Research studies

Un engagement fort en RSE : Une contribution à la performance globale de l’entreprise

 

Prepared by the researcher  

Hind HAMMOUCH, Docteur-chercheur, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJES) de Fès, Laboratoire des Etudes et Recherche en Management des Organisations et des Territoires (ERMOT), Maroc.

Mohamed HEMMI, Enseignant-chercheur, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJES) de Fès, Laboratoire des Etudes et Recherche en Management des Organisations et des Territoires (ERMOT), Maroc.

Democratic Arab Center

International Journal of Economic Studies : Twenty-Second Issue – August 2022

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN  2569-7366
International Journal of Economic Studies

Résumé

Au tournant du 21ème siècle, le récent concept de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, marque de son empreinte les diverses méthodes de gestion des entreprises. Considérée majoritairement comme une valeur ajoutée du point de l’efficience et de l’efficacité des gouvernances et performances, la RSE constitue d’ores et déjà un levier non négligeable. Conscientes des conséquences néfastes accrues induites par le management traditionnel orienté exclusivement vers l’économique et le lucratif, les entreprises doublent leur insistance sur le respect des normes managériales véhiculées par le concept de la RSE et qui vise à réduire les impacts pervers de leurs diverses activités sur l’environnement et la société globale, tout en n’excluant point leur essor financier et économique. Ce challenge s’avère crucial dans le cadre d’une tendance internationale à devenir de plus en plus éthique dans le domaine de la gestion des entreprises. Investir donc dans la RSE influera certes positivement la performance globale de l’entreprise.

Introduction 

Parler du développement durable et de la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans une ère où le monde connait des problématiques financières, économiques, interventionnismes étatiques, …etc., pourrait sembler au premier abord, en décalage total avec son temps. Paradoxalement, le développement durable n’a jamais eu une aussi grande importance sur la scène médiatique et politique. On lui confère le potentiel d’être le seul, capable de sortir le monde entier de cette crise économique.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné que « Les questions du développement durable constituent un défi majeur, que le monde doit aujourd’hui relever, mettant en garde contre les risques qui guettent la planète, et particulièrement les pays les plus fragiles ». Notant que les questions urgentes liées à l’environnement ont des répercussions négatives qui résistent à toutes les frontières politiques ou géographiques. Par ailleurs, en inscrivant le droit à l’environnement dans sa constitution, le Maroc a franchi un nouveau cap qui vient raffermir encore son engagement déterminé en la matière, a dit le Souverain, soulignant que le Maroc concourt activement à la mise en œuvre diligente des objectifs du développement durable des Nations Unies, à l’horizon 2030. L’enjeu étant de susciter une prise de conscience accrue des enjeux sociétaux et de développement, actuels et futurs, et d’identifier les meilleurs moyens d’y faire face, en termes de gouvernance, de sciences, de technologies et de renforcement des compétences.

C’est ainsi que la prise en conscience accrue des enjeux environnementaux et sociaux, la RSE qui vise à limiter les impacts négatifs de l’activité d’une entreprise sur l’environnement tout en permettant son développement économique, est devenue un enjeu incontournable. D’ailleurs, les investisseurs s’intéressent de plus en plus à l’attitude « éthique » des entreprises. En témoigne le nombre croissant d’agences de notation « extra-financière » comme CoreRatings, Eiris ou encore le cabinet français Innovest, et la quantité de produits financiers labellisés ISR (investissement socialement responsable) proposés par les banques. Les entreprises doivent ainsi se montrer prudentes car l’image qu’elle véhicule a un impact notoire sur leur notation.

Contraintes de dépasser les simples effets d’annonce marketing, celles qui intègrent la RSE dans leur ADN bénéficient, en dépit des investissements et de la réorganisation qu’elle nécessite, de nombreux avantages compétitifs.

L’introduction de la RSE a donc modifié le rôle de l’entreprise qui s’est progressivement élargi : La mission de l’entreprise ne se limite plus seulement à l’atteinte d’objectifs financiers à court ou à moyen terme pour satisfaire ses actionnaires mais elle inclut également aujourd’hui des préoccupations sociétales qui visent à promouvoir la durabilité de l’entreprise et de son environnement à plus long terme.

Parallèlement à cette évolution du rôle de l’entreprise dans la société, le concept de performance de l’entreprise s’est modifié : la vision traditionnelle de la performance qui se limite à une vision financière à court terme de l’entreprise est progressivement remplacée par une vision plus large et plus globale de la performance[1], c’est-à-dire incluant l’atteinte non plus uniquement des objectifs économiques de l’entreprise mais d’autres catégories d’objectifs du développement durable (économiques, sociaux et environnementaux).

Dès lors, les entreprises doivent mesurer leurs progrès à partir d’une performance plus globale incluant, en dehors de la dimension économique, des dimensions sociales et environnementales. Une telle assertion génère un questionnement fédérateur : Comment favoriser l’intégration de l’environnement dans les orientations stratégiques de l’entreprise ? Autrement dit, Que recouvre la notion de la RSE au sein des entreprises et comment peut-elle contribuer à la performance globale ?

Nous serons donc amenés, au cours de cet humble travail, de passer en revue les principales contributions montrant le passage du développement durable à la performance globale, en passant bien évidemment par la notion de la responsabilité sociétale des entreprises.

  1. Nouvelle donne du management : Développement Durable 

Le développement durable représente la solution la plus appropriée pour faire face aux mutations radicales de notre planète sur le plan économique, social et environnemental et ce, en partant de l’approche globale qu’il implique et de ses finalités majeures; la préservation de la nature, l’équité sociale et la prospérité économique.

1.1.    Fondements historiques du concept du Développement Durable                   

Le concept développement durable a été employé pour la première fois dès 1980 et ce dans le cadre de la « Stratégie Mondiale de la Conservation » qui a été organisée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUD) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources (UICN).

Suite à la publication du rapport de Brundtland en 1987, le concept de développement durable commence à se répandre et à être diffusé et ce, en recueillant dans l’ensemble, une réception plutôt positive dans le monde entier. À ce propos, Boutaud et Gondran (2009) ajoutent que même si les points de vue sont opposés, les membres de la commission Brundtland avaient tout faits pour avoir un résultat consensuel pour le contenu du rapport. Ce rapport intitulé « Notre avenir à tous » présente une définition du concept de développement durable, considéré comme étant la plus universelle et la plus répandue.

Cinq ans plus tard, les travaux de la Commission Brundtland aboutissent à un deuxième « Sommet de la Terre », organisé en 1992 par les Nations Unies sur l’Environnement et le Développement à Rio de Janeiro. Cette deuxième conférence environnementale renforce l’idée de respecter les objectifs primordiaux énoncés par le rapport de 1987 et de mettre en évidence le concept de la durabilité qui est au centre de la nouvelle politique de développement qui en découle.

Cette nouvelle approche de la durabilité, indissociable du concept de développement durable, met davantage l’action sur les aspects sociétaux et humains que sur les aspects économiques[2].

Au cours de la même année, 150 pays ont adopté le célèbre Agenda 21, sous l’égide du Programme d’Action pour le 21ème siècle. Cet agenda définit plutôt les grandes directives de la nouvelle politique de la croissance durable en assurant une vie économiquement viable et socialement vivable.

En 1997, le sommet de Kyoto a eu lieu. Dès cette date, le monde économique a commencé à parler de systèmes de quotas de permis d’émission, dont les domaines d’application portent sur les activités économiques réputées polluantes (industries polluantes) où il s’est avéré nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ce à faible coût.

Par la suite, des efforts ont été consentis pour organiser le sommet mondial du développement durable qui s’est tenu à Johannesburg en 2002. Parmi les résultats de cette rencontre, on cite le partenariat et, surtout, la coopération effective entre les membres de la communauté internationale, adoptée lors de ce sommet. L’objectif de cette coopération entre les États, les institutions privées et publiques, les organismes non gouvernementaux, les chercheurs et toute personne de la société civile se résume dans la recherche de l’équilibre planétaire.

En 2005, le Protocole de Kyoto a entré en vigueur, son objectif est de lutter contre le réchauffement climatique et réduire des émissions de GES (la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), l’ozone (O3), les hydro chlorofluorocarbures (HCFC-22), les chlorofluorocarbures (CFC) ; le tétrafluorure de carbone (CF4) et l’hexafluorure de soufre (SF6)).

Dès lors, le monde économique subit une pression sociétale qui l’amène, à tenir compte des préoccupations autres que la satisfaction des actionnaires. En somme, le concept de développement durable répondait de plus en plus à des valeurs universelles (l’équité entre les générations, la responsabilité sociétale, la durabilité écologique, le principe de précaution, etc.) et prenait, en considération, tous les domaines de la vie en société, en allant du national à l’international, du réduit à l’intégral et du limité au global. Suivant un parcours évolutif, ce concept devenu progressivement une réalité inévitable exige de nouveaux choix de développement, de nouvelles approches, ainsi que des nouvelles réactions et attitudes plus responsables.

Suite à ces considérations, de multiples notions de développement durable apparaissent, qui divergent entre elles-mêmes. Ces divergences contribuent essentiellement à générer une complémentarité et un enrichissement et ce, afin d’attirer l’attention autour des nouvelles nécessités sociétales.

1.2.    Définition du concept du Développement Durable   

Le développement durable est un concept qualifié de caméléon, qui s’adapte et change d’apparence en fonction du contexte dans lequel il est développé. Il a fait l’objet de multiples définitions. Il est nécessaire de se référer à la célèbre définition citée dans le rapport Brundtland (1987) qui considère le développement durable comme un « Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Cette définition a connu plusieurs extensions et enrichissements et a donné naissance à plusieurs autres définitions.

Pour cette raison, il est difficile de procéder à une revue exhaustive de l’ensemble de ces définitions et ce, au vu du caractère polymorphe du concept.

Le concept de développement durable renferme l’obligation adressée aux générations actuelles d’assurer non seulement les conditions meilleures de vivre en bon état sans négliger les besoins des générations futures. On parle ainsi de l’équité intergénérationnelle. On souligne la nécessité de tenir compte des besoins des générations ascendantes tout en assumant nos responsabilités à l’égard de nos descendants.

Barbier (1987) révèle que le développement durable est le premier objectif à cibler pour réduire la pauvreté absolue du monde et ce en réduisant au minimum l’épuisement des ressources, la dégradation environnementale, la rupture culturelle et l’instabilité sociale.

Ainsi, Daly (2002) insiste sur l’importance d’assurer les conditions favorables pour la survie de l’Humanité, tout en critiquant l’idéologie de la croissance. Il soutient que, si le rythme actuel de consommation était adopté par les générations futures, cela pourrait entrainer une destruction des ressources naturelles. En effet, par sa vision, il insistait sur la nécessité de changer la façon de vivre pour que la terre soit viable et vivable.

Dans ce contexte, André et al. (2003) suggèrent que la stratégie du développement durable doit harmoniser les décisions économiques, environnementales et sociales. Selon ces auteurs, le développement durable ne suppose donc ni conflit insurmontable ni arbitrage, mais, de préférence, des réaménagements et une conciliation inévitable entre les différents leviers.

En effet, en se basant sur ce qui précède, on résume l’ensemble de ces définitions par la présentation du fameux schéma présenté par le mathématicien britannique J. Venn, qui configure dans ce diagramme portant son nom, diagramme de Venn, les différents objectifs du développement durable qui sont la vivabilité, la viabilité et l’équité.

Figure 1 : Les objectifs du développement durable[3].

L’ensemble de ces réflexions sur le concept du développement durable montrent la richesse de ce concept, comme étant un concept glouton qui constitue une démarche affranchie d’une réorientation des approches socio-économiques indissociables qui visent un compromis entre l’efficacité de la croissance économique, de la cohésion intra et intergénérationnelle et de la soutenabilité écologique[4].

  1. Intégration du développement durable au sein de l’entreprise : La responsabilité sociétale des entreprises

Suite aux développements conceptuels qui ont été exposés précédemment, on peut affirmer que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) apparaît comme la stratégie managériale, définie, au niveau de l’entreprise, en liaison avec les problématiques du développement durable. Cette affirmation a été exprimée également par l’Union Européenne, dans le cadre du Sommet de Göteborg en Suède en 2001, où la RSE est définie comme « Le moyen par lequel les entreprises pourraient contribuer au développement durable des États de l’Union ».

2.1.    Evolution historique de la Responsabilité Sociétale des Entreprises

Il est difficile de donner une date exacte à la genèse de la RSE dans la littérature. Les frontières étroites qui existent entre cette notion et des concepts voisins – la morale, l’éthique ou la déontologie- compliquent davantage toute tentative d’opter pour une période précise de sa genèse, et même de sa définition. La définition même du concept a évolué au cours des différentes périodes. Gond et Mullenbach[5] expliquent, que « le concept s’est construit progressivement, passant par une catégorisation des responsabilités puis par une interrogation sur la manière d’agir ». Dans ce qui suit, nous allons retracer succinctement les différentes étapes de la genèse de ce concept.

  • Les premières réflexions portant sur la RSE : les travaux de Bowen (1953)

L’ouvrage de Bowen[6] (1953) été le premier construit théorique de la notion de la RSE. Bowen pensait que les grandes compagnies américaines étaient au centre de la vie politique et sociale, et que leur comportement influençait largement la vie des citoyens sur plusieurs aspects. La vision de Bowen était que les firmes avaient une responsabilité à l’égard de la nation qui allait au-delà des simples responsabilités économique, légale ou contractuelle. Il définissait ainsi la RSE : « la RSE renvoie à l’obligation des hommes d’affaires, de mettre en œuvre les politiques, de prendre des décisions et de suivre des lignes de conduite qui répondent aux objectifs et aux valeurs considérées comme désirables par notre société ».

  • Le développement d’un corps de doctrine : les années 1960-1970

Un des premiers auteurs, et des plus prolifiques concernant les définitions de la RSE, est Keith Davis (1966). Selon Davis, « Chaque firme devrait prendre part à la politique, au bien-être de la communauté, à l’éducation, au « bonheur » de ses employés, etc ».

Ainsi, dans la vision de Davis, l’organisation doit agir d’une manière « juste », comme tout citoyen doit le faire. Il propose en 1966, en collaboration avec Blomstrom la définition suivante de la RSE : « la RSE réfère à l’obligation des dirigeants de considérer les effets de leurs actions sur le système social (ou sociétal) dans son ensemble. Ces dirigeants appliquent la RSE lorsqu’ils considèrent que les actions de la firme risquent d’affecter les intérêts des autres personnes. Ainsi, ils doivent regarder au-delà des intérêts économiques et techniques de leur firme ».

Harold Johnson (1971), à l’instar de Davis, qualifie la RSE de « poursuite d’objectifs socioéconomiques à travers l’élaboration de normes sociales particulières permettant au monde des affaires de répondre à des situations particulières ».

Nous ne pouvons pas évoquer les travaux sur la RSE durant cette période sans rappeler les recherches de Carroll (1979) qui l’ont conduit à publier un article fondateur à l’Academy of Management Review : « A Three-Dimensional Conceptual Model of Corporate Social Performance ». A travers cet article, Carroll propose une nouvelle définition de la RSE qu’il liera avec la notion de performance sociétale des entreprises. Comme il l’affirme lui-même, sa définition tente d’élargir les champs d’application de la RSE : « la RSE couvre les attentes économiques, légales, éthiques et discrétionnaires de la société à un instant donné ».

  • La prolifération des recherches et les extensions du concept : les années 1980-1990

La recherche sur la RSE s’est considérablement élargie et enrichie au cours de ces deux décennies. Élargie, dans le sens où la RSE a donné naissance à plusieurs concepts nouveaux et innovateurs : la performance sociétale, la sensibilité sociétale (responsiveness), les politiques publiques des organisations, l’éthique des affaires et à un degré moindre, la théorie des parties prenantes. Enrichie, dans le sens où la RSE inclut, désormais, tous ces concepts simultanément.

Les principaux travaux durant cette période ont concerné la notion de performance sociétale des entreprises, et qui ne cesse, jusqu’aujourd’hui, de susciter des débats controversés.

Mais c’est sans conteste, Edwin Epstein qui a eu, durant cette période, un apport non négligeable à la RSE. Epstein tente en 1987 de redéfinir la RSE en insistant sur la relation entre la responsabilité sociétale, la sensibilité et l’éthique des affaires. Il considère en effet que ces trois concepts sont indissociables et doivent être pris en compte simultanément. Il propose ainsi le concept de « processus politique sociale des entreprises ». L’objectif de ce concept étant d’institutionnaliser et d’intégrer fortement la responsabilité sociétale, la sensibilité et l’éthique des affaires à l’intérieur de l’organisation.

Notons enfin que le fil conducteur qui a réuni les multiples recherches de ces deux décennies, a été la volonté des chercheurs de décliner les principes de la RSE aux niveaux institutionnel, organisationnel et managérial. C’est ce qui ressort par exemple de la définition donnée par Wood de la RSE : « la signification de la responsabilité sociétale ne peut être appréhendée qu’à travers l’interaction de trois principes : la légitimité, la responsabilité publique et la discrétion managériale, ces principes résultant de trois niveaux d’analyse, institutionnel, organisationnel et individuel »[7].

Cette période, qui perdure jusqu’aujourd’hui, correspond à une phase de recherche sur la RSE ayant surtout mis l’accent sur la performance sociétale des entreprises. On est donc ici dans une perception encore plus managériale avec une orientation synthétique et intégratrice visant à améliorer les résultats sociaux de l’entreprise.

2.2.    Responsabilité Sociétale des Entreprises: Essaie de définition

Le concept de la RSE diffère selon les sociétés, les cultures et les idéologies présentes. Mais les affaires ne peuvent pas s’établir isolément de la société, elles en dépendent de façon manifeste. Outre la nécessité des profits pour la continuité de toute entreprise, l’existence de celle-ci dépend de la société, ainsi que son développement et sa persistance. La RSE serait une des expressions de l’interdépendance et de la mutualité des intérêts entre ces deux parties. Nulle entreprise ne peut ignorer ses responsabilités sociales affirme K. Davis qui demande : « Can business afford to ignore social responsibilities ? », alors que W.C. Frederick, dans la même revue, écrit que les hommes d’affaires exercent leurs responsabilités lorsqu’ils considèrent les besoins et les intérêts de ceux qui peuvent être affectés par leurs actions. Rappelons ici les responsabilités des grandes entreprises telles qu’elles ont été définies en 1971 par le Comité du développement économique « Committee for economic development » établi aux États-Unis en 1942: la production, le maintien des emplois, l’information du consommateur, le respect de l’environnement et des conditions de travail, la lutte contre la pauvreté, le mécénat et la citoyenneté.

La RSE empêche qu’une entreprise soit réduite à un simple agent de production. L’entreprise se trouve ainsi impliquée dans un processus de gestion, celui de considérer la responsabilité sociétale comme une dimension stratégique et un facteur de développement. Cela nécessiterait donc un changement majeur dans les perceptions des dirigeants ; L’entreprise devrait, pour sauvegarder sa réputation, répondre aux revendications de toutes ses parties prenantes, elle pourrait aussi trouver un sens à ses actions et non pas strictement adapter un modèle prêt à être adopté. C’est ce que Schoemaker, Nijhof, Jonker appellent « trouver son identité spécifique et propre à ses valeurs ». En tant que personne morale, elle se doit d’intégrer les normes morales.

Les entreprises n’ont pas toutes les mêmes missions ni les mêmes valeurs pour s’engager dans des actions de RSE. Et ceci est d’autant vrai pour des entreprises se trouvant dans un même pays et dans un même secteur. Les comportements des différents « ayant droits » sont très variés et les intérêts des uns peuvent se trouver en conflit avec ceux des autres. L’impact des actions socialement responsables sur la performance de l’entreprise diffère d’une entreprise à une autre. Cela dépend de sa taille, des compétences de ses employés, de sa réputation et des diverses manières dont elle est perçue par les parties qui sont en relation avec elle.

Intégrer la RSE dans sa stratégie fait partie des tâches les plus difficiles à accomplir par l’entreprise. Comment l’entreprise peut-elle englober tous les aspects de son travail dans sa stratégie tout en veillant à ce que ceux-ci soient socialement responsables ? Selon Arenas et Mària, très peu d’entreprises seraient capables d’intégrer la RSE dans leur stratégie. En fait, les deux auteurs précités parlent de quatre types de stratégies d’entreprises qui peuvent également représenter les étapes consécutives de l’application de la RSE dans l’histoire de l’entreprise :

– Le déni de la RSE et la défense contre ceux qui l’encouragent, à la manière du courant de Friedman. N’oublions pas cependant que Friedman lui-même a insisté sur la nécessité de respecter la loi et les valeurs de la société et, malgré que ces dernières aient beaucoup changé au fil du temps, elles semblent être désormais très proches de celles réclamées actuellement pour la RSE.

– Les donations : l’entreprise donne de l’argent à différents projets indépendamment de ses affaires et sans relation directe avec son travail ; ce type d’action assimilé à la RSE par l’entreprise serait plutôt un coût.

– La réaction à des pressions extérieures en vue de réduire les risques sociaux et environnementaux qui menacent l’entreprise et son développement. Afin de préserver ses intérêts, l’entreprise se soucie d’actions RSE et soutient certains projets sans que ceux-ci fassent réellement partie de ses propres activités. Cela pourrait nous faire penser au courant de « Corporate Social Responsiveness » et plus particulièrement au modèle de Votaw et Sethi[8].

– L’attitude proactive: l’entreprise entreprend des pratiques qui correspondent aux principes sociaux et environnementaux et entrent en interdépendance avec eux. Il s’agit d’une réelle intégration des valeurs sociales dans les actions de l’entreprise qui vont de pair avec sa stratégie. La RSE devient ainsi une source d’avantage compétitif pour l’entreprise qui impressionnerait alors le consommateur par ses actions allant au-delà de ses attentes. De cette façon, l’entreprise améliore son environnement compétitif, tout en investissant dans ses capacités. Autrement dit, l’activité de l’entreprise concorde avec les valeurs de la société et celles de ses parties prenantes.

Selon Lozano, l’entreprise devrait se comparer à la Terre telle que représentée par le système astrologique de Copernic ; elle ne doit pas se comporter comme si elle était le centre du monde mais plutôt agir en fonction des autres, à savoir la société et les autres parties prenantes, et se mettre même à leur service. Quand les actions menées dans le cadre de la RSE ne concordent pas avec la stratégie de l’entreprise, elles ne peuvent donc perdurer et lui restent externes, étant uniquement commandées par l’urgence et répondant aux revendicateurs sous l’effet de leur pouvoir, sans aucun lien de fond avec l’activité de l’entreprise.

  1. Vers une déclinaison managériale de la RSE et réouverture de la notion de la performance globale

Gérer, administrer, organiser, piloter, manager, etc., une organisation, sont autant de termes que de définitions données à une seule mission : celle de mener à bien les objectifs et les stratégies d’une entreprise. Mais tous ces termes ont un commun un seul souci : améliorer la performance de la firme.

3.1.     Performance : Une notion ambiguë aux externalités différentes

Discuter de la notion de performance nous amène avant tout aux origines historiques du terme. Pesqueux (2004)[9] rappelle qu’étymologiquement, le mot performance vient de l’ancien français parformer qui, au XIIIème siècle, signifiait « accomplir, exécuter ». Au XVème siècle, il apparaît en anglais avec to perform dont vient le mot de performance. Il signifie à la fois accomplissement d’un processus, d’une tâche avec les résultats qui en découlent et le succès que l’on peut y attribuer.

Ainsi, le mot performance tire ses origines du français, auquel il revient après un détour « outre-manche ». Pour Guenoun (2009) ce détour confère deux acceptions possibles au concept : la première le définit comme le processus de formation de la perfection, mot avec lequel il partage son préfixe « per », « formance » renvoyant à l’idée de « processus en cours de formation ». L’autre définition, plus étroite et inspirée de l’anglais, renvoie à l’idée de conduire une action jusqu’à son terme, de réaliser les objectifs. La différence entre ces deux définitions repose sur la portée normative ou non du concept. La première acception lie la performance à la recherche de quelque chose que l’on ne peut améliorer, tandis que la seconde renvoie à la simple réalisation d’un acte.

C’est cette dernière acception qui a été la plus utilisée. Bourguignon (1979) rappelle que le terme, avant d’être adapté pour les entreprises, s’utilisait initialement dans deux domaines particuliers : le sport ; pour caractériser les résultats d’une compétition ou d’une course, et la mécanique pour caractériser les possibilités et les capacités techniques d’une machine. Ainsi, pour cet auteur, parler de performance pour une entreprise, revient presque à utiliser une métaphore sportive ou mécanique.

La même idée est développée par Pesqueux (2004)[10] qui insiste sur toute la difficulté d’appréhension de ce terme, faute à sa très grande polysémie. Il cite pour cet effet quelques exemples d’utilisation du terme :

– Dans le domaine de la physique : la performance est considérée comme un effet « utile « au regard de l’objet qui est le sien, d’où la référence possible à la définition du Larousse : « Ensemble des qualités qui caractérisent les prestations (accélération, vitesse maximale, autonomie etc.) dont un véhicule automobile, un aéronef sont capables ».

– Dans le domaine du sport : pour Pesqueux (2004) la référence la plus courante du terme « performance « est aujourd’hui relative au sport considéré comme un jeu conventionnel, les conventions venant fixer les références à la fois de la mesure et du jugement de la performance, les deux aspects venant constituer le processus d’évaluation de la performance. La notion comprend également l’idée de la victoire acquise sur un adversaire mieux classé, donc également celle d’exploit ou de réussite remarquable, d’où le lien entre la performance (invisible car combinaison d’aspects divers et variés) et le succès (visible). Avec la performance triomphe l’aspect performatif du discours (l’effet obtenu) dont un des aspects contribue à la construction du mythe de la performance et des héros qui l’incarnent.

– Dans le domaine artistique : cette signification apparaît au début des années 1970 dans le vocabulaire de la critique d’art aux États-Unis, et s’applique à toute manifestation artistique dans laquelle l’acte ou le geste de l’exécution a une valeur pour lui-même et donne lieu à une appréciation esthétique distincte. Ce qui caractérise la performance est son aspect de jaillissement, c’est sa configuration de présence ici et maintenant (le happening) plus que son résultat.

Pesqueux conclut enfin que « le mot est en quelque sorte “ attrape tout ” dans la mesure où il comprend à la fois l’idée d’action (performing) et d’état (performance comme étape franchie) ».

De ce qui précède, on constatera une certaine ambiguïté du terme performance. La performance n’est-elle alors pour l’organisation que le simple résultat d’une action ? Ou insinue-t-elle de facto le résultat positif des réalisations dépassant les objectifs fixés initialement ?

Pour Aubert c’est plutôt cette deuxième acception qui est en train de prendre le pas sur la première. Elle explique que l’acception sociologique du terme a évolué : de l’idée initiale d’une perfection en train de s’accomplir, la notion de performance est passée à celle d’un dépassement exceptionnel des résultats, suggérant une élévation des exigences sociales et une mise sous pression continue des individus.

3.2.    D’une approche financière à une approche globale de la performance

Figure 2 : D’une vision étroite de la performance à une vision plus globale

La performance a longtemps été réduite à sa dimension financière. Cette performance consistait à réaliser la rentabilité souhaitée par les actionnaires avec le chiffre d’affaires et la part de marché qui préservaient la pérennité de l’entreprise. Mais depuis quelques années, on est schématiquement passé d’une représentation financière de la performance à des approches plus globales incluant des dimensions sociale et environnementale. D’autres acteurs (appelés parties prenantes) ont fait leur apparition et la notion de performance a connu un regain d’usage. A présent, la pérennité des entreprises ne dépend plus uniquement de l’aspect financier de leurs activités, mais également de la manière dont elles se conduisent. Dès lors, la responsabilité des entreprises s’élargit, elle ne se limite plus aux seuls actionnaires, mais intègre d’autres parties prenantes (associations, ONG, syndicats, clients, fournisseurs, …). Ces nouveaux acteurs exigent d’être entendus et cette écoute devient une cible vitale pour la performance et la pérennité des entreprises. C’est dans ce contexte qu’apparaît le concept de performance globale.

La préoccupation d’une performance globale et de son évaluation apparaît dès lors que l’entreprise n’est pas seulement soumise à l’exigence d’une reddition de type financier par ses propriétaires, mais doit également rendre compte de ses comportements en matière sociétale et environnementale à une multitude de parties prenantes. Dans des travaux précurseurs (CGP, 1997), un groupe de travail du Commissariat Général au Plan français avait mis en valeur qu’une « juste évaluation » de la performance d’une entreprise devait prendre en considération trois dimensions :

– La dimension publique qui s’attache à tous les biens ou services produits qui ont, d’une manière ou d’une autre, un caractère collectif,

– La dimension écologique qui s’affirme du fait des rejets ou prélèvements de l’activité productive vis-à-vis de la nature,

–  La dimension sociale qui s’exprime au travers de phénomènes tels le chômage et l’exclusion.

Ces différents aspects, appelés « externalités » par les économistes, ne sont pas spontanément pris en compte par les entreprises, puisque, par définition, elles apparaissent lorsque la satisfaction ou les bénéfices d’un agent sont affectés par les décisions d’autres agents, sans que le marché évalue et fasse payer ou rétribuer cette interaction.

La prégnance actuelle de la thématique du développement durable renforce cette exigence en développant l’idée que la contribution de l’entreprise au développement durable passe par une responsabilité pluridimensionnelle qui touche les sphères économiques, sociales et environnementales. La responsabilité en cause répond à une contrainte de légitimation de l’activité de l’entreprise qui intéresse une multitude d’acteurs dont certains peuvent n’avoir aucune relation contractuelle avec l’entreprise.

Le schéma ci-dessous, utilisé par beaucoup de pédagogues et d’entreprises, illustrant de façon claire les enjeux, fait apparaître que les trois objectifs qui en découlent ne s’harmonisent pas spontanément et que, de ce fait, le développement durable peut être considéré comme un objectif lointain, voire une utopie.

Figure 3 : Le développement durable

Les trois objectifs assignés généralement au développement durable : prospérité économique, justice sociale et qualité environnementale, lorsqu’ils sont déclinés au niveau de l’entreprise, engendrent des zones de collision ou de tension ce qui suppose de concilier des intérêts souvent opposés et par conséquent de trouver des arbitrages et des compromis susceptibles de satisfaire les différentes catégories de parties concernées[11].

L’intersection entre deux sphères constitue à la fois des zones de risques et d’opportunités. On ne peut parler de développement durable (ou soutenable) que si ces objectifs (ou ces conditions) sont réalisés (intersection des trois cercles). Chaque dimension fait l’objet d’informations et d’évaluations propres (comptabilité financière, bilan social, bilan écologique) et parfois d’évaluation dans l’interface entre deux sphères (par exemple mesures d’eco-efficience dans le croisement économique/environnement).

Les travaux précurseurs dans ce domaine de performance globale remontent, en 1997, au groupe de travail du Commissariat Général du Plan[12], dans lesquels Marcel Lepetit définit la performance globale « comme une visée (ou un but) multidimensionnelle, économique, sociale et sociétale, financière et environnementale, qui concerne aussi bien les entreprises que les sociétés humaines, autant les salariés que les citoyens ». Cette performance se définit par des indicateurs multicritères et multi-acteurs et non plus par une mesure en quelque sorte unique.

Désormais, les rapports que les entreprises entretiennent, non seulement avec leur environnement naturel mais aussi avec leur environnement sociétal, doivent être pris en compte et évalués. Dans la littérature managériale actuelle, la performance globale est mobilisée pour évaluer la mise en œuvre par les entreprises du concept du développement durable. Cette performance globale des entreprises (PGE) se définit comme « l’agrégation des performances économiques, sociales et environnementales »[13], ou se forme « par la réunion de la performance financière, de la performance sociale et de la performance sociétale »[14]

Diminution de la pollution

Sécurité des installations

Sécurité des produits

Epuisement des ressources

Performance environnementale
Performance économique et financière
Performance sociale
Egalité de traitement

Bonnes conditions de travail

Respect des droits de l’homme

Performance globale

Le schéma suivant représente les composantes de la performance globale.

Figure 4 : La performance globale[15]

Conclusion :

Le concept de la RSE est en pleine évolution en fonction des mesures juridiques et de la pression sociétale, il incite de plus en plus les entreprises à se soucier des effets environnementaux et sociaux de leur activité. Les entreprises devraient répondre ainsi à un objectif de dialogue et de concertation avec l’ensemble des parties prenantes afin de mettre en place un engagement fort en RSE et contribuer à la performance globale de l’entreprise.

Il en ressort, ainsi, que la prise en compte des préoccupations du développement durable dans le management et la recherche de la performance globale doit constituer aujourd’hui un nouvel enjeu stratégique pour l’entreprise.

En effet, il a été admis que la notion de la RSE traduit l’initiative des entreprises et de leurs parties prenantes de contribuer à l’amélioration de la société ainsi que de leur environnement (Bowen,1953 ; Carroll, 1999) et de décliner ainsi les préceptes du développement durable au niveau de l’entreprise. Cette déclinaison prend la forme d’une démarche organisationnelle qui influence directement les processus, la structure et les fonctions allant de la direction générale au contrôle de gestion (Al-Tuwaijri, Christensen, Hughes, 2004).

Dès lors, l’évaluation d’une performance globale relative à la stratégie d’entreprise en matière de RSE donnait généralement lieu à des évaluations séparées de performances spécifiques sur chacune des dimensions économique, environnementale, sociale/sociétale, avec des périmètres mal définis. La question de la faisabilité de leur intégration est techniquement posée et pour l’instant non résolue. On rencontre quelques tentatives dans les interfaces économique/social et économique/environnemental, mais pas d’initiatives capables d’intégrer de manière significative les trois domaines.

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[2] Boiral O., & Croteau G., (2004), « Du développement durable à l’entreprise durable, ou l’effet Tour Babel », Les presses de l’Université Laval, Québec, p :259.

[3] Extrait du rapport développement durable (2003) d’Hydro-Quebec. www.hydroquebec.com, consulté le 25.12.2021.

[4] De Villers J., & Reniers J-M., (2000), « Élaboration d’un set d’indicateurs pour le développement durable des transports en Belgique, Première partie : Approche conceptuelle et méthodologique pour l’élaboration du set d’indicateurs », Centre d’Etudes Economiques et Sociales de l’Environnement (CEESE), ULB, Services du Premier Ministre, SSTC.

[5] Gond J.P. , Mullenbach A. (2004), « Les fondements théoriques de la responsabilité sociétale de l’entreprise » , Revue des Sciences de Gestion, p: 93.

[6] Bowen H.R., (1953), «Social Responsibilities of the Businessman», Harpet & Roz.

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[8] Votaw.P. et Sethi.S, (1973), « the corporate dilemma », Englewood Cliffs. NJ : Prentice Hall.

[9] Pesqueux. Y, (2004), « la notion de performance globale », 5ème forum international sur « La Performance Globale de l’Entreprise, Université Tunis Carthage.

[10] Idem.

[11]Capron.M, Quairel-Lanoizelee.F, « Evaluer les stratégies de développement durable des entreprises : l’utopie mobilisatrice de la performance globale », Journée Développement Durable –AIMS- IAE d’Aix-en- Provenance, P : 158.

[12]Idem

[13] Baret.P, « L’évaluation contingente de la Performance Globale des Entreprises : Une méthode pour fonder un management sociétalement responsable ? », PP : 1-24.

[14] Germain.C, Trebucq.S, (2004) « La performance globale de l’entreprise et son pilotage : quelques réflexions », PP : 35-41.

[15] Reynaud.E, (2003) « Développement durable et entreprise : vers une relation symbiotique », Journée AIMS,

Atelier développement durable, ESSCA Angers, PP : 1-15.

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