Research studies

L’art urbain pour la requalification de la ville : (Le Graffiti à Mostaganem)

The art of graffiti for the urban requalification: (Case of the port road of Mostaganem city)

 

Prepared by the researcher  :  Benzada Somia, Laboratoire esthétiques visuelles dans les pratiques artistiques Algériennes (EVPAA), université de Mostaganem. – Sous l’encadrement de Dr. Benbachir Naziha, université de Mostaganem.

Democratic Arab Center

Journal of cultural linguistic and artistic studies : Twenty Issue – September 2021

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
 ISSN  2625-8943

Journal of cultural linguistic and artistic studies

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Résumé

L’art du Graffiti est un phénomène universel, qui est commencé avec l’homme primitif comme un outil de la communication à travers des symboles, des dessins et des inscriptions qui ornent les murs des grottes. Cet art est connue un lien étroit avec l’architecture à travers l’histoire.

Aujourd’hui le graffiti est un art urbain  qui vit dans la ville comme un moyen pour résoudre les problèmes sociaux, culturels et économiques de la population. Nous avons choisi la ville de Mostaganem pour étudier  certains de ses Graffitis muraux pour montrer comment ils ont contribué à la requalification urbaine de certains sites marginalisés.

Abstract

The art of Graffiti is a universal phenomenon; it began with the primitive man as a tool of communication through symbols, drawings and inscriptions that symbolized the walls of the caves. This art is known to have a close connection with architecture throughout history.

Graffiti is an urban art that lives in the city. It has been adopted by this city and made it a way to solve the social, cultural and economic problems of the population. We chose Mostaganem city to study some wall graffiti to show how they contributed to the urban requalification of some marginalized sites..

Introduction

   Comment l’art du Graffiti contribue à la requalification urbaine dans la ville de Mostaganem ?

   La réponse à cette problématique nous amène à étudier l’art du Graffiti en tant que moyen d’expression artistique utilisé comme un outil de la requalification urbaine dans la ville de Mostaganem. Il est appliqué progressivement au paysage urbain afin de participer à la création d’une identité particulière pour certains quartiers. Pour la méthodologie empruntée, nous nous  sommes appuyés sur deux approches :

–  l’approche historique et  anthropologique concernant l’histoire de l’art du Graffiti dans les civilisations précédentes.

1- L’art du graffiti et l’architecture :

Le mot Ggraffiti apparaît pour la première fois au milieu du XIXe siècle, un siècle après la découverte des fresques de Pompéi. Le graffiti est le nom générique donné aux dessins, ou inscriptions calligraphiées, peintes et aux traces … Toutes ces expressions sont réalisées sur des supports qui n’sont pas prévus la première fois pour cela. ” Le graff sous forme de fresque ou peinture murale comprenant des lettrages très travaillés au plan graphique et/ou des personnages, paysages… ” (Vulbeau A, 2005, p.44).

 Il y a un lien étroit entre cet art et l’architecture, puisque il est lié directement aux murs des bâtiments, et des édifices, la relation entre la conception murale et l’architecture est réelle, le Graffiti fait partie des composants fonctionnels et esthétiques de l’architecture. Dans le but d’améliorer l’esthétique de l’œuvre architecturale.

    Le Graffitis et l’architecture sont indissociables, le mur du dernier est le support du premier,  les deux ont toujours été les facettes les plus brillantes des civilisations humaines à travers l’histoire. Chaque lecture scientifique à l’histoire de la civilisation est basée sur ses traces graphiques et épigraphiques  et ses monuments architecturaux qui sont tous considérés comme des signes visuels bien apparus.

Parmi les Graffitis antiques les plus connus au monde, les Graffitis de Tassili N’ajjer au sud de l’Algérie. Ces Graffitis (figure n°1) ont  présenté  la vie

quotidienne des peuples   qui sont passés de Tassili et fît connaitre les périodes historiques et géologiques de site à travers les dessins des divers animaux qui ont vécus dans la région, comme le buffle, l’éléphant, le rhinocéros, la girafe…

Figure n°1: quelque graffiti de site de Tassili.

Source: Bay Boualam, Caractéristiques de la pratique du Graffiti dans la société algérienne: une tentative,  historique, revue le dialogue culturel, Volume 1, Numéro 1, 2015, p 8.

   Chez les Égyptiens anciens, l’art mural  est réalisé avec une grande précision, exceptionnellement celui qui est effectué sur  les murs des temples et des tombeaux. Leurs artistes et  architectes  sont associés harmonieusement pour la production de l’unité rythmique entre les éléments architecturaux, et les dessins muraux qui sont devenus des composants essentiels de la forme architecturale finale, et  l’un des grandes caractéristiques de l’architecture pharaonienne. Notamment dans les tombaux des Pharaons et des grands dignitaires.

   Les Grecs maîtrisent très bien le processus d’inscription des paysages sur les murs, ils sont appliqués des simulations précises, utiliser des astuces de la perspective et les lois de la géométrie euclidienne, qui faisaient partie intégrante de la structure architecturale du bâtiment. De ce fait,”l’artiste de cette époque utilise les ombres et la lumière dans les arts muraux, selon des techniques de premier plan et d’inférieur, pour exprimer sa vision plastique avec une grande habileté”.   (Allam N I, 1996, p.45) le résultat est une grande évolution de l’art mural grâce à toutes les techniques découvertes et mise à la disposition de l’artiste.

   Avec les musulmans, cet art a un avantage émergé dans l’architecture, les tableaux muraux variaient entre les calligraphies et les dessins et en raison de l’interdiction en l’islam de la représentation des êtres vivants, l’artiste musulman  tourne vers l’utilisation dans les dessins des motifs géométriques et floraux qui représentent un art d’origine islamique tel que l’arabesque.

   À la Renaissance, le Graffiti est épanoui grâce à : la science de la perspective ; la photothérapie ; l’ombre dans les œuvres figuratives et à l’utilisation extravagante de décoration dans les édifices.

   En période de l’art moderne, des nombreux moyens et méthodes technologiques ont été développés dans le but de renforcer le lien entre les tableaux muraux et l’architecture moderne.

 Au cours des deux guerres, le Graffiti est apparu comme un art libre qui n’est soumis à aucune restriction préalable et qui est pratiqué par des gens ordinaires souhaitent de communiquer leurs idées aux tous les segments de la société, avec des expressions claires.

   Les années quarante et cinquante du vingtième siècle ont marqué une percée dans l’histoire de la production de cet art, en particulier aux États-Unis d’Amérique à New York et en France. En 1968, pendant la révolution des étudiants qui utilisent les murs pour exprimer leurs protestations.

C’est dans les années 80, à New York que le Graffiti  devient une arme importante contre le racisme et la pauvreté, il a beaucoup bénéficié  du hip-hop HIP, qui a contribué à sa diffusion dans le monde entier.

2- Le graffiti en milieu urbain :

Les Streets arts peuvent facilement s’intégrer aux pratiques de l’art contemporain. En tant que des pratiques jeunes, ils constituent une nouveauté, un paramètre toujours vendeur. “leur implication dans l’espace public, la rapproche des événements et des installations dont raffolent les artistes contemporains, avec en prime une prise de risque et un engagement politique qui eux donnent un caractère subversif que recherchent les artistes, parfois même désespérément.” (Akli No, 2017, p.153).

   En particulier dans la ville contemporaine, qui se considère pour les artistes du Graffiti comme un laboratoire ou un atelier artistique. Ils pratiquent l’écriture et la peinture sur les murs comme un investissement dans les rues et les espaces urbains. Étant donné que dans les villes la réalisation des Graffitis, graffs, tags ou fresques murales, peut-ils être considérés comme une forme de rite, comme un enrichissement culturel et un attrait supplémentaire pour la ville et pour son existence notamment que “la rue est un espace de transition qui marque l’articulation entres les espaces. Elle est un lieu de micro-évènement, de découverte des gens et des choses. Elle est un théâtre . ” ( Ollive Al, 2006, p.91)

   Pour cela la rue chez les Graffiteurs une scène pour réaliser leurs dessins et leurs Graffitis, ils sont constamment à la recherche du bon endroit, qui peut être un lieu abandonné ou caché. Ces artistes investissent dans des banlieues urbaines, des usines désaffectées et des friches urbaines, ces sites doivent être de nature différente pour que chacun d’eux se conforme à un tableau mural différent en fonction de l’objectif fixé par l’artiste. La taille, la nature et le temps nécessaire pour réaliser des Graffitis sur le site affectent le résultat final du tableau mural.

 La qualité de graffiti est étroitement lié à la fonction spécifique du corps architectural auquel il adhère et quels que soient les sujets abordés, qu’il s’agit des formes idéologiques, sociales ou abstraites, de dimension sensorielle, intellectuelle et éducative. Les arts plastiques en général et les tableaux muraux en particulier, jouent un rôle efficace pour développer le goût esthétique et élever le niveau culturel des individus.  L’illustration la plus probante de cette façon de l’espace c’est les pièces de Potato Nose. Dans son dessin l’adaptation des pièces du Graffiti  aux murs recouvre un sens particulièrement fort,  puisque la pièce vise à révéler le mur et son histoire, donc les œuvres de Potato Nose, ils sont directement issues du mur et ne peuvent être transposées à un autre endroit, comme indique le (figure n°3) qui représente une façade d’un hôtel à Beyrouth après la guerre, les impacts du mur et sa forme  deviennent partie intégrante du graffiti finale.

Figure n°3 : Graffiti de Potato Nose à Beyrouth

Source : https://www.memoireonline.com/05/17/9947/Le-graffiti–Beyrouth-trajectoires-et-enjeux-dun-art-urbain-emergent39.png

   En effet l’art du Graffiti représente l’interaction entre l’artiste et la communauté, tandis que l’artiste symbolise les éléments esthétiques de sa ville afin de les mettre en valeur et de les estimer. Le principal objectif des Graffitis, est de transmettre le message au plus grand nombre possible des destinateurs, dans des lieux visibles aux plus grands nombre, et ” l’objectif de graffeur est de laisser une trace, de communiquer sur son identité, d’affirmer sa culture, au sens large du terme. ” ( Junger Aghababaie Mo, et  Junger Fr, 2018, p.120)

Ces Graffitis se déroulent le long des autoroutes, de métro et des voies ferrées, même pour  “les espaces vacants, les sites industriels abandonnés et les bâtiments abandonnés sont des lieux considérés comme une alternative aux espaces urbains et constituent des espaces de créativité. ”   (Giverne A, 2012, p.22)  En particulier pour les espaces sans aucune fonction précise.

  D’autre_part pour lire le Graffiti et comprendre ses messages, il faut passer aux trois niveaux de la lecture, la première lecture, est une lecture stylistique concerne les qualités graphiques du Graffiti comme la taille, la couleur ; la deuxième lecture  s’intéresse au contenu du Graffiti, au message véhiculé par celui-ci ; une troisième lecture s’intéresse à décrire le support utilisé par le Graffiteur et l’espace dans le quel se trouvait le support (rue, tunnel…) ;

3- L’art du graffiti pour la requalification urbaine :

   La requalification urbaine  “est un acte qui rétablit la qualité et témoigne de la volonté de créer un patrimoine bâti”. (Gilles No et Pucci Pa, 2004, p.83) cette opération dans la ville  Algérienne vise à requalifier les vieux quartiers  qui sont situés dans les centres villes tels que les quartiers historiques.

La ville de Mostaganem s’est appuyée sur l’art urbain et sur le Graffiti en particulier. Notamment que  ” la culture joue en effet un rôle essentiel par sa propension à valoriser l’image d’un lieu et à drainer un public ciblé, composé généralement des «classes créatives». C’est en ce sens que la culture est souvent employée comme créatrice de valeur, dans le but de redynamiser des territoires. ”  ( Watine Ju, 2020, p.423) Par conséquent, le Graffiti doit être requalifié ces sites urbains afin de les rendre plus attrayants et populaires pour les résidents et les visiteurs de la ville.

   L’étude du Graffiti à Mostaganem recouvre une dimension esthétique, éminemment importante, toutefois  le Graffiti en Algérie comme ailleurs, pose toujours la question de sa qualification en tant qu’art. Cette dimension esthétique recouvre plusieurs grands thèmes (culture, histoire, religion, …) C’est ce qui convertit le Graffiti d’une simple importation et une assimilation des pratiques étrangers à une adaptation culturelle et esthétique avec la ville Algérienne.

    Le Graffiti à Mostaganem est né il y a peu et il est en pleine construction, à titre    d’exemple,  les Graffitis de la route du port (Figure n°4, 5, 6) représentent des dessins et des tags de plusieurs dizaines des mètres au le long de l’autoroute dans une zone non encombrée des piétons (route du port), mais avec un taux de trafic plutôt élevé (circulation des véhicules). Ce Graffiti a été réalisé par un groupe des jeunes artistes diplômés de l’École des beaux-arts à Mostaganem, leurs noms figurent sur le Graffiti.

   À l’origine, le mur est un mur-support pour protège la route à la descente des sols et des pierres, mais le travail collectif des artistes  sur ce mur convertissez-le  à un tableau artistique pour faire oublier l’aspect inesthétique d’un mur-support, et de corriger un accident d’urbanisme, et non de créer un événement spécifiquement nouveau ayant sa propre existence. ” De_ce_fait le graffiti est avant tout une forme d’expressions dans l’espace public qui répond au besoin de faire corps avec la ville “.  ( Watine Ju, 2020, p.80) Il a pu changer la perception du récepteur envers la rue et l’espace public en générale.

   Le Graffiti  ” peut-être considéré comme une poésie ou une esthétique particulière d’une ville où le Graffiti recouvre divers lieux, rues, chemins et ruelles, ensuite le Graffiti est défini comme un travail effectué rapidement, lu rapidement, publié rapidement et s’effaçant rapidement.” (Felonneau Ma et Busquets St, 2001, p. 206). Il est habituel que la longévité du Graffiti ait dû  à la qualité des matières premières qui sont utilisées dans le dessin et à l’étendue de la résistance aux facteurs naturels, qui  sont affectés par la pluie, le vent, la chaleur et l’humidité, en particulier si les artistes n’utilisent pas de bonnes matières premières résistantes à ces facteurs. Ainsi l’intégrité plastique se traduit via un rapport cohérent entre l’architecture du mur et le Graffiti

Figure n°4: Graffitis rue du port à Mostaganem.

                                    Source : l’auteur, 17/07/2019.

Source : l’auteur, 17/09/2019.

   Les artistes qui ont incarné les Graffitis de la route du port de Mostaganem ont tenté de mettre en valeur la culture locale Mostaganemoise  par un catalogue de tous les arts de la ville. En même temps, ils impliquent la vérification d’une multitude  méthodes artistiques : la juxtaposition des éléments ; l’utilisation d’un éventail des techniques (le pochoir, la gravure, la peinture à la bombe, le rouleau ou le pinceau…) ; en plus de la nécessité de maîtriser certains concepts tels que : l’équilibre ; la géométrie ; le style…

   Le site choisi est caractérisé par un grand espace plat, ce qui permit aux artistes de réaliser des grands Graffitis, sa situation dans un lieu libre et inaccessible aux piétons à permis aux de pratiquer leurs activités confortablement. Étant donné que certains grands Graffitis nécessitent des réalisations pendant plusieurs jours, où l’artiste pourrait  aller et revenir et continuer à peindre  ce qui peut  endommager l’œuvre. Par ailleurs, les vastes espaces permettent également de tester des nombreuses techniques de Graffiti dans les peintures murales pour donner une autre perception de l’espace, ce qui ne peut pas être appliqué dans les centres-villes. Les Graffitis sur ce site ont contribué au dynamisme à la ville de Mostaganem en tant qu’expression culturelle renforçant son pluralisme culturel et esthétique et créant ainsi une intégration entre le site et la murale.

   En ce  Graffiti les artistes utilisent le style figuratif qui illustre un événement, un lieu, un personnage…etc.  Qui ont un rapport avec l’histoire de cette ville. Il contient des nombreux symboles, images et tags. Nous avons  analysé quelques composants qui sont :

  • Le portrait de Abderrahmane Kaki, ( figure n°4) avec une couleur noire et blanche, sur un arrière plan orange et verte avec des calligraphies arabes en couleur noire, le portrait place  dans la partie droite de tag. Kaki est le fils de la ville de Mostaganem et l’un des piliers du théâtre algérien. la ville de Mostaganem désignée ville du « théâtre »  cette idée est également corroborée par  un autre tag représentée par le masque comme témoignage de l’art du théâtre.
  • Les notes de musique et l’oud arabe, symbolisant un autre art répandu et réputé dans la ville de Mostaganem « le Chaabi ». ” La musique Chaabi enrichit l’aspect culturels, notamment pendant la colonisation où le Chaabi a joué un rôle important dans la sauvegarde du patrimoine immatériel oral. ” ( Benazada So et Benbachir Na, 2019, p.486).

Figure n°5: Graffitis rue du port à Mostaganem.

Source : l’auteur, 17/09/2019.

  • Le tag du mausolée de Sidi Lkhder Benkhlouf, ( figure n°5) une perspective de l’architecture d’une forme carrée avec une coupole sur le toit, d’une couleur blanche sur un arrière plan bleu avec un minaret qui renvoie à la présence des mosquées dans cette ville , le tag renvoie au soufisme et aux saints de la ville de Mostaganem. qui est une ville du soufisme depuis longtemps, elle contienne un nombre important des Zaouias. elle devenue la capitale de la culture soufisme dans tout l’Ouest d’Algérie.

Figure n°6: Graffitis rue du port à Mostaganem.

Source : l’auteur, 10/07/2019.

  • les vagues sont présentes dans le tag, (figure n°6) elles symbolisent également la mer.
  • le nom de la ville également cité en arabe et en français (figure n°6).

   Les Graffiteurs qui sont réalisés ce graffiti à actualiser des formes artistiques connues et spécifiques à Mostaganem et au monde arabe  tel que la calligraphie arabe  qui est à l’origine, un art par excellence islamique. Et même la calligraphie, en alphabet latin, a déjà été reprise dans ce Graffiti qui s’inscrit dans le flux culturel qui traverse la ville vers le niveau micro-local c’est-à-dire l’enrichissement des pratiques culturelles locales , ” Cet angle permet d’envisager la culture non plus comme une ressource politique, économique ou symbolique à l’échelle de la ville, mais plutôt comme un bien collectif, ” ( Burgos-Vigna Da et Ghorra-Gobin Cy, 2021)

   En globalité le Graffiti fut également mise en valeur l’histoire des lieux de cette ville. L’exposition du Graffiti dans ce site à permis de l’ouvrir à la population une expérience été multiple, à la fois artistique, urbaine et dans une certaine mesure touristique, pour créer une urbanité sur cet endroit austère et laisse une empreinte sur cette opération d’aménagement qui intègre désormais l’intervention artistique comme un élément de requalification urbaine notamment que les  artistes du ce  Graffiti partageant des anciennes et des nouvelles motivations artistiques, parmi eux :

  • les dessins du Graffiti sont en résonance avec l’histoire du lieu et de la ville de Mostaganem ;
  • le Graffiti dans la ville de Mostaganem rendre l’art accessible à tous ;
  • le Graffiti ouvre aux artistes l’opportunité de travailler sous le regard des passants et d’échanger avec eux les idées ;
  • Puiser dans la mémoire collective et la culture populaire pour évoquer des sujets de société ;

   De-ce-fait cette intervention collective des Graffiteurs et des publics dans le site a permis de révéler l’histoire de la ville de Mostaganem, son territoire, et son avenir urbain, puisque le Graffiti est rarement un acte individuel et il en vient à faire partie intégrante du paysage urbain.  Alors avec ce type d’expression, la ville revêt véritablement un statut spacio-ludique. À partir de cette idée  la ville apparait comme scène d’une évolution des diverses présences de l’art urbain.

“Les Graffiteurs créent leur territoire en modifiant les repères spatiaux en changeant les limites du privé du public, du dedans du dehors, en changeant les usages et les repères habituels. ” (Ollive Al, 2006, p.91)  Les Graffiteurs gardent des relations complexes avec les espaces, les signes, les identités, l’histoire de lieu, les pratiques culturelles locales, et les normes. La compréhension de ce phénomène artistique et langagier ne peut être envisagée que par la prise en compte de cette complexité.

4- Conclusion:

   En conclusion, le Graffiti reste un art qui touche directement tous les segments de la société, parce qu’il s’expose partout (murs d’édifices, murs d’institutions, stations de métro, bords d’autoroute …) et pour touts, sans la peine de se rendre dans les musées et les galeries d’art,  pour survivre longtemps, il doit contribuer à améliorer la vie des gens, à la fois visuellement et en diffusant un message culturel conscient, d’autant plus que c’est un art urbain qui doit trouver des solutions aux problèmes de la ville et la requalifier.

   Comme nous avons pu le constater, le Graffiti trouve une place importante dans les arts de la rue et dans l’art urbain, notamment qu’au fil des années, il se faire reconnaitre comme discipline artistique à part entière. Ce Graffiti et un amalgame des plusieurs éléments visuels varient entre la dimension, la projection, le contour, la brillance, les couleurs, l’ornementation et la trame de fond, donc le corps du Graffiti est le produit des toutes ses composantes visuelles.

  Le Graffiti avec tous ces caractères visuels participe à la valorisation de la ville. Par redonner la vie et l’ambiance à des espaces urbaines tels que la route du port dans la ville de Mostaganem, où les Graffitis constitue une caractéristique incontournable de l’urbain. Et ils témoignent aux spécificités culturelles des différentes composantes de l’identité locale Mostaganemoise.

Bibliographies:

1-  Akli Nouria (2017), Les graffiti des cités Numides, revue Afkar wa Affak, n° 10, p152-160.

2- Allam N I, (1996). Arts du Moyen-Orient et du Vieux Monde, 6ème édition, Le Caire, Dar Al-Maarif, Egypte.

3-  Beautier Elisabeth et Poueyto Jean-Luc, (2001), Illettrismes et cultures, L’Harmattan, Paris.

4- Benzada somia et Benbachir Naziha (2019), L’esthétique et l’identité urbaine dans la musique Chaabi: Cas de la ville de Mostaganem, revue Jamaliyat, Volume 5, n° 1, p434-447.

5- Belhoucine Imane (2021), Le graffiti, une voie réprimée ou une œuvre d’art ?, revue Cahiers d’Études sur la Représentation, n°5, janvier , P76-81.

6- Burgos-Vigna  Diana et Ghorra-Gobin Cynthia, (2021), Villes et culture dans les Amériques Les villes entre « capitalisme » culturel et pratiques culturelles habitantes, https://journals.openedition.org/ideas/10858 . date de publication 20/03/2021. Date de lire 16/04/2021.

7- Felonneau Marie-Lien et Busquets Stéphanie, (2001), Tags et grafs les jeunes à la conquête da la ville. Paris, l’Harmattan, France.

8-Gilles Novarina et Pucci Paola, (2004) Renouvellement en France / Requalification en Italie, Revue Les Annales de la recherche urbaine, n°97, p 83-91.

9- Giverne, A. (2012). Le graffiti dans les lieux abandonnés, Ed. Pyramide, France.

10-  Junger Aghababaie Mona, Junger Frédéric (2018), Graffiti : un processus de communication rituel, revue L’Autre, volume 19, n°, p115-122.

11-  Alexandre Ollive Alexandre, (2006),  Graffitis et Graffiteurs dans la ville pratiques spatiales des graffiteurs de Quèbec et marquage symbolique de l’espace urbain, Mémoire pour l’obtention du garde de maitre en sciences géographique, Département de géographie, université Laval, Québec, Canada.

12- Pietri Ch,(1997), Graffiti Élément d’une enquête sur le christianisme antique, École Française de Rome, Italie.

13- Rebeix M,  (2018), les grafitti dans sa réalisation à l’architecture: comment ces deux univers sont ils lies? https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01764742 .

14- Vulbeau A., (2005) L’art ou la loi ? Tags et graffs, entre institutions et générations, Quand la ville crie, les tags et les graffs gueulent, griffent, Territoires, N°45, p 213-228.

15- Watine Julien (2020), Entre idéal alternatif et récupération spéculative, quelle place pour le “ droit à la ville ” dans la requalification des friches industrielles en lieux culturels ? Population, temps, territoires, Centre National de la Recherche Scientifique [CNRS], Ined, Université Paris 1, France, Id: hal-03114788 ,  novembre 2020, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03114788 la date de lire 19/01/2021.

16- Yves Gambier,(2021), traduction et pratique pluri-Sémiotoque : exemples de peintures murales. The Journal of Specialised Translation,  Issue 35 – Janvier, p96-121.

Annexes :

-Les noms des artistes du Graffiti de la rote du port de Mostaganem: Fkir Eldjilaly, Tensir Najem, Herbouch Bedr Edin, Rezki Mohamed, Myhoub Hadjer, Kaid Amer Weam, DJabry Abdelmajid, Choeyb Mohamed, Yousfi Yamna, Alem Nadjet, Hoceni Amine, Belkasmi Rima.

-L’oud (en arabe : عود ) c’est un instrument de musique à cordes pincées très répandu dans la musique  arabe.

-Pompei : Pompeii en latin et Pompei en italien, est une ville et cité antique située en Italie. Elle est célèbre pour avoir été ensevelie lors d’une éruption du Vésuve, volcan voisin de quelques kilomètres, au cours de l’automne 79 ap. J.-C.

– Le tassili n’Ajjer (en berbère : Tasili n Ajer, en tifinagh : ⵜⴰⵙⵉⵍⵉ ⵏ ⴰⵊⵔ, en arabe : طاسيلي ناجر) est un massif montagneux situé au centre du Sahara, dans le Sud-Est de l’Algérie et débordant légèrement sur le territoire libyen.

 Bauhaus : c’ est une école d’architecture et des arts appliqués, fondée en 1919 à Allemagne, il  désigne un courant artistique concernant, notamment, l’architecture et le design, la modernité mais également la photographie, le costume et la danse. Ce mouvement posera les bases de la réflexion sur l’architecture moderne, et notamment du style international.

– Alan Schwarz (né le 3 juillet 1968) est un écrivain et auteur nominé au prix Pulitzer, anciennement au New York Times, mieux connu pour avoir écrit plus de 100 articles.

Jad El Khoury (alias Potato Nose) est un artiste libanais. Il s’est fait connaitre en 2015 à Beyrouth en rendant visibles les traces de la guerre civile qui a déchirée le Liban pendant de longues années.

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