Research studies

Le rôle des think tanks stratégiques dans la lutte contre le terrorisme international

 

Prepared by the researcher 

  • Latifa Chaouki, Doctorante en sciences politiques et droit international, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc En cooperation avec
  • Karima HESSANE, Professeur de sciences politiques, Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc

Democratic Arab Center

Journal of Strategic and Military Studies : Sixteenth Issue – September 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
 ISSN  2626-093X
Journal of Strategic and Military Studies

Résumé

Depuis quelques années, la politique internationale a connu l’apparition d’un nouvel acteur avec une forte influence dans la prise de décision stratégique internationale, à savoir les centres de réflexion ou les think tanks. La montée de ces institutions a augmenté d’une façon remarquable. Ils sont devenus une contribution scientifique significative et notable à la résolution des problèmes internationaux épineux. Les think tanks sont donc des laboratoires de recherche qui produisent des solutions de politique publique qu’ils cherchent à vendre à ceux qui souhaitent prendre part à la formulation de ces politiques. Ces centres de réflexion jouent un rôle central dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en fournissant aux autorités compétentes des informations sur les organisations extrémistes, leur financement, leurs dirigeants et leurs centres. Ils contribuent à la vie publique en faisant le lien entre le monde de la recherche et le monde politique, et apportent une rigueur académique à l’étude des problèmes contemporains tels que le terrorisme international. En revanche, ces think tanks font face à plusieurs obstacles dans leur travail, notamment le défi financier, l’absence de l’indépendance et de l’objectivité scientifiques, et le manque de la créativité et la production des nouvelles idées.

Introduction générale

Depuis quelques années, une nouvelle forme d’institution suscite curiosité et méfiance. Qualifiés de « réservoir à penser », de « boite à idées », de « laboratoire politique », de « prêts à penser des décideurs », voir d’  « officine d’intérêts », ces organisations, que l’on nomme notamment «  think tanks » en anglais, centres de réflexion en français, n’appartiennent pas à notre tradition politique. Aucune traduction ne rend d’ailleurs compte complètement de la réalité que recouvre ce terme et la méfiance que suscitent les think tanks en raison de leur influence supposée et de leur origine outre atlantique[1] est symptomatique de la réticence des français à cette nouvelle forme de la participation à la vie politique nationale et internationale. Pour un « think tank », comme pour Auguste Comte, ce sont les idées qui gouvernent le monde. Cette affirmation du philosophe souligne, selon Jacqueline Russ[2], « la puissance redoutable de ces forces spirituelles sont se nourrissent l’homme et l’humanité ». L’émergence de ces organisations « productrices d’idées » dans le système institutionnel.

 L’expression « think tanks » ou réservoir d’idées ou laboratoire d’idées[3] désigne une institution de droit privé, en principe indépendante, à but non lucratif, qui regroupe des experts ou des professionnels chargés de réfléchir sur des questions des domaines politiques, économique, technologique, social, etc. il réunit souvent autour d’une personnalité politique ou d’un parti politique, des personnes désirent réfléchir sur une base non professionnelle à des problèmes relevant des politiques publiques. La création de think tanks a été massive de la fin des années 1960 au début des années 2000. Au plus fort de leur croissance, vers l’année 1996, il se créait dans le monde près de 150 think tank par an. Depuis, la progression de leur nombre a fortement ralenti aux Etats-Unis, mais elle s’est accélérée en France, de même que s’est renforcé leur poids sur la décision politique. Les Etats-Unis restent le pays qui compte le plus de think tanks, suivi depuis quelques années par la chine.

Les think tanks sont donc des laboratoires de recherche qui produisent des solutions de politique publique qu’ils cherchent à vendre à ceux qui souhaitent prendre part à la formulation de ces politiques. Le paradoxe est que si un nombre croissant de personnes reconnaissent l’intérêt qu’il y a à disposer d’une expertise et d’une capacité de prospective à moyen et à long terme, très peu sont prêts à en payer le prix. Dans une approche pluraliste de la démocratie, les think tanks sont un élément essentiel de la participation au système politique. Ils aident à la création de corps intermédiaire et de citoyens informés et responsables, plus participatifs et plus à même de faire contrepoids à tous ceux qui ont intérêt à un système fermé et opaque de décision que ce soit au niveau national, ou international. Les think tanks s’inscrivent dans une culture politique de l’influence pour laquelle est décisive la capacité à produire des idées et à les introduire au bon moment dans le débat politique ou la négociation internationale. Ils constituent un outil indispensable pour participer efficacement à la régulation de la mondialisation et y défendre ses idées et ses intérêts[4].

Pour Richard N.Haass[5], les laboratoires d’idées contribuent de cinq façons à la politique publique : Ils « génèrent des idées originales et des options politiques »[6] ; Ils fournissent un réservoir d’experts prêts à être employés par le gouvernement »[7] aux Etats-Unis, les think tanks contribuent à la circulation des élites, par exemple en servant de réservoirs de talents ou en permettant aux membres d’une administration d’intégrer une structure et de préparer leur retour parti n’est plus au pouvoir ; Ils constituent « un lieu où les décideurs peuvent débattre d’idées et tester de nouvelles approches »[8]. Par exemple, Chatham House, qui permettent la confidentialité des échanges[9]. Cette pratique a été reprise par de nombreux think tanks ; Ils ont un rôle pédagogique, tant au niveau des élites que des citoyens, et contribuent à éclairer le débat public[10] et ont également servi de support à l’émergence d’un groupe de dirigeants conservateurs ; Les think tanks consacrés aux relations internationales peuvent « compléter les efforts officiels pour résoudre les conflits ».

Plusieurs variétés de think tanks se distinguent : Des « universités sans étudiants », comme la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale ou l’IFRI en France. Ils emploient des chercheurs, en général titulaires de doctorats, et ont à cœur de réaliser des études dotées d’une rigueur académique[11] ; des Think tanks travaillent principalement grâce à des études commandées par les institutions publiques, telle la RAND Corporation ; des advocacy think tanks (en français, il pourrait s’agir de « think tanks voués à une cause »). Ils produisent des études et mettent en avant des idées en lien avec les valeurs qu’ils veulent défendre ; les think tanks liés aux partis politiques. Bien qu’ayant été commandités par des partis politiques, ils tentent de garder une certaine autonomie de façon à préserver la qualité des recherches ; les think tanks catégories, autour d’un métier, comme l’ANDRH[12].

Depuis 1973, une montée en puissance de think tanks proches de Reagan et de Thatcher est observable dans les pays anglo-saxons tels que : Heritage Foundation, Cato Institute, Adam Smith Institute. Les think tanks vont d’une certaine façon suivre et amplifier les divergences idéologiques qui commencent à se creuser dans ces pays. En réaction, des think tanks plus progressistes vont être créés, tel l’Institute for Public Policy Research. Néanmoins, durant cette période, ce sont plutôt les think tanks conservateurs qui vont être les plus influents et donner le tout. En politique internationale, le Project For the New Américain Century, créé en 1977, aura une forte influence sur le président George W. Bush, notamment dans sa politique irakienne[13].

La montée en puissance des think tanks en France n’est pas isolée. En règle générale, la chute du mur de Berlin voit l’éclosion de nombreux think tanks, notamment dans les anciens pays communistes. Aux Etats-Unis, les démocrates et les libéraux, qui ont l’impression d’avoir en partie perdu la bataille des idées, vont étudier les moyens de renforcer les think tanks proches d’eux-mêmes et de mieux les financer, de façon à rattraper leur retard[14].en fait, aux Etats-Unis, les libéraux classés à gauche sont alors puissants dans les universités, mais leurs think tanks ont pris du retard.

En 2012, 6603 think tanks[15] étaient répertoriés dans le monde contre 6480 en 2015[16]. La création de think tanks a été massive de la fin des années 1960 au début des années 2000. Au plus fort de leur croissance, vers l’année 1996, il se créait dans le monde près de 150 think tanks par an. Depuis, la progression de leur nombre a fortement ralenti aux Etats-Unis[17], mais elle s’est accélérée en France, de même que s’est renforcé leur poids sur la décision politique[18]. Les Etats-Unis restent le pays qui compte le plus de think tanks, suivi depuis quelques années par la chine[19].

A la fin de la guerre froide, le monde a été témoin d’un passage de la sécurité militaire traditionnelle à la sécurité non traditionnelle[20]. Les think tanks ont relevé le défi posé par les acteurs armés non étatiques. Aujourd’hui, des insurgés, des terroristes et des extrémistes d’idéologies ethno-politiques, politico-religieuse et de gauche droite participent, soutiennent et prônent la violence au niveau international. Pour réduire la menace de violence et d’extrémisme, la communauté des groupes de réflexion sur la sécurité et la paix mènent des recherches approfondies fondées sur des preuves. Pour être efficaces dans la lutte contre le terrorisme, les think tanks doivent travailler avec plusieurs entités. Cela ne peut se faire que si les futurs think tanks recrutent à la fois des penseurs et des exécuteurs. Alors, il est essentiel de s’interroger sur l’importance des think tanks dans ce monde où les défis et les incertitudes sont multiples surtout la menace du terrorisme à l’échelle mondiale. Alors, quels sont les think tanks intéressés par l’étude du terrorisme international et quel rôle jouent-ils dans la lutte contre le terrorisme international ?

Dans cette étude, nous avons d’abord identifié ces think tanks, leur définition et objectifs (section 1), ainsi que leur rôle dans la lutte contre ce phénomène et les limites auxquelles ces centres sont confrontés (section 2).

Section 1 : Les think tanks intéressés par l’étude du terrorisme international

  • Le centre européen des études sur l’antiterrorisme et le renseignement (ECCI)

L’ECCI est basé en Allemagne et aux Pays-Bas, préoccupé par les politiques antiterroristes, par les gouvernements et les efforts non gouvernementaux. Ses études et rapports concentrent sur les efforts européens de lutte contre les groupes radicaux, principalement « ISIS » Al-Qaïda et autres, « djihadistes » et de droite en Europe. Ils sont des polices européennes et régionales et internationales de lutte contre le terrorisme préoccupé par la paix, l’intégration de toutes les religions dans la société. Il travaille en coopération avec des experts et des centres de recherche pour échanger des expériences et des recommandations en participant efficacement à leurs ateliers et conférences. Le centre a été classé en tête de la page de recherche de Google sur la lutte contre le terrorisme. Il est également classé un centre européen international. Il mérite d’avoir le meilleur réseau d’experts académiques et de chercheurs seniors bien connus qui ont participé à des ateliers internationaux, des conférences et des séminaires et sessions internationaux sur les médias et la télévision en Europe et dans toute la région.

  • Le Centre d’analyse du Terrorisme CAT

Le centre d’analyse du terrorisme est un centre de recherche visant à devenir un groupe de réflexion européen de premier plan sur l’analyse du terrorisme. Le CAT est reconnu comme établissement d’intérêt public. Fondé par Thibault de Montbrial, Jean-Charles Brisard et Damien Martinez, en 2014. Ses missions est de constituer une capacité unique de recherche et d’analyser sur le terrorisme et les stratégies de réponse, notamment l’analyse opérationnelle, le financement et l’implantation des activités terroristes ; créer une plateforme d’information sur la menace terroriste ; développer une force de proposition à l’égard des pouvoirs publics et des institutions européennes et favoriser la coopération internationale et l’échange d’informations en matière de lutte contre le terrorisme et le financement du terrorisme. Le CAT est un think tank indépendant qui a été créé et existe grâce au soutien de personnes physiques ou morales, et dispose du statut d’association  loi 1901 à but non lucratif. Parmi ses publications et recherches, nous citons «  terrorisme dans l’Union Européenne : bilan 2017 ; Audition par la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur les Moyens de Daech ; Euro 2016 : Terrorist Threat Assessment ; Commerce Illicite et Financement du Terrorisme ».

  • Le centre de réflexion Ifri

L’institut français des relations internationales (Ifri) est un centre de recherche et de débat indépendant consacré à l’analyse des questions internationales comme la sécurité, le terrorisme international, la paix mondiale,…etc. Inspiré du modèle anglo-saxon, l’Ifri, think tank ou « laboratoire d’idées » français, s’est affirmé dans la durée, depuis sa création en 1979 par Thierry de Montbrial. Part intégrante du réseau des plus grands think tanks internationaux, l’Ifri a pour mission, en réunissant acteurs et analystes de la vie internationale, de mener une réflexion libre et approfondie sur les grands enjeux contemporains. Il a ainsi vocation à développer la recherche appliquée dans le domaine des politiques publiques à dimension internationale ; favoriser le dialogue et une interaction constructive entre chercheurs, praticiens et leaders d’opinion. L’Ifri travaille régulièrement en partenariat avec ses homologues internationaux- la RAND Corporation, la Brookings institution, le Council on foreign relations et le Center for Strategic and Endowment for International Peace, le Japan institute for international Affairs (JIIA), l’institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO), la French-Korean Foundation, le Conseil des relations étrangères allemend (DGAP), etc[21].

L’Ifri entend être le grand institut européen de base française. La dimension européenne est donc primordiale dans toutes ses activités. L’Ifri est présent à Bruxelles par son bureau –Ifri Bruxelles- ouvert depuis mars 2005, et qui est l’interface active entre Paris et Bruxelles. Sa mission est d’enrichir le débat européen à travers une approche pluridisciplinaire couvrant toutes les dimensions des relations internationales. Ifri Bruxelles organise environ une trentaine de manifestations par an. Parmi les thèmes abordés en 2011, on citera : la gouvernance économique européenne ; la politique européenne de voisinage, les premiers pas du Service européen pour l’action extérieure ; l’OTAN et la Russie face à l’Afghanistan ; lessans-papiers en Europe ; les politiques européennes de l’énergie et de l’environnement ; la sécurité spatiale en Europe ; la sécurité du Sahel.

La recherche policy oriented de l’IFRI a pour mission d’éclairer et de mettre en perspective les grands événements internationaux. Elle s’adresse prioritairement aux décideurs politiques et économiques, aux milieux académiques, aux  leaders d’opinion ainsi qu’aux représentants des sociétés civiles.

Pour mener cette ambition, ses travaux sont organisés en pôles de recherche régionaux (Europe, Asie, Afrique, Moyen-Orient, Maghreb, Turquie contemporaine, Etats-Unis, Russie/NEI, relations franco-allemandes…) ou en pôles transversaux (mondialisation et économie mondiale, questions stratégiques et de sécurité, les migrations et les questions d’identité, la géopolitique de l’énergie, le climat, etc.) constitués en centres de recherche, chaque centre publie sa collection électronique disponible sur le site de l’IFRI.

L’IFRI réunit environ 60 personnes dont une trentaine de chercheurs français et étrangers de multiples horizons, et répartis dans 15 unités de recherche se structurent en axes régionaux (Europe, Russie, CEI, Asie, Moyen-Orient, Afrique, Etats-Unis) et en axes transversaux (sécurité et questions stratégiques, énergie, espace, économie internationale, migrations, les questions de santé et d’environnement) travaillant en synergie et en transversalité.

  • Le centre des études stratégiques internationales CSIS

Le centre des études stratégiques et internationales (Center for Strategic and International Studies) a été créé en 1962 à son siège à Washington, le centre est classé premier parmi les centres de réflexion et de recherche internationaux dans le monde, en termes d’intérêt pour la sécurité et les questions internationales. Le conseil d’administration comprend de nombreux anciens hauts fonctionnaires du gouvernement notamment (Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, William Cohen, George Argyros et Brent Scowcroft). Le conseil comprend également des personnalités éminentes dans les domaines de la finance, de l’immobilier, du monde universitaire et des médias. Le CSIS conduit des études et des analyses stratégiques sur de nombreux sujets en relation avec la politique, l’économie, la sécurité, la paix etc.[22].

Le responsable militaire, qui s’expirait lors d’une ronde organisée à Washington par le CSIS, a expliqué que la lutte contre le terrorisme, il faut privilégier le règlement des conflits territoriaux dans la région et œuvrer à consolider les groupements régionaux qui sont à même d’adopter une approche sécuritaire régionale. Il a ainsi affirmé que la menace du terrorisme a considérablement changé la donne pour les Etats-Unis, en ce sens que le nouvel ennemi n’est pas identifié, ne se trouve pas à l’intérieur de frontières géographiques définies et ne craint pas la mort. D’où, a-t-il poursuivi, la nécessité d’agir de façon préventive.

Il a mis l’accent, dans ce contexte, sur la nécessité de régler la question du Sahara, d’œuvrer pour le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine et de consolider l’avantage la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance dans les pays de la région, ainsi que sur la promotion des opportunités économiques en faveur des peuples maghrébins. La conférence, organisée sous le thème : «  la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord », est la quatrième d’une série de conférences mensuelles organisées par le programme Moyen-Orient relevant du CSIS. Elle s’est tenue en présence de plusieurs participants qui s’intéressent à la région, dont des académiciens, des journalistes, des représentants de plusieurs départements gouvernementaux américains et des chercheurs.

Le classement Global go-to Think Tanks 2011 publié par l’université de Pennsylvanie pour la cinquième année consécutive, nomme le CSIS comme étant le meilleur en matière de sécurité et affaires internationales[23].

  • Carnegie Endowment for International Peace

Cette institution est fondée en 1910 et basée à Washington, c’est la plus ancienne organisation internationale non gouvernementale en Amérique ainsi qu’un cercle de réflexion et d’influence global dédiée au développement de la coopération interétatique et à la promotion des intérêts  des Etats-Unis sur la scène internationale. Elle travaille sur les relations internationales, les études de la paix et des conflits, les questions du terrorisme etc. Elle a été fondée par Andrew Carnegie après avoir donné une dotation de 10 millions de dollars. La dotation Carnegie s’étend à ses cinq succursales à Washington, Moscou, Beyrouth, Pékin et Bruxelles. La fondation publie bulletin of International Economics et Pro-It-Contra en russe, Insights China Monthly en chinois, Nuclear Policy Bulletin et Sada magazine en arabe). A travers des recherches ; des publications et des conférences, la fondation explore de nouvelles approches dans le domaine des affaires étrangères proches de ce que l’on nomme de plus en plus la Médiation internationale.

A partir de 1994, la Fondation met en place une stratégie de présence de correspondants internationaux permanents, avec la création d’un bureau à Moscou, la Carnegie Moscow Center. Suivront plus tard ceux de Pékin, Beyrouth et Bruxelles, fondée en 2007 par Fabrice Pothier. Carnegie Europe est le centre européen de la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Carnegie Europe cherche à promouvoir une nouvelle réflexion sur les défis internationaux et Européens à travers des publications, des articles, des séminaires et des consultations privées.

  • L’institut Royal Marocain des Etudes Stratégiques (IRES)

  De par son caractère transversal et multidimensionnel, la sécurité est une thématique qui jouit d’un intérêt particulier pour l’IRES. Plusieurs travaux et rencontres de l’Institut ont, à cet effet, été consacrés à cette question qui interpelle l’avenir de l’humanité.

La question sécuritaire a fait l’objet de 4 rapports généraux. Leur discussion a eu lieu lors des 11 séminaires organisés par l’Institut ainsi que d’un colloque international de deux jours sur les phénomènes de radicalisation. Souhaitant contribuer à la réflexion concernant la mise en place du Conseil Supérieur de Sécurité, l’IRES a réalisé en 2011 une étude de benchmarking[24], relative aux conseils de sécurité nationale de certaines puissances étrangères (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Espagne et Brésil). Il a procédé à une revue de la littérature ayant trait aux rapports et livres blancs les plus récents sur la redéfinition de la stratégie de sécurité nationale[25].

Suite à cette étude, l’IRES a organisé une rencontre sous le thème « Enjeux stratégiques et Conseil Supérieur de Sécurité : quelques éléments de réflexion ». Ce séminaire a permis d’enrichir les conclusions de l’étude. Le terrorisme, phénomène global aux ramifications et aux retombées régionales et locales, occupe une place de choix dans la réflexion de l’IRES. L’Institut a ainsi réalisé deux études visant, d’un coté, à évaluer les risques que représente pour le Maroc la montée du terrorisme et de la criminalité organisée et, de l’autre, les impacts régionaux de la montée en puissance du groupe « l’Etat Islamique ».

Intitulé « le Maroc face à deux menaces transnationales : le terrorisme et le crime organisé », l’étude de l’IRES de 2015 a mis en évidence les enjeux et les défis soulevés par l’accentuation des risques terroristes et criminels au Sahel et au sud de la Méditerranée ainsi que leurs incidences directes et indirectes sur le Maroc.

L’institut a mené également, en 2005, une réflexion sur les menaces suscitées par « Daesh », dans le but de mieux comprendre le référentiel idéologique de ce mouvement, ses lignes de démarcation par rapport à Al-Qaïda et sa stratégie d’endoctrinement et de recrutement des jeunes.

Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine et son engagement au sein de cette institution a été l’occasion, pour l’IRES, de porter son intérêt sur la sécurité continentale et sur les mécanismes mis en place par l’Union. Cela a donné lieu à une étude, réalisé en 2019, sur la gouvernance sécuritaire en Afrique ainsi qu’à une rencontre sur la réforme de l’Architecture africaine de paix et de sécurité[26].

Pour ce qui est de l’activité IRES/Forum, l’institut a organisé, fin octobre 2016, en partenariat avec l’Ambassade de France à Rabat un colloque international réunissant une quarantaine d’experts français et marocains mais aussi d’autres pays en matière de radicalisation et de lutte contre l’extrémisme.

Ce colloque sur le thème « Vers une stratégie de sécurité multidimensionnelle » a été l’occasion de faire le point de l’état du savoir aussi bien théorique que pratique, relatif à la question de la radicalisation et de passer en revue les politiques publiques menées au Maroc, en France et dans d’autres pays de la région pour faire face à ces phénomènes. S’agissant des autres rencontres de l’IRES, elles ont abordé respectivement :

  • La nouvelle menace que représente la cybercriminalité, en mettant l’accent sur les infrastructures stratégiques et leur résilience face au risque cybernétique.
  • Les enjeux sécuritaires dans le voisinage et les aires d’appartenance du Royaume, notamment, la bande sahélo-saharienne en amont et en aval de la crise du Mali.
  • Les évolutions de la conjoncture sécuritaire dans l’espace méditerranéen et dans le monde arabe, en vue de la compréhension des phénomènes en œuvre et de l’évaluation des dispositifs collectifs de prévention et de réaction.

Section 2 : le rôle des think tanks dans la lutte contre le terrorisme international

  • Les think tanks, un instrument de lutte contre le terrorisme international

A la fin de la guerre froide, le monde a été témoin d’un passage de la sécurité militaire traditionnelle à la sécurité non traditionnelle[27]. Les think tanks ont relevé le défi posé par les acteurs armés non étatiques. Aujourd’hui, des insurgés, des terroristes et des extrémistes d’idéologies ethno-politiques, politico-religieuse et de gauche droite participent, soutiennent et prônent la violence au niveau international. Pour réduire la menace de violence et d’extrémisme, la communauté des groupes de réflexion sur la sécurité doit mener des recherches approfondies fondées sur des preuves.  Les plus importants centres de réflexion stratégiques et politiques sont le PROOKINGS center ; CARNEGIE MIDDLE EAST CENTER ; ISIS center ; GRC center ; PROOKINGS Institute ; RAND Corporation ; Al-Ahram Center For Political et Strategic Studies (Caire) ; AL-Jazeera center for Studies. Pour trouver des solutions aux menaces, les groupes de réflexion constituent des plates-formes idéales car ils rassemblent des spécialistes de diverses disciplines et cultures. Le défi est d’atteindre le public le plus large possible et d’influencer les dirigeants des gouvernements, des entreprises et de la communauté. Financés par des fonds publics et privés, les dirigeants et les chercheurs des groupes de réflexion devraient produire des recherches sur de vrais problèmes de travail et rendre le monde meilleur. Alors que les médias façonnent l’opinion publique, les groupes de réflexion ont pour rôle d’impliquer à la fois les anciens et les nouveaux médias. L’environnement et la culture du think tank permettent son fonctionnement dans des domaines à haut risque comme le terrorisme où les gouvernements hésitent ou sont incapables d’effectuer les changements souhaités. Les groupes de réflexion au sont essentiels pour changer et façonner la pensée du gouvernement et de la population en général. Comme aucun groupe de réflexion n’a le monopole de la connaissance, ils devraient également s’orienter vers une plus grande collaboration avec les importants think tank au niveau international comme le Brookings Institution[28], the Nation building, l’American Entreprise Institute, Rand corporation[29] etc.…pour lutter contre le terrorisme international, les groupes de réflexion universitaires, gouvernementaux et d’ONG devraient impliquer un éventail d’acteurs. Les think tanks au peuvent opérer à un niveau stratégique supérieur et au niveau local. Ils peuvent devenir les principaux influenceurs du gouvernement et de la société. Pour atteindre la population générale, les think tanks dans la région doivent collaborer ainsi avec les médias qui façonnent le gouvernement et l’opinion publique, les institutions religieuses, l’établissement d’enseignement, les ONG qui jouent un rôle militant et les organisations communautaires qui influencent les perceptions de la communauté. Pour être efficaces dans la lutte contre le terrorisme, les think tanks doivent travailler avec plusieurs entités. Cela ne peut se faire que si les futurs think tanks recrutent à la fois des penseurs et des exécuteurs. Alors, il est essentiel de s’interroger sur l’importance des think tanks dans ce monde où les défis et les incertitudes sont multiples surtout la menace du terrorisme à l’échelle mondiale.

Les think tanks ne visent pas seulement à réaliser des études originales. Un de leurs principaux objectifs est d’adapter les idées existantes aux « besoins et contraintes du monde politique »[30]. Les rôles des think tanks sont nombreux. Ils contribuent à la vie publique en faisant le lien entre le monde de la recherche et le monde politique, et apportent une rigueur académique à l’étude des problèmes contemporains. Pour James McGann, directeur du Think Tanks and Civil Societies Program à l’université de Pennsylvanie et éditeur du classement mondial des laboratoires des idées, ceux-ci « aident à mettre au point les agendas politiques et adressent des ponts entre le savoir et le pouvoir [31]».

Les centres de réflexion jouent un rôle central dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en fournissant aux autorités compétentes des informations sur les organisations extrémistes, leur financement, leurs dirigeants et leurs centres. Par exemple, le Centre for Conflict Armament research de Londres a découvert un réseau de fournisseurs et de techniciens qui lui a donné accès un arsenal d’armes complet. Grace à cet arsenal, il a pu, à partir de 2014, étendre sans cesse sa zone de domination en Irak et en Syrie avant que la coalition internationale ne batte et ne libère les zones qu’elle contrôlerait en décembre. Daech, la réalité des arrangements de terrain et capacités de combat » écrit par le général de division Dr Imad Alo.

Al Jazeera Center for Studies a participé au « Think Centers Summit for the Middle East and North Africa », qui s’est tenu en Tunisie du 2 au 6 octobre 2018, et a été organisé par le Pennsylvania Center for Think Tanks and Civil Society Organisations concerné par la classification des institutions de recherche dans le monde, et a réuni des représentants de nombreux groupes de réflexion de la région. Le sommet s’est tenu sous le thème « des ponts au-dessus des eaux troubles et des temps troublés » ; où les participants ont abordé plusieurs sujets, notamment : les défis auxquels sont confrontés les think tanks et les moyens de les surmonter, la relation entre le financement et l’indépendance de ces centres, ainsi que leur impact, que ce soit sur la prise de décision politique ou sur tendances de l’opinion publique. Le sommet a également discuté du rôle et de l’avenir de ces centres, notamment à la lumière des conflits, des luttes et des défis que traverse le Monde, que ce soit en termes de libertés, d’économie ou de migration de masse forcée en raison des guerres. En outre, le sommet a discuté, dans ses discussions, des partenariats entre les think tanks et comment les activer pour rendre ces centres plus influents dans leur environnement. Il y a eu de longues discussions sur la qualité de la recherche fournie par ces institutions et les mesures qu’elles prennent pour assurer l’intégrité et l’objectivité des recherches et des études qui en résultent[32].

Parmi les questions importantes débattues par le sommet : l’image de ces institutions dans l’esprit des décideurs et du grand public, la rencontre ayant reconnu la nécessité de travailler à la clarification du rôle et de l’importance des think tanks dans les sociétés contemporaines, et les recommandations et des études importantes qu’ils fournissent sur la base des preuves, et les solutions proposées aux problèmes vitaux auxquels sont confrontés les peuples de la région. La question du financement des think tanks a également fait l’objet de nombreuses discussions, et c’est un problème commun à de nombreux centres, en particulier au Moyen-Orient, en raison de la relative nouveauté de ces centres dans la région et de la nouveauté de la question du financement fondée sur la culture de ses peuples[33].

  • Les limites face à l’efficacité des think tanks dans la lutte contre le terrorisme

Les think tanks ou les centres de réflexion sont confrontés à un ensemble de problèmes et de défis qui affectent leur rôle et leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme international, tant dans le domaine de la recherche scientifique en général que dans le domaine de l’élaboration des politiques et de la prise de décision en particulier. Les problèmes et défis auxquels sont confrontés les centres de recherche et d’études peuvent être divisés en deux groupes, le premier est les problèmes généraux communs, et le second est les problèmes qui sont à la spécificité de l’environ dans lequel les centres de réflexion et d’études opèrent. Ce qui suit est un examen des plus importants des ces problèmes et défis. Parmi les problèmes et défis courants nous citons :

  • Problème de financement: le problème de fournir le financement nécessaire aux think tanks, ou aux projets de recherche qu’ils entreprennent ou souhaitent accomplir, est considéré comme l’un des défis et limites les plus importants auxquels sont confrontés les centres de recherche et d’études privés. Il joue un rôle central dans les politiques des centres et leur indépendance scientifique et politique, ainsi que dans la définition de son agenda de recherche, et parfois dans le choix du niveau ou de la qualité des experts et chercheurs, c’set-à-dire le niveau de compétences scientifiques fondé sur la recherche et études. Par conséquent, le niveau ou la qualité scientifique des études ou du produit scientifique. Ce problème est considéré comme l’un des défis les plus sérieux et les plus difficiles auxquels sont confrontés les centres de réflexion.
  • Le problème de l’objectivité et de l’indépendance scientifique: il est un autre défi auquel sont confrontés les centres de réflexion, et il s’agit ici d’indépendance, que ce soit en termes de choix de sujets ou de définition de l’agenda de recherche, ou l’indépendance dans l’expression et la publication des résultats des études, ou dans leur capacité à maintenir l’objectivité scientifique dans les études de la recherche. En d’autres termes, le problème de l’indépendance dépend essentiellement de la disponibilité de l’indépendance de la prise de décision politique, scientifique et financière pour ces centres. La question consiste notamment à déterminer si l’indépendance intellectuelle, qui doit caractériser le travail des centres de réflexion, est proportionnelle ou non à leur indépendance financière. Comme l’explique Xavier Pasco[34], à ce jour les think tanks sont tous, à des degrés divers, dépendants financièrement de la manne publique. La diversification de leurs ressources économiques est donc nécessaire pour leur indépendance. Le but ultime du think tank est de permettre à ses chercheurs de travailler en totale indépendance, y compris lorsque l’étude est  commandé par la sphère publique. Ainsi, la difficulté pour les think tanks de faire entendre leurs idées trouve également sa source dans les différences de temporalités qui animent la production d’idées et la prise de décision politique : les politiques réfléchissent à court terme alors que les think tanks ont une démarche de long terme. Le niveau d’indépendance en général est soumis à un certain nombre de facteurs, notamment le niveau de libertés politiques, le niveau de développement social et scientifique de l’Etat, ainsi que la disponibilité du financement et ses sources. Pour cette raison, certains groupes de réflexion et centres de recherche internationaux stipulent de ne pas accepter de dons conditionnels, ou de ne pas compter sur le gouvernement pour financer leur projets et contrats de recherche, sauf à un pourcentage limité et étroit, par exemple, l’American Brookings Institution et le Center for International and Strategic Studies CSIS en Amérique n’acceptent que des contrats de recherche sous contrat de gouvernement. De nombreux centres de recherche et d’études dépendent de la « dotation » pour financer une grande partie de leur budget. D’autre part, il est souvent affecté par la nature de l’affiliation idéologique ou du lien politique avec les centres d’études ou leurs responsables.
  • La continuité de la créativité, de l’innovation et de la production d’idées nouvelles: le processus de créativité scientifique ou intellectuelle et la production d’idées nouvelles dans la recherche et l’élaboration des politiques publiques sont considérés comme l’un des défis difficiles qui nécessitent des compétences et une expertise scientifique distinguées. Ce défi signifie la capacité continue d’analyser en profondeur les problèmes et de fournir des solutions créatives avec la capacité scientifique de bien prévoir l’avenir.

Bibliographie

  • Boucher Stephen et Royo Martine, les think tanks cerveaux de la guerre des idées, préface de Pascal Lamy, le félin, 2006.
  • Dictionnaire Hachette illustré, édition français, 2003
  • James A.Smith, the Idea Brokers: Think Tanks and the Rise of the New Policy Elite, New York, the Free Press, 1991.
  • James G.McGann, 2012 Global Go to Think Tanks Report and Policy Advice, 24 janvier 2013.
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  • Site de l’observatoire des Think Tanks sur oftt.eu

[1] Yves Derai dans le numéro de décembre 2004 du Magazine de l’Optimum introduisait ainsi son article sur « les nouveau laboratoires du Pouvoir » : « pas assez d’avoir envahi nos écrans, grands et petits, sapé nos loulous de Banlieue, grands et petits, mal nourri nos obèses, surtout petits, l’Amérique est en train de nous apprendre à nous, Français, phare de la vie intellectuelle mondiale, à réfléchir…les « think tanks » sont entrés massivement dans Paris… »

[2] Jacqueline Russ, Panorama des idées philosophiques, de Platon aux  contemporains, Armand Colin, Paris, 2000.

[3] Le Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française sur le site www.archive.wikiwix.com/ consulté le 10-08-2022

[4] Pierre Lepetit, le rôle des think tanks, Notre Europe, études et recherches, p.7

[5] Boucher Stephen  et Royo Martine, les think tanks cerveaux de la guerre des idées, préface de Pascal Lamy, le félin, 2006.p.36-38

[6] Haas 2002, Boucher et Royo, p, 36

[7] Ibid, p 38

[8] Ibid, p 37

[9] Ibid, p 43

[10] Ibid, p38

[11] Weiss, 1992;Boucher et Royo, 2006, p.35;

[12] L’ANDRH : l’association et ses missions, sur www.Andrh.fr   (consulté le 03-09-2022)

[13] Boucher et Royo, 2006, p. 14

[14] Ibid, p.22

[15] James G.McGann, 2012 Global Go To Think Tanks Report and Policy Advice, 24 janvier 2013, 128, p.32

[16] University Pennsylvania, 2011, p. 20

[17] Ibid.

[18] Un pouvoir sous influence- quand les think tanks confisquent la démocratie, éd. Armand Colin 2011

[19] Peter W.Singer, Factories to Call Our Own, Washington.com, Aout 2010.

[20] La sécurité traditionnelle englobe la sécurité militaire, la sécurité nucléaire et la sécurité de la paix et des conflits. Alors que la sécurité non traditionnelle s’agit de la sécurité économique, la sécurité environnementale, la sécurité politique et la sécurité migratoire.

[21] Le site officiel de l’Institut Français des relations internationales www.ifri.org Consulté le 15-08-2022

[22] Le site officiel du centre des études stratégiques internationales sur www.csis.org consulté le 11-08-2022

[23] « L’IRES pérennise sa position de think tank influent » sur le site de l’institut des relations internationales et stratégiques www.ires.ma  (Consulté le 04-07-2022)

[24] Le benchmarking est une technique de marketing ou de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d’organisation des autres entreprises afin de s’en inspirer et d’en retirer le meilleur. C’est un processus continu de recherche, d’analyse comparative, d’adaptation et d’implantation des meilleures pratiques pour améliorer la performance des processus dans une organisation.

[25] Description de l’IRES Sur le site officiel sur : www.ires.ma/fr/think-tank/politique/question-globales/  consulté le 20- 07- 2022

[26] Ibid.

[27] La sécurité traditionnelle englobe la sécurité militaire, la sécurité nucléaire et la sécurité de la paix et des conflits. Alors que la sécurité non traditionnelle s’agit de la sécurité économique, la sécurité environnementale, la sécurité politique et la sécurité migratoire.

[28] Le Brookings Institution a été fondée en 1927 et se spécialise dans la recherche et les études universitaires dans le domaine de la politique internationale, et les résultats de ses recherches sont publiés dans des livres, des rapports et des périodiques. C’est un centre de recherche libéral et une source pour fournir au Parti démocrate américain de nombreuses opinions, idées et compétences humaines de cadres. Par exemple, cet institut a fourni à l’administration Carter (1977-1980) un certain nombre de fonctionnaires et de spécialistes, dont Charles Showalter, chef des conseillers économiques du président. Cet institut publie une revue trimestrielle et environ 35 livres annuels.

[29] Rand Corporation est la plus grande institution de recherche privée en Amérique et dans le monde. Ses intérêts se limitent aux questions de sécurité et de défense et à la relation de ces questions en général avec la stratégie de sécurité et militaire américaine. Cette institution est considérée comme l’esprit pensant du département américain de la Défense, dans le domaine de la préparation d’études et de recherches sur les armes américains et divers systèmes de défense, et des études sont menées selon des contrats entre le ministère de la Défense et cette institution, et certains de ses recherches et études restent inédites, leur influence se limite donc à un petit cercle de décideurs politiques, notamment militaires et sécuritaires aux USA.

[30] Boucher et Royo, 2006, P.42

[31] Peter W.Singer, Factories to Call Our Own, Washingtonian.com, Aout 2010.

[34] Xavier Pasco est spécialiste de la politique spatiale américaine, et docteur en science politique et directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.

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