ? Presses Universitaires de France, 1984, p. 100.

[4]. Ahmed Raissouni, La nation est l’origine : approche originelle des questions de la démocratie,de la liberté de l’expression et de l’art, éd Arab network for reserch and publishing, Bayrout 2012, p. 24.

[5]. Ahmed Raissouni, La nation est l’origine : approche originelle des questions de la démocratie, de la liberté de l’expression et l’art, Op.cit., p. 26.

[6]. Ibid, p. 26.

[7]. Ibid, p. 26.

[8]. Abdelali Hami Eddine, La Constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force (En arabe), éd An-Najah Al-Jadida, 2005, p.157.

[9]. Ibid, p. 158.

[10]. Ahmed Raissouni, Revue d’al-Forqane, p.56. In Abdelali Hami Eddine, La Constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force(En arabe), éd An-Nadjah al-Jadida, 2005, p. 161.

[11]. Raissouni, Al-Forqane, p. 65, In Abdelali Hami Eddine, La Constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force, éd Anajah Aljadida, 2005 (En arabe), p. 161.

[12]. Abdelali Hami Eddine, La Constitution marocaine et les enjeux des équilibres de force, (En arabe), Op.cit., p. 149

[13]. Abdellah Tarkamani, Les mouvements islamiques et la démocratie : un état critique ? In, Les islamistes et le champ politique au Maroc et dans les pays arabes (en arabe), Ouvrage collectif, travaux d’une table ronde organisée en 21-22 Juin 2007, par le Centre des Etudes Constitutionnelles et Politiques en collaboration avec Konrad Adenauer, éd 2008, p. 231.

[14]. Alla al Fassi difan ani Charia (défense de la charia) In, Mohamed TOZY, Monarchie et Islam politique au Maroc, Presse de Sciences Po, 1999, p. 140.

[15]. MUR, Dix ans d’unicité et de réforme : formation, acquis, espérance et défi (en arabe), Novembre 2006 Rabat, p. 35.

[16]. MUR, Dix ans d’unicité et de réforme…, Op., cit, p. 35.

[17]. Charte de la Jama’a islamiya, Juin 1989 cf Mohamed Darif,  Islam politique au Maroc, p. 281.

[18]. Ibid, p. 284.

[19]. Ahmed Raissouni, Revue an-Nour, N° 93, Février 1999.

[20]. Revue Al-Forqan, N° 37, p. 65.

[21]. Ahmed Raissouni, Revue d’al-Forqane, N° 37, 1996.

[22]. Ahmed Raissouni, La finalité de la pensée : ses intérêts et ses règles, (en arabe), éd Dar al-Kalima, 2009, p.145.

[23]. Ibid, p. 145.

[24]. Ibid, p. 145.

[25]. Ahmed Raissouni, La question de la majorité de point de vue légale (en arabe), Arab network for reserch and publishing, Bayrout 2012, p. 83.

[26]. Ibid, p. 83.

[27]. Ibid, p. 83.

[28]. Ibid, p. 90.

[29]. Saad Eddine al-Othmani, Méthodologie du PJD pour la réforme politique, Exposé dans une période de formation des membres des Secrétariats généraux, Série de PJD, N°1, p. 13.

[30]. PJD, Rapport politique (en arabe), Série justice et développement, document 4, janvier 2006, p.  4.

[31]. Ahmed Raissouni, Le mouvement islamique : Montée ou déclin, (en arabe), Editions Alwane Maghribiya, 2004, p. 54.

[32] Ibid, p. 55.

[33]. Ibid, p. 56.

[34]. Saad Eddine Al-Othmani, Religion et politique distinction sans séparation, Op.cit., p. 38.

[35]. Saad Eddine Al-Othmani, Religion et politique distinction sans séparation, Op.cit., p. 39.

[36]. Ibid, p. 38.

[37]. Olivier Roy, Généalogie de l’islamisme, Hachette, 1995, p. 48.

[38]. Olivier Roy, Généalogie de l’islamisme, Op.cit., p. 118.

[39]. Ahmed Raissouni, Le mouvement islamique : Montée ou déclin, (en arabe), Editions Alwane Maghribiya, 2004, p. 48

[40]. Saad Eddine al-Othmani, Méthodologie du PJD pour la réforme politique, Exposé dans une période de formation des membres des Secrétariats généraux, Série de PJD, N°1, p. 7.

[41]. Saad Eddine al-Othmani, Méthodologie du PJD pour la réforme politique, Op.cit., p. 7.

[42]. Saad Eddine al-Othmani, méthodologie du PJD pour la réforme politique, Op.cit., p. 7.

[43]. Tariq Ramadan, L’Islam et le réveil arabe, Presses du Châtelet, 2011, pp. 188-189.

[44]. Propos de Abdellah BAHA, le 26 Septembre 2008 au Siège principal du PJD, voir Mémoire de Mohamed Fadil, Transformation doctrinale de l’islamisme et émergence du Parti de Justice et de Développement, au Maroc, Université de Québec, Mai 2009, p. 77.

[45]. Conférence de Mohamed Al-Hamdaoui, Président du Mouvement de l’Unicité et de Réforme. In site : www.alislah.ma.

[46]. Mohamed Tozy (dir.), Elections au Maroc entre partis et notables (2007-2009), Imprimerie Najah Aljadida, Casablanca 2010, p. 31.

[47].PJD, Mémorandum du Parti de Justice et développement concernant les élections législatives de l’année 2007, (En arabe), avril 2006, p. 5.

[48]. Ibid, p. 4.

[49]. Ibid, p. 4.

[50]. PJD, Mémorandum du Parti de Justice et développement concernant les élections législatives de l’année 2007, Op.cit., p. 5.

[51]. Mohamed Tozy (dir.), Elections au Maroc entre partis et notables (2007-2009), Imprimerie Najah Aljadida, Casablanca 2010, p. 13-14.

[52]. Ibid, p. 12.

[53]. PJD, Mémorandum du Parti de Justice et développement concernant les élections législatives de l’année 2007, (En arabe), avril 2006, p. 14.

[54]. Parti de Justice et Développement, Loi sur les partis politiques et attitude du PJD, série de justice et développement N°2, p. 5.

[55]. Parti de Justice et Développement, Loi sur les partis politiques et attitude du PJD, série de justice et développement N°2, p. 5-6.

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