Research studies

la métamorphose d’un genre poétique oral amazigh – Origine, Formes, Evolution, Adaptabilité Et Richesse Thématique

The Transformation of an Amazigh Oral Poetic Genre - Origins, Forms, Evolution, Adaptability, and Thematic Richness

 

Prepared by the researche  : Mustapha Merouan – Doctorant LALIES/USMBA Fès, SAHIM/INSAP Rabat Maroc.

Democratic Arabic Center

International Journal of Amazigh Studies : First issue – December 2024

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Registration number
R N/VIR. 3366 – 4559 .B
International Journal of Amazigh Studies

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Résumé

Cet article explore Timnaḍin, un genre poétique féminin amazighe, prédominant chez les Ait Atta dans le sud-est du Maroc. Timnaḍin trouve ses origines au XXe siècle, à une époque marquée par l’émigration masculine et individuelle. Ce genre se caractérise par un vers unique composé de deux hémistiches séparés par une césure, et peut prendre la forme de conversations poétiques, de joutes oratoires ou de devinettes. Timnaḍin a évolué au fil du temps, passant de chants interprétés en solo sous forme d’un soprano à des performances intégrant des instruments modernes, et de manifestations individuelles à des exécutions collectives. Ce genre poétique couvre un large éventail de thèmes, offrant une représentation riche de la vie vécue ou espérée. Ancré dans la tradition orale, Timnaḍin continue de se développer tout en préservant son authenticité, reflétant ainsi les réalités locales, nationales et universelles. L’étude se penche sur l’histoire et les origines de ce genre, sa structure, ses formes d’exécution, les thèmes abordés, ainsi que l’influence des facteurs culturels et sociaux sur son développement.

Abstract

This article explores Timnaḍin, an oral poetic genre predominant in southeastern Morocco, initially practiced by the Ait Atta tribes before spreading to other tribes. Originating from poetic lamentations of women in the 1960s and 70s, marked by immigration and family separation, Timnaḍin is characterized by a unique verse composed of two hemistiches separated by a caesura. This genre can take the form of poetic conversations, verbal duels, or riddles. Timnaḍin has evolved from unaccompanied chants to performances integrating modern instruments, transitioning from individual to collective executions. This poetic genre covers various themes, offering a rich representation of lived or aspired life. Rooted in oral tradition, Timnaḍin continues to develop while preserving its authenticity and reflecting local, national, and universal realities. The study examines its history and origins, structure, forms of execution, themes addressed, and the impact of cultural and social factors on its development.

Introduction 

La poésie est attestée depuis longtemps chez les Amazighs (H. Basset, 1920 : 301), et elle se distingue par sa beauté et son symbolisme. Souvent associée au chant et à la danse, cette poésie est emmagasinée dans la mémoire collective et transmise oralement de génération en génération. Elle accompagne les Amazighs dans leur quotidien, exprimant aussi bien la gloire que la perte, la joie que le chagrin. Parmi les nombreux genres poétiques amazighs, Timnaḍin occupe une place centrale, étant profondément enraciné dans le sud-est marocain. Initialement pratiqué par les tribus des Aït Atta, Timnaḍin s’est par la suite diffusé à d’autres communautés.

Apparu dans les années 1960 et 1970, dans un contexte marqué par l’immigration et la séparation familiale, Timnaḍin a évolué des simples lamentations poétiques féminines vers une forme de poésie aux multiples expressions, également adoptée par les hommes. Ce genre se caractérise par un vers unique, concis et chargé de sens, s’exprimant sous diverses formes. Bien que Timnaḍin soit centré sur un genre poétique unique, il témoigne d’une grande richesse thématique, abordant des sujets sociaux, religieux, migratoires, amoureux, satiriques, politiques et moraux. Timnaḍin offre une représentation riche et nuancée de la vie dans le sud-est marocain, mettant en valeur sa singularité culturelle profondément enracinée dans les traditions des tribus Aït Atta[1]. Ce genre poétique reflète à la fois les préoccupations des communautés locales et la diversité de leur quotidien, tout en restant fidèle à sa forme orale ancestrale.

  1. Histoire et origine

Selon la mémoire collective, l’histoire relate le cas d’une jeune femme des Ait Atta contrainte d’épouser un homme qui n’était pas son bien-aimé. Pour exprimer son mécontentement, elle a entonné une série de gémissements sous la forme de “layli lalala yli la“. Ces lamentations ont évolué au fil du temps en intégrant un vers poétique dense tout en préservant le caractère des anciens talalayt (gémissements). Cette évolution a donné naissance à une version élargie, telle que “awalila lala dalilala awalila laladalila lalo“, qui sert aujourd’hui d’introduction à Timnaḍin. Ces variations sont également considérées comme des règles rythmiques à observer lors de la versification, mais elles jouent aussi un rôle de pause permettant au poète, au cours d’une conversation ou d’une joute oratoire, de faire appel à ses compétences en versification ou d’introduire une nouvelle Tamnaḍt (sing. du mot Timnaḍin) tout en restant fidèle au thème et en répondant à la problématique.

Une autre version, en cohérence avec la première en termes d’objectif et/ou de contexte de création de Timnaḍin, aborde le thème de la souffrance et du besoin de se plaindre face à une situation inacceptable. Dans les années 60 et 70 de XXème siècle, marquées par une vague d’immigration dans les régions du sud-est, le capitaine français Félix Mora[2] recrute de jeunes villageois pour travailler dans les mines de charbon du Nord et de la Lorraine en France. Les femmes, confrontées à la douloureuse séparation de leurs maris, fils, frères et bien-aimés, ont trouvé refuge dans la poésie, symbolisée par l’expression artistique de Timnaḍin.

– « a fṛansa tiḥrgit ag tamud, wnna nn-iddan iγr-d i wayeḍ a nn-iddu ! »

Ô toi la France, tu es ensorceleuse : Celui qui te rejoint appelle d’autres au départ. (Lhou Azegui, 2012 : 86)  

A partir des années 1980, suite au changements de systèmes socio-économique (Di Tolla, 2013 : 22), les pays d’accueil sont diversifiés, ainsi que les métiers des immigrants qui commencent à travailler dans d’autres domaines autre que les mines comme le signale ce vers de poésie :

– « Hulanda bu luzinat walu digs ccarbun, Amaziγ a tn-ittafan. »

Aux pays Bas, ils n’ont pas de charbon, il n’y a que des usines. Seul un Amazigh est capable de découvrir ce métal noir. (Di Tolla, 2013 : 22)

Timnaḍin est un genre poétique largement répandu dans tout le sud-est marocain, ayant probablement évolué à partir de l’ancien izli tel que « Oɛṭṭa aquṛaṛ » ou encore « izli aqbuṛ »[3]. Cette forme a subi des modifications et des améliorations pour prendre la forme actuelle de Timnaḍin. Le terme Timnaḍin dérive soit du nom féminin singulier « tamnaḍt », signifiant “région” et soulignant son caractère régional spécifique aux tribus des Ait Atta[4], ses premiers praticiens avant de se répandre dans d’autres tribus et régions du sud-est marocain. Il peut également être relié au mot « tamlaḍt ou imlḍ as tt », signifiant “frappez-le avec”, mettant en lumière un aspect important de Timnaḍin, souvent sous forme de joutes oratoires entre deux poètes ou plus.

Timnaḍin, à l’origine un genre poétique féminin et individuel, est désormais pratiqué par des hommes, caractérisé par un soprano à haute voix et des mélodies personnelles. Sa spécificité réside dans l’utilisation du vers esseulé, « tamnaḍt d tamnaḍt, pièces détachées[5] », pour évoquer sa forme unique et son caractère individuel, capable de transmettre un message, bien que l’ajout éventuel d’autres vers demeure un choix.

  1. Structure de Timnaḍin

Timnaḍin, enracinées dans une structure de base, adoptent la forme de deux hémistiches séparés par une césure, créant ainsi un vers unique, dense en langue et en rythme poétiques, dont le sens est parfaitement complet. Communément appelé « afrradi » ou « afṛdiy » (littéralement : l’esseulé), ce vers unique présente une structure qui varie d’une Tamnaḍt à l’autre selon le besoin mais surtout le choix du poète.

Parmi les structures de “vers unique”, les plus importantes comprennent un seul hémistiche, court et bref, et plusieurs hémistiches lorsque le poète cherche à développer davantage son idée. A cet égard, plusieurs structures de « vers unique » existent en Timnaḍin et dans les plus importantes sont :

    • Un seul hémistiche :

C’est la structure initiale qui constitue la forme de base de Timnaḍin, Il est court, concis et exprime un sens clair en peu de mots :

  • Exemple :

                             – « a tirbatin dda ur i-yrin akkwnt ig ṛbbi d ljir itca wafa ! »

                     O filles qui ne m’aime pas, que dieu rendez-vous chaux brulée !

  1. Deux ou plusieurs hémistiches :

Lorsque le premier hémistiche ne suffit pas pour avoir un sens complet ou une idée claire sur le sujet traité, ou quand le poète veut éclairer son point de vue le plus, donner plus d’informations, expliquer son jugement, justifier ces propos ou autres, il fait appel au vers unique sous forme de deux hémistiches ou plus selon le besoin pour versifier son Timnaḍin :

  • Exemple de deux hémistiches :

              – « a hat ur iwhin uydda diks kkiɣ ula, digm nra aha dduniyt tawada ! »

                       Longue est la durée que l’ai-je, ô vie je ne pas partir !

  • Exemple de trois hémistiches :

                   – « iga lbrrad abaliy, tg tajjajt tujdit, iɛwj as ṛbbi aḍu ! »

               Bouilloire est vieux, neuve est lampe, quel maudit sort a-t-elle !

  1. Formes de Timnaḍin

Dans la catégorie des formes de Timnaḍin, émergent les conversations ou questions-réponses, permettant à deux poètes, poétesses, amoureux ou autres, de communiquer, d’échanger des informations, d’exprimer des sentiments ou simplement de se divertir. Les joutes oratoires constituent une autre forme, où deux poètes règlent des conflits personnels, tribaux, sociaux ou politiques, s’engageant parfois dans une compétition pour confirmer leur expertise en versification de Timnaḍin. Enfin, Timnaḍin se prêtent également à la forme de devinettes, invitant les auditeurs à une réflexion collective pour trouver la solution tout en appréciant les détails subtils. Ainsi, la diversité des structures et formes de Timnaḍin offre un riche panorama d’expressions poétiques.

  • Conversations ou question-réponse :

Il arrive que deux poètes, poétesses, bien-aimés ou autres souhaitent échanger, partager des nouvelles, exprimer des sentiments, envoyer des lettres d’amour ou d’admonition, ou simplement se divertir. Timnaḍin devient alors leur moyen de communication, à la fois le billet de départ et le vecteur de retour :

  • Exemple :

Une conversation poétique[6] sous forme de Timnaḍin s’est tenue entre le grand poète Hmad Ouhachem et Aghtaf, abordant les défis de la vie, les douleurs de l’amour, tout en gardant l’espoir vivant. La solution proposée à la fin est de fuir, un choix difficilement accessible. Aghtaf ouvre le dialogue avec l’idée de l’impossible simple, et Ouhachem le clôture en offrant le possible composé :

– « innas[7] i han asksw n tiḍ iɣzzif yanni lxir, iljigen id afud ur-i-tn-i yuwiḍ! »

Mes yeux, pauvres qu’ils sont, ont aperçu tant de beauté, mais ces fleurs restent hors de ma portée !

– « awa tsul tiṭ inw dak yak-i tsksiw, isul iɣf  ira ad iyi ɣurk qimin ! »

Mon œil encore se penche vers toi, et mon esprit désire demeurer chez toi !

– « i ha  tcqqam tt-aɣ ah-aya dduniyt muḥal, ha y-aẓaẓa nm attin[8] sguluɣ dinna riɣ ! »

Ô vie, combien tu es dure ! Ta lourdeur m’entrave, je ne peux avancer !

– « awa taɣi tɣufi n zzin ur-t anniɣ, a y-asggwas d imiq druɣ iyfsta wul. »

Elle me manque, la belle que je n’ai pas vue depuis un an et plus ; mon cœur se tait presque sous le poids du chagrin.

– « a illa lmṣṛuf d win tayri llan, d unaruz d lmut adday kmln wussan. »

Ô, l’amour est coûteux, l’espoir et la mort se partagent nos jours jusqu’à leur fin.

– « a ysul wayyur d wan itlalan, ad ssurɣ usan d wnna trit a yul ! »

Restons encore, ô lever de lune et ce qui suit, je veux partager la nuit avec mon amour !

Cette conversation amicale, où chaque poète exprime la vie à sa manière, en respectant le rythme, le sens profond, la musicalité et la résonance des mots, se conclut par un vers de Cheikh Hmad Ouhachem. Il lance une balle d’amour qui traverse l’impossible, remettant en question le besoin de fuir les normes sociales à travers le possible composé :

– « Ahawa mc i trit a wadda riɣ, ka ya anxwu lbald ng i wul tnna ran. »

Hé ! Mon amour, si tu m’aimes ainsi, quittons le bled et réjouissons nos cœurs !

  • Joutes oratoire

Les joutes oratoires occupent une place importante dans Timnaḍin. Elles constituent un cadre où deux poètes, poétesses, ou plus, règlent leurs différends, qu’ils soient personnels, tribaux, sociaux, politiques, ou autres. Ces confrontations poétiques sont également une manière de se mesurer les uns aux autres, de démontrer leur maîtrise de la versification de Timnaḍin, de se forger une réputation et de gagner en notoriété auprès du grand public, ou tout simplement de se libérer et d’alléger leur esprit.

  • Exemple :

Une femme des Ait Lfrsi[9], nommée Toda Ɛddi, était connue pour ses joutes oratoires acerbes, souvent dirigées contre ses ennemis comme ses amies. Ses Timnaḍin, décrits comme des “balles de feu” par l’une de ses victimes, Ouchada, qui disait : « illa am wafa g imi ! » signifiant “il y a du feu dans ta bouche”, étaient empreints d’une satire mordante. Parmi ses nombreuses confrontations, on cite celle où elle se moque de son amie Hra Bihi[10] :

« A ha ḥra bihi kaɣ-d iqucan nnm ad isn-i nɣz akal ! »

O Hra Bihi, prête-nous tes dents pour labourer la terre !

Le mari de Hra Bihi, Ouchada, lui a répondu avec sagesse :

– « a ta maɣ is tga tuɣmst iwfan azawar, lmxluqt n ṛbbi ayd ng ur da tnbaḍaɣ ! »

Avoir de grandes dents n’est pas un défaut, créature de Dieu, nul n’est sans défaut.

Et il a ajouté :

– « Mk tbaḍt kmmin naqṣ ussan zayd iḍan, ur ixwḍi xs yan ikkan abrid n barra !»

Si tu es forte, réduis les jours et allonge les nuits, seul est coupable celui qui dévie du droit chemin !

  • Timnaḍin sous forme de devinettes :

Timnaḍin se pratique également sous forme de devinettes, apportant plaisir et divertissement aux enfants et aux adultes. Cependant, ces devinettes vont bien au-delà du simple jeu, servant aussi à transmettre des messages codés, à aborder des sujets tabous, ou à critiquer de manière subtile grâce à un double sens astucieux. Chaque Timnaḍin propose ainsi deux niveaux de lecture : un sens général, accessible et compréhensible par tous, et un sens plus profond, réfléchi, qui permet au poète de faire passer un message en “disant tout sans rien dire”. Chacun est alors invité à une réflexion collective pour résoudre l’énigme, où chaque détail compte et n’est jamais gratuit.

  • Exemple 1:

Mc illa mayd ɣifi isqsan tinim asn : illa g umda yaɣt irifi.

Si quelqu’un me cherche, dites-lui : je suis dans le lac mort de soif.

  • Exemple 2:

Awa fasr a bu izli yan wawal : ur uliyɣ wala gzɣ wala lkmɣ akal.

O poète, explique ma parole : je n’ai ni monté, ni descendu, ni atteint la terre ?

  1. Exécution de Timnaḍin

Timnaḍin, dispersées dans un vaste espace riche en particularités ethniques, se différencient d’une région à l’autre, d’une tribu à l’autre, ou plus précisément d’un poète ou d’une poétesse à l’autre. Ces différences reposent sur leurs capacités poétiques (habilité en versification et composition poétique, maîtrise des rythmes, notoriété, etc.), leur physiologie (souffle étendu, voix forte et touchante, etc.), leur psychologie (bonne réputation, capacité à affronter un public, courage de traiter certains sujets, etc.), ou d’autres clés de succès qui peuvent aider le poète à convaincre un public très exigeant.

Timnaḍin est un genre féminin par excellence, bien qu’il soit aujourd’hui largement pratiqué par les hommes. Son exécution est principalement individuelle, sous forme d’un soprano à forte voix, rythmé par une mélodie personnelle. Cependant, on trouve également des Timnaḍin exécutées en duo (hommes et/ou femmes) ou collectivement (4 à 5 personnes ou plus). La seule condition est que les réciteurs connaissent bien tous les Timnaḍin en question et maîtrisent leur rythme, car la récitation collective sous forme d’orchestre ajoute charme et beauté au chant[11].

À l’origine, Timnaḍin se pratiquait sans accompagnement musical, mais cette situation a évolué avec le temps. Aujourd’hui, divers Timnaḍin sont rythmés par la flûte, instrument emblématique de la vie pastorale. Récemment, au début du XXIe siècle, une vague de renouveau, impulsée par de jeunes musiciens et poètes, a transformé les anciens codes et règles. Ce renouvellement a instauré une pratique moderne, exploitant les avancées en matière de musique, de composition et d’enregistrement. Cela a donné naissance à des œuvres adaptées aux goûts des jeunes générations, tout en préservant l’authenticité des izlan de Timnaḍin. Divers instruments sont désormais utilisés, tels que le violon, le luth et le piano, et des tentatives de fusion avec d’autres genres (comme Timnaḍin et Aḥidous) sont explorées, puisant également dans la musique mondiale et ses différents styles pour trouver de nouvelles inspirations.

Ce genre lyrique exprime les sentiments du “Moi” envers son environnement, sans être limité par le temps ou l’espace. Bien que moins fréquent lors des festivités où prédomine Aḥidous[12], Timnaḍin continue de s’adapter aux aspirations actuelles tout en demeurant fidèles à leurs racines culturelles.

  1. Classification de Timnaḍin

Timnaḍin, un genre poétique complet, se présente sous diverses variantes, toutes désignées par le terme « Timnaḍin ». De nouveaux termes émergent parfois, tels que “timɛayrin” pour Timnaḍin satiriques ou “timlaḍin” pour les joutes oratoires. Ces dénominations sont des créations de chercheurs[13] impliqués dans la standardisation de la langue amazighe. Il est à noter que ces termes ne sont pas nécessairement reconnus ou utilisés par les poétesses et poètes, qui préfèrent généralement se référer uniquement au terme “Timnaḍin“.

Timnaḍin agit comme un moule où le poète, appelé « Mtmnaḍt » ou « Butmnaḍt » (détentrice ou détenteur de Timnaḍin), exprime ses sentiments, dénonce les souffrances quotidiennes et aborde une variété de sujets socio-économiques et politiques tels que les élections, les conflits tribaux, l’immigration, le succès ou l’échec dans la vie. En résumé, Timnaḍin capture la vie dans sa totalité à travers des vers versifiés.

Et comme résultat, il n’existe pas de sous-genres distincts et nommés au-delà de Timnaḍin elle-même, elle englobe toutes les formes et peut être subdivisé uniquement en fonction des thèmes ou des sujets abordés. Timnaḍin explore une vaste gamme de sujets, allant de la vie tribale quotidienne aux réalités plus larges et universelles. Les thèmes incluent la religion, l’émigration, les souffrances, l’amour, la satire et la morale, souvent accompagnés de conseils de vie. Ces poèmes, riches en images poétiques soigneusement choisies, offrent une plateforme d’expression libre qui permet aux poètes de dévoiler leurs sentiments, de critiquer ou de célébrer, reflétant ainsi une représentation variée et complète de la vie. Quelques exemples de thèmes traités sont :

  • Portée religieuse

C’est à travers des vers religieux que débute une scène de Timnaḍin, où le poète invoque Dieu pour obtenir le succès et la réussite de sa prose auprès de ses auditeurs. Cette introduction inclut des formules d’imploration et de louanges, notamment sur la grandeur du prophète ou d’autres figures sacrées. Voici un exemple de l’introduction religieuse :

Awa bismillah bdiɣ Timnaḍin.

Au nom de dieu, je commence Timnadin !

Bismillah bdiɣ isk aɛilm a ṛbbi zwur i tnbaḍt inw ula ray.

Au nom de Dieu, je commence, que Dieu me guide et me donne la bonne raison !

Rjiɣ walli tṛjam a islman, agnsu n waman ag ixatr ur immut.

  Je me réfère à Celui (Dieu) que les poissons invoquent, (Younes) qui a grandi dans la baleine et n’est pas mort[14].

Mar ṛbbi ad rarn lxaḍr, i winna ur issin i wawal lmɛani !

Que Dieu apporte de la raison à ceux qui ne comprennent pas le sens !

A ṛbbi ɣriɣ ak ad i taɣt afus, i tḍaɛ dduniyt i ku yan !

O Dieu, je t’appelle, aide-moi, et que la vie obéisse à chacun !

Ces introductions montrent comment les poètes utilisent des références religieuses pour exprimer des souhaits de succès et de guidance, tout en établissant un lien spirituel avec leur public.

  • Immigration et exil

Le thème central de Timnaḍin, comme mentionné précédemment, est profondément marqué par l’émigration, qui a bouleversé la sphère tribale, particulièrement sur le plan émotionnel. Les dégâts et les déchirements causés sont incalculables, et pour exprimer cette métamorphose ou chercher un soulagement, Timnaḍin est devenu un refuge.

  • Exemple 1:

Yawa kkiɣ ibrdan imnɛn ur is ukiyɣ is-i zlan ar tyira !

Oh, chemins de qualité que j’ai empruntés, je n’ai ressenti la perte qu’à la fin !

  • Exemple 2:

– « yaya idda lbabuṛ g waman tawada yaya n ifiɣr allig zlan asmun inaw ! »

Oh, le bateau traversant la mer comme un serpent, a fait perdre mon amour !

– « awa li la la la da li la la awa li la la la da li la la lo. »

(Talalayt)

– « a ttutɣ issun g wul a lqrḍas iɣal usmun aya-ya labas is-k nufa ! »

Oh ! Frappé au cœur par une balle, ô ! Mon amour croit que je suis en prospérité !

– « awa izri lɛid ay-awdyan ur-i iṣuna, ya-ya nmra nnw awdyan yaya urkm yusiy ! »

Oh ! La fête de l’Aïd est passée, personne ne m’a appelé, oh ! Mon numéro inconnu est-il toujours là ?

Ces exemples illustrent comment Timnaḍin reflète les émotions et exprime les réflexions liées à l’émigration, la séparation, la distance et le manque de nouvelles de l’être cher. Ces éléments provoquent des chocs et des malheurs personnels difficiles à apaiser ou à résoudre sans retrouvailles.

  • Souffrances et blessures :

Les souffrances vécues et quotidiennes constituent un fardeau lourd qui perturbe l’âme humaine, cherchant constamment à se stabiliser et à atteindre un certain équilibre. Pour y parvenir, Timnaḍin, parmi d’autres formes d’expression, sert de plateforme pour exprimer l’inavouable, confesser, se lamenter, mais aussi se défendre. Parmi les Timnaḍin qui abordent les paradoxes de la vie humaine, on cite ce qui suit :

  • Exemple 1:

– « a han talb yusit muɣa illa awen ṛbbi a ljwamiɛ txwam ak ! »

Oh Mora[15] a pris l’imam, ô mosquées vides, dieu vous garde !

  • Exemple 2:

– « ata tswitaɣ a dduniyt aman n ulili, tgit-aɣ afud nil wul inaw ! »

Oh vie, tu nous as abreuvés d’amertume, tu as mis ton genou sur mon cœur !

– « yam ata sswiɣ am a dduniyt iman, yam ata sbrɣ allig ur i tkit aḍu ! »

Oh vie, j’ai essayé et réessayé, de patience tu ne m’as rien donné !

– « maɣ allig nlla g dduniyt nɛawn aɣjdim day i widda mi inm waḍu. »

Pourquoi, dans cette vie, devons-nous nous asseoir et partager avec les chanceux ?

Maɣ allig tḥlit a dduniyt i ka tadjt ka igllin ammi urak illi[16] !

Pourquoi es-tu belle pour certains, laissant les autres comme s’ils n’existaient pas ?

Ces exemples montrent combien les Timnaḍin peuvent servir de moule pour exprimer la complexité de la vie et combien elles peuvent être une source précieuse d’information, mettant en lumière les paradoxes rencontrés dans l’existence quotidienne.

  • Amour :

Butmnaḍt (poète) utilise des termes évocateurs et sélectionne soigneusement des images poétiques pour décrire son monde intérieur et révéler ses émotions. Il ou elle exprime également les sentiments et aspirations des amoureux, donnant ainsi une voix aux divers ressentis de la communauté, qu’ils soient implicites ou explicites.

  • Exemple 1:

– « Awa taɣi tɣufi n zzin ur t anniɣ, a y-asggwas d imiq druɣ-i yfsta wul. »

La belle, que je n’ai pas vue depuis plus d’un an, me manque, ô mon cœur se tait presque !

  • Exemple 2:

– « Hzza tiṭ a wadda y-i ira wul, ad rɣeɣ as nkkin dda mi tkit afa ! »

Mon amour, lève tes yeux, regarde-moi, ô feu, ton regard me brûle !

– « Tɣza tɣufi digi yan wanu s id lmitru, hat tsgulatin aman [17] ! »

En mètres, ton désir a creusé un puits, il l’atteint à l’eau !

Ces formulations mettent en avant l’habileté du poète de Timnaḍin à utiliser des images poétiques et des symboles métaphoriques pour exprimer à la fois ses propres émotions, son amour, et son désir ardent d’être près de son amant. Elle révèle également la tendresse brûlante, la nostalgie des moindres détails et l’enthousiasme envers l’être aimé qui découlent de cette poésie.

  • Satire

La satire est l’un des sujets favoris du grand public et un thème récurrent dans l’izli de Timnaḍin. À travers des vers incisifs, le poète critique des pratiques, qu’elles soient personnelles, tribales ou sociales. Il exprime son point de vue sur une situation, une personne ou même une institution, déclenchant parfois une guerre poétique. Les balles satiriques, métaphoriques, sont alors lancées à ses adversaires, ennemis ou même amis.

  • Exemple 1:

– « A salḥ amṣlallaḥ ak tslḥ dduniyt. »

O Saleh Amselalah (distorsion de nom Saleh) que la vie te balaye !

  • Exemple 2:

– « Unna islmn ayayt ljamɛ idɛuyas, mc ifɣ ad ur d uɣuln is igen ad ur d akin. »

O priants, priez pour lui, que s’il sort, il ne revienne jamais, et que s’il dort, il ne se réveille pas !

– « Yaɣi lbaṭl kiɣ iṛẓan ixxayi gunaw, ur iswi taẓalimt ur iswi ffid aman. »

Mon époux est maudit, mauvais compagnon, il ne vaut ni un oignon, ni même l’eau qu’on verse !

  • Morale et recettes de vie

Parmi les thèmes centraux de l’izli de Timnaḍin figure la morale. Le poète, en tant que promoteur des valeurs humaines, propose des enseignements de vie, des leçons à retenir pour éviter de tomber dans l’interdit ou de reproduire l’échec. Ces enseignements touchent les transactions personnelles, les relations au sein du groupe, de la tribu ou de la communauté, et s’étendent à des réflexions plus larges sur le plan national et universel. À travers des vers soigneusement composés, Timnaḍin présente des pratiques à éviter ou à suivre pour mener une vie équilibrée et harmonieuse.

  • Exemple 1:

– « Tcqqa dduniyt ig-as iṣṣfa yan ibrdan dacn ig-as iɛta tillas ! »

Combien la vie est dure pour les honnêtes, encore plus pour les malhonnêtes !

  • Exemple 2 :

– « Tṛwa tmazirt g illa usklu d umddakkwl, hat da tgga afṛaḥ i wul ! »

Quelle est belle la vie lorsque la nature et l’ami sont présents, ils apportent le bonheur au cœur.

  • Exemple 3 :

– « ildjign addag izri ṣṣif ususn, hat bḍank a y-amɛḍur d twuri nnk ! »

Les fleurs tombent après l’été (en automne), ô fou, tu t’es éloigné de ton travail !

Ce dernier vers souligne la nature éphémère des plaisirs et la manière dont l’insouciance peut détourner les gens de leurs responsabilités. Le poète semble interpeller ceux qui, emportés par des distractions passagères, oublient l’importance de se concentrer sur leurs obligations et leur travail quotidien, indispensable pour maintenir un équilibre dans la vie.

Conclusion

Timnaḍin émerge comme une forme poétique singulière qui, malgré ses origines douloureuses et ses premières manifestations a cappella, s’est transformée en un genre aux multiples facettes. Ce genre a su préserver son caractère individuel sans accompagnement musical tout en intégrant progressivement des performances collectives et des instruments modernes. La classification de Timnaḍin demeure fluide et est principalement liée aux thématiques abordées, avec le terme « Timnaḍin » servant de dénomination générique. Des variations et dénominations nouvelles, comme Timɛayrin et Timlaḍin, ont émergé, bien que de manière limitée, témoignant de la flexibilité et de la richesse de ce genre poétique. Ces variations soulignent la diversité des thèmes traités, qu’ils soient liés à la vie personnelle ou aux préoccupations sociales des tribus du sud-est marocain. Cette évolution démontre que Timnaḍin a su préserver son authenticité tout en s’adaptant aux transformations sociales, culturelles et artistiques, devenant ainsi un reflet fidèle des réalités locales, nationales et universelles.

Bibliographie 

AZERGUI, Lhou, (2012), « La mine et la France dans les chants des femmes Ayt Atta », In : Les Amazighs de / en France. L’apport des Marocains dans une identité franco-berbère en construction (coordination Lahoucine Bouyaakoubi), Souss Impression, Agadir, p.86.

BASSET, Henri, (1920), Essai sur la littérature des Berbères. Ancienne Maison Bastide-Jourdan, Jules Carbonel ; Imprimeur- Libraire- Editeur. Alger, p.301.

DI TOLLA, Anna Maria, (2013), Emigration et identité à travers la poésie chantée en Tamazight (sud-est marocain), In : Etudes et documents Berbères, N°32, La boite à Document, p.13.

Entretiens de terrain

AGHTAF Lhou Mouâcha, agé de 63ans, poète et chanteur de différents genres poétiques amazighes des Ait Atta notamment Timnaḍin et Tamdeyzat ; il a plusieurs albums dans ce sens ; la 1ère interview faite le 05/05/2016 ; la 2ème à 03/04/2020., et la 3ème à 04/06/2020 par voie téléphonique.

BOUKIS Omar, âgé de 30 ans, ex-membre de groupe d’Aḥidous Ait Boukis à Tinghir et groupe Tizwit à Kelâat Megouna, membre et co-versificateur de groupe d’Aḥidous professionnel Ait Atta- Ait Ouzine, il appartient à la confédération d’Ait Atta ; khoms Ayt Isfoul, lingnage Ayt Brahim Ohmmi, 1ère interview faite le 17/08/2020 ; la 2ème le 28/08/2020 à Tabsbast ; la 3ème le 07/09/2020 par voie téléphonique.

CHOUCHANE, Fatima ; Femme qui appartient à la confédération d’Ayt Atta ; khoms Ayt Wahlim ; fraction Ayt Aissa Ou Brahim ; âgée de 52ans. Ait Aissa Oubrahim ; le premier entretien le 11/05/2016 le 2ème le 29/05/2020.

ELBADAOUI, Jaafar ; membre de la troupe d’Aḥidous « Tazdemt » ; troupe de Mellab spécialisée dans la composante poétique Tazehzakiyt. Alnif le 19/05/2016. Le deuxième le 29/07/2023 à Mellab.

KOUJOUT, Hassan ; journaliste et chercheur en anthropologie, âgé de 40ans, il appartient à la confédération des Ait Atta ; khoms Ayt Ounbgui, lignage Ayt Khbach , fraction Irejdalne; interview faite par voie téléphonique suite au contrainte de confinement due à la propagation de l’épidémie Covid-19, le 05/06/2020.

OUALHEM Fatima Lahcen; Femme qui appartient à la confédération d’Ait Atta ; khoms Ayt Isfoul, lingnage Ayt Aissa Bab Ighef; âgée de 46ans ; interview faite le 29/05/2020.

OUHACHEM Hmad Bouaazama, âgé de 83ans, grande figure de la poésie orale amazighe, avec plus de 60ans de carrière. Il appartient à la confédération des Ait Atta, Khomos Ait Iɛzza. 1er entretien fait 12/09/2021, le 2ème le 20/03/2023, le 3ème le 29/07/2023.

OULHADJ Mouha, chercheur et praticien d’Aḥidous de Buwḍar, il appartient à la confédération des Ait Atta, koumos Ait Onbyi, Lingnage Ayt Oumnassef, âgé de 49ans, il habite à Aoufous Errachidia. Interview faite par voie téléphonique le 11/09/2020.

OUMADIN, Mimoun, fondateur et chef de groupe professionnel d’Aḥidous d’Ait Atta « Ait Ouzzin », âgé de 48ans, il appartient à la confédération des Ait Atta ; khoms Ayt Wallal, lignage Ayt Ouzzine; il habite à Ait Ouzzine Nakoub -Zagora. Interviews faites par voie téléphonique suite au contrainte de confinement due à la propagation de l’épidémie Covid-19, la 1ère interview faite le 04/06/2020 ; la 2ème à 19/08/2020, la 3ème à 20/08/2020, la 4ème le 01/09/2020.

ROUJI Ahmed, grand poète et ancien praticien d’Aḥidous, âgé de 90ans, il appartient à la confédération des Ait Atta ; khoms Ayt Iɛzza, lignage Ibaghaden ; interview faite le 25/08/2020 à Taghzoute N’ait Atta-Tinghir.

TALIBI, Hamid, chercheur, poète et praticien des genres poétiques des Ayt Merghad, lignage Ayt Mesri, Sous-lignage Ayt ɛmeṛ Menṣuṛ, sous-sous-lignage Ayt ṭṭalb. Agé de 39ans. Interview faite le 13/03/2022.

[1] La confédération des Ayt Atta, l’une des plus grandes organisations tribales au Maroc et en Afrique du Nord, remonte au VIe siècle. Son histoire est intimement liée à la figure légendaire de Dadda Ɛṭṭa, considéré comme leur ancêtre commun et père spirituel. Elle a pris forme à partir d’une entente entre deux tribus, les Ayt Waḥlim et les Ayt Isful, installées dans les montagnes du Saghro, en vue de construire un grenier collectif pour stocker les céréales, assurant ainsi la sécurité alimentaire durant les périodes de transhumance. Ce pacte s’est renforcé au XVIe siècle, évoluant en une structure organisée en cinq cinquièmes appelées « Xems Xemas » grâce à l’intégration d’autres tribus.

[2] Félix Mora, un militaire français, a exercé en tant que recruteur pour les Charbonnages de France. Entre 1960 et 1980, il a voyagé dans le sud du Maroc, notamment dans le sud-est, recrutant des milliers de Marocains sur la base de leurs qualités physiques, qu’il envoyait ensuite en France pour travailler dans les mines du Nord Pas-de-Calais et de la Lorraine.

[3] Aghtaf (Lhou Mouâcha), âgé de 63ans, est un poète et chanteur spécialisé dans divers genres poétiques amazighs, notamment Timnaḍin et Tamdeyzat des Ait Atta. Il a à son actif plusieurs albums dans cette lignée. La première interview a eu lieu le 05/05/2016, suivie de la deuxième le 03/04/2020, et enfin la troisième le 04/06/2020, toutes réalisées par voie téléphonique.

[4] Hassan Koujout, âgé de 40ans, chercheur en anthropologie, il travaille sur les genres poétiques des Ait Atta. Interview faite par voie téléphonique suite au contrainte de confinement due à la propagation de l’épidémie Covid-19, le 05/06/2020.

[5] Cheikh Hmad Ouhachem, âgé de 84 ans, est une éminente figure de la poésie orale amazighe, cumulant plus de 60 ans de carrière. Trois entretiens ont été réalisés avec lui, le premier le 12/09/2021, le deuxième le 20/03/2023, et le troisième le 29/07/2023.

[6] Conversation poétique entre le poète Hmad Ouhachem et Rays Aghtaf. Dernière consultation sur la chaine YouTube le 17/08/2024.  Lien : https://youtu.be/6tHfOqYkYQs?feature=shared

[7] inna as.

[8] ad tt in.

[9] Commune rurale de la province de Tinghir.

[10] Fatima Lahcen Oualhem, âgée de 46ans. La 1ère interview faite le 29/05/2020, la 2ème le 18/06/2024.

[11] Rays Aghtaf (Lhou Moâacha), op.cit.

[12] Aḥidous est une danse collective, dans laquelle le chant s’associe à la poésie et à la danse. Au sein de la confédération des Ait Atta, toute célébration digne de ce nom ne saurait être complète sans la présence de l’Aḥidous. Cette danse revêt différentes formes et variantes, avec une diversité dans la présentation, mais l’essence fondamentale demeure généralement constante.

[13] Hamid Tlibi, Agé de 41ans, chercheur, poète et praticien des genres poétiques des Ayt Merghad. Interview faite le 13/03/2022.

[14] Le poète fait référence à l’histoire du prophète Younes sans mentionner son nom, laissant le contexte suffire pour la compréhension. Il utilise cette référence pour demander la protection divine afin que sa poésie rencontre le succès.

[15] Félix Mora.

[16] Elidressi My Hmad, connu par « Aqzdir », poéte d’Alnif, mort en 2018. Dernière consultation sur la chaine YouTube le 17/08/2024. Lien : https://youtu.be/Zm_r-rV2mPA?feature=shared

[17] Moulay Hmad Aqzdir, op.cit.

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