Research studies

Eclairages sur la Sécurité et Transition énergétiques en Algérie : Revue, enjeux et conjections

 

Prepared by the researcher 

Farida SI MANSOUR [1], Enseignante-chercheure, Université Mouloud MAMMERI /Tizi-Ouzou

Sabrya OUAMAR BERKAL Enseignante-chercheure, Université Mouloud MAMMERI / Tizi-Ouzou

Karima SI-SALAH KISSOUM, Enseignante-chercheure, Université Mouloud MAMMERI/ Tizi-Ouzou  / Algérie [1] simansourfarida@hotmail.fr

Democratic Arab Center

Journal of Afro-Asian Studies : Fourteenth Issue – August 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2628-6475
Journal of Afro-Asian Studies

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Résumé 

Le marché mondial de l’énergie connait de profonds bouleversements, ces dernières années. Un nouvel ordre énergétique mondial est en train de s’installer. De plus, la diversité des sources et des besoins, les aspects environnementaux et le phénomène de rupture intègrent de grands enjeux liés à l’accès aux ressources. L’évitement de la pénurie énergétique est une condition essentielle pour un développement socio-économique et humain viable. Aussi, la prééminence des consommations face aux scénarios d’épuisement des réserves intronise le paradigme du développement durable qui appelle au passage aux énergies propres. Ces paramètres, jumelés aux conflits régionaux dans nombre de foyers de production remettent en cause le jeu des acteurs et des sources. Alors que la Russie escompte devenir une « énergocratie », le cartel OPEP confirme le peu d’efficacité des politiques d’actions par l’offre sur l’évolution des cours. D’autres Etats, à l’instar des Etats-Unis prennent conscience du fait que l’énergie est source de puissance et de richesses, donnant à certains pays bien nantis, un pouvoir remis en cause, notamment, par la coopération progressive des Etats pour apporter des solutions au réchauffement climatique. Par ailleurs, la transition vers les énergies de flux, basée sur les énergies renouvelables dispute la domination récusée des énergies de stock, ce qui redéfinit lentement le mix énergétique mondial, jusque-là commandé par le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Partout dans le monde, l’enjeu majeur est donc celui de l’indépendance et de la sécurité énergétique, justifiant l’exploitation des pétroles et gaz de schiste. Au Proche-Orient et en Afrique du nord, l’enjeu est viscéralement en corrélation avec la dislocation du lien rentier. En Europe, le défi est relatif aux conséquences sur l’environnement et dans les pays émergents, l’énergie devrait permettre d’assurer l’approvisionnement de la révolution économique. Dans cette optique, cet article a pour motivation de revenir sur les contours dessinés par l’Algérie pour assurer sa sécurité énergétique.

Classification JEL: O11, O13, Q01, Q02.

Introduction

La question de la sécurité énergétique a toujours suscité de nombreuses tensions, dont certaines persistent encore de nos jours. Le conflit russo-ukrainien, à titre d’exemple, et ses retentissements sur le monde de l’énergie apporte chaque jour, depuis le début de l’année 2022, son lot de bouleversements, allant même jusqu’à peser sur l’échiquier des forces mondiales.

Ce volet essentiel de la sécurité nationale  est, encore, aujourd’hui au centre de tous les débats et de tous les intérêts d’autant plus que l’accès à l’énergie est un pré requis au développement économique. Assurément, la pauvreté économique est souvent  enchevêtrée à la pauvreté énergétique et, abondant dans ce sens, l’énergie est un vecteur influent pour déclencher le développement économique et pour atteindre ses objectifs. D’ailleurs une défaillance de la croissance de l’économie et du développement favorise la récurrence des crises économiques , ce qui  impacte les marchés de l’énergie et inversement .De plus , les luttes géopolitiques, où l’argutie géopolitique désigne d’après Yves Lacoste « l’étude des rivalités de pouvoir, quel qu’il soit, sur des territoires »[1] accentuent davantage le caractère stratégique de la question énergétique .Dans les faits, depuis le début des productions pétrolières et gazières, Energie, géopolitique et économie représentent des phénomènes imbriqués. De ce fait, les économies de tous les pays du monde se trouvent ainsi confrontés un jour ou l’autre à l’impérieuse nécessité d’assurer leur sécurité énergétique, voir même d’opter pour une transition énergétique salutaire.

L’Algérie, étant un acteur actif sur les marchés de l’énergie,  n’est pas en reste .Aussi, cet article se propose d’apporter  une lecture approfondie de la vision de la sécurité énergétique au sens  de la politique énergétique algérienne et du rôle joué par les considérations d’ordre sécuritaire ou rentier dans la définition de celle-ci. Il sera question de montrer dans quelle mesure l’Algérie est à même d’assurer sa sécurité énergétique dans un contexte mondial et national de plus en plus contraignant. Cette préoccupation est d’ordre stratégique pour l’Algérie, en dénote la place qui lui est dévolue dans le cadre du nouveau programme national de recherche institué dans le cadre du décret  n° 21-89  correspondant au 1er mars 2021.La théorie de l’Etat rentier est instrumentalisée pour illustrer cette « contradiction profonde que l’on observe entre la nécessité de réformer radicalement une économie dépendant exclusivement du gaz et du pétrole »[2] par l’encouragement de la transition énergétique et la nécessité de maintenir les revenus de l’Etat. Pour ce faire, nous avons fait appel à la méthode descriptive analytique afin de synthétiser des données historiques pour en tirer des informations utiles en mesure de permettre de répondre à notre questionnement central.

  1. Le contexte énergétique mondial

L’année 2020 s’est caractérisée par une des pires contractions économiques dans l’histoire du monde avec un taux de croissance négatif de 3,3%, suivi d’une reprise fulgurante en 2021 à la faveur du relâchement des conditions restrictives.

  • La conjoncture économique mondiale : facteur explicatif des changements sur les marchés de l’énergie

Les mesures de confinement ont accéléré la mise en place de nouveaux modèles économiques en plus d’avoir annihilé les secteurs du transport, le tourisme, le commerce international, l’investissement, la production, la consommation et l’activité économique dans son ensemble[3], ce qui a d’ailleurs accentué l’amenuisement du PIB mondial puisque son taux de croissance est passé de 3.3% en 2018 à 2.6% en 2019.

Cependant, selon les dernières prévisions des Nations Unies, publiées le 18 Mai 2022, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a fragilisé davantage  la timide relance économique post pandémie, entraînant une hausse des prix des denrées alimentaires et des produits de base et aggravant les tensions inflationnistes à l’échelle mondiale.

Tableau 1 : Taux de croissance du PIB mondial (2018-2022)

Année 2018 2019 2020 2021 2022 (e)
PIB mondial (% annuel) 3.3% 2.6% -3.3% 5.8% 4%

Source : Recoupements des données de la Banque mondiale et de l’OPEP

Figure 1 : Croissance du PIB dans les pays du G20

Source : Enerdata, 2022.

D’après la figure 1, les pays de l’OCDE ont enregistré une croissance du PIB de +4,9% en 2021, alors qu’en 2020, la tendance était plutôt à la baisse puisque le taux de croissance du PIB était de -4,6%.Les Etats-Unis ont connu un rebond de croissance équivalent à 6,5% tandis que les pays de l’UE ont enregistré une hausse moins importante que la moyenne des pays de l’OCDE.

L’impact de la pandémie s’est fait moins ressentir sur les pays hors-OCDE et s’est consolidé par une baisse moins importante de la croissance du PIB équivalente à -1,5% en 2020.En 2021, le taux de croissance du PIB de ces pays était équivalent à 7% tiré par la vigueur de l’économie indienne (8% de taux de croissance du PIB) et l’économie chinoise (8,1% de taux de croissance du PIB).Les perspectives économiques mondiales sont assez sombres surtout avec la guerre en Ukraine qui pourrait interrompre brutalement les importations européennes de gaz russe, pesant sur les niveaux d’inflation avec un risque de durcissement mondial des conditions financières, selon les prévisions du FMI de Juillet 2022.Cette situation pourrait ramener la croissance mondiale  à 2,6 % et 2,0 % environ en 2022 et 2023, toujours selon la même source.

Tableau 2 : Dernières projections de croissance des perspectives de  l’économie mondiale

Source : FMI, Juillet 2022.

Ces perspectives monotones sont en lien avec l’enlisement de la guerre ukrainienne qui a surtout remis à l’ordre du jour l’impact des tensions géopolitiques sur les marchés de l’énergie, vivifiant la nécessité de la sécurité énergétique de nombreux territoires à l’échelle mondiale. La crise économique récente de l’économie mondiale a également eu comme impact de renforcer le discours alarmiste quant aux menaces qui guettent l’humanité, en plus d’avoir eu des répercussions non négligeables sur le marché énergétique mondial touchant aussi bien la consommation, la production et les prix de l’énergie.

  • Evolutions de la consommation et de l’offre mondiale d’énergie

La consommation mondiale d’énergie continue de croître de manière régulière. Ainsi, hormis le charbon et le nucléaire qui présentent des niveaux de consommation stables dans le temps, le pétrole et le gaz devraient encore faire partie de la demande énergétique mondiale d’ici 2050. D’après l’Agence Internationale de l’Énergie ou AIE, cette consommation mondiale augmentera de près de 75 % d’ici à 2030.Ce sont les pays en voie de développement qui seraient à l’origine de plus de 80 % des nouveaux besoins, en raison principalement de l’évolution démographique et de politiques d’industrialisation. Cependant, les énergies renouvelables semblent profiter de la plus importante augmentation frôlant même le niveau de consommation du pétrole d’ici 2050, selon l’AIE. Les ressources fossiles étant limitées car constituées par des stocks qui ont été produits il y a plusieurs millions d’années, s’épuisent au fur et à mesure qu’on les utilise. Ainsi, les réserves énergétiques de la planète ne sont pas inépuisables : au rythme de consommation actuel, le pétrole va arriver à épuisement d’ici à 54 ans, le gaz d’ici à 63 ans, le charbon d’ici à 112 ans et l’uranium d’ici à 100 ans (pour les ressources identifiées) et ce même si la consommation de ces sources d’énergie diminue comme avancé par la British Petroleum qui considère que la part des combustibles fossiles dans la consommation finale d’énergie devrait diminuer d’environ 65 % en 2019 à 30 ou 50 % en 2050[4].

Figure  2 : Consommation mondiale d’énergie primaire par source depuis 2010, en BTU

Source : AIE, Energy outlook 2021

Concernant le volet offre mondiale, la production d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) représente encore aujourd’hui plus de 80% de la production totale d’énergie primaire dans le monde. Ainsi, Ce type d’énergie a été produit à hauteur de 80,9% de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2019, selon les Key World Energy Statistics 2021 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Si l’on considère les scénarios relatifs au réchauffement climatique et à la problématique du développement durable, le paysage énergétique sera entièrement repensé en raison de l’impact de la transition énergétique, de l’évolution des comportements des consommateurs mais aussi, et c’est un élément essentiel, de la combinaison des technologies fondamentales de l’énergie et des technologies du digital[5].

Ainsi, près avoir connu une baisse en 2020 relative à la situation sanitaire mondiale et au niveau de consommation sur l’année (86.9 Millions de barils/jour) par rapport à 2019 (95,1 Millions de Baril/Jour) , la production de pétrole brut devrait repartir à la hausse selon l’AIE[6].La production de gaz connait les mêmes tendances puisque son niveau est passé de 3989,3 milliards de mètres cubes en 2019 à 3918 milliards de mètres cubes en 2020. Elle pourrait dépasser les 4 800 milliards de mètres cubes d’ici 2040, d’après une prévision du cabinet Rystad[7].

La production de charbon ne cesse , quant à elle , d’augmenter depuis 1998 à la faveur des perturbations des marchés pétroliers et gaziers, des changements dans les mix énergétiques des pays et des facteurs géopolitiques et ce malgré certaines périodes de baisse (figure 3). La part du charbon dans le mix électrique mondial s’élevait au total  à 36% en 2021, selon les estimations de l’AIE.

Figure 3 : Evolution de la production mondiale de charbon (1998-2018)

Source : Statista, 2022.

1.3.Energie et environnement ; un lien viscéral

L’accroissement de l’impact environnemental est imminent. La figure 4 montre l’ampleur de la pollution atmosphérique par les émissions de CO2 en lien avec la combustion d’énergie. Les chiffres révèlent une augmentation régulière de ces émissions jusqu’en 2020 puisque leur niveau s’est stabilisé à 36,1 Gigatonnes en 2018 et 2019 avec une légère diminution en 2020 avoisinant 34,2 Gigatonnes .Leur niveau est ensuite reparti à la hausse puisqu’il  atteint 36,3 Gigatonnes en 2021.

Figure 4 : Évolution des émissions de CO2 provenant de la combustion d’énergie et des processus industriels, dans le monde de 1900 à 2021(en gigatones).

Source : Statista,2022.

Selon le rapport de Capgemini, le futur de l’énergie d’ici 2050 est corolaire à l’évolution des comportements  des producteurs, des consommateurs et des gouvernements. Cette approche prospectives se base sur l’évolution de 20 facteurs clés (Cf. Figure 5) relatifs aux logiques de consommation (Nouveaux usages, Changements de comportements),aux technologies utilisées (technologies fondamentales et technologies digitales) et à l’évolution du contexte énergétique (Demande d’énergie, changement climatique, efficience, régulation, mix énergétique et raréfaction des ressources). L’orientation donnée à ces facteurs permettra de maîtriser le futur de l’énergie de façon à obtenir un avenir décarboné aboutissant à un mix énergétique mondial composé de 40% d’énergies renouvelables d’ici 2050.

Figure 5 : Les 20 facteurs clés du nouveau monde énergétique

1.4.La variabilité géopolitique des prix de l’énergie

La géopolitique et l’énergie ont, tout temps, été liés. La cartographie des gisements énergétiques, le comportement du cartel OPEP, le déclenchement des guerres et la prédominance de foyers de conflits à proximité des principaux pays producteurs,…sont autant de variables qui démontrent la prévalence de cette interaction. Récemment, l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste américains, la transition énergétique et le conflit russo-ukrainien ont été les principaux déterminants des chambardements qui s’opèrent sur les marchés de l’énergie. Cependant, l’incidence majeure de ces bouleversements se lit à travers l’évolution du prix des ressources énergétiques. La figure 6 donne un aperçu de ces impacts, à travers notamment les répercussions de la guerre en Ukraine et ses retombées qui ont fait envoler le prix du charbon de plus de 69,3%,celui du gaz américain de plus de 54,6% et du gaz européen à hauteur de 26,6%.Le prix du pétrole a connu lui aussi un accroissement équivalent à 29,6%.

Figure 6 :Variation du prix des matières premières suite au conflit russo-ukrainien

Source : OCDE,2022.

       Les prix du pétrole, du gaz  et du charbon varient par rapport aux événements politiques, aux  événements économiques, aux perspectives économiques ou à l’évolution des capacités de production liées aux aléas climatiques. A titre d’illustration, le prix du pétrole est passé de 3 $ à 13 $ le baril après la guerre du Kippour, en Octobre 1973.En 1979, il augmente à 40$ le baril suite à la chute du Shah d’Iran. En 2002, la flambée des prix du pétrole s’est instaurée à la faveur des menaces d’épuisement des réserves. Des événements aussi importants que la guerre en Irak, le programme nucléaire en Iran ou encore le contrôle étatique de la production de pétrole au Venezuela agissent , eux aussi, sur les prix du pétrole.

Figure 7 : Evolution des prix du pétrole (2013-Mai 2022)

Source : Analyses des prix du pétrole (prixdubaril.com)

  1. La sécurité énergétique en Algérie :Entre le poids de la rente et l’impératif de la transition énergétique

Le contexte énergétique mondial, avec ses multiples évolutions et facteurs agit immanquablement sur la sécurité énergétique de chaque acteur de la demande et de l’offre et ce quelque soit sa position. L’Algérie, faisant partie de cet échiquier énergétique mondial, est soumise aux mêmes paramètres, greffés à une économie largement dépendante de l’évolution pétrolifère et gazière.La sécurité énergétique en Algérie : entre le poids de la rente et l’impératif de la transition énergétique Dans le paysage énergétique mondial, l’Algérie est un acteur central, principalement sur les marchés mondiaux du gaz naturel .Ce pays ,  dont la superficie est de 2 381 741 Km2, disposait, selon les données de Gazprom datées de 2021 de 2,3 Billions de m3 , faisant de lui le 13ème au classement mondial des réserves prouvées de gaz conventionnel, ce qui lui permet de contribuer à hauteur de 11% des importations de gaz en Europe. Ses réserves en gaz de schiste sont également conséquentes. En dépit de cette belle fresque, sa sécurité énergétique se pose régulièrement comme un centre d’intérêt imminent, en cause son modèle économique rentier.

2.1. Esquisse de conceptualisation de la sécurité énergétique 

Le concept de sécurité énergétique s’est  construit au fur et à mesure des conjonctures. Devenant un centre d’intérêt académique dès les années 1960, il devient un sujet d’étude avec la crise pétrolière des années 1970.Il s’est enrichi de multiples visions. Dans les années 1970 et 1980, la sécurité énergétique signifiait un approvisionnement régulier en pétrole bon marché dans un environnement dominé par des embargos sur les exportateurs et des pratiques de manipulation des prix[8].  Ses préoccupations contemporaines intègrent dorénavant l’accès équitable à l’énergie moderne et l’atténuation des changements climatiques[9].Sa conceptualisation demeure encore délicate au regard des bouleversements multiples que connait le monde. Ainsi, identifier la sécurité énergétique exclusivement comme la faible vulnérabilité des systèmes énergétiques vitaux , la capacité de s’assurer contre le risque de perturbation des importations[10] , ou  la résilience des systèmes énergétiques aux perturbations ne suffit plus à aborder de façon exhaustive le concept qui est utilisé dans divers contextes, à des fins différentes, et a souvent des significations très différentes. Il s’agit, de fait, d’un concept polysémique relevant de différentes approches[11]. Traditionnellement, la notion de sécurité énergétique est invoquée pour désigner trois types distincts de centres d’intérêt : Le premier est en relation avec la sécurisation des approvisionnements en énergie de manière à garantir durablement et en continu leur disponibilité. Le second est en rapport avec les questions touchant à la sécurité environnementale et à la protection écologique. Le troisième type de préoccupations regroupe les questions relatives à l’efficacité énergétique.

Du point de vue des acteurs de la demande énergétique, assurer  la continuité des approvisionnements en devient un élément moteur. La sécurité énergétique doit être maintenue par l’aptitude à l’accès aux ressources, à la production, à la transformation, au transport et à la distribution des ressources énergétiques. Dans cet article, le cas analysé (l’Algérie) est principalement un acteur de l’offre énergétique. La nature de son système économique élargit le champ de sa sécurité énergétique par l’intégration d’un cadre de développement rentier.

L’importance stratégique de l’énergie et de la sensibilité politique du secteur énergétique en deviennent quasi vitales, du fait qu’elles  relèvent de la logique du  maintien de la souveraineté sur les ressources naturelles et énergétiques, provenance cardinale de la rente. Elle se veut donc foncièrement stratégique car elle concourt à établir, d’un côté, les conditions de la croissance économique, et de l’autre, à faire subsister la paix sociale, accentuant ses enjeux. Effectivement, un enjeu renvoie aux risques ou aux chances pour les acteurs économiques et politiques, pour les territoires et pour les sociétés. Il désigne ce que les populations, les territoires et les Etats ont à perdre ou à gagner face à un sujet ou phénomène donné. De cela découlent trois types d’enjeux rattachés à l’énergie :

L’enjeu économique tient au fait que tous les pays ont besoin d’énergie, mais tous n’ont pas les moyens et les économies nécessaires pour assurer leur autonomie énergétique. C’est pourquoi les pays qui en sont bien pourvus cherchent à exporter des quantités d’énergie croissantes afin d’en tirer le maximum de revenus. Les stratégies de développement économique d’une pléiade de pays s’appuient, d’ailleurs sur l’extraction et l’exportation de ressources énergétiques fossiles, sentier de développement qui les insère dans un tourbillon de dépendance soutenue à la demande internationale et aux cours mondiaux des matières premières énergétiques, ancrés dans une sphère de rivalités de pouvoir géopolitique ;

-L’enjeu géopolitique est en corrélation avec la sujétion que les protagonistes du marché de l’énergie créent entre eux. Dans le même ordre d’idées, la vulnérabilité des pays à forte capacité  en gisements de ressources naturelles (Algérie, Vénézuela, Nigéria, pays du golfe,…) est en liaison avec les revenus engrangés auprès de pays demandeurs, développés et industrialisés, qui à leur tour dépendent de ces ressources.

 La notion de puissance entre en jeu dans la mesure où ces offres et demandes sont assujetties à l’évolution de la géopolitique mondiale. L’énergie est, à ce titre, « objet de rivalités et de rapports de pouvoirs sur des territoires, qu’il s’agisse du contrôle des gisements, des réseaux de distribution, des marchés : nature des contrats entre pays ou compagnies exportateurs et importateurs »[12] ;

-L’enjeu environnemental s’intéresse à identifier les effets de la consommation et de la production de l’énergie sur l’environnement écologique de la planète. Aux questions relatives à la disponibilité et aux coûts de l’énergie, celles liées à l’impact écologique des ressources sur la planète se posent avec acuité[13].La transition énergétique est comprise comme une nécessité et une opportunité de préserver non seulement l’environnement mais aussi l’économie[14].

2.2. Promotion juridique  du secteur énergétique algérien : Quels acquis pour la sécurité énergétique ?

Comme indiqué dans le courant néo-institutionnaliste, les arrangements institutionnels à travers les réglementations mises en place consacrent l’attractivité d’un secteur et favorisent ou non son développement. L’évolution de l’arsenal juridique et réglementaire en Algérie est, d’ailleurs, l’aboutissement des objectifs assignés au secteur de l’énergie.

A.Le secteur des hydrocarbures

A l’indépendance, l’Algérie s’était attelée à déterminer les outils juridiques afin de s’approprier très rapidement le secteur de l’énergie et sa gestion par la création de la Direction de l’Energie et des carburants suite à l’ordonnance N°62-029[15] et du Bureau Algérien du Pétrole suite à l’ordonnance n° 62-030[16]. Sa sécurité énergétique passait, en premier lieu, par une démarche de mainmise de ses ressources naturelles. Le décret n° 62-523 du 08.09.1962 a rendu nécessaire la création d’un organisme technique algéro-français pour la valorisation et l’exploitation du sous-sol algérien[17].En effet, le pétrole algérien fut découvert en pleine période coloniale, à la fin du XIXe siècle.

 En 1948, les français prennent la décision de prospecter dans le grand sud pour aboutir, durant la même année, à la première découverte. C’est au déclenchement de la guerre d’indépendance, en 1954, que les gisements les plus importants sont repérés, celui de Hassi Messaoud apparait en 1956.

L’importance économique du secteur de l’énergie l’invite aux négociations d’Evian qui, au final, ont consacré l’intégrité territoriale faisant disparaître le vœu français de séparer le grand sud du nord  et le cadre réglementaire  de la mise en place des organismes qui vont prendre en charge la gestion et l’exploitation des richesses du sous-sol Saharien. Pendant longtemps, les compagnies françaises ont empêché l’Algérie de jouir de ses ressources ne lui concédant que des participations minimes ne dépassant pas les 20%.Le 29 juillet 1965, un accord pétrolier entre la France et l’Algérie fut difficilement signé et les compagnies françaises abdiqueront au final. En 1967, le processus  de  nationalisation des hydrocarbures est lancé par l’amorçage de la transformation dans les activités de raffinage et de distribution. Les efforts de l’Algérie et sa volonté de valoriser ses ressources la font accéder au rang de membre de l’OPEP en 1969.En 1970, la partie algérienne décide du relèvement des prix de référence fiscale à 2,58$ le baril.

La première loi algérienne sur les hydrocarbures est contenue dans l’ordonnance 71-24 du 12 avril 1971 qui s’adapte à la nationalisation des hydrocarbures du 24 février 1971.Selon ces textes, l’investisseur étranger se devait de constituer une société de droit algérien et de souscrire à la recherche et l’exploration sur un permis attribué par l’Etat. En cas de réussite dans l’effort d’exploration, l’exploitation est réalisée en partenariat avec Sonatrach, selon la règle 49/51[18]. Aucune relation entre l’investisseur étranger et l’administration fiscale algérienne n’était possible.

Cette vision de l’Algérie consacrait sa sécurité énergétique et l’assurait de jouir de ses revenus, à partir de son ascension au rang de secteur stratégique pour l’économie nationale. La loi 86-14 a permis, à juste titre, d’accentuer cette démarche. Toutefois, les lois et amendements opérés dans les décennies précédentes ainsi que les lois 1990 et 2000 n’ont pas été à la hauteur des potentialités exploitables en énergies fossiles ou bien en énergies renouvelables. Les nouveautés de la loi 05-07 consistaient surtout en les appels d’offres lancés à travers Alnaft[19] , pour les opérations de recherche et d’exploration avec des titres miniers qui devaient faire l’objet d’un contrat de recherche et d’exploitation de 32 ans[20] divisée en trois périodes de recherche de 3 ans puis deux fois 2 ans.

 La loi maintient, avec des réaménagements, les formules de gestion des périmètres qui font l’objet d’un titre minier. Il s’agit des systèmes dits de « rendus » ou de « réduction » des périmètres à la fin des phases ou durées de la période de validité du titre minier.

Ce système, bien connu en Algérie, a été introduit par le code pétrolier saharien en vue d’une gestion plus rationnelle du domaine minier et afin d’empêcher le bénéficiaire du titre minier de « geler » des périmètres sans forage sur un immense domaine. Les surfaces rendues peuvent de nouveau être attribuées à d’autres candidats dans le cadre de l’association avec l’organisme public.

 La loi 05-07 sur les hydrocarbures a été amendée en 2013 par la loi n° 13-01 du 20 février 2013  qui définit le cadre pour le développement futur de ressources hydrocarbures non conventionnelles, en l’occurrence le recours à l’exploitation des gaz de schiste, sensés renforcer la position de l’Algérie sur les marchés de l’énergie mondiaux.  Aussi et en dépit de ces révisions, jusqu’à mai 2018, sur les 31 périmètres mis aux enchères, seules cinq offres ont été soumises et aucun des 5 soumissionnaires n’a proposé d’investir sur le gaz de schiste.

Tableau 4: Résultats des appels d’offre lancés par ALNAFT

Années des appels d’offre 2009 2010 2011 2014
% des blocs attribués 25% 30% 20% 13%
Nombre de blocs 4 3 6 6
Nombre de permis 1 2 1 4
Régime de loi sur les hydrocarbures 05-07 05-07 05-07 13-01
Entreprises Gazprom (RUSSIE) PTTEP(Thailande),Cnooc (Chine)

Repsol(Espagne)/Enel(Italie)/Gdf (France)

Cepsa (Espagne) Statoil(Norvège)/Sigma(Pays bas)/Shell(anglo-néerlandaise)

Enel(Italie)/Dragon Oil(EAU)

Sonatrach (Algérie)/Dragon Oil(EAU)/Enel(Italie

Repsol(Espagne)/Shell(Anglo-néerlandais)

Source : Farida SI MANSOUR,(2019), « Analyse des relations économiques entre l’Algérie et l’UE au travers de la coopération énergétique »,Thèse de Doctorat ès en sciences économiques, Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou,page 314.

  1. Le secteur des énergies renouvelables

La loi N° 99-09 trace le cadre général de la politique nationale dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et définit les moyens d’y parvenir[21]. La promotion des énergies renouvelables y est inscrite comme l’un des outils de la maîtrise de l’énergie à travers les économies d’énergies conventionnelle qu’elle permet de réaliser.

Dans le cadre de cette loi, la création du Fonds national pour les énergies renouvelables  est adoptée pour assurer l’allocation des fonds nécessaires au développement des énergies propres et dont le financement sera assuré à hauteur de 1 % de la redevance pétrolière  et de toutes autres ressources ou contributions[22].  Des actions touchant les énergies renouvelables sont prévues pour être financées, dans ce cadre, au titre du Plan National de Maîtrise de l’Energie (PNME) 2006-2010.

La loi sur l’électricité et la distribution publique du gaz qui libéralise ce secteur a également prévu des dispositions pour la promotion de la production d’électricité à partir des énergies renouvelables et son intégration au réseau[23].

La loi n° 04-09 est le premier jalon de la stratégie algérienne en matière d’énergies renouvelables .Elle fait acte des modalités de promotion de leur promotion dans le cadre du développement durable  dans le but de protéger l’environnement , de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique , de favoriser la préservation et la conservation des énergies fossiles, et de valoriser les gisements d’énergies renouvelables, en généralisant leurs utilisations[24].

Les articles 6, 9 et 15 de la dite loi reviennent sur la mise en place d’un programme national quinquennal qui s’inscrit dans les projections d’aménagement du territoire et de développement durable à l’horizon 2020 et d’un bilan annuel de l’usage des énergies renouvelables et qui bénéficie d’incitations dont les modalités sont fixées par la loi de finances.

 L’article 7 identifie les axes du programme national comprenant l’ensemble des actions d’information, de formation ou de vulgarisation, ainsi que des incitations à la recherche, à la production, au développement et à l’utilisation des énergies renouvelables en complément et/ou en substitution des énergies fossiles tandis que l’article 13 stipule que les instruments de promotion des énergies renouvelables sont constitués par un mécanisme de certification d’origine et par un système d’incitation à l’utilisation des énergies renouvelables.

Le décret exécutif n° 11-33 du 27 janvier 2011[25], quant à lui,  annonce  la création, et définit l’organisation et le fonctionnement de l’institut algérien des énergies renouvelables par abréviation (IAER), doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière placé sous la tutelle du ministre de l’énergie. Le dit institut a pour missions la prise en charge des besoins en formation dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ainsi que de la promotion et de la valorisation de la recherche appliquée.

Son objectif était également d’accompagner les clients en matière d’assistance, de conseil et de développement de projets dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ainsi que la conclusion d’accords et/ou conventions de coopération au niveau national ou international. Cet institut sera dissolu par  le décret exécutif N°16-70 du 22 Février 2016[26].

D’autres textes législatifs viennent compléter ces derniers pour la mise en place de  mécanismes d’encouragement de la production, de l’exploitation et de la recherche autour des énergies renouvelables :

-Décret exécutif n°13-218 du 13 juin 2013 fixant les conditions d’octroi des primes au titre des coûts de diversification de la production d’électricité[27] ;

– Décret exécutif n°13-424 du 18 décembre 2013 modifiant et complétant le décret exécutif n° 05-495 du 26 décembre 2005 relatif à l’audit énergétique des établissements grands consommateurs d’énergie[28] ;

-Arrêté ministériel du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière photovoltaïque et les conditions de leur application[29] ;

-Arrêté ministériel du 02 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière éolienne et les conditions de leur application [30];

-Décret exécutif n° 17-98 du 26 février 2017 définissant la procédure d’appel d’offres pour la production des énergies renouvelables ou de cogénération et leur intégration dans le système national d’approvisionnement en énergie électrique[31] ;

– Décret exécutif n°17-167 du 22 mai 2017 modifiant et complétant le décret exécutif n°15-69 du 11 février 2015 fixant les modalités de certification de l’origine de l’énergie renouvelable et de l’usage de ses certificats[32] ;

-Décret exécutif n° 17-168 du 22 mai 2017 modifiant et complétant le décret exécutif n°15-319 du 13 décembre 2015  fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spécial              n°203-131intitulé   «  Fonds national pour la maitrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération »[33].

L’arsenal législatif relatif à la promotion des énergies renouvelables se développe au fur et à mesure des réalisations et des constats faits sur le terrain. Les changements opérés sur le marché énergétique mondial et sur le marché national de l’énergie ont également une large part dans ces actions de promotion afin de préparer  l’avenir.

Le bilan du marché énergétique algérien, en est, à ce titre, touché puisque les principales évolutions sont en lien avec les voies suivies pour l’élaboration de la politique énergétique entreprise, elle-même dépendante de la conjoncture internationale et de l’attrait de la réglementation. Les stratégies adoptées sont aussi en relation avec le fait que le pays soit désigné comme exclusivement producteur ou consommateur, ou bien qu’il présente les deux statuts à la fois, selon les droits de propriété sur les ressources énergétiques  et selon le niveau de maîtrise technologique et celui en compétences humaines nécessaires.

 La question de la sécurité énergétique de l’Algérie se pose, ainsi, avec scansion au vu de la poursuite de l’archétype  économique rentier, de la nature du modèle de consommation énergivore et des évolutions spectaculaires et rapides du marché énergétique mondial qui tendent à installer de nouveaux acteurs disputant  la position algérienne auprès de ses clients traditionnels.

2.3. Bilan énergétique algérien : Des performances au service de l’Etat rentier

L’atrophie du système économique de l’Algérie est en lien avec sa dépendance rentière puisque les hydrocarbures continuent de représenter l’essentiel des exportations algériennes .Cependant, le problème énergétique ne se pose pas seulement sur le plan de sa contribution au commerce extérieur ou au PIB mais aussi du point de vue de la consommation énergivore accentuant la question de la raréfaction des ressources face à une population qui ne cesse de s’accroitre.

Tableau 5: Evolution de la population en Algérie (millions d’habitants)

Année 2016 2017 2018 2019 2020
Niveau de la population 0.836 1.721 2.578 3.424 3.900

Source : OPEP,2021.

La transition énergétique en Algérie est  une nécessité qui tire ses racines de plusieurs facteurs qui se focalisent  principalement sur le modèle de consommation énergivore (Cf. Tableau 6) et l’épuisement des ressources traditionnelles.

Tableau 6: Evolution de la consommation nationale d’énergie par produits en KTEP (2008-2017)

  2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Produits solides 426 321 368 69 71 73 360 343 285 389
Pétrole brut 711 724 787 762 704 805 1014 1288 1036 1085
Produits pétroliers 11438 12319 13325 14251 15134 15967 16119 16593 16141 15883
Gaz naturel 14183 14777 14462 15046 17563 18623 20549 21345 21732 22029
GPL 1957 1975 2329 2358 2320 2314 2294 2264 2247 2361
Electricité 11145 11602 12203 13185 14455 15073 15280 16408 16880 17812
Autres 134 138 343 427 310 405
Condensat 6 19 23
Consommation totale 58265 41855 43823 46096 50557 53268 55632 58265 58341 59582

Source : Conception personnelle à partir des bilans énergétiques nationaux, Ministère de l’énergie.

Figure 8 : Evolution de la consommation totale d’énergie en KTEP (2008-2017)

Source : données du tableau 6

L’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas uniquement menacé par la recrudescence en continu de la consommation d’énergie mais surtout par des réserves menacées et une offre de ressources énergétiques qui devient de plus en plus mitigée, connaissant des périodes de hausse et de baisse. Le nombre de plateformes actives en charge de leur exploitation s’amenuise d’année en année passant de 52 en 2016 à 22 en 2020. (Cf. Tableau 7). La production de pétrole brut connait la même trajectoire de baisse passant de 1146,3 (en milliers Baril/Jour) en 2016 à 898,7 (en milliers de Barils/Jour) en 2020.Le constat est identique pour les tendances relatives au gaz naturel. Selon un rapport publié en 2021 par Rystad Energy, les réserves de pétrole de l’Algérie s’élèvent à 14 milliards de baril, ce qui la classe à la 3ème position en Afrique, derrière le Nigeria et la Libye, dont les réserves pétrolières récupérables sont estimées à 20 milliards de barils pour chacun des deux producteurs. Le total des ressources pétrolières récupérables est équivalent à 1 725 milliards de barils, une réduction significative par rapport à l’estimation de 1 903 milliards de barils de 2020.

Tableau 7 : Bilan énergétique synthétisé des réserves et de l’offre de pétrole et de gaz en Algérie.

Année 2016 2017 2018 2019 2020
Réserves prouvées de pétrole brut

(millions de barils)

12.200 12.200 12.200 12.200 12.200
Plateformes actives 52 50 50 42 22
Production de pétrole brut

(1000 baril/jour)

1146.3 1058.7 1040.1 1023.2 898.7
Réserves prouvées de gaz naturel

(billion de mètres cubes)

4504 4504 4504 4504 4504
Production de gaz naturel (Billions de barils/jour) 93.152 94.778 95.898 90.302 85.119

Source : OPEP ,2021.

De plus, les risques qui pèsent sur la sécurité énergétique nationale dépendent de sa position sur les marchés mondiaux et de  la réduction de ses revenus extérieurs puisque les prix de Sahara Blend[34] sont soumis à tous les aléas présentés plus-haut (Cf. Tableau 8) même si la reprise économique post-covid et les conflits internationaux ont maintenu la situation de vulnérabilité de l’économie algérienne et ce en dépit d’une augmentation régulière des prix depuis 2021.

Tableau 8 : Etat de la fragilité extérieure de l’Algérie

Années 2016 2017 2018 2019 2020
Exportations pétrolières

(1000 Baril/jour)

668.7 632.5 571 584.2 438.7
Exportations de gaz naturel

(millions de mètres cubes)

53.974 53.891 51.424 42.776 39.459
Prix du Sahara blend

($/Baril)

44.28 54.12 71.44 64.49 42.12

Source : OPEP, 2021.

La fragilité est donc viscéralement économique dans les pays rentiers et en lien étroit avec le commerce extérieur du fait de la dépendance de la croissance économique des revenus des ressources naturelles. Ainsi, en raison de l’épuisement ou de la lenteur du taux de renouvellement des ressources naturelles, les avantages traditionnels du commerce extérieur peuvent être éclipsés par la raréfaction de ces ressources dans le pays exportateur, du fait de leur surexploitation dans le commerce allant jusqu’à créer des tensions.

A ce niveau, le problème de viabilité de la trajectoire de développement et donc le risque de fragilisation économique est ,à juste titre, encore plus complexe dans des économies de type pétrolier souvent instables qui présentent une macro-économie spécifique avec des traits particuliers  : problématique d’épuisement des ressources exportables, difficultés d’absorption locale de la rente, tendance à l’appréciation du taux de change, contraction du secteur productif local, tendance à la tertiarisation de l’économie, vulnérabilité externe, renforcement du rôle de l’Etat et rôle primordial de la consommation et de l’importation.

En Algérie, ce phénomène pourrait agir donc aussi bien sur la sécurité énergétique mais aussi sur la sécurité économique du pays. Des perspectives nouvelles sont à placer en ligne de mire.

  1. La sécurité énergétique : Quelles conjections ?

Le secteur énergétique est un secteur clé qui constitue un outil de décollage économique indéniable à travers l’approvisionnement de la société et de l’économie nationale, mais aussi en tant que source de devises qui servent à financer le développement économique et social. Cependant, les menaces qui pèsent sur cette dernière exhorte à penser sérieusement les perspectives de sa viabilité.

  3.1. La diversification économique : Une voie incontournable

          La nécessité de la diversification économique est un rempart de taille à la sécurité économique d’un côté mais aussi à la sécurité énergétique. En effet, par un panorama élargi des sources de revenus extérieurs, l’économie algérienne devrait restreindre la tension sur l’exploitation des hydrocarbures et ainsi allonger le cycle de vie des réserves et, dans le même temps, favoriser la sécurisation des approvisionnements. De la sorte, l’Etat algérien a entamé depuis quelques années déjà un programme de diversification de son économie qui même s’il ne permet pas de restreindre de manière drastique la contribution des hydrocarbures dans les exportations nationales et la Production Intérieure Brute, réussit tout de même à en diminuer l’impact par l’encouragement de l’activité économique hors-hydrocarbures (Cf. Tableaux 9 et 10).

Tableau 9 : Contribution des exportations des hydrocarbures aux exportations algériennes (2016-2020) en %

Année 2016 2017 2018 2019 2020
% des exportations des hydrocarbures 3,84 4,54 3 2,80 2,40

Source : Douanes algériennes

Tableau 10 : Répartition sectorielle de la Production Intérieure Brute en % (2016-2021)

Secteur/Année 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Agriculture 4,81 4,31 4,07 4,65 7,29 5,47
Bâtiment et travaux publics 3,79 3,66 3,07 3,82 5,21 3,82
Commerce 6,20 3,65 3,62 4,37 3,23 2,41
Droits de douane 2,69 2,35 1,82 1,90 2,19 1,78
Hydrocarbures 20,93 23,86 26,36 22,64 17,14 25,52
Industries manufacturières 6,77 6,74 6,54 6,94 7,68 6,86
Services 4,84 5,02 4,73 4,91 5,27 4,95
Services et travaux publics pétroliers 0,55 0.56 0,54 0,55 0,75 0,81
Transport et communication 12,45 12,68 12,40 13,05 13,60 11,65
TVA 6,96 7,18 6,87 7,17 7,64 6,73

Source : http://www.care.dz

En dépit de ces mesures, le chantier de la diversification est loin d’être à lui seul une solution pour assurer la sécurité énergétique du pays. La transition énergétique est un aiguillage additif nécessaire au vu de la conjoncture mondiale et nationale actuelle et future.

La transition énergétique : au cœur de la sécurité énergétique de demain

La transition énergétique est impérative pour l’Algérie ; mais toute la question repose sur son intégration dans la politique énergétique nationale, ce qui est classiquement une affaire d’Etat à travers des choix variant dans le temps pour favoriser le recours à telle ou telle source d’énergie. Les considérations énergétiques sont aujourd’hui mondiales et le futur énergétique doit être soutenable. La politique énergétique doit reposer sur des scénarios énergétiques pessimistes annonçant les pics de production pour les années 2030 en alliant pluralité énergétique et maintien de l’exploitation des énergies fossiles mais avec des rythmes d’évolution qui devront diminuer au fur et à mesure que le mix énergétique intègre davantage d’énergies propres. Aussi, deux choix s’imposent : le premier avance un arbitrage nécessaire qui doit se faire au profit de la priorité à accorder, dans le paradigme énergétique, au solaire, à l’éolien, à la biomasse, etc., au détriment de l’exploitation des énergies non conventionnelles (loin des tentations de facilité), vu son impact sur le climat, les nappes phréatiques, la qualité de l’air, les sols et la végétation. Le second choix diversifie le mix énergétique jusqu’à intégrer la totalité des sources d’énergies en alliant entre ancien et nouveau paradigmes[35].

Etant donné que le scénario fondé sur les énergies fossiles semble de moins en moins soutenable, il parait essentiel d’aller vers la recherche de l’efficacité énergétique et la promotion des énergies renouvelables qui sont indissociables et constituent les deux piliers d’une stratégie de développement énergétique durable[36].

 L’Algérie est considérée comme une immense pile électrique pouvant permettre de produire plus de 2000 KW/M2 et disposant d’un ensoleillement de 3500h/an sur 86% du territoire, à savoir le sud. La prise de conscience de ce potentiel s’est faite très tôt. Dans les années 1970, Sonelgaz[37] avait chargé sa DTN de s’impliquer dans le solaire et d’effectuer des études d’installations solaires, en particulier le chauffe-eau. Ensuite, au début des années 1980, un commissariat aux énergies nouvelles a été créé, avec la mise en place de structures d’études et de centres de recherches appliquées. Dans le cadre du programme de l’électrification rurale, plusieurs villages isolés ont été électrifiés par des installations solaires avec stockage par batteries. Une centrale solaire expérimentale d’une puissance de 1 MW a été installée à Mellouka dans la région d’Adrar au cours des années 1980. Au début des années 1990, un projet d’usine de fabrication de 23 MW en panneaux solaires n’a pu être réalisé faute de moyens financiers, dans le cadre d’un partenariat avec l’Italie.

La transition énergétique n’est donc pas seulement une tendance liée au parangon du développement durable. Elle est la résultante de la défaillance du système énergétique qui allie entre précarité énergétique et boulimie énergétique voire d’ébriété énergétique. Dans ce cadre, le mix énergétique recherché vise à être plus respectueux de l’environnement et plus économe en ressources fossiles épuisables[38].

Depuis les années 2000, des orientations phares en matière d’énergies propres ont été adoptées : promulgation de la loi sur les ENR, création De la SPA NEAL qui a été chargée de la réalisation d’une centrale hybride gaz/solaire de solaires photovoltaïques à Rouiba de 150 MW par  Sonelgaz,  création de centres de recherche , mise en place d’un institut algérien des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, coordination de l’effort national confié à un Commissariat aux énergies renouvelables, mise en service d’une ferme éolienne de 10MW à Adrar et d’une centrale photovoltaïque de 1.1.MW à Ghardaïa, installation de plusieurs centrales solaires pour une puissance globale de 400 MW , de 200 kits pour l’éclairage , de 200  pompes solaires pour le pompage de l’eau dans plusieurs wilayas du Sud en parallèle aux initiatives privées pour la fabrication et l’encapsulation de panneaux solaires[39].

En février 2011, le gouvernement algérien a adopté un programme national de développement des nouvelles sources d’énergies renouvelables sur le moyen et le long terme afin de devenir un acteur majeur dans la filière du renouvelable et d’installer à l’horizon 2030, pour ses besoins propres, 12 GW (dont 7,2 GW de CSP[40], 2,8 GW de PV et 2GW d’éolien). Toujours en 2011, la première centrale électrique hybride a été réceptionnée par l’Algérie d’une capacité de 150MW dont 30 MW provenant du solaire. Six centrales du même genre devraient voir le jour d’ici 2030.Ce programme a été révisé en mai 2015 et placé au rang de priorité nationale en février 2016 lors du Conseil Restreint du Gouvernement.

Par ailleurs, une capacité supplémentaire de 10GW d’ENR est prévue à l’exportation vers l’Europe sous les conditions de solutions viables de transport d’accès et de rentabilité. La fabrication des équipements devait permettre un taux d’intégration industrielle d’au moins 50% à l’horizon 2020 et 80% en 2030 sur l’ensemble de la chaine de valeur des technologies solaires (PV, CSP) et éolienne. A l’horizon de finalisation du projet, la part de production d’électricité d’origine renouvelable devrait avoisiner les 40%.

La mise en place du programme des énergies renouvelables à long terme à l’horizon 2030 devrait suivre l’échéancier présenté dans le tableau 11:

Tableau 11: Echéancier du programme des ENR en Algérie

Source : Ministère de l’énergie

Une fois réalisé, ce programme devrait permettre d’économiser près de 600 Milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 ans.

En 2018, il y a lieu de signaler qu’un retard significatif a été en matière de résultats quant à ce programme. Ainsi, le parc des énergies nouvelles et renouvelables (EnR) se compose de 23 centrales photovoltaïques (PV) d’une puissance globale de 344,1 MW et d’une (1) centrale pour l’énergie éolienne de 10,2 MW. Cependant, le coût initial prévu a été revu à la baisse grâce à la stratégie d’intégration des acteurs industriels locaux ramenant le coût de  50 milliards de dollars à l’équivalent de 20 à 25 milliards de dollars.

Tableau 12: Phases de réalisations du programme des EnR

Phases Réalisations
Phase 1 – installations pilotes pour tester les projets disponibles

– projet de réalisation d’une ferme éolienne de 10 MW à Kabertene (Adrar)

– projet de réalisation d’une centrale photovoltaïque de 1,1 MW à Ghardaïa

Phase 2 –  Mise en place de 22 centrales avec des firmes internationales
Phase 3 – Mise en place d’une industrie dédiée aux EnR devant permettre la fabrication en Algérie des biens d’équipements ainsi que les services de construction, d’exploitation et de maintenance liés à cette filière énergétique

Source : Club Energia (FCE) ,2018.

En 2020, 2000 MW de production solaire devait être exportée vers l’Europe et en 2030, ce chiffre à l’exportation devrait passer à 10.000 MW. Dans les faits, les réalisations ne peuvent permettre de tenir ces engagements au rythme actuel constaté. Nonobstant, certains résultats commencent à être perceptibles. Selon le classement du Forum Économique Mondial (WEF) publié en mai 2020[41]; l’Algérie s’est classée à la 83e place au niveau mondial, gagnant 6 places par rapport à 2019 (89e) en réalisant un score de 49,1% en indice de transition énergétique (ETI); contre 48% en 2019.En 2021,elle se classe à la 79ème position[42]. S’agissant du score relatif à l’indice de préparation à une transformation énergétique sûre et durable; celui-ci est passé de 36% en 2019 à 37% en 2020. En termes d’ETI, l’Algérie s’est classée 5e au niveau Africain et 6e au niveau du Monde Arabe. Il est également opportun de signaler que d’après les conclusions du rapport mondial sur l’état des énergies renouvelables de l’initiative REN21, l’Algérie détient la troisième place au niveau africain en termes de capacités d’énergies renouvelables installées avec 0,5 Gigawatts (GW) à fin 2020, après l’Afrique du Sud et l’Egypte, des performances maigres mais qui demeurent salutaires aux côtés de l’option de la pluralité énergétique.

3.2. La pluralité énergétique

L’accroissement des investissements pour la découverte de nouveaux gisements pétroliers et gaziers se concrétise  avec la nouvelle loi pétrolière adoptée le 11 décembre 2019 qui ouvre  le domaine pétrolier à la concurrence en instituant un appel d’offre pour l’obtention de contrats de recherche et d’exploitation et introduit de nets avantages fiscaux en faveur des sociétés étrangères. Ceci a permis notamment la signature d’un contrat de production pétrolière entre Sonatrach et Eni[43]  de 1,4 Milliards de dollars  en 2021.Cette dynamique a également favorisé la découverte de nouveaux puits pétroliers et gaziers dans le sud algérien en 2022 .La première découverte est située dans  le périmètre de recherche « In Amenas 2 » dans le bassin d’Illizi d’une capacité de 300.000 m3/jour de gaz et 26 m3/jour de condensat, à partir du premier réservoir, et 213.000 m3/jour de gaz et 17 m3/jour de condensat à partir du deuxième réservoir. La seconde découverte est localisée au niveau de Sif Fatima 2, dans le bassin de Berkine. Il s’agit du puits « Rhourde Oulad Djemaa Ouest-1 » dont la capacité avoisine 1.300 barils/jour d’huile et 51 000 m3/jour de gaz associé. La troisième découverte se trouve dans le périmètre de recherche « Taghit », dans le bassin de Béchar. Le groupe Sontarch avait déjà annoncé, début 2022 la découverte de deux nouveaux forages à Touggourt et à El Bayadh, deux régions du sud-est et du sud-ouest du pays.

Figure 9: Nouvelles découvertes de puits pétroliers et gaziers en Algérie (2022)

Source : Sonatrach,2022.

Par ailleurs, le forage de sept puits de gaz de schiste a été entamé par la compagnie pétrolière algérienne sur une durée qui s’étale de 7 à 13 ans. Ce forage concerne plusieurs bassins renfermant le gaz de schiste (Mouydir, Berkine-Ghadamès, Timimoun, Reggane et Tindouf), comme indiqué dans le rapport de l’étude réalisée par le Département Américain de l’Energie (DoE).Cette ressource ,qui a fait accéder les Etats-Unis à l’autosuffisance énergétique, existe en Algérie en abondance. En effet, selon Sonatrach, l’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15% ce qui lui confère la quatrième position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l’Argentine, en référence au rapport  publié en 2013 par l’Agence Internationale de l’Energie  sur le gaz de schiste.

Conclusion  

En dépit d’efforts de diversification des ressources, d’investissements en matière d’énergie verte renouvelable, de rationalisation d’énergie et d’efficacité énergétique, la sécurité énergétique de l’Algérie reste encore menacée. L’enjeu majeur est ailleurs : il s’agit d’orienter les politiques de développement du pays vers d’autres sources de financement et d’éliminer la dépendance envers les revenus pétroliers et gaziers. Représentant un atout indéniable au regard des tensions et des jeux de pouvoir que cette ressource crée, de par le monde, son exploitation a eu des résultats peu reluisants sur  l’économie  algérienne.

 La rente pétrolière et gazière se trouvant à chaque fois à la rescousse d’une économie faiblement productive et pourtant énergivore, aux côtés de la société algérienne. Outre les effets de malédiction du pétrole institués par l’impact de la rente pétrolière sur l’économie dans son ensemble et même sur la culture algérienne en matière de dépendance vis-à-vis de cette matière première, se pose toujours la question de la sécurisation du domaine énergétique. Peu importe le chemin parcouru pour asseoir sa sécurité énergétique et les investissements consentis, l’essentiel est à faire pour se débarrasser de cette dépendance mortelle des hydrocarbures et faire évoluer le modèle énergétique national.

[1] Yves Lacoste, (2007), « Atlas géopoloitique »,Editions Larousse.

[2] Francesco Cavatorta et Belgacem Tahchi,( 2019), « Politique économique et résilience autoritaire en Algérie: les difficultés de la diversification économique. Études internationales, 50(1), pages 7–38. https://doi.org/10.7202/1062815ar

[3] Crédit Suisse,  (2021) ,Investment Outlook.

[4] British Petroleum, (2022) Energy outlook.

[5] Capgemini, ( 2020),Rapport « Le futur de l’énergie ».

[6] Louis de Briant, ( 2021)«  Production et demande en hausse, l’Agence internationale de l’énergie anticipe une année 2022 «plus confortable» sur le marché du pétrole », L’usine nouvelle, Production et demande en hausse, l’Agence internationale de l’énergie anticipe une année 2022 «plus confortable» sur le marché du pétrole (usinenouvelle.com)

[7] Rystad Energy est une société indépendante de recherche énergétique et de veille économique dont le siège est à Oslo, en Norvège.

[8] Aleh Cherp ,  Jessica Jewell, (2014), « Le concept de sécurité énergétique : au-delà des quatre as », Energy policy, volume 75, 415-421.

[9] Aleh Cherp, Jessica Jewell, Andreas Goldthau,(2011), « Governing global energy: systems, transitions, complexity », Global Policy 2 (1), 75-88

[10] Mohammed Robayet Khan, Shobhakar Dhakal, (2022), « Do Experts and Stakeholders Perceive Energy Security Issues Differently in Bangladesh ? », Energy Strategy Reviews, Volume 42,1-10.

[11] George Kowalski and Sead Vilogorac(2008), « Energy security risks and risk mitigation: an overview »,ANNUAL report ,UNISDR,  77-83.

[12] Béatrice Giblin, (2014). « L’énergie : un facteur géopolitique plus ou moins efficace ». Hérodote, 155, 3-8. https://doi.org/10.3917/her.155.0003

[13] Kenneth Brian Davis ( 1990), « L’énergie, l’environnement et l’économie Les conclusions du 14ème Congrès mondial de l’énergie mettent en lumière les trois dimensions du problème », AIEA BULLETIN, 1/1990,pages 44-48.

[14] Virginie Schwarz, & Richard Lavergne (2015). « Pourquoi une transition énergétique est-elle nécessaire ? ». Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 78, 7-10. https://doi.org/10.3917/re1.078.0007

[15] RADP,Journal Officiel N°10,Ordonnance N°62-029 du 25 Aout 1962.

[16] Ibid,Ordonnace N° n° 62-030 du 25 aout 1962.

[17] RADP,Journal Officiel N°14,Décret N° 62-523 du 08.09.1962.

[18] Cette règle fixe la part de participation d ‘ un investisseur étranger dans une société de droit algérien à 49%.

[19] Il s’agit de l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures aui a pour mission de  promouvoir les investissements dans la recherche et exploitation des hydrocarbures sur le domaine minier

[20] RADP, Journal Officiel N°50, Loi n°05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures.

[21] RADP, Journal Officiel N°51, La loi n° 99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’énergie.

[22]RADP, Journal Officiel N° 22 Arrêté interministériel du 12 Dhou El Hidja 1433 correspondant au 28 octobre 2012 déterminant la nomenclature des recettes et des dépenses imputables sur le compte d’affectation spéciale n° 302-131 intitulé « Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération ».

[23]RADP, Journal Officiel N°8, Loi N° 02-01 DU 05 FÉVRIER 2002 relative à l’électricité et à la distribution du gaz par canalisations.

[24]RADP, Journal Officiel N°52, Loi n° 04-09 du 27 Joumada Ethania 1425 correspondant au 14 août 2004 relative à la promotion des Energies Renouvelables dans le cadre du développement durable

[25]RADP, Journal Officiel N° 8, Décret exécutif n° 11-33 du 22 Safar 1432 correspondant au 27 janvier 2011portant création, organisation et fonctionnement de l’institut algérien des énergies renouvelables.

[26]RADP, Journal Officiel N°10, Décret exécutif n° 16-70 du 13 Joumada El Oula1437 correspondant au 22 février 2016 portant dissolution de l’institut algérien des énergies renouvelables.

[27]RADP, Journal Officiel N°33, Décret exécutif n° 13-218 du 9 Chaabane 1434 correspondant au 18 juin 2013 fixant les conditions d’octroi des primes au titre des coûts de diversification de la production d’électricité.

[28]RADP, Journal Officiel N° 65,Décret exécutif n° 13-425 du 15 Safar 1435 correspondant au 18 décembre 2013 modifiant et complétant le décret exécutif n° 07-184 du 23 Joumada El Oula 1428 correspondant au 9 juin 2007 fixant les procédures pour la conclusion des contrats de recherche et d’exploitation et les contrats d’exploitation des hydrocarbures suite à  un appel à la concurrence .

[29]RADP, Journal Officiel N° 23, Arrêté du 2 Rabie Ethani 1435 correspondant au 2 février 2014 fixant les tarifs d’achat garantis et les conditions de leur application pour l’électricité produite à partir des installations utilisant la filière solaire photovoltaïque.

[30]Ibid.

[31]RADP, Journal Officiel N°15, Décret exécutif n° 17-98 du 29 Joumada El Oula 1438 correspondant au 26 février 2017 définissant la procédure d’appel d’offres pour la production des Energies renouvelables ou de cogénération et leur intégration dans le système national d’approvisionnement en Energie Electrique.

[32]RADP, Journal Officiel N° 31, Décret exécutif n° 17-167 du 25 Chaabane 1438 correspondant au 22 mai 2017 modifiant et complétant le décret exécutif n° 15-69 du 21 Rabie Ethani 1436 correspondant au 11 février 2015 fixant les modalités de certification de l’origine de l’énergie renouvelable et de l’usage de ces certificats.

[33]RADP, Journal Officiel N° 31 Décret exécutif n° 17-168 du 25 Chaabane 1438 correspondant au 22 mai 2017 modifiant et complétant le décret exécutif n° 15-319 du Aouel Rabie El Aouel 1437 correspondant au 13 décembre 2015 fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spéciale n° 302-131 intitulé ´ Fonds national pour la maitrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération.

[34] Le Sahara Blend est le nom de référence du baril de pétrole algérien, qui est une cuvée de bruts produits sur plusieurs champs pétroliers algériens.

[35] Farida SI MANSOUR, Op.Cit,page 361.

[36] Abdenour Keramane, (2011), « L’avenir pour la Méditerranée ? », Médénergie, N°34, Janvier 2011.

[37]  Groupe industriel énergétique algérien, spécialisé dans la production, la distribution et la commercialisation d’électricité et de l’achat, le transport, la distribution et la commercialisation de gaz naturel.

[38] Thiziri Hammiche,  (2015), « La transition énergétique en Méditerranée  », Rives méditerranéennes, N°51, 13-27

[39] Entretien réalisé avec Abdennour Keramane, 2018.

[40]La filière CSP nécessite des quantités importantes d’eau pour le fonctionnement du cycle et pour le refroidissement favorisant les nappes albiennes ou en bord de mer notamment pour le dessalement des eaux saûmatres.

[41] Il s’agit d’une analyse comparative de la performance des systèmes énergétiques de 115 pays dans le monde; ainsi qu’à leur préparation à la transition vers un avenir énergétique sûr, durable et fiable.

[42] World Economic Forum, (2021), Fostering Effective Energy Transition, page 13.

[43] Eni est une société italienne d’hydrocarbures

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